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violette
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Message par violette »

Une femme battue craint son bourreau
mais à un moment elle sait qu'elle doit s'enfuir
sauver sa vie , et elle le fait enfin je dis ce que j'ai fais
elle dissimule les coups parce qu'elle a honte, c'est le premier sentiment,
le cliché où on se reconcilie sur l'oreiller n'existe pas, c'est juste le "viol conjugal"

certaines sont si prises dans la spirale elles attendent en vain , crois que l'homme va devenir ce qu'il n'a jamais été,
c'est triste,
mais veridique

crois moi sheol tout le monde ne va pas deposer plainte à la police, mais on peut partir, je le repeterais à l'infini
je regrette juste d'avoir cru que mon amour pouvait le sauver, il n'en a rien été,
j'ai reconstruis ma vie, c'est ce que j'ai fais de mieux,

j'avais envisagé un jour "d'aller pisser sur sa tombe" ça ne se fera pas :fleur: parce que je ne peux plus je suis handicapée!!

ha oui je veux rajouter l'empreinte de la peur ne s'efface jamais , il m'a toujours terrorisé, j'avais envisagé tant de vengeance mais je suis passée à autre chose , c'est mieux non ??
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Sheol
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Message par Sheol »

Violette, j'ai pris cet exemple de la femme battue un peu au pif mais ça s'applique à plein d'autres situations ou l'on se retrouve pris au piège.

Un autre exemple : une personne ressent sa vie comme non-satisfaisante. Elle ressent une insatisfaction de niveau 1.
Pour remédier à cela, elle se réfugie dans une conduite addictive (alcool, drogue, travail, voire même sexe ...).
Au début ça va mieux, mais petit à petit ça ne suffit plus ou ça lasse, ou même ça détruit.
Elle ressent désormais une insatisfaction de niveau 2.
Pour s'en sortir, elle n'a plus comme choix que de tenter de revenir à sa situation de départ. Mais c'est difficile, car ça signifie cumuler pendant un moment une insatisfaction de niveau 1 (retour à la situation initiale) avec une insatisfaction de niveau 3 (état de manque).
La réaction primaire, voire primale, c'est de refuser à priori ce retour.

Détachement a écrit :
Je continuerais à te lire, bien sûr, mais je ne crois pas pertinent que je continue à participer :rire2:
Ce serait bien dommage. en tous cas, pour ma part je te suis sans problème dans tes méandres intellectuels, ayant également un mode de fonctionnement disruptif et vaguement erratique (mais je suis en gros les mêmes chemins).
Les raisonnements trop carrés, sur le principe du tiers exclu, m'ennuient....

Bon, pour en revenir au constructivisme, je me suis réveillé ce matin avec le sentiment banal mais très prégnant que le rêve est du pur constructivisme. Du constructivisme à deux niveaux.
Il est évident que le monde de nos rêves, c'est bel et bien nous qui en somme le créateur et le deus machina
Au premier niveau nous utilisons les éléments de la réalité pour construire. Quels sont-ils ?
Hé bien, les sons, les sensations internes et externes (chaleur, froid, contacts …), la mémoire, la projection d’événements futurs.
Nous croyons, ou voulons bien croire, plus ou moins, à nos rêves, mais nous gardons le contrôle, et je me souviens nettement avoir délibérément agi sur le déroulement d’un de mes rêves. C’est du constructivisme de deuxième niveau, qui n’hésite pas à remanier le scénario, à l’infléchir ou à le réécrire en cours de route.
Il ne s'agit pas concrètement, de rêver éveillé, mais de maîtriser ce fonctionnement dans notre vie de tous les jours...

