Dépression de ma femme, mort de notre vie de famille...

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Macbook
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Enregistré le : lundi 27 décembre 2010 14:42

Dépression de ma femme, mort de notre vie de famille...

Message par Macbook »

Bonjour à tous,

Me voilà en train d'écrire sur ce forum dont je ne connaissais même pas l'existence il y a encore quelques semaines... J'ai parcouru les posts de malades, ceux des conjoints, j'ai lu des témoignages bouleversants, d'autres courageux, je me suis souvent senti minable à la lecture de certains d'entre eux qui relatent des expériences similaires à la mienne. Je prends maintenant ma plume azerty en ne sachant pas encore si je vais poster ce message ou pas, on verra, mais je sens déjà que ça va me faire du bien d'écrire.

Voilà mon histoire: j'ai 34 ans je vis avec ma femme depuis presque 15 ans. 9 ans de mariage, une jolie femme, intelligente, qui m'a toujours donné beaucoup d'amour, une vraie compagne sur qui on peut compter, je l'aime de tout mon coeur. 2 grands et gentils garçons de 6 et 8 ans, et il y a presque deux ans une petite fille adorable nous a rejoints. Nous travaillons tous les deux, n'avons aucun problème d'ordre financier, vivons dans une belle maison, partons en vacances plusieurs fois par an, avons des amis que nous voyons régulièrement...

Et il y a 6 mois: patatras ! Quelques symptômes étaient déjà connus: cela fait plusieurs années que ma femme ne dormait pas très bien, on avait imputé ça au changement dû à l'arrivée des enfants. Son boulot ne la passionne plus non plus depuis plusieurs années, les plans sociaux successifs dans son entreprise ont toujours épargné son emploi mais pas son moral, et le fait de faire partie du CE l'a mise en première ligne lors de ces périodes difficiles. Elle parle de changer d'emploi depuis plusieurs années, mais pas changer d'entreprise changer complètement d'orientation professionnelle. Après 5 ans d'études et 10 ans d'expérience elle veut devenir infirmière ou aide-soignante (rien à voir avec sa formation d'informaticienne), pour "aider les gens, ras le bol du capitalisme". Courageux et admirable même, mais j'ai toujours été réticent à cette idée, le lui ai dit, pas évident de reprendre des années d'études en ayant des enfants. Notre vie sexuelle, sans être catastrophique, n'est plus non plus la même depuis l'arrivée des enfants. Normal parait-il, mais un peu plus de désir de ma femme m'aurait fait plaisir et je le lui ai souvent dit ça aussi. Les relations avec sa maman ont toujours été problématiques aussi, elles sont très différentes et ne se sont jamais entendues. L'arrivée de notre fille a été difficile pour elle par peur de revivre cette relation compliquée dans le rôle de la mère. Tout va bien maintenant, après presque un an d'allaitement elles sont très proches et l'ont même sans doute été trop par le passé, elles ont pendant des mois formé un couple dans lequel je n'avais pas ma place. Depuis quelques temps elle me parle aussi d'un jour étant petite où le père d'une amie l'a emmenée dans la cave de sa maison et il se serait passé des "choses pas normales". Elle ne se souvient plus de quoi (attouchements, viol avec pénétration ?), mais ça la travaille parfois. Je ne sais jamais quoi dire quand elle parle de ça, je la prends dans mes bras et essaie de la consoler et surtout je ne nie ni ne diminue jamais ce qui a pu lui arriver.

Il y a 6 mois donc, elle vient me voir et me dit qu'elle n'est pas en forme depuis quelques temps et qu'elle a trouvé la solution: il lui faut un amant ! En gros elle veut savoir ce que j'en pense, elle l'a déjà trouvé (un collègue, qui n'est pas au courant d'ailleurs) et veut avoir mon autorisation. "Non" bien sûr, elle le prend bien, me dit comprendre, me dit qu'à choisir entre moi et l'amant c'est moi évidemment puisqu'elle ne peut pas avoir les deux. Les semaines suivantes elle est préoccupée, me dit qu'elle est trop dépendante de moi, que j'en fais trop (je me suis toujours occupé des courses et de la préparation des repas, m'implique beaucoup dans la maison puisque nous travaillons tous les deux), qu'elle ne sert à rien (n'importe quoi: c'est elle qui s'occupe de presque tout concernant les enfants). Viennent ensuite les reproches: tu m'as mise en prison depuis des années, je n'ai jamais pu m'habiller ou me coiffer comme je voulais, ni me maquiller comme je voulais. Difficile à entendre mais c'est vrai, il m'est arrivé de lui dire que je n'aimais pas certains de ses vêtements et de la décourager à les mettre. Lorsqu'elle m'a dit il y a plus de dix ans qu'elle voulait se teindre les cheveux en rouge je n'étais pas très chaud mais elle n'en a jamais reparlé depuis. Elle se maquillait très peu mais les quelques fois où elle l'a fait et n'en ayant pas l'habitude elle ne l'a fait plutôt grossièrement et elle a compris que je n'aimais pas. Vous l'aurez compris elle me reproche bien des choses qui ne sont pas complètement fausses, mais tout d'un coup comme ça tout en même temps, sans m'avoir jamais dit que quelque chose ne lui convenait pas. Elle me reproche que nous ne sortons plus, mais c'est elle qui n'a plus voulu sortir une fois les enfants nés, elle en convient. La culpabilité me ronge à ce moment-là, j'essaie de me défendre en lui disant ma bonne foi mais rien n'y fait je suis coupable de tout. Elle met des robes que soi-disant je lui aurais interdites, je suis plutôt content de voir certaines que je n'avais presque jamais vues. Elle se met à changer de vêtements tous les jours, elle n'avait jamais fait ça. Elle se maquille très souvent, souvent de manière très osée et provocatrice, je l'avais vue maquillée 10 fois en 14 ans, j'avoue lui dire ce que j'en pense je n'ai jamais pu lui mentir, j'ai l'impression que ça lui fait plaisir de transgresser, un peu comme un ado mais je n'ai jamais été son père même si c'est plutôt moi qui ai l'initiative dans la famille et ça depuis toujours. Elle se teint les cheveux une première fois. Nous sortons à nouveau un peu, lorsque nous trouvons une baby-sitter. Elle m'explique que ça ne lui suffit pas et qu'elle va sortir seule, aller au cinéma. Je ne suis pas ravi, plus par la façon de me le dire "je suis libre de faire ce que je veux, je ne te dois rien, et je décide d'aller au cinéma" que par le fait qu'elle sorte, je ne suis pas malheureux à l'attendre à la maison et je ne lui ai jamais interdit de sortir seule elle ne m'en a jamais parlé auparavant ! En rentrant d'une séance ciné je lui demande ce qu'elle a vu comme film et si c'était bien elle me répond "c'est ma vie, ça ne te regarde pas, ne t'en mêle pas". Mais rien n'y fait tout ça ne la rend pas plus heureuse.

Lors d'une visite chez notre médecin généraliste pour la petite, elle lui confie ses soucis et il l'envoie chez un psychiatre. Elle ne refuse pas et prend un rendez-vous, ce qui est plutôt une très bonne chose. Elle commence à y aller, il lui prescrit un antidépresseur (citalopram 20mg puis 40mg). Je fais une grave erreur: ne connaissant pas les psychothérapies et le côté intime qui va avec je lui demande de me raconter la séance une fois rentrée. Elle ne veut pas trop mais m'en dit un peu, tout ce qu'elle me raconte me concerne, je m'aperçois qu'elle passe un temps fou à me casser du sucre sur le dos. Je m'attendais à ce qu'elle parle de son viol, de sa maman, de l'arrivée de la petite avec les troubles que ça peut causer, de son travail, … Je lui explique que nous n'avons jamais eu de problème de couple, que j'ai pu faire des erreurs et que je suis prêt à réparer, que sa dépression ne peut pas être due à moi puisque nous avons toujours été heureux ensemble. Elle continue à m'accuser…

En septembre, mon frère fête ses 30 ans. Avant de fêter ça avec toute la famille le samedi, je sors au restaurant avec lui et ma mère pour une soirée un peu plus intime. Pas de baby-sitter, ma femme garde les enfants et me dit le faire volontiers pour que nous nous retrouvions avec ma mère et mon frère, ça n'arrive presque jamais. Nous passons une très bonne soirée et je rentre vers 22h30. Surprise elle est déjà couchée, je monte et la retrouve nue sur le lit, couchée dans son vomi, ivre morte. Je la douche, nettoie tout, elle est très mal. On parle un peu, elle est toujours ivre, elle me dit qu'elle a voulu ressentir ce qu'elle avait ressentie 2 ou 3 semaines auparavant quand des amis étaient venus à la maison et qu'on avait un peu bu. Elle a bu la moitié d'une bouteille d'alcool fort, je lui explique que ce sentiment de bien-être ne vient pas que de l'alcool mais de la présence des amis, que boire seule ne peut rien lui apporter. Elle acquiesce. Elle me dit qu'elle n'a "pas encore compris que la petite est sortie de son ventre", "qu'elle m'aime", "qu'elle a besoin de vivre sans contraintes", "qu'elle ne sait plus où elle est est"… Elle est si fragile, je la préfère comme ça plutôt qu'agressive...

Un jour un ami et sa femme viennent manger à la maison. C'est mon meilleur ami, je lui explique ce qu'on traverse et que selon elle je suis la cause de ses problèmes. Il tombe sur le c.., n'en revient pas, me dit qu'on semble être tellement bien ensemble. Il me dit que je suis le meilleur mari de tout son cercle d'amis, que je suis toujours présent pour elle, que je travaille beaucoup dans la maison (c'est vrai), … Ca me rassure, peut-être un peu trop, il y a bien des choses que j'aurais pu ou pourrais faire mieux...

