@Marty McFly Bienvenue à bord du navire des vieux loups de mer solitaires

J'ai parcouru tes écrits et je m'y retrouve beaucoup. Les shitty jobs et les centres d'appels j'ai donné. J'y ai laissé un bon nombre de plumes et m'y suis déglingué la caboche. Tout ça pour finir vers quarante balais par réussir un concours, devenir fonctionnaire et travailler dans la culture en pensant naïvement que la page centre d'appels, boulots alimentaires et dépression serait tournée...
Bilan des courses à presque 48 ans je suis en arrêt depuis trois ans après un énième pétage de durite au taf
Je commence enfin à comprendre que le travail n'est pas une valeur, une fin en soi.
J'ai d'autres priorités aujourd'hui. D'autres chats à fouetter. Me soigner et consacrer mon temps à préserver ma fragile santé mentale passe avant tout désormais.
Mon hymne national c'est Creep de Radiohead et ça me va très bien
Pour en revenir au sujet du fil de discussion non pas que je cherche à me dédouaner mais cet effort supplémentaire, l'énergie monstre qu'il nous faut déployer pour entretenir les liens sociaux est évidemment inhérente à la maladie psychique.
D'aussi loin que je me souvienne j'ai toujours été à part, zarbi, à l'ouest et solitaire. Tu m'étonnes que le punk rock et le look gothique m'ont séduite à l'adolescence

J'ai vachement souffert dans ma vie d'adulte à tous les étages (affectif, pro, etc..). J'ai rompu beaucoup de liens, fais beaucoup de vide autour de moi. Je ne comprenais pas le lien entre ces difficultés et ma maladie. Je ne mesurais pas l'impact que mon isolement progressif aurait sur l'évolution de ma maladie. C'est ainsi. Il n'est jamais trop tard pour bien faire. J'ai failli perdre de bons vieux chers amis avec mes conneries et autres pétages de plomb. Heureusement ce sont de vrais amis et ils sont encore là !
J'essaie aujourd'hui de ne plus trop écouter les vilains petits démons qui m'invitent à tout envoyer bouler, à tout foutre en l'air et à couper les ponts en mode "j'ai besoin de personne", " je suis tellement mieux toute seule".
J'essaie de trouver la bonne distance, la bonne fréquence de contacts et les bonnes relations entre moi et les autres en respectant mes besoins de retrait, de calme et de repos.
J'essaie d'accepter que c'est qui je suis et de ne plus me comparer aux gens "normalement constitués".
Je dis bien j'essaie. C'est un combat permanent. C'est une lutte constante contre les vieux démons de la dépression qui isolent.
