Dépression, trouble BDL, violence et agressivité

[small]

Voilà, je me pose beaucoup de questions ces dernières semaines au sujet de mon comportement et donc au sujet de qui je suis, car nous sommes la somme même de nos actes. Comme le dit Calogéro dans sa chanson : "on ne ressemble qu'à ce qu'on fait".

Alors que je n'ai pas changé de traitement depuis plus de 6 mois, j'ai de plus en plus fréquemment des accès de violence physique (contre moi-même ou des objets que je fracasse littéralement) et d'agressivité (essentiellement agressivité verbale envers les autres et moi-même, mais parfois aussi colère rentrée, notamment au boulot, où je me bouffe de l'intérieur pour ne pas exploser).

Je me rappelle que mon ami me disait il y a quelques temps que j'étais très blessante avec lui et que c'était une "galère" d'essayer de construire quelque chose avec moi.
Je pense aussi aux incidents que j'ai provoqués sur le forum la semaine dernière.
Je pense enfin à la récente lettre de mon père, disant qu'il ne veut pas me revoir car il veut se "protéger"...
J'ai de plus en plus conscience d'être "toxique", dangereuse et destructrice pour les autres (comme l'était mon père qui, lui, avait des excuses car il a eu une enfance et une vie particulièrement difficiles).

Pour ceux qui ne le sauraient pas, en plus de dépression je souffre d'un trouble de la personnalité "état limite" (et j'ai des problèmes d'alcool). En faisant une recherche Internet, voilà ce que j'ai trouvé à ce sujet (article sur les patients souffrant de trouble "état limite" ou "borderline") :

"La manipulation agressive de l’autre caractérise leur mode relationnel.
¾ Les passages à l’acte :
Ils sont principalement autoagressifs à type d’automutilation, de tentatives de suicide, d’ivresses aiguës, surdosage de toxiques ou de médicaments, d’accès boulimiques, d’accidents de la voie publique ou autres conduites à risque récurrentes.
Ils peuvent être également hétéroagressifs à type de colères, violence, vols…
Les passages à l’acte touchent également la vie sociale du patient avec ruptures sentimentales, ruptures professionnelles à répétition malgré une bonne qualité d’investissement.
[...]
¾ Les conduites de dépendance :
Elles émanent d’un mode relationnel dépendant du patient limite. En effet, le patient entretien avec certaines personnes de son entourage une relation de soumission (à l’image d’une relation parent-enfant) avec idéalisation, et des moments de bascule vers une agressivité à l’égard de l’objet (dévalorisation de l’objet préalablement idéalisé) qui n’a pas répondu à ses attentes. De même, l’état qui fait suite à l’absorption du toxique (alcool, drogue) ou à la compulsion (boulimie, jeu pathologique, achats compulsifs, tendances sexuelles perverses polymorphes) est idéalisé, en même temps qu’il constitue une agression du sujet lui-même, le patient le critiquant à distance."

Source : université d'Anger

Apparemment, je suis donc bien dans ce mode de "manipulation agressive" dont parle l'auteur de cet article. Je suis donc très clairement dangereuse pour les autres et, comme je le craignais, je suis devenue destructrice, exactement comme mon père.

Comment vivre en se sachant un danger pour soi-même et les autres?
Comment protéger les autres autrement qu'en étouffant sans cesse sa colère ou en la retournant contre soi uniquement ? Je ne vois pas d'autre solution, pourtant je souffre de devoir en toute circonstance me "retenir", me rappeler qu'il faut protéger les autres de moi-même.

Je ne sais pas si ça servira à d'autres qui seraient dans le même cas que moi, mais j'avais besoin de le dire : c'est très lourd de prendre conscience qu'on est quelqu'un de fondamentalement mauvais pour la société.

[claudine]

Bonsoir small,

Ton message est parfaitement clair et tes déductions logiques. Toutefois, tu n'es pas médecin et même si tu es la mieux placée pour savoir comment tu te comportes, je crois que tout cela est à discuter avec ton psy, afin d'avoir son avis à lui

As-tu essayé de le faire ? Il me semble important de lui en parler afin de mettre en place un autre traitement, beaucoup plus approprié à l'évolution de ton comportement.

Je comprends combien tu dois souffrir d'être tout le temps en train de retenir la colère et la violence que tu sens monter en toi

Quant à ton père, je trouve que sa réponse est facile, dans la mesure où cela lui évite une explication, tout en rejetant la faute sur toi

[petitom]

Comme le dit Calogéro dans sa chanson : "on ne ressemble qu'à ce qu'on fait".

Je sais pas
On est ce qu'on est pas ce qu'on fait, y a que nous qui nous connaissons.

