SDT pour mon fils ? (Soin à la Demande d'un Tiers)

[pat54]

Bonsoir à tous ,
Je suis un homme de 58 ans marié , mon épouse et moi-même sommes complètement désarmés face à une situation qui maintenant nous dépasse complétement. Je dis maintenant car il y a encore peu de temps nous avions encore une sensation de maîtrise par rapport à la situation dans laquelle se trouve notre fils bientôt trentenaire. Cette situation se compose de deux parties, il y a huit ans il nous annonce qu'il est homo , je m'attendais à d'autre choses éventuellement mais cela ne nous a jamais effleuré l'esprit. Evènement particulièrement difficile à gérer les premiers jours , je reconnais sans en avoir fait état que j'ai pensé le virer tout simplement. Puis après maintes discussions, visites chez le médecin et un recul de quelques semaines , bon gré mal gré nous ferons avec, après tout se n'est pas une maladie. Nous avions remarqué qu'il n'était pas très en forme depuis un certain temps mais à aucun moment nous ne pouvions imaginé que c'était cet état de fait qui le travaillait énormément car il ne s'accepte pas comme ça. Ce jeune homme est diplômé bac +6. A l'issue de ses études il commence à travailler mais hélas il est tributaire des conditions économiques, l'économie se casse le nez ,ça ne marche pas du tout. De surcroît L'entreprise dans laquelle il était ne respecte pas ses engagements , bref, première grosse désillusion. Se présente une autre opportunité dans la même catégorie de société au début les conditions éco reprennent un peu de couleurs, il 's'investit à fond, la journée il traite la clientèle , prospection téléphonique durant des heures , il propose sa candidature à la Fac pour donner des cours d'éco aucun souci il est retenu etc... Le soir réunions en tout genre, associations de consommateurs pour conseils , club financiers, vernissage et que sais-je encore... il nous dit faire tout ce qu'il peut dans son job car durant ce temps il ne pense pas qu'il est homo. Deuxième vague de la crise que tout le monde connaît, il ne rentre pas un centime durant plusieurs mois, toutes ses économies ont été englouties sans que nous le sachions. Si nous ne l'aidons pas financièrement, quand je dis aider c'est tout payer loyer, charges prof, frais voiture et naturellement de l'argent pour vivre. Par conséquent obligé d'arrêter et là commence les gros soucis.
Il s'enferme, reste chez lui , refuse tout contact avec ses amis, refuse de répondre au téléphone on peut l'appeler durant 1 semaine parfois 2 avant qu'il daigne reprendre contact.
Nous savons qu'il vit dans un capharnaüm sans nom, il n'aspire qu'à être seul devant son ordi durant des nuits complètes , il vit à l'envers , s'endort à 5 ou 6 h se réveille à 19 ou 20h00, il ne voit plus que la nuit. Nous ne pouvons plus parler sans que ton monte très rapidement à la première contradiction, il nous parle mal, devient grossier à notre égard. Devant cet état de fait nous lui avons conseillé de voir notre médecin qui le suit depuis son plus jeune âge, refus catégorique , engueulade, aller voir un psy idem prêt à en venir aux mains , j'abandonne sinon nous nous battons. Au cours de gros moment de cafard , il nous a même laissé entendre à demi mots qu'il avait déjà pensé faire le grand saut!!! Cette situation dure depuis 5 mois nous nous retrouvons complètement désarmés, nous ne savons plus quoi dirent ni faire. Comment l'aborder sans lui donner l'impression de ritournelle infernale. Je vais tenter, je pense une dernière démarche ,de prendre RDV auprès d'un Psy afin d'avoir quelques conseils( avoir un RDV rapidement est problèmatique , plusieurs mois) avant d'engager une procédure d'hospitalisation d'office. Je voudrais à prix tout éviter d'en arriver là car je connais trop bien ces moments pour y avoir assisté à maintes reprises. Lorsque les gens concernés ont encore une lueur de bon sens cela se passe à peu près bien, quand ce n'est pas le cas c'est dramatique pour tout le monde.

Il pense que dés qu'il retrouvera un emploi cela ira mieux mais après avoir été indépendant il refuse de se soumettre à une hiérarchie bancaire ou autre Ets financier pour diverses raisons, le pire de tout c'est qu'il a raison sur bien des points. Il est prêt à abandonner complètement ce secteur d'activité qui lui passe par les yeux mais n'a aucune idée, aucune passion pour un autre domaine professionnel, cela fait des mois que nous retournons la question dans tous les sens. Nous ne savons vraiment plus quoi proposer ni comment l'aborder. C'est l'impasse totale. Concernant son homosexualité nous sommes les seuls à être au courant, pour l'instant il n'en a jamais parlé à qui que se soit par crainte de refus, d'exclusion tant aussi bien familiale qu'amicale, peur de la rumeur à notre égard égard malgré lui avoir affirmé, confirmé etc ...que je ne craignais pas cette éventuelle situation mais rien n'y fait .Nous nous heurtons à mur en béton armé.

Que pouvons faire????
Merci

Pat54

[whereisthelove?]

Bonsoir,

Sujet à une hospitalisation d'office:

« Hospitalisation d'office

Elle constitue un des deux modes d'hospitalisation sans consentement.

Conditions :
L'hospitalisation d'office s'applique aux personnes dont les troubles mentaux compromettent l'ordre public ou la sûreté des personnes.

Décision :
Elle appartient au Préfet ou en cas de péril imminent au Maire de la Commune concernée. »

La nouvelle loi en vigueur n'appelle plus cela une « hospitalisation d'office » mais l''admission en « Soins sur Décision du Représentant de l’État » (SDRE).

Quant à l' « Hospitalisation à la Demande de un Tiers » (HDT), c'est devenu l''admission en « Soins à la Demande d'un Tiers » (SDT).

Dans les deux cas, il doit être strictement démontré que la personne est un danger pour elle-même et/ou pour autrui et/ou pour l'ordre public.