La psychothérapie continue, une demie-heure tous les quinze jours, elle prend son antidépresseur mais je ne remarque pas de changement d'humeur ni d'attitude chez elle. Elle voudrait voir le psy plus souvent mais il refuse, une demie-heure tous les 15 jours c'est suffisant dit-il. Un mercredi soir de novembre, un jour où elle était à la maison avec les enfants, je rentre du travail et elle a fait un gâteau au chocolat, elle le fait très bien et ça faisait très longtemps qu'elle n'en faisait plus. Un plaisir. Le soir une fois les enfants couchés elle vient vers moi d'un air coquin et nous faisons l'amour d'une façon torride, ça aussi ça faisait longtemps. Que du bonheur. Le lendemain matin elle vient m'embrasser quand je pars travailler (je pars plus tôt qu'elle) et elle m'accompagne jusqu'à la porte avec la petite dans les bras qui me fait coucou, elles sont magnifiques, je les aime. Depuis le train je lui envoie un petit mail pour lui dire comme je suis heureux, la remercier et lui dire combien je l'aime. Elle me répond tout gentiment une fois arrivée au travail, nous échangeons même 2-3 emails tout gentils. Vers 11h40, je reçois un coup de fil d'un de ses collègues me disant la voix tremblante qu'elle a fait un malaise. Je rentre très vite, pendant le trajet retour la police m'appelle pour me dire que "ma femme a tenté d'attenter à ses jours". Mon coeur bat très vite, je me repasse tout dans ma tête, je la rejoins à l'hôpital où on me dit qu'elle a avalé des médicaments et que ses collègues l'ont retrouvée inanimée, elle est malgré tout hors de danger. Jamais je ne m'attendais à ça, la dépression conduit parfois au suicide OK mais je ne la savais pas si mal ! Je m'occupe des enfants, les couche, ma maman les garde pendant que je retourne la voir le soir. Elle sourit, est contente de me voir, nous parlons tendrement. Le lendemain j'emmène les enfants à l'école et retourne la voir, elle est en pleine forme, très souriante, me dit qu'elle avait prémédité son geste, qu'elle avait dit au-revoir aux enfants en les serrant une dernière fois le matin en les déposant (c'est bouleversant, dans quel était de désespoir doit-on se trouver pour faire ça ?), qu'elle s'était bien occupée de moi la veille pour que j'ai "une bonne image d'elle". Je lui dis que quoi qu'il arrive je l'aime et aurai toujours une bonne image d'elle. Elle voit le psychiatre de l'hôpital qui l'autorise à rentrer à la maison. Ca va vite, trop vite, à peine plus de 24 heures qu'elle a fait son geste et elle rentre déjà. Je dis à son psy que j'aimerais qu'il me conseille sur la façon de me conduire avec elle, comment l'accompagner au mieux. Il me répond qu'il n'a aucun conseil à me donner, il s'occupe de ma femme et pas de moi, je rentre en ayant l'impression de ne pas être écouté.

Je pleure beaucoup après cet épisode, elle le remarque une fois ou deux et me serre dans ses bras, c'est si bon elle ne le faisait plus du tout et pourtant j'ai pleuré souvent les derniers mois. Nous parlons de tout ça, elle me dit qu'elle ne recommencera pas, j'aime entendre ça mais comment en être sur ? Elle est très en forme, nous sortons un peu, avec les enfants, on fait une soirée crêpe très réussie, on se serre dans les bras, on se dit des "je t'aime", je la retrouve comme je l'ai connue depuis si longtemps. J'en veux au premier psy, pourquoi n'a-t-il pas voulu la voir plus ? Ou plus longtemps ? Il lui dira plus tard qu'à 41 euros la séance il ne peut pas donner plus de temps, j'ai des envies de meurtre pour la première fois de ma vie… Elle décide de continuer à voir le psy de l'hôpital, il la prendra une fois par semaine et pendant une heure, 4 fois plus de temps c'est formidable ! Je ne répète pas la même erreur et ne lui demande plus rien sur les séances, le courant a l'air de bien passer entre eux. Grosse surprise: le nouveau psy est contre les antidépresseurs et ne lui en donne pas. Elle termine donc sa boîte actuelle et doit arrêter brutalement.

L'euphorie a duré 2 ou 3 jours, le moral retombe très vite et l'ambiance redevient plombée à la maison. Lorsqu'elle n'a plus d'antidépresseurs elle a de longs maux de tête et ne dort plus, je n'avais pas vu le côté positif des antidépresseurs, je vois maintenant leur côté négatif quand on les arrête. Elle ne m'embrasse plus, ne me sourit plus, ne me dit plus qu'elle m'aime et m'explique même qu'elle pense qu'elle ne m'aime plus et que ça pourrait être la cause de sa dépression. Elle a réfléchi et elle me dit que sans doute le fait de ne plus ressentir d'amour a fait qu'elle se sentait coupable vis-à-vis de toute la famille et l'a emmenée là où elle est. Je lui dis que non, que chronologiquement ça ne s'est pas passé comme ça, que la dépression entraîne une confusion des sentiments, que ça va revenir, qu'il faut qu'elle se soigne. Je l'ai lu, ce ne sont pas des bêtises ! Pourquoi son psy ne lui dit pas ça, ça la rassurerait, c'est scientifique non ? Le premier psy lui avait dit de guérir d'abord et tout changer après, elle veut faire l'inverse et m'annonce qu'elle va me quitter. Je deviens fou, je veux qu'elle reste avec nous ! Et bien sûr elle veut emmener les enfants, je refuse et lui dis que sa place est chez nous et que si elle veut vivre avec les enfants c'est ici. Le ton monte, on s'engueule une fois de plus… Depuis elle me répète qu'elle va me quitter à chaque fois que je lui demande de faire quelque chose, que je lui fais une remarque. Elle veut faire tout ce qu'elle veut sans contraintes et sans tenir compte des enfants et de moi, mais je ne peux rien dire au risque de la voir menacer de quitter la maison, horrible chantage.

Depuis 2 semaines elle me dit qu'elle se sent gênée d'être nue devant moi. En 15 ans je l'ai vue nue tous les jours, nous avons toujours fait l'amour lumière allumée, j'ai toujours aimé la voir dévêtue et ça ne l'a jamais gênée, elle est si jolie. Je l'ai même vue accoucher ! Mais là c'est fini, elle met sa main devant ses seins, serre les jambes pour que je ne vois pas ce qu'il y a au milieu, attend que je ne sois plus dans les parages pour se déshabiller le soir. Je le vis très mal, je me sens rejeté. Elle veut dormir avec un affreux pyjama long et ample alors que nous dormons nus tous les deux depuis 15 ans, elle l'enlève quand je vois que je réagis mal mais se blottit dans son coin du lit et ne me touche plus. Ca me pousse à aller vers elle, à la pousser à faire l'amour, pour me rassurer et me dire qu'elle est encore un peu à moi. Ce n'est pourtant pas la meilleure chose à faire...

Elle revient à l'instant d'une visite chez le psy. Elle a le sourire, me dit qu'elle veut vivre sa vie avec un petit air voulant dire "que ça te plaise ou non". J'en ai marre qu'elle me considère comme un obstacle. Elle se maquille de façon outrancière, tous les jours, ne veut plus qu'on la voit sans maquillage, ça me peine et j'ai du mal à me taire. Et dans quelques heures elle aura probablement à nouveau son air paumé, c'est toujours l'alternance entre ces deux états. Elle ne s'est jamais sentie malade, son nouveau psy lui explique que la dépression n'est pas une maladie, qu'il n'y a rien de malade à réfléchir, que c'est normal et plutôt une bonne chose. Pourquoi lui dit-il ça ? Je lis tout l'inverse dans tous les articles que je peux trouver ! Tenter de se suicider n'est quand même pas la suite d'une réflexion saine si ? Elle me fait du mal et en est consciente, trop consciente par moment parce que je suis ravi et fier d'être là à ses côtés et que tant qu'elle ne m'attaque pas je me sens assez fort pour tenir. Pas assez consciente par moment parce que j'aimerais qu'elle m'épargne plus. Je me sens coupable, je ne sais pas comment réagir à ses provocations, je suis trop présent quand elle voudrait que je la laisse tranquille, je dis sans doute des choses que je ne devrais pas dire. C'est difficile de devoir peser chaque mot, de ne pas se sentir offensé lorsqu'elle m'explique que "je lui coûte plus que ce que je lui apporte" alors qu'elle ne fait presque plus rien dans la maison (nous avons une femme de ménage depuis peu et je m'occupe toujours des repas et des courses, je fais de plus en plus de lessives et m'occupe de plus en plus des enfants, elle n'a plus la force de faire grand chose) et que depuis 6 mois tout tourne autour d'elle, de son état et de ses humeurs. J'ai compris que je ne pourrais pas l'aider, elle a ses problèmes qu'elle doit régler seule, je ne veux juste pas qu'elle me quitte et je veux que notre couple redevienne un couple. Je ne peux par contre pas la laisser faire tout ce dont elle a envie, elle a laissé notre petit garçon aller à l'école un jour de neige avec des petites chaussures il est revenu les pieds trempés. Elle n'avait pas le temps de s'en occuper elle était pressée m'a-t-elle dit, mais par contre elle avait pris le temps d'essayer plusieurs robes et de se maquiller. "Je me suis oubliée pendant trop longtemps maintenant je dois penser à moi" dit-elle. OK mais pas au détriment des enfants. Lui dire ou pas lui dire lorsque quelque chose comme ça arrive ? Cruel dilemme...

