Comme nombre d'entre vous ici, je souffre de dépression. Cela a commencé il y a environ 1 mois suite à une rupture très douloureuse. J'ai toujours eu des
tendances mélancoliques, déjà parce que je suis une personne hypersensible et ensuite parce que les aléas de la vie ont fait que... Les choses m'atteignent avec beaucoup d'ampleur. Néanmoins, malgré les coups durs et mon parcours de vie assez chaotique, je me suis toujours efforcée de tenir bon et de m'accrocher à un quelconque espoir. Sauf que... L'espoir me quitte, doucement mais sûrement.
Pour résumer vite fait les quelques maux qui m'habitent, mes premiers troubles sont apparus alors que j'avais 15/16 ans. Je me suis mise à souffrir de phobie scolaire et j'ai donc quitté le cursus scolaire pour suivre des cours par correspondance quelques temps. La phobie scolaire a muté en phobie sociale, et bien que les années aient adouci ce mal là et que je vive quasiment normalement désormais, parfois ça ressort. La phobie m'a néanmoins fait cadeau de quelques troubles anxieux, afin que je ne me sente pas seule quand elle me quitte

Il m'arrive donc, par périodes plus ou moins longues, de focaliser mon attention sur certaines choses (une chose à la fois), et que cette chose me hante.
Ce n'est pas une chose définie. Ca peut être la peinture qui s'effrite au plafond, une douleur, un défaut que je constate dans mon appartement... C'est très varié. Dans ces moments là je perds le contrôle. Mes pensées prennent le contrôle et ça devient souvent invivable pour moi et pour les personnes qui m'entourent si du moins je daigne leur en parler... La personne qui m'a quittée a eu bien trop souvent à me rassurer sur tout et n'importe quoi et avec le recul, j'imagine à quel point ça devait être pesant et douloureux pour elle. Je m'en rend compte à présent.
Dernièrement j'ai commencé un traitement antidépresseur qui ne m'a pas réussi. On me l'a donc changé il y a deux jours et ça va beaucoup mieux. Je fais allusion aux effets indésirables.
Je prenais le premier traitement depuis 12 jours et ne le supportais vraiment plus, du coup j'ai dû l'arrêter durant 48h un week-end avant de voir mon psychiatre le lundi. J'ai ressenti l'effet du sevrage et j'ai eu très peur que cela ai causé des dommages... Ce qui a causé une exacerbation de mes troubles anxieux. Si tout ça est passé, durant 48h au moins j'ai été un poids, et pour une amie à laquelle je me suis confiée car du coup je parlais essentiellement de ça, et pour certains membres du forum avec lesquels je me suis liée. Bien sûr, c'est moi qui suis persuadée d'être un poids... Parce que je me pèse à moi-même et dans ces moments là je voudrais juste... Ne plus être.
Constater l'ampleur que peuvent prendre certaines angoisses, bien que ce soit fugace les 3/4 du temps (comme là), me donne envie de mourir.
Ce besoin d'être rassurée et l'attention que ça demande aux personnes à qui j'en parle... C'est... Je n'en peux plus d'être ainsi. Je suis fatiguée. Epuisée. Comment pourrait-on m'aimer alors que je suis si déglinguée ? Il y aura toujours une angoisse... Toujours quelque chose et je suis fatiguée de vivre avec ça.
Bientôt je perdrais mon appartement. Je suis au RSA. J'ai une dépression à combattre qui me fatigue énormément, un masque à porter en société qui me fatigue aussi mais me maintiens quand même debout paradoxalement, et le sentiment d'avoir fait mon temps sur cette terre.
Quand j'ai fait la démarche de commencer cette thérapie, j'avais des idées noires qui ont eu le mérite de passer avec l'AD qui ne m'a pas réussi. Mais elles reviennent et je ne sais pas si j'ai envie de lutter contre celles-ci. M'être vue ainsi, aussi pesante ce week-end, a cassé quelque chose en moi. Bien que les personnes auxquelles je me suis confiée ici aient été adorables et totalement à l'écoute, moi je n'accepte pas mon comportement et de me voir ainsi.
Ah et j'oubliais, je souffre d'une peur récurrente d'être rejetée par autrui, surtout lorsque je me montre telle que je suis. Je suis souvent persuadée que les gens ne m'aiment pas ou ne vont plus m'aimer. Une insécurité émotionnelle ou sentimentale en somme. Du coup j'évite de dévoiler ce trait de ma personnalité... De toute façon ça n'est pas plus mal

Ce matin je me suis imaginée en haut d'un toit et ça m'a apaisée. Tout ne va faire qu'empirer. J'ai été sans domicile fixe durant plusieurs années à la mort de ma mère lorsque je n'avais que 20 ans. Toute ma vie tenait dans deux sacs de voyage et un box loué. Plus jamais ça. Plus jamais ça. Non. Sentir que je suis sur le point de perdre cet appartement où je me sens tellement bien... Je ne veux plus revivre ça. Je me sens seule, tellement seule. La seule personne qui comblait le vide en moi est partie et a cessé de m'aimer. Qu'est ce qui m'attend un peu plus loin, à part un panel d'angoisses et un sentiment d'insécurité plus ou moins permanent? A part la solitude ? A part le vide ?
Je recommence à pleurer depuis hier. Je n'avais pas pleuré depuis plus de 10 jours. Je crois que j'ai envie que tout s'arrête. Je suis fatiguée d'être dans ma tête.