La loi a changé en le sens des attributions de « pouvoirs » ; nul ne peut porter atteinte aux libertés individuelles sans la supervision juridique (cadre juridique, JLD), autrement-dit: le médecin, le tiers, le préfet, le maire, n'importe qui met en jeux sa responsabilité civile comme pénale pour tout acte de ce genre.

Si vous êtes inquiet, faites appel à S.O.S médecins.Cependant, encore faut-il que votre fils, puisque il habite chez lui, autorise la visite d'un médecin (là aussi, nul ne peut entrer dans un domicile privé sans ordonnance juridique).

[clairette]

Bonjour Pat54,

Je me suis permise de déplacer ton sujet dans une autre section du forum afin que tu reçoives des réponses adaptées à ta situation.


Bon courage

[Perséphone]

bonjour Pat,
votre histoire est difficile...
sachez que pendant le mois de juin, il y a pas mal de films sur les gays lesb trans qui passent à la télé.
j'en connais un très beau "juste une question d'amour", peut être lui montrer?
il y a les centres LGBT qui recoivent les jeunes qui ne s'acceptent pas, ou qui s'acceptent aussi.
je suis passée par là, ayant eu une période lesbienne dans mon histoire.
ces centres et films sont très bien. ils parlent d'acceptation, et qu'on peut être heureux gay hétéro bi ou trans.
je vous souhaite plein de courage.


ps: je vous propose de joindre l'association Contact, qui est une association francaise de parents de gays lesbiennes, ils pourraient peut être aider votre fils dans l'acceptation de ce qu'il est. c'est à dire tout sauf un monstre. vous trouverez facilement leur numéro.
malheureusement il se met en danger, mange t il?

[pat54]

Bonsoir à tous ,
Tout d'abord merci pour toute votre attention. Clairette tu as bien fait de déplacer le sujet , je reconnais ne pas avoir fait très attention, toutes mes excuses.
Oui nous savons que ce n'est pas un monstre,j'ai épluché des centaines de pages internet, j'en ai parlé maintes fois avec notre médecin traitant , une femme d'une très grande compétence pleine d'attention et de gentillesse qui connait bien le sujet ayant été confrontée à la question dans sa famille. Nous ne lui avons jamais fermé la porte bien au contraire, je pense que avons fait tout ce qui était en notre pouvoir pour l'aider notamment financièrement. Si nous avions abandonné aujourd'hui il serait à la rue , à la cloche, nous sommes tous deux retraités mais fort heureusement avec des pensions à peu prêt correctes qui nous permettent de pouvoir assurer, au détriment de certains projets mais peu importe, sans ça la problématique serait sans doute encore plus grave. Quant à la façon dont il se nourrit nous n'en savons pas grand chose, quand il passe à la maison naturellement il repart avec le marché au complet, il a fortement maigri depuis ces derniers mois cela laisse supposer que c'est probablement souvent casse croûte et de manière complétement désordonnée de part la façon dont il vit. Le souci est qu'il culpabilise énormément suite à ses deux échecs professionnel, alors qu'il avait fondé de gros espoirs surtout sur la 2ème Sté. Hélas vu les conditions économique actuelles il était complétement tributaire du système, dans cet Ets ils étaient quatre agents , des jeunes comme lui, ils ont tous arrêté faute de résultat viables. Nous ne savons plus comment l'aborder pour qu'il admette de se faire soigner , nous sommes dans le vide. C' est d'autant plus difficile que nous sommes distant de 50 kms , alors à chaque fois qu'il ne répond plus autel qu'il ne lit pas ces mails comme en ce moment nous nous rendons à son domicile avec les entrailles et les neurones qui se tordent surtout qu'il ne répond pas à l'interphone de l'immeuble dont l'entrée est sécurisée, alors nous attendons qu'un occupant rentre pour bénéficier de l'ouverture et aller carillonner et cogner sur sa porte d'appartement, lorsqu'il ouvre il nous refuse l'entrée pour que nous ne voyions pas l'état de l'appartement . J'ai vu une fois, c'est impensable de vivre dans un tel chantier et encore je fais preuve d'une grande modestie en parlant de chantier. Comment faire?

[aker]

Bonjour pat54,

Où en est cette affaire ? Je crains que les choses ne soient pas aussi simples que vous les concevez pour le moment et que vous fassiez les premiers pas dans une histoire extrêmement dommageable pour tout le monde. Je pourrais expliquer plus longuement bien sûr, mais je ne vous garantis pas que vous apprécieriez mon point de vue. Vous êtes pour le moment en attente de réponses simples à une problématique extrêmement compliquée, vous recherchez des avis rassurants qui aillent dans votre sens, ce n'est pas ce que j'ai à offrir.

A plus tard, si vous voulez bien nous tenir informés de la situation.

[pat54]

Bonsoir,
Je ne pense justement pas que les choses soient simples , si tel était le cas je ne lancerais pas un tel appel. Nous avons la sensation , l'impression de devenir totalement impuissants par rapport à cette situation. C'est pourquoi j'essaie d'explorer toutes les pistes qui s'offrent à nous pour découvrir une chose à laquelle nous n'avons pas pensé, pour avoir une autre réflexion sur notre façon d'en parler avec lui et réussir à le convaincre d'aller consulter de lui même sans en arriver à déclencher une procédure . Croyez vous que si nous devions en arriver là se serait de gaité de coeur et que nous aurons le sentiment du devoir accompli, certainement pas, surtout en ce qui me concerne . Nous aurions sans aucun doute une sensation d'échec, de culpabilité et toujours le doute de ne pas avoir tout essayé.
Vous me dites que vous pourriez expliquer plus longuement mais que je n'apprécierais pas votre point de vue, que voulez vous dire? je n'aime pas ces déclarations à demi mots et je n'ai guère envie de jouer aux devinettes .
Je ne suis absolument pas en attente de réponses simples , ni d'avis rassurants ce n'est pas du tout ce que j'attends de ce forum. Je ne recherche pas de solutions toutes faites que l'on pourrait m'apporter sur un plateau, au contraire , je cherche et cherche encore , au risque de me répéter, comment parvenir à le convaincre de consulter.
Croyez- moi je sais très bien qu'une SDT n'est pas la solution, je connais trop bien le déroulement de l'intervention au domicile de la personne pour y avoir assisté à maintes reprises sur un plan professionnel, ceci est traumatisant pour tout le monde tant pour la personne concernée que pour la famille. C'est pourquoi je considère que cette solution sera le dernier recours que nous aurons pour le protéger envers lui-même, nous espérons simplement trouver les mots justes qui pour le moments nous font défaut!
pat54

[clairette]

Bonjour Pat,

Je pense qu'Aker est intervenu en voulant bien faire pour vérifier si vous étiez prêts à envisager des solutions "dures" pour vous. Personne n'est ici pour jouer aux devinettes, il s'agit d'un forum d'entre-aide.

