J'ai pas envie de me sentir bien dans ma peau

[Dami-lench]

Bonjour,
Je ne comprends pas pourquoi on veut absolument que je me sente bien dans ma peau, que je surmonte la dépression et la timidité alors que je ne veux même pas de moi-même.
J'ai été diagnostiqué autiste à l'âge de 3 ans et la majorité de ma famille n'a jamais voulu se renseigner davantage sur l'autisme, ils se sont juste contenté de me considérer juste comme une "bombe à retardement", un gosse malade, timide, cassé qu'il fallait absolument réparer, même en levant la voix et en donnant des coups de pantoufle au c.. pour le "forcer" à devenir normal, alors que j'avais que 5 piges!
Quel rapport avec mon sujet? Eh bien aujourd'hui à cause de mon passé en tant que victime de harcèlement à l'école (aussi), je me sens comme zombie, je sais pas si je veux m'en sortir, je sais pas si j'ai envie de passer à autre chose, même si j'avais l'opportunité de couper les ponts avec ma famille, même si je pouvais régler ça en justice, je ne sais pas si mon trauma voudra s'en aller.

Je pense que j'ai peur que ma dépression guérisse parce que c'est comme si j'oublierais les maltraitance.

[FoX04]

Bonjour @Dami-lench

Je me suis souvent demandé aussi si je voulais être heureux, sortir de ma morosité familière qui parfois va jusqu'à parasiter ma compagne. Je ne saurais pas l’expliquer mais le fait d'aller mal, de ressasser, ça a comme un côté rassurant. C'est comme si aller mal jetait un voile confortable qu'on ne veut pas lever car on ne sais pas ce qu'il y a derrière. Peut-être que comme tu dis on craint d'oublier ce qui nous fait mal, ce qui nous donne une légitimité à se sentir seul contre le monde, alors qu'en fait il ne s'agit pas d'oublier mais d'apprendre à vivre avec ses travers. Les événements de notre passé font partie de nous, ce sont les briques de notre maison, un peu penchante mais c'est la nôtre. Enfin là j'ai l'impression de répondre plus à moi qu'à toi...

Mon filleul est autiste (il a 9 ans) et j'ai également l'impression que malgré ce qu'ils disent, ses parents veulent qu'il réagisse normalement aux événements. C'est assez insupportable et je comprends que tu le vives comme de la maltraitence, mais je pense que pour des parents il y a comme un espèce de "deuil impossible" à faire de l'enfant "normal" qu'ils désireraient.

Enfin tout ça pour dire que même si ça ne t'avance pas à grand chose je te comprends. À défaut d'être "bien dans ta peau", trouve-toi des petits plaisirs dans la vie, et fais-le pour toi, pas pour satisfaire les autres.

[Bilirubine]

Mon filleul est autiste (il a 9 ans) et j'ai également l'impression que malgré ce qu'ils disent, ses parents veulent qu'il réagisse normalement aux événements. C'est assez insupportable et je comprends que tu le vives comme de la maltraitance, mais je pense que pour des parents il y a comme un espèce de "deuil impossible" à faire de l'enfant "normal" qu'ils désireraient.

Enfin tout ça pour dire que même si ça ne t'avance pas à grand chose je te comprends. À défaut d'être "bien dans ta peau", trouve-toi des petits plaisirs dans la vie, et fais-le pour toi, pas pour satisfaire les autres.

Hello Fox

C'est très juste ce que tu dis.
J'ai fais un stage dans un centre pour jeunes autistes qui leur permettait de s'exprimer en groupe de parole ou de façon artistique, des sorties etc ... Beaucoup s'épanouissaient, ils avaient un encadrement dynamique et compréhensif et ont même créé un journal, "Le Papotin" où ils ont interviewé des acteurs ou chanteurs. Je crois qu'il existe encore (le journal).

