Syllogomanie

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doloplus
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Message par doloplus »

Die O'Gêne a écrit :
Je déteste ces adjectifs de jugement. Que je refuse qu'on me colle, et que je ne veux pas coller aux autres, mais je vois bien que quand on filme ces gens, c'est parce que ce sont des monstres qui font pitié et ne sont même plus humains. Je n'ai pas envie de m'identifier à ça. Et pourtant objectivement c'est dans une insalubrité et un bric à brac bien pire que je vis. Donc vous pouvez me croire, mais je pense que vous auriez préféré ne pas savoir qui j'étais.
Pour ma part je ne vois aucun monstre, ni sur ce forum, ni sur le film de Chak :non0: :non0: :non0: . Ne serait-ce pas par projection de ta propre mésestime de toi même que toi tu en vois?
Et puis, je voudrais aussi te dire que tous les adjectifs ne servent pas à juger, il peuvent aussi exprimer une empathie bienveillante pour l'autre, une sincère tristesse pour son mal-être ou pour ses conditions de vie. Je ne crois pas que l'indifférence (aucun commentaire) ou la cécité (J'ai rien vu, ça n'existe pas) soient de bonnes choses. Je reste persuadée que l'Homme n'existe sur terre que grace à l'Autre, cet Autre parfois rare qui sait se faire bienveillant et aidant quand soi même on sombre et on défaille...
Je vais sans doute t'agacer, mais moi je suis contente de pouvoir un peu mieux te connaitre et savoir ce que tu vis et comment tu vis. Je ne te cacherai pas que j'ai du mal à comprendre ce besoin irrépresible de négliger son environnement et de se négliger soi même...Peut-être est-ce un moyen de se convaincre, et de convaincre les autres que l'on est un monstre, un rebus...? Je ne sais pas. Mais ce que je sais c'est que je t'apprécie vraiment beaucoup, avec ou sans sillogomanie et que j'aimerai sincèrement pourvoir t'aider à vivre mieux...Je me sens bien impuissante face à tout ça.
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Le GLAUDE
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Message par Le GLAUDE »

Bonjour

je suis également victime de cette accumulation d'objets qui me ruine socialement, et de savoir que d'autres personnes ont eux aussi toutes les peines et joies que je traverse a travers cette sorte de perversion me fait un peu sortir de ma honte.
Ma maison ressemble de plus en plus a un terrier avec seulement des passages libres pour aller aux choses essentielles.

je parle d'un terrier mais j'aurais pu dire un ventre avec ses viscères qui m'apportent toutes les fonctions qui me sont encore essentielles, les espaces encore libres sont comme des intestins qui me permettent de réaliser une action puis une autre.

Tout est réfléchis a l'économie, l'entrée m'avale et je navigue dans tous les espaces (fonctions)par un système de boyaux.

Au fil de quelques mois la maison ne ressemble plus a rien juste une limitation de fonctions essentielles parmi de nombreux amoncellement de choses diverses et variées qui n'ont pas d'utilités quotidiennes mais dont je ne peux pas me séparer car c'est comme si on m'arrachait la peau ...

Dans les fonctions conservées il y a l'endroit ou je dort, un canapé (j'ai une chambre confortables avec un lit a l'étage mais je ne l'utilise plus depuis plusieurs mois)Par choix, préservation de l'espace de l'étage je n'y vis pas, le pièces sont a peu prés ordonnées, je les ai abandonnée quand je me suis aperçu que j'allais les envahir.

le canapé est face a la fenêtre ou je peux observer derrière les rideaux l'entrée de mon terrain ou je peu ignorer d’éventuels visiteurs. Je souffre de rhumatismes chroniques depuis plusieurs années, dans l'inconfort du canapé étroit, je n’aie plus mal au dos aller y comprendre quelque chose !

A côté de la fenêtre la TV qui selon son orientation peut être visibles des différentes fonctions conservées de la maison, à l’opposée du coin sommeil et loisir (tv) il y a le coin informatique, c'est également la que je m'alimente...
ensuite un aces restreint aux WC, à la salle d"eau (que j'utilise avec parcimonie) et la cuisine.