De mon côté, sans être experte dans ce type de problématique, je voudrais vous demander si votre fils a gardé contact avec d'autres personnes (amis, famille, simples connaissances) qui pourraient intervenir. Il me semble évident que le dialogue entre vous et lui est pour le moment interrompu et que vous ne pourrez lui faire entendre raison vous-mêmes.

Par ailleurs, avez-vous essayé de creuser les pistes que vous a indiquées Perséphone ?

[aker]

Bonjour,

Je voulais m'épargner une longue réponse qui peut-être ne serait même pas lue, il arrive que des gens postent des messages sans jamais vérifier s'ils obtiennent des réponses, c'est ainsi sur Internet. Ma façon de penser est très éloignée de l'idéologie de notre temps, je ne sais pas si vous trouverez quoi que ce soit de pertinent dans ce que j'ai à dire. Tant pis, j'essaie quand même.

Toute votre façon de concevoir la situation tourne autour de la psychiatrie. Vous y revenez sans cesse et pour vous la problématique se résume à trouver un moyen de convaincre votre fils d'accepter un suivi libre plutôt que de le faire interner de force. Ce n'est pas surprenant, c'est l'unique voie que la société conçoit dans ce genre de situations.
Je pense au contraire que votre fils n'a pas un problème qui relève de la médecine, et qu'une intervention psychiatrique forcée pourrait faire énormément de dégâts. Je vois plutôt un type qui rencontre des problèmes vitaux importants, a chuté dans le malheur, ne veut pas ou pas beaucoup s'en sortir, sans que son cerveau, son corps, ou son psychisme ne souffre d'aucune anomalie. Il souffre de sa trajectoire vitale particulière, pas d'une maladie. Ca peut être très long, sans qu'il y ait beaucoup de solutions, toutefois son état apparaît stable et sans urgence, c'est un bon point. Ce genre de personnes ne s'enfoncent pas dans la folie, ça ne s'aggrave pas ou très peu, ne rien faire ne diminue pas leurs chances d'aller mieux dans le futur. Le suicide est possible, mais à tout moment, demain comme dans cinq ans, c'est imprédictible. Je pense que vous devriez accepter que cela va très mal pour votre fils, que ça peut être très long, que vous n'y pouvez pas grand chose, que la solution proposée par la société, à savoir la psychiatrie, est inadaptée et mauvaise au point de vue des résultats, voire destructrice. Il faut admettre que certaines vies prennent un regrettable chemin alors qu'elles promettaient beaucoup, que votre fils ne vous donnera pas les satisfactions que vous entroyiez, notamment en terme d'insertion sociale, de productivité, de bonheur si l'on veut. Par ailleurs, un rétablissement spectaculaire est possible sans rien faire que de laisser le temps passer et le principal intéressé surmonter ses problèmes. Les fonctions qui firent sa réussite passée ne sont pas abolies ou en passe de l'être, elles sont juste inemployées pour le moment. Vous devriez prendre votre temps vous aussi, réfléchir à tout ceci, et ne pas vous lancer dans une aventure psychiatrique dont vous ignorez les mécanismes et l'issue.

Vous dites avoir une expérience professionnelle de la mise en SDT, quel était votre métier, médecin, ambulancier, pompier, policier ? En tous cas, vous semblez en avoir une connaissance à court terme, je pense pouvoir en dire quelque chose pour le long terme. Il ne faut pas se laisser impressionner sur le moment, les vrais fous, les délirants par exemple, une fois leur délire calmé auront tendance à reconnaître un certain bien-fondé à la mesure, quelque soit leur colère au moment des faits. Votre fils risque bien de ne jamais l'accepter. Parce que son avis sera probablement constant dans le temps, voire se radicalisera s'il essaie de comprendre ce qu'il s'est passé. La SDT ne peut pas être un truc que vous utiliseriez pour obtenir une psychiatrisation que vous jugez nécessaire, à défaut de consentement. Je vous enjoins à lire le texte de loi qui la règle :

http://www.legifrance.gouv.fr

Code de la santé publique/Partie législative/Troisième partie : Lutte contre les maladies et dépendances/Livre II : Lutte contre les maladies mentales/Titre Ier : Modalités de soins psychiatriques/Chapitre II : Admission en soins psychiatriques à la demande d'un tiers ou en cas de péril imminent/Article L3212-1

<<I.-Une personne atteinte de troubles mentaux ne peut faire l'objet de soins psychiatriques sur la décision du directeur d'un établissement mentionné à l'article L. 3222-1 que lorsque les deux conditions suivantes sont réunies :

1° Ses troubles mentaux rendent impossible son consentement ;

2° Son état mental impose des soins immédiats assortis soit d'une surveillance médicale constante justifiant une hospitalisation complète, soit d'une surveillance médicale régulière justifiant une prise en charge sous la forme mentionnée au 2° de l'article L. 3211-2-1.>>

