Benzodiazépines : Sevrages, dépendances, accoutumances...

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violette
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Message par violette »

oui je suis en sevrage depuis quelques semaines, je souffre de partout y compris le corps, là je me suis reveillée à 7 H ET ET JE suis mal très mal mon dod veut pas que j'aille en clinique, pour éviter que j'ai de nouveau des benzo, il ne m'a pas fait faire de sevrage
jje n'ai plus confiance en rien ciao
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ami1
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Message par ami1 »

Bizarre mais espoir : j'étais tellement bien hier que je n'ai pris qu'1/2 lexo et encore le soir. Ca ne m'est pas arrivé depuis tellement de mois ! Pas ressenti de manque particulier.
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camiliana
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Message par camiliana »

bonsoir a tous et archaos
histoire de vous dire ou j'en suis
je reprends du xanax a des periodes de stress ou d'anxiété en plus de la dose deja prescrite par mon psy en ce moment
lors des consultations je commence dire petits a petits des evenements de ma vie difficiles mais je n'arrive pas encore a parler de ma mere et mon enfance ni de la mal traitance , de la precaritée que j'ai vecue seule avec mes enfants durant des années, je reste vague et n'appronfondie pas , je n'y arrive pas encore ; seulement , le fait de n'en faire qu'une approche me bouleverse et je reste des jours a y repenser et me sent tres mal
je pense que la vie m'a détruite et etteinte a jamais ; je n'ai plus grand espoir d'etre réparée et d'aller mieux un jour
ce qui me garde encore en vie et m'oblige a continuer c'est pour mes enfants

au travail, je me suis terrée, a quoi bon se battre aussi de ce coté, ? je n'ai plus de preuves a faire, les prejugés resteront toujours les memes je le lis maintenant sur les visages ou a travers des mots, des regards , derriere les hippocrisie que je connais de la fonction publique egalement...
j'ai un dégout et le sentiment de beaucoup d'injustices et de tres peu de considérations

bonne soirée et bon courage a ceux qui en ont besoin
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Archaos
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Message par Archaos »

Bonsoir Camiliana,

tu ne veux plus faire de sevrage alors ? si tu es dans une période difficile c'est peut être mieux de le différer

Tu as un petit endroit sur le forum où je peux te répondre pour le reste car je ne voudrais pas trop faire de hors sujet

courage en tout cas
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camiliana
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Message par camiliana »

bonsoir archaos
heureuse de te lire et merci pour ta réponse
je souhaite un sevrage mais comme tu l'as bien compris je me rend compte que ce n'était pas le bon moment ; quand le sera t il?
j"avoue que des evenements m'ont assez angoissé dernierement
toutefois coté perte de mémoire ça va mieux? peut etre est ce le xanax qui met moins de" basard" dans ma tete ? je ne sais plus quoi en penser
quant a mon etat de replis ça ne s'arrange pas
excuses pour le hors sujet je ne sais pas a quel endroit poster
ton opinion sur le fait de toujours me sentir mal pourrait m'aider
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Archaos
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Message par Archaos »

Si des événements t'ont perturbé alors ce n'est pas le moment en effet . Après tu peux ne pas te fixer de délai pour diminuer et descendre un tout petit peu seulement quand tu es dans une période ou tu n'angoisses pas trop, tu en auras forcement une à un moment donné.
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camiliana
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Message par camiliana »

bonsoir archaos

je pense qu'il va me falloir attendre une meilleure période mais je sais que le chemin de la guérison pour moi sera surement tres long meme si je pense qu'on ne guéri jamais vraiment
mais je pense aussi qu'il faut que je poursuive mes consultations avec mon psy durant encore une longue période puis dépasser ma peur de parler et ne plus enfouir mes souffrances ou les cacher ,
c'est comme un deuil il faut parfois des années , meme si les cicatrices seront toujours la, apprendre ou espérer vivre au mieux avec.
bonne soirée
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choise57
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Message par choise57 »