Je pourrais encore continuer à écrire pendant des heures, je crois que je le ferai mais ailleurs. Je ne sais pas encore si je vais poster, peut-être même que le forum n'accepte pas de messages aussi longs d'ailleurs (j'écris dans un éditeur de texte). Merci à ceux qui auront eu le courage de me lire, je continuerai à venir ici souvent, le courage de beaucoup d'entre vous me sera précieux.

Peut-être que je vais aller voir un psy moi-aussi...
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Bartleby
Messages : 55
Enregistré le : lundi 06 décembre 2010 14:38

Dépression de ma femme, mort de notre vie de famille...

Message par Bartleby »

Bonjour Macbook

Je t'ai lu du début à la fin. Tu écris très très bien du coup c'est pas dur ;)

Et ton récit est très touchant...

Je ne suis pas psy, pas du tout qualifiée pour cela, mais disons que c'est pas si mal que le psy lui ai fait arrêter les médocs. Au moins pour l'observer un certain temps et évaluer si elle a besoin d'autre chose, ou d'AD à nouveau...

Visiblement il y a un problème lié au viol et à la maternité dans la relation mère-fille, c'est à elle de délier tout cela, et tu respectes son espace de ce point de vue, son intimité et ça c'est vraiment bien vu que évidemment, cela est douloureux pour toi.

Maintenant, quand même... je sais que c'est compliqué... mais ne te laisses pas faire. Ce chantage qu'elle te fait subir est injuste. Elle joue là quelque chose qui n'a pas grand chose à voir avec toi. Il faut que tu lui rappelles qui tu es, que tu existes, et qu'elle ne peut pas te malmener à l'infini. Essaie de rester dans tes godasses quand elle te fait ce type de chantage, et tentes de rester clair sur tes positions : tu l'aimes, mais là elle te fait mal et ce n'est pas acceptable. Car là elle te tient exactement où elle te veut : à sa disposition, dans la crainte que TOI tu provoques sa mort ou son départ (ce qui signifie aussi que toi, tu ne risques pas de partir...). Alors que même si tu as peut être pas été toujours superman, bon tu es humain et plutôt un bon mari apparemment. Et de toute façon, qui a dit que tu devais être un ange ? Les anges ne font pas l'amour.... ils n'ont pas de sexe.

Bref : oui ce serait une bonne idée que tu te fasses soutenir de ton côté parce que ce n'est pas facile ce que tu vis et que ce serait dommage de perdre une belle famille comme ça, et l'amour que tu as pour ta femme...

bon courage
Cléo
Messages : 13
Enregistré le : mercredi 29 décembre 2010 23:14

Dépression de ma femme, mort de notre vie de famille...

Message par Cléo »

Bonjour,

J'ai été très touchée par votre lettre. J'espère que vous allez bien, ou aussi bien que possible.

Cela fait un an que mon mari est suivi par un psychiatre pour une dépression qui dure en fait depuis au moins 4 ans. On m'a conseillé d'aller sur des forums pour m'aider, mais je n'en n'ai pas vu l'intérêt avant de lire votre lettre car je ne trouvais des témoignages que de gens qui vivent des choses bien plus graves que moi.

Ce qui m'a touchée, c'est votre titre "mort de la vie de famille" car chez nous, la vie de famille a progressivement perdu sa saveur depuis la maladie de mon mari. Elle l'a aussi conduit à nous mettre en difficulté financière (il a contracté des prêts sans m'en avertir) mais le plus grave c'est que les moments que nous passons avec nos enfants de 7 et 5 ans ne sont plus heureux comme ils l'étaient autrefois. Du coup, je sens que je ne "recharge plus les batteries" avec tous les moments de bonheurs qui m'aident à supporter le quotidien.

Votre désarroi m'a beaucoup émue, car moi aussi j'ai eu ce sentiment de culpabilité : mon mari m'a dit que je le dévalorise tout le temps, que je dénigre ce qu'il fait. Je suis certaine que ses accusations ne sont pas justifiées et que c'est lui qui se dévalorise tout seul. Je gérais déjà pas mal de choses à la maison, mais maintenant j'ai tout pris en main et en plus je dois accepter son repli sur lui-même. Tout à l'heure nous étions dans un magasin avec les enfants, et j'ai failli littéralement fondre en larme à la caisse, comme ça, devant tout le monde.

Vous avez la crainte que votre femme ne vous quitte, ou qu'elle se fasse du mal, et cela, c'est un poids terrible. Si vous pensez qu'elle pourrait être un danger pour elle même, vous devez vous demander si vous souhaitez la faire hospitaliser. Renseignez-vous auprès d'un psychiatre ou d'un service psychiatrique. Vous devez également vous protéger en consultant vous-même un psy, car vous devez rester en forme pour vos enfants, et vous trouverez également des explications sur la maladie et la raison qui pousse votre femme à vous dire toutes les horreurs auxquelles vous avez eu droit.

Je pensais que moi et ma famille passerions le réveillon avec des amis, mais finalement cela ne se fait pas. Nous allons donc passer le réveillon tous les 4. Je ne sais pas comment cela va se passer. Et vous, allez-vous passer la soirée avec des amis ?

Et vos enfants, comment vont-ils ?

Je vous souhaite une bonne soirée.

Cléo
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Macbook
Messages : 67
Enregistré le : lundi 27 décembre 2010 14:42

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Message par Macbook »

Merci Bartleby, merci Cléo, vos messages me font chaud au coeur.

A la lecture de ta réponse Bartleby je me suis dit que j'avais du mal m'exprimer et que j'avais du insister trop sur l'aspect "chantage". J'ai relu ce que j'ai écrit et en fait je crois qu'elle ne le fait pas du tout exprès, mais quand je lui dis qu'elle est trop dure, qu'elle ne doit pas délaisser notre couple et penser qu'à elle, elle se braque et refuse systématiquement par manque de confiance en nous. Elle est persuadée que notre couple est au bout du rouleau, qu'on a vécu notre temps, que c'était formidable mais qu'il n'y a aucune raison que ça dure un instant de plus. Elle devient fataliste et me dit tout naturellement "tu as raison ça ne va pas, il faut qu'on se sépare". Elle ne comprend pas la nécessité de se battre pour nous sauver, ou alors elle n'en a plus la force c'est possible, je n'ai aucune idée de ce que ça fait d'être dépressif. Mais même si elle n'a plus de forces j'aimerais au moins qu'elle en ait envie mais elle me répond toujours que le couple n'est pas sa priorité. Elle pense qu'on a changé, que c'est naturel de changer, que le mariage "ce n'est pas Disneyland" comme elle dit souvent et qu'il faut être réaliste c'est presque impossible que ça dure. Moi je pense que je n'ai pas changé, que je l'aime toujours autant, qu'elle s'est transformée par contre et que je ne la reconnais plus. Que l'amour passe, possible, mais comme ça du jour au lendemain j'ai du mal à le croire. Ou est-ce encore une fois la dépression qui met un voile sur les sentiments et lui fait ressentir tout ça ?

J'ai lu ton portrait aussi Bartleby, mes problèmes semblent bien petits à la lecture des tiens. Ca dure depuis si longtemps pour toi, et c'est toute ta vie qui en est affectée. Chez nous au moins nous continuons à avoir une vie "normale" avec chacun son travail, des enfants en bonne santé (mais qu'on arrive de moins en moins à épargner, qui se rendent compte que quelque chose ne va pas). Bon courage pour t'en sortir, j'espère que tu n'es pas trop seule.



Quand à ton message Cléo j'ai l'impression que c'est encore pire chez toi que chez moi. J'ai la chance de très bien gagner ma vie et ça nous met au moins à l'abri de ce genre de problème. Ma femme dépense sans compter, achète plus de vêtements que jamais depuis quelques mois mais on peut se le permettre et c'est un des derniers plaisirs qui lui reste avec celui de manger (elle exagère d'ailleurs là-dessus) donc je ne dis rien. Par contre terminé d'acheter des vêtements parce qu'elle sait qu'ils vont me plaire, elle n'achète plus que ce qui lui plait à elle. Peut-être était-ce anormal avant, elle me dit qu'elle se fait belle pour elle et par pour moi, que je n'ai rien à voir avec ça, elle a peut-être raison... Et je t'admire d'avoir déjà tenu pendant 4 ans. Chez nous ça ne fait que 6 mois et c'est insupportable. Bon ça fait 6 mois que c'est très difficile mais peut-être est-elle plus ou moins dépressive déjà depuis longtemps.

Concernant les enfants les choses commencent à devenir compliquées. On ne réussit pas vraiment à les protéger et souvent ça éclate devant eux. Je m'en veux toujours après ça, ils comprennent tellement de choses. Mon grand fils de 8 ans m'a dit il y a quelques semaines qu'il espérait qu'on n'allait pas divorcer comme les parents de certains copains, ça fait de la peine... On réussit encore à passer quelques bons moments ensemble, pendants ces vacances on a joué à des jeux de société tous ensemble par exemple. Dans quelques semaines il est prévu d'aller passer une semaine au ski aussi. Ces moments-là se passent plutôt bien, ma femme est plutôt de bonne humeur quand on est tous ensemble et tant que je ne lui demande rien. Par contre une fois les enfants au lit elle est beaucoup plus fermée, froide. Et comme je l'explique un peu après, au moment d'aller se coucher il y a vraiment un malaise et je ne me sens plus du tout faire partie d'un couple.

Si je comprends bien tu ne te sens plus coupable, c'est très chouette et j'espère que j'atteindrai ce cap moi aussi. Mais je ne peux pas m'empêcher de me dire que je pourrais faire mieux. J'aimerais pouvoir réussir à me mettre complètement entre parenthèses, à ne plus répondre à ses provocations, à attendre patiemment que ça passe, mais je n'y arrive pas.

