Quel métier exercer quand on a peur des autres ?

[Pseudo1]

Bonjour à tous,

Voilà, j'ai 23 ans et j'aimerais travailler, mais je me heurte à un certain nombre de difficultés. Pour vous exposer brièvement ma situation, j'ai fait 4 ans d'études à la fac, mais je n'ai pas la moindre expérience professionnelle (pas même un petit job d'été...), principalement en raison de ma peur des autres qui m'a toujours empêchée de postuler pour des jobs, ou des emplois quels qu'ils soient.

Il y a quelques mois, suite à un nouvel épisode dépressif, j'ai brusquement arrêté mes études et suis retournée vivre chez mes parents. Depuis, je ne sors presque plus de chez moi (sauf rendez-vous médicaux). Mes parents me répètent à longueur de journée que je suis une feignante, qu'il faut que "je me secoue", et que je ne peux pas rester à leur charge sans rien faire. J'ai cherché des offres d'emplois sur Internet, mais j'ai l'impression de ne rien pouvoir faire... Même les jobs les plus accessibles, a priori, requièrent une qualité que je n'ai pas : un bon relationnel, la capacité à aller vers les autres, une personnalité sociable et "dynamique". De plus, j'ai beaucoup de difficultés à me concentrer et je me sens très vite fatiguée.

Comme dit précédemment, je n'ai pas la moindre expérience professionnelle, et plus le temps passe, plus cela me semble difficile à justifier. Je me sens incapable de mentir sur mon CV, mais je ne me vois pas non plus expliquer à un employeur que je n'ai jamais travaillé parce que j'ai peur des autres... J'angoisse également à l'idée qu'on puisse me demander pourquoi j'ai arrêté mes études, et pourquoi je ne fais rien depuis plusieurs mois. La perspective de travailler, d'envoyer des candidatures et de passer des entretiens d'embauche me panique tellement que j'ai envisagé de simplement attendre d'avoir 25 ans pour toucher le RSA, mais je vis de plus en plus mal les attaques verbales de mes parents et j'ai l'impression de ne pas pouvoir sortir de ma dépression tant que je n'aurais pas repris ma vie en main.

N'ayant pas de compétences, pas d'expérience et aucune confiance en moi, je me demande aujourd'hui s'il existe un métier auquel je pourrais postuler.

Je me demandais si d'autres personnes sont ou se sont trouvées dans ma situation, s'il existe des solutions à ça, et si oui lesquelles ? Quel métier exercer quand on a peur des autres  ? Comment justifier l'absence d'expérience, l'inactivité ?

Pardon pour la longueur du message, et merci de m'avoir lue jusqu'ici...

[Zooey]

Hello,

Je te comprends très bien car je suis comme toi, même ressenti devant les annonces. Bon par contre, je n'ai pas le même âge (du tout )et j'ai travaillé, car j'oscille entre des périodes d’extraversion et d'introversion - enfin, quand j'étais plus jeune en tout cas, maintenant c'est bcp plus rare que j'aille vers les autres. Mais bref.

Je te recommande d'aller voir pôle emploi et de leur expliquer ton problème. Dis leur que tu as fait une dépression et que tu as peur des autres (tu peux parler de phobie sociale, par exemple, ils en ont sûrement entendu parler à la télé ou même au cours de leur formation). Car en fait, ils savent qu'un certain nombre de chômeurs n'arrivent pas à trouver ou retrouver du travail du fait d'un manque de confiance en eux ou de soucis psychiques.

A une époque, mon psy m'a dit : "Parfois, il faut pleurer." Et bon, c'était pas trop mon style, mais quand j'en ai parlé à une conseillère de l'espace insertion (RSA), beh les larmes sont venues, et du coup, j'ai été écoutée, la conseillère a compris ma détresse.

Les pôles emploi/espace insertion(RSA) etc, travaillent notamment avec des associations spécialisées dans l'insertion professionnelle des personnes avec des troubles psychiques/psychiatriques. Moi j'ai été suivie dans l'un de ces centres.