Bon, il y a des limites à ne pas dépasser. Mon chef direct est un grand constructiviste. Si quelque chose l'ennuie, il le zappe purement et simplement. Le risque c'est parfois de décrocher de la réalité. Par exemple, s'il se fait remonter les bretelles par le n+2 (le chef de mon chef), ça le déprime un instant, puis il préfère penser que non, on ne lui a pas soufflé dans les bronches, mais au contraire, on l'a félicité !, et c'est ce qu'il prétend (presque) de bonne foi, si on l'interroge sur son entretien.
De même, lorsqu'il a fait une connerie, il considère que la culpabilité est trop lourde à supporter, alors, il préfère, que dis-je, il choisit de penser que tout est de la faute des autres. Poussé à l’extrême ça devient pathologique (risque de parano).
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violette
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Message par violette »

Alors Sheol je connais 3 types de reve perso

-les reves prémonitoires d'accord j'ai des dons je sais quand je suis en péril éminent, et plus je vois sur des gens qui ne font pas partie de mon entourage,
( avant je tenais un carnet que je tenais où je notais et à 90% ça faisait partie du possible)
certains n'ont jamais reçu de reponse

-les reves à partir de gros traumas, qui me reviennent des annéés après en direct, je ne sais pas que je reve mais je sais après que c'est une redif
fort pénible d'ailleurs

- plus ceux qui traduisent mon état mental , qui est bas dans ces moments que je peux analyser facilement, en dehors de ça je ne reve pas,

le jour je peux avoir des flashs du futur de moi, des autres, c'est ainsi depuis ma NDE , tous ceux que j'ai connu vivent à peu près la meme chose,
transformés ils disent !!

plonger dans le deni c'est occulter, là aussi ça ne m'arrive que parce que mon systeme de defense me protège, et je passe outre la grande souffrance qui risque de me faire plonger, ça date de ma première jeunesse, et je pense que ce deni m'a sauvé plusieurs fois, par contre au niveau boulot je l'ai jamais fait parce que le boulot c'est -action/réaction - dans les hopitaux, on ne peut pas l'éviter,

donc ton chef est juste un bourrin !!!
Détachement

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Message par Détachement »

Bonjour,



Ne sachant où le mettre, ni si c'est dans le sujet, j'ai trouvé un article intéressant, à contre courrant : Empathie, une passion qui tue. Cela fait des années que je vois une égalité de sens absurde entre compassion et empathie (un peu comme quand je m'agace seule parce que la jalousie et l'envie sont différentes - Sheol s'en rappelera comme "Dédée" -).
Cet article peut aider à comprendre ce fossé. Bien que je voyais ce qui les distinguait, je croyais que la compassion était s'attribuer les émotions du souffrant et que l'empathie était de comprendre, Bloom pense que c'est l'inverse ... :rire1: (pourquoi diable les mots sont si contextuels et consensuels ? L'union de ces deux conditions n'arrivent qu'en cas "d'instant de grâce" pour ma part), mais ce qui est intéressant est le fond.



"D’habitude, on n’a pour elle que des éloges. Mais cette inclination nous mène rarement au meilleur de nous-mêmes et souvent au pire, selon le psychologue Paul Bloom.

«L’empathie? Je suis contre», clame Paul Bloom, psychologue canadien installé à l’université de Yale et auteur d’un livre au titre ahurissant: Against Empathy, justement, «Contre l’empathie». Définie comme la tendance à se mettre spontanément dans la peau d’autrui, l’empathie est célébrée quasi universellement comme étant l’un des traits les plus aimables de notre esprit. Selon le chercheur, elle fait en réalité plus de mal que de bien, car elle nous focalise sur les souffrances d’une personne particulière en nous laissant indifférents (ou même en nous rendant hostiles) à toutes les autres. L’empathie serait partiale, bornée, capricieuse, aveugle aux conséquences de nos actes, facile à manipuler pour attiser la haine…

Pourquoi avez-vous appelé votre livre «contre l’empathie» plutôt que «au-delà de l’empathie»?