Je ne crois pas qu'elle soit un danger pour elle-même, son psy lui a d'ailleurs dit que l'internement n'était pas nécessaire. Elle aurait peut-être du se faire interner quelques temps après sa tentative de suicide par contre, comme je l'ai écrit le retour s'est passé très très vite, c'était très particulier. La crainte permanente c'est qu'elle ne parte, elle en parle tellement souvent.

Nous avons plus de chance que vous, nous sommes invités chez des amis demain soir et nous serons 4 couples avec des enfants, 8 enfants au total. Je n'ai pas vraiment le coeur à ça je dois dire mais à te lire je me sens ingrat d'écrire ça. Après avoir bu un peu ça ira mieux (sans excès pas d'inquiétude), et 2 de mes meilleurs amis seront là ça permettra de penser à autre chose. Bon courage à toi, le forum doit rester anonyme et nous habitons sans doute très loin l'un de l'autre mais je suis sûr qu'on aurait pu passer un nouvel-an sympa ensemble à se raconter nos histoires ;o) Je penserai à toi en tout cas, et je te souhaite par avance une bonne année 2011.



Me protéger oui sans doute, ou alors baisser les bras et quitter la maison. J'en ai très envie parfois de partir, c'est le cas ce soir après qu'on a parlé cet après-midi tous les deux. Je ne supporte plus du tout qu'elle refuse que je la voie déshabillée. Ca parait stupide mais ça je ne peux pas. Je ne peux pas imaginer qu'on puisse avoir de la pudeur dans un couple, en tout cas on n'en a jamais eu entre nous. Je me sens rejeté. Elle m'explique qu'elle ne veut plus, qu'elle n'est pas à l'aise, mais ne m'explique jamais pourquoi. Elle dit qu'elle ne sait pas, c'est maigre comme explication. Elle ne veut pas me dire si elle a un problème avec son corps ou si c'est moi le problème. J'ai l'impression qu'elle n'a pas confiance en moi, elle me dit que non mais comment expliquer autrement cette attitude. Ou alors a-t-elle un problème de confiance en elle ? Elle est si jolie, elle a eu 3 enfants et elle est encore magnifique. Elle me dit que non ce n'est pas le problème. Son psy lui a dit que si on ne partageait pas ça on pouvait peut-être remplacer ça par autre chose, je ne vois pas par quoi on pourrait remplacer la confiance... Pour ceux qui vivent la dépression, connaissez-vous ce genre de sentiment, pourquoi cherche-t-on subitement à fuir le regard de l'autre alors que ça n'a jamais posé de problème auparavant ? Est-ce que ça passe au bout d'un moment ou est-ce que je dois renoncer à notre intimité pour toujours ? Ce serait difficile pour moi... En tout cas elle m'a dit qu'elle ne se pousserait à rien, que c'était comme ça, que ça n'allait peut-être pas durer mais que ça durerait peut-être, à moi de faire avec.



Voilà j'ai encore écrit un roman ;o) Je vous remercie toutes les deux encore pour vos messages, ça m'a ému de voir que quelqu'un a pris le temps de me répondre. Je vous embrasse toutes les deux.

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J'allais poster et elle est arrivée dans la pièce, m'a dit que cette fois c'était vraiment fini, qu'elle le sentait. Elle était très agressive. Au bout de 3 minutes elle s'est excusée, j'étais en pleurs, et elle m'a pris dans ses bras. On a discuté un peu et elle m'a dit qu'elle n'avait plus envie d'être en couple, qu'elle voulait profiter de la vie, que je l'en empêchais (comment j'ai pas compris ?). Je ne sais plus où on en est, je crois que c'est la fin là quand même, je suis paniqué...
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Cléo
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Dépression de ma femme, mort de notre vie de famille...

Message par Cléo »

Non, ce n'est pas forcément la fin. J'ai été dépressive il y a quelques années, je connais. Quand tu es dépressif, tu :
- ne veux plus rien. Tu voudrais devenir invisible, t'enfouir dans un trou, mourir. C'est la raison pour laquelle, même quand il n'y a pas forcément de tendance suicidaire, il y a une période de repli. Cela permet à la personne de se reposer, parfois de réfléchir. Mon mari se sent comme ça en ce moment.
- tes idées s'embrouillent. Tu penses qu'en envoyant tout balader ça va aller mieux, et souvent, tu te trompes sur quant aux vrais problèmes, surtout en début de thérapie.

Tu a parlé d'un épisode de son enfance. J'ai vécu quelque chose de ce genre. C'est difficile à expliquer, mais tu vis avec ce souvenir, tu sait qu'il est là, mais tu ne le regardes pas. Et puis un jour, tu ne vois plus que cette monstrueuse horreur dont en plus, tu se sens parfois coupable.

Quand j'ai connu la dépression, je vivais seule. C'était dur, mais c'était une chance aussi car je n'avais pas à faire bonne figure. Elle ressent ce besoin de solitude, c'est pour cela qu'elle parle de partir. Quant à l'amour, le désir, il est normal qu'elle ne le ressente pas en ce moment. La dépression annule toute envie, tout désir. C'est pour cela qu'elle se cache, qu'elle met son "horrible pyjama". J'en avait acheté un moi aussi à une époque, maintenant que j'y pense... Pour me rassurer. Et je lisais des histoire de Harry Potter (je lis autre chose d'habitude !), la totale régression quoi.

Les moments d'intimités semblent importants pour toi. Tu devrais néanmoins la rassurer quant au fait que tu comprends son besoin de repli, qu'elle n'a pas besoin de te fuir. Cela durera le temps que cela durera, mais par éternellement non plus. Dis lui aussi que si elle voit les choses comme elle les voit, elles sont peut-être déformées par sa maladie, et ce serait dommage de tout envoyer balader trop vite. Et n'oublie pas de lui dire que si elle part, elle pourra TOUJOURS revenir, et que si elle va mal, elle DOIT revenir à la maison.

Ton malheur à toi, c'est qu'elle te parle de tout ce qui lui passe par la tête, j'ai l'impression, et du coup, tu entres dans son chaos (je reste/je te quitte). Mon mari ne me parle pas. Je ne ressent qu'une intense angoisse de sa part.
C'est plus facile à dire qu'à faire, mais ne panique pas. Elle n'est pas restée avec toi pendant toutes ces années parce que c'était Disneyland. Elle t'a aimé et elle t'aime encore certainement. Cela ne s'arrête pas du jour au lendemain, tu as raison.

Ne culpabilise pas de ton envie de partir, moi ça m'arrive souvent. Je crois que c'est l'esprit qui, quand on a ces pensées, remonte à la surface pour prendre une bouffée d'air avant de retourner dans le fond. Moi ce qui me fait tenir, c'est mes enfants.

Les miens ne souffrent pas trop, vu que mon mari ne parle pas on ne se dispute pas (!) mais ils se demandent juste pourquoi je parle à tout le monde de la maladie de mon mari. Mon fils m'a dit tout à l'heure que je vais bientôt en parler avec les fourmis ! Je crois que je vais devoir moi-même retourner chez le psy, un vrai cauchemar pour moi... Si tes enfants s'inquiètent tu peux solliciter des grands parents ou quelqu'un de ta famille pour leur expliquer si c'est trop difficile pour toi. Mon fils a suivi une thérapie de l'âge de 2 à 3 ans, cela l'a beaucoup aidé à comprendre les situations et à dédramatiser. Les enfants ont une force mentale incroyable.

Je suis sure qu'elle va finir par se calmer. Raconte-moi quand elle le fait.

Cléo
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Bartleby
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Dépression de ma femme, mort de notre vie de famille...

Message par Bartleby »

Coucou Cleo

Il est mignon ton fils ^^
Le coup des fourmi c'est pas mal quand même
bon même si c'est par rapport à une situation difficile...

Macbook

Par rapport au repli et à l'absence de désir : quand tu tombe en dépression, on dit "tombe" parce que c'est comme une chute (chute des défenses habituelles par exemple), et parce qu'il y a un aspect anesthésie du corps et de certains aspects de l'esprit (une sorte de mort). Alors faut trouver toutes sortes de moyens pour retrouver des défenses rassurantes qui te permettent de ressentir que ton être est protégé.

Imagines-toi en chute libre, que l'adrénaline pompe dans tes veines, que tu cherches désespérément à gauche, à droite, à quoi te raccrocher.

Penses un peu au doudou des enfants, quand ils ont très peur, sont en pleurs, après un cauchemar, ou quand ils sont épuisés et piquent une crise, c'est un peu pareil. Ils s'accrochent au doudou parce qu'ils ont pas encore totalement construit des défenses mentales contre ces débordements émotionnels. On appelle ça un objet transitionnel.

Par rapport à la femme, eh bien faire l'amour a un aspect don et intrusion. Souhaitable quand on va bien, mais quand on va pas bien il y a une envie de tout fermer, comme pour garder son intégrité. Répondre au désir de l'autre, répondre à la demande de l'autre, tout autre j'entends, pas juste de demande sexuelle, mais de tendresse, d'écoute, tout ça, c'est hyper épuisant. Forcément, dans la sexualité, moment d'intimité ultime, c'est encore + difficile.
Essaie plutôt de lui montrer ta tendresse. Surtout si elle s'abandonne dans tes bras, ne fais pas de geste indiquant que tu souhaites faire l'amour avec elle. Car ce n'est pas ce qu'elle veut pour le moment. Si au bout d'un moment elle sent que tu n'attends pas ça d'elle, que la tendresse ne DOIT pas forcément mener au sexe, elle sera plus en confiance.

