Je ne me sens lié à personne affectivement.

[Vigie Sénile]

Bonjour (bonsoir)

Je me pose quelques questions à propos de quelque chose qui m'arrive : j'ai "perdu" ma dimension sensible => je ne me sens lié à personne affectivement. Je n'ai personne à qui parler. J'ai l'impression de m'être transformé en masque de théâtre. Je ne me sens pas bien dans ma peau, mais je sais quels muscles actionner pour faire un beau sourire qui m'évitera les questions.

D'une part je n'ai pas d'amis proches car j'ai beaucoup bougé ces 3 dernières années (pour mes études). D'autre part, j'ai des discussions avec les membres de ma famille mais ma participation consiste à écouter, tendre la boîte de mouchoirs et répondre "Oui, moi tout va bien, ne t'inquiète pas" à la fin de la discussion.

Il se trouve que les deux prochaines années, je vais continuer à bouger. Je voulais savoir si des gens ici se sont déjà sentis creux comme pas possible, avec rien à apporter aux autres. Quand je me lève le matin, je me demande "pourquoi je continue ? Pour qui ?"

Pour ma part, je vais essayer de devenir "autosuffisant", c'est à dire essayer de ne pas avoir besoin d'amis pour me sentir bien. Essayer d'être seul et de m'en contenter. Est ce que des gens ici se disent "indépendant affectif" ? Et si oui, vous rappelez vous de ce que vous avez fait pour le devenir ?

Fun fact : j'ai déjà tenté de devenir "indépendant affectif" : je me levais à 4h du matin et je me couchais à 21h, comme ca je ne croisais pas grand monde en dehors de mes cours et ca limitais les rencontres ET les peines affectives. J'ai tenu le rythme un an et ca a plutôt bien marché, mais c'est difficile sur le long terme.

[ngakau ake]

Salut Vigie Sénile,

perso :
pas de confident
vis seule
famille à 500km et s'appelle pour dire "bonjour bonsoir, tout va bien!"
collègues : gd sourire! "Comment tu vas? moi, super!"
équipe de hand : "tout va bien!" ou ne parle pas et reste dans mon coin

ça résume bien ce que tu vis? Si oui, alors tu n'est pas seul(e)!

[m.agg]

tu sais je vis seule avec mon homme mais je ne connais personne la ou on vit et la on va demenager a angers et j espere que ma vie va changer je ne travaille meme pasdoncmeme pas de collegue histoire depapoterje parle que avec mon hoe et encoreon parle tres peu j ai rien a dire, rien a faire je suis une coquille vide , lasser de tout sans emotion donc oui je comprend ce que tu dit
bienvenue paris nous n hesite pas a nous parler pour etre un peu moins seule on sera toujours la

[Vigie Sénile]

aie, je me retrouve dans tout ce que vous écrivez !

m.agg : j'ai passé 8 mois à paris (en stage), c'était l'enfer ! Je connaissais plein de monde mais par je ne sais quel tour de magie, je n'ai pas réussi à voir 2 fois une même personne durant cette periode... Autant dire que pour le "suivi amical" c'est zero. Avoir un ami, si tu peux jamais le voir, c'est comme avoir un ami sur facebook... Pour rompre un peu cette dynamique de "l'ami d'un soir"; je me suis inscris dans un club (de hand !). Ca a marché un peu. Un peu seulement, parce qu'un club de sport c'est un groupe soudé depuis des années, moi je suis arrivé comme un cheveux sur la soupe et je suis reparti 8 mois plus tard. Ce que tu décris, le côté "pas de boulot = enfermement progressif", je vois bien ce que c'est. J'ai vécu ca 2 mois entre différents stages... Courage. Durant ma période "enfermement", j'ai essayé de m'intéresser à des trucs solitaires (apprendre à faire du pain, meme tricoter ^^). Ca aide à faire passer le temps. Ma mère se plaignait souvent de la même chose que toi, depuis qu'elle a deux chiens et qu'elle sort tous les jours les promener, elle discute avec les gens qu'elle rencontre pendant la promenade. Ca a l'air de lui faire pas mal de bien. (si tu n'es pas allergique aux chiens ^^)

