Comment sortir des troubles alimentaires ? C'est trop dur

[Estella]

Bonjour,

Je lance un ultime sos ici car je ne sais vraiment plus comment m'en sortir. Je suis très malheureuse et j'ai très peur
Je commence à avoir des idées noires.

Je sais que je ne me suis pas encore présentée dans la galerie des membres. C'est simplemet parce que je ne trouve pas le courage de faire le point sur ma vie tellement ca va mal.

Il y a 3 ans j'ai eu de gros soucis alimentaires: perte de 20 kg jusqu'à peser 38 kg !!!
J'avais des crises d'angoisse quand je mangeais, ca ressemblait un peu à une anorexie sauf que je n'avais pas tous les signes de cette maladie et que mangeais très bien quand même malgré ces crises de panique (alors que je perdais du poids). J'avais quand même faim avant de passer à table.
Un traitement au séropram m'avait fait remonter la pente par miracle très rapidement (reprise de 4kg en 1 semaine). Les médecins me disaient qu'ils ne savaint plus quoi faire pour mon cas?

Des troubles alimentaires reviennent à grand pas depuis décembre et s'accentuent. Impossible de manger sans nausées insupportables magré la prise d'anxiololitique et coeurs qui bat à la chamade. Les nausées ne me quittent même plus de la journée.
Ayant simultanément des problèmes intestinaux, j'ai passé des examens chez un gastro-entérologue qui n'ont rien révélé (reste encore le tour du gynéco pour voir si tout va bien de ce côté là).

Désolée d'être si longue mais je ne sais plus quoi faire. Je ne peux quasiment plus rien avaler et maigris à vu d'oeil?
Les médecins sont impuissants comme il y a 3 ans. Je vais voir une psy depuis l'année dernière et ne vois pas de progrès même si le contact est très bon.
J'ai très peur de devenir squelettique et de mourir car je suis passée pas très loin il y a 3 ans. Je suis sous anti-depresseur depuis 1 mois (seropram) et je ne vois aucun changement, anxyolitique et stylnox pour dormir.
Je me sens au bord du gouffre. Mes proches me disent de prendre sur moi et de faire un effort mais je n'y arrive pas. Je suis impuissante face à tout ca. Je ne me sens vraiment pas bien côté physique comme moral.

Avez vous des conseils à me donner ?
Je vous remercie par avance de l'attention que vous pourrez porter à mon message.

[claudine]

Bonjour Estella,

Je comprends ton angoisse mais je ne suis pas médecin et donc je ne peux pas te dire d'où te vient ce problème de perte de poids.

Je note toutefois que tu prends du SEROPRAM. J'en prends également et j'ai eu, au début du traitement, de fortes nausées, pendant au moins un mois. C'est peut-être une explication.

D'autres membres qui ont aussi des rapports compliqués avec la nourriture pourront te faire profiter de leur expérience.

En ce qui concerne ta description dans la "galerie des membres", ne t'inquiète pas car ce n'est nullement une obligation.

Courage

[Estella]

Merci Claudine pour ton message.
C'est très gentil à toi de m'avoir répondu.

Comme je m'en doutais, mon médecin ne sait plus quoi faire pour moi et va m'envoyer dans une clinique.
J'ai pas trop l'impression d'être folle quand même, mon médecin me dit qu'il ne comprend d'ailleurs pas pourquoi je n'arrive pas à m'en sortir alors que j'ai bien conscience de mes problèmes. Mais bon, faut coire....

Voilà, si je n'avais pas encore atteint le fonds, maintenant c'est fait.

Bon courage en tout cas à tous les autres membres.

[Arya]

mon médecin ne sait plus quoi faire pour moi et va m'envoyer dans une clinique.
J'ai pas trop l'impression d'être folle quand même

Bonjour Estella,

Non, tu n'es pas folle ! Et ce n'est pas parce que tu vas dans une clinique qu'il faut te considérer comme telle !

Ce séjour va simplement t'aider à faire le point sur toi, sur tes problèmes avec la nourriture, etc...

Est-ce que tu as réussi, à travers ta thérapie, à mettre le doigt sur un début d'explication à ce soucis de nourriture ? Je te demande ça car moi, j'ai des problèmes avec la nourriture également, mais à l'inverse, je fais des crises de boulimie non vomitives. Ce serait pour "remplir" un manque d'amour...

