L'impossibilité de travailler

[lucyj]

Bonjour Vera

hélàs depuis maintenant deux semaines, je n'ai toujours pas réussi à voir mon psy. Pourtant c'est un bon médecin et un expert en syndrome bipolaire, mais justement il est toujours demandé. La semaine dernière il était en déplacement à l'étranger et cette semaine je ne parviens pas le joindre. Faut dire que je n'ai laissé qu'un seul message et que j'aurais pu me rendre à la clinique quitte à attendre toute une journée qu'il est un peu de temps... j'aurais pu si les crises d'angoisses ne viraient pas à l'agoraphobie qui me bloque chez moi. Aujourd'hui je me sens la force de me faire violence et d'essayer de me rendre à la clinique. J'espère vraiment trouver rapidement de l'aide sans passer par les urgences psy qui m'ont laissées de mauvais souvenirs.

[cristal]

Bonsoir lucyj,

Je vais peut-être dire une bêtise, mais as-tu songé au travail à domicile ? Je sais qu'il est malheureusement peu répandu en France, mais ce pourrait être une solution, ou un début de solution.

S'il te plait, ne culpabilise pas. Ce n'est pas de ta faute. Tu n'es pas responsable. Tu as droit au respect, comme tout le monde. On l'oublie trop souvent et il ne le faut pas.

Je t'envoie des tonnes de courage et de bonnes ondes.

[lucyj]

Bon...
j'ai vu mon psychiatre. Je n'ai pas réussi à parler des AAH etc. j'ai tellement l'impression de quémander... J'ai plus insisté sur le fait que je suis en angoissée en continue et surtout au travail! Pour le psy, c'est une petite rechute, on augmente la dose de lamictal, une semaine de repos, "ça va passer". je suis sortie de là en colère contre moi. Je reste avec mes angoisses et mes doutes alors je ne vois pas en quoi ça va être une semaine de "repos". Je ne pense qu'à lundi et à comment ça va se passer, vais réussir à aller travailler? vais-je tenir? vais-je avoir une nouvelle crise d'angoisse? je sais que la peur se nourrit d'elle-même, mais je ne peux m'empêcher de me poser ces questions! Comme je ne peux m'empêcher de me dire "oui, ça va passer, mais ça va revenir et je serai encore plus mal de me retrouver dans la même situation".

Hier soir, mon frère m'a conseillé de passer sur mon lieu de travail cette semaine, juste pour me reconnecter avec l'ambiance, l'équipe etc. et dédramatiser. Je pense que c'est une bonne idée et j'ai envie d'essayer, mais je ne suis pas sûre d'en être capable. Si je me sens mal à l'aise, au lieu de dédramatiser ça va me bloquer complètement.

Pour le travail à domicile, il faut voir quel genre d'activités il est possible de faire, mais j'avoue me sentir actuellement trop perdue pour me pencher dessus.

[lucyj]

Je reprends le boulot demain.

Il y a eu du mieux au moral depuis jeudi mais aujourd'hui je me sens triste et à fleur de peau. Je n'arrive pas à m'empêcher d'être anxieuse à l'idée de reprendre le boulot. Je suis toujours aussi fatiguée physiquement malgré une cure de magnésium-fer-vitamines. Et surtout je me sens toujours aussi fragile psychologiquement.

Chaque lundi depuis 3 semaines je m'efforce d'y croire, de me motiver, et chaque lundi depuis 3 semaines ça part en crise d'angoisse, je bloque, je me retrouve avec un nouvel arrêt d'une semaine et je passe une semaine difficile. Alors évidemment je crains ce nouveau lundi. Je suis lasse, lasse lasse lasse!

