Bonjour à toutes et à tous,
Je suis traité depuis 25 ans pour dépression qui s'est déclarée chronique. Les diagnostics apportés par les psychiatres n'ont jamais été bien définis (soigné au début pour maniaco-dépression - bipolarité maintenant - puis diagnostic de dépression mélancolique avec sismothérapies. Mon psychiatre actuel préfère parler de dépression atypique mais n'a jamais posé de diagnostic définitif, mon état s'étant considérablement stabilisé depuis quelques années (je suis à deux comprimés de fluoxétine 20mg et 1 comprimé de solian 100mg par jour). Par contre ma situation s'est dégradée au travail. Je pense que je suis mis de côté, voire mis à l'écart depuis un moment et ma situation s'est vraiment dégradée depuis le confinement. Mes problèmes dépressifs se sont accentués du fait de mon travail devenu compliqué et je sur-réagis avec les collègues et les supérieurs qui m'entourent. Je pense que j'ai vraiment un côté hypersensible et ce depuis petit en plus d'une fragilité psychique (mon psychiatre n'étant pas d'accord avec le mot hypersensible mais me définissant personnalité sensitive). Je suis en ALD depuis le début de ma maladie à 17 ans mais je n'en ai jamais vraiment parlé dans mon travail actuel. J'ai été arrêté 2 fois récemment sur des périodes d'1 mois car je me sentais très mal au travail qui en plus subit des restructurations. Actuellement, je me pose la question si un arrêt longue maladie ne serait pas nécessaire (je travaille dans la fonction publique) ou faire une demande de prise en compte de mon handicap plutôt que rechuter et revenir à une pathologie plus grave. Je suis donc dans une situation compliquée. Avez-vous eu des problèmes similaires dans votre travail sans être déclaré personne handicapée ? Et comment les avez-vous résolus ?
Depression chronique et travail
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- lise
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Depression chronique et travail
C'est très courant de se sentir mis à l'écart dans le monde du travail tel qu'il est devenu.Eric07 a écrit : ↑samedi 15 août 2020 15:37Je pense que je suis mis de côté, voire mis à l'écart depuis un moment et ma situation s'est vraiment dégradée depuis le confinement. Mes problèmes dépressifs se sont accentués du fait de mon travail devenu compliqué et je sur-réagis avec les collègues et les supérieurs qui m'entourent.
Dans ce genre de situation, il faut bien se rendre compte que n'importe qui a tendance à devenir un peu paranoïaque, et que ça devient vite un cercle vicieux : plus on est persuadé d'être mis à l'écart, plus on évite ses collègues - et alors ce ne sont plus eux qui nous mettent à l'écart, c'est nous-mêmes qui nous isolons pour nous protéger de l'ambiance - supposée toxique.
Si ça peut te consoler, j'ai l'impression que ces situations arrivent aussi à des gens à priori "sans problèmes", qui ne sont pas hypersensibles à la base.
Je crois que dans ce genre de situation, il faut surtout éviter de renforcer le problème en s'auto-isolant.
Alors si c'est encore possible, continuer à faire comme si on n'était pas mis à l'écart, faire comme si de rien n'était et ne pas garder rancune.
Si parfois on sur-réagit, on peut essayer de ne pas dramatiser et tenter d'arranger les choses en reconnaissant simplement qu'on a sur-réagit.
Il arrive à tout le monde occasionnellement d'avoir des réactions un peu paranoïaques, les gens peuvent le comprendre.
Cela ne devient un problème que lorsque ça devient une habitude et que ça se rigidifie en attitude.
Typiquement, quand on revient après un arrêt maladie, les gens te regardent de travers, du coup on se sent encore plus mal et on finit par se demander pourquoi on a repris le travail et si on ne ferait pas mieux de se mettre en invalidité.Eric07 a écrit : ↑samedi 15 août 2020 15:37J'ai été arrêté 2 fois récemment sur des périodes d'1 mois car je me sentais très mal au travail qui en plus subit des restructurations. Actuellement, je me pose la question si un arrêt longue maladie ne serait pas nécessaire (je travaille dans la fonction publique) ou faire une demande de prise en compte de mon handicap plutôt que rechuter et revenir à une pathologie plus grave.
Mais ce serait abandonner la vie sociale qui va avec le travail - même si parfois, l'ambiance semble tellement pourrie au boulot qu'on n'aurait pas l'impression d'y perdre grand-chose.
Souvent, les gens hésitent à se mettre en arrêt ou à prolonger les arrêts car ils ont peur d'avoir encore plus de mal à reprendre après : l'arrêt permet de souffler, mais au retour, les problèmes sont toujours là, et en plus les gens semblent te reprocher d'avoir quitté le navire.
Après, ça risque de devenir un engrenage vers l'arrêt longue maladie, la mise au placard, la perte d'emploi ou l'invalidité : il vaut mieux éviter de se laisser entraîner dans ce genre d'enchaînement, parce qu'une fois qu'on n'a plus de travail, on est effectivement mis à l'écart.
- Eric07
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Depression chronique et travail
Bonsoir Lise.Eric07 a écrit : ↑samedi 15 août 2020 15:37Après, ça risque de devenir un engrenage vers l'arrêt longue maladie, la mise au placard, la perte d'emploi ou l'invalidité : il vaut mieux éviter de se laisser entraîner dans ce genre d'enchaînement, parce qu'une fois qu'on n'a plus de travail, on est effectivement mis à l'écart.
Merci pour vos commentaires. Lors de mon dernier entretien avec mon psychiatre, celui-ci m'a conseillé la même chose : ce sont des procédures lourdes et un engrenage. Toutefois ma vie personnelle est déjà un désert, plus beaucoup de contacts en dehors du travail étant célibataire, peu de nouvelles rencontres et habitant dans une petite ville... Le travail était pour moi au départ un remède pour me sortir de ma maladie et ma progression a été effective. Je me demande finalement si avec moins de ressources financières, je ne serai pas moralement mieux, quitte à changer complètement de travail même si à 48 ans je sais que cela va être difficile. Changer de vie peut-être aussi une solution mais il faut en avoir la volonté et sans aide extérieure, cela me paraît compliqué. Je vais de toute façon attendre de voir si on me change de service et voir si cela s'améliore ou pas. Mais j'ai vraiment l'impression d'être dans une impasse.
- lise
- Messages : 92
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Depression chronique et travail
Puisque tu n'as pas de famille à charge, tu as moins de contraintes pratiques et financières : il y a effectivement moyen de changer de poste.Eric07 a écrit : ↑samedi 15 août 2020 21:53Je me demande finalement si avec moins de ressources financières, je ne serai pas moralement mieux, quitte à changer complètement de travail même si à 48 ans je sais que cela va être difficile. Changer de vie peut-être aussi une solution mais il faut en avoir la volonté et sans aide extérieure, cela me paraît compliqué. Je vais de toute façon attendre de voir si on me change de service et voir si cela s'améliore ou pas.
Et tu es fonctionnaire, tu peux probablement changer de poste en restant dans la fonction publique, en gardant la sécurité de l'emploi.
En faisant une formation ou en passant des concours, il y a peut-être moyen de choisir vers quel genre de poste tu voudrais aller, au lieu de laisser ta hiérarchie en décider à ta place.
Cela demande quand même pas mal de motivation : faut se renseigner sur ce qui est possible ou pas, et ne pas se laisser décourager si on veut te faire croire que rien n'est possible.
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