TOC invivable, intrusions d'images insupportables en tête ...

[Skyscraaper]

Bonsoir tout le monde,

Je ne sais plus comment écrire, je ne sais plus quoi dire, j'ai juste besoin d'aide. Ça fait plus de 13 ans que je vis avec des TOCS (répétitions de mouvements, de gestes, intrusions d'images insupportables en tête, toc de lecture), et depuis une semaine, c'est de pire en pire, c'est même invivable. Ça fait 4 nuits que je ne dors que 2h ou 3h, parce que c'est impossible de dormir à cause de ça. Or, j'ai repris les cours (j'ai d'ailleurs été descolarisé pendant un an l'année dernière pour dépression) et donc, aller à la fac en aillant dormi que 2h, ce n'est pas possible, du moins pas plus d'une semaine. La nuit, je refuse que mon corps touche quoi que ce soit d'autre que ma couette, c'est à dire que si je touche les bords du lit, ça ne va pas. Je dois me griffer, je me sens sale. Mes doigts ne doivent pas se toucher entre eux, je suis donc crispée toute la nuit afin qu'ils ne se touchent pas. J'ai des images horribles, qui me font ouvrir les yeux, lorsque je me retourne dans un sens, je dois répéter le mouvement 5 ou 6 fois, voire plus. Si je me me lever, je dois répéter le mouvement autant de fois que "nécessaire", et de même lorsque je me rallonge : simplement pour aller faire un tour aux toilettes ou même allumer la lumière, ou attraper ma bouteille d'eau pour boire, ou tendre le bras pour déclencher mon réveil si je me rends compte que j'ai oublié de le faire. Il m'est même impossible d'utiliser serreinement mon portable étant donné que là encore, je dois TOUT répéter des mILLIARDS de fois.


Ça en devient fatiguant, physiquement comme moralement. Je n'ai plus envie de bouger, je ne veux plus rien faire, de peur d'avoir à affronter tout ça. Je n'en peux plus. Je n'ose pas demander de l'aide, parce que pendant cette année de pause, j'en ai fait voir de toutes les couleurs à mes Parents, je me suis retrouvée plusieurs fois à l'hôpital, et ce n'est vraiment pas facile pour eux, ce que je conçois. Mais du coup, il y a une période où j'allais mieux, or aujourd'hui que je reprends les cours, tout recommence, et je ne veux plus vivre ainsi. J'ai peur que, si je demande de l'aide, si je demande à être hospitalisée, mes Parents pensent que je le fais exprès pile à la reprise des cours, pour ne pas y aller (ayant une phobie immense et un dégout profond pour tout ce qui touche aux cours depuis quelques années, dû au lycée et collège que j'ai très mal vécu).


Aidez-moi, je vous en supplie. Il est 4h du matin, on est Samedi, j'ai envie de dormir, j'ai envie d'être sereine, j'ai envie de me reposer, VRAIMENT reposer. J'en ai assez de n'arriver à dormir que lorsque je m'assomme de médicaments, je veux juste vivre normalement. Pourquoi moi ? Pourquoi ai-je "besoin" de tous ces rituels ? J'en deviendrais presque violente, je suis à bout, je pleure tous les soirs depuis une semaine, pendant des heures, jusqu'à m'endormir au petit matin avant d'entendre mon réveil pour aller en cours. J'ai déjà raté deux cours en une semaine (sachant que je n'ai le droit qu'à 3 absences par matière) à cause du fait que je ne pouvais physiquement plus me lever pour y aller, épuisée de ma nuit mouvementée par mes rituels. Je suis moralement, physiquement, "psychiquement" épuisée.


S'il vous plaît..

[Et badaboum]

bonjour Skyscrapper.

Il est évident que tu vas mal.
Tu dis que tu en as fait voir de toutes les couleurs à tes parents ? Ts , tu veux dire ? ( désolée, je pose la question clairement pour savoir)
Je pense qu'ils apprécieront dans ce cas que tu leur parles du retour de tes TOCS avant d'en arriver à ces extrémités... tu ne parles pas de tes relations avec eux, donc j'en conclus qu'elles ne sont pas exécrables, que tu peux leur faire confiance ?
S'ils t'ont déjà déscolarisé un an c'est qu'ils sont à ton écoute. Leur as-tu parler de ta phobie scolaire ? C'est une véritable souffrance, ça... et c'est logique que ça recommence avec la rentrée.
As tu suivi une thérapie pour ces tocs et cette phobie ? Si oui,d e quelle genre.
Les tcc, thérapies cognitives et comportementales sont très utiles, il parait...
Je suppose que tu as vu un psychiatre déjà à l'hopital. A-t-il proposé un traitement (malgré ton jeune age, ça reste possible) ?
Tu peux te rendre au centre medico psychologique de ta ville sans en référer à tes parents. C'est gratuit et anonyme.
Mais je pense que tu devrais leur parler de tout ça, avant que ça ne prenne des proportions dramatiques. Tu ne peux pas tenir comme ça des mois, des années. Tu es intelligente, tu le sais bien... Et tu as besoin d'aide. Et les premiers qui te la doivent, ce sont tes parents. Il ya aussi l'infirmière du collège ou de ton lycée à qui tu peux te confier.