[claudine]

Bonjour lucyj,

Les arrêts d'une semaine ne sont certainement pas assez longs pour que tu puisses vraiment avoir le temps de reprendre le dessus . Il te faut expliquer à ton médecin que tu reprends à chaque fois le travail, encore plus mal que quand tu l'avais laissé

[lucyj]

J'ai repris le travail aujourd'hui après 5 semaines d'arrêt (ou plutôt 5 arrêts d'une semaine!)
Je me sens complètement déconnectée. Pas seulement à cause de mon absence, je ne trouve juste plus aucun intérêt dans les projets de l'association. Je me sens complètement à côté! Je reste le plus possible dans mon bureau car je n'ai envie de voir personne, j'ai le sourire forcé, j'ai un mal fou à me concentrer et je ne trouve plus du tout mes mots dès que j'essaie de parler (principalement au téléphone). Je suis sensée m'occuper de l'accueil et organiser les projets associatifs, autant dire que je n'arrive plus à faire grand chose.... J'ai une boule dans l'estomac du lever jusqu'à ce que je rentre chez moi, où je me sens juste triste et épuisée. Je me sens tellement stressée que j'ai juste envie d'envoyer paitre les personnes qui rentrent dans mon bureau, qui ne m'ont pourtant rien fait.
Mon généraliste est d'avis de lancer la procédure de demande d'AAH, en sachant que ça prend du temps et surtout que ça peut ne pas être accepté. Quant à mon psy, il a toujours l'air de relativiser et de minimiser ("c'est une petite rechute", "ça va passer" ...) mais moi je me sens au bord de la crise alors que je remontais doucement la pente lors de mon arrêt.
En une seule journée je me sens à nouveau très mal: plus envie de sortir, plus d'appétit, irritable, distante. Je suis fatiguée de me retrouver dans ces situations pas possibles!

[Archaos]

Bonsoir,

le premier jour d'une reprise est toujours très difficile, surtout pour des personnes fragiles comme nous

je serais du même avis que ton médecin pour lancer la procédure d'aah le plus vite possible

[Tyrosine]

Salut,

ça fait un an que je suis au chômage et je n'arrive pas à me motiver pour le reprendre ( j'ai vécu des moments d'angoisses tellement fort pendant le boulot que j'angoisse d'avance )
Pourtant quand je suis occupé je me sens mieux mais dur dur.
J'ai repris un traitement médicamnteux de puis 1 mois ( mais je vais peut être changer d'AD ), j'espère que ça va me remettre sur la bonne voie.
Pour info, je suis à l'ASS mais depuis que 2 mois, je suis seul et ce n'est sûrement pas vivable bien longtemps et là je suis chez les parents.
Dans notre cas, il faut à tout prix s'occupper l'esprit ( et ça c'est pas simple ) car je me dis que pourrais devenir bénévole ( mais quand on est limite phobique social ) tout devient pénible.@+

[angelsue]

je te comprends très bien , je vis la même chose, après un harcellement psychologique sévere au travaille, jai peur de retourner travailler, jen fait de langoise, je misole.....le seul conseil que je me permet de te donner cest de te trouver UN BON psy....moi la mienne elle est merveilleuse et ca me fait du bien, elle m`oriente et m`encourage, me redonne confiance en moi, cest certain que ca coute des sous , mais ca vos la peine dinvestir sur soi.


bon courage

angesuexxx

[lucyj]

bonjour à tous et toutes
quelques nouvelles depuis ma reprise du travail de mi-novembre. Au début je me sentais déconnectée de part mon absence mais aujourd'hui je m'aperçois surtout que je ne suis pas sur la même longueur d'onde que mon directeur. Ce serait fastidieux d'entrer dans les détails mais en gros je ne me sens pas du tout à ma place car pour moi le projet associatif est "bidon". Pour l'instant j'arrive à faire bonne figure mais je sais que ça va me peser de plus en plus et rester dans cette situation c'est me mettre en danger psychologique. Mon CDD se termine fin février, il était entendu qu'on le renouvelle mais avec la situation actuelle je n'en ai plus envie du tout. Je suis sûre que rester ici n'est pas du tout une bonne solution pour moi, mon directeur n'est pas du tout le genre de type prêt à se faire remettre en question par un salarié! Du coup je vais à nouveau me retrouver dans une impasse dans quelques mois.... Je ne sais même pas comment je vais annoncer ici que je préfère ne pas renouveler le contrat!
J'ai peur aussi de me retrouver à nouveau dans cette situation si difficile de chômage, de dépendance financière à des allocations avec mille démarches à effectuer et surtout devoir se justifier sans cesse.
Heureusement je ne suis pas dans une période d'angoisse aujourd'hui, mais je sais que si je ne trouve pas de réponses à cette situation je vais me retrouver sur le fil du rasoir très vite!
Je vois bien aujourd'hui que je suis tout à fait en mesure de travailler, ça m'est même très bénéfique, mais seulement si je travaille avec des gens de confiance et sans pression.
J'ai repris contact avec ma psychologue pour en discuter, j'espère que ça va m'aider à y voir plus clair.

