@grainbleu je suis allée lire ton article.
J'ai subi un burn-out il y a longtemps, et depuis, j'ai clairement dû apprendre à considérer mes limites. Le pire c'est que je m'étais mise en burn-out, non pas par "inconscience de moi-même", mais pour prouver à tous que je ne pouvais pas faire ce qu'on me demandait.
Message à tous : Mauvaise idée... Ca ne marche pas, et en plus il reste souvent des séquelles...
Je me reconnais à fond dans ce que j'ai lu en diagonale de ton article, que je trouve effectivement intéressant.
Je suis moi-même une battante et une perfectionniste (quand je me sens impliquée, évidemment).
Du coup j'ai voulu répondre à ta phrase : "concernant le conseil de lâcher prise, de ne pas être perfectionniste, d’accepter les erreurs voire les échecs, c’est plutôt difficile de se changer."
Si je peux me permettre de te partager mon vécu par rapport à tout ça, je pense que ça peut être utile.
Le lâcher-prise, je l'ai appris par la force des choses. A force de s'accrocher à des éléments contre-productifs, donc nocifs, on reçoit le résultat. Mieux vaut éviter d'aller à l'extrême donc, comme le burn-out par exemple, pour s'en rendre compte, et essayer de vraiment se connecter à nos envies et nos besoins prioritaires de l'instant.
Pour ça il faut donc forcément travailler sur nos limites. Vu ta situation de femme active et de mère, pas facile facile... Et pourtant, ça me semble fondamental. Par exemple, savoir dire stop lorsqu'une situation ne nous convient pas/plus, me paraît clef.
On sait très bien qu'on peut supporter beaucoup de choses, mais jusqu'à quel point et surtout pourquoi ? Ce sont des questions sur lesquelles j'ai travaillé.
A partir de là, il me semble que la problématique des erreurs se déleste d'un gros morceau, puisqu'on fait du tri dans ce qui nous importe pour de vrai, donc on sait de mieux en mieux ne plus se crisper, ne plus considérer ce qu'on aurait autrefois déterminé comme "erreurs et risques à prendre en compte".
On se met à prendre les choses comme elles sont, tout simplement.
S'il y a lieu de réagir ou d'apprendre une leçon, en fonction des considérations que j'ai mis(es ?) en exergue plus haut, alors on saisit simplement l'opportunité de s'améliorer. En tout cas, c'est comme ça que je fonctionne maintenant (et ça marche bien


Ensuite, le nerf de la guerre, le perfectionnisme... En fait je pense que la diabolisation de ce trait de personnalité est juste un mythe culturel ancré.
Moi aussi je croyais que "c'était pas bien", a priori, vu là où ça m'avait menée. Mais je ressentais tellement de frustration à aller à contre-courant de mon esprit critique et de ma volonté intrinsèque de bien faire ce que je fais selon mes propres critères, que visiblement ce n'était pas exactement le problème.
Tu sais, c'est comme la vieille croyance de "la curiosité est un vilain défaut". C'est n'importe quoi (bien qu'on pourrait l'appliquer dans certains cas où quelqu'un aurait des troubles impliquant une curiosité "mal placée").
Je pense que ces deux croyances viennent du consensus d'un groupe de personnes qui n'aiment pas qu'on les dérange, ne savant pas simplement poser leurs propres limites, ou n'aimant pas la remise en question (malheureusement, nos aînés sont beaucoup comme ça, je trouve).
Le perfectionnisme, ce n'est pas mal en soi. Ca permet un tas de choses. Qu'est-ce que l'Histoire aurait été sans des personnes comme ça, par exemple ? Comment produire des choses pertinentes, adaptées, personnalisées ou personnalisables, sans une dynamique ayant une idée précise du but à atteindre ? Car, qu'est-ce que c'est d'autre que ça, le perfectionnisme, au fond ?
Ce n'est pas la volonté de vouloir tout contrôler par monts et par vaux. Ce n'est pas la crispation constante. Ce n'est pas la critique froide, agressive, piquante, à tout bout de champ. Ce n'est pas de l'énergie gaspillée, jetée par la fenêtre. Ce n'est pas une perte de temps inutile.
Ca, ce sont juste des symptômes qui peuvent se rajouter à ce trait de personnalité en fonction de nos vécus difficiles, quand ce n'est pas juste un jugement à l'emporte-pièce d'autrui, selon moi.
Donc, je me suis réconciliée avec mon perfectionnisme. J'ai compris que tout le monde ne pouvait pas vivre et voir les choses comme je les vois, car j'ai une perception et une volonté qui sont uniques. Je pense que j'ai juste un fonctionnement particulier, riche et merveilleux, qui me profite à moi, et peut profiter à d'autres. D'ailleurs, j'ai eu des personnes autour de moi qui ont su reconnaître à sa juste valeur ce trait de caractère. Très peu proportionnellement, mais quand même. Et j'ai arrêté de me fier à la majorité des gens pour réfléchir et agir. Je trouve ça d'une vanité accablante.
Je trouve que ça, c'est un vrai point qui nous fait perdre de l'énergie, en tant que perfectionnistes.
Je pense qu'il faut se fier à ceux en qui on estime pouvoir avoir confiance, voilà tout. Et en tant que perfectionnistes, a priori, on peut relativement facilement poser clairement les critères de quelqu'un en qui on peut avoir confiance.
Cependant, cette facilité dépend surtout, à mon sens, des croyances conditionnées que l'on a intégré par le passé, et de la situation affective dans laquelle on est. Si ces deux aspects sont au beau fixe, tout roule, selon mes pronostics

Aussi, pour me stabiliser concrètement et travailler sur moi en pratique, je me suis inspirée de personnes qui savent selon moi gérer leur vie "sans se prendre la tête". C'est très encourageant de les observer, je trouve. Ca me recentre. (D'ailleurs je vis avec l'un d'entre eux

Voilà. Il peut y avoir beaucoup de choses à dire, mais c'est un bon résumé, pour un début, je trouve. (Perfectionnisme satisfait bonjouuuuuur