Paul Bloom: Parce qu’on se porterait mieux si on pouvait s’en débarrasser. L’empathie conduit à des jugements biaisés, elle pousse à prendre des mauvaises décisions, elle peut même nous entraîner dans des formes de cruauté. Il y a de nombreux exemples d’atrocités qui ont été fomentées en faisant levier sur l’empathie. Dans l’Allemagne des années 1930, les attaques antisémites étaient encouragées par des récits selon lesquels des Juifs avaient agressé sexuellement des enfants aryens. Dans les Etats-Unis d’aujourd’hui, Donald Trump et d’autres attisent l’hostilité contre les réfugiés en disant: je vais vous raconter une histoire… Et ils vous présentent un récit dans lequel une victime innocente a été tuée par un réfugié. Vraies ou fausses, ces histoires sont faites pour susciter votre empathie à l’égard de la victime et pour catalyser votre colère contre le groupe dénoncé comme l’auteur de ces actes. J’aimerais un monde où on dirait: arrêtez avec ces histoires, elles ne constituent pas une bonne façon de fonder une politique; fournissez-nous des données, des statistiques, des évaluations factuelles… Trump a annoncé, lui, qu’il publierait des listes de crimes commis par des immigrés. On voit bien comment l’empathie peut être convertie en arme.

Dans le sous-titre, vous annoncez un «Plaidoyer pour la compassion rationnelle». Quelle est la différence ?

– L’empathie consiste à ressentir ce que ressent l’autre. La compassion consiste, elle, à se soucier de quelqu’un qui souffre, sans pour autant éprouver soi-même ce qu’il ressent. Des études neuroscientifiques indiquent que cela correspond à deux états cérébraux différents… La compassion a plusieurs avantages. Les gens qui la développent ont plus facilement du plaisir à aider les autres, alors que les personnes très empathiques font souvent des burn-out. A la sortie de mon livre, j’ai commencé à recevoir des messages de médecins, d’infirmiers et de secouristes qui confirmaient cette distinction. Certains d’entre eux en étaient venus à abandonner leur métier parce qu’ils trouvaient trop dur de travailler avec des personnes en souffrance. Ils se demandaient: qu’est-ce qui ne va pas chez moi? Et qu’est-ce qui cloche chez mon collègue qui, lui, ne semble pas affecté? Je crois pour ma part que les meilleurs soignants sont ceux qui se soucient de vous sans ressentir eux-mêmes votre détresse. Si vous suivez une psychothérapie, vous ne voudriez pas voir votre thérapeute s’effondrer quand vous êtes triste. Vous voudriez qu’il ait à cœur de vous aider, sans refléter vos propres émotions.

Peut-on s’amener volontairement à éprouver de la compassion plutôt que de l’empathie ?

– En établissant la distinction entre ces deux notions dans le langage, on fournit un premier outil. On peut s’entraîner à la compassion, la cultiver, développer une culture qui la valorise et la favorise. Il semble par ailleurs que la pratique de la méditation renforce la compassion plutôt que l’empathie.

Vous citez votre confrère Martin L. Hoffman, selon lequel un enfant reçoit en moyenne 4000 fois par an des incitations à l’empathie du type: «Comment te sentirais-tu si quelqu’un te faisait la même chose?» L’empathie est-elle innée, ou est-elle le résultat de ce genre d’apprentissage ?

– Comme beaucoup de choses, je pense qu’elle est à la fois culturelle et innée. Certaines données suggèrent que l’empathie, comme la compassion, est déjà présente chez les nourrissons. On la rencontre également chez d’autres espèces animales. D’un autre côté, la culture peut l’alimenter et la renforcer, comme c’est le cas pour toutes les émotions. Chaque être humain a la faculté d’éprouver de la colère, mais certaines sociétés sont plus colériques (c’était le cas de mon lycée, où tout le monde hurlait et se tapait dessus…) et d’autres sont plus douces. Les membres d’un groupe humain dont la culture est plutôt débonnaire possèdent, eux aussi, les mécanismes de la colère dans leurs cerveaux, mais ils l’exercent moins que d’autres.