Le seul endroit vraiment accessible de la cuisine est l'évier et la plaque de cuisson, j'ai un très grand plan de travail qui est envahis sur facilement 50cm de hauteur par un amoncellement de conserves et papiers divers, au bout de cet espace il reste toujours un petit carré pour posé un truc en urgence...
Tous les couverts nécessaires a la cuisine sont groupées propres dans des gobelets alignés derrière l’évier, j'aime avoir du choix, ce qui ne m’empêche pas de mettre trois plombes pour en choisir un ou avoir l'impression de n'avoir aucun choix.

Il y a peu le plafonnier est tombé en panne, j'ai démonté la douille au bout d'un mois mais je n'y comprend rien, et je suis incapable de faire venir un électricien chez moi (trop la honte de mon fourbis, et peur de remarques)

De la cuisine il y a une porte fenêtre qui donne dans le jardin, un vrai poumon vert qui me permet de respirer j'aime entretenir ce jardin, tondre le gazon aménager des espaces fleuris sans contraintes, cet un endroit agréable que j'ai voulu sauvage mais entretenu, dans lequel je prend la plus part de mes petits déjeuner.

Je suis en mitoyenneté avec deux voisins que j'évite comme la peste, d’ailleurs avec le plus jeune j'ai des rapports explosifs , il est pour moi l'exemple que je voudrais peut-être être et que je ne suis pas et je nourris une certaine haine envers lui qu'il me rend bien. Tout est prétexte a s'en vouloir pour des broutilles. Heureusement il est aussi ours que moi et nous nous évitons.

Je suis célibataire sans relations depuis 4ans j'ai une chienne de 13 ans un chien de berger, le beau jardin est pour elle, et je l'entretien pour ne pas qu'elle s'y blesse.

Je crève de ne pas avoir de relation sociale, mais dés que je rentre dans mon "ventre" je ne suis plus libre de rien. Je me rend bien compte que je ne vis pas et je me dit que ce n'est qu'un passage et que "plus tard je rattraperais tout" même si je considère aussi que c'est faux et illusoire


Dans mon passée psy ,'ai vécu plusieurs états dépressifs, avec en point d'orgue une Mélancolie en 2006 après 3 années de dépression douloureuse liée aux rhumatismes traités par AD, psychothérapie, arrêt longue maladie de presque 3 ans, du quel je suis sortie avec impossibilité de poursuivre mon emplois, j'ai eu la chance de pouvoir changer d'orientation professionnelle qui m'a apporté un nouveau souffle, la thérapie s'est arrêtée rapidement ensuite , je ne prend plus d'AD, je prend du chocolat de temps en temps :smile:
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Die O'Gêne
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Message par Die O'Gêne »

Glaude, je t'ai lu et reconnais beaucoup de choses en toi, j'espère que tu reposteras vite sur le forum qu'on puisse discuter et s'entr'aider...
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Le GLAUDE
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Message par Le GLAUDE »

pas de soucis Dyogene merci de ton accueil
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Die O'Gêne
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Message par Die O'Gêne »

Où en es-tu Glaude ?
moi je stagne un peu, là, mais toi ?
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Le GLAUDE
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Message par Le GLAUDE »

@Die O'Gêne
et bien le grand élan que j'ai eu la semaine passée, ne s'est pas reproduis ce weekend j'étais super fatigué, pourtant samedi matin j'ai regardé l'aspirateur en me disant que j'allais mi remettre et libérer quelques centimètres de plus, mais je me suis dit en moi même qu'il ne fallait pas aller trop vite et aller dans un excès inverse, comme si ça allait vraiment arriver...je me suis senti très lâche
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Die O'Gêne
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Message par Die O'Gêne »

un élan un week-end sur deux ce serait déjà très bien je trouve.
Ne te juge pas trop sévèrement, prends ça comme un test (un peu pervers) que tu t'es fait à toi-même et la semaine prochaine ruse avec toi-même en prenant l'aspi avant même d'y réfléchir ! (par exemple) moi je trouve que c'est ce qui marche le mieux, la ruse avec soi-même quand on a ce genre de problème...
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Le GLAUDE
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Message par Le GLAUDE »