Ce serait dommage que tu commences ta vie d'adulte au RSA, tu sais ce n'est vraiment pas beaucoup pour payer ses factures. Et non seulement ça va t'inciter à t'isoler, mais ça va sans doute aussi t'empêcher de trouver un logement correct... Et si tu habites chez tes parents, tu n'y auras pas droit. Ils ont légalement le devoir de t'entretenir tant que tu habites chez eux.

Oser parler de ce qui t'empêche de faire ta vie avec une assistante sociale, c'est le premier pas vers ton émancipation.
Bon courage en tout cas, je sais que c'est pas facile.

[Astazou]

Si tu aimes les animaux, peut-être qu'un job dans ce domaine pourrait t'aider. Peut-être un bénévolat dans un centre SPA pour commencer. Les animaux apaisent les phobiques sociaux dit-on.
Pour justifier l'arret de tes études, il suffit de dire que tu as le sentiment de t'etre trompé d'orientation , ce qui n'est même pas un mensonge puisque tes études n'ont pas pris en compte ton angoisse d'autrui.
Un petit truc pour t'aider. Lorsque tu regardes quelqu'un, ce qui t'angoisse, ne regarde pas ses yeux mais un point situé au milieu du front de la personne.
Bon courage et ne desespere pas. Ca s'arrangera.

[Pseudo1]

Merci beaucoup pour vos réponses.



Je songe de plus en plus à m'inscrire à Pôle emploi effectivement, j'avais peur de ne pas être prise au sérieux par rapport à mes angoisses mais ce que tu me dis me rassure, Zooey, merci !

J'aurais aimé faire du bénévolat à la SPA, malheureusement celle de ma ville n'est pas accessible en transports en commun et je n'ai pas le permis :/ Mais je vais voir s'il existe des refuges ou quelque chose comme ça, c'est une bonne idée.

Merci à vous deux !

[Suricat]

Du bénévolat dans un autre domaine que les animaux peut aussi t'aider : que tu fasses beaucoup de boulot ou très peu ce qui compte pour eux c'est que le boulot soit fait bénévolement, tu n'as pas à y "justifier ton salaire" du coup peut-être que ça te ferait une peur de moins ?

Ensuite tu n'as pas "pas de compétences" ça c'est faux, tu as fait des études, tu en as forcément tiré quelque chose.

Pour la non-expérience et l'arrêt des études... il suffit de présenter les choses "élégamment" Laisse faire la spécialiste (moi si tu n'as pas compris) : quand je me suis mise à chercher mon tout 1er job (donc aucune expérience pro) j'étais encore en arrêt pour cause d'un énorme pétage de plombs (phase haute des troubles bipolaires) suivi d'une mélancolie stuporeuse puis dépression avec absence totale de concentration, ce qui avait évidement entraîné l'arrêt de mes études... Note également que j'étais timide maladive à l'époque, rien que faire mes courses j'avais des palpitations à la caisse (mais qu'est-ce qu'elle va penser de ce que j'achète ???)

Bref, assez parlé de moi, revenons-en à ce que tu as écrit, présentons donc de façon élégante tes atouts (parce que ce sont des atouts, siiii je te jure !)



1/ Tu as peur des autres et tu es timide (houuuu négatif) -> Tu sais faire preuve de discrétion

2/ Le trou sur le CV (houuu mauvais !) -> Quel trou ? L'année 2013-2014 tu étais inscrite à la fac (c'est vrai, pas de mensonge !), ok tu n'as pas validé ton année, ça peut arriver, mais ça tu le dis à l'entretien. Et même, si tu dis (à l'entretien toujours) que tu as arrêté avant la fin, ne sors pas un "j'ai abandonné", abandonner c'est nul, c'est mou, c'est lâche, c'est le maaaal ! Non, tu n'as pas abandonné, tu as décidé (une décision, tu es actrice de ta vie, c'est classe) de ne pas poursuivre dans cette voie. Après tu peux dire une cause (évite "dépression") : pour prendre du recul sur ce que tu voulais faire dans ta vie ; parce que tu envisageait une réorientation... et même c'est positif : tu as réalisé qu'en fait tu voulais mettre toutes tes qualités (siiii tu en as) non plus dans les études mais au service d'une entreprise (du type de celle où tu postules bien évidemment).

