Quand vous quittez, que se passe-t-il dans vos têtes ?

[elvira]

Merci Iris !

[elvira]

Bon bah voilà, j'ai craqué... Je l'ai appelé durant le week-end... J'avais laissé un message car il n'était pas là mais il m'a rappelée. On a parlé pendant un long moment mais pas de nous deux. ça m'a fait plaisir, très, que l'on papotte. Mais c'est dur, très dur de ne plus le voir, le serrer dans mes bras... Comme quoi, ce qui se passe dans nos têtes, à nous amoureuses d'hommes souffrant de dépression, est compliqué aussi, très compliqué dans les moments où ils se replient.

[eternalsunshine]

Pareil que toi Elvira! Mon "copain" a repris contact avec moi par chat (il ne se connecte que pour me parler) ca faisait plus d'une semaine qu'il n'y était pas aller. Ce fut laborieux mais on a parlé de tout et de rien et ça fait plaisir... Mais quelle douleur de ne pas en avoir "plus". Il a repris contact de lui-même. Donc je préfère ne pas brusquer les choses en lui demandant quand est ce qu'on se voit. Si il a envie de revenir il reviendra, sinon... il faudra que j'essaye d'oublier... J'ai encore assez de force pour attendre un peu.
En tout cas, je suis contente que ce se soit bien passé entre lui et toi! Si il t'a rappelé et surtout que ça t'ait fait du bien c'est super! Ca veut dire qu'il tient encore un peu à toi. Il t'a laissé des indices concernant une eventuelle retrouvaille?

[elvira]

Non il ne m'a pas laissé le moinde indice. Il m'a juste rappelée et comme j'étais déjà en ligne au téléphone, il m'a laissé un message où il me disait que je pouvais le rappeler. Mais je n'avais pas vu son message mais c'est qui m'a rappelée une deuxième fois. Je me raccroche à de maigres faits... Au téléphone, on a parlé de nos boulots. Et à un moment, il m'a glissé qu'il n'avait pas répondu à un mail que je lui avais envoyé deux semaines plus tôt, parce qu'il n'avait pas su quoi répondre alors que je ne lui posais aucune question dans ce message. Cela m'a fait du bien et plaisir de l'entendre, c'est sûr, mais ça reste dur de ne plus être en contact régulièrement et de ne plus se voir. Il me manque terriblement. J'ai encore espoir mais je ne sais pas si je dois encore en avoir. Et toi, est-ce qu'il t'a laissé des indices ton amoureux ? Qu'est ce que c'est dur cette situation ! Mon moral est très fluctuant et ce soir, c'est pas la joie... Merci pour ton message Eternelsunshine et courage !!!

[Nyarlathotep]

Bonsoir Elvira.

As-tu exprimé concrètement à ton ami ce que tu attendais de lui ? Peut-être est-il aussi désorienté que toi ?

En lui disant ce que tu souhaites, dans le pire des cas tu auras une réponse désagréable mais au moins tu seras fixée et pourra aller vers autre chose. Et dans le meilleur des cas, vous aurez peut-être des bases plus stables si vous vous parlez à cœur ouvert.

Bonne soirée !

[elvira]

Bonsoir Nyarlathotep !
Notre histoire a six ans et est faite de multiple ruptures et de multiple retrouvailles... Et cette fois, je crois que son repli est dû à une pression que je lui ai mise sans le vouloir. J'allais pas bien en janvier et je lui ai dit que j'avais besoin qu'il soit présent, que j'avais peur qu'il me quitte de nouveau. Mais lui, n'allait pas bien non plus à ce moment là. Il devait faire face à d'autres grosses pressions et pour quelqu'un de dépressif, je pense que cela a été difficile, qu'il s'est dit qu'il n'était pas capable de gérer mes problèmes en plus des siens. Pour avoir lu de nombreuses discussions sur ce forum, je sais que cela peut être le cas pour les personnes qui souffrent de ce mal. Alors que six mois plus tôt, il me disait que j'étais importante à ses yeux, à un moment où moi, j'ai failli franchir le pas de rompre. Il m'a dit des choses qu'il ne m'avait jamais dites. Et les mois qui ont suivi ont montré qu'il était sincère. Il m'a dit par le passé qu'il était instable et j'ai bien eu l'occasion de m'en rendre compte. Quand il m'a de nouveau dit qu'il fallait qu'on se quitte, j'ai clairement exprimé mes désirs, mon amour mais dans ces cas là, je le sens fermé, c'est comme s'il ne m'entendait pas et il ne peut rien dire d'autres que les arguments qu'il m'a déjà avancé plusieurs fois, avant de revenir vers moi plusieurs fois aussi. Quand on s'est eu au téléphone il y a quelques jours, je n'ai pas exprimé ce que je voulais. Je ne vais pas le faire indéfiniment et je n'aime pas l'idée de la fille qui s'accroche en implorant. Merci de m'aider à faire en sorte que je me pose les bonnes questions, en tous les cas. L'avis des gens qui viennent sur ce forum compte énormément pour moi en ces temps difficiles.