Il m'a fallut 4 jours pour réunir la force de partir en vacance et "abandonner mon terrier" ! :vue0:

Bonjour,

Je ne sais pas si les autres Syllogomaniaques sont comme moi mais hors de mon foyer j'ose plus de choses,je n'accumule pas ou peu et j'ai moins tendance a me terrer a l’intérieur du désordre , ça ne m’empêche pas de développer des angoisses très stressantes , mais je me demande si ces vilaines bébêtes (ces angoisses) ne sont-elles pas tout le temps présentes dans mon quotidien, et je ne les perçois que lorsque je suis loin de mon fourbis envahissant !

L'accumulation d'objets formant le nid rassurant de bras qui ne nous câlines plus depuis trop longtemps, je crève a petit feu de ne pas avoir de contacts physiques avec les autres tout en faisant tout dans mon comportement pour les éviter c'est vraiment ça le paradoxe de cette affection.

Dans ma petites cabane de vacance il y a tout de même 1 petit fourbis délimité et localisé à l'entrée du bâtiment , c'est ma soupape de sécurité de réassurance, sinon je m astreint au quotidien d'évacuer régulièrement tout ce qui n'est plus nécessaire et j'ai l'impression de partir sur des excès inverses de propreté, d'organisation, de tri...
Quand je regarde ce micro fourbis, dans ma tête je me dit que je vais faire le tri, ne garder que le strict nécessaire, même parfois je me dit que je vais tout jeter et laisser place net ! Complétement affolant d'avoir ce type de pensée, là en l'écrivant j'ai le poils des bras tout hérissés.

Quand je suis rentré hier soir après 10 jours d'absence, ça m'a chahuté de pénétré dans mon terrier, en premier lieu je ne reconnaissais pas l'endroit tout me paraissait en désordre, c'était violent comme sensation ! A tel point que j'ai fait plusieurs activités dans le jardin jusqu’à la nuit, puis progressivement j'ai pénétré dans les différentes loges du fourbis pour pénétrer la plus profonde là ou je dort.
En dehors de crises de paniques que je traverse dans mon quotidien, et le réconfort que je tire de regarder, toucher et m'enfermer dans mes loges d'accumulations je suis toujours surpris de regarder mon intérieur comme un étranger et avoir toutes les bonnes idées pour y remédier, mais spontanément à la fin de mon cheminement mental, c'est comme si il y avait une "rupture mentale" qui me déconnecte du temps et de l'espace me donnant presque le vertige , je me sent vidé, épuisé !

Viscéralement opposé a toutes attitudes d'ordre même si je commence a faire un tri dans ma tête, mon corps n'obéit pas ou peu, et je ne fais que déplacer quelques objets, comme si je changeai quelques touches de couleur sur un tableau...

:chap:

mes condoléances monsieur " Vous resterez encore dans votre fourbis aujourd'hui".

L'idéal serais de réussir a se maintenir un fouillis dans sa tête ou dans un carnet et ne pas envahir physiquement son intérieur, déplacé le problème surtout ne pas le supprimer car il est une soupape de suretés à mes angoisses !
J'y pense sérieusement depuis que j'ai découvert ce forum.

Quelque uns parmi vous a t 'il trouvé un moyen de s'extraire de leur manie cumulatives visibles ?

Sérieusement je pense que je pourrais me crée un carnet de secours avec des gribouillis, des mots forts, des photos, qui me permettrait de m'y épancher de m'y abandonner quand je ne suis pas bien. J'ai la chance d'avoir réussit a m'extraire au médicaments a toute cette chimie pharmaceutique qui tout en me soulageant me gardait dans une grande dépendance du geste, d'avaler, de me remplis quand je me trouvais vide de tout, et surtout vide d'affections.

Si je pense a évacuer mon fatras c'est que je sais qu'il empêche tout autre personne de pouvoir vivre a mes cotés. Et là j'en ai trop assér d' être seul, j'aimerais tant être cajolé, embrassé, entendu, reconnu...que je me prépare a me libérer physiquement de cette carapace d'objet dans laquelle j'ai pris l'habitude de me réfugier.

