
Je m'appelle Samuel et j'ai actuellement 25 ans. J'ai toujours été de nature très souriant, assez réservé, discret, qui ne se donne pas en spectacle. J'ai jamais eu aucun soucis avec quelqu'un, et je suis plutôt du genre à rire pour rien. Je me considère un peu comme introverti, je sors peu, et préfère rester chez moi à jouer au PC, plutot que de sortir faire des activités. Je n'ai pas beaucoup d'amis, mais je suis bien comme ça. Même si j'ai perdu un bon nombre de personnes étant donné que je suis rentré assez vite dans la vie active. Et que beaucoup ont poursuivis leurs études en créant de nouveaux liens avec d'autres. Bref, je reste néanmoins quelqu'un de banal, mais que tout le monde apprécie néanmoins.
- Complexe :
Je vies depuis l'adolescence avec un certain complexe, celui d'être trop mince (J'ai un IMC à 18.5 - 19). Je suis du genre à manger comme tout le monde, mais je ne prend pas un gramme. Bref, cela a dévelloppé chez moi et je pense que c'est aussi en marge de la société, une certaine peur du jugement des autres.
Cette peur est d'autant plus accentuée car je ne compte plus le nombre de fois où on m'a fait des remarques sur ma minceur.
Je précise que ces remarques ne sont en rien dégradantes ou autres, mais du genre "Il faudrait que tu mange t'es mince", "Toi tu peux t'es mince", "Mange t'as besoin de prendre quelques kilos".. Et j'en passe.
Ces remarques même si elles ne sont pas forcément méchantes, sont désagréables et n'ont fait qu'accentué mon problème. Et le pire, c'est qu'elles venaient de mes parents le plus souvent. A un moment, j'en suis venu à éviter de porter des tee-shirts, toujours réfléchir à la manière dont je m'habille (de façon à pas trop montrer ma minceur), et même avoir une manie de mettre les mains dans les poches pour donner "impression" d'être bien bati au niveau des cuisses.
Je faisais avec jusqu'à ce qu'il m'arrive un enchainement d'évènements qui font que je ne sais plus où j'en suis et ce qui m'arrive au jour d'aujourd'hui.
- Début des symptomes d'Anxiété:
Tout a commencé au mois d'avril 2024, je me suis retrouvé avec des amis à manger à une crêpière. Et là, gros blocage, j'ai eu un mal terrible à finir mon assiette. (Je précise que avant d'y aller j'avais la peur de ne pas réussir à manger et je ne sais pas pourquoi, le jugement des autres peut-être ?)
Après cet évènement, je me suis retrouvé dans plusieurs situations, où, au travail, on me faisait la remarque que je n'étais pas concentré, que j'avais souvent la jambe qui tremblée (mais ça c'est pas nouveau, c'est un toc que j'ai depuis tout jeune), et surtout un appétit diminué.
Dès lors, à chaque invitations pour manger au restaurant j'avais des pensées négatives en me disant : "Bordel, je vais pas réussir à manger..". Des fois, j'y arrivais, et des fois, c'était très compliqué et je ne finissais même pas.
Vacances - Anxiété - Crise d'angoisse :
Puis vient le mois de juin, où je pars en vacances avec les mêmes amis qu'au mois d'avril, nous sommes un groupe de 4.
Et c'est là qu'est survenu l'anxiété et les crises d'angoisses, durant tout le trajet, je n'avais pas faim, et mes amis, eux pensaient sans cesse à la bouffe ect.. Nous faisons alors une escale à midi pour s'arrêter manger dans une boulangerie. Les 5 dernières minutes de volant, j'étais comme pris par une bouffée de chaleur, et en arrivant devant tous les mets à la descente même de la voiture. Je suis prise d'un malaise général, sueur, transpiration, mains moites, gorge serrée, boule au ventre. Je me suis depêchés d'aller aux toilettes pour me débarbouiller le visage, et j'ai réussi tant bien que mal à manger (et c'était vraiment pas grand chose).
Le soir même, restaurant, et durant toute la journée je ne cessait de penser au repas. Et ça n'a pas loupé, j'ai réussi à controler ma crise d'angoisse, mais impossible d'avaler quoi que ce soit, j'avais la gorge completement bloqué, et même les odeurs me dégoutaient. J'ai alors fais part à mes amis que j'avais des soucis de santé en mettant en scène un problème de thyroide, mais ce n'est pas le cas.
Durant toutes mes vacances j'ai lutté face à ce mal, et était pris d'une autre crise d'angoisse dans un restaurant également, mêmes symptomes. Et même en dehors des repas j'avais sans arrêt cette gêne dans la gorge et cette boule au ventre. Les choses se sont calmées à mon retour, début juillet.
