Bore-out et dépression

[Cactus92]

Bonjour,
Je recherche des témoignages de gens qui pensent avoir fait (ou qui font) une dépression à cause d'un bore-out (épuisement au travail du à l'ennui ou la perte de motivation). En effet, je vis une dépression handicapante depuis 2 ans dont les causes me sont très obscures ; j'ai d'abord cru qu'il s'agissait d'un problème dans mon couple mais, après avoir envisagé une séparation avec ma compagne, mes problèmes ont partiellement continué. En effet je continue à avoir du mal à aller travailler le matin. En pratique j'ai souvent des céphalées fortes et un tonus très faible, une très faible motivation à aller travailler et un moral à -10. Tout cela est malgré tout très fluctuant, et heureusement il y a des instants dans la semaine ou dans les journées où je suis mieux (en général le soir). A noter que les WE ne sont pas épargnés, parfois c'est OK, parfois pas du tout.

Je pense qu'il s'agit d'un bore out car je m'ennuie au boulot et j'ai le sentiment de ne plus être vraiment à ma place (en tout cas ce n'est pas un burn out car je n'ai pas une grande quantité de travail et peu de stress en ce moment). Je travaille dans un bureau mais je sens que j'ai des envies de bouger, de faire des tâches concrètes. J'ai essayé de changer de boulot mais il n'y a rien vraiment qui me motive et je n'ai pas trop la force de recommencer quelque part par peur de retrouver les mêmes problèmes si mon diagnostic n'est pas le bon. De plus, les procédures de recrutement sont de nos jours longues et laborieuses (dans mon domaine en tout cas) ce qui me freine dans mes démarches. Au final, je me sens un peu piégé et dans une impasse.

Pouvez-vous me dire, pour ceux qui ont vécu la même situation, comment vous en êtes vous sortis ? En changeant de travail, en prenant un mi-temps thérapeutique, un bilan de compétence, un congé sabbatique, du télétravail, etc. ?

Merci pour votre aide !

[Miet]

J'ai déplacé ton sujet ici.

[lodiz]

je n'ai pas fait de dépression due à un bore out mais j'avoue que ces derniers temps au boulot le manque de travail et de défi a eu tendance a faire remonter ma vieille dépression/anxiété qui était plutôt sous contrôle (à la base plus d'une cause trop de travail et de pression il y a 20 ans).

la question est toujours:
- cette situation va-t-elle perdurer dans ton job jusque la pension ? En périoode de changement il 'nest aps rare qu'on se retrouve dans un placard doré le temps que les choses se calment et se stabilisent chez ton employeur (chez moi, 5 directeurs en 3 ans ont fait des dégâts sur l'organisation).
- changer c'est se mettre de la pression alors qu'on a un job pas trop stressant (même si il l'est trop peu parfois et qu'on se sent parfois largué et presque inutile ce quie st mauvais pour notre image de nous).

c'est une question d'âge, de qualifications par rapport au marché de l'emploi et de salaire aussi, on sait ce qu'on a et certains rêvent d'un boulot avec moins de stress.

[comprenpas]

Je pense etre en plein dedans en ce moment.
J'ai pensé au burnout mais je ne suis pas assailli par le boulot.
Par contre, qu'est ce que je me fais ch... à longueur de journée!

Jour après jour, je sens les symptômes dépressifs revenir à cause de ca. Et pour le boulot ça comprend une démotivation complète, une envie de chialer, une envie d'absentéisme aussi.

Alors j'ai un gamin à nourri donc j'y vais mais je ne sais pas combien de temps,je vais tenir (je vais déjà aller voir un médecin parce que là je ne vais plus tenir longtemps)

En solution (mais faut voir à long terme), je vais probablement attaquer un bilan de compétences pour changer de voie et essayer de réduire mes horaires (je fais 39h, je vais revenir à 35)

[lodiz]

perso je suis passé de 38H à 32H depuis 7 ans au début c'était pour éviter la surcharge mentale après une période plus proche du burn out (et 6 semaines d'arrêt maladie à dormir 16H par jour, mon dernier très gros down en fait), en coupant ma semaine tous les mercredi d'office. Mais maintenant je suis content car franchement j'arriverais bien à faire mon job en bien moins de temps que çà (5, 6 heures vu que je suis une flèche). Le problème ce sont mes jours d'absence pendant ce temps là la boîte continue à tourner et donc je stresse pour le retour du jeudi au boulot. j'ai beaucoup trop peu de boulot MAIS quand il arrive il est quasiment toujours très urgent à traiter et je le fais parfois en dehors de mes heures de bureau depuis chez moi avec mon mail et PC privé ou via mon smarthone (pourri il tourne sous... WIndowsphone encore) de fonction car çà limite mon stress de rgarder et traiter mes mails directement. C'est çà le monde moderne moins de boulot avec les'informatique souvent mais toujours plus urgent de décider, de répondre, il y a toujours quelqu'un en demande urgente derrière un PC entre Los Angeles et melbourne ?.

