Avis à la population...
- Quand on demande votre principal trait de caractère, vous répondez "timide".
- A l'école, avec les autres, ce n'était pas la joie.
- Vous considérez tous les gens que vous croisez comme des menaces potentielles.
- Dans une autre vie, vous auriez été ermite.
- Votre animal fétiche ? La tortue et sa carapace.
- Dans un magasin, vous n'osez pas demander conseil aux vendeurs, sans parler de ramener un vêtement (idem au restaurant si un plat ne vous plaît pas).
- Si vous avez un exposé à faire (école, travail), gérer votre angoisse vous demande plus de travail que la préparation de l'exposé en lui-même.
- De manière générale, vous adresser à un inconnu est une galère, même pour lui demander l'heure.
- Vous avez peu, voire pas de vie sociale.
- Vous estimez que le plus grand avantage d'Internet est qu'il permet de communiquer sans avoir à rencontrer les gens en vrai.
Vous n'êtes pas seul.
Vous souffrez d'une forme de phobie dont les grecs n'étaient visiblement pas atteints, puisqu'ils n'ont pas fourni de nom barbare pour l'appeler. La Faculté la nomme donc tout simplement
Phobie Sociale.
On ne confond pas phobie sociale et :
- Logophobie (peur de parler)
- Erutophobie (peur de rougir)
- Agoraphobie (peur des lieux publics et des foules, on peut être PS sans être ago, j'en suis la preuve...)
- Timidité - le premier qui les compare, il se prend ma main dans (censuré)
Pourquoi parler de phobie sociale ici ? Parce que, d'après un bouquin que m'a prêté ma psy, au moins 50% des phobiques sociaux font un jour une dépression.
Je vous avoue que quand j'ai lu ce nombre, je l'ai trouvé bien petit. Je suppose que les 50% deviennent ermites, explorateurs solitaires ou contrôleurs des impôts...
Blague à part, je ne conçois pas qu'un individu mentalement normal puisse souffrir de phobie sociale sans que le moral en prenne un (gros) coup. C'est littéralement invivable ; l'être humain étant un animal grégaire et social, un individu atteint de phobie sociale rencontre des difficultés incessantes dans la moindre de ses occupations.
Je ne vais pas vous raconter ma vie en détail, mais pour vous donner une petite idée, j'ai 27 ans, je n'ai jamais eu de relation amicale sérieuse, jamais d'histoire d'amour, je dois chercher un travail par concours administratif pour éviter le plus possible une recherche et surtout un entretien d'embauche standard (même si j'ai les capacités pour être embauchée) ; je n'ai strictement aucune vie sociale en dehors de ma (grande, heureusement) famille et j'ignore totalement si ma maladie est guérissable.
J'aurais envie d'avoir vos témoignages, de pouvoir discuter sur le sujet, chercher le meilleur système de soins (en ce qui me concerne, un groupe de discussion sur l'affirmation de soi, mais je ne sais pas si c'est suffisant, je pense à une thérapie comportementale, mais où ?)