courage.

[Skyscraaper]

Bonjour Et Badaboum,

merci d'avoir pris le temps de me lire et de me répondre !
Par ''j'en ai fait voir de toutes les couleurs'', je parle effectivement de TS. (et c'est normal de demandé ici ) Et tout simplement de dépression, ce n'est sûrement pas facile de voir son enfant dans cet état. Je pleurais tout le temps, matin et soir, j'étais désagréable, j'étais renfermée. Et puis je finissais par aller mieux, pour rechuter ensuite, ils ne savaient donc plus comment être avec moi.. Ma relation avec mes Parents n'est pas du tout exécrable, au contraire, nous nous entendons très bien. Cependant je ne me suis jamais réellement confiée à eux en ce qui concerne tout ce qui est personnel.. Et pour moi, les tocs, c'est un sujet assez personnel, j'en ai même honte. Ils ne voient pas que je vis avec ça 24h/24, parce que j'arrive à plutôt bien cacher tout ça, mais ça en devient handicapant.

En ce qui concerne ma phobie scolaire, ils ne savent pas non plus quelle ampleur ça a dans ma Vie. D'après eux, ce n'est qu'un caprice par fénéantise, ils pensent que je n'ai aucune volonté pour travailler/étudier.. Alors que le problème ne vient pas de là. J'ai subis des moqueries tout au long de ma scolarité, ce qui m'a fait avoir peur de tout le monde. Je me suis renfermée sur moi-même et je n'ai parlé à plus personne dans mon établissement. Je me mettais à pleurer lorsqu'un prof me donnait la parole, ou lorsque ça sonnait pour rentrer en cours. De plus, à cause de mes tocs, je n'arrive plus DU TOUT à lire. Je dois répéter plus de 10 fois chaque phrases, et même lorsque j'écris, j'ai du mal à ne pas vouloir effacer et recommencer, à l'écrit comme sur l'ordinateur d'ailleurs.. Là encore, c'est devenu très handicapant, pour étudier, pour faire ses devoirs, pour apprendre, pour vivre tout simplement. Je suis donc devenue allergique à tout ce qui est en rapport avec les études... Parce que ce qui m'intéresse, c'est la Musique. Et dans ma Famille je ne suis absolument pas encouragée. Du coup, je retourne à la fac cette année, ça ne fait que 10 jours que j'ai repris et je passe mon temps à pleurer et à être envahi de tocs.

Tout ça pour dire que même si j'ai été déscolarisé, mes Parents n'appréciaient guerre cette idée (en fait ça a même crée d'énormes conflits), je ne leur ai finalement pas laissé le choix.. D'où ma peur de leur reparler de mon mal de vivre, à peine à la reprise des cours.. D'après eux, j'ai arrêté les cours l'année dernière pour "avoir un an de vacances". Maintenant que ces "vacances" sont terminées, je peux enfin me remettre aux études ! .... Mais ce n'est pas du tout la réalité des choses..

Pour ce qui est des tocs et d'une thérapie, je n'en ai jamais suivi, non ! J'ai seulement été suivie par une psychologue durant 3 ans, je n'y vais plus depuis les grandes vacances mais je meurs d'envie d'y retourner. J'ai vu des psychiatres à l'hôpital effectivement, mais en dehors, les deux seuls rendez-vous que j'ai eu ne se sont soit pas bien passé, soit m'ont terrorisé (c'était un homme et euh.. j'ai très peur du contact avec les hommes...) et je n'y suis jamais retournée. J'ai eu un traitement d'anti-dépresseurs (paroxétine) à plusieurs reprises, mais étant donné que ça s'est mal terminé avec ça (....... je pense que vous comprenez), je ne pense pas qu'on me laisserai en reprendre.. C'était la seule chose qui permettait d'arrêter ou du moins de réduire mes tocs.

