Addiction à la bouffe ?

[Linéaire]

Je ne sais pas si ça existe, mais pour moi c'est plus une addiction qu'autre chose. Je suis accro à la bouffe. La seule chose qui m'aide à me lever le matin c'est l'idée d'aller manger mon petit-déjeuner. Si je n'apprécie pas le repas le midi je vais être un peu grognon l'après-midi. Si je ne me sens pas bien, je mange. J'essaie d'être raisonnable parce que j'ai très peur de prendre du poids, mais si je pouvais je mangerais tout le temps, gras et sucré de préférence
Des fois je craque, j'ingurgite une grande quantité de nourriture en peu de temps et après je culpabilise ... sans pour autant me faire vomir (je trouve ça trop horrible).

D'autres personnes qui vivent ça ?

[Onagre]

Coucou Linéaire, oui l'addiction à la bouffe existe, on en parle en atelier diet ici dans le service nutrition où je suis. Et ce que tu décris, grande quantité de nourriture, en peu de temps, pas de compensation par vomissements, culpabilité, ça ressemble bien à de l'hyperphagie.

Je souffre d'addiction à la bouffe moi aussi Chez moi j'y pense tout le temps, et c'est la réponse à tout...

[Linéaire]

La bouffe c'est très réconfortant. Tous les jours quand je rentre du travail il faut que je mange, sans doute pour compenser mon épuisement et les émotions de la journée. Alors pour limiter les dégâts, si ce n'est pas trop la cata, je mange direct mon dîner, puis plus rien jusqu'au matin. Mais des fois comme en ce moment l'appel du sucre est trop fort : ça fait 3 jours que je me fais des crêpes avec sucre et chocolat en rentrant du travail. Je n'ai pas le courage de cuisiner et les crêpes c'est réconfortant.

J'ai vu sur ton salon que tu parlais de cela, mais je n'ai pas trop osé poser de questions. Tu es hospitalisée en service de nutrition pour amaigrissement ?

[Onagre]

Oui Linéaire, je me bats pour réapprendre à vivre autrement, tordre le cou de mon trouble alimentaire, perdre du poids, remarcher avec aisance

L'appel du sucre je connais bien ça, ça donne carrément des épisodes de craving pour moi, comme dans l'addiction aux substances, à l'alcool etc.
Aujourd'hui on a eu un atelier diet où on a parlé justement de la faim émotionnelle, genre après une dure journée où tu as juste envie de bouffer du chocolat pour te remonter le moral. La diet nous a expliqué que tant que ce besoin n'est pas assouvi il va tourner en boucle dans notre tête, donc pas de mal à manger trois carrés de chocolat en rentrant d'une dure journée. Ce qui compte c'est de le déguster en pleine conscience, d'en profiter un max, et de ne pas trop reproduire ce schéma tous les jours non plus bien que concrètement trois carrés de chocolat en rentrant le soir c'est pas un drame.

[Linéaire]

Tu es super courageuse Onagre, bravo ! Quel combat !

C'est bien de la faim émotionnelle je pense. Mais par contre 3 carrés de chocolat ça ne me suffit pas (et ça ne me fait pas envie), il me faut vraiment quelque chose de nourrissant, d'où le repas que je prends, du coup. C'est comme si j'avais besoin de me remplir (pour combler un vide ?). Tant que je n'ai pas mangé je ne suis pas bien et je vais y penser. Après avoir mangé ça va beaucoup mieux et je peux vaquer à mes occupations.