Je vis comme une nonne...

[ChatFragile]

Bonjour,
Rien de pire que d'entendre d'un ami très cher, qui pourrait devenir plus que je vis "comme une nonne"... J'avoue,j'admet que j'ai un cocon et que la nuit j'ai peur de sortir de ce cocon que je me suis construit et qui, quelquepart me protège...Je ne suis pas une fêtarde, c'est d'ailleurs pour ça que je n'ai quasiment pas d'amis...
J'ai encore peur de sortir le soir de part mon passé . Peur d'aller au restaurant, parce que je sors de l'anorexie et que j'ai toujours peur des gros coups de déprime qui suivent les brefs moments de joie..Oui la nuit me fait peur et je vis comme une reclue en attendant impatiemment le jour...J'ai peur aussi de ne pas trouver le sommeil (ayant eu des insomnies et souffrant d'énurésie)...Bref, c'est vrai que je refuse toute invitation après 20H...
Et ça fait mal de voir que les gens que j'aime le remarque comme une anomalie... Je sais que je passe à côté de certaines choses, j'essaie de faire des efforts, mais chacun d'entre eux me coûte : je n'ai pas eu assez de bonnes expèriences pour compenser les mauvaises....
Du coup, après cette remarque, je culpabilise encore plus : je voudrais sortir plus vite du cocon que je me suis fabriqué mais le monde extérieur me fait tellement peur...
Je sais pas si d'autres sont dans mon cas, on tendance à se refermer dans leur bulle à un moment prècis, tendance à se sentir insécurisée auprés des autres...
Et j'ai honte face à mon ami maintenant qu'il a découvert que je suis comme ça, maintenant c'est sûr, j'ai une étiquette sur le front...
Je sais plus.... Je me bats déjà sur tellement de fronts, parfois j'ai envie de tout lâcher tellement je trouve la vie difficile...Et les autres aussi...

[Petit nuage gris]

Mon Petit Chat Fragile,

La vie fait que certaines personnes se sentent menacées par le monde extérieur. C'est ton cas, tu l'expliques très bien, et c'est sans doute le cas de pas mal de personnes ici.
Tout ce que je peux te dire, c'est que je te comprends dans cette peur de craquer la bulle qu'on met du temps à mettre bien en place pour échapper au monde. J'ai du mal aussi.
Alors ne te force pas, ne te fais pas violence ENCORE pour ça ; je suis sûre que tu le fais déjà assez.
Simplement, quand tu sens venir une petite bouffée de courage, même minuscule, appelle un ami et dis-lui simplement : j'ai envie de parler avec quelqu'un, est-ce que tu peux me rejoindre au bar en bas de chez moi. Ne cours pas après les autres si tu n'en as pas la force, ne te surcharge pas, ne te torture pas, laisse-toi du temps, laisse-toi de la marge...
Quant à ton ami, à toi de voir s'il est assez proche pour que tu puisses évoquer avec lui cette fragilité...?
Je t'embrasse !

[claudine]

Quant à ton ami, à toi de voir s'il est assez proche pour que tu puisses évoquer avec lui cette fragilité...?
!

Bonsoir ChatFragile,

J'allais te suggérer la même chose. J'ai l'impression que cet ami compte beaucoup pour toi et cela vaudrait peut-être la peine, pour faciliter une future relation, de lui expliquer pourquoi tu te comportes ainsi.

[rosalie]

mon frere me disait que j"etais une "bonne soeur"

[vera72]

Bonjour chatfragile,

Je croirais me lire. J'ai fait le vide social autour de moi, je me couche habituellement à 21h avec mon chat, je ne vois personne le soir car je ne me sens en sécurité que chez moi, j'evite les repas en commun car je sors de l'anorexie, je loupe le boulot par peur d'affronter la journée et j'angoisse.

Quant à ton ami, s'il est proche, il peut te comprendre si tu lui expliques tes peurs, que tu as besoin de temps.

Bon courage,

vera

[rubanroses]

chat fragile tu es loin d'être ma seule dans ce cas là!

mes seuls connaissances qui me restent me disent que j'ai une vie de vieux, mon ex m'a dit que je lui faisais vivre une vie de vieux et mon nouveau copain depuis 2 mois qui ne sait pas que je suis dépressive et qui ne sait pas encore que je n'ai aucun amis etc... me surnomme "la mamie" en rigolant, car je me couche à 22h, je ne bois pas (plu) d'alcool, et mes weekend je les passe devant la tv, que je suis constament fatiguée et constament malade comme une "mamie".


