Dépression et lien social.

[Détachement]

Avant la dépression, depuis toute petite j’avais pas de lien social.
Sauf pendant deux ans et demi où j’ai appris à socialiser et ça a été fructueux car j’ai eu des histoires sentimentales.
Mais jamais d’amis et quand j’y croyais, on me volait de l’argent, on me rejetait.
L’amitié et le lien social en dehors des gens qui ont des « idées derrière la tête » … ça n’existe pas avec moi ou seulement sur Internet.
Après la dépression, c’est quand même devenu pire.

Pas de famille, pas de relations amicales IRL, pas d’insertion sociale, que dalle, je vis entre mes quatre murs depuis plus de dix ans.
Heureusement que mon compagnon existe, même s’il ne vit pas toujours avec moi avec le travail, sinon je me serais suicidée depuis belle lurette.
Mais tout le monde sait que ce n’est pas normal de côtoyer dans sa vie qu’une seule personne.

Je ne me sens pas incapable de me lier à autrui.
Mais je n’arrive pas à saisir l’opportunité, j’ai des difficultés.
En ligne, je vois la plupart des gens isolés évoluer, obtenir une vie IRL que ce soit par des bases IVL ou des bases IRL, mais moi, je n’évolue pas.
Je reste cette parenthèse pour les gens, je reste là depuis tellement d’années.
Bref, mon témoignage parlera aux prisonniers de la vie en ligne.

Mais je me serais aussi tuée sans la vie en ligne. La vie en ligne m’a appris à vivre avec les autres même quand je n’y avais jamais intéragi avec les autres.

[clopinette]

@Détachement

Pas de famille, pas de relations amicales IRL, pas d’insertion sociale, que dalle, je vis entre mes quatre murs depuis plus de dix ans.

Pas normal ! IRL ??

Mais j'ai envie de rebondir là-dessus :

Heureusement que mon compagnon existe, même s’il ne vit pas toujours avec moi avec le travail, sinon je me serais suicidée depuis belle lurette.

Imagine les personnes sans conjoint(e), comme moi par exemple qui n'a pas d'amis, des parents que je n'ai plus envie de voir, plus ma vieille tante aimée, bref qui me retrouve seule et isolée dans cette pu***tain de région où je n'aurais jamais dû déménager et où je crève chaque jour davantage de SOLITUDE ! (te comprends, t'inquiète !) mais on fait comment ? On se suicide ? C'est ta seule option ? C'est PAS LA MIENNE !!!

Même si comme tu le dis, vivre en vase clos avec une seule personne n'est pas un équilibre. Bien d'accord ! Mais sans personne DU TOUT ?

Je t'envoie un peu de mon courage !! même s'il ne m'en reste plus beaucoup !

[Détachement]

Bonsoir @clopinette.

Oui, j’ai le privilège de ne pas être célibataire et j’ai de la chance de ne pas être attirée par des gens trop malsains dont je serais forcée de me séparer.
J’aurais peut-être dû le préciser car ça choque les gens quand on dit qu’on est en isolement social malgré le fait d’être en couple en général.
C’est précisément la raison pour laquelle je n’avais jamais écrit ici jadis. La raison aussi qui fait que je me tais aussi.

Pour mon option, je la pense car je serais incapable de vivre seule.
(La seule fois où je l’ai fait, j’ai perdu quinze kilos - et j’ai toujours été maigre -, je me suis renfermée sur moi-même et ça s’est soldé par un suicide raté).
Concernant mon option, je n’ai jamais dit que tu voudrais de la mienne et je n’ai jamais dit que c’est ce que tu devais faire ou que c’est ce que les célibataires devraient faire.
En fait, ta vie est la tienne, la vie des autres, c’est la leur. C’est comment je me représente les choses mentalement. Il ne faut pas prendre ce que j’écris personnellement.

Je te souhaite bien du courage.

[clopinette]

Chacun voit midi à sa porte comme on dit !? Tu as raison ! Mais, faut se battre un peu dans la vie avant de vouloir "démissionner". J'abandonnerai jamais même si j'en ai vraiment marre ...

Je te souhaite bien du courage.

A toi aussi, va !!

