Toc du couple ou ROCD et dépression - Part 2

[Jocola1]

Bonsoir, il m'est arrivé de poster des messages sur ce site et je reviens non pas pour rassurer qui que ce soit, simplement pour vous faire part de mon vécu. Après une première relation qui a duré 28 ans avec des tocs et donc des épisodes dépressifs, j"ai une amie depuis 4 ans et demi avec le même problème. Tous les états que vous décrivez je les ai connus à savoir ce questionnement incessant sur mon couple, sur le doute de l'aimer ou pas, sur l'interrogation de poursuivre la relation ou pas, sur le fait de se demander si on ne serait pas mieux seul, etc... J'ai été diagnostiqué comme ayant des tocs et nous avons tous les mêmes symptômes les mêmes angoisses les mêmes ruminations. Il s'agit bien d'un handicap qui peut dériver sur d'autres phobies comme la peur de dévier en voiture ou la peur de se jeter dans le vide par exemple. Je suis persuadé que c'est une déviance particulière qui nous concerne, le plus difficile étant de vivre avec sans sombrer. Je crois qu'on ne guérit jamais vraiment malgré des périodes de mieux-être, je ne crois pas être pessimiste en disant cela mais simplement réaliste puisque je vis avec ce handicap depuis trente ans. En tout état de cause, les évènements heureux ou malheureux qui sont édulcorés par cette maladie ont un impact sur l'intensité du malaise mais c'est surtout l'état dépressif et excessif qui déclenche nos tocs. Je reste persuadé que notre histoire trouve sa source dans notre vécu et qu'il faut d'abord soigner son état mental (son humeur) pour que les tocs s'atténuent. Voici quelques pistes, aussi n'hésitez pas à me demander des infos afin que je vous fasse profiter de mon expérience pas toujours heureuse...

[Cassandra1824]

Bonjour Jocola et merci de poster votre vécu , je voulais vous demander si vous êtes avec votre femme/homme ? Et si vos sentiments sont présent ?

[Jocola1]

Bonsoir à nouveau, je suis un homme. Malgré le flou qui domine en ce moment, je suis certain d'avoir des sentiments pour mon amie. Mais les choses ne sont pas si simples. Encore une fois j"ai les mêmes interrogations que vous tous avec les mêmes conséquences: que dois je faire? Dois je interrompre la relation? Ce sont des idées qui s"imposent à nous et qui polluent notre quotidien. Malgré tout et avec l'expérience pour l'avoir vécu deux fois, je suis certain que la personne n'y est pour rien. C'est bien chacun de nous qui est soumis et qui subit ces intrusions à répétition. Le fait d'en être convaincu ne résoud pas le problème et ne nous guérit pas .

[Cassandra1824]

Au moins nous ne sommes pas seuls et dans un sens cest bon à savoir,

Vos tocs ce sont déclenchés du jour au lendemain comme nous tous ?

[Jocola1]

Oui à l'âge de 22 ans alors que je sortais avec mon amie depuis deux mois. Je précise qu'elle est devenue ma femme ensuite.

[Cassandra1824]

Je suis contente pour vous.

Désolée de vous poser autant de question mais vous avez était suivi par un psy ?

[Jocola1]

Depuis nous avons divorcé après 25 ans de mariage. J'ai vu un psy de façon épisodique.

[Cassandra1824]

D'accord. C'est difficile à vivre

J'ai attendu mon copain depuis tellement longtemps puis depuis quelques temps je suis dans une espèce de phase ou je ne lui trouve plus rien comme ci il etait pas beau etc alors que je sais qu'il l'est mais c'est comme ci je ne l'aimez plus ou pas assez

[Jocola1]

Bonjour, je sais tout cela puisque je passe par ces périodes. Il est facile de sombrer mais beaucoup plus difficile de se relever. Il est clair que nous accordons une importance disproportionnée à la volonté d'aimer. C'est notre priorité. Peut-être en attend on trop. C'est aussi une particularité de notre malaise. Nous n'arrivons pas à trouver l'équilibre entre trop aimer et désamour, c'est-à-dire l'équilibre d'un couple qui se satisfait d'être à deux pour effectuer un chemin, nous voulons plus. Mais pour aimer, il faut être bien avec soi-même, et je pense que c'est là que repose le problème. Quelle que soit notre situation (seul ou en couple) nous ne sommes pas bien. Dans notre cas, si nous voulons durer, il faut accepter cet état de fait et encaisser ces moments très dificiles. Il faut accepter une certaine trahison vis à vis de l'autre en sachant que le fait d'en parler à des non initiés va engendrer de l'incompréhension étant entendu que l'autre personne ne sait pas de quoi on parle. Pour avoir et vivre cet état, je reste persuadé que la personne aimée n'y est pour rien. En effet, par deux fois, j'ai eu les mêmes sensations invivables de ne pas les aimer alors que je les aime. J'ai fait quelques écarts et inévitablement cela décuple la culpabilité et augmente l'angoisse et cela n'a pas d'effet sur le toc. Donc malgré mes différentes expériences, je pense que j'aurai toujours cette maladie en sourdine par moments plus intenses et invivables à d'autres moments. Des moments de doute profond qui remettent tout en cause et que l'on doit surmonter si l'on veut continuer...