Les différents acteurs, administratifs, médecins, psychiatres et vous-même vont assurer que ces deux points sont réunis aux yeux de la loi. Votre fils risque bien de s'intéresser à cet article à un moment ou à un autre. Est-il vraiment atteint d'une "maladie mentale" contre laquelle il faut "lutter" au même titre qu'il faut lutter contre les maladies transmissibles, l'alcoolisme, la toxicomanie, et la délinquance sexuelle (c'est la même troisième partie, il n'y a pas si longtemps on employait l'expression de "fléaux sociaux" pour désigner tout ceci) ? Son consentement en raison de ses troubles mentaux est-il impossible ? Vous dites qu'il refuse de voir un psychiatre, c'est très différent. Son état mental impose-t-il des soins immédiats ? Vous dites que cela fait 5 mois que cela dure, où est l'aggravation, où est l'urgence ? Pourquoi une surveillance constante en milieu hospitalier ? Il ne me semble pas que vous puissiez justifier tous ces points, qui peuvent être tout à fait réunis dans le cas des vrais fous, ce texte de loi est fait pour les gérer, et eux uniquement. Les administratifs et les médecins vont affirmer implicitement et explicitement que les conditions sont réunies, et vont réitérer selon l'évolution de la situation, des semaines, des mois, des années. Vous serez associé indubitablement à leurs déclarations par la demande initiale, si votre fils n'est pas d'accord, il vous en tiendra une profonde rancoeur, c'est un euphémisme, le ressentiment peut devenir indescriptible. Il considèrera que vous avez nié ses droits politiques, sa personnalité, ses problèmes vitaux, sa souffrance aussi, pour vous faciliter la situation. Les médecins ne vous diront jamais tout le dégât humain qu'ils créent par les SDT. Ils n'en sont même pas forcément conscients. Il y a énormément d'enfants qui détestent leurs parents à vie en raison d'une psychiatrisation, je ne parle pas des vrais fous, mais des cas légers qui n'accepteront jamais ce qu'on leur a fait subir, et dans quelle catégorie on a voulu les fourrer. Ce genre de décision est irréversible et a une multitude de conséquences, dans tous les domaines. Elles peuvent s'articuler par centaines, cela dépend de la tournure que prennent les événements, c'est la complexité des dommages causés par l'affaire psychiatrique au final, mais il y a d'abord, comme vous le savez, la trahison initiale. Votre fils serait grandement traumatisé pendant des années d'avoir été surpris et enlevé, il n'y a pas d'autres mots, à son domicile. Il sera apeuré à chaque fois que quelqu'un sonne à sa porte. Vous dites qu'il ne vous répond déjà pas ou difficilement, croyez-vous que la mise en SDT va arranger ce problème ? Il vous craindra et se méfiera de vous, plus encore quand il ira particulièrement mal, il vous le cachera pour ne pas revivre une hospitalisation.

Vous êtes démunis, tout le monde l'est dans ces situations, et il vous sera difficile de rejeter les illusions de la société. Quelqu'un qui va mal, c'est une maladie mentale, il faut donc un médecin, de préférence un psychiatre. Ces inepties n'ont aucun début de preuve, mais elles créent des catastrophes. Il n'y a pas forcément d'amélioration rapide à espérer ou à mettre en oeuvre dans votre cas. Pourquoi mettriez-vous en oeuvre quoi que ce soit d'ailleurs, ce n'est pas votre vie, vous n'aurez jamais les meilleurs leviers. Vous devriez prendre votre temps, vous remettre en question - oui, vous -, et vous fixer des objectifs modestes et pragmatiques. J'ai noté par exemple que votre fils repart avec des vivres quand il vient chez vous. Ce n'est pas sain. Il doit se débrouiller par lui-même le plus possible, et vous ne devez pas entretenir un semblant de relations familiales par ce genre de procédés.

Voilà quelques idées qui je l'espère vous apporteront un doute profitable, et de la prudence. Toutefois, je crains que vous ne trouviez mes propos trop éloignés de ce que vous pouvez penser pour les prendre suffisamment en considération. Je reste à l'écoute.

Remarque aux lecteurs : j'emploie sciemment le terme de fou, vrai fou, ou tout autre anachronisme du même genre, pour ne pas tomber dans l'esbrouffe d'une époque qui malgré ses pathologies, maladies mentales, troubles, psychoses, névroses, et que sais-je encore n'y comprend pas mieux que les précédentes. Inutile donc de me le faire remarquer.

[aker]

J'ai peut-être une idée, je ne sais pas pourquoi je n'y ai pas pensé plus tôt. Il s'agirait de maintenir des relations avec votre fils pendant cette période délicate, en terrain neutre. Idéologie de la société oblige, je ne vois personne d'autre qu'un thérapeute familial. Ce n'est pas forcément ce qui serait le mieux, mais ça peut parer au plus urgent. Je précise que je ne pense pas que vous soyez ce que certains appelleraient une famille pathologique, vous avez sans doute votre lot de problèmes familiaux mais sans plus. D'après vos descriptions, je crois que votre fils traverse une phase vitale profondément personnelle. Vous pourriez essayer de le convaincre avec ce genre de discours :

Comme tu le sais la situation actuelle est assez délicate. Elle est sans doute transitoire, tu as bien raison de penser que si tu retrouvais un travail, beaucoup de choses s'arrangeraient. Après tout, le travail est une partie importante de la vie, notamment de la vie sociale, et ça évite de trop se focaliser sur le reste. En plus de rapporter de l'argent, ce qui est tout de même l'objectif premier. En attendant que tu retrouves quelque chose ou que tu te réorientes professionnellement, on t'aide financièrement. Il n'y a pas de justice à ce qu'un type qui a fait tous les efforts scolaires nécessaires pour obtenir un bon diplôme ne puisse vivre dignement de son travail, mais c'est ainsi pour le moment, les conditions socio-économiques ne sont pas très bonnes. Donc on ne te laissera pas tomber, nous sommes une famille après tout. D'ailleurs on espère la réciproque, lorsque l'on sera vieux, ce sera à ton tour de nous aider. Mais d'un autre côté, c'est ennuyeux pour nous. Parce qu'on avait pas forcément prévu ces dépenses, comme tu le sais on aurait quelques projets que l'on est obligé de reporter pour le moment. Tu le vois, on est tous liés d'une manière ou d'une autre dans cette histoire. On a donc intérêt à s'entendre le mieux possible. Or, comme tu vis une période difficile et très personnelle, ça arrive dans la vie, particulièrement lorsqu'on est jeune, la communication entre nous est devenue très mauvaise. On en est à ne plus se voir, ne plus se parler, quand on vient chez toi, tu ne nous laisses même pas entrer. On comprend d'ailleurs que tu n'aies pas forcément envie de nous voir, on te dérange, peut-être que tu ne nous supportes plus, peut-être que tu as des griefs contre nous. C'est possible mais ce n'est pas de ne plus du tout communiquer qui va arranger nos affaires à tous. C'est pourquoi on a eu l'idée de transposer nos relations sur un terrain plus neutre. Il n'y a pas beaucoup de gens qualifiés pour gérer les problèmes interpersonnels, on a donc pas vraiment le choix, on a pensé à un thérapeute familial. Ce n'est pas pour soigner qui que ce soit, si tu ne veux pas pour le moment, tu ne veux pas, c'est pour que nous puissions maintenir de bonnes relations en attendant que cette situation s'éclaircisse, que nous puissions nous entendre dans de nouvelles conditions, et peut-être que l'on trouvera un terrain plus sain pour communiquer.