Ces 10 jours passé hors de mon domicile m’ont permis une nouvelle fois de mettre le doigt sur le fait que je suis un grand phobique social, et que le fait d'aller vers les autres , de serrer des mains d'embrasser était très difficile et vraiment anxiogène .

C'est très curieux de s’apercevoir que par l’écrit il est très facile de se mettre a la portée des autres, d'être agréable à l'autre, d'écouter, de se confier, et que quand on a l'occasion de le faire dans la vie réelle il est si dur l'aller vers l'autre , ne serait ce que dire bonjour.

Pendant tout mon séjour, a chaque fois que croisais une personne celle ci me disait "bonjour" ça peut paraitre con, mais ici la ou j'habite, ça n’existe pratiquement pas, j'ai l'impression que j'ignore tout le monde, je ne suis pas réceptif sans doute et je m'enferme sur moi, beaucoup des rares personnes qu'y sont dans mon quotidien, me dise que je fais "la gueule" tout le temps et gentiment me font remarquer que j'ai un très beau sourire" pourtant" !
Aller savoir pourquoi je me mure dans mes pensées.

Toujours est-il que pendant mon "séjour de rupture" (diable je croyais qu'il s'agissait de vacances) j'ai en 10 jours cumuler plus de bonjour, de bisous, de mains serrées que pendant une année entière !
Je suis allé dans une manifestation grand publique la FESTY-GAY de Gourin parmi 4000 autres personnes, j'ai laissé apparaitre ma joie sur mon visage,par l attitude de mon corps j’étais ouvert aux autres.
Rien d'exceptionnel pour quelqu'un qui se sent bien dans ses groles, mais comme ce n'est pas mon cas j'en témoigne ici.

Mais quand le défilé a été terminé, j'ai eu envie de fuir, comme si j'avais déjà trop donné de moi, avec beaucoup de pensées contradictoires je suis tout de même resté, mais impossible de faire le moindres échanges verbales, incapable de trouver quelqu'un avec qui échanger, tous me semblaient hostiles et "normales" alors que moi , timoré dans mon coin j'aurais voulu me retrouver caché au fond d'un trou.

Je communiquais avec eux par la pensée, comme si la télépathie tout le monde l'utilisait au quotidien !

Je me sentait étranger a la foule et pourtant j'avais très envie de faire partie d'eux. Je suis allé acheter une boisson, je n'avais pas soif pourtant mais c’était juste histoire de me donner une contenance, être comme eux. je pense que je devais avoir un visage peu avenant avec des yeux qui lançais des éclairs, cela a été confirmé par une photo que j'ai vu lundi dans la presse locale ou je suis de profil et ou je fais franchement la gueule des mauvais jour, vraiment pas étonnant que personne ne soi venu me parler !

Même si mon comportement ne m'a pas satisfait j'étais tout de même content d'y avoir été et d'avoir résister comme si c'était un chalenge important. En tout j'aurais été plus de 5 heures parmi une foule variée, en une journée j'ai dépassé mon cotât de contact humain annuel...je n'ai malheureusement pas pu parler, et pendant le trajet du retour, mentalement je me faisais plein de reproche.

Lorsque je me suis retrouvé seul dans ma cabane de vacances j'ai été pris d'une grande angoisse et très vite j'ai été transis de froid et il m'a fallut plusieurs heures pour réussir a me réchauffer, c'est dingue comme le corps peut transcrire ce qu'on ressent dans sa tête ! :pense:
A cet instant mon chez moi, mon fourbit aurait été d'un grand secours pour calmer cette détresse, ce grand froid intérieur, mais au final je n'en suis pas mort ! :cool1:
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Die O'Gêne
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Message par Die O'Gêne »