Voilà, je pense que ce message détaille un peu plus le premier, que j'ai écrit dans l'urgence la nuit dernière.. Merci beaucoup de votre écoute !

E.

[Suricat]

Bonjour !
Bon je ne vais pas trop t'aider pour les TOCs je n'en ai pas eu. Enfin si au primaire, mais ça n'était pas envahissant comme toi, juste du comptage pendant les récrés et besoin d'être à un endroit précis quand la cloche sonnait, sinon c'est le maaaaaal qui allait arriver J'en rigole maintenant mais à l'époque ça n'était pas drôle.

Pour la raison des TOCs... au hasard... tu reprends les cours, tu aimes que tout soit "parfait" ou au moins maitrisé, sauf qu'en cours tu ne maitrises pas tout et tu ne maitrises pas l'attitude des autres, tu as besoin d'être rassurée, donc tu as besoin de maitriser quelque chose, et les TOCs tu les maitrisent. Enfin non tu ne les maitrises pas non plus... mais dans un sens...
Voilà, c'était "la psycho à 2 balles" version suricat

Tu dis avoir envie de revoir ta psychologue, mais vas-y bon sang !!!! Si ça te fait du bien !!!
Et peut-être que tu pourrais chercher des adresses de psychiatres femmes, ou demander conseil à ta psychologue, ou aller demander des infos au machin médical de ta fac (je sais qu'il y a une cellule médicale mais comme je n'ai jamais mis les pieds à la fac je ne connais pas le nom).

Tu peux pratiquer la musique chez toi ?

[Skyscraaper]

Bonjour Suricat,

excuse-moi de ne répondre que maintenant, merci toi d'avoir pris du temps pour me lire !
Ton interprétation de ma façon de vouloir "tout contrôler" lorsque je suis en cours est vraiment très intéressante. En fait, j'étais même choquée en lisant, et une fois en cours, lorsqu'un de mes TOCS à fait son apparition, je me suis rendue compte que tu avais entièrement raison. Moi qui déteste tout ce qui à trait aux cours, effectivement je développe peut-être donc ça de façon à montrer que je veux pouvoir contrôler, mais je ne peux pas. De plus, étant donné que ce que je souhaite faire, c'est de la Musique, ça collerait bien avec ton interprétation, puisque sur Scène je pourrais avoir contrôle de MON spectacle, et personne d'autre. Je ne sais pas, ça a peut-être un lien.. ?

Mais pour être honnête, je crois que le plus gros problème dans tout ça, ce n'est pas de vouloir avoir le contrôle sur tout, mais c'est plutôt à caractère.... sexuel. J'ai une phobie de tout ce qui est en rapport avec ça, ça me pourrit la Vie en fait. Je le vis TRÈS mal. J'ai des intrusions de pensées ou d'images en rapport avec ça chaque seconde de ma Vie et j'ai juste envie de m'exploser la tête contre un mur. Je me sens salle, je me sens en danger, alors je réagis avec pleins de TOCS, ou je me griffe, je cherche à me faire du mal afin d'éliminer cette "saleté" sur moi..

Et pour répondre à ta question, "faire de la Musique à la maison" serait un peu ambitieux comme vision. Je peux chanter dans ma chambre, mais je ne suis pas à l'aise, j'ai peur qu'on m'entende. Je chante plutôt comme on chante sous sa douche.. J'attends très souvent d'être seule chez moi pour me lâcher. Et il m'arrive d'y arriver même en n'étant pas seule, mais là on vient me demander de couper le son de tout, parce que mon Frère étudie. Voilà..


Merci à tous !

[Et badaboum]

Bonsoir,
tu devrais en effet reprendre des consultations chez un psychiatre (ou plutot une).
J'ai une question très délicate et personnelle à te poser. excuse-moi si ça fait psy de comptoir. Et si tu n'as pas envie de répondre ici, je comprendrais.
As-tu, étant enfant subi quelque forme d’attouchement ou d'agression sexuelle ? Pas forcément un viol... mais quelque chose que tu sentais de pas net.
Je te le demande, car ce que tu racontes sur ces images insupportables, ça ressemble beaucoup à des flashs dont sont victimes ceux qui subissent un stress post traumatique... Ta peur des hommes aussi. Quand tu dis te sentir sale, en danger... ça y fait penser aussi.
Y'a la possibilité aussi que ta mémoire ai complètement refoulé cet évènement (une manière qu' a le cerveau de se protéger) et que ça ressorte ainsi...
Je ne veux pas te choquer et je peux me tromper, hein ? j'suis pas psy et c'est p'tre plus compliqué que cela, mais je te conseille vivement de confier tout ça à une psychiatre.

