Je ne pense pas que la schizoïdie n'a "rien à voir" avec l'autisme. Il y a évidemment des points communs, et on pourrait superficiellement confondre l'une avec l'autre. Et également avec d'autres troubles ...
La catégorisation est de toute façon un peu empirique, et mettre les gens dans de petites cases peut contenter l'esprit, mais ne répond pas forcément à une réalité.
Dans la réalité, on est ceci ou cela à des degrés divers, et aussi ceci et cela en même temps, et suivant le contexte et l'environnement c'est plus ou moins "pathologique", anormal, ou problématique.
Et puis c'est une question de sémantique. puisqu'on cause de sujets qui ne sont pas fréquemment abordés, il faut bien mettre des mots dessus, dans l'espoir de parler à peu prés de la même chose, avec des représentations communes. Ou du moins on va essayer de s'approcher d'une compréhension commune. Mais là aussi ce sont des approximations ...
Pour répondre à tes questions :
Est-ce que le bénévolat m'a plu ?
Le bénévolat social a répondu a un besoin à l'époque. ca m'a plu au point de m'y consacrer plus de 50 heures par mois durant 4 ans, puis le besoin s'est estompé et je suis passé à autre chose.
En gros, ça m'a permis de développer un peu mon empathie (assez faible chez moi), et de m'intéresser aux autres (c'est pas un scoop : s'intéresser aux problèmes des autres nous aide à relativiser les nôtres).
Est-ce que tu te poses des questions sur le fait que tu pourrais être autiste ?
Pas vraiment. Vers l'adolescence, on m'a diagnostiqué schizoïde, puis autiste, puis finalement non
Mais même si j'ai réussi extérieurement mon intégration à la société, et c'était beaucoup de boulot, je sais qu'au fond de moi je suis un peu "différent".
Mes premières copines se plaignaient de ma froideur et de mon manque d'empathie. Il y en a même une qui m'avait surnommé "frigo"
Et puis depuis les gens me considèrent comme un genre d'ours mal peigné (mon dernier surnom en cours c'est "ursus hirsutis"), un peu asocial parfois, plutôt taiseux, souvent sur la réserve, mais plutôt sympa quand même.
Bref ça passe ...
Est-ce que je pense avoir rencontré une personne qui corresponde à mes critères ?
Bah, c'est un peu un idéal inatteignable ce que j'ai listé comme critères. Parfois j'ai connu ce genre d'amitiés, mais dans cette vie tout passe, c'est l'impermanence, on continue d'évoluer chacun, et si nos trajectoires se sont croisées un jour, elles ne tardent pas à se séparer à nouveau, et on finit par s'éloigner.
Pour autant, j'ai quand même quelques amis sur lesquels je sais pouvoir compter. Que des hommes ! Avec les femmes ça semble plus difficile.
J'ai d'ailleurs essayé de rester amis aves certaines de mes ex, mais ce fut fort décevant
Avec ma femme c'est un peu différent. On est plutôt
complémentaires que fusionnels. Chacun apporte à l'autre quelque chose. C'est comme une association avec une charte et des règles. Ma femme n'est pas une amie, mais plutôt un partenaire. Ca fonctionne bien mais c'est plus proche de l'amour que de l'amitié, même si certains critères se recouvrent un peu (comme la confiance ou l'assistance réciproque).
L'amitié, c'est important pour notre équilibre mental, c'est indéniable. Alors pourquoi est-on parfois un peu réticent à l'idée de créer de nouvelles amitiés ? Qu'est ce qu'on a peur de perdre ou d'abandonner ? Tout gain entraine une perte, c'est bien connu ....
Il parait qu'en vieillissant on a moins besoin d'amitiés. D'ailleurs certains pensent que passé un certain âge on n'est plus capable de se faire de véritables amis (je ne serais pas aussi affirmatif).
Je ne pense pas non plus que la dépression empêche de se faire des amis. La dépression a tendance à tout chambouler, et nos amis et connaissance actuels en font souvent les frais. Mais en même temps on aspire à se faire d'autres amis, d'autres sortes d'amis, plus en phase avec ce que nous ressentons, même si c'est mélancolique ou négatif.
Et puis il ne faut pas s'encombrer de trop de pensées limitantes. L'amitié peut naitre entre gens de sexe, de milieu social, d'âge différents.
J'ai même eu des amis qui ont fait des choix de vie radicalement différents des miens. Mais au fond on a des choses en commun, et j'aurai pu emprunter la même route qu'eux dans une autre dimension, et je les observe avec intérêt.