[Cassandra1824]

Moi je trouve ça dure parce que quand je le regarde cest comme ci plus rien ne me plaisait chez lui quand je veux l'embrasser j'ai toujours ce ressenti de culpabiliser ou de tristesse de ne plus l'aimer en tete et non des gestes par amour tout simplement. L'impression que je m'accroche à lui pour ne pas tomber sur un abrutis comme mes anciennes relations alors qu'avant TOUT CA je l'aimais a la folie !!!!!!!!!!!!!!!!
Ou j'ai cette impression de ne plus l'aimer et de pouvoir aimer un autre gars plus facilement.

[Jocola1]

C'est parce que tu déprimes que tu es dans cet état et non l'inverse. Paradoxalement j'aime mon amie avec qui je sors depuis quatre ans et demi mais en permanence , et particulièrement en ce moment, des pensées intruisives me disent de la quitter. Comment expliquer cela à une personne qui ne connaît pas ce mal. Et pourtant, c'est le principe même du ROCD qui nous épuise. Sinon ce ne serait pas une gêne. L'aimer et avoir des idées de rupture est paradoxal mais c'est justement le coeur du mal et de la maladie qui nous occasionne cette incompréhension.

[Cassandra1824]

Vous avez raison puis ce n'est pas nous tout ça.

J'avais déjà peur de ne pas l'aimer sincèrement puisque ce n'est pas mon genre mais après je me suis dis que l'amour na pas de genre particulier quand l'amour est la et que la personne nous correspond le reste on s'en fiche non?

Jetais tellement accro a lui que j'ai maintenant peur de ne plus l'aimer et parfois j'ai énormément peur qu'il me quitte ou qu'il me trompe

[Carapuce]

Jocola, merci pour ce que tu écris.

Mais tout ça me laisse quand même perplexe car personnellement je n'arrive pas à affirmer comme toi que j'aime mon copain. Avec tout ça je ne sais pas, je ne sais plus. Beaucoup de personnes disent qu'au fond elles savent qu'elles aiment leur copain/copine malgré le toc sauf que moi je n'arrive pas à le ressentir au fond de moi non plus depuis que j'ai ce problème. Je veux dire par là que ce n'est pas une "évidence" comme pour beaucoup d'entre vous. Et ça m'inquiète.

[Jocola1]

Carapuce, c'est l'essence même du toc. De douter, de ne pas savoir et particulièrement lorsque ton humeur est maussade, tu te questionne en permanence. Et lorsque le psy te demande d'établir un niveau sur une échelle de 1 à 10, tu es beaucoup plus près du 10 que du 1. C'est la raison pour laquelle tu souffres, sinon il n'y aurait pas de problème.

[Carapuce]

Merci pour ta réponse Jocola.

Je suis d'accord avec toi, tout à fait d'accord même mais dans ce cas comment expliques tu le fait que la plupart des personnes (dont toi) sont capable d'affirmer qu'ils savent qu'ils aiment leur partenaire ?
Je ne suis pas dans une phase terrible actuellement, je ne ressens pas l'angoisse de manière vive, c'est plutôt latent mais les questionnements sont quand même là en arrière plan quasi constamment.

[Jocola1]

Carapuce, je n'essaie pas de te rassurer. En ce qui me concerne, j'ai inévitablement des moments de doutes intenses comme tu les décries si bien. Est ce la bonne personne? Pourquoi regardes tu les autres femmees? On a l'impression que les autres personnes ne fonctionnent pas comme nous. En fait, leur degré de sensibilité n'est pas le même, il ne faut pas comparer. Certains sont sensibles du foie, d'autres des reins ou souffrent de diabète. En ce qui nous concerne, c'est mental. D'accord, alors composons avec. Cela paraît simple mais pour le vivre je sais que c'est terriblement handicapant. Et pour répondre à ta question, qui peut être sûr à 100 pour 100 d'aimer l'autre? Bien sûr, j'ai des moments de doutes, à l'instant où je t'écris également mais il est évident que nous ne ferions pas autant d'efforts si cela n'en valait pas la peine... N'oublies pas qu'avec une autre personne tu aurais les mêmes symptômes, qu'au delà de ce point certes négatif (les tocs) il y a des choses qui te plaisent chez cette personne bien que tu ne sois pas suffisamment lucide pour le constater avec cette épée de Damoclès au dessus de ta tête. Epée qui est toujours présente malgré les moments d'accalmie. C'est la raison pour laquelle le toc se soigne mais ne se guérit pas obligatoirement.