bonsoir cammillia,
je me présente choise, je suis en dépression depuis plus de 20 ans et à ce jour, enfin, je pense que je vais pouvoir tout arrêter...
d'aprés tous tes messages, tu n'es pas encore prête pour commencer un sevrage réel, trop de zones d'ombres et surtout tu n'es pas prête à accepter tout ton passé...
courage, ma belle, courage tu vas y arriver et un petit conseil lâche toi chez le psy, dit tout ce que tu as sur le coeur, crie, pleure, jure, n'ai pas honte il faut que tu sortes toute cette m..... qui te bouffe et qui t'empêche d'avancer... nous ne sommes pas tous égaux devant la maladie mais avec de la compréhension, de l'écoute et du soutien il n'y a pas de raison que tu n'y arrives pas mais sois patiente... il faut des années.... alors courage et à bientôt
amitiés
gégé
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Message par gégé »

Bonjour,
J'ai 58 ans et me permets de vous conseiller de ne pas trop compter sur les médocs pour faire le travail à votre place.
Il faut vous dire que le passé est actuellement votre ennemi et le futur votre ami.
Ca fait près de 20 ans que je prenais Effexor et Lexomil à des doses de plus en plus fortes.
J'étais devenu tellement minable que je me suis dit "assez", ça passe ou ça casse mais je veux retrouver mon entrain et mon MOI d'avant.
Sur un coup de tête, j'ai tout arrêté!
J'ai réellement souffert pendant les 2 premiers mois en passant par des crises de tétanies, transpirations super abondantes et même de l'eau dans les poumons.
Des troubles gastriques et intestinaux horribles les premiers mois qui se sont estompés au fur et à mesure une fois que j'avais trouvé "mon remède", du lait fermenté tout simplement.
C'était très très dur, mais le jeu en vaut la chandelle, j'ai retrouvé des réflexes perdus, mémoire, tonus et suis devenu (pour ma part), moins agressif.
Bref plein de bonnes choses dont j'avais oublié l'existence.
Si vous tenez à vivre ou revivre normalement, ne commencez pas ces drogues ou arrêtez-les, mais prévenez votre entourage de votre démarche (il n'y a aucune honte à ça).
Le yoga, le sport, et surtout la respiration ventrale m'ont beaucoup aidé.
Ah j'allais oublier, cela m'a tout de même pris 8 mois pour redevenir "normal"
Très très sincèrement.
Gégé.
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camiliana
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Message par camiliana »

bonsoir choise
je viens seulement de lire ton message
merci pour tes encouragements , c'est vraiment rassurant de voir que des personnes guerissent
un medecin m'a dit qu'effectivement qu'il me faudra des années de consultations pour reussir a "évacuer"
quand je vais voir mon psy je me dis a quoi bon continuer! il me remet des rdv a chaque fois c'est qu'il considere que j'en ai encore besoin
parler pour moi est difficile enore quand j'étais enfant puis ados il m'était interdit et honteux de me plaindre ou de pleurer
ma mere c'etait plutot l'inverse de moi un vrai "boxer" ! violente et tres dure je suis térorisé rien que de dire comment elle m'a traité meme a un psy
de plus une femme volage sans aucun respect de ses enfants le comble ma mere etait assistante maternelle de la dass il n'ont pas trop enquété sur son passé!
alors que moi j'etais plus jeune en famille d'accueil ou pensions,
elle était aussi fervante chrétienne(entre quelques bouteilles de vin) a qui on aurai donné le bon dieu sans confession ,faisait le cathechisme aux enfant du village en friquottant de temps en temps avec le curé ! je suis rentée trop tot ce jour la
donc voila des petits exemples mais est ce a mon age maintenant necssaire de guerir alors que ce qui aurait pu etre les meilleurs moments de ma vie sont derriere moi
j'allais pas trop mal puis des evenements de la vie ou des personnes me replonge dans mon passé
je suis du genre a prendre la fuite quand quelque chose m'atteint profondément
gégé tu as raison les médicaments ne font pas tout mais ça limite les débordements quand on va mal
mes enfants me disent que c'est les medicaments qui me détruisent et qui sont liés a mes pertes de memoires
merci a vous
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choise57
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Message par choise57 »