J'ai été en couple au cours de ma dépression, et vers la fin je ne supportais plus de me voir dans ses yeux car j'étais trop épuisée pour prendre soin de moi, me faire jolie et tout le tralala. Bon lui ne me rassurait pas particulièrement et d'ailleurs il m'a quittée.
C'était pas la première fois que j'étais dans cet état mais disons qu'avant on était plus jeunes, notre relation était plus neuve, et lui passait aussi régulièrement par des périodes de mal être et d'inertie. Disons que le décalage entre lui et moi était moins grand avant, et j'étais peut être aussi moins déprimée.
Et je me souviens nettement de ce besoin que j'avais de pouvoir me reposer avec lui, sans qu'il y ait de contrepartie, en l'occurrence du sexe. En même temps je culpabilisais terriblement car souvent il me disait qu'un couple sans sexe, c'était juste deux amis et plus un couple. Il ne voulait pas non plus que je porte de vêtements au lit et avait cette même exigence par rapport à la nudité. Mais moi parfois j'avais juste besoin de pouvoir me mettre dans un pyjama rassurant, ne pas penser à mon corps et me replier sur moi pour dormir. Pourtant qu'est-ce que je l'aimais. Mais je pouvais pas entretenir le "lien" de notre couple, j'étais plus capable de faire vivre ce canal de communication entre nous. Sur la fin, c'était reposant pour moi quand il n'était pas là.

Donc voilà écoute c'est peut être pour quelque chose de similaire que ta femme parle de partir. Laisses-là prendre le temps de redécouvrir ce dont elle a envie. Parfois le monde fait tellement de bruit qu'on agit plus que comme un robot en réponse à la demande. Alors parfois on a besoin de silence, interne aussi, pour redécouvrir ce qu'on veut. Ce sera elle qui viendra vers toi, si tu lui donnes l'espace nécessaire pour qu'elle retrouve ses envies et son désir.

Bon réveillon surtout
Et bon tu sais, il n'y a pas de mesure de situation pire ou mieux, c'est comme la douleur physique, il n'y a que le vécu subjectif
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Macbook
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Dépression de ma femme, mort de notre vie de famille...

Message par Macbook »

Coucou tout le monde,

Pas le temps tout de suite de répondre en détail, mais juste un petit mot rapide pour vous remercier encore.

@Cléo: ton fils est effectivement très mignon :smile:

@Bartleby: ton témoignage m'éclaire beaucoup. J'ai effectivement beaucoup de mal à comprendre ce que vit un dépressif et la manière avec laquelle il faut réagir. Comme je l'écrivais dans mon premier message c'est ce que j'attendais du psy de ma femme que j'ai brièvement rencontré, et il m'a envoyé bouler. Je n'ai jamais vécu ça, je lis plein de choses mais pas forcément des réponses à notre cas précis. Une question tout de même encore: pourquoi son psy nie-t-il son état de malade ? Elle me dit sans arrêt qu'elle n'est pas malade, qu'elle va bien, qu'elle a juste changé. Mais moi je ne la reconnais pas ! Et changer de ne fait pas si vite et ne pousse pas au suicide quand même !

Bon réveillons à vous aussi, nous partons dans quelques minutes chez des amis, je ne me fais pas de souci la soirée sera réussie.

A bientôt
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Macbook
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Message par Macbook »

Coucou tout le monde,

De retour après Nouvel-An. Bonne année à tout le monde, je vous souhaite de disparaître de ce forum...enfin vous me comprenez ;o)

Le réveillon s'est très bien passé pour nous, la soirée chez les amis était très réussie et ça nous a permis d'oublier nos soucis. A minuit ma femme m'a dit qu'elle pensait qu'on pouvait continuer ensemble, ça fait plaisir. On en a reparlé plus tard et les choses sont pour elle très claires (même si dites de façon moins directes que ce que j'écris ici): elle reste ici mais je ne dois compter sur elle pour rien, le couple n'est pas sa priorité et elle n'a pas envie de couple plus que ça.

J'ai lu et relu le témoignage de Bartleby et d'autres sur le forum. Chez nous la situation est différente: ma femme ne culpabilise de rien du tout, est persuadée d'être dans son bon droit sur tout ce qu'elle fait (même quand elle est très dure) et semble soulagée quand je ne suis pas là. Bartleby, tu dis que tu n'avais plus la force de te faire belle, je n'ai jamais vu ma femme y faire attention autant qu'en ce moment. Elle passe un temps fou à essayer ses robes, se mettre du vernis à ongles, se maquiller, elle ne faisait jamais ça auparavant. Elle a très envie de sortir en boîte de nuit, elle n'a pourtant jamais aimé ça plus que ça avant et ça fait bien 8 ou 10 ans qu'elle n'y est pas allée. Elle voudrait sortir 2 ou 3 fois par semaine, si on n'a pas de baby sitter c'est pas grave pour elle les choses sont simple: je reste à la maison et elle sort s'amuser. Mais en même temps, et même si elle dort mieux ces derniers temps, elle est crevée le soir et elle ne sort pas tant que ça.

On a discuté un peu l'autre soir. Il en est sorti qu'elle me voit comme un rabat-joie. Elle voudrait profiter de la vie plus qu'on le fait, arrêter par exemple de faire des économies pour notre retraite puisqu'on "va peut-être se faire écraser demain par une voiture", acheter ce qu'elle veut quand elle veut sans s'occuper de savoir si le compte en banque est rempli, sortir plus comme je l'ai déjà écrit sans penser qu'on a des enfants et l'obligation de se lever tôt le lendemain, bref ne faire plus que s'amuser en se soustrayant de toute contrainte. Et elle me voit comme la personne qui l'empêche de faire tout ça. Pourtant je ne l'empêche pas de sortir, je suis plutôt celui qui fait marrer tout le monde quand on est en groupe, j'aime bien faire la fête, j'aime cuisiner et je lui fais des bons petits plats tous les week-ends depuis des années. Mais je suis aussi celui qui gère les comptes du ménage depuis toujours et qui dit stop aux dépenses quand le compte est dans le rouge. Comme je l'ai déjà écrit elle dépense des fortunes en vêtements et chaussures, mais elle ne se rend absolument pas compte de la chance qu'elle a de pouvoir le faire, tout lui semble normal et ce n'est pas encore assez. Et c'est de la faute de qui ? Ben la mienne évidemment !

Elle m'a aussi expliqué qu'au début de ses problèmes, une des premières choses qui l'aient perturbée est qu'elle a eu tout à coup envie de sortir, rencontrer "d'autres gens", sortir de notre cadre d'amis habituel et de moi. Et elle s'en est sentie très coupable parce que "ça prenait du temps sur nous". Le fait est que ses deux meilleures amies habitent loin et que nos amis dans notre région sont des amis communs. Je n'ai pas vraiment mes amis d'un côté et elle les siens de l'autre, ça peut lui manquer et je le comprends. Elle s'attache beaucoup à ses collègues en ce moment, sûrement pour compenser ça. Certains sont même très atteints depuis qu'elle a fait sa tentative de suicide au boulot (une cellule psychologique a été organisée pour certains qui n'étaient pas bien) et elle doit s'en sentir coupable. Mais quand même, si elle m'avait expliqué il y a quelque mois qu'elle voulait sortir et voir du monde, je n'y aurais vu absolument aucun inconvénient et je ne comprends pas pourquoi elle s'en est voulue pour ça. Elle m'a dit qu'elle allait maintenant le faire, elle voudrait s'inscrire à un cours de danse. Les cours sont une fois par semaine à 18h30, et quand je lui ai dit que je ferais au mieux mais que je ne pouvais pas promettre d'être à l'heure à chaque fois pour garder les enfants elle l'a très mal pris et je suis de nouveau celui qui lui enlève sa liberté !

Je me mets à me demander si ce qu'elle vit est vraiment une dépression. Les autres témoignages parlent de sentiment de tristesse, de manque d'énergie. C'est vrai qu'elle n'a plus aucune énergie pour les tâches ménagères ni pour moi, mais pour s'occuper d'elle elle en a toujours et même plus que jamais ! Elle donne l'impression d'être juste devenue extrêmement égoiste, est-ce vraiment une dépression ? De même tu évoques Bartleby des moments où tu avais besoin d'être avec ton conjoint, de t'abandonner dans ses bras. Rien de tel ici, elle me rejette complètement et si elle daigne m'embrasser le soir avant de dormir elle me montre bien que ça l'ennuie. Son premier psy lui avait dit qu'elle était dépressive, le deuxième continue de lui raconter qu'elle n'est pas malade. Pourquoi donc une tentative de suicide et des séances de psychothérapie si elle n'est pas malade ? Elle en vient à trouver qu'elle va très bien, que sa façon de se conduire est normale puisqu'elle est "elle-même" (elle ne se force jamais plus à rien, si elle n'a pas envie de quelque chose elle ne fait pas, difficile de faire tourner une maison avec trois enfants dans ces conditions) et que c'est à moi de m'adapter si je ne suis pas content. Sinon elle considère qu'on n'a rien à faire ensemble et qu'il faut qu'on se quitte. Moi je croyais que dans un couple chacun devait donner un peu pour que les choses fonctionnent, elle me dit qu'on a fait ça avant mais qu'elle n'y trouvait pas son compte, qu'elle a "pété les plombs" parce qu'elle était frustrée donc elle ne fait plus rien. Elle voit que je ne suis pas bien et que j'aurais besoin d'un peu de tendresse mais elle m'a dit ce matin qu'on ne "pouvait pas toujours être gentil". Que répondre à ça ? Je ne peux pas faire vivre notre couple tout seul !

