Quelques silhouettes, dans les décombres,
Marchaient au soleil de midi,
Explorant les recoins d’ombre
Et soulevant chaque débris
Rassurés par leur seul nombre,
Choqués, mais toujours en vie.
En quelques jours, ils avaient su
Que viendraient de noirs lendemains.
En quelques heures, ils avaient vu
La vraie nature de l’être humain.
Peux d’entre eux avaient survécu
A l’ouragan de son déclin.
Dans les ruines de leur passé,
Ils avaient déniché un lieu ;
Un entrepôt désaffecté,
Où ils rallièrent autour d’eux
Unis d’une terreur partagée,
Tous ceux qui échappèrent au feu.
A force de bras et de cœurs,
Ils avaient en quelques jours
A l’issue d’un dur labeur,
Tiré des gravas alentours,
L’indispensable pour les leurs
L’ébauche de l’idée d’un retour.
Mais de retour, point n’est envisageable.
Au mieux peuvent-ils encore espérer,
Que l’affreuse leçon leur fut profitable,
Et qu’ils se doivent à présent d’engendrer,
L’humain nouveau, grand, sage et honorable
Celui que d’être nous avions tous rêvé.
Mais croyez moi, s’ils décidaient
De choisir de ne pas le faire
Je pense que je les comprendrais.
Car si l’humain veut faire la guerre
Et qu’en un acte, il disparaît
Il n’a que faire dans l’univers.