[Skyscraaper]

Ne t'inquiète pas (si je peux tutoyer ?), je pense qu'ici est le bon endroit pour répondre à ce genre de questions. Alors, en fait, je n'ai pas réellement vécu un événement tel qu'attouchement ou viol, et justement, c'est ce que je ne comprends pas. Parce qu'en donnant ces "symptômes" que j'ai, on me l'a déjà dit plusieurs fois, que ça ressemblait à ce que vivaient les personnes essuyant un événement de ce genre. Or, ce n'est pas mon cas, du coup, je ne comprends pas du tout, et ça remet toute mon existence en question, parfois je me dis même qu'il aurait FALLU qu'un tel événement événement m'arrive, au moins pour expliquer pourquoi je suis comme ça. Enfin non, je ne souhaite pas que ça m'arrive, bien entendu, mais je trouve ça donc étrange d'être comme ça sans avoir vécu de viol ou attouchement. J'ai un événement en particulier dans ma tête lorsqu'on me pose cette question, certes j'étais jeune, mais je ne pense pas qu'un événement aussi minime puisse expliquer mes TOCS, ce n'est pas possible ?! Bon, je vais le dire, comme ça je serai plus claire dans mes explications. Mais je trouve ça très, très bête. J'étais très jeune, je devais avoir 7 ou 8 ans. (...... Remarque, c'est l'époque où mes TOCS ont commencé....) je jouais très souvent avec mon grand Frère, qui devait alors avoir 12 ans. Il s'allongeait sur un matelas, il mettait ses pieds en l'air, et je mettais mon ventre sur ses pieds de sorte à être comme "portée" sur ses jambes, comme un avion, pour rire, comme font des enfants de 8 et 12 ans ! Et puis, sans faire exprès, ses jambes ont lâché sous mon poids, je suis donc tombée contre lui. il m'a serré très fort, je crois. Et j'ai le souvenir d'avoir été très gênée par ça. Pourtant, c'est mon Frère ? Et puis, ce n'était rien du tout, c'était seulement un jeu !

Voilà, il m'arrive de repenser à cet événement, mais je ne saurais dire si c'est ça ou pas, je trouve ça tellement.... impossible ! Tellement insignifiant !
Cependant, lorsque je dis que "toute mon existence" est remis en question, c'est parce que justement, je me dis que si ce n'est pas cet événement, alors qu'est-ce que c'est ? Est-ce que j'aurais donc perdue la mémoire et oublié un événement bien plus important que ça ? Un attouchement ? Mais ce n'est pas possible d'oublier ça... ? Du coup, je n'arrête pas de me dire que j'ai du perdre la mémoire et j'essaie tant bien que mal de retrouver cet événement qui aurait pu me "traumatiser", en vain.

Par la suite, j'avais 13 ans lorsque je parlais sur internet avec une amie, elle s'est absentée, et son grand frère qui avait 25 ans, m'avait fait des avances très sales. J'avais 13 ans. J'ai eu très peur, j'ai tout quitté, je me suis allongée par terre dans ma chambre en pleurant, en me demandant ce qui m'arrivait. Je pense que cet événement à énormément amplifié tout ça, mais j'avais déjà pas mal de tocs avant cet événement. Donc ça ne peut pas être ça, la première cause.. Je suis donc perdue...

[clémentine]

Pour ce qui est des tocs et d'une thérapie, je n'en ai jamais suivi, non ! J'ai seulement été suivie par une psychologue durant 3 ans, je n'y vais plus depuis les grandes vacances mais je meurs d'envie d'y retourner.

Bonjour,

Je vais te dire un truc banal:
Qu'est-ce que tu attends pour y retourner??? Tu as fait le plus dur, t'y rendre une première fois...
Je trouve ça dommage d'avoir entamé une thérapie et de ne pas continuer.
Moi aussi j'ai voulu arrêter à 2 reprises, et bien ça a été très fort quand j'ai repris.
Résous tes problèmes tant que tu es jeune.
Mais sache que j'ai eu aussi des tocs.

Tu as besoin d'apprendre à maitriser tes tocs et à prendre de la distance par rapport à ce qui t'es arrivé.
N'aies pas peur, confie-toi à ta psy, ce n'est pas facile mais quand on le fait on est soulagé.
Puis on apprend à faire repartir la machine...

Et puis c'est bien de reprendre tes cours.
Et puis sors, amuse-toi, fais toi violence.