Je ne sais pas si vous continuez de l'aider financièrement. Si ce n'est pas le cas, il faut adapter. Il vous faut un bénéfice que vous lui accordez, qui vous pose un petit souci, et qu'il accepte sans rechigner, parce que c'est très pratique. Il ne faut pas que ce soit très chargé émotionnellement. En général, évitez l'émotion. Pas de "t'es notre fils", "on t'aime", "on te veut du bien", "c'est pour toi qu'on le fait", et autres formules de ce genre. Il faut que les deux parties agréent à ce projet, rationnellement, avec le moins possible d'implications émotionnelles.
Je pense que si ça marchait, ça améliorerait votre situation, et que vous pourriez renoncer à la fausse solution de l'hospitalisation contrainte. Votre obsession actuelle "c'est lui le problème, il vit n'importe comment, il nécessite des soins" est une grave erreur. Votre fils est un adulte, avec sa propre histoire, ses propres idées, sa propre conception de la vie. Lorsque vous demanderez "nous on se demande pourquoi il ne veut pas se faire soigner", le thérapeute interrogera "qu'est-ce que vous en pensez ?", et là votre fils pourra enfin répondre sans s'énerver et sans en venir aux mains, développer ses arguments et expliquer pourquoi il ne veut pas se faire suivre. Vous l'entendrez d'une nouvelle façon, et peut-être comprendrez-vous son point de vue. De son côté, les séances le sortiront, elles le remettront un peu sur les rails de la dure réalité et de ses nécessités.

Enfin, je tire des plans sur la comète, mais je crois que c'est une idée valable. Qu'en pensez-vous ?

[pat54]

Bonsoir à vous,
Dans un premier temps pour répondre à Clairette, je ne doute à aucun moment du bien fondé de l'intervention d'Aker , si j'ai laisser apparaître une quelconque agressivité à son égard , je puis vous assurer qu'il n'en est rien. J'étais juste étonné qu'Aker ne veuille pas développer davantage ses propos.
Quant à mon fils, oui il a gardé apparemment quelques contacts extérieurs, à contre coeur d'après ce qu'il dit, familiaux et amicaux. Nous savons que maintenant du coté familial on évite de lui parlé de sa situation passée sur le plan professionnel. Au sujet de son homosexualité personne d'autre que nous n'est au courant , nous ne voulons pas en parler car j'estime que ce n'est pas à nous de le faire. Je pense que lorsqu'il sera prêt à s'assumer entièrement de ce côté il le fera avec beaucoup moins d'appréhension, sans s'occuper du rejet éventuel dont il pourrait faire l'objet de certains membres de la famille, nous ne savons pas quelle sera la réaction à ce moment précis, on verra bien, après tout ce ne sera pas le plus important , c'est qu'ils n'auront rien compris.
Aker je tiens à vous remercier d'avoir pris le temps de développer ce qui m'intriguait lors de votre première intervention.
Au risque de vous surprendre, je ne suis pas du tout en désaccord avec vos propos, bien au contraire. Je me suis peut-être mal exprimé sur certains points, notamment sur le fait que toute ma réflexion tourne autour de la psychiatrie, ce n'est pas le cas. Ce que je souhaitais c'est qu'il fasse une simple démarche ne serait-ce qu'auprès d'un médecin généraliste , le notre ou un autre ou éventuellement auprès d'un d'un psychologue , pour tout simplement vider son sac. Serait- ce bénéfique ou pas je n'en sais rien seul l'avenir nous le dirait. Quant à une HDT, non, pas dans l'état actuel des choses. Il est vrai que je ne connais pas le déroulement d'une telle hospitalisation, je ne connais que le plan interventionnel. Comme je l'ai dit précédemment ce serait l'ultime recours, seulement si nous venions à nous rendre compte que son état se dégrade gravement , qu'il mette sa vie en danger , seulement et uniquement dans ce cas. Toutes ces questions que vous soulevez concernant les rapports que nous pourrions avoir à l'issue d'une telle décision, croyez moi nous nous les sommes posées.
Bien sûr que nous sommes démunis par rapport à une telle situation, bien sûr que nous nous faisons beaucoup de soucis, bien sûr que de rester 10 ou 15 jours sans nouvelles nous inquiètent au point de ne plus penser qu'à ça certains jours . Nous sommes simplement des parents qui ont mal de voir leur fils dans cet état et qui ne savent plus quoi faire pour l' aider. Vous avez probablement raison de dire qu'il faut du temps, que nous sommes trop pressés.
Nous avons toujours une relations avec lui, je reconnais qu'avec moi elle est plus tendue qu'avec sa mère. J'essaie malgré tout que nous fassions des choses ensemble, hélas nous n'avons pas les mêmes goûts , les mêmes passions. Je pratique le cyclisme et un peu de rando en montagne , j'ai bien tenté de l'attirer pour être ensemble , faire autre chose, le faire sortir de ses 4 murs, sans grand succès Pour l'instant envie de rien alors qu'auparavant se balader en montagne il adorait
L'idée que vous avancez a déjà été abordée, peut-être pas tout à fait dans les termes que vous employez mais dans la globalité, dans le fond c'est exactement le genre de discussions que nous avons eu à plusieurs reprises notamment sur le plan de l'aide financière que nous lui apportons, le problème est qu'il n'accepte pas d'être encore dépendant de ses parents à son âge. Nous avons complètement abandonner le coté émotionnel car nous nous sommes rendus compte qu'il culpabilisait davantage et ce n'est pas notre but.
Nous allons essayer de ne plus laisser paraître notre empressement à ce qu'il aille mieux, de nous poser mille et une question sans réponse, de chercher comment l'aborder ,nous verrons ce que cela donne. Il est certain que cela évitera certains accrochages de toutes façon néfastes pour tout le monde. Nous allons laisser le temps au temps cela nous paraîtra probablement long mais nous prendront notre mal en patience.
Merci
pat54

