Entrée dans le monde du travail : on me dit que je suis nulle et fainéante

[aletheia]

J'ai 22 ans, je me sens vieille.

Je voudrais enfin travailler et gagner ma vie, mais...Mes premières experiences ont été plus que catastrophiques. Une colo avec des enfants difficiles l'an dernier: aucune autorité, aucune patience, pas aimée des enfants. Mais le pire, ce sont les relations avec les autres animateurs:l'impression constante de "gener", d'etre de trop, incapacité à la conversation banale.

Le directeur de la colo a pris des gants pour me le dire, mais je ne serai pas reembauchée. Secteur de la santé cet été; maison d'accueil spécialisée. Je n'avais jamais vu une couche, aucun experience dans le domaine. Extreme lenteyr. Collegues qui se plaignent au superieur. Me fais convoquer ds son bureau. Ton aigre et outré:"il faudrait peut-etre penser à se mettre au travail!" Je tombe des nues. Je savais bien que je n'etais pas parfaite, mais là, on me dit que je suis nulle et fainéante! Larmes. Là non plus, je ne m'integre pas à l'équipe; je n'ose pas prendre la parole, je me replie sur moi, je me sens mal à l'aise dans cette équipe ou j'ai l'impression que personne ne m'apprecie ni ne me donne ma chance ni ne voit ma bonnevolonté, pourtant réelle. Je termine mon cdd d'un mois. L'heure de mon départ arrive. Je suis triste de partir, je dis au revoir à mes collègues qui me repondent à peine. J'en ai gros sur le coeur.
Inesperé:la maison de retraite voisine me propose un cdd d'un mois! je suis folle de joie! je pourrai payer mon année à l'ifsi! le jour de mon arrivée, on me fais signer un cdd d'une semaine. "on le renouvellera des qu'il sera terminé. Je voudrais juste votre numéro de sécurité sociale, pour un contract si court,on a besoin de rien de plus." Bon. Mettons nous à l'oeuvre. Je me dis que, allez, hardi! je dois sauver mes lambeaux d'amour-propre! il faut qu'ici mon travail, ma gentillesse et ma bonne volonté soient remaqués. Je m'entends toute de suite avec les personnes agées, qui me confient rapidement leur vie, leurs soucis et disent qu'elles m'apprecient. Je ne m'intègre pas du tout à l'équipe. Silence absolu quand, à la question "tu fais quoi comme études" je réponds "j'ai fait une khagne et j'entre en école d'infirmières".

On ajoute "a l'ecole de la croix rouge?la croix rouge, c'est de la m...". Ambiance...sur cette première semaine, je travaille une seule fois le matin de 7h à13h30. C'est un peu la panique, je ne connais pas encore tous les résidents par leur nom et on me dit d'aller laver mme X. Je mets une demie-heure à laver mme X. età l'habiller."ah, ça fait du bien d'etre lavée dans le dos!". ... J'ai du mal entendre. J'oublie son soin. La collègue me le rappelle, impatientée. Mais regarde donc dans les classeurs! ah, oui, il y a les classeurs...je suis un boulet qui ne prend aucune initiative et tj, quelle lenteur...quel manque d'organisation...quel manque d'efficacité et "je ne renouvelle pas votre contract, dit monsieur le directeur. Nous avons besoin de qqun qui sache faire seul et rapidement toutes les toilettes du premier étage. Renvoyez un cv pour l'été prochain..." Je pars avec mon chèque, la mort dans l'ame, les larmes aux yeux. Je dis au revoir à mes petites grands meres. "c'est pas juste qu'on vous ait renvoyée! c'est de la jalousie!" Oh, non, je suis nulle, c'est tout..."vous allez, me manquer. Je vous regretterai! ecrivezmoi une carte de T.!"

