Hello,
Voilà mon histoire :
Je suis sujet aux attaques de panique depuis 5 ou 6 ans.
La première a fait suite à une sorte de saut du coeur après un trop gros effort. J'avais 35 ans.
Depuis ce jour là, certaines sensations qui avant pouvaient être perçues comme normales (chaleur, petit stress, etc.) sont capables de déclencher une attaque.
J'en fais assez peu au regard de certaines personnes, mais elles sont très violentes et vraiment épuisantes.
Les premiers mois, je ne savais absolument pas ce que j'avais. Même mon médecin n'a pas été en mesure de m'expliquer qu'il s'agissait "simplement" de crises d'angoisse. A force de recherches, j'ai fini par apprendre de quoi je souffrais et finalement elles ont disparues pendants 2 ans avant de revenir sans prévenir suite à une petite inquiétude de santé.
J'ai un terrain anxieux depuis très jeune mais je gérais toujours cette anxiété en imaginant que c'était un état normal. Je pense que les attaques de panique, les troubles panique, ciblent en particulier les personnes anxieuses de nature.
Nous sommes sans doute trop attentifs à notre environnement et à ce qu'il se passe en nous. Les sensations du corps finissent par nous dépasser et on parvient finalement à en avoir peur. C'est un cercle vicieux...
En ce qui me concerne, les périodes de plus forte anxiété sont propices à me déclencher des attaques plus facilement.
Chez moi, elles n'arrivent que le soir, jamais en journée.
Ma cervelle a totalement intégré avec le temps et les traumatismes successifs des crises, que le soir était "dangereux".
J'ai fait un très puissant épisode de crises sur 3 semaines en novembre dernier. Elles me prenaient à 22h, s'enchainaient toutes les 20mn, jusqu'à ce que je tombe épuisé vers 4h du matin. Une bonne quinzaine de crises à la suite dans la même nuit, en somme...
Tous les symptômes les plus insupportables y passent, jusqu'au vomissements. Heureusement, avec le temps, j'ai appris à ne plus hyperventiler, ce qui me fait éviter deux ou trois symptômes désagréables comme la tétanie.
Cet épisode m'a mené à faire de la déréalisation. Un état psychologique terrifiant où je ne reconnaissais plus le Monde dans lequel je vivais, où tout me semblait étranger alors que j'avais bien conscience de tout. Un sentiment d'insécurité total, même au fond de mon lit.
Cet état de déréalisation inter-crises a duré 3 ou 4 semaines avant de se résorber très doucement les mois suivants avec l'arrêt des crises. Les anxiolytiques m'ont aidés !
Plus de crises depuis décembre 2020 donc jusqu'à il y a deux semaines où j'en ai fait une assez forte un vendredi soir.
Les bonnes vieilles sensations qu'on fini par connaitre par coeur se sont rappelées à moi. Bouffées de chaleur, nausées, frissons, tremblements, tachycardie, asthénie, puissantes sensations de malaise, etc. jusqu'à 4h du matin encore une fois où je fini par tomber à genoux d'épuisement physique et nerveux.
J'ai décidé de contacter un psychiatre car je suis fatigué de ça et je sens qu'avec le temps, je perds un peu confiance et le goût de la joie de vivre comme avant.
Ces crises nous guettent et nous tournent autour comme un fauve prêt à nous sauter dessus à tout moment.
J'ai commencé un traitement à la Venlafaxine il y a tout juste une semaine.
La première prise a été très très dure ! On ne m'avait pas prévenu que les effets secondaires étaient les premiers à se faire sentir et bien forts !
J'avais l'impression d'avoir pris de la drogue ! Niveau d'anxiété remonté au max, vertiges, vision floue, tremblements, proprioception totalement déréglée, etc.
Bref, j'étais prêt à renoncer puis on m'a expliqué que ces effets allaient rapidement disparaitre. J'ai insisté et c'est vrai. Au fil des jours, ces puissants effets secondaires ont fini par se calmer.
J'en suis à 7 jours de traitement, je me sens quand même fatigué, mou, mais ça a l'avantage de ne pas faire monter d'anxiété.
Parfois dans la journée je me sens un peu "hypnotisé", mais ça va.
Bref, ce traitement, je le prends comme une béquille pour essayer déjà de tasser le terrain anxieux. Ensuite, j'aimerais changer quelques petites choses dans ma vie. Sans doute faire un peu de sport, reprendre quelques petites choses en mains, faire un peu plus confiance à la vie, à mon corps, en prendre un peu plus soin et me dire que non, à 40 ans on n'est pas encore foutu !

Heureusement que ma compagne est là. Elle sort tout juste d'un traitement à la Venlafaxine également pour un petit passage dépressif lié à un travail beaucoup trop prenant.
Ce traitement a super bien fonctionné sur elle ! J'ai bon espoir que ça m'aide aussi...
Courage à toutes celles et ceux qui sont en proie aux attaques de panique, c'est un enfer à vivre, mais cet enfer, c'est juste nous qui nous le faisons vivre.