Enfin, je me demandais juste si tu savais pourquoi tu t'empêchais comme cela de manger...

Bon courage en tout cas.

Et n'hésite pas, nous sommes là si tu as besoin de parler...

[Estella]

Mercy Aya d'avoir répondu si rapidement.
Ca me fait du bien dans ces moments là qui sont très difficiles à vivre.

Pour la petite histoire:
Avant la 20aine, j'ai toujours été assez mince et je mangeais beaucoup sans grossir. Je me suis toujours fichée complètement de mon poids.

A 23 ans, suite à des soucis professionnels, j'ai déprimé: prise de 10 kg. J'ai voulu maigrir car on me disait que j'étais trop grosse.
J'ai voulu arrêter mon régime une fois mes 10 kg partis. J'ai continué à maigrir encore de 10 kg mais j'avais faim et je mangeais quand même beaucoup (?????). Le seropram + les anxiolotiques m'ont sorti de là très rapidement (au bout d'une semaine je revoyais la vie en rose).

Depuis quelques mois, j'ai le dégoût de la nourriture + douleurs intestinales avec tout ce qui va avec. Au début, je me disais que c'était rien, que ca allait passer. Et puis les douleurs se sont faites + intenses, les crises d'angoisse sont apparues, maintenant les nausées et je ne peux plus rien avaler (il faut dire aussi que je suis pliée en 2 dès que je mange ce qui n'aide pas).
Donc en gros je ne sais pas pourquoi ca m'arrive. J'ai eu quelques mo

Mes parents qui sont loin de chez moi sont contre l'hospitalisation. Ils n'arrivent pas à comprendre pourquoi je me mets dans des états comme ca pour "ca".
Mon mari (on est marié depuis même pas un an et devions partir en voyages de noce samedi
) m'a laissé comprendre que si je n'allais pas mieux, il allait me laisser tomber.

Comment est-ce que je peux sortir de tout ca ? Je ne vois vraiment pas comment.
La seule chose positive que je me dis c'est qu'au moins dans la clinique, je serai loin de tout le monde et foutrais la paix à mon entourage qui en ras le bas et qui ne comprend pas mes problèmes


Modération Arya : J'ai modifié les abréviations pour que tout le monde puisse comprendre ce que tu écris.

[Arya]

En effet, ce n'est pas simple.

Tu ne prenais aucun poids quand tu mangeais beaucoup avant, mais ton organisme, en vieillisant, ne supporte plus aussi facilement ces quantités de nourritures absorbées et se met à te faire grossir. Jusque là, c'est logique.

Ensuite, tu te trouves trop grosse et commence a faire un régime (qui marche, c'est une bonne chose !). Mais lorsque tu arrêtes ce régime, tu n'arrêtes pourtant pas de maigrir ... Là, ça se complique ... Peut-être que ton "mental" est plsu fort que ton corps et du coup, te trouvant toujours trop grosse, tu as continué à maigrir...

Mon médecin m'a dit un jour que les problèmes de rapport avec la nourriture sont toujours liésentre eux. Que le fait de manger beaucoup ou de ne pas manger du tout pouvait très bien arriver à la même personne à intervelles réguliers. Cela s'appelle une phobie de la nourriture, qu'elle soit en trop ou en moins ...

Tu dis que tu prends des anxiolitiques et du seropram. Tu es donc suivie par un psy. Tu dis également qu'ils ne savent plus comment faire pour toi.
As-tu déjà essayé de travailler psychologiquement sur les raisons de ce mal ?

As-tu essayé la thérapie comportementale ?

P.S. : Je ne suis pas médecin, je le répète. Tout ce que j'ai dit plus haut, n'est que pure interprétation de ma part. Elle vaut ce qu'elle vaut.

[Estella]

Merci Arya pour cette dernière réponse et désolée pour les abréviations.

Il y a 3 ans je reconnais que j'avais un problème qui ressemblait à de l'anorexie sans en avoir tous les symptômes puique je n'ai jamais perdu l'appétit et que je mangeais en général assez bien (j'avais aussi conscience que je ne devais plus maigrir après avoir retrouvé mon poids normal). D'où les difficultés des médecins pour me soigner et qui baissaient les bras.

