Sondage : avez vous déjà fait une tentative de suicide ?

[Kira-tita]

j'ai des idées noires sur le suicide 24 h sur 24 trouver un moyen de ne pas se faire trop "mal" et qui soit radical en meme temps !Je cogite constament et les "gens" ne m'aident pas car ils ne comprennent pas (soit disant ont besoin de moi )mais moi je n'ai rien a apporter a personne !

[Augustus]

Bonjour Kira-Tita,

Ma première suggestion aux idées noires de suicide récurrentes plus haut sur ce fil était l'hospitalisation, bien que cela ne soit pas très drôle à vivre ni pour soi même, ni pour ses proches et finalement ni 'bien vu' par la société en général, ce peut être un moyen de décrocher et d'opérer une pause salutaire. Je continue à penser que c'est la meilleure solution, du moins c'est celle des psychiatres que j'ai eu à rencontrer.

Maintenant, essaie de regarder l'ensemble de ta vie de façon la plus objective possible (pour le peu que ta dépression t'autorise à être objectif) et regarde sur l'ensemble des années, des mois et des jours que tu as vécu, combien de temps l'envie de suicide a monopolisé - il faut également éviter de réécrire l'histoire en se convainquant que l'on avait eu un passé insignifiant - voire misérable - et ne pas dénigrer les preuves de bonheur passé gardées dans notre mémoire ... Le problème est qu'une envie de suicide de quelques jours peut balayer une vie entière et tout un devenir de plusieurs dizaines d'années avec possiblement du bonheur, et quand en plus c'est "24 h sur 24" comme dans ton cas, j'imagine que tu ne dors pas beaucoup et que le manque de sommeil ne fait rien pour apporter de l'objectivité et de la raison à la façon de penser...

[scorpionne]

Bonjour Augustus,

je suis bien de ton avis sur les effets secondaires des traitements AD. Par exemple, paradoxalement, le Deroxat m'a -au tout début- provoqué d'horribles crises d'angoisse. C'est pourquoi il m'avait été prescrit du Xanax pour contrer ces effets.

Je redoute la prise de poids, mais ça ne semble pas impacter présentement; quant à la libido, j'ai remarqué que ce souci ressortait dans la majorité des cas, et souvent quelque soit l'antidépresseur; me concernant, j'avoue avoir plutôt même constaté l'inverse ceçi dit, tant mieux

Pour ma part, le Deroxat m'empêchait de dormir la nuit mais la journée je piquais du nez sur mon bureau au travail ..... ça a été une période atroce. Mais je m'ennuyais aussi, sans grande motivation. Peut-être que chez moi, j'aurais vécu les choses autrement et n'aurais pas trouvé de repos ...

J'ai quand même lu beaucoup de témoignages négatifs sur le Deroxat, hélas. Mais ceux qui étaient positifs l'étaient franchement. Tout dépend des personnes.

Concernant ma TS, j'ai appris aujourd'hui de la part d'un de mes collègues, que tout le monde au travail s'imagine que je me fais frapper par mon copain car je suis arrivée au travail avec un coquard à l'oeil gauche (le lendemain de ma TS, je suis probablement tombée par terre sans que je m'en souvienne). Je suis encore plus mal à l'aise.

Je ne lui ai évidemment pas laissé envisager une telle chose, mais je n'ai pas pu lui expliquer mon geste non plus, il doit donc encore être plus perplexe surtout que c'est le seul à s'être franchement inquiété pour moi et s'être indigné que mes collègues directes de service, n'aient pas cherché à comprendre ou savoir ce qu'il m'était arrivé. En effet, je suis allée travailler et personne ne m'a rien dit. Je ne me rappelle même plus dans quel état je suis venue, mais d'après les dires, "je faisais peur". Lui était en RTT ce jour là, il n'a donc eu que des échos sur mon état.

Sa réaction a été claire. Il est allé voir mes collègues et leur a dit: "et quand on nous appellera pour son enterrement vous ferez quoi ??? vous vous direz que c'est trop tard et qu'on n'a rien fait pour l'aider."

Cela m'a beaucoup touchée. Mais j'ai beaucoup de mal à reparler de cet acte, qu'aujourd'hui je ne comprends plus tellement. Je suis MAL mais pas au point de refaire ce que j'ai fais. Les risques de ratage et de conséquences sont énormes. J'en veux pour preuve que durant cette nuit où j'ai fais ma TS, j'ai dû tomber et me suis endommagée une dent à l'avant (en prime ....). J'ai eu énormément de chance que le dentiste fasse une radio et me dise qu'elle n'est pas cassée ou déchaussée, mais deux semaines après, j'avoue qu'elle commence à me faire souffrir et noircir. Ça me fait très peur. Et fatalement, cela me renvoie à mon geste terrible.

