Comment faites-vous pour parler de votre dépression ?

[lili]

Moi j'aimerais bien parler de mon état à mes ami(e)s et ma famille (qui se résume à ma soeur et mon beauf).J'aimerais leur dire à quel point je suis mal.J'aimerais en parler à quelqu'un qui ne soit pas virtuel et qui ne soit pas un psy mais un ami.

Mais voilà je sais que quand j'exprime mon mal-être je fais souffrir les gens qui m'aiment et ca je ne veux pas donc je minimise mon état.Du coup ils ne comprennent pas bien (de toute facon je crois pas qu'on puisse comprendre un dépréssif si on ne l'a jamais été).

Comment faites vous avec vos proches?

[Liane]

J'ai mis 6 ans à en parler à mes parents... Et encore ce n'est pas moi directement qui l'ai fait; c'est mon ami, qui n'en pouvait plus et qui avait besoin d'aide (car personne n'était au courant) qui m'a expédiée chez ma mère quelques temps. Et là, il a bien fallu lui expliquer.

Pour les autres, si je me sens en confiance, je dis simplement que j'ai fait une dépression.

Mais ça n'est pas facile, je n'ai pas la solution.

Je me mets aussi à la place des autres, ce n'est pas facile d'avoir un ami dépressif... Surtout sur le long terme.

[KKouette]

Moi je n'en ai jamais parlé, même pas à ma femme (mon "ex" devrais-je dire mais je ne m'y fais pas).

Elle me reprochait tellement d'être une épave quand j'étais au plus bas que je ne parlais pas de ça, je me justifiais un peu "je fais pas exprès" et pis voila...

[lili]

Merci pour vos réponses

J'ai dit à tout le monde (enfin 3/4 personnes) que je suis en dépression mais je vois qu'ils ne comprenent bien ce que ca me fait.C'est ca que je voudrais décrire mais que je trouve dur à dire.Surtout quand on veut épargner les gens.Je pense que je vais continuer à garder ca pour moi.

[dorine]

Personnellement depuis peu pour décrire mon état et pour aller vite voilà ce que je dis:

Imaginez qu'on vous prive de sommeil depuis 2 jours...et bien voilà parfois l'état dans lequel je me trouve

[eternelletristesse]

Je suis comme Toi, je n'arrive pas à expliquer ce qui se passe ni à mon conjoint ni à mes parents... Du coup, la psy m'a demandé si je voulais qu'elle l'explique à mon ami, et j'ai dit oui. Et lui en séance, a dit, je ne peu pas tout supporter seule, donc je voudrais que vous rencontriez ses parents. Et là, elle dit vous le souhaitez? J'ai dit ok pourquoi pas... Ils ont rendez vous lundi soir.

[bloodysad]

Je n'arrive pas à l'expliquer non plus. Ma mère est la seule à qui j'en parle un peu.

Quand d'autres membres de mon entourage me demandent si ça va, je réponds "oui oui, trés bien" avec un grand sourire...

En fait je n'arrive même à prononcer le phrase "je suis dépressive"ou "je fais de la depression"... J'ai trop honte.

[fée]

Les gens qui ne sont pas passés par une dépression ne comprendront jamais l'état dans lequel nous sommes et à quoi bon essayer d'expliquer, cà fait peur aux plus proches alors les amis ou autres.......
Si l'on arrive à se confier au moins à une personne c'est déjà bien mais il faut vraiment le pouvoir et se sentir écouté

[tina]

pour ma part
je ne peut pas parler avec mon ami il se braque surtout si je parle de ses infifelités
pour les autres " tout va bien " comme ca j'ai pas a me justifié ou entendre des trucs debile , parce que oui bien sur ces gens qui ne sont depressif ne peuvent pas comprendre , je ne leur en veut pas , c'est comme ca
et quand je me retrouve seule , la c'est l'angoisse

[aina]

bonjour lili,
oh parlé tu sais ,laisse faire le temps ou écrit leur , mais tu sais pas tot le monde réussi à parlé ,moi ce qui m'a debloqué c'est a mon cheri que je le dois,il etait lui aussi malheureux et avait peur de me perdre ,donc discussion
pas de tout repos mais j'ai reussi à lui dire mon ressenti mais pas tout ,des secrets reste au fond de moi.
et cela aussi je le dois au forum,je vous lis ,discute ,conseil ,demande conseil puis je vois que je ne suis pas seul je suis avec vous & parmi vous cela aussi t'aide à te remettre en question.
courage ma grande.
mais attention pas tout le monde peut comprendre (ma mere n'a jamais compris et pour mon ere il faisait semblant de ne rien voir mais malheureux
pour moi )

[zorg]

Ce topic est très important: à qui en parler et comment?

J'en ai parlé autour de moi un peu: ma mère, mon ex, 2 ou 3 amis, je ne m'étends pas sur le sujet, ici, c'est le seul endroit où je me sens en confiance...

Le plus important a été d'en dire 2 mots à mon fils qui a 13 ans, je crois qu'il a un peu compris...

[claudine]

Bonjour Zorg,

Certaines personnes vont arriver à se confier plus facilement que d'autres.

Ce qui est primordial c'est l'écoute des autres et c'est là où il y a souvent un problème

Je pense que tu as très bien fait d'expliquer la situation à ton fils.

[zorg]

Bonjour Claudine,

Et merci.
Oui, je suis content d'en avoir parlé à mon fils.

C'est vrai qu'ici, les gens sont à l'écoute, àl'extérieur, ça manque un peu...