et bien tu vois que tu peux parler........... alors ........ la prochaine visite chez le psy sort tout ce que tu as sur le coeur, même les choses les plus inavouables....LACHES TOI et tu verras comme ça fait du bien.. quand tu vas sortir de chez le psy tu risques de pleurer tout ton saoûl mais aprés au fur et a mesure des heures, des jours tu te sentiras bcp plus lègére et ta culpabilité aura un peu disparue... tu es TOI et non ta mère, tu n'es pas fautive de l'attitude de ta mère... et je vais te dire quelque chose, il faut oser s'avouer que nous sommes des êtres humains, avec un coeur, des sentiments et il n'est pas obligatoire d'aimer ses parents...et oui il faut le dire....on ne peut pas tout accepter de nos parents comme de nos enfants... allez ma belle, promets moi que tu vas essayer de parler et comme je t'ai dit precedemment crie, hurle, jure mais sort cette m.... qui te bouffe...
j'espère que tu me donneras des nouvelles et je suis sure que tu es une battante et tu vas y arriver.... bises je suis de tout coeur avec toi...
amitités
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camiliana
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Message par camiliana »

c'est plus facile de l'ecrir si j'ai mal on ne me vois pas mais peut etre est ce aussi une bonne theraphie
je considere que ma mere a detruiit mon bonheur ma vie je ne suis pas fonctionnaire grace a elle mais je suis une agent rien de plus alors que le proviseur de mon lycée ados voulait me placer en ecole d'ingenieur vu mon potentiel quand j'etais jeune
comment ne pas en vouloir a sa mere de toutes mes galere alors que j'aurai pu avoir une autre vie
mais je ressent cette honte de la détester c(est vrai ; on doit aimer ses parents je culpabilise encore alors que mes enfants adorent leur maman
car il etait important pour moi d'etre une mere irreprochable je n'ai pas marché sur ses pas mais j'ai aussi fait mes erreurs
il a fallu que je sois battante mais je suis restée une enfant fragile au fond je n'en suis pas tres fiere
archaos me pardonnera ce petit hors sujet
oui biensur je donnerai des nouvelles
merci pour ta sympathie et tes encouragements qui me touche bcp
continue a bien aller ,bravo pour ton combat et ton courage
amitié
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choise57
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Message par choise57 »

bonjour archaos,

Depuis des années je prends du lexomil, au départ des quarts car dans ma jeunesse j'ai eu qq problèmes et d'un tempérament nerveux le toubib m'a conseillé d'en prendre mais quand j'en avais vraiment besoin, cela fait environ 35 ans...
quand j'ai eu de gros gros problèmes il m'est arrivé d'en prendre jusqu'à 4 par jour, 1 barette le matin, à midi et deux le soir, je voulais m'étourdir pour oublier et surtout m'enlever mes angoisses, mon anxiété et j'avais l'impression qu'il me permettait de remettre mes petits tiroirs en place ( tu vois ce que je veux dire... le matin je me levais en vrac et aprés le lexo il me semblait que je pouvais commencer à vivre...)
aujourd'hui j'en suis à 1/2 tous les matins et je vais bien, je n'ai jamais ressentie de manque... par contre mon toubib m'a toujours dit d'en prendre à la demande mais jamais plus de deux par jour car plus n'était pas bon car bien souvent au lieu de t'appaiser il t'énerver...
voilà, je pense que tu devrais en parler à ton toubib, prendre une dose prescrite et voir si tu peux augmenter ou diminuer en fonction de tes états...
--edit--

camillianna,

si tu as besoin de dire tout se que tu as sur le coeur, écris le ( ne t'inquiétes pas des tournures de phrases, des fautes, ce n'est pas important), c'est vrai c'est plus facile...
par contre tu peux l'amener chez ton psy et en discuter avec lui et de pouvoir t'exprimer ... une bonne thérapie vaut mille médoc... pourtant il nous faut une béquille ... alors essaie ... à bientôt
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choise57
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Message par choise57 »

merci archaos, j'espère que tu vas bien
en ce qui me concerne toujours les pshits dans la tête et super énervée car ça ne passe pas et je dois vivre avec mais bon .... jeudi je vois ma psy j'espère qu'elle me donnera une réponse
bonne nuit
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ami1
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Message par ami1 »