Bref, on est pas sorti de l'auberge mais comprendre d'où vient le problème est déjà beaucoup de chose. Et hurler au boulot qu'on se sent inutile c'est risquer de se faire muter justment à un endroit où innondé de boulot on risque de couler pour burn out, on connait hélas déjà nos limites (les fonctions libres sont souvent les plus pourries aussi c'est une évidence)

au besoin prend un arrêt maladie, avec la grippe actuelle une absence maladie çà passe plus inaperçu.

[Mathias49]

Je suis un peu dans une situation identique à la tienne Cactus92. Pourtant je l'ai vraiment aimé mon boulot. Pendant 20 ans c'était même une vraie porte de sortie quand ça n'allait pas très bien à la maison. Et j'ai même pendant ma plus grosse phase de dépression il y a un an et demi trouvé des collègues très compatissants qui m'ont beaucoup aidé.
A 45 ans, j'ai en plus la chance de travailler dans la fonction publique avec un public jeune de surcroit mais je pense que j'en ai fait le tour et que je n'arrive plus à trouver du sens à ce que je fais, à me sentir vraiment utile. Si la Fonction Publique parait être la panacée pour certains (mais en restant tout à fait lucide et honnête la sécurité de l'emploi est une vraie chance dans notre monde actuelle) le soucis c'est qu'à la fois quand on perd le sens de ses convictions profondes dans ses missions de service public et qu'en plus on se sent enfermé dans une prison dorée ça devient tout de suite moins drôle.
Il faut dire que la séparation avec mon ex femme il y'a un moins d'un mois rajoute une couche, à "je ne suis pas bien dans ma vie", "quel est le sens de ma vie" ?
Car mon manque de sens professionnel est également un manque de sens tout court...

J'en ai quand même parlé à mon chef, qui veut faire un point avec moi la semaine prochaine après mes vacances. Peut-être que certaines missions vont pouvoir être aménagées, mais je ne me fais pas d'illusion, ce ne sera pas suffisant. Je ne sais vraiment pas ce que j'ai envie de faire de ma vie et c'est la première fois que je ressens l'envie de ne rien faire ! Alors que j'étais le premier à dire que je ne pourrais pas vivre sans travailler.
C'est peut-être la dépression qui parle également et qui donne moins de saveur à tout ce que je fais.

Je pense que je vais commencer un bilan de compétence malgré tout et j'ai aussi entendu parler de l'Ikigaï, une méthode japonaise qui permet de cibler ce pour quoi on est fait. Quelqu'un en a entendu parler ?

En tous cas ça fait pas mal de choses à gérer encore une fois...

[LOUIS67]

Voilà un sujet qui me parle car même si ce n'est pas le facteur principal de ma dépression, je vis aussi un bore-out depuis des années.
Lorsque je n'avais pas d'autres soucis, je m'en accommodais, mais lorsque j'ai eu des problèmes de santé (cardiaques), la vacuité de mon travail m'est apparue comme insurmontable.

J'évolue dans un milieu professionnel bienveillant, suis correctement rémunéré, mais je ne parviens plus à donner de sens à mon métier et cela m'affecte beaucoup ...

[Mathias49]

Je ressens un peu la même chose que toi Louis, mais j'ai décidé de prendre les choses en main car cela fait des mois que ça dure ! Je dois voir mon chef tout à l'heure pour en parler.
Sinon je m'intéresse aussi un outil de développement personnel (même une philosophie) qui vient du Japon et qui s'appelle l'Ikigaï (littéralement ce qui donne du sens à sa vie), je ne sais pas si tu connais ?
Je n'ai pas de réponse pour l'instant mais j'essaie d'avancer !