ngakau ake (c'est un anagramme ?) : je me retrouve presque point par point (ca fait peur !).
Confident : 0
Famille : ma soeur est en dépression sévère, et tout le monde dans ma famille se montre fort pour la supporter. Alors pour décompresser, pleurer un coup et dire "je comprends pas", ils viennent me voir. J'ai 23 ans et moi je ne comprends pas comment je dois réagir quand les yeux de ma mère se remplissent de larmes. Alors j'écoute, et surtout je ne leur dis rien de ce qui me passe par la tête.
TU fais du hand ! ^^ j'adore le hand. Mais c'est vrai que les clubs et le boulot c'est pas le meilleur endroit pour être au calme et raconter un peu sa vie.
Mais sinon, ta situation, est ce que ca te va ? Je veux dire, tu es plutot solitaire ? ou tu aimerais pouvoir répondre autre chose que "ca va" ?
J'aimerais rebondir sur ce que tu as écris : que tu souris et que tu dis "ca va". Je me comporte aussi comme ca, mais des fois je me dis que les gens en face de moi ne réflechissent pas beaucoup : certain connaissent les problèmes qui me tracassent, mais à partir du moment ou j'ai dit "ca va" c'est comme si mes soucis n'existaient pas.
(au fait : c'est "seul", sans le "e" ).

Encore merci pour vos réponses

[BlueRainbow]

Pour ma part, je vais essayer de devenir "autosuffisant", c'est à dire essayer de ne pas avoir besoin d'amis pour me sentir bien. Essayer d'être seul et de m'en contenter. Est ce que des gens ici se disent "indépendant affectif" ? Et si oui, vous rappelez vous de ce que vous avez fait pour le devenir ?

C'est exactement ce que je cherche à faire en ce moment également.

Pour ma part c'est simplement pour ne pas être déçu ou souffrir d'une relation quel qu'elle soit, les gens changent, évoluent les chemins se séparent pas forcement lorsque nous somme prêt, et cela fait énormément de mal. Alors plutôt que de faire dépendre mon bien-être de autrui je préféré, comme tu le dis, devenir auto-suffisant, et pour le moment, je ne sais pas si c'est vraiment un bon choix de vie, mais je m'éloigne de mes proches, d'amis d'enfances que je connais depuis 8 ans, je met des barrières entre mes amis et moi, mes potentiels relation amoureuse et moi.

Mais je ne comprends pas les raisons qui te poussent à agir ainsi, est ce que cela est provoqué par l'effets des médicaments ? Cette "perte" de ta dimension sensible ?

tu sais je vis seule avec mon homme mais je ne connais personne la ou on vit et la on va demenager a angers et j espere que ma vie va changer je ne travaille meme pasdoncmeme pas de collegue histoire depapoterje parle que avec mon hoe et encoreon parle tres peu j ai rien a dire, rien a faire je suis une coquille vide , lasser de tout sans emotion donc oui je comprend ce que tu dit
bienvenue paris nous n hesite pas a nous parler pour etre un peu moins seule on sera toujours la

As-tu pensez a faire des rencontres via des activités ? Ca fait cliché de dire ca mais cela n'est qu'un exemple je rassure, c'est le premier qui m'est venu à l'esprit mais pourquoi pas s'inscrire à un atelier cuisine, ou une oeuvre caritative, cela permet de faire des rencontre !
Si vous vivez à Paris, comme il semblerait, pourquoi ne pas en profité faire un tours dehors dans les musées etcs, en sortant on ne sait jamais qui peut rencontrer, une fois j'ai meme eu la surprise, de rencontrer une femme qui c'était intégré à une conversation que j'avais avec un amis apropos d'une série, elle écoutait, nous demandais si on parlait bien de cette série, puis voila, c'est pas grands chose mais ca semble être un début

[Vigie Sénile]

Hey BlueRainbow, merci pour ton commentaire.

Je crois comprendre ce que tu décris : tu sembles décrire des déceptions amicales et amoureuses. Les deux font mal. Je pense que se recentrer, essayer d'être l'artisan de son propre bonheur est une bonne solution. Quand tu seras heureux avec toi même, tu verras que les relations avec les autres seront moins décevantes, plus satisfaisantes. En partie parce que tu dépendras moins d'eux, mais surtout parce que tu n'attendras pas la même chose.

