Dépression suite à une IVG

[lutinati]

bonsoir

je n ai jamais fait de depression de ma vie(j ai 33 ans)jusqua ce jour du 19 mai... jour ou j ai eu recourt a une ivg.. depuis je suis mal
je ris
je pleure
je n ai plus aucun but dans ma vie
pourtant je sais avoir prit la solution la moins mauvaise pour tous... pour moi...pour mes enfants... pour mon couple
je suis mal
je culpabilise
ce bebe en devenir ne sera jamais ce que secretement je m etais imagine de lui
pourquoi j ai si mal
pourquoi je plonge

[Told]

Bonsoir et bienvenue Lutinati

Saches tout d'abord qu'on a pas de solution miracles pour se sentir, mieux, mais tu as ici un lieu d'écoute et d'aide.

Meme si je ne suis pas spécialement informé par le sujet, j'espere pouvoir t'aider un peu.

Est ce que tu as eu des repproches pour ce que tu as fait ? Ou tu te sens mal seulement a cause du fait que tu culpabilise ?

[Perséphone]

bonjour Lunitani!
je comprends ta détresse, la question s'est aussi posée pour moi, avec la même solution, mais heureusement je n'étais pas enceinte.
tu as fait le choix qui te paraissait le plus juste, et même si tu sais que tu as raison, c'est si douloureux! c'est un deuil à faire, et qu'on ne fait jamais, il faut juste apprendre à vivre avec.
et pour ca il faut du temps!
ca viendra, tu vas réapprendre à aimer la vie, et aller mieux!
là c'est tout récent, et tu es blessée dans ta chair et dans tout ce que tu as de plus précieux!
je suis de tout coeur avec toi!
courage!
un jour à la fois!
bisous!

[lutinati]

bonsoir told et persephone
je voulais juste savoir s il y avait des personnes qui avait du en subir et si cetais normal que malgre ma decision murement reflechie je me sente si tristej ai tj envie de dormir
la nuit me fais peur mais je suis contente quand vient le soir car ma tete va s arreter de penser
des que le jour se leve je pleure
je commence a etre "bien" vers 15H pas avant
je na rrive a rien dans ma maison
jesuis si fatiguee

[Perséphone]

Lutinati, as tu parlé à ton médecin de ton état du moment, et de la souffrance que tu vis?
ca pourrait être une bonne chose d'en parler avec lui!
et avec ton compagnon? tu communiques? vous vous soutenez dans cette période difficile?
bisous!

[lutinati]

j ai rdv avec la psy mercredi prochain c est mon premier rdv post ivg
mon compagnon est fort occupe
il me soutiend .. a sa maniere.. il ne me comprend pas tj... se demande quand ca s arretera.. quand il retrouvera sa femme d avant
comment lui dire que je ne serais jamais plus comme avant
que je souffre meme si je ne desirais pas ce troisieme enfant
je passe de l etat de completement abbatue a l etat ou je casserais tout ce qui m entoure
je passe d un extreme a l autre
moi qui etais si equilibree dans ma vie
je suis perdue

[Told]

Mais non tu n'est pas perdue, le psy sera la pour t'aider. Meme si c'est dur et que cela met du temps, tu retrouvera petit a petit ton équilibre d'avant.

Ton psy t'aidera a mieux comprendre et a avancer dans ce que tu penses, et ça ira mieux, il est la pour ça de toute maniere.

[Perséphone]

c'est une bonne chose que tu vois un psy, il va t'aider à traverser cette période traumatisante!
tu veux pas essayer d'avoir une discussion avec ton compagnon, pour qu'il t'épaule et te comprenne! c'est si important!
faut que vous puissiez vous serrer les coudes! à deux on est plus fort!
gros bisous, plein de courage et bonne nuit!

[alésia]

lutinati...
je me sens si proche de se que tu vis...
au mois d'aout çà fera 3ans que j'ai avorté de mon troisieme enfant.
je suis passé par les meme épisodes que toi, cetais tres dur.
je voulais le garder mais ma grossesse etait tres mal partie, et le medecin à été clair, "vous ne tiendrez pas"
alors j'ai avorté.
tres lourde culpabilité,
déni,
incompréhension,
et je te parle meme pas des problemes de couples qui ont suivis.
ma premiere ivg à été tres traumatisante aussi et je n'avais que 15ans.

tu n'est plus seule
j'espere que tu viendras nous parler...
il faut que tu te sentes entourée, et surtout, que tu parles de chaque sentiment qui t'envahit.