3/ Tu n'as jamais bossé -> C'est logique ! Etant donné que tu n'avais pas de charges tu as décidé/choisi de ne pas te disperser et de te consacrer entièrement à tes études.
Et puis tu es jeune, tu as donc de bonnes capacités d'adaptation, contrairement à quelqu'un qui aurait déjà bosser 25 ans dans 1 seule entreprise.


Une autre demande ?
Note qu'il n'y a aucun mensonge, peut-être des fois des choses auxquelles TU ne crois pas mais je t'assure que tu as des qualités. Tiens par exemple, au hasard, pour avoir fait 4 ans de fac tu sais forcément synthétiser des informations et rendre compte (ça c'est une compétente), et tu es persévérante (4 ans bon sang ! ça c'est à mettre dans les qualité), etc.

[Pseudo1]

Wow, merci beaucoup, Suricat, je vais garder précieusement ces conseils ! Il ne me reste plus qu'à faire les démarches, mais j'y vois déjà un peu plus clair grâce à vous

Merci !

[Aragatz]

Ce n'est peut-être pas une solution, mais davantage une piste : si tu vas au CMP (centre médico psychologique), où les consultations des psychiatres, psychologues et infirmiers psy sont gratuites, il y a aussi une assistante sociale dans les CMP, et explique-lui ton problème, une assistante sociale de CMP est + à même de se rendre compte que si elle bossait à la CAF ou au CCAS (centre communal d'action sociale) d'une mairie... (mais comme partout, il y en a des bien et des moins bien...)

[Pseudo1]

Oui, peut-être... C'est une piste que j'avais envisagée, mais je ne me sens pas en position "légitime" pour aller voir une assistance sociale. Ma famille n'est pas en difficulté financière, je suis nourrie et logée, alors j'ai l'impression de ne pas avoir le droit de réclamer ce genre d'aide ça me fait culpabiliser

[Astazou]

+1 pour Suricat (je suis bipolaire aussi alors je me reconnais dans ta positivité)

Pour rassurer tes parents, pseudo, tu pourrais bosser ton code de la route sur internet. Ca sera toujours ça de fait pour plus tard. Tu le fais à ton rythme, mais c'est important de faire un peu chaque jour une petite chose quand on n'est pas bien. Et pour t'habituer aux gens, peut-être un tour à la piscine... Tu prends un bouquin, tu nages, tu vois des gens sans avoir besoin de leur parler...

Même sans travail, il faut ne pas lâcher. Ne pas se demander l'impossible mais faire un peu.

Bon courage

[lodiz]

assistance sociale = pas seulement sur le plan financier (heureusement car ils en ont de moins en moins)

Et puis, même si ta famille a de l'argent pour t'aider (une chance), ben toi tu n'en a pas encore quand même, à moins qu'ils soient tous morts dans una ccident hier, un héritage compte pas dessus avant 60 ans, les vieux comme moi ont la peau dure de nos jours , tu rentres donc dans le cadre au niveau individuel.

Il existe des emplois où on a des contacts réduits avec els autres (bon, un chef ou deux c'est difficile à éviter bien sûr): traducteur, programmeur, agent administratif pur,...

mais ceci dit, la meilleure façon de les éliminer les peurs c'est de s'y confronter petit à petit (une thérapie avec un psy çà aide), même si c'est dur. l'autre n'est qu'un c.. comme soi-même il n'est ni mieux ni pire...

[Pseudo1]

Merci à vous deux.

J'avais commencé à apprendre le code de la route sur Internet, oui, c'est une bonne idée, il faudrait que je m'y remette. Toujours une question de volonté...
Je n'ai pas peur de la foule/d'être entourée de gens tant qu'il n'y a pas d'interactions, aller seule à la piscine ou au cinéma ne me dérange pas plus que ça, par exemple (le seul moment stressant, c'est passer au guichet).