c'est troublant, à la fois émouvant, rassurant et inquiétant, de reconnaître tant d'attitudes soeurs chez toi le Glaude... non seulement le même genre de paradoxes mais ce qui me frappe le plus, la même auto-analyse si lucide, 'objective' presque, que trop de psys qui apparemment connaissent cette pathologie bien moins que nous-mêmes ont mise en avant comme si elle était le début de 'la guérison' mais qui (je commence à le penser) est un signe 'normal' de notre problème. Mais c'est surtout le fait que tu ne sois pas non plus naïf et dupe des propres 'trucs' que tu utilises pour ruser avec toi-même et ton problème qui me frappe. je regrette vraiment de ne pas pouvoir communiquer sur des détails plus personnels de notre pathologie car je pense que dans notre phobie et isolement sociaux cette fraternité pourrait nous aider. je n'ai pas d'ordi en ce moment donc suis très limitee mais je viendrai dès que possible en parler davantage sur ce topic public.
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Rick_Deckard
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Message par Rick_Deckard »

Je reviens vers vous après un long silence.
Toujours vivant mais dans le même capharnaüm ... en pire de jour en jour.
J'ai appris aujourd'hui que la syllogomanie serait une pathologie à part et donc à ne pas classer parmi les TOC. J'avoue que tout cela dépasse de loin mon entendement. Tout ce que je souhaite c'est d'aller mieux alors que je stagne les bons jours et sombre les mauvais jours.

Au plaisir de vous lire
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Die O'Gêne
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Message par Die O'Gêne »

Rick je suis très contente de pouvoir parler plus 'en direct' avec toi. je t'ai beaucoup relu pendant ton absence du forum, mais en différé... je suis désolée d'apprendre en revanche que ce n'est pas pour cause de 'guérison' que tu avais disparu du paysage. moi aussi j'ai appris beaucoup de choses sur notre pathologie ces derniers mois. j'ai très récemment ré-entrepris des thérapies à ce propos. je commence juste. où en es-tu pour ta part d'un suivi psy? et penses-tu avoir d'autres pathologies handicapantes? à part la phobie sociale qui semble aller de pair. je souhaiterais en sapler d'avantage avec toi si tu veux bien... à bientôt j'espère,
Diogêne
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Rick_Deckard
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Message par Rick_Deckard »

Je suis suivi par un psychiatre toujours le même.
Je prend un antipsychotique depuis mon séjour en clinique. Je souffrirai de psychose dissociative un doux nom pour dire schizophrénie.
A vrai dire je me sens perdu et démuni face à ma pathologie; je résiste aux antidépresseurs (j'en ai essayé une belle collection).
Je constate que cela n'évolue pas ...
cel bordel
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Message par cel bordel »