Voilà mes états d'âme pour aujourd'hui, demain on reprend tous le boulot et l'école et j'avoue que sans doute pour la première fois depuis longtemps je vais être content de voir autre chose. A bientôt.
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Cléo
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Message par Cléo »

Bonsoir,

Effectivement, c'est difficile à comprendre. Il faudrait avoir un avis de pro évidemment, mais dans le cas des bi-polaires, il y a des périodes de grande dépression (la TS) suivies de périodes d'euphorie. C'est peut-être ce dont elle souffre.
Je crois qu'à ta place j'irai voir un psy pour qu'il donne des clefs pour la comprendre et aussi pour savoir jusqu'où tu dois accepter ses caprices.
Bon courage pour la semaine prochaine.
Cardinal

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Message par Cardinal »

bienvenue sur le forum macbook,

et courage pour toutes ces difficultées.

je t'écrirai plus longuement, un moment où je suis plus en forme, mais n'oublie pas surtout que ce n'est pas parce que ta femme est dépressive que tu dois te laisser marcher sur les pieds. Les personnes dépressives ne sont pas plus au dessus de la morale que les autres.

je t'embrasse
Cléo
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Message par Cléo »

Bonsoir,

Je ne sais plus si ce forum peut réellement m'apporter quelque chose. Ce matin, mon mari m'a appelée pour me dire qu'il n'a pas osé me dire qu'il s'est fait des remboursements de frais abusifs pour la somme de 2500 euros, ce qui porte notre dette à 14000 euros. Il l'a avoué à sa directrice à qui j'ai parlé. Je pense qu'il va se faire virer.

Je lui ai mis un ultimatum : une explication crédible quant à la façon dont il a dépensé l'argent, qu'il considère cette dette comme la sienne et non la nôtre et qu'il la rembourse en trouvant un autre travail, et qu'il ne fasse plus semblant de se soigner. Sinon, je le quitte. Il m'a dit qu'il n'était pas en état d'entendre ça, c'est sans doute vrai, je sais qu'il ne faut pas bousculer un dépressif, mais il continue de mentir et je ne le supporte plus. Il prétend que nous avons dépensé les 5000 euros (en plus de nos revenus habituels)en 10 mois pour "boucher les trous", mais nous avons un train de vie très modeste, et depuis que j'ai repris les comptes en main, non seulement nous ne manquons de rien mais je mets de l'argent de côté.

Ensuite il est allé aux urgences psychiatriques pour se faire hospitaliser, mais ils n'avaient plus de place. Il est rentré à la maison et il est arrêté jusqu'à la semaine prochaine. Il dit toujours ne pas avoir de tendance suicidaire.

J'envisage maintenant de divorcer, même si cette éventualité me bouleverse. Il me ment depuis 4 ans, il fait n'importe quoi, il nous jette à la rue. Je pense faire une sauvegarde de justice, mais celle-ci ne le protège pas de ce qu'il a fait avant la mise en place de celle-ci. Mais elle m'empêcherait de divorcer pendant un an. C'est horrible de devoir calculer ces choses.

Je ne sais pas si mes problèmes touchent qui que ce soit, je ne suis pas maniaco dépressive, je n'ai heureusement rien vécu de violent ou de spécialement traumatisant dans l'enfance. L'homme de ma vie est juste complètement à côté de la plaque, malade, mon monde s'est écroulé, et je ne sais pas si je vais pouvoir le soutenir.
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Bartleby
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Message par Bartleby »

Bonsoir


Macbook

Ben écoute comme je connais pas ta femme et que j'ai pas tout le contexte, et que je suis pas un pro de la santé mentale, je pourrais pas te dire si c'est "une forme de dépression" qui effectivement serait assez éloignée de la mienne.... ou d'autres ici. Perso je suis pas des masses non plus dans la tristesse, j'ai du mal à faire de la place aux autres et répondre aux demandes. Je dois certainement avoir un coté très égoïste, par mesure de protection disons :wink2:

Mais effectivement ce sont des réactions dû en partie au fait que j'ai du mal à répondre à la demande extérieure... comment dire, parce que dans un sens c'est comme si je risquais sans cesse de perdre mes "objets internes", ce qui me permet de me sentir unie et donc de pas paniquer.

Et en partie des réactions dû à ma propension à culpabiliser et à me dévaloriser : j'estime que je ne peux pas m'engager à aider quelqu'un sur un truc, car si ce jour je suis pas en état, je vais faire faux bon etc. Mais bon après, ça c'est mon vécu très personnel et bon on est tous différents, et point de vue psy, la dépression peut se greffer sur toutes sortes de structures, névrotiques, psychotiques, état limite etc. Et chacun manifeste des symptômes disparates...

J'aurais tendance à te dire.... comme dans ma première réponse en fait... quelque soit son problème, elle te fait souffrir et elle menace votre vie familiale. Que son psy te dise rien, ben il est obligé de se taire c'est une question d'éthique, relation médecin-patient. Ça bon, voilà.
Qu'elle passe pas mal de temps à s'occuper d'elle, bon elle en avait peut être besoin, elle a peut être besoin se sentir plus féminine, ça je me dis que c'est un changement que tu dois accepter.

Son comportement irresponsable par contre, c'est un peu dur... enfin y'a faire des choses pour soi et ... faire des choses contres les autres.

Essaie de voir ce qui dans son comportement te semble faire partie d'un besoin bien à elle, qui la rend heureuse, et c qui te semble être contre toi particulièrement et contre votre vie de famille en général.

Est-ce que dans l'absolu, cette nouvelle femme, tu l'aimes ? Tu peux l'aimer ?

Pour finir, franchement, énerves-toi quoi, piquer une bonne colère parfois ça aide. C'est pas juste que tout doive se faire en fonction de ses conditions à elle. Qu'elle t'explique au moins, clairement, pourquoi elle fait ça, plutôt que cet espèce de mystérieux "je ne suis pas malade".
C'est pas une réponse ça, c'est une invitation à se prendre la tête.
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Macbook
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Dépression de ma femme, mort de notre vie de famille...

Message par Macbook »

Salut tout le monde,

J'ai vu les différentes réponses depuis un moment, mais pas facile de trouver du temps pour répondre depuis que tout le monde a repris le travail...

Tout d'abord Cléo, désolé de ne pas avoir pu répondre à tes attentes. Comme je l'ai déjà dit, tout ce qui touche à la dépression est très nouveau pour moi, et si je suis ici c'est que je n'y comprends rien. Difficile donc de t'être d'une quelconque aide mais cela ne veut pas dire que je suis indifférent à tes problèmes. D'autant plus que nous avons des points en commun, nos conjoints sont dans un état tel que nous sommes très malheureux et que nous sentons notre monde s'écrouler sous nos pieds. Je te souhaite bon courage et bonne chance pour trouver la bonne solution pour toi et tes enfants.

Bartleby, merci d'avoir encore une fois pris le temps de me répondre. Je ne sais pas si son apparence égoïste vient aussi d'une "mesure de protection", je n'en ai pas l'impression mais je peux me tromper. Je n'ai rien contre le fait qu'elle s'occupe d'elle, si ça peut l'aider c'est tout bon pour moi, je notais juste le changement avec avant. Piquer une colère pourquoi pas, je l'ai déjà fait, mais la réaction est toujours la même: "je te fais du mal, et je sais bien que je ne t'aime plus, donc je m'en vais". Pas vraiment productif... Je voudrais réussir à la convaincre que partir ne lui apportera rien, qu'elle aura beaucoup de choses en moins mais pas grand chose en plus. Elle m'a dit qu'elle serait plus libre (je ne lui interdis pourtant pas grand chose, elle sort très souvent et je ne dis rien par exemple, ce qu'elle ne pourra plus faire si elle a les enfants seule), qu'elle me fera moins de mal (suis pas d'accord, je redoute énormément une séparation)... Sinon je suis tout à fait d'accord avec ce que tu écris: faire des choses pour soi c'est très bien mais parfois c'est plus contre les autres que pour soi. Elle me néglige souvent et néglige parfois les enfants et ça c'est plus difficile à vivre. Cette "nouvelle femme" ne peut être aimée par personne, elle ne pense qu'à elle et est tout à fait insupportable, mais ce qui me fait tenir c'est de me dire que la "vraie femme" que j'ai toujours connu est toujours là en-dessous et que c'est la maladie qui la rend comme ça.

Pour résumer la semaine qui vient de s'écouler: elle était très bien lundi dernier, elle est allée à son nouveau cours de danse et elle est rentrée toute contente et plutôt souriante. Le lendemain ça allait aussi. Par contre le mercredi elle ne travaille pas, et elle a broyé du noir toute la journée. Quand je suis rentré elle était crevée, m'a expliqué que ça ne servait à rien et que sa décision était prise (une fois de plus). Le jeudi elle était de nouveau mal le matin, le soir elle est allée à un autre cours de danse (elle sort au minimum deux fois par semaine depuis quelques temps) donc je ne l'ai presque pas vue mais elle n'allait pas trop bien en rentrant. Le vendredi elle avait pris un jour de congé pour faire les soldes avec une copine. Tout s'est bien passé et elle a ramené plein de choses, le soir elle a voulu me montrer et j'ai eu le malheur de lui dire qu'un des vêtements qu'elle avait acheté ne lui allait à mon avis pas bien (elle n'a eu que des compliments pour tout le reste). Elle a pris pas mal de kilos depuis quelques semaines, et elle continue à acheter des choses près du corps qui ne lui vont plus vraiment. J'aurais peut-être du me taire mais je n'aime pas mentir et je lui ai dit le plus délicatement possible que ce n'était pas terrible. Elle l'a extrêmement mal pris, le lendemain matin elle m'a à nouveau annoncé qu'elle me quittait. Samedi soir nous avons reçu des amis à manger, j'ai cuisiné tout l'après-midi et nous avons passé une très bonne soirée, bien arrosée, où elle a été très agréable. Le dimanche elle a été adorable et souriante toute la journée, sa libido est même très nettement remontée (ce que je n'attendais plus et qui n'est pour le moment pas vraiment le plus important pour moi) et là je ne vous raconte pas la suite ;o) Le soir nous avons discuté de partir en vacances en famille à Pâques, je lui ai dit que ce serait bien de réserver assez rapidement. Là elle s'est fermée et m'a dit que fin avril était trop loin et qu'elle ne voulait rien planifier "si loin" avec moi. Je lui ai proposé de partir dans un endroit où elle pourrait faire de la thalasso par exemple le matin, et que nous serions en famille l'après-midi, elle va y réfléchir.