[claudine]

J'ai peur aussi de me retrouver à nouveau dans cette situation si difficile de chômage, de dépendance financière à des allocations avec mille démarches à effectuer et surtout devoir se justifier sans cesse.
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Bonjour lucyj,

C'est en effet le risque si tu décides de ne pas renouveler ton contrat , A toi de voir, avec l'aide de ta psy, ce qui est vraiment le mieux pour toi

[lucyj]

bonjour et merci claudine

je suis embêter car ma psy part en congés maternité... elle m'a orientée vers quelqu'un d'autre mais nous savons bien qu'une relation avec un psy ne s'improvise pas.

[lucyj]

Bonjour
je vous apporte les dernières nouvelles de ma situation, après tout toute expérience peut servir à d'autres!

J'ai repris mon travail à la mi-novembre après 4 semaines d'arrêt pour angoisse et dépression. J'ai "tenu" jusqu'aux vacances de Noël. Tenu est bien le mot car depuis ma reprise l'ambiance s'est complètement dégradée au bureau.

Il serait inutile de rentrer dans les détails mais en gros le directeur (mon chef hiérarchique direct) s'avère être un sacré escroc et mon job me pousse à "faire partie" de l'escroquerie....Je dois mentir au public et à des responsables d'institutions, j'envoie de informations comptables que je sais fausses et j'apprends de la propre bouche de mon patron que, lorsqu'on lui demande des comptes, il fait passer ça sur la soit-disant incompétence de mon prédécesseur à ce poste!! Sous des airs d'homme bien sympathique, c'est un charlatan paranoïaque (il y a de quoi vu ces actes) et je ne supporte plus d'être à ses ordres.D'ailleurs l'un de mes collègues attend la fin proche de son contrat en ne venant même plus au bureau car il craque complètement moralement. J'ai aussi appris que l'un de mes prédécesseurs à ce poste est parti en dépression..!
Je suis tellement angoissée par la situation qu'il m'a été impossible de retourner au travail après les fêtes. Je suis à nouveau en arrêt et je ne me sens même pas de revoir cet homme qui sait choisir ses mots pour faire mal.

Mon CDD se termine fin février et il m'est juste impensable de remettre les pieds au bureau avant. J'ai bien l'anxiété de me retrouver au chômage et au RMI, du moins dans l'attente d'une décision pour l'AAH, mais je préfère vivre de peu plutôt que de survivre avec 200 euros de plus dans cette ambiance malsaine!

Je revois mon psychiatre jeudi et j'espère qu'il appuiera cette décision car malgré tout j'ai toujours la crainte d'être jugée comme incapable, trop faible, pas assez battante... bref, le regard que porte ma famille sur moi.
J'ai au moins le soutien de mes amis qui eux m'ont vu me battre pour persévérer et souffrir.

A bientôt et bon courage à tous-tes

[claudine]

Mon CDD se termine fin février et il m'est juste impensable de remettre les pieds au bureau avant. J'ai bien l'anxiété de me retrouver au chômage et au RMI, du moins dans l'attente d'une décision pour l'AAH, mais je préfère vivre de peu plutôt que de survivre avec 200 euros de plus dans cette ambiance malsaine!

Bonsoir lucyj,

Tu as choisi la bonne solution car travailler avec cette personne malhonnête ne peut que t'enfoncer encore plus