[clairette]

Bon courage

[aker]

Bonjour pat54,

Votre dernier message montre un état d'esprit plus serein. Il ne faut pas que vous vous laissiez déborder par la situation, que vous ne pensiez qu'à votre fils en permanence, que cela en devienne une obsession. Vous avez une vie vous aussi, et se distancier du problème de votre fils peut éviter bien des erreurs.

C'est vrai que je suis partisan de ne pas se presser et de prendre son mal en patience, mais c'est une solution par défaut, parce qu'il n'y a pas grand chose de bon à mettre en oeuvre de votre côté. D'une part 5 mois, ce n'est rien dans une vie , mais d'une autre cette situation peut durer bien plus. Je pense toutefois qu'il faut l'accepter et revoir sa façon de penser. Ne pas montrer d'empressement, ne pas créer le conflit, tout ça m'a l'air de bon sens, à part rajouter du stress et des altercations, ça ne sert pas à grand chose.

Pour ce qui est de l'aide financière, j'avais justement essayé de bricoler une argumentation dans laquelle votre fils se sentirait un certain devoir de vous rendre des comptes, sans ramener trop brutalement sur le tapis une réalité qui ne lui convient certainement pas. C'était un effort de ménager la chèvre et le chou, je comprends les deux points de vue. Dans sa situation, il ne va pas beaucoup faire l'effort d'un pas vers l'autre, s'il rencontre un problème, il va le fuir, ne pas y penser, s'évader de la réalité et attendre que le temps passe, devant l'ordinateur toute la nuit comme vous dites, il ne faut pas se leurrer. D'où ma suggestion de laisser le problème en évidence, dans une certaine neutralité, ça permet d'une part qu'il ne l'oublie pas, de l'autre qu'il se considère encore certaines obligations envers vous, ce qui peut vous apaiser et donner une occasion de progresser dans un autre domaine.

Ce genre de cas, des jeunes qui vivent reclus et qui attendent que la vie se passe aux frais de leurs parents, il y en a vraiment beaucoup de nos jours. Les Japonais, qui présentent les plus belles névroses de la société moderne, en ont un sous-type qu'ils appellent hikikomori. Je le signale comme ça, en passant, si vous y jetez un oeil vous verrez que vous n'êtes pas seuls, loin de là.

Voilà, tenez-nous informés, ce n'est pas une affaire simple, préparez-vous à un marathon de difficultés.

[pat54]

Bonsoir à tous,
Bien difficile de ne pas penser à lui, à ma demande mercredi dernier il devait passer à la maison pour que je procède au remplacement d'un lecteur CD DVD sur son ordi portable . Il me faut impérativement vérifier la compatibilité de ce composant d'autant que ce n'est pas le modèle commandé( la ref n'existe plus ). En cas d'incompatibilité il me faut retourner rapidement cet appareil , je sens que ça va me rester sur les bras.Bientôt une semaine qu'il ne réponds encore une fois plus au téléphone ni aux mails. Durant sa présence jusqu'au week-end dernier il devait m'aider à déménager des pièces de bois relativement lourdes, il m' a fallu avoir recours à une autre personne que j'ai dû rémunérer ,je suis dans l'obligation de vider rapidement ce local qui ne m'appartient pas. Vu qu'il ne travaille pas actuellement nous devions également nous organiser pour le démarrage de travaux importants dans notre maison , changement de toutes les baies , de l'isolation intérieure, modification de l'espace intérieur et fabrication de différentes choses en bois. La dernière fois que nous nous sommes parlés au Tel , pas de soucis tout était clair comme de l'eau de roche, je cite, "oui oui je viens c'est sûr d'autant plus qu'avec tout ce que vous faites je peux bien t'aider surtout que pour la construction de ton atelier j'avais dit que je t'aiderai et je ne l'ai pas fait , je sais, je suis incorrect excuse moi , c'est promis je serai là déjà pour le bois". En fait , il n'est plus possible de lui faire confiance pour quoique ce soit , c'est pour le moins très agaçant . Si je lui fait remarquer toutes ses belles promesses avec un peu d'insistance nous allons tout droit au conflit comme cela s'est déjà produit par le passé. Que faire ? nous ne le considérons pas pas redevable , c'est notre fils c'est tout. Bosser avec son fils c'est quand même sympa surtout que nous l'avons fait il y a 9 ans tout c'était admirablement passé surtout que c'était un gros chantier de maçonnerie. C'est rageant d'être obliger d'embaucher une autre personne alors qu'il est là à ne rien faire devant son ordi jour et nuit.
Pat54

[aker]

Bonjour pat54,

A mon avis, il n'arrive pas à anticiper qu'il n'aura aucune envie de faire quoi que ce soit ni aucune énergie le moment venu. Pourquoi ne pas lui demander tout simplement, je ne vois pas en quoi ça peut créer le conflit, il devrait vous répondre qu'il ne peut plus rien faire.

Je pense que ce serait à lui de s'occuper de son problème de lecteur DVD, mais je conçois que ce genre de transactions maintient une forme de relations, un peu comme le réappovisionnement chez vous.