[lameuniere]

On a banalisé l'IVG à un simple acte chirurgical.. On (la Société est passée du tout ou rien)...
C'est aussi peut-être pourquoi l'on souffre autant quand on doit faire ce choix.
Ce choix, j'ai du le faire aussi, 2 fois, environ 15 ans d'écart. A chaque fois, une épreuve très difficile, qui reste marquée. Mais le temps qui passe nous éloigne peu à peu de la douleur (mais tu dois consulter pour te faire aider).
Par contre, rien ni personne ne t'empechera dans un petit coin de ta tete de te dire, tiens, là, "il" aurait tel âge... mais plus avec "nostalgie" que douleur.
J'espère seulement que tu n'en tiendras pas rigueur à ton homme, car la 2eme fois ma souffrance a généré une grande rancune envers lui (même si 2 ans + tard, nous avons eu un autre enfant)...
Je te soutiens par la pensée, courage, ta famille a besoin de toi et tu restes une personne pleine de qualités même si on se juge parfois mal de passer par là...
Amitiés de Mi.

[decibella]

J'ai aussi avorté, mais je l'ai très bien vécu, ce que j'ai mal vécu c'est toute l'angoisse d'être enceinte et de ne pas savoir si l'avortement pourrait se faire à temps. Enfin bref, ce qui m'intéresse c'est plutôt de vous dire ce qui va suivre.

En France, l'avortement est légal jusque trois mois et ce n'est pas un hasard : à cet âge, l'embryon devient foetus.
Avant 12 semaines, on ne peut pas dire que nous portons un être vivant tel que nous l'entendons: un être vivant ressent la douleur physique et a conscience de son environnement. Pour cela, le cerveau doit avoir fait pas mal de chemin et avant ces 12 semaines, ce chemin n'a pas été fait.

Vous allez peut-être trouver ça hyper trash ce que je dis mais c'est la vérité. Le but c'est que vous ne culpabilisiez pas en + pour ça, c'est tout.
Nous sommes dans un pays qui au niveau éthique est plutôt sévère (et tant mieux je trouve, en tout cas pour l'avortement) et c'est pour cela que cela a été pris en compte.

Peut-être étiez-vous déjà au courant de tout ça mais sait-on jamais.
Je sais bien que votre mal-être est plutôt lié à la décision qui a été prise d'autant plus si vous vouliez profondément cet enfant.
Les "et si..." font toujours très mal.
Chaque personne a vécu quelque-chose de différent, en tout cas, je vous souhaite tout plein de courage pour réussir à vous sentir mieux et n'oubliez pas que nous sommes là pour vous écouter

[Fraesia]

Bonjour Lutinati,

Je n'ai pas subi d'IVG mais une ITG (thérapeutique, embryon diagnostiqué trisomique suite à la première écho).

C'était il y a un an 1/2.

Nous voulions un 2ème enfant mais je n'étais pas prête, notre première ayant tellement pris de mon énergie pendant ces 2 premières années de vie, je voulais un peu de temps pour profiter d'une vie "d'adulte" et être sûre que petit 2ème serait autant voulu que la 1ère. Mais il y a eu erreur de contraception, grossesse... questions... non, je ne serai pas capable de le faire partir maintenant qu'il est là... s'il est là c'est qu'il voulait venir... donc acceptation, presque joie ('mais inquiète) malgré la fatigue... et puis 1ère écho... longue... longue... j'arrive pas à le voir dans le bon sens, il veut pas se retourner... elle le "secouait", le poussait avec son "machin truc"... allez vous promener, çà va p ê le faire se retourner... jusque là, pas d'angoisse, il est juste pas disposer à montrer sa nuque...

Et puis revenez demain matin, je ne peux pas mesurer sa nuque...

Le lendemain matin avant le boulot, elle y arrive, clarté nucale à 2,8, probabilité qu'il soit trisomique 1/18... énorme, me propose la biopsie du trophoblaste (l'amniosynthèse mais sur embryon), j'accepte, il faut savoir... je passe sur la biopsie, pas un bon moment du tout.

Je te fais un roman, (sorry !) mais pour te dire que tous ces moments sont encore bien là...

J'admets pas mes erreurs dans cette histoire, non/oui je veux un 2ème enfant, oubli de contraception, alcools (mariage d'un proche dans les tous premiers jours de sa vie) et cigarettes dans les 3 premières semaines de sa petite vie...

