Aragatz,
Tu sembles atteinte de la même "névrose d'échec" que moi.
J'ai aussi subi du harcèlement à l'école (primaire & collège) dont je ne me suis jamais totalement remise.
Bien que ce soit nettement moins à vif aujourd'hui, ça reste quelque chose de sensible, pourtant c'était il y a 25 ans !!!
J'ai finis par devenir totalement nulle en classe. J'ai été "sauvée" en changeant de pays et donc de pédagogie. Mais ces années, si elles m'ont permis de me reconstruire partiellement, de renouer un peu avec le développement de compétences, elles n'ont pas non plus effacé les années difficiles et surtout, j'étais trop occupée à raccommoder mes blessures et mes lacunes pour réfléchir correctement à mon orientation.
S'en sont suivies des tas de différents boulots, certains très sympas franchement, mais en général je me casse la gueule au bout d'un moment (moins d'1 ans, à moins que ce soit un boulot en indépendante où j'ai des missions de quelques semaines à quelques mois - mais là aussi, au bout d'un moment j'y arrive plus et me déprime)
J'ai identifié que :
- Dès que j'approche du but, je me décourage soudainement et je me mets à avoir des pensées négatives sur mon propre compte et à comparer ce que j'ai produit à d'autres productions.
- Réaction typique à l'adversité : je me dis d'un coup que je n'arriverais à rien, que le destin est décidément contre moi et l'adversité en est la preuve, je me mets à douter de mes motivations, du bien-fondé de ma démarches. Bref, je me recroqueville angoissée sur mon lit en ruminant des pensées sombres et je veux plus rien faire.
->
Ces temps-ci, j'apprends à utiliser cette énergie négative, cette espèce de violence contre moi, pour m'astreindre à la tâche que j'ai à accomplir (inscription, écriture de cv, etc...)
Cela demande un effort psychologique, un peu comme un enfant pris dans un caprice ou une mauvaise humeur. C'est pas fastoche fastoche, mais c'est possible.
Seulement il faut avoir conscience que c'est de l'auto-agressivité, de l'auto-sabotage et que ça n'a rien à voir avec une lucidité sur soi.
Personnellement, au RSA, je suis suivie dans une association vers laquelle j'ai été orientée par ma référente de l'espace insertion en raison de mes soucis psychologiques.
J'y vois une travailleuse sociale, une psychologue et une conseillère emploi. Le but était de travailler ensemble à refonder mon profil professionnel pour envisager une formation ou un type d'emploi, en prenant en compte mes vulnérabilités.
Vois peut être si tu peux t'inscrire (ou si tu es inscrite) à Pôle Emploi car ils pourront certainement te proposer ce type de service d'orientation. Tu peux tout simplement t'adresser à eux en leur expliquant ce que tu as décrit ici. Ils verront avec toi ce qu'ils peuvent te proposer pour t'aider - validation d'acquis, projet professionnel...
Je te proposerais bien de commencer par un petit travail chez toi. Réfléchis et note le domaine où tu te sentirais le plus à l'aise, dans quel environnement tu penses pouvoir travailler, si tu veux travailler plutôt dehors ou dedans, si tu es plutôt manuelle ou pas, les tâches avec lesquelles tu serais le plus à l'aise (calculer ? écrire ? classer? soins/aide à la personne? ... ), plutôt travail en équipe ou solitaire... etc.
Il y a des tas de jobs auxquels on penserait pas immédiatement.
Tente également de noter ce que tu sais bien faire : parler une langue étrangère? cuisiner? écrire? faire des recherches/te documenter? bricoler (réparations)? organiser? coudre ? ...
Et tes qualités ? Persévérance, perfectionnisme...
Voilà et quand au cours de ces petits exercices tu commences à t'adresser des reproches et à penser du mal de toi, à te dévaloriser, tu arrêtes et tu t'actives à autre chose, une tâche concrète de préférence genre ménage et tu mets la radio ou autre pour ne pas laisser tes pensées se bloquer en mode "je suis nulle"
si tu veux faire une formation, je te déconseille le CNED, en tout cas perso c'est clair que je ne peux pas avancer seule, je finis par procrastiner car je me pose trop de questions. Donc cherche plutôt du présentiel. Aux interlocuteurs sociaux, parte de tes soucis psy, normalement ils prennent ça en compte désormais. Cherches peut être une activité de volontariat qui te permette de te créer des expériences et de renouer avec une activité régulière et des "collègues" sans que ce soit trop stressant. Une activité de volontariat peut également te permettre de chercher moins de sens dans le travail, puisque tu trouveras du sens dans le volontariat. Essaie aussi de penser au travail en terme de
moyen et plus en terme de
but. Perso, c'est un peu ce que j'essaie de faire.
![Coucou/Bye :bye:](./images/smilies/icone_bye.gif)