à Dami-lench

Je pense que les gens qui ont subit des maltraitances ne les oublient pas (ou ils les refoulent, ce qui n'est pas ton cas), mais ils ont continué leur vie. Comme tu dis que actuellement tu souhaites que l'on te fiche la paix, ce que je comprend car cela m'arrive assez souvent ces derniers temps, il viendra surement un moment où tu voudras avancer ou vivre différement. C'est bateau ce que je vais dire, mais je pense que peut être cela te ferait du bien d'extérioriser ton mal-être, d'en parler avec quelqu'un, une infirmière dans un CMP (centre médico psychologique), elles sont très accueillantes et tu n'est pas obligé de continuer si tu ne veux pas. En tout cas je te souhaite plein de courage

[Dami-lench]

Bonjour @Dami-lench

Je me suis souvent demandé aussi si je voulais être heureux, sortir de ma morosité familière qui parfois va jusqu'à parasiter ma compagne. Je ne saurais pas l’expliquer mais le fait d'aller mal, de ressasser, ça a comme un côté rassurant. C'est comme si aller mal jetait un voile confortable qu'on ne veut pas lever car on ne sais pas ce qu'il y a derrière. Peut-être que comme tu dis on craint d'oublier ce qui nous fait mal, ce qui nous donne une légitimité à se sentir seul contre le monde, alors qu'en fait il ne s'agit pas d'oublier mais d'apprendre à vivre avec ses travers. Les événements de notre passé font partie de nous, ce sont les briques de notre maison, un peu penchante mais c'est la nôtre. Enfin là j'ai l'impression de répondre plus à moi qu'à toi...

Mon filleul est autiste (il a 9 ans) et j'ai également l'impression que malgré ce qu'ils disent, ses parents veulent qu'il réagisse normalement aux événements. C'est assez insupportable et je comprends que tu le vives comme de la maltraitence, mais je pense que pour des parents il y a comme un espèce de "deuil impossible" à faire de l'enfant "normal" qu'ils désireraient.


Enfin tout ça pour dire que même si ça ne t'avance pas à grand chose je te comprends. À défaut d'être "bien dans ta peau", trouve-toi des petits plaisirs dans la vie, et fais-le pour toi, pas pour satisfaire les autres.

Voilà c'est ça, dans le cas de ma mère, c'était impossible d'avouer que je ne saurais jamais complètement normal, ils ont choisis de faire comme si de rien n'était et de me rendre le + normal possible, même en m'empéchant d'exprimer la moindre contrariété, la moindre émotions négative.

[Dami-lench]

à Dami-lench

Je pense que les gens qui ont subit des maltraitances ne les oublient pas (ou ils les refoulent, ce qui n'est pas ton cas), mais ils ont continué leur vie. Comme tu dis que actuellement tu souhaites que l'on te fiche la paix, ce que je comprend car cela m'arrive assez souvent ces derniers temps, il viendra surement un moment où tu voudras avancer ou vivre différement. C'est bateau ce que je vais dire, mais je pense que peut être cela te ferait du bien d'extérioriser ton mal-être, d'en parler avec quelqu'un, une infirmière dans un CMP (centre médico psychologique), elles sont très accueillantes et tu n'est pas obligé de continuer si tu ne veux pas. En tout cas je te souhaite plein de courage

Les maltraitances je les ai oublié pendant une longue période quand même. J'arrive pas à exprimer oralement des choses négatives (choses qui se rapporte à ma psychologie), tellement ont ne m'a appris qu'à me taire et à ne rien questionnner.

[lodiz]

Je comprends ta réaction je pense, tu t'aimes bien comme tu es au fond c'est compréhensible je trouve tu ne connais riend 'autre au fond. Mais question toute bête te sens-tu assez heureux sans traitement sensé t'aider, toute est la question au fond ? Il y a peut-être un autre toi qui peut être heureux ou plus heureux mais que tu ne connais pas bien encore ?

Ca me fait penser à ma mère qui n'a jamais voulu admettre que mon fils soit comme il est: surdoué avec une bonne dose de quelque chose qui ressemble à l'autisme parfois il est dans sa bulle. Ce qui est drôle c'est qu'elle réagi de la même façon avec une cousine qui elle a du retard mental, jamais elle n'appelle un chat un chat en fait pour elle être différent c'est être "un petit malheureux" comme si un attardé mental n'avait pas la possibilité d'avoir sa part de bonheur, donc dans la famille on doit être tout sauf "un petit malheureux", on est timide, bizzarre mais on a jamais de problème mental, si on fait une TS c'est toujours à cause d'un élément 100% extèrieur pas une fragilité familiale ce serait la honte. une question d'éducation sans doute, en 1958, les petits africains étaient des gens inférieurs à aider comme les "mongols" ils devaient être aidé par les grandes instances catholiques avec à leur tête les bonnes soeurs qui lui donnait cours sur les gentils bon pères de la colonie du Congo belge.

bienvenue, désolé si je ne t'e comprends pas bien, j'essaie...