[LOUIS67]

Merci Mathias, je ne connais pas cet outil japonais, mais je vais me renseigner car je cherche aussi des solutions diverses à mes problèmes

[lodiz]

il est certain qu'un emploi où on se sent inutile n'a qu'un intérêt financier et il ne faut jamais hésiter à regarder si l'herbe ne semble pas plus verte ailleurs quel que soit son statut et sa sécurioté d'emploi (il n'y a pas que le niveau de salaire qui donne des raisons de changer de direction proffessionnelle surtout après 40 ans).

[Yola]

Je bosse dans la fonction publique et j'ai certainement ressenti pendant mes quelques années d'exercice de l'ennui. Puis avec cet ennui, il y a eu cette idée d'avoir fait tout ce chemin pour ne pas en être satisfaite, la dépréciation de soi et les symptômes dépressifs qui se sont aggravés au fil des mois.
À moins de 30 ans, et après plusieurs revirements, je pensais avoir épuisé toutes les options. Et je faisais avec jusqu'à ce qu'on me parle de bore-out.
Il y a le stress d'un nouveau poste qui m'a fait craquer.

Je pense que ne pas avoir un travail stressant ou alors parvenir à se débrouiller au boulot pour bien faire, ça rend la dépression et ses symptômes peu compréhensible pour ceux qui nous entourent.

J'ai jamais parlé de bore out à mes collègues ni même de dépression. Je pensais que parler du stress que procure le boulot légitimerait mes symptômes. Mais non parce que le stress n'est même pas la cause de ma dépression. Et c'est compliqué de s'ouvrir, de parler réellement de tout ce qui ne va pas. J'ai davantage envie qu'on croit que le problème vient du stress que d'un tout qui concerne ma santé mentale.

[cloclo33]

Bonjour à tous,

Moi aussi, le bore out dans toute sa splendeur ....Je m'ennuie à mourir dans mon travail, j'ai cru bien faire de changer de boîte il y a tout juste 1 an; car la proposition a été alléchante!
Mais au final, c'est la cata, ... J'intègre un bureau dans lequel il n'y a pas assez de dossiers à traiter pour deux. Du coup, je ne fais que des petits dossiers, rien d'excitant, rien de gratifiant ... Pour tuer le temps, j'ai toujours des mises à jour des registres à faire, bref de la photocopie !
Bientôt, je vais épuiser mes dossiers à copier, j'aurais vraiment rien à faire ... mon seul espoir; que mes candidatures trouvent échos auprès des recruteurs, je vais quitter cette boîte sinon, je vais être malade.

[lodiz]

Je suis passé d'une période de bore out (une bonne partie de l'année 2019) à 15 jours de boulot forcé, inhabituel pour moi et même un peu débordant durant les 2 dernières semaines de décembre. Content d'avoir été à nouveau utile et nécessaire mais...

J'avoue que finalement et en comparant les 2 mieux vaut un bore out léger (je suis seul dans mon bureau, j'ai accès à internet (et au forum) et à des jeux sur mon smartphone pour tuer le temps, j'ai donc des dérivatifs discrets même si ce n'est guère glorieux. De plus j'ai très peu de contrôle sur mes heures de présence éffective (plus de pointeuse depuis 2 ans, si je m'ennuie trop je file chez moi à 16H00 pile si j'ai l'occasion). Je dois donc m'avouer que l'hyperpression permanente pourrait me couler très vite, changer de boulot me parait donc un risque plus grand que de sombrer suite au bore out finalement (bore out qui peut demain ou dans 10 ans disparaître de lui-même dans mon job sans que je ne fasse rien d'ailleurs). Ceci dit une retraite anticipée ne me déplairait pas mais la loi est ce qu'elle est je ne peux plus partir avant 42 ans de carrière en mai 2035 au lieu des 60 ans possible il y a encore 5 ans en Belgique. On sait ce qu'on a, pas ce qu'on risque à changer parfois... Quel est le pire , le bore out bien payé ou le burn out mal payé au fond il ya du pour et du contre partout. Il faut sans doute essayer de s'organiser pour ne pas trop s'ennuyer et que l'employeur ne se rende pas trop compte de son inutilité (relative sans doute) car on a besoin de son job en général sinon on n' y irait plus

[zhibou]

bonjour, je ne travaille pas, 'AAH) mais je me demande si on ne peut pas souffrir d'un bore out aussi, vu que je ne fais rien et que je m'ennuie beaucoup, ou alors c'est bien spécifique aux personnes qui bossent ?

