permet moi de te féliciter pour ta rémission, depuis combien de temps peux tu souffler ?
Ah, je n'avais jamais calculé depuis quand j'étais tranquille, merci à toi pour cette prise de conscience ! Et bien je dirais que c'est depuis janvier 2017, mais ça s'est fait petit à petit.
quel a été ton parcours puce pour réussir a etre en rémission ?
Ça n'a pas été une ligne droite ...
La boulimie avait repris en octobre 2014, j'ai été sondée à domicile pour le sevrage (c'est vraiment pas drôle, je te souhaite de pouvoir l'éviter. En plus, je "jouais" avec vu qu'il n'y a pas de surveillance et que je vivais seule, c'est à dire que des fois je ne mangeais rien de la journée et ne passait que les 500kcal de la poche la nuit, et donc évidemment, je perdais du poids, et refaisais des crises de boulimie).
Puis l'anorexie m'a rattrapée en août 2015, mauvaises conditions de travail et stress intense, ça m'aidait à supporter tout ça. J'ai été arrêtée par mon médecin parce que j'avais perdu 5kg en 15 jours. Je n'ai jamais repris le travail.
Comment je m'en suis sortie ?
J'ai été hospitalisée 5 mois en clinique à orientation psychanalytique (ça va plus vite en thérapie comportementaliste, mais on ne résout pas le fond du problème) pour une reprise de poids : horrible, pesée de dos, repas en chambre, seule, activité soumise à la reprise de poids. En parallèle, je voyais la psychiatre tous les jours (bon ça, c'était bof comme aide), et la psychologue 2x/semaine, ça m'a beaucoup aidé.
Sevrage des crises de boulimie par toilettes fermées à clé H24, c'était vraiment d'une violence inouïe pour moi.
Puis quand je suis sortie de la clinique, je faisais encore des crises de boulimie, et je n'avais qu'une idée : reperdre tout le poids. Je me suis mise à la muscu, régime et compagnie, donc évidemment, crises de boulimie, c'était horrible.
Du coup, j'ai demandé à un médecin d'une clinique spécialisée dans l'anorexie (plutôt comportementaliste) de me reprendre (j'y avais fait un "séjour" de 2 mois quelques années avant). Il m'a dit que j'avais déjà été assez hospitalisée en 2016 et qu'il refusait de "m'enfermer" à nouveau. Du coup, il m'a proposé d'intégrer l'hôpital de jour de son service. J'y suis allée 1 jour par semaine pendant 6 mois, et c'est ça qui m'a guérie. Pas tant les ateliers, mais de voir toutes ces jeunettes maigrissimes qui se complaisaient dans la maladie, ça m'a dégouté de l'anorexie.
Quant à la boulimie, ça s'est plus ou moins arrêté tout seul quand j'ai retrouvé un équilibre de vie, et aussi avec le travail des infirmiers qui m'appelaient une fois par semaine en plus de ma journée d'HDJ.
Mon premier atelier à l'HDJ, pendant 3 mois, c'était la confection d'une jupe. On travaillait sur les mensurations, l'image du corps, la féminité. Ca m'a aidé, mais pas arrêté la boulimie.
Le deuxième atelier, c'était "bien être", des massages par les infirmers et de la relaxation, ça m'a fait un bien fou d'accepter de laisser quelqu'un voir et toucher mon corps, aussi imparfait soit-il, ça m'a aidé à relativiser cette notion de perfection que je m'infligeais ...
tu comprends parfaitement mes angoisses, mes peurs, ma souffrance. je redoute chaque bouchée, et cette peur incessante d avoir repris du poids. je ne ressens plus la faim !
Il faudrait accepter de l'aide d'un professionnel, seule, c'est vraiment dur de lutter. Depuis quand tu as rechuté dans l'anorexie ?
J'ai vu diététicien et nutritionniste, bon c'était plus pour le suivi du poids et un "régime" à suivre avec des aliments à réintroduire, et puis pour le suivi de la sonde à domicile. Aide importante, mais c'est oublié que les TCA sont des maladies psychiatriques.
Ensuite, j'ai vu psychologue et psychiatre de toute obédience, TCC, psychanalyse ... Et ça aide vraiment à comprendre pourquoi on a ces comportements, de quoi on se protège par les TCA, comment trouver en soit les forces de combattre l'anorexie etc.
Je suis toujours suivie par une psychiatre addictologue spécialisée dans les TCA. On se voit une fois tous les 15j quand ça va pas, une fois par mois habituellement. Ca me fait beaucoup de bien, même si je suis en rémission.
Je suis heureuse en ménage et j'essaie d'avoir un bébé, donc plus question pour moi de ressombrer (même si j'avoue toujours éprouver du plaisir quand je vois le chiffre de la balance baisser ... Mais je reste raisonnable, je crois)
Espérant t'avoir aidé ...
N'hésite pas si tu as d'autres questions !