Bonjour
Je me reconnais totalement dans vos témoignages...
Même enfant, c était la guerre avec mes parents pour ranger ma chambre et je supportais pas qu on touche ne serait ce que d un cm a MES affaires. Quand j ai eu mon premier appart ca a été la joie totale sur ce point là. Deux mois après mon aménagement j ai perdu mon grand pere et me suis enfoncee dans la dépression et mon bordel s est intensifié. Je mangeais avec des couverts en plastique, des plats préparés et bien sûr je jetais pas les poubelles... un jour, mon proprio avait besoin d accéder a l appart et a dit au plombier avant de rentrer "attention là c est spécial" première prise de conscience et grosse honte. Depuis, plus personne ne peut venir chez moi sans prevenir et je n ouvre pas la porte quand on sonne chez moi...
J ai eu plusieurs apparts, chaque déménagement est un déchirement, et chaque fois le bordel me reenvahit.
Question mecs je ne reste pas assez longtemps avec eux pour parler d emménagement commun. J ai perdu mon copain brutalement y a 7 ans ce qui n a pas arrangé la dépression et chaque fois que je vais mal, mon appart reflète mon état d esprit...
Un jour, les pompiers ont du venir chez moi pour acceder a l appart de la voisine... les pompiers alors j ai ouvert et en partant "ce qu il vous faut c est un mec!" Comme ca, sans prevenir, en jugeant sans rien savoir de ma vie... je suis pas sure de leur reouvrir dans le même cas...
Après avoir été un peu suivie (un peu car finis jamais rien ni mes etudes, ni mes projets), j allais un peu mieux (ou je masquais mieux) et j ai rencontré un homme lui aussi en souffrance et sûrement pas pour les bonnes raisons on a fait un enfant.
Quand elle est née, les différences entre nous se sont fait sentir et il est parti de chez moi quand elle avait 2 mois... il est parti en une demi heure, pas très compliqué vu qu'il n était là que depuis sa naissance et que je ne lui avais pas laissé beaucoup d espace au sens propre comme figuré...
Aujourd'hui, elle a 4 ans et on vit régulièrement dans le bordel. Je ne dort plus dans ma chambre mais pliée en 2 sur un canap 2 places, ma cuisine est condamnée. Je me fais livrer mes repas depuis 3 mois et ma fille connaît le prénom de tous les livreurs de pizza ou sushis...
Je travaille et je gagne pas beaucoup et suis toujours en galère niveau fric... en même temps j ai plein d abonnement que j ai "oublié" de résilier comme mon téléphone pour un appartement que j occupe plus depuis 3 ans...
J ai fait la démarche d aller voir psy mais prends pas medocs car j ai perdu l ordonnance...
J ai un mec un week end sur 2 quand ma fille est chez son père mais je vais chez lui. Il sait et m a dit que même s il m aimait il n envisagerai rien avec moi car ce n est pas possible d imaginer mettre les pieds dans mon bordel.
Hier soir ma chaudière a pété, en même temps l ai jamais fait voir depuis que suis là... Elle fait disjoncter le compteur alors plus d eau chaude... ma fille rentre demain je peux pas la laisser sans eau alors va falloir faire venir réparateur... donc ranger et liberer accès cuisine et là c'est le drame... rien que d y penser je tremble...
Enfin voilà, besoin de raconter d expliquer l incompréhensible...
A bientôt quand j espere mon appart sera clean...
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Die O'Gêne
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Message par Die O'Gêne »

alterne petits bouts de rangement et venue sur le forum pour te défouler, parler, te détendre ou te changer les idées en parlant aux autres de leurs problèmes... je crois que c'est ce que j'ai de plus raisonnable à te proposer pour le moment
énormes bisous de compréhension et de courage et surtout d'optimisme, dans ces cas là il faut se forcer à en avoir un max et à se sentir le plus "sûr de soi" possible...
diog
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Le GLAUDE
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Message par Le GLAUDE »

coucou

et bien vous savez ce bel aspirateur tout neuf, il a du servir 3 fois pour la maison et une fois pour la voiture, et là il commence a être envahis de tous les côtés, il reste visible mais il commence a faire partit d'un nouveau tas avec des sacs de vêtement fraichement lavés, séchés mais pas repassés.
Je ne sais pas pour vous mais moi des vêtement je dois en avoir 3 ou 4 fois plus que le commun des mortels, et quand je dois choisir quoi mettre c la galère car j'ai l'impression de "n'avoir rien a me mettre" cela ne veux pas dire que je n'ai plus de vêtements, cela veux dire que je n'ai pas de vêtements "METTABLES" c'est a dire des vêtements lavés repassés sans faux plis et sans tâches.

Je possède une belle centrale vapeur une grande table a repassée, plein de cintres, de portants, de paniers, de housses,plein d’étagères et de placards vides, il me manque la "VOLONTÉ" de m'y mettre, dans ma tête je suis tout de suite" ÉPUISÉ" rien que d'y penser. je ris de moi même mais ce n'est pas si drôle au quotidien.

Je viens d’acquérir deux nouveau jeans et un manteau pour bien faire il faudrait que je me sépare de deux anciens pantalons et du manteau, mais "JETER" c'est viscéralement impossible car je radote tout le temps "ça peux encore servir au cas ou je ferais de la peinture, ou pour le jardin ça suffit bien etc.....! je suis sure que Diogène est entrain de sourire en me lisant là...
Dernièrement j'ai fait plusieurs tentatives pour me socialiser, participer a des soirées avec des gens que je ne côtoie jamais ou alors que je côtoie uniquement sur les réseaux sociaux. ces soirées ont été difficiles et douloureuses, mais j'ai réussit a y aller, a participer, par-contre en contrepartie mon terrier je l'ai un peu abandonné dans son jus. Il me fait honte quand je suis lucide, cela arrive asse souvent en ce moment, j’espère que c'est bon signe. J’imagine loué une grande benne et y déposer tout ce qui se trouve entassé dans ma maison pour me consacrer a seulement l'essentiel, mais entre n'avoir rien et tout ce que j'ai je ne saurais pas dire ce qui est nécessaire au minimum, et surtout si je serais capable de me contenter du minimum.

