Le psychiatre va t'aider à gérer ces idées obsédantes et ces questionnements, il va peut être te prescrire des anti-dépresseurs qui diminuent la fréquence et l'intensité des tocs. Je te conseilles de te rendre au CMP (centre médico psychologique) lié à la zone où tu résides. Les consultations du CMP sont gratuites alors qu'un psychiatre en ville te prends facilement 50 euros par heure. Si tu as de la chance, tu pourras aussi y trouver un psychologue qui pratique les TCC (thérapie comportementale et cognitive). La meilleure alliance contre les tocs : psychiatre + tcc + activités (travail, loisirs...).
Beaucoup de gens ont des "a priori sur les médicaments, notamment les anti-dépresseurs. Ils s'imaginent qu'ils briser leur énergie et les réduire à l'état de loque humaine, ils pensent que c'est la béquille des lâches qui n'osent pas affronter leurs problèmes. Le toqueur va avoir peur de se rendre compte qu'il n'aime plus son copain (ine) quand il ira mieux grâce au traitement etc. Bref, mille réticences irrationnelles mais bien ancrées dans notre cerveau par Madame je sait tout, la société.
J'évoque mon expérience. Je prends du Zoloft (anti-dépresseur" depuis six ans et je mène une vie sociale et professionnelle satisfaisante, parfois je subis l'assaut des tocs plus ou moins intenses. Cela ne m'a pas empêché de passer l'agrégation de philosophie et d'enseigner au lycée, de recevoir les compliments de mes élèves après m'avoir reproché mon exigence et mes corrections sévères. Parfois, je faisais cours avec le toc mais il était contraint de se faire plus discret car je n'avais pas le temps de lui consacrer du temps. Même chose pour la correction de la centaine de copies du bac chaque année, j'avais l'impression que je ne pourrais toucher aucune copie, trop envahie par le toc, puis finalement, au fil de la correction, le toc prenait la porte. Les tocs cycliques ne m'ont pas empêché de vivre des bons moments avec mon copain ni de fréquenter mes amies, de peindre, d'écrire, de lire, de monter à cheval, bref, de me livrer à mes passions. Je suis passée par des moments où j'étais convaincue de la fin de mon couple, des semaines de pessimisme, de dégoût de la vie, des mois où je pensais me mentir comme toi. Mais le suivi attentif du psychiatre m'a aidé à affronter cela. Les anti-dépresseurs affaiblissent les tocs et le travail sur soi est un exercice obligatoire. Par exemple, éviter de tomber dans des pièges bien connus du toc : "si tu prends des traitements, tu iras mieux et tu verras que tu n'aimes plus ton copain" "tiens, les idées obsédantes te font moins mal ou te laissent indifférent, c'est un preuve que tu n'aimes plus ton copain". Ces pensées sont des stratégies du toc qui a perdu de sa superbe et qui te fait interpréter l'indifférence aux idées pénibles comme un signe de désamour alors qu'en fait, c'est la preuve d'un mieux être, d'une prise de distance par rapport aux obsessions. D'où l'idée que les anti-dépresseurs aident mais ne font pas tout, un travail sur soi (que les tcc enseigne) doit s'effectuer en permanence jusqu'à ce qu'un jour, les tocs disparaissent. Vient ensuite la crainte qu'il reviennent un jour puis l'oubli de cela et le bonheur retrouvé, qui nous tend un miroir sur le passé, reflétant le malheur inutile que l'on s'est infligé à cause des tocs.
Courage à toi, surtout n'hésites pas à consulter, ce n'est ni une honte ni une preuve de déchéance, tout ce qui pourrait te soulager est bon à prendre