[Nyarlathotep]

Je ne voudrais surtout pas te donner un conseil à la légère !

Je vis depuis plus de neuf ans une histoire très amoureuse, certes corrompue par la dépression et des addictions diverses (alcool, travail, médocs), mais notre couple reste solide. Cela dit rien n'est jamais définitif mais je suis très optimiste.

Il m'est arrivé d'envisager de quitter ma compagne parce que je pensais qu'elle me négligeait pour son travail ou simplement parce que je pensais qu'elle ne se rendait pas compte que je sombrais dans la dépression et que je voulais changer de vie. Après m'être posé la bonne question, à savoir "Est-ce que je veux vivre ma vie avec elle ?" et après y avoir répondu "Oui", je suis "revenu en rampant", après m'être comporté comme un con (un jour je te quitte, un jour je te quitte pas, et entre deux je me défonce à l'alcool, tu vois le genre...).

C'était il y a quelques années et je ne regrette que d'avoir été aussi nuisible pour elle alors que j'aurais dû chercher dès le départ ce qui n'allait pas et tenter de lui exprimer sans détour. Depuis, nous n'essayons pas d'avoir le dessus l'un sur l'autre quand il y a un conflit (de moins en moins de conflits avec le temps et les problèmes d'addictions qui s'estompent), nous tentons d'en discuter et de trouver des solutions. Plusieurs fois j'ai mis ma fierté dans un mouchoir de poche et je crois qu'elle a fait pareil.

Quand ça va vraiment mal, on a tous tendance à manifester notre mécontentement ou notre colère en nous prostrant et on imagine inconsciemment que l'autre peut lire dans nos pensées, ce qui n'est pas le cas. C'est pour ça qu'il vaut mieux toujours dire les choses (après les avoir réfléchies bien sûr).

Bien entendu je ne parle que de mon expérience et chacun(e) vit une histoire différente. Je ne veux donc pas te donner un remède miracle, cela dit, peut-être devrais-tu par exemple écrire tout ce que tu ressens pour lui sur un papier, puis faire le tri pour lui dire ensuite l'essentiel.

Si il souffre, ce qui semble être le cas, encourage-le à te parler sans complexe, surtout si vous vous connaissez depuis six ans.

En revanche, je n'ai pas d'exemple personnel de rupture définitive depuis un bon moment, alors je ne sais pas quoi te dire si votre relation en arrive là, mais par bon sens, si les ponts sont définitivement rompus, alors pense avant tout à ton bien-être. C'est le plus important !

Je te souhaite une très belle nuit.

[tite-juju]

Bonsoir,
De mon point de vue, qui n'est pas très objectif ces temps ci puisque je remets sans cesse en question notre relation et serait prête par moment à le quitter alors que le lendemain je l'aime plus que tout, je peux te dire ce que je ressent de mon côté.
J'aimerai lui dire tout haut ce que je ressent, tant mes ressentis négatifs que positifs, mais je n'y arrive pas, en face j'ai un mur, il ne parle pas beaucoup de lui.
Il se plaint beaucoup, il a toujours un petit bobo, et moi je me bats de mon côté pour rester "heureuse", du coup je considère qu'il se fiche de moi, il ne voit pas que je suis en bataille constante, il ne voit pas que je suis mal, il ne voit rien, il ne m'aide pas alors. Et je subis sa mauvaise humeur, oui parce qu'il a le droit de l'être par moment mais j'arrive pas à l'aider. Alors je réfléchi, je me dis que je pourrai mieux avancer, mieux m'en sortir avec un autre homme ou seule, et mes pensées vont loin , très loin. Et lui, lui ne sait rien... Il ne se doute de rien. Alors un jour, comme il y a un an et comme il y a 2 ans, je décide de le quitter, pour avancer dans ma vie, et lui tombe des nues car il ne savait pas ce que je pensais. C'est souvent ça une personne déprimée, je pense, elle se fait son appréciation du monde de son côté sans en parler..