Je telephone deux jours plus tard à la maison d'accueil spécialisée, sait-on jamais, ils pourraient avoir besoin de qqun...J'ai l'impression de dire un gros mot au chef du personnel en demandant à retravailler chez eux "mais, enfin, votre mois de juillet à été plutot difficile, non? Vous rendez-vous compte qu'on a du changer les horaires de certaines personnes parce que vous n'étiez pas efficace! vous aviez un salaire! et deviez travailler comme tout le monde! non, je ne peux pas m'engager àvous reprendre. Bonne journée." Je me sens humiliée, ridicule. Jamais je n'aurais pensé avoir été si mauvaise. Encore une fois, je pleure.
Je ne sais plus quoi penser. J'ai terriblement honte. Et je me cherche encore des excuses "c'etait ma premiere vraie experience professionnelle, je n'avais aucune experience, aucun savoir-faire!" Je suis brisée. Je n'ai plus confiance en moi et j'ai peur, maintenant de travailler.

Si vous aviez le moindre conseil ou experience perso à me raconter, je vous en serai reconnaissante. J'ai besoin d'esperer

[cosmos]

Je ne te dirais qu'une seule, il faut laisser le temps au temps . On vit dans un monde où tout va à 200 à l'heure, si tu suis pas le rythme et bien zou dehors !!!! Il faut être productif.

Si tu n'es pas organisée, c'est normal tu es jeune, il faut bien apprendre, au lieu de dire "vous ne savez rien faire" et bien ils avaient cas te montrer comment faire, et pas en 5 minutes mais pendant une journée entière

Ne te décourage pas, le monde du travail est comme le monde d'ailleurs pas toujours gentil, mais tu finiras par trouver un job qui te conviens (je te le souhaite) et une bonne équipe derrière

[Jebroiedunoir]

oui pareil pour moi.
Ca se voit faut etre rapide et productif
meme pour les études
je trouve ca dommage
ton boulot c'est de t'occuper des gens
leur parler et tout
Je trouves que les personnes sont tres froides dans les maisons de retraites
et un peu de chaleur humaine est plus important que le reste
enfin c'est ce que je pense

[lincendie]

Aletheia,

C'est bien ecoeurant tous ces gens désagréables, quand tu sais que tu fais du mieux que tu peux.
J'ai travaillé aussi dans le milieu médical : tu sais, ils ne sont pas mieux et pas plus gentils que les autres (à part exeption, quand-même).
Le médical et le social c'est comme le commerce pour moi , je l'ai trop vécu. Un kiné qui te dit : "je ne me déplace pas pour de la kiné respi, ça ne rapporte rien" , ça calme et je pourrais siter d'autres horreurs du style, j'préfère oublier...
Ne t'inquiète pas, tu ne peux pas être nulle puisque tu as envie d'y arriver.
Tu n'as pas eu de chance, c'est tout.

[claudine]

aletheia,

Je connais très bien le travail dont tu parles (j'ai effectué des remplacements dans une maison de retraite) et je peux t'assurer que tu n'as pas à culpabiliser.

C'est un travail très difficile et ingrat, à part le côté relationnel avec les personnes agées.

Il est certain que ce n'est pas ce qui te convient le mieux , mais ce n'est pas pour cela qu'il faut en déduire que tu ne sais rien faire.

Il ne faut surtout pas que tu t'arrêtes à la première mauvaise expérience professionnelle. Tu trouveras, dans le futur, le métier dans lequel tu vas t'épanouir

[aletheia]

chaque échec m'atteind profondément, je ne peux me pardonner. J'ai d'autant plus de peine que j'entre bientot en école d'infirmières et je commence à medemander si je serai à la hauteur.

[claudine]

Evidemment que tu seras à la hauteur !

Si tu rentres à l'école d'infirmière c'est justement pour apprendre tout ce que tu dois savoir pour exercer parfaitement ton futur métier.

Si tu étais déjà parfaite, sur le plan professionnel, tu n'aurais pas besoin de plusieurs années d'études