Avez-vous l’impression que notre culture a «décidé» de renforcer l’empathie ?

– Il y a une attitude générale dans la culture occidentale (et en tout cas aux Etats-Unis) selon laquelle les émotions représentent une forme de sagesse: il faudrait toujours écouter son cœur et nos dirigeants devraient être portés par de grands sentiments, quitte à minimiser l’importance de l’intelligence et de la rationalité. Imaginez que, aux Etats-Unis, un candidat dise: j’ai l’intention de prendre mes décisions en déterminant quelles sont les meilleures options, en réfléchissant et en les étudiant en détail… Les gens lui répondraient: nan, on ne veut pas de toi, on veut plutôt une personne avec de gros sentiments. Lorsque Al Gore était candidat à la présidence, en 2000, son équipe de campagne le mettait en garde avant chaque débat: tu as l’air trop intelligent, essaie de ne pas donner l’impression d’en savoir autant…

Pourquoi sommes-nous donc dotés d’empathie ?

– Selon une théorie, l’empathie se serait développée au cours de notre évolution dans le contexte des soins parentaux. La même hormone, l’ocytocine, semble d’ailleurs impliquée dans les deux phénomènes. Il s’agirait là d’un cas de mismatch: une caractéristique adaptée à un contexte évolutif où toutes les relations humaines étaient proches, mais mal adaptée dans le cadre d’une société plus large… Aujourd’hui, l’empathie garde un rôle positif dans les relations intimes, ainsi que dans la littérature, les films, les séries télé: pour apprécier tout cela, il vous faut de l’empathie.





Paul Bloom, «Against Empathy. The Case for Rational Compassion» (Ecco/The Bodley Head)"
Détachement

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Message par Détachement »

Bigre, j'ai oublié de mettre les sources mais à peine ai-je souhaité valider que les dures règles de l'édition m'ont frappée en plein cœur; les voici : https://www.letemps.ch/societe/2017/02/ ... assion-tue
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Farzanabal
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Message par Farzanabal »

Je l'avais déjà lu, ça tombe bien.

Je ne suis pas entièrement de cet avis, j'analyse ça différemment :
C'est comme si on confondait des qualités et des valeurs, être intelligent est une qualité, mais pas un gage de valeur, pour l'empathie c'est pareil.
C'est pourquoi il parle de compassion, une personne douée de compassion n'a pas besoin d'être illustrement brillante ni d'être grandement affectée, parce que les valeurs se situent dans la grandeur d'âme et non dans les capacités de l'esprit.
Donc je ne suis pas pour plaider pour une compassion rationnelle, il faut être capable autant de raisonner que d'avoir du cœur.
C'est vrai que de nos jours, il suffit de s'approprier des mots magiques pour se donner bonne figure, bienveillance, empathie, compassion, écoute, etc.
Mais ce ne sont que des mots.
Elle est belle pour qui la voit,
Elle est bonne à celui qui l’aime,
Elle est juste quand on y croit
Et qu’on la respecte en soi-même.
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Sheol
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Message par Sheol »

Tiens, ça fait un moment que je n'avais pas reçu une alerte de ce forum moi. :timide:
Bon alors : mes meilleurs vœux à Dédée, Violette, Chak et les autres pour 2008 : Amour, gloire et beauté, et santé (c'est le plus important hein :rire2: ).
Sérieusement : Je vous souhaite un excellent moral à tous !

Bon alors, je ne suis pas d'accord avec ce Paul Bloom, qui a trouvé je pense, à se faire mousser en écrivant n'importe quoi.
"Fournissez nous des données, des statistiques, des évaluations factuelles". Ha mais, n'importe quoi ! L'avènement du chiffre, la victoire par KO du QI sur le QE ... :dry:

Bon alors la différence entre compassion et empathie, qu'est ce que c'est ?
Hé bien quand quelqu'un se noie, si on saute dans l'eau pour se noyer avec lui, c'est de la com-passion (souffrir avec).
Mais si on reste sur la berge et qu'on lui tend la main, c'est de l'empathie. C'est tendre un pont vers l'autre tout en restant soi-même.