Alors vous voyez , je suis comme tout le monde, je tourne en rond dans mes difficultés, mais venir lire ce que font les autres ça soulage qu'en même pas mal. :bloque:
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Die O'Gêne
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Message par Die O'Gêne »

Le syndrome du placard vide...
ça résonne en moi ce que tu racontes, le Glaude, ma mère m'a fait remarquer que les seuls endroits libres chez moi sont... les armoires et les placards... c'est étrange et je ne sais l'expliquer.
Elle a aussi remarqué que lorsque je vais chez elle, elle me libère de grands espaces exprès dans ses placards pour que je puisse mettre mes affaires, mais que je les laisse toujours soit dans la valise, soit sur mon lit (car j'arrive quand même à moins m'étaler quand je suis chez elle ou quelqu'un d'autre, en tout cas je ne m'étale pas dans les pièces communes, que dans le coin où je dors, et encore : beaucoup moins que chez moi).
Il y aurait une tendance familiale du côté de mon père, même si ça n'arrivait pas au pathologique, loin de là.
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Le GLAUDE
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Message par Le GLAUDE »

Je crois que enfermer ses affaires dans un placard c'est angoissant car ensuite on ne sait plus les y faire sortir, c'est comme si ils n'existaient plus car on ne les vois plus. Même si quelque part on sait pertinament qu'ils sont cachés derriere la porte .

Cest comme si on allait nous dire "non tu n'as pas le droit" ce n'est plus a toi... qui va a la chasse pers sa place...si tu le range la , c'est que tu n'en as plus besoin....alors pour ne pas perdre l'usage d'une chose on l'a garde bien en vu de soi, mais il y a tellement d'(autres choses qui peuvent nous faire défaut, qu'on entasse tous ces objets les uns sur les autres.

Certains de mes exs trouvaient admirables l'élaborations de mes piles, car l'enchevetrement des objets étaient tels que rien ne tombait, mais seul moi peu dissocier un élément de l'ensemble si quelqu'un étranger a l'élaboration de la pile le fait, l'équilibre est rompu et tout risque de s'effondrer et c'est une grande angoisse supplémentaire.

Je crois que c'est pour cela que l'on ne supporte pas que d'autre personne touche a nos piles. Et on supporte encore moins les conseils de rangement des autres, on prend ça pour une violation de notre espace vitale, on ressent vraiment ça comme un viole de notre corps.
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Die O'Gêne
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Message par Die O'Gêne »

Oui, y a le côté doudou géant qui nous rassure même s'il ne ressemble plus à rien...
Et pour le besoin d'avoir toujours 'tous mes trucs' à disposition, j'ai remarqué que je dors avec des livres, des bouteilles d'eau et des paquets de biscuits dans mon lit... plus les chats évidemment.
C'est vachement dur de le surmonter quand on a tendance à tout vivre comme une intrusion et une atteinte à notre liberté... on m'a rendu le service y a 4jours de me remettre l'eau: depuis je suis terrorisée et incapable de m'en servir. comme par 'protestation' je ne me lave plus du tout. pfff
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Suricat
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Message par Suricat »

Je n'ai lu que la 1ère et la dernière page. Arrivée ici par curiosité (c'est quoi encore ce mot bizarre qu'ils ont été inventer ?). J'ai souri... mais en fait ce n'est pas drôle.