[maman3]

Jacola1...excuse-moi, mais passez 30 ans avec ce problème quand tu as la volonté de te sortir de ce que te cause l'état dépressif...impossible! Moi...non merci, bullshit. Viens pas faire perdre espoir aux gens ici qui sont dans le creux de la vague.

Une dépression, ca se guérit, ca se soigne avec des médicaments et un psy qui nous aide a comprendre les pensées qui nous ont menés à l'état dépressif. Ya quelque chose qu'on vie qui nous amène à être dépressif. Quand on passe 30 ans a vivre dépressif...c'est qu'on a pas encore mis le doigt sur le problème ou qu'on veut pas le voir! Yen a qui ont des tocs à vie, d'autres ca se déclenche avec une dépression et se résorbe.

Désolée si jsuis raide! Jsuis incapable de lire des trucs dure genre sans réagir. C'est exactement quand on se dit qu'on devra vivre avec ca toute sa vie qu'on fait plus l'effort de s'en sortir!

[Pitchoune54]

Bonjour !

Après un ou deux mois d'absences je reviens vers vous pour vous ramenez mes ondes positives !!!

Il ne faut pas perdre espoir avec ce toc, et profiter des petits moments de mieux. Pour ma part j'ai franchi un grand pas, depuis environ deux semaines j'ai arrêté de prendre mes AD car je vais mieux. Evidemment, je ne suis pas à l'abri du toc pour autant, il reste toujours en arrière pensée mais j'essaie de faire front ! Aujourd'hui je peux dire que j'aime effectivement mon compagnon, mais il est tout à fait normal d'en avoir des doutes au moment ou nous sommes au plus bas.

Voilà en tout cas j'ai senti le besoin de venir vous en parlez si ca pouvait un peu vous rassurez sur les effets de ce fichu TOC et qu'il faut donc se raccrocher sur tout les petits moments de mieux. Je continue à vous lire régulièrement

A bientôt !

[Jocola1]

A maman3. Il est bien évident que je souhaite à vous tous de vous en sortir. Néanmoins, je pense qu'il y a un foyer propice à la favorisation des tocs. En d'autres termes, certaines personnes sont plus vulnérables dans ce domaine que d'autres. J'ai consulté des psychiatres spécialisés dans la thérapie cognitive, des psychologues, j'utilise un anti dépresseur. Peut-être n'avons nous pas encore trouvé la cause profonde? En tout état de cause, les accidents de la vie, les traumatismes ne sont pas les preuves formelles qu'elles conduisent à de telles souffrances. Il a été démontré que le cerveau de ces patients(nous) était pauvre en sérotonine, il s'agit bien là d'un problème biologique ou psychique auxquels viennent s'ajouter nos sautes d'humeur. Il est tout à fait possible que d'autres raisons fassent surface auprès des chercheurs dans les années à venir. Je voulais simplement faire partager mon expérience et ma souffrance qui n'est pas continue puisqu'heureusement il y a des phases de mieux-être. Par ailleurs, je fais beaucoup de sport, et je dois dire que cela m'a sauvé la vie. Loin de moi l'idée d'enfoncer encore plus les personnes atteintes de notre mal.

[Ariel21]

Merci Jocola de venir nous parler comme ça, malgré tout tu sais rester lucide et l'air de rien cela nous aide énormément, par contre je penche plus du côté de maman3, je crois qu'il est possible de s'en sortir, surtout par la volonté. En effet avec ma psy, on a évoqué la peur de l'abandon et plusieurs moments de ma vie où je me suis senti abandonnée, malgré tout je ne suis pas encore sortie de cette horreur mais c'est plus facile, du moins ces derniers temps, de rationnaliser, je monte marche par marche et j'espère arriver à m'en sortir .

Pour moi, comme je le disais, il m'est plus facile de rationnaliser, cette semaine je n'ai pas vu mon copain, nous nous sommes vu dimanche et je ne l'ai pas vu depuis, on se parlait par SMS mais j'ai eu le temps de bien relaxer cette semaine et il me manquait et j'ai vraiment hâte de le voir tout à l'heure ! Je n'avais presque pas de pensées cette semaine, mais aujourd'hui, du fait que je vais le revoir, des questions viennent mais je les chasse aussitôt parce que malgré tout, j'ai hâte de le voir et de pouvoir être dans ses bras, et c'est justement parce que c'est paradoxal que je comprend que c'est le TOC Parce que malgré ce que dise les pensées, j'ai la VOLONTÉ et le DÉSIR de le voir Attention je ne dis pas que si vous ne ressenter pas ça, vous n'avez pas le TOC ! Je suis dans une bonne phase et j'essaie d'en profiter pour moi et pour vous aider, mais soyez certains que dans une mauvaise phase, j'ai les même symptômes que vous.

Bref, ce que mon message indique, c'est qu'ils faut se battrent pour ce que nous voulons Et malgré tout, ne lâchez pas et ne perdez surtout pas espoir .