C'est surprenant de voir la différence totale entre mercredi-jeudi-vendredi-samedi et dimanche. Elle était vraiment complètement différente, pas la même personne. Elle me dit qu'elle n'a pas senti la différence, et pourtant... Elle a bien remarqué que la journée de dimanche avait été agréable et qu'on s'entendait très bien dès qu'elle allait mieux, mais elle n'a pas remarqué qu'elle avait été mieux et que c'était ça qui avait tout changé. Le soir elle était plus mélancolique, angoissée d'aller travailler le lendemain, et elle m'a dit que sa vie manquait d'aventure, que si je n'étais pas là elle pourrait coucher avec qui elle veut (hallucinant d'entendre ça, sa libido est au plus bas depuis plusieurs mois à quelques exceptions près et ce n'est pas du tout du tout son genre de faire ce genre de truc). Elle veut maintenant faire du saut en parachute, drôle d'idée mais pourquoi pas, je ne vais surtout pas la freiner je n'en ai pas vraiment de raison et je n'aime pas du tout aller contre elle en ce moment.

Ce matin elle n'avait à nouveau pas l'air en grande forme, elle craint pas mal le boulot en fait. Ca ne se passe pas si mal pourtant au boulot mais chaque contrainte est insupportable pour elle en ce moment. Je lui ai proposé de demander un congé maladie de quelques semaines au psy pour qu'elle puisse réfléchir et prendre un peu le temps d'être au calme mais elle ne veut pas par peur de se déconnecter de la vie réelle et de ne pas pouvoir y retourner.

Voilà où nous en sommes, il y a des jours avec et des jours sans. Demain elle va voir son psy mais généralement ça ne change pas grand chose, je ne remarque pas vraiment d'évolution de son état. Apparemment le psy l'écoute mais ne dit jamais rien, ne la rassure jamais sur rien. Encore une fois je n'y connais rien, c'est peut-être normal...

A très bientôt sans doute ici même.
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Macbook
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Dépression de ma femme, mort de notre vie de famille...

Message par Macbook »

Voici les dernières nouvelles... Ma femme est de plus en plus persuadée qu'elle doit nous quitter. Mais comme elle ne veut pas sacrifier ses loisirs (la danse principalement, qu'elle a commencé il y a...2 semaines !) elle me propose de me laisser les enfants et elle ne les aurait que les mercredi (elle ne travaille pas le mercredi) et un weekend sur deux. C'est terrible d'entendre ça, elle a toujours été dingue de ses gamins et elle veut maintenant ne les avoir qu'un tout petit peu. Elle m'explique qu'elle n'a pas l'intention de sacrifier sa vie à rester avec moi, et qu'elle ne veut pas sacrifier sa vie non plus à s'occuper des enfants. Les compromis ne l'intéressent pas elle veut vivre pour elle, comme une crise d'adolescence...

Ce week-end son père était chez nous et je lui ai parlé des problèmes de sa fille. Je ne sais pas trop si j'avais le droit de lui en parler, mais ça m'a embêté qu'il ne sache rien c'est quand même sa fille. Il n'est pas trop souvent chez nous donc il n'avait jamais rien remarqué, juste qu'elle semblait fatiguée et n'avait plus de patience. Je lui ai parlé d'à peu près tout mais pas de la tentative de suicide, ça m'a paru trop personnel et trop violent à accepter pour lui. Qu'en pensez-vous ? Aurais-je du en parler ? Il était abattu, n'en revenait pas que l'on en soit là, vu de l'extérieur on a toujours été la famille idéale et même si tout n'a pas toujours été parfait il faut bien dire que c'était presque le cas. Il m'a convaincu d'aller consulter moi aussi, et me conseille d'appeler le psy de ma femme pour lui demander si je peux l'aider et comment. Qu'en pensez-vous ? Le psy de ma femme acceptera-t-il de me parler ? Je ne voudrais pas m'insérer dans la thérapie ce n'est pas mon rôle. Mais peut-être cela pourrait-il l'aider à établir son diagnostic si je lui décrivais la situation.

Concernant cette thérapie, je n'y connais rien mais j'ai l'impression que ce truc ne donne rien (ça fait 2 mois maintenant qu'elle le voit). Elle ne s'améliore pas du tout, elle ne voit toujours pas la réalité en face. Elle n'a toujours pas d'antidépresseur et elle m'a dit un jour que son psy (avec lequel elle s'entend plutôt bien) était un "original". Est-ce un rigolo ou est-il apte de la guérir ? Dois-je la pousser à aller voir un autre psy ayant des méthodes plus "conventionnelles". Je vais en parler à mon médecin, je suivrai ses conseils...et les vôtres si vous en avez.

Bonne semaine à tout le monde.
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Cléo
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Enregistré le : mercredi 29 décembre 2010 23:14

Dépression de ma femme, mort de notre vie de famille...

Message par Cléo »

Bonsoir à tous,

Désolée pour ma crise de l'autre fois, mais j'allais vraiment mal et j'aurais hurlé pour que quelqu'un m'entende. Je me suis dit que j'allais faire un petit tour sur le forum pour m'excuser avant de le quitter définitivement. Je sais que les gens qui vont sur ce site vont mal, et je n'aurais pas du m'énerver.

Je ne sais plus où je me suis arrêtée dans les épisodes de la maladie de mon mari, mais enfin il est hospitalisé depuis le 4 janvier pour dépression grave, après avoir avoué des pulsions suicidaires. Je n'ai pas la moindre idée de quand il va pouvoir sortir. Encore au moins deux semaines j'imagine, et puis plusieurs autres d'arrêt. Et même s'il me manque terriblement et que je suis très inquiète quant à son avenir, personnellement je vais beaucoup mieux depuis qu'il est à l'hôpital, et les enfants et moi arrivons à vivre normalement. Je n'avais pas réalisé à quel point ses angoisses et sa tristesse étaient contagieuses.

Mac book, j'ai essayé de contacter le psy de mon mari pour l'aider dans son diagnostique. J'ai a deux moments clefs envoyé au psy un fax pour l'alerter sur des aggravations de l'état de mon mari. Mais il a toujours réagit avec flegme, et je crois qu'il n'appréciait pas du tout mon ingérence. Il a dû me qualifier de femme castratrice, les psy adorent cataloguer ainsi les épouses !Malheureusement c'est le fonctionnement de la thérapie. C'est ce qui a conduit mon mari au bord du gouffre car en fait il parlait d'un tas d'autres trucs, très important à ses yeux selon son psy, mais il a occulté le plus gros de ses problèmes, les dépenses compulsives et l'alcool, pendant un an de thérapie.

Ceci dit, les psy de l'hôpital ont une attitude totalement inverse, et j'ai pu déverser toutes les infos sur mon mari : chronologie de ces états depuis 4 ans, passé familial. Il m'ont même demandé d'aller plus loin en contactant de vieux amis perdus de vue, etc. Le jour et la nuit. Et ils m'ont remerciée, en me disant que les infos leur étaient très utiles. Alors de quelle école est le psy de ta femme, difficile à dire. Mais comme je te l'avais déjà écrit, si tu te faisais suivre toi-même, ces questions tu aurais le droit de les poser à TON psy.

Une (très bonne) amie m'a dit que j'avais sauvé mon mari, que je l'avais porté jusque là, et que maintenant je dois le laisser se soigner. Je crois qu'elle a raison. Pour ma part, je crois que je ne peux plus rien pour lui, sinon l'aimer, veiller à ses enfants et à sa maison en attendant qu'il soit en mesure d'en profiter. Je ne suis pas son psy, ni son coach. A chacun sa place, ses compétences. Je l'attends, mais je ne veux plus mettre ma vie entre parenthèses. Et la vie fera son oeuvre, quelle qu'elle soit. Je reste confiante et pleine d'espoir.

Tu ne peux pas comprendre ta femme, car elle agit sous l'effet de sa maladie, de son délire, il n'y a pas grand chose à comprendre, juste à souffrir en attendant qu'elle aille mieux, aussi longtemps que tu seras en mesure de le supporter et tant que cela ne t'empêchera pas de protéger tes enfants. Car enfin, voilà le plus important : nous nous sommes des adultes, construits, tant bien que mal, par fois un peu bancals, mais capable d'affronter une situation de crise. Notre monde s'est effondré, mais pour des enfants, de voir leur mère ainsi les négliger alors qu'elle était une bonne mère, ça doit être comme un raz de marée pour eux. Quelles conséquences pour leur avenir d'adultes ? Toute ton énergie doit se concentrer sur eux car c'est sur eux que les conséquences seront les plus graves si tu les négliges. Et c'est en concentrant ton énergie sur eux que tu vas retrouver une forme de stabilité mentale.

Je te souhaite bonne chance et beaucoup de courage. Fais toi aider par un maximum de gens. N'hésite pas à t'appuyer sur ton beau père : c'est sa fille et ses petits enfants. Moi mes beaux parents je les appelle très souvent, plus que mes propres parents. Surtout pense à toi car personne ne le fera à ta place.

Je vous souhaite une bonne soirée, et de très beaux lendemains.
:papi2:
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Macbook
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Dépression de ma femme, mort de notre vie de famille...