Il est resté flou, cet enfant... c'était une fille, je sais lire, même à l'envers, le papier de la gynéco où sont inscrits "XX 21"... mais on avait dit que l'on ne demanderait pas, qu'on ne lui donnerait pas plus d'identité que ce début de vie loupé... Pourtant elle existe... mon erreur... je n'y suis peut être pour rien, dans sa trisomie (à part mon âge, 35 à l'époque), mais la culpabilité de ne pas avoir tout fait pour elle... de ne pas l'avoir voulu... de ne pas lui avoir réservée une bonne place...

Je lui ai demandée pardon, et faudrait que je me pardonne ces errances là aussi...

Je te raconte tout çà en espérant que tu y trouves quelques points communs de ressenti... Et que tu nous parles des tiens...

Entre autre, tu sais, la raison (celle qui nous dit qu'il FAUT avorter) n'est pas tout, il y a le désir qu'on se cache d'avoir un enfant - ils représentent tellement pour nous, même inconsciemment - qu'on peut accepter comme tel... avant de pouvoir en arriver au deuil...

Bises à toi, j'espère que tu trouves un peu de réconfort ici ?

[lutinati]

Je suis tres tres bouleversee de lire vos temoignages
J aimerais vous repondre une par une
c est pourquoi je le ferais ce soir a tete reposee car j ai tellement a dire
je vous raconterais lon histoire... pas banale du tout
et du travail que je fais sur moi mm car j ai deux petits bout(5 et 2 ans)
je vx m en sortir je deplore juste mon etat qui me joue des tours
un jour j ouvre les yeux de maniere positive et le lendemain les idees noires m envahissent
a ce soir
merci

[celia]

Bonjour Lutinati,

Ce que tu décris ne m'est pas étranger . Ma soeur a dû avorter, car le bébé était en danger, et la grossesse déjà bien avancée .
Celà a été une épreuve pour elle, et j'ai fait de mon mieux pour la soutenir .
Pour ma part, pour ma 2 ème grossesse, il était question que je fasse une IVG, car mon mari est porteur d'une maladie orpheline . Notre fils aîné était très atteint, il a subi plusieurs opérations au niveau du visage . Mon mari souhaitait plûtôt que l'on ne garde pas la 2 ème, mais l'idée même que cet enfant ne vive plus m'attristait beaucoup, je pleurais tout le temps . A la fin, mon mari m'a dit qu'il me laissait prendre la décision, et nous l'avons gardé . Elle est beaucoup moins atteinte que mon fils Aussi, je comprends très bien ta grande douleur, à la pensée que cet enfant aurait peu exister . Essaies, si tu le peux de te dire
que vous avez pris cette décision en connaissance de cause, je sais bien que celà n'est pas facile .

A bientôt .

[lutinati]

je ne vous oublie pas
je suis si fatiguee ces jours ci

[Perséphone]

bonjour Lutinati!
je comprends que tu sois fatiguée, c'est normal, la dépression fatigue beaucoup!
repose toi et prends soin de toi!
gros bisous!

[alésia]

prends ton temps on est là.

[Colombine]

Bonsoir,

Je voudrais apporter mon témoignage aux vôtre car je pense qu'il est assez différent de la plupart que j'ai lu . Comme decibella, j'ai très bien vécu mon IVG car c'était pour moi la seule solution . C'est encore assez récent, ça date d'octobre ou novembre 2013 (ce n'était pas une épreuve traumatisante comme vous avez pu le remarquer, je ne me souviens même plus de la date) . Je suis tombée enceinte au bout de 6 mois de relation avec mon petit ami, j'avais alors 18 ans (j'en ai actuellement 19) . Il faut savoir que je ne veux pas d'enfant depuis plusieurs années déjà . Je n'en veux pas car je n'ai moi même pas envie d'exister, je ne veux donc pas faire connaître cette souffrance à mes propres enfants . Surtout en sachant que la dépression est parfois héréditaire (comme sans doute dans mon cas car ma mère est dépressive depuis qu'elle a mon âge). Quand j'ai senti que j'étais enceinte, ma décision fut tout de suite prise . Avant même de faire le test je savais que le résultat serait positif, je le sentais en moi comme une maladie qui me pompait toute ma vie . Il faut savoir aussi que je suis hypersomniaque, ça a donc empiré mon état; je ne sortais plus, n'aller même plus en cours car trop fatiguée. Je n'avais plus aucune force.
La décision fut donc facile car plutôt mourir que d'avoir des enfants . À l'heure actuelle, je ne regrette rien car je me dis que ce bébé qui ne verra jamais le jour ne connaîtra jamais toute la souffrance et la misère du monde. Il est déjà dans un monde meilleur que le notre. Et surtout, je n'aurai jamais pu lui offrir tout le bonheur qu'il mérite en sachant que je ne faisais même pas d'étude, ni avait de travail ni même de toit à lui donner . Pour moi, j'ai pris la bonne décision !