[Détachement]

Idéalement.
Hélas, je ne crois pas à un paradis et l’enfer me semble être sur Terre alors je ne vois pas trop l’intérêt de me battre.
J’ai pas envie de prouver à toi ou à n’importe qui d’autre ni à n’importe quel dieu à quel point je me suis battue ; je vais la faire courte : très peu, je le reconnais.
Ni de prouver à quel point j’ai souffert … je m’en rends compte que maintenant et c’est déjà trop insupportable pour moi seule alors gérer l’affect de l’autre (que ce soit du rejet ou de sa révolte), non merci.
De mes dix ans ici, je n’ai su coucher que quelques bribes de vie brisée pour mieux m’intégrer (comme on sème des cailloux ća et là pour mieux perdre les gens), parfois donner des conseils pourris que je regrette vite parce que j’ai été d’un aveuglement affligeant et parce que si je sais parler de moi (comme bonne égocentrique), même si je le veux hardemment, je ne sais pas comment « bien faire ».

Il serait plus pragmatique de garder ton courage pour toi : charité bien ordonnée commence par soi-même. .

[Sleepless]

Tiens, j'avais oublié ce forum depuis le temps.
Ceux qui ont quelqu'un avec qui partager leur vie sont assez chanceux. Pour rebondir sur le sujet (il s'agit de mon thread après tout), cela fait plus de 3 ans que je n'ai plus aucune vie sociale. Hormis mes parents, je n'ai pas d'amis ou qui que ce soit et mon seul contact social avec le monde extérieur est mon psychiatre, une à deux fois par mois (que je vais arrêter de voir d'ailleurs car il ne m'apporte strictement rien). Et ma situation ne risque pas de changer, malheureusement.

[Sasha]

Je me retrouve dans pas mal de messages de ce fil =/

Aucun suivi, dans mon cas même pas de détection, les seules séances de thérapie ou diagnostics que j'ai eus, c'est parce que j'ai fini par aller les chercher moi-même en désespoir de cause.
Mon état ne fait qu'empirer d'année en année.
Je ne me reconnais dans personne, je me sens vraiment une extraterrestre, limite pas humaine, en tous cas pas de la Terre. Mais ça, je sais pourquoi.
Et donc aussi aucun lien social, quel qu'il soit.
On me répond partout que je dois trouver des gens comme moi. Mais impossible de les trouver.
Alors en ce moment, mon sujet de réflexion, c'est comment arriver à vivre seule. Dans le sens le plus profond de seule.
Et dans mon cas, c'est très dur, pour plusieurs raisons : déjà parce que je suis absolue, donc seule au milieu des autres ça marche pas, faudrait que je sois totalement et complètement seule dans le sens le plus entier du terme ; ensuite parce que tout en étant irrémédiablement repoussée par les gens... je suis tout autant attirée par eux.
Donc je me bats avec moi-même pour essayer de faire mon petit chemin sur cette Terre en étant complètement la seule de mon espèce. Et en soi, ce fait, d'être seule, d'être la seule de son espèce, c'est neutre, c'est ni positif ni négatif. Et pourtant, à chaque fois que j'y pense, j'ai mal dans la poitrine.
Je ne prends pas de médication, et je ne pense pas que ça m'aiderait.

[om-d-kaverne]

Moi, je suis confiné depuis 16 ans, quand je voyais les gens péter un câble pour seulement 30 petits jours de confinement, ah les pauvres... ils ne se remettent jamais en question, essayant de savoir s'il y a pire qu'eux, et il y a pire, justement, les handicapés, et les vieux... Et forcément, aucun lien social !

[clopinette]

@Sasha

On me répond partout que je dois trouver des gens comme moi. Mais impossible de les trouver.

Peine perdue dans ce monde.

@om-d-kaverne

...quand je voyais les gens péter un câble pour seulement 30 petits jours de confinement...

S'il y a bien quelqu'un qui ne peut qu'être d'accord avec toi, c'est bien MOI !

[Elynn]

J'ai bien aimé le confinement, j'étais en télétravail complet je n'ai pas mis un pied dehors, parlé à personne c'était génial. Je ne voulais pas retourner en présentiel.
Je suis de nature plutôt effacée, donc toujours isolée et seule, j'avais peu d'amis et mes troubles ont vite fait de m'isoler encore plus, l'ami qui me restait s'est éloigné, et il me reste peu de famille.