[lodiz]

C'est certain que l'ennui d'une vie monotone et répétitive n'a rien de bon pour le moral.

si un épuisement non professsionnel est parfois qualifié de burn out bien que ce soit du à sa vie privée,
un ennui permanent pourrait sans doute être qualifié de bore out dans sa vie privée. Le fait d'avoir énormément de temps libre mais ne pas arriver à l'occupper pour des raisons physiques (handicap) ou financières (chômeur qui ne trouve pas ) n'est pas bon pour le moral. Une vie heureuse nécessite de sentir utile à quelque chose ou de vivre des expériences agréables dans son quotidien. Certains pensionnés vivent très mal la fin de leur vie proffessionnelle.

Un bon boulot a 2 avantages anti-déprime: on est payé donc on a pas trop de problèmes financiers mais aussi cela occuppe une partie de nos journées quand le boulot est intéressant et prenant.

Ceci dit il ne faut pas confondre: en dépression on a plus aucune envie donc au fond on ne s'ennuie pas vraiment... on végète, on dort, on souffre,... tandis qu'en bore out on a des envies mais pas la possibilité de les assouvir car on doit faire acte de rpésence au boulot ce qui mène parfois à une dépression où les envies disparaissent...

[Michelle12]

Bonjour
Je reviens sur le forum après 10 ans d absence. J ai assidûment fréquenté ce forum lorsque j' ai été au fond du trou. Mon salon aurait pu témoigner de mes turpitudes mais il a été supprimé à ma demande....
Le déclencheur de ma profonde dépression a été le travail j ai fait un bore out. a l époque, je ne connaissais même pas ce terme. Ça fait toujours un petit soulagement de mettre un nom sur ce qui nous arrivé.j allais a reculons au travail, charge de travail très faible alors que pour moi le travail était survalorise. Bien avant de mettre un terme à ce travail j ai cherche un autre travail et d autre voies de reconversion. Après quelques arrêts de travail ( pour surmenage et fatigue lourde), je me suis résolue a dder une rupture conventionnelle de contrat, procédure alors récente, ce qui présentait l avantage de toucher le chômage. Puis une fois au chômage, après unecourte période de mieux, je me suis effondrée... Longtemps avec de grosses répercussions sur ma vie personnelle, encore aujourd'hui je dirais aussi, oui 10 ans tard. Satanée boîte de m... même si le terrain était propice. Ce fut un cocktail explosif... J ai réussi a me en sortir en trouvant un autre travail, obtenu par concours. Ceci par la méthode des petits pas, après de nombreux échecs, perdue moi même et le dépressif n étant pas le plus a même de se vendre... C est le moins que l on puisse dire.... Je reviendrais plus tard pour essayer d éclairer ceux qui passent par là, dont toi cactus92....je dois bien ça au forum qui m a simplement permis de rester en vie...oui a ce point là....d ici là courage à vous tous...il est possible de sortir de ce pétrin....

[Laurier1973]

Je suis au bout du rouleau en arrêt de travail depuis 3 mois après un refus de rupture conventionnelle alors qu’elle avait été accepté ils ont changé d’avis lorsque j’ai fait cette demande j’étais au bord du gouffre épuisé et assommé d’angoisse de douleur et de stress aujourd’hui je ne sais pas comment en sortir je suis dans la fonction publique territoriale depuis 16 ans avec les 3 dernières années à vouloir en partir car je m’ennuie dans mon travail qui ne me convient pas du tout des années à me forcer jusqu’à tomber malade et aujourd’hui la honte la culpabilité la colère parfois mais surtout je ne sais plus qui je suis ce que je veux faire ni même si je vais en sortir ou seulement rester en vie je n’ai plus goût à rien et j’ai l’impression que personne ne le comprend et j’ai peur en permanence je suis infiniment triste et je pense que je suis un boulet pour mon mari mes enfants et mon entourage je ressens une colère profonde contre la mairie et en même temps une grande impuissance mon corps me lâche pourtant j’essaie de trouver de l’aide Magnetiseur thérapeute médecin je prend un traitement mais je souffre toujours et je sais pas quand cela s’arrêtera

[lodiz]

Une chose est sûre Laurier1973 ne pas démissionner mieux vaut rester en arrêt maladie que ça leur plaise ou pas

[Laurier1973]

Merci pour votre message… rester en maladie oui mais ce que je voudrais surtout c’est aller mieux et retrouver une vie normale

[Marie78]

Bonjour, nouvelle sur le forum … je souhaite échanger sur ce sujet… quelqu’un serait intéressé pour échanger sur cet enfer du bore out ? Bonne soirée