Arrêt de travail - Traitement
A peine avoir repris mon travail, je me rendais compte que je n'arrivais plus du tout à manger quoi que ce soit. Même seul (car j'étais en coloc), par deux fois j'ai faillis faire un malaise au travail comme je n'avais rien avalé, jusqu'au jour où j'ai craqué. Et là, impossible d'appeller mon supérieur pour le faire, ma soeur a dû s'en charger et je suis rentré à mon domicile. Peu de temps après, mon médecin me délivre un arrêt de travail pour "Troubles anxieux mineurs", avec ceci de l'Alprazolam en 0.25mg. Mon contrat de travail se terminant un mois après, je n'ai pas été en capacité de reprendre.
Nous sommes au mois d'août jusqu'à aujourd'hui, et désormais, toutes les intéractions sociales que j'effectue sont une épreuve. Je suis sans cesse ronger par l'anxiété. Le plus surprenant ? J'ai de nouveau de l'appétit (Mais impossible pour moi de manger dans des lieux publics). Je vies chez mes parents, qui ne me comprenne pas, qui me juge, en me disant qu'il faut que je trouve un travail. Sauf que dans l'état actuel c'est impossible. Je ressent des bouffées de chaleurs, ma est gorge serrée, j'ai la boule au ventre, je suis pris d'un tel malaise général, que j'ai l'impression que je vais m'avanouir avant même de rencontrer une personne. Et cela, pour chaque interaction avec des inconnus ou peu communes (coiffeurs, dentiste, médecin, téléphone..). J'évite toutes les sorties que mes amis me proposent, 90% du temps c'est au restaurant. J'ai limite besoin d'être accompagné à chaque fois pour faire une démarche. L'Alprazolam que je prend à la demande ne me fait absolument rien à part me donner un coup de fatigue 6h après, je fais une cure de magnésium, huile de CBD, et j'ai commencé une thérapie EMDR qui, je pense, ne va rien m'apporter.
Chaque jour je me réveille tendu, mes parents étant en vacances, je suis seul. Et je rumine sans arrêt, je réfléchis tout le temps. J'ai cette impression que mon cerveau n'est jamais apaisé, comme si il était en marche H24. Du coup le seul refuge que j'ai, sont les jeux vidéos, c'est le seul remède qui me permet de ne plus réfléchir à rien.
Vraiment, je ne sais pas ce qu'il marrive. En l'espace de 2 mois, mon état psychologique a empiré très significativement. Je suis passé d'une peur de pas réussir à manger, à une sorte de phobie sociale qui me rend chaque intéractions, tellement futiles en plus, comme des épreuves insurmontables.
Je dois accueillir des locataires au gite de mes parents lundi, j'ai peur d'être atteint par la même crise que j'ai eu, il y a 3 jours pour les mêmes raisons. C'est comme si j'avais peur d'avoir peur. Peur de perdre mes moyens, de ne pas assurer. Je ne sais même pas comment l'expliquer. Et pourtant j'ai quand même réussi, après lutté plusieurs minutes contre ma crise à les accueillir, mais je ressentais réellement une gêne. Il me tardait une chose, fuir, et retourner dans ma chambre au plus vite. Et j'ai peur que le même scénario recommence lundi, comme pour les autres rendez-vous, sorties, ect..
Même les appels maintenant me terrifie, alors que ce n'était pas le cas avant. J'ai beau faire le vide dans ma tête, répéter pendant 10 minutes que ça va bien se passer, et au moment où j'appuie sur le bouton "Appeller", "BAM" j'ai tous mes symptomes qui surviennent d'un coup, comme une baffe au visage. Mais pour autant j'arrive quand même à m'exprimer sans baffouiller, mais j'ai tendance à parler très vite (Moins que mon coeur à ce moment là x))
Enfin voilà, je ne pensais pas écrire autant, et je vous remercie de m'avoir lu. Je ne sais pas si des personnes se reconaissent en partie dans mon histoire. Mais si c'est le cas, je suis vraiment partant pour en discuter, et aussi mettre les mots sur mon mal, car après avoir vu deux médecins et ma psy, ils n'ont toujours pas déceler vraiment ce que j'avais, et surtout que mon état empire aussi vite. Je suis passé de "Troubles anxio-depressif mineurs" à "Anxiété Généralisée" puis "Troubles paniques" et potentielle phobie sociale. Je pense aussi à la mort mais pas dans le sens de vouloir me la donner, mais plus dans le sens où elle me terrifie. Ma mort et surtout celles de mes parents. Je ne pense pas être depressif, mais vraiment c'est tellement pesant sur le moral et le fait de sans cesse réfléchir encore et encore à son mal, ça ne va pas tarder. Je reste néanmoins positif dans ma tête, mais là. J'arrive à un point de saturation qui font que j'écris ces lignes aujourd'hui. Je luttais avec convictions de ne prendre aucun anti-depresseurs (pour l'anxiété, vivement reccomandé par les médecins que j'ai vu), mais désormais ça me semble être la béquille la plus adéquat pour mon mal en ce moment. Surtout que les anxyolitiques qu'on m'a prescrit ne me font, rien.