J'irai lire ton témoignage sur le forum concernant les acouphènes. Là aussi je n'avais trouvé que trop peur d'écoute et surtout de compréhension .....

Courage à toi aussi

--edit--

Pour rebondir sur le reste du post, je dirais que le suicide m'a toujours hantée. Anormalement hantée je dirais.

Car dans ma famille, le suicide s'est déclaré du côté de ma mère (mon oncle, donc son frère) et le frère de mon père, se sont tous les deux suicidés à plusieurs années d'intervalles. J'ai donc 2 oncles, de source connue, qui se sont donné la mort.

Mais quand on t'annonce que ton oncle s'est tiré une balle dans le crâne quand tu as 13 ans, ça fait "drôle", surtout que j'ai épongé la douleur de ma mère (sa sœur, donc) qui avait passé toute la nuit au téléphone avec lui avant qu'il "parte".

Mon autre oncle s'est suicidé par médicaments en décembre dernier, ça m'a traumatisée. Je devais passer Noël avec lui trois jours après ....
parce qu'au fond, je savais qu'il partirait de cette façon, mais pas si vite, si brutalement.

J'ai donc toujours été hantée par cette idée. Quand je relis de vieux carnets intimes que je rédigeais à 15 ans, je trouve des phrases dures, des envies de mort, de départ.
Et cela s'est cristallisé dans le temps.

Là, depuis trois mois le suicide s'est imposé à moi comme unique solution. Les idées fixes de suicide se sont faites de plus en plus fréquentes : le soir d'abord, et ensuite le matin, au volant de ma voiture, je me voyais me planter dans un arbre.

Jusqu'à ce que, consciemment, j'appelle mon EX ami non pas pour le récupérer, mais pour me "flinguer" toute seule. Je savais que lui parler me pousserait à l'acte, et cela a fonctionné parfaitement. Je ne lui ai fais aucun chantage au suicide. Il n'en sait rien. Mais après lui avoir parlé, et m'être faite rejeter comme une malpropre malgré notre vécu ensemble, j'ai avalé mes médicaments et là, j'ai eu très peur .... mais c'est ensuite le flou artistique.

Mon oncle récemment parti en décembre, travaillait en psychiatrie et savait à mon avis très bien, quelles pilules prendre et quelle quantité. La preuve en est qu'il est parti du premier coup. C'est une blessure TRES profonde en moi qui me marquera toute ma vie. Je ne lui en veux pas. J'aurais seulement voulu comprendre.

Mais comment peut-on en vouloir aux gens qui veulent mourir ???
ce n'est pas anodin que de se donner la mort. C'est que la souffrance devient intolérable au quotidien.
Alors je n'apprécie pas les discours du genre : "on a besoin de toi" ou "je t'en veux, tu as voulu nous abandonner", et pire encore "tu es égoïste" ou "tu es lâche" !!!
Pour moi le suicide est l'antithèse de la lâcheté.

[scorpionne]

Cela fait deux fois qu'on me demande "ce qu'il m'est arrivé" pour que j'arrive au travail totalement décalée, amochée qui plus est, méconnaissable (le lendemain de ma TS).
Je n'arrive pas à dire les choses. Ce n'est pas facile ..... mais en plus, ce sont des collègues hommes qui m'apprécient vraiment et que j'estime beaucoup, mais j'ai honte de dire que j'ai fais une TS. Je préfère dire que c'est passé, et que je souhaite ne pas en parler. Mais du coup ils imaginent pleins de choses atroces.

[Vénusienne68]

Bonjour, jamais de TS mais j'y pense quelque fois et quelque chose m'en empeche.Je veux croire encore.

[lodiz]

une seule et unique et plus jamais çà j'espère

cela n'arrange rien soit on se démoli le corps et on souffre encore plus (et être en chaise roulante ou avec une poche à l'intestinc n'a jamais soigné de la dépression), soit on laisse tant de regrets aux autres. Mieux vaut courrir à l'hôpital psy et se bourrer de cachet tout de suite, si c'est pour quand même s'y retrouver après avec en plus des dégâts physique, non merci.