Je sais pas si tu es "une manipulatrice agressive" (j'aime pas le terme)
Je pense pas que tu sois dangereuse pour les autres, ta encore mangé personne.Dangereuse pour toi même par contre...

c'est très lourd de prendre conscience qu'on est quelqu'un de fondamentalement mauvais pour la société.

ça t'arrangerait bien, mais non, c'est pas parce qu'on a des tendance a l'agressivité verbale qu'on est le criminelle le plus recherché!
T'es pas mauvaise, c'est encore une image de toi vue a travers les yeux de ton père (qui est brillant, super, cultivé et pas du tout pathétique ).
D'ailleur ça reprend un peu sa lettre, son besoin de se protéger, il a réussis son coup on dirait
Ne te dévalorise pas, t'es pas quelqu'un de mauvais, la preuve en est sur les post ou tu laisse des messages.

[Mélusine]

Je pense, quand tu nous dis que ton ami dit de toi que tu es blessante envers lui, et des "troubles" que tu as fait sur le forum la semaine dernière, que c'est ni plus ni moins qu'un trait de personnalité BL "auto destruction, agressivité, colères extériorisées ou non". (voir DSM IV ou CIM 10 pour ceux qui n'aiment pas le DSM).
Je t'ai mis un lien en mp. Dis-moi ce que t'en penses.

[Hope]

Bonsoir small,

C'est bien que tu ais fait des recherches, maintenant essaye d'en parler à un médecin pour être sure, afin qu'il confirme ou pas tes craintes. Parce que si ton traitement n'est pas adapté, il vaut mieux le changer.

Pour le reste, ne te culpabilise pas, ça ne fera que renforcer ton mal être. Tu n'es pas quelqu'un de mauvais, tu n'as pas à avoir honte de toi.

En tout cas, j'ai lu attentivement les recherches que tu as faites, et bien les "symptomes" correspondent en beaucoup de choses à mon mari ...

Comme quoi, on peut longtemps passer à côté d'une pathologie, c'est pour cela qu'il est important d'en parler.

[small]

Merci à tous pour vos réponses.
En parler à mes psys pour réviser le traitement, ça va être difficile : ma psy prescriptrice me voit comme simplement dépressive et quand je lui dis que les AD ne m'aident pas, elle me répond "mais si" , quant à la seconde - ma thérapeute qui a posé le diagnostic BDL - elle refuse de parler de mon traitement avec moi et me renvoie vers ma première psy, celle qui me fait mes ordonnances...
Par contre, je vois ma thérapeute (qui est aussi psychiatre) demain soir et je lui parlerai de l'évolution de mon comportement et des crises de violence pendant lesquels je perds complètement le sens des réalités.
Bonne nuit à tous, "we will survive", je sais pas comment mais we will survive

[claudine]

Oui small, c'est une bonne décision de parler à ta thérapeute

Bonne nuit et courage pour commencer la semaine

[small]

Bonsoir.
Ce soir j'ai eu rdv chez la psy; je ne rentrerai pas dans les détails mais je lui ai finalement fait lire lettre de mon père (lettre typique d'un pervers selon elle) et je lui ai parlé de mon agressivité et de ma peur de lui ressembler.
Elle m'a catégoriquement affirmé que mon agressivité n'avait rien de comparable avec celle de mon père : mon père ayant une agressivité destructrice (avec pour objectif de détruire l'autre), alors que de mon côté j'ai une agressivité défensive (avec pour objectif de me protéger contre les sentiments des autres et donc aussi contre mes propres sentiments).
Selon elle, je suis tellement persuadée que je ne mérite ni amour ni attention que pour le prouver je me montre agressive envers ceux qui veulent m'approcher : ce serait une façon de repousser les autres pour prouver que je ne mérite aucun intérêt.
Quelque part c'est plutôt rassurant de savoir que je ne suis pas une machine à faire du mal, même si j'en fais involontairement.
Concernant mon père, pas mal de choses à dire, mais ce n'est pas ici le sujet, j'en parlerai plus avant au salon.
Bonne nuit à tous et merci pour votre soutien.

[claudine]

aussi contre mes propres sentiments).
Selon elle, je suis tellement persuadée que je ne mérite ni amour ni attention que pour le prouver je me montre agressive envers ceux qui veulent m'approcher : ce serait une façon de repousser les autres pour prouver que je ne mérite aucun intérêt.
:

small,

Je ne suis pas psy mais c'est ainsi que je t'ai toujours perçue

J'espère que maintenant, à chaque fois que tu vas douter, les paroles de ta psy vont résonner dans ta tête

[small]

Je ne suis pas psy mais c'est ainsi que je t'ai toujours perçue

Fallait me le dire avant, parce que là ça m'a coûté 50 euros
claudine, oui je vais essayer de travailler sur ce blocage, qui complique ma vie mais aussi celle de mon entourage et en particulier de mon ami.