[elvira]

Merci encore Nyalathotep et à toi aussi Tite-Juju, je viens de découvrir et de lire vos messages. Il va falloir que je les relise à tête reposée et que j'y réfléchisse avant de commenter. Mais là, je dois aller dormir car demain va être dur... En tous les cas, bonne nuit, et vraiment vous dire merci de me faire partager vos expériences respectives qui, je suis sûre, sont riches d'enseignements.

[elvira]

@ Nyarlathotep, bonsoir ! Je reviens plus longuement sur ce que tu as pris la peine de m'écrire hier et je t'en remercie encore. C'est sûr qu'à la base il y a un problème de communication entre nous deux. J'ai du mal à dire ce que j'ai sur le coeur dans tous les domaines de ma vie, je ne suis pas très causante comme on dit... Mais c'est encore plus vrai avec lui parce que c'est difficile de savoir à quel moment il peut ou pas parler, s'il peut ou pas... C'est plus facile de parler quand il va bien que quand c'est le contraire et malheureusement quand ça va bien, on ne parle pas des problèmes de fond, du coup... En fait, on le fait la plupart du temps quand on se retrouve après les ruptures. Tu as raison, écrire est une bon moyen et je l'ai déjà fait à de nombreuses reprises, et moi, cela me permet de vraiment poser les choses et de les mesurer. Il m'a dit que je lui avait écrit des choses admirables. Seulement, je crois que quand il ne va pas bien et qu'il provoque la rupture, il se dit que de toute façon, c'est mieux pour moi, que c'est pour mon bien. Peut-être qu'effectivement, je devrais lâcher, renoncer, mais c'est dur d'abandonner l'amour. Peut-être qu'il a raison, c'est peut-être mieux pour moi sur le long terme... Faut que je fasse murir tout ça ou mieux, que je laisse reposer tout ça. Et on verra ce que la vie nous réserve... Merci pour ton aide en tous les cas.

@ Tite-Juju, bonsoir à toi aussi ! Ou bonjour parce qu'à l'heure qu'il est, tu dors peut-être. Merci à toi aussi, pour ton message. Tu penses qu'une personne déprimée se fait son appréciation du monde de son côté, sans en parler. Je le pense aussi. C'est en tous les cas ce que je ressens chez mon homme. En tous les cas, l'appréciation de son monde. Et moi, je n'arrive pas à faire en sorte qu'il souvre davantage à moi. J'en suis vraiment responsable, je n'arrive pas à l'aider à ce niveau là. Parce qu'il y a de la pudeur chez moi, je ne veux pas être trop intrusive. Que je me dis que s'il ne me parle pas de ce qu'il ressent, c'est qu'il ne le souhaite pas. Alors que c'est sans doute qu'il n'y parvient pas. Ce n'est pas facile de mesurer ces choses là, et du coup, j'ai tendance à me renfermer, à ne pas savoir me situer, et il doit le percevoir. Je souhaite vraiment que les choses s'arrangent pour toi. Je crois vraiment que Nyarlathotep a raison : le dialogue est une clé !

[tite-juju]

Coucou Elvira,
C'est sur que le dialogue est la clé! Faut-il encore trouvé les mots, les moments, pour parler! Combien de fois je me dis, il faut que je lui dise ce que je vis, ce que je ressent, lorsque je suis sur le point de le faire, je m'arrête, je ne sais pas pourquoi mais je n'y arrive pas, il faut qu'il y ait une "presque rupture" ou une petite dispute, pour que tout sorte! C'est dommage, mais c'est vrai que je connais personnellement beaucoup de personnes comme moi, dépressive qui agissent pareil.. Je ne sais pas lorsque l'on est la personne en face ce qu'il faut faire ou ne pas faire, j'ai eu les deux, un conjoint qui était toujours derrière moi , à me parler , me demander comment ça allait et je me suis perdue, je parlait tellement que je ne m'écoutais pas en fait, et là j'ai un homme qui est ouvert à mes paroles mais ne me demande rien, n'engage pas la converstion, est "presque" froid par moment et ça va quand même. Il faut que ça sorte un coup de temps en temps.
je ne pense pas, même si je ne le connais pas, qu'il ne veux pas te parler mais comme tu dis , je pense qu'il n'y arrive pas.
As-tu déjà pensé à une thérapie de couple? Je te dis ça car moi j'y ai pensé quelques fois, seulement une séance par mois, juste pour définir un moment dans le temps où l'on sait que l'on pourra sortir ces choses qui nous sont difficiles à dire. Un lieu neutre, avec une personne neutre qui aide à la communication.

[decibella]

Je vous renvoie à ce post elvira et tite-juju, s'il peut vous aider, j'en serais heureuse viewtopic.php?t=19128

[tite-juju]

Coucou
Merci, je lirai ceci quand j'aurai passé une nuit de sommeil et je te redis!
Merci beaucoup!