L'empathie c'est important, c'est même indispensable à la vie en société. Une personne sans empathie, c'est un genre de psychopathe enfermé en lui-même, au mieux un autiste.

Alors on peut toujours penser que certains pourraient avoir la tentation d'utiliser l'empathie pour manipuler les autres.
Mais on peut manipuler les gens à travers pratiquement tous les sentiments humains il me semble.
Ca n'est surement pas une raison pour supprimer les sentiments.

>> A noter : il existe quelque chose qui ressemble à de l'empathie, et qui n'en est pas et qui consiste non pas à se mettre à la place des autres, mais à voir les autres à travers nous-même.
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Détachement

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Message par Détachement »

Bonjour à toutes, tous,


Je voulais déjà souhaiter à tout le monde, une bonne année 2018 :sun: (même si je peux me répéter pour certains !).

Et vous remercier, messieurs, d'avoir donné votre opinion :jap: . J'ai cru que j'allais faire un bide.

J'ai voullu écrire hier mon opinion mais je suis partie sur une dissertation de deux pages.
Je vais tenter de mieux reformuler mes idées avant d'envoyer cela parce que c'est juste "inadmissible" .... :newblush:
Détachement

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Message par Détachement »

J'avais poussé le truc trop loin sur l'éthique et cela devenait hors sujet ..... :/

Je reprends :

Farzanabal :
Farzanabal a écrit :
Je l'avais déjà lu, ça tombe bien.

Je ne suis pas entièrement de cet avis, j'analyse ça différemment :
C'est comme si on confondait des qualités et des valeurs, être intelligent est une qualité, mais pas un gage de valeur, pour l'empathie c'est pareil.
C'est pourquoi il parle de compassion, une personne douée de compassion n'a pas besoin d'être illustrement brillante ni d'être grandement affectée, parce que les valeurs se situent dans la grandeur d'âme et non dans les capacités de l'esprit.
Donc je ne suis pas pour plaider pour une compassion rationnelle, il faut être capable autant de raisonner que d'avoir du cœur.
C'est vrai que de nos jours, il suffit de s'approprier des mots magiques pour se donner bonne figure, bienveillance, empathie, compassion, écoute, etc.
Mais ce ne sont que des mots.
Oui, il y a beaucoup de confusion entre compétences et valeurs.
Je n'ai pas donné mon avis de suite, j'attendais les réactions parce qu'il y a tellement de sophismes qu'il a réussi à me faire douter un instant.

Quant à définir ce qui est rationnel et ce qui ne l'est pas, en pratique, c'est bien plus complexe. Si la dichotomie entre "raison" et "émotion" est parfois utile pour permettre de mieux comprendre certains comportements notamment sociétaux, cette vision un peu binaire a conduit, fort heureusement, à une vision plus intégrative qui s’intéresse à leur rapports réciproques et j'oserais presque dire interdépendants. Si on en appelle au concret, il y a des situations dans lesquelles il est possible de dissocier ces influences et de déterminer, par conséquent, un comportement plus optimal, sans qu'il en soit nécessairement rationnel.

"L'empathie" que Bloom évoque, ou "utiliser l'affect comme séduction", est évidemment une arme de destruction massive. Combien de duperies à cause de poncifs dichotomiques sociétaux ?
Cette "empathie" dont il parle est en réalité une compétence, je suis bien d'accord. Elle ne présage rien du "cœur".

"L'empathie" est-elle "irrationnelle" ?

