Cela ne fais pas très longtemps que je me suis mise à admettre et à assumer d'être..."malade". J'ai toujours su que j'étais différente. Et j'ai toujours marcher seule. J'ai eu quelques relations sérieuses, que je finissais par fuir des que cela commençais a devenir trop "intensément sérieux".
Je prenais un peu de leurs attentions, de leur amour et de leur considération, puis je disparaissais. J'ai toujours gardé dans un coin de mon esprit, que si le monde, ou mes démons ou même le simple fait d'être en vie devenait soudainement plus insupportable encore que d'ordinaire, l'imovane ou le Zopiden pouvaient être trouvables et ce sans ordonnance. Une manière plus douce de dire que je m'étais gardé cette possibilité de me suicider en ingérant des somnifères. En tout cas, j'avais cette liberté de pouvoir y penser, sans me préoccuper de qui ou quoi que ce soit. Aucun jugement quelconque ne sauraient m'atteindre.
Cette liberté, que je gardé soigneusement dans le creux de mon esprit, a disparue au moment même où j'ai dû annoncer à mon nouveau copain que j'étais enceinte. Et je me suis mise à pleurer. Pleins de femmes pleurent lorsqu'elles apprennent qu'elles vont être maman. Certaines de joies, un sentiment de bonheur de pouvoir donner la vie; d'autres de peur, incapables, ignorantes ou trop jeunes pour pouvoir assumer une vie, vierge et innocente. Moi, j'ai pleuré. De frustration.
C'est horrible hein. Mais la seule pensée qui tambourinait les parois de ma tête, était que si je prenais la décision de garder cet enfant, je serais alors condamné à vivre. Et pour une raison inconnue, c'est ce que j'ai fait. Je l'ai gardé. Et je ne regrette pas, mais c'est une torture en plus, constante. Lorsque je regarde mon fils dans les yeux, le simple fait de m'imaginer vouloir aller mieux me rends malade et je me sens tellement égoïste et pathétique. Mais comment me blâmer d'être condamné à vivre dans un corps vide d'émotions et de sentiments, rempli de noirceur et de démons qui chaque instant me tentent à laisser à l'air libre tout ce qu'il s'y cache à l'intérieur, extrêmement noir, extrêmement violent, puissant, incontrôlable et intense. Qui ne demande qu'à exploser sans fin. Je n'ai jamais suivie de thérapie et personne autour ne s'imagine une seule seconde que je puisse être psychologiquement...différente. Il faut dire qu'après plus de 10 ans d'expériences, faire semblant est devenue l'une de mes spécialités.
Seulement aujourd'hui, je me sens, fatiguée, cette douleur constante dans la poitrine, qui me rappelle sans cesse que je n'éprouve aucun désir d'être en vie, et mes émotions, ma colère, mon esprit et ces milliers de pensées qui fusent à la vitesse de la lumières, chaque secondes, tout devient de plus en plus intense et difficilement contrôlable. Mes insomnies chroniques et mes dépressions chroniques elles aussi
Et, je me sens incapable de laisser mon fils, tout seul, sans même avoir eu le temps de le préparer correctement au monde dans lequel je lui ai imposé de vivre. Mais.. c'est tellement dur et pourtant si facile...et rapide... et si lâche. Ce forum est ma dernière lueur d'espoir, faible lueur certes, mais je devais me confier, en parler. Même sans en éprouver aucun satisfaction, peut-être que quelqu'un sait quoi dire ou faire...ou ne pas faire...
Merci...