Je ne sais pas si ce que je dis réconfortera qui que ce soit, mes propos pourraient même choquer quelques uns . Je vous parle de cet expérience juste pour vous montrer que l'avortement n'est pas toujours une expérience traumatisante . D'ailleurs, je remercie la France d'autoriser l'avortement car sinon je serais encore plus malheureuse que je ne le suis et mon bébé aussi !

[Fraesia]

Bonsoir

Perso pas de jugement suite à ton choix.
Il est on ne peux plus respectable. Que dire. Moi j'ai une fille, et l'angoisse que je porte tous les jours de lui refiler toute ma M.... est bien dure à porter. J'ai aucune envie de lui dire que la vie est une tartine de M...., pourtant chaque jour j'ai envie de me dire qu'on est pas obligé de s'infliger çà ! Qu'on a le droit de dormir pour toujours.
Ceci dit, la vie c'est pas un chemin de roses, mais même si ce que je sais faire c'est juste survivre, de bancal et de travers mais survivre, parfois la douleur s'estompe et même j'ai eu de vrai moments de plénitude...
Pour moi la douleur est une chose à gérer. Mal le plus souvent, seule et isolée. Pour l'instant je tiens. Que dire, on vit comme on peut. J'avais dit à mon ex qu'un enfant çà me faisait peur.
Purée ce que j'ai ressenti à sa naissance... un pouvoir et une capacité à donner immense... aujourd'hui c'est plus compliqué, elle a 9 ans, son père et moi sommes séparés. Je me dis que même si la tendresse peut encore exister, aujourd'hui je ne peux plus m'épuiser à la faire vivre au pays des bisounours. La vie est ce qu'elle est, la douleur du monde rencontre très souvent notre impuissance, mais si une ballade dans un parc ou un sourire vaut la peine alors pourquoi pas être juste ce qu'on est...
Pour moi il n'y a pas de retour arrière possible... alors même si je culpabilise souvent de me dire que l'enfant qu'elle est c'est moi (et mon ex) qui l'avont fait (quand je m'agace de voir que j'en - pardon, qu' " on" , j'ai tellement de mal à intégrer le fait que je ne suis pas seule responsable dans ces choix !!! - ai fait une enfant presque pourrie-gâtée !! ) et ben je me dis aussi que c'est de la vie, cette enfant. Alors M...., elle est loin d'être parfaite - eh eh, comme tout le monde ! - mais c'est de la vie et la vie c'est quelque chose...

Juste mes pensées à moi, ni douces ni qui se veulent dures, on fait ce qu'on peut, faut se le rappeler tous les jours et arrêter de s'auto torturer...

[Colombine]

La vie est ce qu'elle est, la douleur du monde rencontre très souvent notre impuissance, mais si une ballade dans un parc ou un sourire vaut la peine alors pourquoi pas être juste ce qu'on est...

Malheureusement je n'arrive pas à penser comme cela . Dans ma vision des choses : le mal subit ne vaut pas le bonheur vécu . Ni un sourire, ni une ballade dans un parc ne rattrape toute la souffrance que je vis et que tous les autres vivent . J'aimerais me dire que la vie vaut la peine d'être vécu, je suis sûre que je me sentirais plus heureuse si je pensais comme ça ! Mais je n'arrive pas à croire en cette idée, je n'arrive pas à m'en convaincre moi même (pour l'instant j'espère) . La vie ne vaut pas la peine d'être vécu . Car j'aurai préféré ne jamais vivre du tout, quitte à faire une croix sur tout le bonheur que j'ai ressenti dans ma vie et que je pourrais ressentir à l'avenir . Car ma peine est bien plus grande que mon bonheur . Et s'il n'y a qu'une minuscule chance que mes enfants ressentent ce que je ressens, comme ma mère l'a ressenti auparavant, alors je préfère leur éviter cette chance. Car sans existence, il n'y a rien à regretter, aucun problème à se soucier, ils seront en paix pour l'éternité .
J'aimerais un jour changer ma façon de penser, mais pour l'instant je n'y arrive pas et plus j'avance, plus je me demande si un jour cela changera ...