Le puzzle/ Engloutie dans la ville/ Abandon

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Ninounette
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Le puzzle/ Engloutie dans la ville/ Abandon

Message par Ninounette »

Le puzzle
Des petits bouts de moi qui s’éparpillent dans la ville,
qui s’éparpillent dans Berlin.
Le voyage, espoir
de les rassembler tous. Laisser la distance s’emparer de soi, essayer
de ne faire plus qu’un.
En vain.
Faire l’expérience de l’altérité,
ne plus être complètement dans le norme,
pour se retrouver soi-même
enfin.
Nourrir et nourrir encore cette confiance absolue que l’on avait en la vie.
Recommencer. Réessayer.
Et se rendre compte que nos peines nous poursuivent partout.
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Ninounette
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Engloutie dans la ville

Message par Ninounette »

Engloutie dans la ville. Je casse la pression sociale, elle n’est plus. Je peux taire, je peux raconter, c’est moi qui déciderai de ce que vous saurez. L’anonymat de la grande ville. Etre surpris lorsque l’on croise quelqu’un dans le métro. Feinter, mentir, aimer sans être découvert.
Je n’ai plus de compte à me rendre depuis quand je ne vous dois plus rien.
Mais qui sont ses serpents qui sifflent sur nos têtes ? Ici les serpents se sont tus. Ils me permettent d’avoir un double visage, ils me permettent d’être deux.
Enivrée par les sens, la raison envolée, la morale oubliée, il n’y a que la jouissance, spontanée, éphémère, dont on accepte l’aigreur des lendemains, pour des mains sur son corps, maintenant, tout de suite. Des moments interdits, la chaleur de nous deux, moi contre toi, et ton souffle dans mon cou, tes mains qui caressent mon dos, mes frissons.
Est-ce que j’ai souffert parce qu’il était moral que je souffre ?
Vous avez peur d’être abandonnée
La grande ville m’entraîne, elle est le point culminant de l’abandon, je coupe, je tranche, j’arrache les racines de douleurs, et puis je tisse, et tisse encore.
La froideur de ton regard ce matin.
Mais ces yeux, hier soir. Tes yeux, réservoir de ta tristesse, de ta construction à toi, peut-être, je te l’accorde. Ces non-choix qui deviennent des choix, au coin d’une rue. Ton départ. Nos départs.
Couchée seule dans mon lit. Dehors, le métro passe. Qu’est-ce que tu penses aujourd’hui ?
La grande ville vibre sous le poids de notre passé.
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Ninounette
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Message par Ninounette »

Abandon
Peur panique. Mon cœur qui cogne, mon cœur qui grogne. Abandon. Abandon. Je ne sais pas si j’aime. Je sais que je ne veux pas que vous partiez. Panique. Tremblement. Réveil de mes pulsions. Envie de boire. Un abandon. Petite fille, je te berce, j’ai essayé de te bercer. Je ne me souviens pas de l’abandon de mon enfance, on me l’a raconté. Mais je n’y crois pas vraiment. C’est comme me raconter l’histoire d’une autre. Et pourtant, petite araignée, qu’est-ce que tu as tissé. Emprisonner l’autre, du moins essayer, pour ne pas qu’il s’enfuit. J’ai tellement peur que l’autre s’enfuit. Alors c’est moi qui pars. C’est moi qui pars…
« O Deutschland, bleiche Mutter! », mère blafarde qui aujourd’hui m’accueilles, m’ouvres les bras, m’autorises à renaître, toi qui ne te relèveras jamais complètement. Allemagne que j’aime, pourtant, ma terre d’asile, ma terre de douleur, ma terre d’oubli. Toi qui me laves, toi à qui je peux confier les chagrins du passé, parce que tu m’autorises à me taire, puisque personne ne me demande comment je vais, puisque je ne dois pas aller bien. Allemagne de toutes les amitiés fragiles qui se créent sur ce que je ne suis pas, Allemagne de tous les espoirs, parce que je deviendrai peut-être, un jour, ce que je voudrais tant que je sois.
Allemagne de toutes les déceptions aussi, Allemagne, toi qui m’a vu tomber, toi qui fut témoins des journées transpirantes, dans un lit sale, toi qui aurait du me tendre la main. Je me suis débarrasser de quelques lambeaux de mon manteau de tristesse, mais dès que quelque chose ressemble de près ou de loin à de l’abandon, je tremble, je tremble en ton sein. Et parfois, tu me fais peur, toi, grande Allemagne, toi qui t’étend, qui étend des plaines entre moi et mon enfance, entre moi et mes parents, entre moi, entre moi. Je sens ton sol moins solide que celui qui me tenait à Genève, même si celui-là a tremblé à l’extrême lorsque je l’ai retrouvé.
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Archaos
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Message par Archaos »

Très jolis textes Ninounette :smile: Une petite préférence pour le deuxième :fleur:
Accueillez de temps en temps les nouveaux membres qui prennent la peine de se présenter dans le topic unique de présentation.
Une question ? La réponse se trouve probablement ici : Charte , FAQ, Guide du forum.
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