Rester et survivre avec ma femme ou partir pour vivre

[babao]

Bonjour à tous,

Je suis en couple avec enfants depuis de longues années.
La vie nous a réservé son lot de crasses. On a en a pris plein les dents mais on s'en est toujours sorti.

Depuis plusieurs mois, ma femme est en dépression, suivie et sous traitement médicamenteux.
Le plus gros problème, c'est qu'elle consomme des quantités hallucinantes d'alcool.
Elle sort boire, jusqu'à plus soif et bien au delà.
Çà a commencé une fois par mois, une fois par semaine pour finir presque tous les jours.
Soit elle rentre (en voiture !!!) tant bien que mal aux petites heures, soit elle cuve , inconsciente, pour ne rentrer que dans l’après-midi.
En résumé, elle se détruit.

Bien évidement, le quotidien est à ma charge; les enfants, le travail, la maison, etc.

J'ai essayé de laisser faire car elle me répète au quotidien que je ne suis pas son père et que je n'ai pas à lui dire ce qu'elle peut ou ne peut pas faire.
J'ai essayé d’interdire, de limiter. Rien ne fonctionne..
Je deviens complètement marteau. Je ne dors plus, je mange plus. Je ne vis plus.

J'arrive au bout de ce qui est acceptable.
Je suis en permanence tiraillé entre deux pensées:
- partir de l'abandonner pour me sauver moi
- rester et limiter les dégâts

Je ne sais plus quoi faire.

[Antonio]

Salut. Tu es dans une situation complexe, on ne va pas se mentir : ta femme est alcoolique, mais ne le voit pas. C'est inquiétant. Ne quitte pas ta femme, essaie de la pousser à aller (même de force) dans l'hôpital psychiatrique le plus proche de chez toi. Elle refusera, mais oblige-la.

Elle sera prise en charge par des gens qui savent ce qu'est la dépendance à l'alcool sous toutes ses formes (vins, bières, vodkas, liqueurs, etc.)

Rends-la visite régulièrement et espère qu'elle comprendra que si elle est dans ce merdier, c'est pour son bien. L'alcool à haute dose tous les jours est un comportement toxicomaniaque, mais il faudra vraiment qu'en sortant avec ses amis, elle respecte ce que dit le médecin.

Le risque de rechute est élevée. Elle cache une souffrance. Demande-lui quelle souffrance elle masque quotidiennement.

Et mets-la dans un HP, s'il te plaît, mais ne l'abandonne pas, elle est malade, mais peut s'en sortir avec de la volonté.

[babao]

Bonjour et merci pour ta réponse.

Pour elle, tout va bien, il n'y a pas de problème.
Donc impossible de l'inciter à se soigner si ce n'est le psychiatre qu'elle voit (et à qui elle ne dit pas tout).

[Antonio]

Elle vit complètement dans le déni. Qu'en pense vos enfants ?

Y a-t-il un moyen en France (je ne connais pas les lois de ce pays, je viens de Suisse) pour l'interner de force ?

[babao]

Je suis en Belgique mais ca ne change pas grand chose.
Aucune loi ne permet l'internement contraint sauf ordonné par un juge.

J'ai lu une grande partie des sujets sur l'entourage et ce sentiment d'incompréhension.

Je suis entièrement d'accord. Il n'est pas possible de comprendre une personne dépressive. Il n'est pas possible de trouver les mots, les intentions ou le attitudes à adopter.

Malgré tout, je suis arrivé au bout du rouleau.

Pour ma sauvegarde et celle se mes enfants, je n'ai d'autre choix que se quitter le navire. Je l'aime et je sais qu'elle m'aime mais c'est trop... Beaucoup trop...

[lise]

Depuis plusieurs mois, ma femme est en dépression, suivie et sous traitement médicamenteux.
Le plus gros problème, c'est qu'elle consomme des quantités hallucinantes d'alcool.
Elle sort boire, jusqu'à plus soif et bien au delà.
Çà a commencé une fois par mois, une fois par semaine pour finir presque tous les jours.

A tout hasard, est-ce que ça a commencé après le début du traitement médicamenteux ?
L'envie irrépressible de boire de l'alcool peut être un effet secondaire des antidépresseurs, c'est un effet assez rare et peu connu (mais il figure parfois dans les listes interminables d'effets secondaires de ces médicaments).
Mais quand on est victime de cet effet secondaire, il peut effectivement mener droit au désastre : il y a des témoignages allant dans ce sens dans cet article.
Bien sûr, ça ne vient peut-être pas de là. Mais si jamais la prescription de l'antidépresseur coïncide avec le début de son problème, il faut penser à cette possibilité.

Donc impossible de l'inciter à se soigner si ce n'est le psychiatre qu'elle voit (et à qui elle ne dit pas tout).

Je ne sais pas si c'est possible, mais est-ce que toi, tu pourrais en parler à son psychiatre ?
J'ignore si déontologiquement parlant, les psychiatres acceptent de parler du patient avec le conjoint, mais vu la gravité de la situation il devrait pouvoir faire une exception.

[Orane]

Bonjour babao, tu vis une situation bien difficile.

Ta femme a l'air effectivement dans le déni complet de la situation.

Je ne sais pas si c'est possible, mais est-ce que toi, tu pourrais en parler à son psychiatre ?
J'ignore si déontologiquement parlant, les psychiatres acceptent de parler du patient avec le conjoint, mais vu la gravité de la situation il devrait pouvoir faire une exception.

Ca me parait être une bonne idée, je sais qu'à l'époque mon père avait eu des rdv avec le psychiatre de ma mère pour savoir comment gérer au quotidien et avec les enfants. Ca pourrait beaucoup t'aider et l'alerter sur la situation également. L'idéal serait de le faire avec le consentement de ta femme, mais ce n'est peut-être pas gagner si elle n'a pas conscience de la situation.

Quel âge ont tes enfants? Comment vivent-ils la situation s'ils en sont conscient ?

Courage

[babao]

Bonjour,

Ça fait un moment maintenant mais rien ne change si ce n'est que je vais de plus en plus mal...

Je vais bientôt me mettre en arrêt maladie, ça me permettra au moins d'arrêter de faire connerie sur connerie au boulot... Cette M.... m'obsède tellement que je ne suis plus bon à rien.

Demain, je téléphone à sa psy...

pour répondre aux questions, elle n'a jamais été la dernière pour boire un verre (ni moi d'ailleurs). Ce qui a changé avec les médicaments, c'est qu'après quelques verres, elle déconnecte complètement... Je me retrouve beaucoup dans les exemples de l'article même si c'est loin d'être aussi extrême...
Pour donner une idée, elle peut très bien quitter la maison à 10h du matin pour aller faire une course et rentrer le lendemain matin en me disant qu'il y avait un peu de monde à la caisse... et que du coup... elle est un peu tard...

Chaque jour, j'essaie de tenir le coup.
Je me dit qu'elle en a déjà bien assez, que je ne peux pas lui ajouter un divorce...
Pour elle, pour les enfants, pour notre vie... Mais les choses que je tente de sauver me paraisse si peu face à la lourdeur de la tâche...

[Junes]

Salut,

Ou en es tu aujourd'hui ?
Ce n'est pas évident de gérer une pareille situation et les médicaments n'arrangent rien ca c'est une certitude toute personnelle. Je connais les effets des AD sur le cerveau et il peut faire de toi une toute autre personne.