[pat54]

Bonsoir Acker,
Suite à ce nouveau refus de répondre à quoique ce soit et devant l'inquiétude grandissante de mon épouse , nous avons décidé de nous rendre chez lui jeudi en début de soirée.
Contrairement aux fois précédentes nous n'avons pas eu à trop insister sur la sonnette , mais mon épouse l'a vu regarder à la fenêtre . Comme d'habitude , refus de nous laisser entrer dans son appartement pour cause de grand désordre, je n'insiste pas mais lui fait simplement remarquer qu'il y a peu de temps, alors que je l'appelais au téléphone , il nous laissait entendre qu'il ne pouvais nous parler librement car il n'était pas seul. Sur ces paroles, je pars immédiatement entraînant sa mère sans prononcer un mot. Je savais que je jouais à quitte ou double, le temps de rejoindre la voiture au bas de son immeuble il est arrivé en courant. La discussion a été un peu longue à se mettre en place , dans le sens ou j'ai continué à ne pas parler, je voulais savoir ce qu'il allait faire . Après 'environ 3 à 4 minutes mes premières paroles ont été de lui demander très sèchement s'il désirait encore nous voir, avoir une relation avec nous ou pas. La réponse ne s'est pas faite attendre , il refusait catégoriquement cette hypothèse , je lui ai fait part de mon mécontentement sur sa façon d'être à notre égard mais beaucoup plus durement que les jours ou cela était arrivé. Il a balbutié en pleurs quelques excuses et avons discuté plus de 2 heures de manière tout à fait posée. Il apparait bien qu'il n'a envie de rien, envie d'être seul par dessus tout , de ne voir personne surtout les gens qui voudraient l'aider. Nous l'avons laisser parler sans intervenir Suite à vos conseils nous avions convenu avec mon épouse de faire abstraction d'exprimer tout sentiment pour éviter toute culpabilité de sa part ce qui nous a permis, enfin je crois, d'avoir une autre approche des choses dont nous avons parlé qui sont d'ailleurs toujours les mêmes pour certaines, les finances, la nourriture et le rapport qu'il a avec ses connaissances etc... Ce n'est pas nous qui avons lancé tout ces sujets, nous l'avons laissé faire, diriger la discussion en quelque sorte mais en la contrôlant A 2 ou 3 reprises il montait en pression seul et suis arrivé à ce que la discussion reste sereine , dans le calme, cela s'est même terminé en franche rigolade. Il a décidé de venir ce jour à la maison pour changer le composant de son Pc, chose faite ,nous dinons, il décide de repartir malgré l'heure tardive, aucune objection de notre part "tu fais comme t'en as envie" , j'ai remarqué une certaine surprise devant notre comportement, puis nous laisse entendre qu'il viendra la semaine prochaine pour 2 ou 3 jours on verra bien. En agissant de la sorte,en tentant un peu le tout pour le tout , il m'a semblé avoir toucher le bonhomme au coeur surtout qu'il a une relation très étroite avec sa mère qui pour la première fois a vraiment agi dans mon sens , alors que d'ordinaire elle tentait toujours l'apaisement . J'espère ne pas avoir commis d' erreur.
Pat54

[aker]

Bonjour pat54,

Les erreurs, les fautes, qui peut dire ? En tous cas, vous avez l'air de bien l'avoir flairé pour déclencher ces derniers événements qui me semblent plutôt favorables. Je pense tout de même qu'il faudrait le ménager le plus possible et ne pas créer choc sur choc pour tenter de débloquer les situations. Ca risque d'être long et difficile, comme je le disais précédemment, il faut vous fixer des objectifs modestes pour que VOUS viviez la situation le mieux possible, mais ne pas trop espérer, ou pas trop vite en tous cas. C'est toujours mieux pour tout le monde d'avoir quelques moments détendus - voir la franche rigolade - mais ça ne résout pas les problèmes de fond, qui sont les siens. Je suis d'ailleurs surpris de ce que vous avez décrit, apparemment il tient à vous et voudrait continuer d'avoir une relation avec vous, je ne voyais pas les choses comme ça, je préfère vous le dire honnêtement, ma subjectivité m'a bien planté. Vous devriez viser la sérénité et ne pas l'accabler par des exigences qu'il ne peut plus satisfaire, voyez ce qu'il dit sur les gens qui veulent l'aider. Je ne peux que déduire mais je pense que cette anecdote du retour chez lui est positive. Il faut le laisser décider et faire le plus possible de choses par lui-même, d'autant plus qu'apparemment vous pouvez maintenir une relation par le moyen de l'affection.

Voilà, ce ne sont que mes modestes idées sur le sujet, si ça peut vous être d'une queconque utilité. Je reste attentif aux nouveaux développements.

[pat54]

Bonsoir Acker,
Nous n'avons pas l'intention de précipiter les choses, mais ce jour là , disons que j'ai joué sur 2 tableaux. Il est vrai que je voulais créer un choc en partant et en entraînant mon épouse sans rien dire, puis en lui posant aussi brutalement cette question concernant notre relation future. Jusqu'à maintenant je n'avais fait que parler , râler par rapport à son attitude mais en essayant d'éviter le conflit qui de toute façon arrivait, alors quant à se disputer une fois de plus autant prendre un risque qui pouvait nous mener à une rupture temporaire. Temporaire pourquoi, je savais que financièrement il était complètement démuni, d'autant qu'il devait régler son assurance auto, s'il avait claqué la porte, bien sûr nous aurions réglé cette assurance. Il n'est pas question de circuler sans assurance c'est s'exposer à de graves ennuis en cas d'accident, mais pour vivre il n'aurait eu vraiment que le strict minimum au compte goutte . Malgré tous ses soucis , il' n'est pas idiot et à une réflexion rapide et juste quand il le doit , il nous en a fait la démonstration suite des contacts professionnels qu'il a reçu. Je ne veux pas précipiter les événements , je ne me fais pas non plus d'illusion sur le règlement rapide de cette situation. Avant je pensais que je devais forcer un peu les choses , aujourd'hui je lui propose en espérant qu'il réponde positivement. Je vais mettre en route de gros travaux dans la maison , il est courant , je ne l'ai pas solliciter directement je lui en simplement parlé, il sait que je compte sur lui, je ne lui en reparlerai pas. Il est vrai qu'il ne sert à rien de le presser, de vouloir le faire bouger , il faut présenter les choses de manière différente sans quoi le conflit arrive vite . Grâce à vos conseils j'essaie d'être plus observateur de ses réactions ,de l'écouter différemment, alors qu'avant c'est vrai j'avais plutôt tendance à être sans doute trop direct, vulgairement trop rentre dedans. Face à une telle situation que nous ne connaissions pas il n'est pas non plus évident de se remettre en question du jour au lendemain et surtout de faire complétement l'inverse de ce nous pensions être sensé. Je reconnais volontiers que je dois prendre beaucoup sur moi car par moments je bouillonne mais si on doit en passer par là le jeu en vaut bien la chandelle.
Pat54