J'avais regrossi après et depuis 3 ans, je ne me suis jamais plus souciée de mon poids (si je grossis, c'est pas gravec, après ce que j'ai vécu, je m'en fiche pas mal et c'est tant mieux).
Maintenant, je ne me sens absolument pas grosse. Au contraire. Je n'ai pas envie de maigrir du tout. J'ai une très grosses aversion pour la nourriture (nausées) et des problèmes intestinaux (je dois d'ailleurs poursuivre avec d'autres examens car il y a encore un doute quant à l'origine de mes problèmes).

Merci en tout cas d'avoir pris le temps de me répondre. C'est très gentil à toi.

[claudine]

Bonjour Estella,

Je suis désolée de voir à quel point tu souffres, sans aucun soutien de la part de l'entourage, en plus .

Je pense qu'il te faut terminer de faire le tour de tous les examens physiques et ensuite refaire le point avec ton psy.

Une idée pour la nourriture : ne te faire que des plats que tu aimes beaucoup et en petite quantité à la fois.

On est de tout coeur avec toi

[Arya]

J'espère que tes examens révèleront quelque chose de concluant. Rester sans savoir c'est terrible.

Surtout que tu n'es pas soutenue...

Viens nous voir quand tu veux, nous, nous seront là pour toi.

Bon courage et à bientôt.

[Estella]

Bonjour et merci beaucoup aux personnes qui ont répondu à mon message.
Ca fait du bien de savoir que l'on peut se confier ici et qu'il y a des personnes avec qui l'on peut échanger.

En ce qui me concerne, je suis toujours en attente de certains résultats d'examens et en ai passé un autre qui révèlent quelques soucis mais pas susceptibles de provoquer mes maux et a prioiri pas trop graves (contrôle dans 3 mois pour voir l'évolution).

Sinon, côté moral, ca va un peu mieux. Je me sens un peu plus en forme "dans ma tête" et mange un petit peu mieux sans trop de dégoût même si ce n'est pas encore la panacé.
Par contre, mon internement à l'hôpital est toujours à l'ordre du jour
J'ai un rdv dans quelques jours avec un psy voir si je suis ou non "gaga" au point de rentrer à l'hôpital. Je ne compte pas mentir et je vais me réveller telle que je suis. Par contre,je n'ai ni l'envie et ne me sens pas le courage d'y aller alors ca va en plus un tout petit mieux. J'ai vraiment l'impression qu'en étant complètement coupé du monde là bas, je vais me laisser déperir (ma famille, qui me soutien beaucoup, je me suis mal exprimée en fait, est loin et est contre l'hospitalisation).

Est-ce que quelqu'un ici a déjà subi un internement ? Si oui, comment cela se passe-t'il ? A-t'on le choix de choisir de ne pas se faire interner ? Avez vous eu des effets bénéfiques ?
Je n'ai quasiment aucun renseigement de la part de mon médecin malgré mes demandes (pas le temps de me parler, parait-il !!).

Merci d'avance pour vos conseils et vos éventuelles réponses.
PS: je ne peux venir que rarement sur ce forum car j'ai peu accès "en totale liberté" à un ordinateur.

[Arya]

Bonjour Estella,

Je suis heureuse d'avoir de tes nouvelles, d'autant qu'elles sont meilleures que la dernière fois.

j'espère que tu auras mon message avant de t'en aler.

En ce qui concerne l'internement, mon ami y a fait 3 séjours.

Il y a plusieurs choses que je pesne qu'il est important que tu saches :

1- Ce n'est pas parce que tu es internée que tu es folle, mais simplement que tu as besoin de repos et de te retrouver face à toi même. Quand je te lis, je ne trouve pas du tout que tu sois folle, bien au contraire.

2- Il est possible de choisir l'internement, mais il peut aussi se faire contre ton gré à la demande d'un tier.

3- Comment cela se passe t-il ? Tout dépend de l'établissement dans lequel tu es envoyée. Parfois c'est un établisseent où il n'y a strictement rien à faire. Tu dors et c'est tout. Parfois des activités sont organisée, des discussions, etc... Pour répondre à cela il faudrait que nous connaissions l'établissement.

En ce qui concerne ton médecin, en es-tu satisfaite au niveau des soins ? As-tu déjà envisagé d'en changer ? Il n'est pas normal de la part d'un psychiatre de répondre à son patien : "je n'ai pas le temps de parler" C'est absurde !