Concernant ma perte de sensibilité : elle n'est pas du à des médocs. Plus à un manque de repère dans ma vie ces 5 dernières années. Si je me fais un pote à Paris, je ne peux pas garder une relation proche l'année suivante en étant à Lyon. Sans compter que je suis dans un cursus scolaire assez exigeant en temps. Là ca fait un mois que je suis "au calme" et je m'apercois que je n'ai plus personne et je m'en fous. C'est arrivé en douce, pendant que j'étais occupé à travailler, on arrête de se donner des nouvelles. Et voila.

EN fait, c'est pas que je m'en fous. C'est que ca me coupe les jambes. Un truc qui rend la chose difficile, c'est de s'apercevoir que je ne peux m'en prendre à personne (à moi meme peut être). Je me dis qu'il est temps de grandir, de devenir un adulte. D'où cette envie de devenir "indépendant affectif". Mais pour avoir déjà essayé je sais que c'est difficile, qu'il faut beaucoup de travail sur soi.

Un autre truc qui me fait me sentir "seul" c'est de ne pas avoir les mêmes attentes que les gens que je rencontre. Quand les gens en sont à vouloir faire le max de conneries pour "profiter" de la vie; moi j'en suis à vouloir me calmer. Quand ils veulent avoir un comportement modèle, je veux faire le con. Dès fois j'ai l'impression qu'inconsciemment je choisis d'avoir un comportement à l'opposé total de ce que je peux observer autour de moi. Et dès fois je le fais tout à fait consciemment...

Niveau contradiction y a ce qu'il faut : taper sur les gens et leur demander de m'aimer XD

[Détachement]

Salut,


Être autosuffisant, c'est bien, mais au bout d'un moment, ce n'est pas assez pour développer ton épanouissement et la richesse de ton monde intérieur.

Pour commencer "à être heureux avec soi-même", je ne sais pas comment faire, mais pour commencer à ne plus se haïr, je pense qu'il faut savoir ce que tu recherches et ce que tu rejettes et enfin, ce que tu es capable de donner réellement. À mon sens, ces notions nous aident pas mal à nous définir et donc, à recalibrer son regard sur soi.

Je crois que tu as porté un masque pendant pas mal d'années, et forcément, les gens que tu attires, c'est à partir de ce que tu as toi-même façonné. On sature de ce qui ne convient pas. Tu satures de ça, c'est pour ça que par moment, la solitude et le besoin de développer une autosuffisance affective, se présente.
Sauf que ce besoin de partager ton monde intérieur, se fera sentir et tu ne seras donc jamais complêtement en paix.

Je crois que le soucis est de ne plus se "travestir" et donc, de trouver des personnes à qui tu peux donner et de qui tu peux recevoir. Avec ce genre de personnes là, il est plus évident d'accorder ses besoins, si variés et fugaces soient ils.
Parfois, c'est tellement naturel et ça peut faire du bien.

Ce n'est pas facile.

Courage.

[sunnya]

être indépendant affectif a sans doute ses avantages, mais moi j'en suis incapable et je peux te dire que j'en souffre parce que malheureusement je n'ai personne autour de moi (en dehors de ma femme mais ce n'est pas une amie, c'est ma femme et donc ce n'est pas la même chose...)

J'ai besoin des autres pour survivre, ça m'est vraiment indispensable, pourtant je fais peur aux autres, ou alors les personnes qui sont là, le sont parce qu'elles ont besoin de moi, une fois que je ne suis plus nécessaire, je n'existe plus...et sincèrement ça fait très mal...pourtant je ne me vois pas vivre en autarcie...

[ngakau ake]

Je ressens la même chose que toi.
Je suis dans plusieurs associations et à la chance de rencontrer beaucoup de monde via ces associations et mon travail. Je profite de chaque instant passer avec eux car je me sens bien quand je suis bien entourée. Cependant, j'ai eu pas mal de mauvaises expériences, aussi j'ai développé un côté solitaire. J'adore et ai besoin de calme et de solitude. Les 2 vont de pair.