[aker]

Bonjour pat54,

Est-ce qu'il perçoit des allocations, notamment pour son chômage ? Il n'arrive pas à boucler son budget apparemment, mais votre participation s'élève à combien par rapport à ses recettes ?

Oui, il ne faut pas trop le pousser. Il n'a aucune motivation pour quoi que ce soit, c'est très pénible de ne plus pouvoir rien faire, le faire remarquer ne fait que créer une culpabilité et un sentiment d'incompréhension. La motivation, dans un sens très général, c'est le moteur de l'animal. Quand il n'y en a plus, plus rien ne fonctionne. Si vous ne l'avez jamais vécu vous pouvez difficilement vous imaginer. Ce n'est pas seulement pour les comportements complexes, c'est aussi pour tous les actes du quotidien qui paraissent tellement simples tant que l'on n'a jamais rencontré le problème - voyez le ménage. Vous avez l'impression que votre cerveau ne peut mettre aucune énergie dans quoi que ce soit, quand bien même vous le voudriez, rendant par la-même impossible toute tâche, même la plus simple.

Il y a des gens qui ont un passage à vide dans leur vie, ou plusieurs, mais qui repartent à chaque fois, d'autres qui ne reprennent jamais une vie normale. Ce doivent être les fameuses dépression, épisode dépressif, personnalité dépressive, et je ne sais quoi encore. A priori je ne vois vraiment pas comment catégoriser les personnes. J'avoue que je n'ai aucune idée pour votre fils. Qu'est-ce que vous en pensez ? Lui apparemment pense plutôt à une phase - argument du quand je retrouverai du travail, tout s'arrangera -, mais est-ce que vous croyez qu'il est honnête dans cette explication ou est-ce qu'il essaie juste de se débarasser du problème de la justification envers vous ?

A plus tard.

[pat54]

Bonsoir Acker,
Concernant le coté financier, il n'y a aucune recette , il est en instance de toucher le RSA qui a pris du retard perte de dossier de la part des ASSEDICS Actuellement nous subvenons entièrement à ses besoins . Ce que nous lui donnons n'est pas forcément mensuel au sens propre , nous apportons notre soutien lorsque il n'a plus rien. Je dois dire qu'il n'est pas dépensier, sur ces derniers 6 mois nous avons dû lui donner environ 500 euros pour chiffrer /mois plus son loyer ,sauf lorsqu'il y a des dépenses supplémentaires comme son assurance auto entre autre. D'autre part nous venons d'apprendre qu'il a un gros souci au niveau des sinus et des dents de sagesse il ne nous en avait jamais parlé mais ce week-end nous avons été obligé de nous rendre au service des urgences de l'hôpital tellement cela le faisait souffrir, il était dans l'incapacité de conduire. Diagnostic de l'interne probablement les 4 dents de sagesse en cause plus une importante infection de toute la sphère ORL du coté droit , un scanner lui en dira davantage mercredi. Il nous a laissé entendre que cela datait de plusieurs années , cette douleur est devenue quasi journalière depuis quelques mois et de plus en forte. Donc pas étonnant non plus qu'il n'ait vraiment envie de rien faire et que tout et tout le monde l'agace. Il n'avait jamais pris le temps de consulter pour ce problème en se disant que cela allait passer puisque qu'il n'avait qu'une gêne complètement irrégulière.
Je pense, enfin j'espère que c'est un gros passage à vide, je veux bien le croire lorsqu'il dit que ça ira mieux lorsqu'il aura retrouvé un travail. Il semblerait qu'il ait besoin de faire un break d'après ses dires, il s'est tellement investit dans son travail les 6 derniers mois de l'année passée , obligé d'arrêter faute de résultat, il a été complétement , dégouté écoeuré de ce monde le la finance dans lequel il évoluait. Il assistait à des réunions 2 à 3 fois / semaine jusqu'à 3h00 du matin à 8h30 il était au bureau. Bien sûr rien ne l'obligeait mais il disait que c'est un passage obligé pour se faire connaître et se constituer un réseau de clientèle quant on démarre de rien dans ce métier. Hélas la conjoncture économique ne lui a pas été favorable pourtant il aimait ce qu'il faisait et était prêt à s'investir encore davantage s'il le fallait. Il avait une très grosse envie de réussir, il partait du principe que son patron un peu plus âgé que lui marchait bien dans ce métier il n'y avait pas de raison que lui ne réussisse pas , du coup il ressent cet arrêt comme un très gros échec personnel. Nous allons laisser faire les choses, déjà régler ce souci de santé . Nous sommes encore en pleine période électorale , beaucoup d'entreprises sont dans l'attente de voir comment vont évoluer les choses et ont suspendu notamment certaines embauches , d'autant plus que nous sommes à la veille des vacances. Nous allons laisser passer ces 2 prochains mois sans bousculade, le laisser reprendre quelques couleurs au soleil de la campagne , en espérant qu'il y vienne et nous aviserons en septembre suivant son état.
Pat 54