[elvira]

Bonsoir Tite-Juju,
En relisant ton post, je me dis que je suis comme ton compagnon, ouverte à la discussion, à l'écouter, mais je n'ouvre pas le dialogue ou mal... Je n'ai jamais pensé à la thérapie de couple mais de tute façon, c'est trop tard, puisqu'il m'a quittée...
Il m'a redit au téléphone que c'était pour mon bien. Il ne doit pas imaginer le mal que cela me fait de ne plus le voir.
Decibella, je suis allée voir le topic que tu nous as suggéré. Merci à toi, mais je n'ai plus l'occasion de mettre à profit tous ces conseils... Je vais pas être bavarde ce soir...

[tite-juju]

Bonsoir Elvira,
Comme je suis vraiment désolée pour toi
Courage courage, et réfléchi bien à : est ce qu'il ne serai pas le moment pour toi que ce soit la dernière fois... ?
Il ne peux pas te faire souffrir ainsi indéfiniment, la dépression n'excuse pas tout tu sais.
Je pense bien à toi.

[eternalsunshine]

Oh Elvira Je suis désolée...

Il te faudra du temps, mais je pense que tu te rendras compte que c'est sûrement mieux pour toi. Bon courage vraiment....

[elvira]

Bonsoir les filles,
Pour l'instant, je ne parviens pas à renoncer mais j'ai décidé de ne pas le rappeler comme j'ai pu le faire ces derniers temps (deux fois).

[eternalsunshine]

Pareil je ne parviens pas à renoncer... Il ne m'a jamais dit que c'était fini, j ai des affaires chez lui, ses clés et vice versa.... Mais au fur et à mesure des jours l'espace se creuse entre nous, je ne parviens pas à savoir si il faut le laisser revenir ou donner un coup de poing sur la table. Je suis très bonne en silence radio mais là j'avoue je craque.... Ne pas savoir me rend malheureuse.... Mais je ne voudrais pas lui mettre la pression et qu'il se précipite de me quitter.... Je crois que de cette façon je garde un peu d'espoir (des illusions?) ce qui est mal vu que je souffre....

Je ne sais vraiment plus quoi faire.

[tite-juju]

Bonjour à vous deux,
Ce que je retiens dans ce que vous écrivez les deux, c'est que vous avez l'air de vous sacrifier afin de ne lui faire aucun mal possible, et cela au péril de votre propre état moral à vous. Vous l'aimez c'est sur, mais être un peu égoïste et se préserver du risque de dépression est vraiment important. Pensez plus à vous, à ce que vous pensez être bien pour vous, si toi eternalsunshine tu penses que de garder ses affaires, entretenir une "illusion" c'est mieux pour toi, mieux pour ton bien être, tant mieux, mais réfléchi bien et fais ce qui est bien POUR TOI et non en fonction de lui, de ce qui pourrait être bien POUR lui.
Courage les filles.

[easy10]

Bonjour Elvira,

Je me reconnais un peu dans ton homme. Je suis actuellement avec une personne adorable depuis peu qui a mis du temps pour m'approcher car je voulais rester seule.
Je l'ai repoussé tant que j'ai pu en lui disant qu'il ne savait pas la galère que cétait car je sais comment je suis et pire depuis une mauvaise histoire. Je ne sais pas ce que je veux , je ne veux pas de pression et encore moins m'engager, c'est au jour le jour tout simplement parce qu'on est perdu et culpabilise de ne pouvoir lui apporter, meme si pour lui ça lui va la seule chose qui compte c que je sois là.
Mais "nous" on ne le voit pas pareil et c'est mal vécu.
Quand on est en pèriode down , on a envie de rien rien nous fait plaisir meme pas sa présence limita ça dérange, on veut etre seul. Le problème c'est que ça se produit assez souvent donc pas évident pour l'autre non plus, donc on s'en veut et ça nous fait un poid de plus dans la culpabilité, on s'en veut de pas y arriver. Il y a aussi la pensée qu'on est insupportable et que l'autre va nous lacher, alors peut etre qu'on prend les devants pour avoir moins mal car la moindre des choses nous fait perdre pieds.
Je peux te dire aussi que c'est pas parce que nous prenons la décision qu'on ne souffre pas.
Je sais pas si tu comprends ce que je veux te dire. En gros on veut pas faire mal à l'autre et on essaie de se protéger aussi car on arrive pas a etre stable dans nos choix.
Si c fini , ne prends plus un dépressif