J'ai déjà essayé plusieurs thérapies avec des psy qui n'ont pas été concluantes (parce que je me décourage très vite, et j'ai souvent eu l'impression de tomber sur des charlatans ). En ce moment, je vois un hypnothérapeuthe, mais pour l'instant (cinq séances) je n'ai pas constaté d'évolution majeure...

[Monsieur K.]

Alors comment tu t'en sors pseudo1 ? Est-ce que tes séances avec ton hypnothérapeute avancent bien ? Est-ce que tu te sens mieux ?

[Pseudo1]

Merci de prendre des nouvelles, et pardon pour le délai de réponse.

J'ai eu l'impression que mes séances d'hypnothérapie m'avaient aidée oui (au moins concernant les insomnies, je dormais mieux), mais j'ai du arrêter en septembre parce que j'ai repris des études.

En ce moment c'est particulièrement difficile, avec la pression des examens, j'ai des difficultés à me concentrer et depuis quelques semaines j'ai l'impression que ça va de moins en moins, mais bon...

[Monsieur K.]

Pas de problème pour le délai
Tu ne peux pas continuer tes séances le week-end ?

[Pseudo1]

Non, parce que j'ai déménagé.

Là, je suis allée voir un médecin généraliste qui m'a donné des adresses de centre d'accueil... Il faut encore que je trouve le courage d'y aller, mais bon...

[Monsieur K.]

D'accord ça marche. A quoi servent les centres d'accueil ?

[Ella75]

pour tes exams Pseudo1

[Paniqueàbord]

Bonjour
Je sais que le post date mais j aimerais prendre contact avec toi pseudo1, parce que je souffre de la même chose que toi mot pour mot.

[Pseudo1]

Je préfère ne pas avoir de contacts en privé mais on peut en discuter ici sans problème si tu le souhaites. Quelle est ta situation ?
Bon courage

[Daisyrée]

Bonsoir,

Je me demandais si la personne concernée avait trouvé des solutions à ses problèmes ? Je me retrouve moi-même dans la même situation : 21 ans, 4 années d'université à mon actif, habitant chez mes parents, pas de permis, aucune expérience professionnelle et une anxiété sociale de plus en plus aiguë me laissant quasiment enfermée chez moi sauf pour les cours. Je n'ai vu aucun psychiatre mais je songe de plus en plus à prendre rendez-vous. Mon problème actuel, qui me donne une douleur à la poitrine et me tourmente jours et nuits, est que maintenant que j'ai quasiment terminé ma licence (en attente des résultats des partiels finals) je me retrouve perdue car je n'ai aucune mais vraiment aucune idée de ce que je veux faire. J'ai le choix entre continuer mes études, et donc faire un master pour un quelconque métier que je ne peux imaginer, ou trouver un job sauf que j'ai l'impression que je ne suis capable de rien, je n'ai pas vraiment de passions ou de talents, et tout ça en une ou deux semaines car les inscriptions pour les facs se terminent presque. J'essaye de trouver des métiers sur google mais ce sont toujours les mêmes qui ressortent et semblent plutôt irréalistes (gardien de zoo, artiste, écrivain...), en plus on peut pas dire que ma seule licence (lettres modernes) soit très utile pour trouver un métier.

J'ai l'impression que je vais faire un burn out à force de réfléchir à ce sujet et je me demandais si des personnes avaient vécu la même la situation ou la vivent et auraient des conseils à me donner ? J'aimerais pouvoir faire un break de plusieurs mois au moins pour reprendre ma vie en main, petit à petit (prendre rendez-vous chez le psy, passer mon code et mon permis, m'inscrire à la salle...), et repartir ensuite dans les études ou alors trouver un job avec des idées plus nettes sans pression de temps mais j'ai l'impression d'abuser de mes parents qui ne m'ont jamais forcé à quoi que ce soit et sont généreux envers moi malgré tout. En plus, je sais très bien que ma famille pense que je suis une fainéante qui n'a aucune expérience de la vie et va rester vivre chez ses parents jusqu'à sa mort.

Désolée pour ce message sortant de nul part mais je ne sais vraiment plus quoi faire :-/