[Langueur]

Bonjour.


Je suis un peu choquée de te lire car on a eu la même vie, enfin, concernant ces éléments-là.
J’avais été diagnostiquée autiste une fois à l’âge de trois ans et mes parents ont fait du déni de diagnostic et moi avec en pensant que c’était bidon. J’ai été élevée dans pas mal de maltraitance car mes parents étaient dépassés et j’ai dû faire du mieux que j’ai pu pour évoluer en milieu ordinaire malgré les harcèlements scolaires et les maltraitances. Bien sûr, je suis privilégiée car j’ai pu aller jusqu’au Bac mais malgré tout, j’ai échoué à être une adulte ordinaire. De nouveau diagnostiquée à l’âge de 30 ans et 7 ans plus tard, j’accepte enfin le diagnostic mais j’ai des nouvelles problématiques de santé mentale et j’apprends à mieux parler de mes émotions depuis dix ans déjà et de la maltraitance … c’est pas aussi limpide, j’ai toujours des comportements pas très constructifs pour moi mais ça évolue.
Je pense qu’on vit avec malheureusement et qu’on se construit malgré ça.

[Dami-lench]

Bonjour.


Je suis un peu choquée de te lire car on a eu la même vie, enfin, concernant ces éléments-là.
J’avais été diagnostiquée autiste une fois à l’âge de trois ans et mes parents ont fait du déni de diagnostic et moi avec en pensant que c’était bidon. J’ai été élevée dans pas mal de maltraitance car mes parents étaient dépassés et j’ai dû faire du mieux que j’ai pu pour évoluer en milieu ordinaire malgré les harcèlements scolaires et les maltraitances. Bien sûr, je suis privilégiée car j’ai pu aller jusqu’au Bac mais malgré tout, j’ai échoué à être une adulte ordinaire. De nouveau diagnostiquée à l’âge de 30 ans et 7 ans plus tard, j’accepte enfin le diagnostic mais j’ai des nouvelles problématiques de santé mentale et j’apprends à mieux parler de mes émotions depuis dix ans déjà et de la maltraitance … c’est pas aussi limpide, j’ai toujours des comportements pas très constructifs pour moi mais ça évolue.
Je pense qu’on vit avec malheureusement et qu’on se construit malgré ça.

Mes parents ont fait un peu la même chose, surtout LE parent (et sa famille) qui étaient eux-mêmes dans le spectre. Mais c'est celui qui ne portait pas le spectre qui est l'auteur des maltraitances, parce qu'il était dépassé aussi par mon mal. Moi le bac je l'ai même pas passé puisque j'ai eu le bac covid (session 2020). Peut-être me faudrait t'il un nouveau diagnostic? Moi aussi je n'arrive pas à être adulte.

Toujours est-t'il que c'est à cause de mon passé que peut-être que je terminerais ma vie célibataire. Des années et des années de souffrance dans le célibat, c'est aussi une cause (primaire ou secondaire) du fait que je veux pas sortir de la dépression. Et pour ça je ne veux plus être en vie depuis longtemps, mais que je ne mets pas fin à ma vie par peur des représailles sociales et juridiques (peur de l'enfermement), et peur des séquelles physique.
Par quel genre de miracle/de magie peut t'on guérir de ça?

[Dami-lench]

Je comprends ta réaction je pense, tu t'aimes bien comme tu es au fond c'est compréhensible je trouve tu ne connais riend 'autre au fond. Mais question toute bête te sens-tu assez heureux sans traitement sensé t'aider, toute est la question au fond ? Il y a peut-être un autre toi qui peut être heureux ou plus heureux mais que tu ne connais pas bien encore ?