"Raison" et "Emotion" sont des fonctions conférées par notre nature, des outils instinctifs. Quand une émotion est perçue, l'intellect est instinctivement sollicité pour conceptualiser. Quand du factuel / conceptuel est vu, les émotions sont instinctivement sollicitées pour mobiliser l'agir.
(Je ne crois pas que les émotions soient si irrationnelles, en ayant un fond déterministe - qui me désespère selon les cas -, cela dit, en passant).

Ce qui convainc les gens, ce n'est pas le "rationnel", c'est le "sensoriel / émotionnel", tout le boulot des neurosciences en marketing.
Une preuve d'amour est une preuve qui convainc l'esprit, ce que font certains hommes politiques. De facto, capter son auditoire par des bons sentiments ou histoires, c'est tout sauf irrationnel.

Je crois que l'un des plus gros combat de l'Homme est de dissocier l'empathie / compassion en tant "qu'arme" et prise de pouvoir, et le "cœur", soit "ce qu'on ressent intuitivement". Je crois que le "cœur" est ce qui anime la philosophie et cette dernière anime les sciences.

Je ne vois qu'une dichotomie franche : pour soi, ou pour les autres.
Parce que l'empathie ou le "cœur" et la "raison" ne se basent que sur ces deux finalités, ou l'une, ou l'autre.


Sheol :
Sheol a écrit :
[...]
Bon alors, je ne suis pas d'accord avec ce Paul Bloom, qui a trouvé je pense, à se faire mousser en écrivant n'importe quoi.
"Fournissez nous des données, des statistiques, des évaluations factuelles". Ha mais, n'importe quoi ! L'avènement du chiffre, la victoire par KO du QI sur le QE ...



Bon alors la différence entre compassion et empathie, qu'est ce que c'est ?
Hé bien quand quelqu'un se noie, si on saute dans l'eau pour se noyer avec lui, c'est de la com-passion (souffrir avec).
Mais si on reste sur la berge et qu'on lui tend la main, c'est de l'empathie. C'est tendre un pont vers l'autre tout en restant soi-même.

L'empathie c'est important, c'est même indispensable à la vie en société. Une personne sans empathie, c'est un genre de psychopathe enfermé en lui-même, au mieux un autiste.

Alors on peut toujours penser que certains pourraient avoir la tentation d'utiliser l'empathie pour manipuler les autres.
Mais on peut manipuler les gens à travers pratiquement tous les sentiments humains il me semble.
Ca n'est surement pas une raison pour supprimer les sentiments.

>> A noter : il existe quelque chose qui ressemble à de l'empathie, et qui n'en est pas et qui consiste non pas à se mettre à la place des autres, mais à voir les autres à travers nous-même.
Ma capacité à remonter les sujets demeure toujours intacte, (et ma tendance au HS aussi :tourne: ) et je crois que celui-ci, a lieu d'être. Une thérapie parallèle à celle suivie chez un professionnel, par exemple, parce que j'estime qu'il faut parler de ses doutes en collectivité, notamment sur des notions philosophiques, pierres angulaires, surtout sur des dépressions très bloquées sur l'existentiel.

Je suis bien d'accord, le QI n'est qu'une donnée (voire un chiffre : miam !) au même titre que le QE. D'ailleurs, je pense qu'il devrait y avoir des révisions des tests pour les personnes qui aimeraient détecter un Haut Potentiel Intellectuel. Mais je pense qu'un test sur le QE serait quand même complexe à proposer, il y a beaucoup de dissociations à faire justement entre "empathie", "émotions" et "éthique au sens moral / sociétal". Je pense notamment à la conséquence qu'une personne HPI pourrait se sentir attribuer des troubles autistiques alors qu'il n'en est rien.

Je te remercie de bien vouloir redonner aux mots leur sens, l'article m'a faite douter (un peu tout me le fait, je sais ) avais-je précisé dans mon premier post à ce sujet, alors c'est chouette que tu appuies dessus.
Pour autant, je pense qu'une personne atteinte d'un spectre autistique peut avoir de l'empathie mais qu'elle est calibrée autrement, ils ont bien un sens moral mais il y a un déficit de "consentement social" ou de "reception de codes sociétaux".
Voici un lien qui aborde le sujet (désolée, c'est Wiki :) !)