Message par Macbook »

Coucou tout le monde,

Tout d'abord Cléo tu n'as pas besoin de t'excuser. Si on vient ici c'est qu'on ne va pas bien et ta réaction est compréhensible. Je suis désolé que tu n'aies pas trouvé ici ce qu'il te fallait. Bon courage pour affronter la vie seule, ce n'est pas encore mon cas mais ça pourrait venir et je dois avouer que je crains ce moment.

Je suis allé hier voir mon médecin de famille. C'est lui le premier qui avait prescrit un antidépresseur à ma femme en juillet dernier, et l'avait encouragée à aller voir un psy. je lui ai tout raconté, nous avons parlé longtemps et il m'a dit qu'il se chargeait de contacter le psy de ma femme. Il trouve incroyable qu'elle n'ait pas d'aide médicamenteuse, mais il ne veut pas juger le travail de son confrère. Je trouve bien qu'il prenne les choses en main, entre confrères ça se passera mieux que si j'appelle moi-même.

Me concernant il ne voit pas l'intérêt que je voie un psy, et ne m'a rien prescrit non plus. Je suis assez d'accord, je vais aussi bien que je peux vue la situation. Evidemment je ne peux pas être serein mais c'est bien normal...

A la maison l'ambiance est toujours aussi tendue. Nous avons discuté entre nous un peu encore hier soir et ce matin. Elle ne trouve plus son compte dans la vie de couple ni la vie de famille. Ca ne vient pas de moi, elle ne veut juste plus vivre à deux. S'occuper des enfants lui pèse aussi, elle en a marre de devoir les emmener à l'école et de les prendre le soir, c'est une trop grosse charge pour elle. Elle veut vivre seule afin de ne plus avoir à faire de compromis, pouvoir sortir quand elle veut, ne rien devoir à personne. Elle sait que ce sera dur de voir les enfants beaucoup moins souvent mais pour elle c'est un sacrifice à faire.

Pas question de lui parler de ce que ça a pour conséquence pour les enfants par contre, elle pense que le divorce est quelque chose de commun et qu'on peut passer cette phase avec succès et profiter de la vie ensuite. Je vois personnellement les choses de façon bien plus dramatique, une séparation des parents pour des enfants si petits (2, 6 et 8 ans) est quelque chose de terrible.

Est-ce une dépression tout ça ou pas ?
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Cardinal

Dépression de ma femme, mort de notre vie de famille...

Message par Cardinal »

macbook,

si tu veux mon avis, peu importe de savoir si ta femme est en dépression ou pas.

son comportement est honteux, tout simplement, tu a beaucoup de courage dans toutes ces difficultés. Il est temps maintenant que tu arrête de te préoccuper pour elle et que tu te préserve toi et tes enfants aussi. N'hésite pas à chercher un maximum d'aide maintenant, mais tu ne mérite pas de te laisser bousiller ainsi par de tel comportement irresponsable et égoiste.

courage
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Macbook
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Dépression de ma femme, mort de notre vie de famille...

Message par Macbook »

Elle a un comportement honteux c'est vrai, mais je crois que c'est parce qu'elle est extrêmement malheureuse. Je connais ma femme, elle est gentille et généreuse et ne s'est jamais conduite comme ces derniers mois. Elle doit souffrir énormément pour envisager de quitter les enfants et ne les voir qu'une fois par semaine.

Nous avons beaucoup discuté encore hier soir, elle n'était pour une fois pas agressive et je réussis mieux à gérer ces moments-là. Il en est ressorti qu'elle a l'impression de s'être complètement sacrifiée pour ses enfants, de s'être complètement oubliée elle et elle est très frustrée. Elle m'a dit qu'elle n'avait jamais pu prendre un jour de congé pour elle toute seule de peur d'être une mauvaise mère. Qu'elle m'a souvent regardée prendre un congé pour aller à un festival de musique (je fais ça 2 ou 3 fois par an) en me disant que j'avais bien raison mais qu'elle n'aurait pas pu faire la même chose sans se sentir coupable. C'est très difficile à comprendre, je ne lui ai jamais rien interdit, ça se passe dans sa tête. Elle s'est sentie et se sent encore complètement enfermée dans sa vie, sans issue. Sa première réaction a été de vouloir sortir du piège en mourant, la réaction actuelle est d'envoyer tout péter. D'une extrême elle veut passer à l'autre, sans réaliser ce qu'elle fait.

De plus elle n'a absolument pas confiance en elle, elle pense que je m'occuperais mieux qu'elle des enfants donc elle pense me laisser. C'est absolument terrible pour moi de l'entendre dire ça, je sais à quel point elle les aime, qu'elle ne m'aime plus moi et qu'elle pense me quitter pourquoi pas (même si je serais effondré) mais qu'elle pense vivre un seul jour sans les enfants ce n'est tout simplement pas possible.

Dans tous les cas je suis à ses côtés, elle est bien plus malheureuse que méchante, et je vais m'employer à lui rendre la vie avec nous la plus agréable possible. Ca me donne de l'espoir d'avoir je crois commencé à comprendre une des raisons de ses problèmes. La route est encore longue mais ça va marcher...
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Macbook
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Dépression de ma femme, mort de notre vie de famille...

Message par Macbook »

Les jours se suivent et ne se ressemblent pas... Samedi elle était odieuse, nous étions invités à manger chez des amis et elle a réussi à me faire quitter la table au milieu du repas pour aller pleurer dans mon coin. Elle m'a répété toute la journée (dès que les amis avaient le dos tourné) qu'il n'était pas question qu'elle se "perde" un jour de plus à faire quoi que ce soit pour me faire plaisir, qu'elle allait enfin pouvoir profiter de la vie sans moi, que ça allait être un soulagement. Pendant le repas elle me lançait des regards de défi... Comme une ado qui défie ses parents, mais je ne suis pas son père !!! Elle cherche l'émancipation et elle croit devoir faire ça contre moi, mais ce n'est pas mon rôle ça !!! La copine chez laquelle on était est venue me consoler et elle m'a dit que je ne pouvais pas rester avec elle dans ces conditions, qu'elle allait trop loin, qu'une séparation serait difficile pour les enfants mais qu'ils s'en remettraient et que je ne pouvais pas me sacrifier comme ça. Difficile de me faire à cette idée pourtant...

Samedi soir ça allait déjà mieux, comme si elle avait craché son venin et qu'elle était calmée. On a pu parler plus calmement.

Dimanche elle a été calme et agréable toute la journée. Bien sûr pas question de lui demander quoi que ce soit elle ne fait que ce qu'elle veut (sinon "elle n'est pas elle-même" elle répète sans arrêt), mais on a passé la journée en famille à la maison (il faisait très froid hier) et pas de problème. Le soir on a regardé un film ensemble, elle m'a pris la main pendant presque tout le film, et on a parlé un bon moment avant de dormir. Je crois que dans ces moments de calme elle réalise qu'elle peut peut-être s'accomplir (ne pas "se perdre" comme elle dit) sans forcément tout casser. Elle voudrait passer une semaine ou deux à faire de l'humanitaire en Afrique. Pourquoi pas ce n'est qu'une question d'organisation, ça fera des vacances en moins tous ensemble mais si ça lui permet de se sentir mieux... La balle est dans son camp, il faut qu'elle organise ça, mais en aura-t-elle l'énergie ? Pareil pour sa reconversion professionnelle, je me suis engagé auprès d'elle à m'occuper de tout ce qui est logistique (les enfant principalement) pour qu'elle aie le temps de préparer son bilan de compétences sérieusement. Mais aura-t-elle le courage de s'y mettre, c'est du boulot. Elle va aussi s'organiser un week-end dans le sud seule avec ses soeurs, un autre avec une copine sur Paris, pour s'évader et "avoir l'impression d'exister en dehors de la famille". Pareil je ne m'y oppose pas et je m'occupe de la maison et des enfants. Ça fait pas mal de projets, ça doit pouvoir l'aider.

Le soir en se couchant elle m'a remercié de faire mon possible pour qu'elle puisse vivre avec ses enfants, elle réalise quand même que ce serait extrêmement difficile de ne les voir qu'une fois par semaine. Mais elle reste prête à le faire si elle est trop frustrée par sa vie. Elle m'a encore expliqué qu'elle avait l'impression de s'être trompée de vie, qu'elle avait fait "ce que tout le monde attendait d'elle" en faisant des études sagement, en se mariant et en ayant des enfants, mais qu'elle avait l'impression de s'être trompée de vie et que ça ne lui convenait pas. Pourtant personne ne l'a forcée à rien ! Elle a choisi ses études, a voulu se marier (elle le voulait plus que moi), a désiré ses enfants... Elle voudrait plus d'aventure, plus d'imprévu, faut qu'elle trouve le moyen d'avoir tout ça mais en plus de la vie de famille, j'espère juste qu'elle n'en voudra pas trop sinon ça deviendra compliqué.

Hier soir tard j'ai eu un mail de sa soeur. Elle est bergère dans la Montagne, vit dans un camion, vit avec presque rien et refuse la société. Ma femme l'admire beaucoup ces derniers temps et rêve parfois de lui ressembler. Elle me dit que leur père l'a mise au courant (ma femme ne lui a rien dit, elle ne parle à personne) et qu'il faut que je tienne le coup. Ça m'a fait plaisir ce mail, on est très différents et on a pu avoir des problèmes pour s'entendre parfois, mais qu'elle pense à moi et pas qu'à sa soeur m'a fait plaisir. Je vais l'appeler pour en parler à l'occasion...

Voilà pour les nouvelles ! A bientôt ici-même.
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Cardinal

Dépression de ma femme, mort de notre vie de famille...

Message par Cardinal »

Tu est courageux, mais n'oublie pas de te préserver avant toute chose.


:pense:
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