Tu nous tiens au courant Choise ? Perso, j'essaie de diminuer un peu le lexomil mais je ne force pas. J'en suis à 3/4 par jour en moyenne, des fois 1/2, des fois 1, toujours en 2 prises (midi et soir).
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choise57
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Message par choise57 »

bonsoir à tous,

mes effets secondaires commencent à disparaître........pourvu que ça dure...........mais nouvelle possibilité, bipolarité ,légére mais quand même donc nouveau cachet depokote et un valdoxan le soir au lieu de deux...

je n'ai pas trop le moral mais il faut faire avec ... je revoie ma psy dans une semaine aprés il faut attendre l'effet du cachet...

allez bonne nuit et peut être à demain
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ami1
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Message par ami1 »

Courage Choise ! On est avec toi.

C'est pas tout simplement de la cyclothymie que tu fais ? Parce que j'ai jamais entendu parler de "légère bipolarité..."
Essaie de ne pas "psychoter" sur ces termes comme je le fais trop souvent, ça ne nous aide pas.

Bises
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Phil34
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Message par Phil34 »

Mon dernier message sur ce forum ? Téléphoné à la pharmacovigilance pour parler des mes problèmes de constipation, la réponse demander à mon généraliste des médicaments contre la constipation ce qu'elle n'a pas fait malgré ma timide question.
Bon, mais je veux parler surtout du deuxième point que j'ai abordé avec ce médecin de la pharmacovigilance, mon addiction au xanax depuis 25 ans et pendant bien longtemps à doses assez importantes. La réponse de cette personne bien gentille a été de me dire que c'était une bonne chose que je prenne conscience de cette addiction. Seulement une petite remarque gentillette, douce, les psys auraient pu aussi s'en apercevoir plutôt que de m'enfoncer encore plus. Et il continue en me donnant l'adresse d'un secteur d'un hôpital pouvant m'aider à vaincre cette addiction.
Archaos, créateur de ce forum, je suis bien triste, bien malheureux, bien isolé, bien peu confiant des les psychiatres.
Bien sûr ce n'est que mon cas personnel, la grande majorité sont certainement bons.....
Adieu.
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Archaos
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Message par Archaos »

Bonjour phil,

A noter quand même que les médecins généralistes sont les premiers prescripteurs de Benzodiazépines et que la tendance dans le cas de l'anxiété et les troubles du sommeil est en recul malgré une prescription qui reste très importante.

un article pour info :

Les benzodiazépines moins prescrites mais souvent mal prescrites
Auteur : Aude Lecrubier


17 janvier 2012

Saint-Denis, France - Dans un rapport d'expertise, l'Agence française de Sécurité sanitaire des Produits de Santé (Afssaps) dresse l'état des lieux de la consommation des benzodiazépines en France et annonce sa volonté de continuer à renforcer le bon usage de ces médicaments.

L'agence constate que depuis 10 ans, la consommation des benzodiazépines se stabilise, voire diminue en France dans les indications «anxiété» et «insomnie».

« Nous sommes arrivés à l'étiage. Je ne sais pas si nous pourrons faire mieux car nous ne pourrons pas arrêter complètement la consommation des benzodiazépines », a commenté le Pr Michel Bourin, psychiatre au CHU de Nantes pour l'édition française de Medscape.

L'agence note cependant que l'hexagone reste un très gros consommateur : chaque année, un français sur cinq reçoit au moins une benzodiazépine ou une molécule apparentée. Ainsi, plus de 25 millions de sujets ont été exposés à une benzodiazépine entre mi-2006 et mi-2011. En 2010, 134 millions de boites de médicaments contenant des benzodiazépines ou apparentées ont été vendues en France (50,2% d'anxiolytiques et 37,6% d'hypnotiques) pour un chiffre d'affaires de 183 millions d'euros, soit 0,7% du montant total des ventes de médicaments en France.

En 2009, des données européennes plaçaient la France au deuxième rang des pays européens consommateurs d'anxiolytiques après le Portugal et d'hypnotiques après la Suède.

« La forte consommation est encore le fait de beaucoup de malades bipolaires à qui sont prescrits des antidépresseurs et des benzodiazépines alors qu'ils devraient seulement recevoir un antidépresseur qui servirait d'anxiolytique », a souligné Michel Bourin.

