Batine a écrit :
En ce qui me concerne, je viens de recevoir la convocation pour aller voir le médecin de prévention de l'Académie.
Je suis convoquée jeudi à 15h au rectorat.
Je stresse horriblement car je me demande ce qui va m'arriver.
Et puis, c'est à 40 km d'ici, dans une grande ville, alors je dois prendre la voiture ou le train pour y aller.
J'ai peur de me perdre, d'arriver en retard. Ca m'angoisse horriblement.
Bonsoir Batine et bonsoir tt le monde
Ne t'inquiète pas de cet entretien, le médecin est là pour t'aider et non pas l'inverse. J'ai été moi aussi convoquée au rectorat et c'est impressionnant mais n'aie crainte. Comme tout médecin il est tenu au secret professionnel. N'hésite pas à lui partager ce que tu as sur le coeur, tes difficultés que cela concerne ton travail ou ta vie privée.
Il saura trouver une solution.
pour le clm il me semble que c'est au médecin traitant d'en faire la demande et que le médecin "vérifie" juste que les arrêts sont motivés. Je ne crois pas que sa mission soit au delà de ça.
N'y aurait-il personne qui puisse t'accompagner ? Que cela t'évite le stress du transport. Puis autant prévoir d'arriver en avance. Il est probablement une petite brasserie où il te sera possible de boire un café en lisant un bouquin sympa en attendant l'heure du RDV.

de tout coeur avec toi
Claire54 a écrit :Salut Batine et les autres,
Je suis enseignante, comme toi ,depuis 3 ans, prof d'histoire plus précisément. Je tiens le coup depuis le début. Je suis TZR (remplaçante) mais je n'avais jamais été mutée dans des collèges difficiles. La seule réelle difficulté était la route (environ 2 à 3 heures par jour).
Mais depuis février je dois assurer un remplacement à 90 Km de chez moi et c'est l'horreur: élèves insolents, provocateurs, insultes ou menaces sous entendues parfois, refus de travailler. Vivre des heures de cours comme ça c'est un calvaire.
Aujourd'hui je pleurais dans ma voiture et je me suis décidée à aller voir ma généraliste qui m'a fait un arrêt pour la journée. J'ai également été voir un psy mais ça n'a rien réglé, les problèmes avec les classes subsistent.
Dans mon cas, mon début de dépression est bien lié avec mes conditions de travail.
Merci de m'avoir lue et j'attends des réponses.
Bye
Bonjour Claire
C'est un vrai pb à mon sens que cette violence du système éducation nationale telle que tu la vis.
On devrait pouvoir bénéficier de soutien ne serait-ce que pour être aidé face aux reactions à adopter en réponse à certains comportements des enfants/ados.
Je me souviens avoir eu le privilège d'assister à une conférence de M.
De Peretti sur la gestion des élèves "difficiles"mais aussi dans les relations avec les collègues, qui sont parfois terribles.
C'était vraiment super intéressant mais voilà seuls étaient conviés les cadres EN (j'étais en détachement alors) qui ne sont plus en face d'élèves depuis on ne sait combien d'années...
Il a évoqué de façon claire les difficultés de ce métier et les violences de l'institution tant au niveau des personnels que des élèves. Il donnait qq pistes. Peut-être en est-il fait état sur son site ?
Passer sa journée devant une classe peut être qqchose de difficile et de très éprouvant, le nier serait mentir, simplement parce que les enfants sont des enfants et les ados des ados. Ils testent sans cesse et ont une faculté hallucinante pour sentir "les failles" où ils s'engouffrent immanquablement. C'est humain. Il suffit alors de qq petites difficultés externes, minimes parfois (personnelles ou relationnelles avec les collègues, ...) et paf c'est tout l'équilibre qui est remis en cause au risque d'imploser ou d'exploser.
Il me semble, mais cela n'est que mon avis, qu'une journée d'arrêt c'est trop peu. Pareil pour le psy. Il peut donner des pistes et vraiment aider (le mien est tip top pour ça) mais cela demande d'y aller un certain nbre de fois. Les résultats ne peuvent pas être immédiats.
Dis toi aussi que les élèves sont de plus en plus difficiles et qu'ils se comportent bien souvent à l'image de la société dans laquelle ils évoluent. Ils sont "consommateurs" dans l'âme alors c'est un peu comme si finalement on était à leur service, alors forcément si le service ne convient pas... Dommage qu'il n'y ait pas de télécommande pour zapper quand un sujet ne plait pas; Impossible de zapper l'enseignant alors "on casse du prof". Dis toi que cela n'a rien à voir avec toi en tant que personne, ni professionnellement, contrairement à ce que l'Institution, ou tout au moins ses représentants voudront te faire croire.
Oup's j'ai été super bavarde. J'espère simplement que mes mots t'aideront un peu.
Une petite phrase qui m'a accompagnée fût un temps : "faut-il perdre sa vie à la gagner ?"
Plus concrètement as-tu la possibilité de changer d'affectation pour la rentrée prochaine ?
Je t'envoie plein de courage et d'ondes positives, de tout coeur
