je suis la maman d'une jeune fille de 13 ans. Elle a été victime d'harcèlement à son entrée au collège, il y a deux ans. Je l'ai changée de collège et fait suivre par une psychologue, puis un pedopsychiatre depuis plus d'un an. C'était une fille sans problèmes, bonne élève, mais qui depuis a perdu confiance en elle-même et envers les autres. L'année dernière elle a commencé à se scarifier, puis en novembre dernier elle a fait une TS par médicaments. S'en est suivie une hospitalisation de 12 jours à l'hôpital Debré à Paris, où elle avait été amenée en urgence.
Après cette phase, elle a eu beaucoup de mal à reprendre sa scolarité, alors qu'elle n'avait fait aucune absence même après les épisodes d'harcèlement et parvenait à avoir une vie d'adolescente assez sociable. Depuis novembre, elle en phase de déscolarisation. Elle ne va quasi plus au collège, a complètement décroché au niveau des études. Si les scarifications se sont atténuées, elle montre désormais des signes forts de dépression : isolement, sautes d'humeur, se réfugie sur son portable et les réseaux sociaux...
Son pédopsychiatre veut la faire hospitaliser.
Elle n'a que 13 ans et les structures qui acceptent une hospitalisation complète à cette âge là sont rares. Nous habitons Paris.
J'ai essayé par tous les moyens d'avoir une place à la Maison Solenn. Ils n'ont pas de places. Je n'ai pu obtenir qu'une consultation par mois.
Son pédopsychiatre tente d'avoir une place à Montsouris, mais aussi pas de places.
On nous a parlé aussi d'une clinique privée à Crosne dans l'Essonne, mais il faut atteindre sa 14ème année.
Est-ce que quelqu'un peut témoigner ou donner un avis sur ces institutions ?
J'avoue que je crains cette nouvelle hospitalisation, l'escalade médicamenteuse, alors que d'autres thérapies pourraient être tentées. Avec son pédopsychiatre le dialogue est très difficile. Il a choisi, dès le début, d'isoler ma fille de ses parents. De mon côté, je vis très mal cette situation, surtout après la TS et la souffrance grandissante de ma fille.
J'ai essayé de proposer d'autres thérapeutes, d'autres méthodes, sans succès.
A l'hôpital Debré aussi ils avaient donné une indication de TCC. J'ai réussi a avoir rapidement des rdv avec une pédospy spécialisée pour les ado. Cela n'a pas fonctionné. Je pense que c'est surtout le feeling qui n'est pas passé. Ma fille a préféré continuer avec son pédopsy. Toutefois il ne parvient pas à la sortir de sa souffrance, n'a rien vu venir par rapport à sa TS, lui même pense être arrivé à une limite par rapport à son suivi hebdomadaire, mais tout ce qu'il préconise c'est l'hospitalisation, je pense surtout par crainte du risque de récidive.
J'avoue ne plus avoir confiance en ce pedopsychiatre : il se lave les mains par rapport à une éventuelle médicalisation : "ils feront ce qu'ils jugeront adapté, moi je ne prescris pas", m'a-t-il dit. Il n'a même pas pris la peine de discuter ensemble des compte-rendu de l'hospitalisation à Debré et de l'IRM (pour cause d'hallucinations visuelles dont se plaigne ma fille), documents que j'ai dû moi-même réclamer à Debré... . Il n'a pas non plus été présents à la réunion avec le collège pour adapter la scolarisation... Pendant l'hospitalisation après la TS, il ne m'a jamais passé un coup de fil... Bref, je ne pense pas être trop envahissante, mais j'aurais espéré un peu plus de soutien. Surtout, je ne comprends pas sa méthode d'isolement de ma fille, cela me paraît absurde dans la mesure même où, me semble-t-il, il faudrait déjà assurer un quotidien meilleur pour pouvoir avoir des progrès de fonds. A quoi bon autrement, une nouvelle hospitalisation, des médicaments... si on ne considère pas l'ensemble de l'entourage ?
Je suis très inquiète, déboussolée par tous ces événements et très seule aussi... je ne sais plus à qui me vouer.
Si quelqu'un peut me donner des conseils, partager son expérience de parent ou d'adolescent ayant fait un séjour dans ces hôpitaux ou tout simplement accepter de dialoguer un peu ça me ferait un grand bien.
Excusez-moi pour ce long message.
Une maman très seule et très triste