Globalement, l'Afssaps ne remet pas en question l'intérêt thérapeutique de ces molécules pour de nombreux patients mais elle souhaite en renforcer le bon usage et limiter les risques liés à leur consommation et diminuer leur surconsommation.

« …les risques liés à leur usage persistent et l'existence d'un lien entre benzodiazépines et démence est en cours d'étude », a indiqué l'Afssaps dans son communiqué de presse .

Pour Michel Bourin, aucune donnée ne permet de répondre à cette question pour l'instant mais le rationnel n'est pas évident. « Il est difficile de savoir qui est la poule et qui est l'œuf ».

Devant le niveau élevé de consommation des benzodiazépines et les risques qui leur sont associés, les autorités sanitaires ont, depuis plusieurs années, mis en place des mesures (prescription sur ordonnance sécurisée ou indications restreintes pour certaines benzodiazépines, amélioration de l'information des professionnels de santé et des patients, surveillance sanitaire…).

Aujourd'hui, l'Afssaps publie un panorama de la consommation sur plusieurs années des 22 benzodiazépines commercialisées en France. Pour ce faire, un comité d'experts de l'agence a procédé à l'analyse des données de ventes et de remboursement de l'assurance maladie, des résultats d'études réalisées sur des populations particulières et des données provenant des systèmes de vigilance de l'Afssaps.

Léger ralentissement de la consommation dans l'anxiété et les troubles du sommeil

Le rapport d'expertise montre que la consommation des benzodiazépines indiquées soit dans le traitement de l'épilepsie, soit dans le traitement des contractures musculaires progresse et que compte tenu de leurs indications, ces médicaments ne sont pas toujours perçus comme des benzodiazépines.

Parallèlement, la consommation des benzodiazépines anxiolytiques a diminué en moyenne de 1,8% par an depuis 2002 et celle des benzodiazépines hypnotiques et apparentées est stable.

Pour Michel Bourin, la principale explication est que beaucoup de femmes d'un certain âge ont reçu des benzodiazépines au décès de leur mari et continué d'en prendre pendant des années, ce qui est moins le cas aujourd'hui.

Un patient sur cinq reçoit plusieurs benzodiazépines en même temps

Au total, 60 % des consommateurs de benzodiazépines sont des femmes et la consommation augmente avec l'âge.

Les principaux prescripteurs de benzodiazépines sont les médecins généralistes. « Il est normal que les généralistes soient les principaux prescripteurs de benzodiazépines car ces médicaments sont excellents dans l'anxiété réactionnelle, après la perte d'un travail, une rupture, ou un deuil. Pendant un ou deux mois, les benzodiazépines peuvent colmater les brèches mais pas au-delà. Ils agissent plus vite que les antidépresseurs pour traiter une anxiété en quelque jours plutôt qu'en quelques semaines » a souligné le psychiatre.

Le rapport indique que le temps de traitement médian est de 7 mois pour une benzodiazépine anxiolytique et hypnotique ou apparentée et qu'environ la moitié des sujets traités par une benzodiazépine anxiolytique et hypnotique le sont plus de 2 ans (avec ou sans interruption de traitement). Ces temps sont beaucoup plus longs que les durées maximales de prescription préconisées depuis 1991 qui sont limitées à 3 mois dans l'anxiété et à 1 mois dans l'insomnie.

Selon le Pr. Bourin, la prescription d'une benzodiazépine doit être courte. « Une benzodiazépine n'est plus efficace au bout de trois mois. Les benzodiazépines sont efficaces, surtout les hypnotiques, lorsqu'ils sont prescrits en discontinu ».

D'après le texte, 21,1 % des cas, le traitement par benzodiazépine est associé à un traitement antidépresseur et dans 4,9 % des cas, a un traitement antipsychotique.

A noter également que plus d'un patient sur cinq (21%) a reçu au moins une fois un traitement par plusieurs benzodiazépines en même temps.