Bon, voilà, je me dépêche de poster pour que tu aies vite mon message.

A bientôt. Et encore merci d'être passée.

[Estella]

Merci Arya d'avoir répondu si rapidement, c'est super sympa à toi

Je ne connais pas grand chose sur l'établissement à part qu'il organise a prioiri des activités quand même.
C'est en fait mon médecin et non psy qui n'a pas le temps de parler et c'est mon médecin qui m'envoie (mais j'avais besoin de parler avec lui pr savoir quel genre d'établissement c'était, si c'était "d'office", comment ca se passait, combien de temps durait les "séjours".....).
Je pense qu'il est quand même normal d'avoir des infos sur l'établissement et ne pas être envoyé comme ca. Ca me fait peur !! Et c'est compréhensible non ?

Je ne sais pas non plus, si j'y vais, comment je vais faire pour affronter mon entourage ensuite. Que leur dire ? Comment est-ce que mon mari peut comprendre que sa femme doive aller dans une clinqiue psychiatrique ?

[Arya]

Il faut pour cela qu'il comprennent déjà que tu es malade. Que c'est une vraie maladie. et qu'elle se soigne. Qu'il y a divers moyens de la soigner et que l'internement est une des méthodes existantes.

Il faut leur expliquer ce séjour un peu comme une maison de repos. Tu dois te reposer, tu couper de ta vie de façon à faire le point sur toi-même. Tu dois leur faire comprendre (et par la même, l'accepter toi aussi) que tu n'es pas folle, que tu dois juste te reposer.

Ton médecin doit t'expliquer tout ce que tu as besoin de savoir avant de t'envoyer dans cette clinique. Prend rendez-vous avec lui, vas-y et pose lui toutes les questions dont tu as besoin. C'est primordial. Tu ne dois pas te laisser faire sans savoir où tu vas. Il doit t'expliquer comment cela se passe.

Si en plus tu ne sais même pas combien de temps tu pars ... C'est n'importe quoi. Il doit t'expliquer cela. Dis le lui ! Vas-y et pose tes questions. C'est son métier ! Il est là pour cela !

Et en dernier recours, éventuellement, si tu n'obtiens pas de réponse de la part de ton médecin, pourquoi ne pas aller visiter cette clinique, prendre rendez-vous avec quelqu'un là-bas et demander carément comment cela se passe.

Tu serais, je pense, bien rassurée.

Bon courage !

[Estella]

Merci Arya

J'ai rdv avec une personne de la clinique mais j'y vais "les mains dans les poches" et c'est ca que je n'aime pas (pas d'autres news de la part de mon médecin quand au déroulement du séjour et surtout si c'est d'office).
Je ne sais pas si on va me dire "bon, ben, vous allez rester à partir de cet après-midi" ou si (mais là je rêve) "ce n'est pas la peine, vous allez vous en sortir sans petit séjour chez nous".

Mes proches pensent qu'il faut de toute façon connaître les résultats définitfs de mes examens avant de penser à l'hospitalisation (si j'ai quelque chose de sérieux et que je suis enfermée, comment ca se passe ?) et selon ma famille, je ne suis plus assez "malade" désormais pour aller dans une clinique même si ce n'est quand même pas la grande forme.

Enfin, voilà. J'ai peur de la suite

Merci encore Arya pour tes réponses Tu m'aides beaucoup.

[Arya]

Je suis désolée pour la confusion interner/hospitaliser, ce n'était pas pour blaisser.

Estella, je suis persuadée que la personne que tu vas rencontrer à la clinique saura te renseigner sur tout ce que tu as besoin de savoir.

Et puis tu sais, ce n'est pas un jugement comme en prison. On ne va pas te dire. Bon, vous êtes coupable, on vous enferme !

Ils vont te dire si oui ou non tu as besoin de te reposer chez eux. Et si oui, ils vont te donner une date pour entrer dans la clinique. Tu auras le temps de t'y faire.

Bon courage en tout cas. Je suis heureuse que nous puissions t'aider à te sentir mieux.

A bientôt.

[claudine]

Bonsoir Estella,

Je voulais te dire que je comprends parfaitement ta peur de l'hospitalisation.

Il semblerait que ton état de santé s'améliore un peu (tu dis manger un peu plus), donc tu pourras peut-être éviter ce séjour.

Je te souhaite plein de courage
Bises,