Le refus de parler en séance chez un psy

[Florose]

Hello à toi qui lit mon message

Alors voilà : un de mes problèmes, c'est que j'ai l'impression que dès qu'un psy attend de moi que je lui parle (après un moment de blanc par exemple), je me dis dans ma tête "ah il veut que je parle, c'est pour ça qu'il y a un silence, alors puisque c'est ce qu'il cherche, je ne le ferai pas". Et je m'abstiens ainsi de parler, ou de prendre le temps de penser à autre chose. J'ai conscience que c'est idiot, voire puéril : je n'y gagne absolument rien. D'autant plus que je ne suis pas grande parleuse lors des séances : je viens sans jamais savoir quoi dire par exemple. J'aimerai changer mon comportement, et ne plus refuser de donner ce qu'on attend de moi. Mais je pense qu'il est nécessaire que je passe par la compréhension de mon comportement. Je précise que c'est le seul lieu où j'ai cette réaction.

Sauriez-vous appeler ce genre de refus ?
Êtes-vous passé par là ?
Savez-vous pourquoi il est possible d'avoir ce comportement ?

Belle journée

[clémentine]

Bonjour @Florose La peur peut-être ?
Pas évident de parler à un psy de toute façon, on ne parle pas à son psy comme on parle à ses copains. Moi, j'ai mis longtemps avant de me mettre à nu et de lui faire confiance. Ah voilà le manque de confiance peut-être ?

[Florose]

Bonjour @clémentine merci pour ta réponse !
Certainement, ça doit jouer. Mais je n'ai pas de tabou avec le psy qui me suit, et me sens en confiance. Peut-être pas totalement, mais ça s'y rapproche. Ou peut-être que c'est la figure du thérapeute et pas lui en particulier qui me fait peur

[clémentine]

La figure que le psy représente ? Le transfert joue, c'est certain.
(j'ai fait une analyse, j'ai eu de longs moments de silence)

[Florose]

C'est quoi ce concept de transfert ?

Un psy dans le sens la figure du thérapeute, celui qui sait, celui qui guide (bien que ce ne soit pas réellement le cas, mais on peut avoir ce genre d'idée en tête)

[clémentine]

Le transfert permet de déplacer les problèmes ou son contraire que l'on a avec quelqu'un sur son psy ou quelqu'un d'autre. On prête à son psy les points faibles ou forts de quelqu'un qui nous entoure dans la vie. Le transfert me paraît inévitable.
Il faut peut-être changer de psy, qui sait ? Il y a des gens à qui je n'ai pas envie de parler perso, des gens avec qui ce serait perdre mon temps.

[Florose]

Oh d'accord intéressant merci pour l'explication !

Je ne pense pas que le problème soit là. Je parviens à lui parler et me sens totalement en confiance. C'est uniquement quand je sais qu'il attend que je lui parle lors des temps de pause que je me bloque. Et j'ai le même blocage peu importe le psy que j'ai en face de moi

[Farzanabal]

Bonjour Florose,
Tu n'es peut-être pas sur la même longueur d'onde que ton interlocuteur dans ces cas là, sur un sujet en cours de réflexion, et on attend de toi une réaction par rapport à une réponse apportée à ce sujet probablement sensible, alors qu'au fond tu as peut-être un point de vu divergent qui a du mal à se faire entendre.

[Florose]

Bonjour Farzanabal

Je ne pense pas que ce soit le cas, je peux exprimer mon avis lorsque je ne suis pas d'accord avec ce que mon psy me dit. Alors que, tu as raison, à l'extérieur de ma thérapie, je fuis d'ordinaire lorsque cela m'arrive.

Quand je refuse de parler en thérapie, il n'y a pas de sujet où il pourrait y avoir des points de vue divergents ( ex : quand on me dit après un blanc "à quoi pensez-vous", je réponds "rien").

[Farzanabal]

Les psys sont, de fait, des manipulateurs(pas dans un sens péjoratif présumant des intentions).
Ils font leur boulot avec les armes qui sont à leur disposition avec plus ou moins de justesse.
Provoquer un blanc, pour pousser à la pause, ou pour t'amener à une conclusion qu'ils espèrent entendre.
Moi généralement je fixe la personne qui fait ça et ça me dérange pas d'être silencieux comme ça pendant des heures donc généralement les psys aguerris ne le font plus, c'est plus les débutants qui font ça.
Avec l'expérience, le temps et la confiance, le psy devient conscient que son idée, si tu n'y a déjà pas réfléchi, tu vas le faire si c'est nécessaire.

[Florose]

Tu parviens à fixer ton psy : wouaoh je suis impressionnée !

Merci pour tes messages, tu as dit juste

[Philea]

Coucou Florose,

Je viens mettre mon grain de sel.

Oui, il est possible que ce soit quelque chose de l'ordre du transfert... Ca me fait penser à une bouderie d'enfant : "Ah, il veut que je parle ? Eh ben je vais faire le contraire et me taire na ! C'est bête mais tant pis, ce sera bien fait pour lui !"
Le mieux serait justement de lui en parler pour voir ce qui se cache derrière, quelle est la signification, à quoi ça te renvoie... Ca pourrait faire avancer la thérapie.

Bonne soirée.

[Nadine1]

mon expérience, j'avais une psy qui pratiquait le silence et "m'obligeait" de fait à réfléchir et à parler (le silence me mets souvent mal à l'aise), mais ce que je disais finalement était "pertinent" dans la mesure où son silence m'obligeait à sortir de ma zone de confort et que pour "meubler" j'arrivais à dire des choses qui m'aidaient à comprendre mon fonctionnement

[clémentine]

Bonjour,

Ou alors une pensée automatique au moment de parler liée au transfert à découvrir peut être. Les pensées automatiques négatives sont hélas nombreuses et nous mènent parfois par le bout du nez.
J'en ai encore avec le transfert de ma mère que je n'ai pas encore résolu, en admettant qu'il se termine un jour lol .
Pour les débusquer, je médite.