Les problématiques associées aux benzodiazépines ne changent pas

Le rapport d'expertise rappelle que la consommation des benzodiazépines « expose à un certain nombre de risques bien identifiés comme des troubles de la mémoire et du comportement ». Il souligne que les risques sont « accrus chez le sujet âgé ». Et que « quel que soit l'âge, l'usage des benzodiazépines expose également à un risque d'abus et de dépendance psychique et physique, avec un syndrome de sevrage à l'arrêt du traitement ».

Encore, une fois, il note l'existence de prescriptions hors AMM pour certaines benzodiazépines : « C'est en particulier le cas du clonazépam, indiqué dans le traitement de l'épilepsie mais majoritairement prescrit dans d'autres indications, notamment la douleur, les troubles du sommeil, et les troubles anxieux ». Le texte signale aussi qu'il existe « une utilisation problématique des benzodiazépines avec un détournement et un usage abusif chez les toxicomanes ainsi qu'un risque d'usage criminel à des fins de soumission chimique ».

Enfin, il note que la consommation de benzodiazépines « augmente le risque d'accidents de la route ».

Poursuivre la recherche et les efforts d'encadrement des prescriptions

Si l'Afssaps concède que la consommation des benzodiazépines reste à un niveau élevé, elle précise que « ces résultats sont encourageants » en citant la diminution ou la stabilisation de la consommation de benzodiazépines pour les indications « anxiété » ou « insomnie ».

Toutefois, le rapport souligne « que le degré d'exposition élevé et persistant de la population française aux benzodiazépines et certaines études suggérant un possible lien entre leur consommation prolongée et la survenue de démences dont la maladie d'Alzheimer doit inciter non seulement à développer la surveillance et la recherche dans ce domaine mais aussi à modifier l'usage extensif fait de ces molécules en France, au demeurant nécessaires à la santé de nombreux patients ».

L'Afssaps a annoncé qu'elle souhaitait « renforcer les mesures déjà initiées afin de favoriser le bon usage des benzodiazépines, et en proposer de nouvelles ». A titre d'exemple, ces mesures pourront être d'ordre réglementaire afin d'encadrer d'une façon plus importante les conditions de prescription et de délivrance. Il pourrait également s'agir d'une réduction de la taille des conditionnements afin de les adapter à une durée de prescription courte.

En outre, les mesures d'information et de communication vers les professionnels de santé, notamment les généralistes, principaux prescripteurs et le grand public seront poursuivies.

« Certains messages essentiels devront être rappelés comme, par exemple, la nécessité de « peser » la première prescription, de limiter les posologies, de limiter la prescription dans le temps, de ne pas associer plusieurs benzodiazépines entre elles et de réévaluer la pertinence du traitement régulièrement », indique le rapport.

En outre, l'Afssaps stipule que « les thérapeutiques non médicamenteuses comme la psychothérapie sont des alternatives qui doivent aussi être prises en compte ». Elle remarque également qu'il est important de renforcer la formation initiale et continue des médecins sur les psychotropes.

« Les benzodiazépines ne doivent pas être jetés aux orties, mais il faut les utiliser vraiment avec des durées de traitement courtes. Pour les sujets âgés, la mélatonine peut aider pour les troubles du sommeil », a conclu le Pr Bourin.
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Phil34
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Enregistré le : samedi 02 mai 2009 10:36

Benzodiazépines : Sevrages, dépendances, accoutumances...

Message par Phil34 »

Je suis vraiment en colère en lisant cet article, cher Archaos.

Cobaye pendant 25 ans, je vous attends ami(e)s chercheurs(ses) pour avoir un bel exemple d'une personne qu'on a drogué sans vergogne, et là, très cher Archaos, il s'agit bien de psychiatres.

Alzheimer, pourquoi pas ?

M.........

Il existe des psychothérapies alternatives, la bonne nouvelle ! Bandes d'imbéciles, il est temps et encore en étant optimiste il faudra attendre plusieurs décennies avant que toutes les psychothérapies alternatives soient bien connues et remboursées.

N'importe quoi.

On balance des médicaments, on drogue et après on réfléchit, un peu trop tard afssaps.

Et on se demande pourquoi vous commencez à réfléchir seulement maintenant.

Vraiment content de dire n'importe quoi dans ce message, je suis à l'image de ceux qui ont inventé ces drogues dures.

Enfin Archaos merci pour l'article.
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