Dépression et aide des secours

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marcou
Messages : 1
Enregistré le : jeudi 12 juin 2025 18:03

Dépression et aide des secours

Message par marcou »

Bonjour,

Je souhaite vous faire part de mon témoignage, suite à une dépression survenue il y a trois ans. J'en garde encore aujourd'hui des séquelles.

Tout a commencé par un important manque de sommeil. Un soir, j’ai décidé d’en finir : j’ai bu une demi-bouteille de rhum et avalé une trentaine de cachets. Ma femme et mes enfants ont immédiatement appelé les pompiers. Je refusais d’aller à l’hôpital, et une discussion avec un pompier, plutôt agressif dans son attitude, n’a fait qu’empirer les choses. Bien sûr, vu mon état, j’ai mal réagi à sa manière de me parler.

Par la suite, les pompiers ont appelé le SAMU, qui a à son tour contacté les gendarmes, lesquels ont fait intervenir une équipe d’intervention spécialisée. Pendant ce temps, ma fille tentait de me calmer et de me convaincre d’accepter une hospitalisation. Malgré cela, trois ou quatre gendarmes (il me semble qu’ils étaient quatre) sont entrés dans ma chambre, alors que ma fille leur avait demandé de la laisser faire.

Je précise que je n’avais aucune arme et que je n’avais frappé personne. J’ai demandé aux gendarmes de sortir. En me levant, j’ai posé la main sur un fer à repasser (sans geste agressif), et ils m’ont alors tasé. Mon nez a été cassé, le lit inondé de sang. Ils m’ont ensuite menotté et injecté un produit pour m’endormir, comme à un animal.

Il est évident, pour moi, qu’il y a un profond manque de formation dans la gestion de ce type de situation. Leur seule réponse a été une agressivité violente, qui m’a profondément marqué. J’ai depuis suivi une thérapie EMDR pour ce traumatisme, mais j’y pense encore chaque jour.

Je ne comprends toujours pas pourquoi, après m’avoir cassé le nez et injecté un sédatif, aucun gendarme ni pompier n’a pris le temps de rassurer ma femme et mes enfants sur mon état de santé.

Plus tard, un des gendarmes — qui s’est appuyé sur son propre bras — s’est luxé l’épaule pendant l’intervention. Ce soir-là, ils ont tous porté plainte contre moi. À ma sortie de l’hôpital, j’ai été placé en détention. Ils voulaient absolument que je reconnaisse avoir lancé le fer à repasser, ce qui est totalement faux — ma fille me l’a confirmé par la suite.

Au procès, plusieurs gendarmes sont venus en uniforme, y compris des gradés qui n’étaient même pas présents le soir des faits. Le juge et le procureur ont cru leur version. J’ai été condamné à 18 mois de prison avec sursis, et je dois aujourd’hui verser près de 50 000 euros de dommages et intérêts aux gendarmes.

La première expertise psychiatrique, réalisée sous contrainte, m’avait déclaré irresponsable pénalement. Mais cela ne leur a pas suffi : une deuxième expertise a été exigée, et c’est celle-ci que le juge a retenue. Comme par hasard. Je suis convaincu qu’il y a eu collusion entre les parties.

Je n’ai pas souhaité faire appel. Je voulais en finir avec cette histoire. Pourtant, après la condamnation, je me suis encore excusé auprès des gendarmes. Je me souviens encore du sourire arrogant de l’un d’eux, qui n’a même pas daigné répondre. On dit qu’ils n’ont pas de moyens, mais quand il y a de l’argent à prendre, croyez-moi, ils savent s’organiser — même si cela implique de mentir.

Aujourd’hui encore, je suis suivi à l’hôpital pour ma dépression et je prends un traitement. J’ai énormément de mal à faire face financièrement à tout cela, mais je n’ai pas le choix. J’y pense tous les jours.

Avec du recul, je pense que les services de secours manquent cruellement de formation face à des crises dépressives sévères. Mais ce qui m’a le plus blessé, c’est la méchanceté et la haine dont certains ont fait preuve. Cela me dépasse.

Avant ce drame, j’avais un casier judiciaire vierge, j’étais engagé depuis 30 ans dans un comité de défense contre les feux de forêt, au service de la population. Père de trois enfants, marié depuis 34 ans, j’ai toujours travaillé. Et ce jour-là, ma vie a basculé. Je suis tombé sur des gens inhumains qui ont voulu jouer les cow-boys face à la détresse d’un homme.

Bien cordialement.
Michelle12
Messages : 26
Enregistré le : dimanche 01 mars 2009 22:51

Dépression et aide des secours

Message par Michelle12 »

Inhumain♥️
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Amphigouri
Messages : 2869
Enregistré le : vendredi 12 mai 2023 14:31

Dépression et aide des secours

Message par Amphigouri »

Bonjour @marcou, je n'ai pas vraiment les mots alors comme Michelle, je réagis et te souhaite beaucoup de courage pour affronter cela.
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