[claudine]

Sur le forum, nous sommes tous dépressifs ou proches de personnes dépressives et nous savons à quel point cela peut faire souffrir

Ceux qui ne connaissent pas cette souffrance ne peuvent pas la comprendre et ce n'est pas de leur faute. C'est pour tout pareil, on ne peut vraiment comprendre que ce qu'on a vécu

J'ai été confrontée à l'incompréhension ou à l'indifférence de certaines personnes après le décès de mon fils Cela s'est manifesté par des paroles du genre : c'était son heure (à 16 ans ! )... vous en avez deux autres..... il faut tourner la page....

C'est pour cela que mes débuts sur internet se sont faits sur un forum de parents en deuil car je ne me sentais comprise qu'avec eux

[zorg]

J'ai été touché par ton témoignage, c'était la première fois que je tevoyais parler de toi et je suis désolé pour ce qui est arrivé à ton fils... les mots n'existent pas dans ces cas là...

C'est vrai qu'ici, j'ai trouvé de la chaleur comme je n'en avais pas trouvé ailleurs...

Merci encore à tout le monde de votre acceuil...

[Betty]

Vraiment, c'est une bonne question... En ce qui me concerne, les premiers mois, personne n'était au courant, à part mon ami avec qui je vis.. J'avais peur de passer pour quelqu'un de faible..

Bon, maintenant, je ne le crie pas sur tous les toits, mais je ne mens plus, quand je me retrouve dans l'incapacité de faire quelque chose à cause de la depression, je le dis "desolée, je suis depressive, je fais de mon mieux"..

Je n'en ai plus honte, et tant pis pour ceux qui ont des apprioris! enfin, facile à dire, mes j'ai mis du temps à l'appliquer et à le peser sincerement!
Comme mes amis et surtout ma famille ne comprenaient pas mon isolement (je n'appellais plus, et au telephone, je parlais par monosyllabes), ils ont commencé à en être très contrairiés voire fachés.. Alors, j'ai essayé d'expliquer mon probleme : je ne pouvais plus sortir de mon lit, je pouvais rester eveillee pendant plus de 48heures, mais que je me soignais...

Bon, tout ce petit monde à mis du temps à comprendre et j'ai eu droit à differentes phrases à cote de la plaque "c'est parce que tu n'as pas une bonne hygiene de vie que tu es deprimee, fais du sport, mange plus equilibre et dors à heures reguliere" ou encore "tu sais, si tes médocs ne marchent pas, il existe les electrochocs" (faut pas croire, c'etait pas dis mechamment)...

Les amis que je venais de connaitre (je venais d'emmenager dans une nouvelle ville) ont été extras, très compatissants, très patients, une vraie chance de tomber sur eux..

Quand nous sommes rentrés lors des dernieres grandes vacances voir la famille, avec mon ami, le sujet est sorti lors d'un repas. J'étais tétanisée sous une pluie de conseils divers, qui ne correspondaient pas à mon état, et incapable d'expliquer ce que je ressentais.. Et là, mon ami a pris la parole et il leur a tout expliquer : ce que j'avais, comment se passait le quotidien, voir les victoires là où on ne voit que des actes normal du quotidien.. Le tout simple et clair.

Je sais que tout le monde n'avait pas encore compris (car il y a encore des imcmprehensions actuellement), mais là, la famille s'était tu, l'avais écouté puis poser des questions, puis m'avait feliciter, de prendre soin de moi...

Bref, car là, c un vrai roman que je vous écris, le fait que mon ami, qui n'a jamais eu cette maladie, explique calmement et clairement en quoi consiste la dépression, défende mon cas, soulignant que c'est bien une maladie, c'était comme si j'étais enfin reconnue : non, je ne suis pas une faible, une faignasse,mais je suis malade, je suis depressive. C'est depuis que j'ai pu mieux accepter la maladie. Et je ne me plains pas, car malgré les incomprehensions, je sais que je suis bien entouree, que mon plus grand tresor est mon ami qui supporte tout ca, qui est toujours là. Je suis plutot chanceuse dans mon malheur.

[claudine]

Betty,

Tu as vraiment de la chance que ton ami te comprenne aussi bien

Ce n'est hélas pas le cas de tous les conjoints et certains membres en souffrent beaucoup

[Betty]

je sais, j'ai presque honte quand je vois certains temoignages! j'ai beaucoup de chance de l'avoir trouve! Il m'a donne la force de ne plus avoir honte de cette maladie..

[willow]

Je crois tout simplement qu'au départ il faut accepter que l'on vive une dépression. si on ne l'accepte pas soit meme comment faire pour l'expliquer a d'autre et aussi il ne faut pas avoir honte, je travaille dans une pharmacie et sans me tromper je dirais que c'est LA maladie du siècles, tout va trop vite, tout coute trop cher, il faut sans cesse faire sans cesse se remettre en question.

Les couples sont différents maintenant, les enfants aussi, l'éducation n'est plus la meme, les maladies non plus on est dans un virement complet de changement de valeur c'est un peu normale qu'on se sente perdu. non.

Alors il faut juste se réajuster, et réapprendre a se connaitre c'est possible avec de l'aide, et je vous le dis la famille n'est pas la meilleure option pour nous aider car souvent il vivent leur propre dépression a leur facon. Mais on s'en sort on devient différent et c'est tant mieux Tendresse a tous xxxx

[claudine]

Bonjour willow,

Je suis assez d'accord avec ta vision de la dépression.

Une chose essentielle pour guérir, me semble également d'accepter d'être malade mais cela prend du temps (j'ai mis des années avant d'arriver à cela).