Pour l'instant je lui cache la vérité, j'essaye de rendre ma vie plus normale, j'invente des amis et des soirées alors qu'en fait je suis chez moi avec mes chats devant des séries. je sais que ce n'est pas la bonne méthode mais...

moi aussi je ressent ce sentiment d'etre protégée chez moi, je n'aime pas en sortir, j'évite au maximum, je réfléchis à deux fois avant d'aller chercher une baguette de pain. une fois dehors j'ai l'impression d'un vertige, trop d'espace, trop de gens, trop de voiture je me sens vulnérable et "engloutie" dans le monde. j'irais pas jusqu'à dire que c'est une phobie sociale parce que je peux quand même sortir et aller au travail ou faire des courses même si c'est dur.

je n'aime pas rencontrer des nouvelles personnes, çà me tétanise, j'ai l'impression qu'il me "ratatinée" par leur simple présence. même si ils sont gentils et sympa, je peux pas m'empecher de me sentir comme une M.... devant eux. et puis comme j'ai rien de bien interessant à dire bah forcément çà aide pas à se sentir à l'aise.

parfois j'aimerais profiter de la vie, sortir comme avant , mais de façon plus saine parce que ado je faisais vraiment n'importe quoi. je suis resorti en boite ya pas longtemps avec ma soeur.... c'était bof. je ne me sentais pas à ma place.

mais j'en suis incapable. par exemple çà fait 3 ans que je veux m'inscrire à un cours de step ou de théatre.... mis j'en suis incapable. rien que de penser à me retrouver dans une salle avec des inconnues, j'en ai le vertige...

je n'aime pas faire de ballade ni partir en weekend découvrir une ville etc... rien que physiquement je me sens trop fatiguée pour çà......


quant à savoir si tu dois expliquer les raisons de ton mode de vie à ton ami, je dirais que çà dépend si c'est un ami de longue date ou pas... parce que si il comprend c'est super, il pourra peut être t'aider, mais si il ne comprend pas il risque soit de fuir et couper tout contact avec toi (c'est du vécu, la dépression çà fait peur) soit il risque de te dire des choses terribles comme "ben bouge toi voyons" tu vois le genre.... le type de phrase qui t'enfoncent encore plus..

As tu des passions, des hobby?

Moi je n'en ai pas... je suis incapable de dire quel type de musique j'aime ou ce que j'ai envie de faire (concert, musées, etc)... donc forcément c'est problématique et çà incite pas à "sortir"

j'ai bien aimer ton mot "coccon" parce que je me dis parfois que ce moment où je vis seule, sans ami, sans entourage sans passions n'est qu'une période d'épuration, où je fais table rase, pour mieux renaitre toute neuve ds qq années... comme un papillon dans son coccon...

[Nemesis]

Je t'apporte mon soutien.

A mon âge, on est censés faire la fête sans arrêt (ou alors se perdre dans ses études, voire les deux). Moi je vis le plus recluse possible. Je me force à sortir, pour ne pas m'enfermer mais je sais que je frustre mon ami et c'est de plus en plus difficile, pour moi, de sortir et de "voir des gens".
Par contre, à ceux qui me "traiterait" de nonne, je leur répondrais "et alors ?" (pour être polie). S'ils veulent juger qu'ils le fassent en silence, et chez eux.
Ce que tu fais, que ce soit te battre contre ton problème ou te laisser, parfois, un peu aller dans ton "cocon", ça te regarde. Je ne sais pas quels rapports vous entretenez mais il a été stupide sur le coup et tu ne dois pas te laisser atteindre par ça, ta situation est déjà suffisamment difficile comme ça.

Accroche-toi.

[tilly]

Je comprends que tu aies pu te sentir vexée par l'incompréhension de ton ami, sa réflexion a été maladroite. Mais peut-être a-t-il simplement cherché à te faire réagir? Tout le monde a des appréhensions, des blocages, et il est important d'être à l'écoute de soi-même, pour se protéger dans certaines situations, avec certaines personnes. Il est probable que peu à peu, tu prennes confiance en toi et que tu aies envie d'"affronter" l'extérieur qui te réservera sûrement de bons moments. Courage