C'est bien la 1ère fois que je lis des témoignages de personnes "comme moi", sans qu'il y ait des personnes qui viennent rabaisser ensuite. J'avais déjà essayé de l'évoquer sur un autre forum mais en gros la conversation c'était ça :
- Je vis dans un b*** monstre, je n'arrive pas à prendre soin ni de moi ni de mon intérieur.
- Han c'est mal
- Je sais
- Tu n'as qu'à en faire un peu tous les jours, aller une pièce chaque jour
- euh... je crois que tu ne réalises pas l'ampleur du truc là, une pièce ENTIERE en une seule journée ???
Et ensuite ça tourne en rond étant donné que je ne veux faire rentrer personne chez moi, que je ne veux pas d'aide, et que je ne suis pas capable de régler le problème moi-même.

Parfois j'essaie, je me dis "un petit pas chaque jour", ne serait-ce que jeter un sac poubelle, ou en remplir un. Mais c'est peine perdue : le b*** s'installe plus vite que je ne range, et surtout je ne tiens pas sur la longueur.

Il y a des piles de plein de choses chez moi. Ou des tas, quand les piles tombent. Il est difficile de circuler, la vaisselle je n'en parle pas, en plus je n'ai plus l'eau dans la cuisine, mais je ne peux faire venir personne dans l'appart, enfin bref.
J'ai rigolé avec le passage de l'armoire vide, et du "je n'ai rien à me mettre" alors que j'ai plein de vêtements, il faudrait que je lance une lessive, et que je repasse le sac de vêtements froissés donc pas mettables. Mais si je veux repasser (si des fois j'en avais le courage ce qui n'est pas le cas), il faudrait déjà que je puisse déplier la table à repasser.
Je garde aussi des trucs "parce qu'ils pourraient servir un jour". Ca va de vêtements que je sais que je ne mettrais pas/plus (on m'a donné des vêtements "parce qu'ils doivent t'aller, tu es toute fine", mais ils ne me vont pas), en passant par les affaires que l'ancienne proprio a laissé en partant (des bouquins que je ne lirai jamais, une lampe immonde, un lit 1 place démonté, etc), évidemment des appareils qui ne fonctionnent plus, mais aussi des trucs plus inattendus comme des pots de yaourts (qui pourraient éventuellement servir pour y couler des savons)

J'ai un ressenti un peu bizarre par rapport aux gens qui viennent chez moi. Ou plutôt de LA personne qui vient chez moi :rire2:
Personne ne rentre chez moi, jamais, je ne veux pas, je le vis comme une intrusion. Il n'y a que mon frère qui peut, et je n'éprouve pas vraiment de gêne à ce qu'il rentre dans mon bazar. Pour les autres personnes c'est niet, toujours une bonne raison, je n'ai que très peu d'amis donc pas vraiment besoin de les inviter, pour les connaissances je ne propose pas et elles n'iraient pas s'incruster, mes parents je leur dis juste que c'est le b*** et que je ne veux pas qu'ils rentrent, et je vis avec les volets de la chambre baissés à cause de l'énorme vis à vis. Dans les moments ou je vais un peu mieux et où je vois du monde, il m'est arrivé d'inviter 1 voire 2 personnes. Pour cela je range (j'y arrive !) et je n'éprouve aucune gêne à leur ouvrir la porte, je ne ressens pas cette impression d'intrusion dans mon espace. Mais là où ça devient drôle c'est que ça me gêne presque d'inviter mon frère quand c'est rangé/propre, j'ai l'impression de lui mentir, de lui dire que je l'invite chez moi alors que cet endroit ce n'est pas chez moi. C'est curieux ce raisonnement non ?
Mon terrier.
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Die O'Gêne
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Syllogomanie

Message par Die O'Gêne »

Dans le temps ça m'était arrivé aussi d'arriver à ranger 'par miracle' une ou deux fois (mais pas toutes les pièces) pour faire une invitation d'anniversaire pour ma gamine. mais même ça je n'y arrive plus jamais.
Suricat, est -ce que si tu es gênée vis-à-vis de ton frère quand c'est rangé et que tu as l'impressionn de lui mentir, ce ne serait pas plutôt que tu crains qu'il en déduise ''qu'en fait elle peut'' et donc mette en doute la réalité de ton incapacité habituelle?
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mes débarras à neurones (où j'habite quoi).
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