Effectivement, on peut manipuler les gens par tous les sentiments humains, notamment les émotions instinctives, c'est le propre de la manipulation, d'où le fait que je trouve que le terme de "manipulation affective" est une Lapalissade.

Savoir utiliser l'affectif est une marque rationnelle.

De plus, les statistiques .... (ah non, je dois apprendre à ne plus digresser, la disgression aurait été longue :D).


Je vous remercie de vos opinions, j'ai beaucoup apprécié et ... critiquer ... trouve un sens en thérapie :wink2:
Je ressens donc je suis.
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Farzanabal
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PhiloTherapie

Message par Farzanabal »

C'est un article bien d'actualité, c'était intéressant de le proposer comme base de réflexions, je partage ta conclusion et l'avis de Sheol sur Bloom.

Ce rapport entre soi et les autres, voir dans un cadre thérapeutique est la pierre angulaire du sujet.
Déjà on sent une trouille fondamentale, celle de la contamination, comme si les maladies mentales étaient transmissibles, des autres à moi.
Tendre la main, oui, mais ne pas toucher, une main tendue qui brasse de l'air c'est un doigt d'honneur, ce n'est pas un geste très sincère.

Qu'on craigne de se jeter à l'eau est la preuve que nous avons peur de bien faire, c'est probablement à la fois instinctif et culturel, il est aisé de concevoir sauver une personne d'un danger physique, mais il semble impossible de concevoir la même chose sur un plan mental, peut-être à cause de l'abstraction que cela présuppose, et d'un relent de scientisme.
La peur tient au fait de ne pas assumer l'intention salvatrice : comment être crédible dans une société où la compétition prime si je prends sur moi plutôt que de prendre aux autres, qu'est-ce qu'il me restera d'indifférence virile nécessaire à la crédibilité de la construction de MON foyer ?
Alors pour se protéger on monte des cadres, comme on veut monter des murs à une frontière et pour se justifier on brandit le démon de la manipulation tout en l'exploitant !

Quand on arrêtera de croire qu'il y a d'un côté moi, de l'autre les autres, celui qui sauve et celui qui doit être sauvé, on pourra avancer et ainsi celui qui prendra sur soi pour aider les autres sera perçu non plus comme un héros dont l'exception s'incarnera dans un bout de métal attaché à un chiffon, mais une personne banale pour qui les autres sont de respectables reflets vivants, d'elle même...
Elle est belle pour qui la voit,
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Elle est juste quand on y croit
Et qu’on la respecte en soi-même.
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bandit
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PhiloTherapie

Message par bandit »

Coucou Déta,
Parce que j'aime cultiver avec toi le second degré et faire des réponses concises ici.
Voilà ma contribution :
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Sheol
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PhiloTherapie

Message par Sheol »

Je me souviens vaguement du personnage du Docteur House, encore que je ne regarde que très rarement la télé.
Le peu donc dont je me souvienne, c'est que ce personnage était odieux, cynique, aigri , désabusé et très imbu de lui-même :god:
... n'utilisant l'empathie que pour découvrir les points faibles des autres, afin de les déstabiliser ou les manipuler ensuite.
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Sünde

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Message par Sünde »

C'est une caricature d'ENTP.
Emeraude117

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Message par Emeraude117 »

Sünde: Je consulte actuellement le site des personnalités MTBI et quand je vois leurs description du ENTP c'est en effet tout à fait probable, en revanche choses étranges quand je vois les personnalités célèbres ENTP je vois Céline Dion, lol :smile2:

Je suis peut être bizarre mais entre Dr House et Céline Dion il y a quand même un monde je pense. A moins que je me fasse une fausse idée de sa personnalité réelle et qu'elle ne soit pas si bisounours que cela.
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