Je me fécilite chaque jour d'avoir raté mon coup il ya 12 ans (et de m'en être sorti avec des blessures physiques non handicapantes à moyen terme). Le suicide c'est comme la guerre, plus jamais çà, les envies de suicide sont un symptôme de la dépression et des angoisses, ce n'est pas une vraie envie réelle, la preuve quand on ne déprime plus, çà parait incroyable d'avoir fait çà, cà n'a rien à voir avec le courage c'est de la peur panique, de la fuite en arrière. ce n'est pas une lâcheté non plus, c'est un symptome de la maladie, une erreur de jugement bien compréhensible mais à éviter comme la peste (tiens: la peste, je l'ai pas cette phobie là ).

Lodiz , vivant et heureux de vivre (c'était une imitation de 007, pour ceux qui n'avait pas compris).

quoi personne n'avait compris

[scorpionne]

Je pense comme toi ... ma récente TS a eu des séquelles graves mais encore, je m'en sors bien !!! un miracle !!!! j'aurais pu finir handicapée, ou avec une dent en moins car je me suis cassée la figure sur le carrelage. Tes blessures étaient importantes ????

Moi non plus je n'ai plus cette "envie" de me tuer. J'étais juste au fond du gouffre et cela faisait peut être partie des effets secondaires de mon traitement antidépresseurs. Puis c'était peut-être aussi un appel à l'aide. Toujours est-il que maintenant, ça me parait fou d'avoir avalé ces tonnes de médicaments. J'ai frôlé le coma quand même je pense, pourtant le lendemain après-midi j'allais bosser (c'était atroce ....).

Je ne suis pas heureuse de vivre, mais je n'ai pas le courage ni l'envie d'en finir.
C'est donc qu'il me reste une once d'espoir.

[fleurdesperance]

Pour ma part les éventuelles conséquences physiques au moment de passer à l'acte j'y pensais pas, maintenant quand des envies de suicides me prennent j'envisage juste des manières plus radicale

[scorpionne]

Moi non plus je n'y pensais pas .... même si je savais qu'il pourrait y avoir des risques, mais le suicide a pris le dessus.
Après cette tentative ratée, j'ai mesuré les conséquences : blessures, j'ai failli m'en tirer avec une dent cassée (qui reste encore très fragilisée). Naturellement ça aurait pu être pire. Disons qu'il ne faut pas se rater ...

[tfrancois]

Oui, plusieurs.

[nuage]

J'ai répondu : NON, mais je me suis souvent retrouvée au bord du gouffre, à la limite de déraper.
J'y pense souvent, ce serait sûrement mieux que de mourrir un peu plus chaque jour, à petit feu.
Je dois être maso !!

[Kira-tita]

Je m y prépare , chaque jour qui passe , je n ai plus peur ,
Au moins pendant ce temps je n espère pas !

[renaud59126]

Non, la vie que je vis n'est pas celle dont je rêvais mais j'ai de super moments comme même.

[Kira-tita]

Tu n as peut être pas la vie que tu voulais mais au moins tu as quelqu'un qui t aime , qui est amoureuse de toi , qui te respecte , et ça c est déjâ 99% de gagné .
Tu "continus " pour elle et elle ressens ton amour .
C est merveilleux !

[renaud59126]

Kira-tita,

Je ne sais pas si c'est 99 % de gagné mais c'est vrai que l'amour est une locomotive pour avancer dans la vie.

Longtemps j'ai pensé que je finirai ma vie seul mais la belle korga est arrivée dans ma vie

Merci pour ton joli message.

[Kira-tita]

Moi je voudrais vivre seule et passer du bon temps avec quelqu'un qui m apprécierais et que j apprécierais aussi
Mais je rêve beaucoup , c est un fantasme !
Ca n existe pas , ce serais trop beau !

[renaud59126]

Kira,

Je suis sur que tu trouveras quelqu'un avec qui tu seras heureuse.

Ta demande de bonheur est légitime.

[Kira-tita]

Merci , vous êtes si gentils Korga et toi
Cela me touche beaucoup !

[renaud59126]

Korga et moi pensons à toi et être gentils avec toi c'est tout naturel

[liloochyna]

J'ai fait une seul tentative de suicide , j'avais 23 ans . J'ai pris 3 boites de S... , 2 boites de L... , et j'en passe ...
Les médecins se sont demandé comment cela se faisait que j'étais encore en vie ... j'avais vraiment envie d'en finir , je n'avais pas encore moi fils donc pas grand choses à perdre ... ma tentative de suicide n'était pas qu'un appel au secours je voulais réellement mourrir