Ca me fait penser à ma mère qui n'a jamais voulu admettre que mon fils soit comme il est: surdoué avec une bonne dose de quelque chose qui ressemble à l'autisme parfois il est dans sa bulle. Ce qui est drôle c'est qu'elle réagi de la même façon avec une cousine qui elle a du retard mental, jamais elle n'appelle un chat un chat en fait pour elle être différent c'est être "un petit malheureux" comme si un attardé mental n'avait pas la possibilité d'avoir sa part de bonheur, donc dans la famille on doit être tout sauf "un petit malheureux", on est timide, bizzarre mais on a jamais de problème mental, si on fait une TS c'est toujours à cause d'un élément 100% extèrieur pas une fragilité familiale ce serait la honte. une question d'éducation sans doute, en 1958, les petits africains étaient des gens inférieurs à aider comme les "mongols" ils devaient être aidé par les grandes instances catholiques avec à leur tête les bonnes soeurs qui lui donnait cours sur les gentils bon pères de la colonie du Congo belge.

bienvenue, désolé si je ne t'e comprends pas bien, j'essaie...

Pour tes 1ères questions du hauts, je n'en sais trop rien, je ne peux te fournir une réponse parce que je n'en sais rien, je sais pas quel miracle divin enlèverait ce que j'ai vécu.

[lodiz]

Trouver l'amour t'aiderait sûrement mais c'est une des rares choses qui ne s'achète pas hélas, la vie est tellement plus compliquée mais tellement plus agréable quand on peut l'affronter à deux. Toujours y croire en tout cas.

je te souhaite de trouver le bonheur en tout cas.

[Dami-lench]

Trouver l'amour t'aiderait sûrement mais c'est une des rares choses qui ne s'achète pas hélas, la vie est tellement plus compliquée mais tellement plus agréable quand on peut l'affronter à deux. Toujours y croire en tout cas.

je te souhaite de trouver le bonheur en tout cas.

Même en ayant vécu l'amour pendant près de 2 ans, je continuais à me sentir éternellement célib, dépressif. Et puis la meuf m'a quitté 2 ans après notre rencontre, et depuis ça ne compte plus pour moi cette relation, même si ça a duré 2 ans (2 ans c'est pas beaucoup non?).

Je me sens comme certaines personnes qui ont vécu beaucoup de maltraitance, de harcèlement ou que sais-je encore... sombrer dans la dépression dès que le bonheur se présentaient enfin (j'avais lu ça quelque part). Je ressens ça.

[VirginiaWoolf]

Bonjour Dami-lench et les autres,

Je me permets de répondre à ce sujet car je me pose la même question...
Je me demande donc si j'ai envie de m'en sortir...
Je doute même d'être dépressive...je suis peut-être juste chiante...c'est ma nature...
ça ne me console pas du tout.
Quant à "fuir le bonheur de peur qu'il ne se sauve", j'avais lu que c'était les personnes qui manquent de confiance en soi. Elles n'osent pas se réjouir.
Enfin, dans mon souvenir, c''était ça.

Pour ce qui est de reconnaître la personne autiste pour ce qu'elle est, avec ce qu'elle est, sans vouloir la mettre dans le moule de la norme, je comprends aussi que ça soit difficile à vivre.
ça ne devrait pas être toujours aux "différents" de s'adapter aux systèmes des "normaux", mais l'inverse, enfin, chacun son tour ou encore un pas chacun.
Bref...

[Formidable]

Je ne sais si tu ressens la même chose, moi, j'ai l'impression de me porter malheur !

Si quelque chose de "bien" (quoi ?) doit m'arriver, je m'arrange pour que ça n'arrive pas, trop peur de l'inconnu, en fait, le malheur, c'est mon élément... le bonheur, c'est... vivre sur Mars ? En tout cas flippant !

(j'ai mis tellement de temps à écrire qu'il y a d'autres réponses, alors j'écris pour vous deux, c'est valable aussi : @Dami-lench et @VirginiaWoolf : je voulais dire que je répondais à l'origine à Dami-lench, mais tu es tout à fait à ta place, pardonne-moi de ne pas avoir précisé)

[VirginiaWoolf]

Merci pour ta réponse, Formidable.

Je pense que je peux aussi dire que je me porte malheur...enfin, je me veux du mal, on dirait...je ne crois pas en moi, je n'en vaux pas la peine...ce genre de truc...et si on me dit le contraire, ça m'horripile!
Il paraît que le bonheur est fugace. Qu'il est dans les petites choses.
J'ai du mal à voir les petites choses. faut que je me concentre ou que je me force, du coup, je me sens "fausse" (pas sincère quoi)...

[lodiz]

Pour être aimé des autres, il fut sans doute déjà s'apprécier un peu soi-même (phrase un peu bateau mais il y a du vrai). On a pas que des défauts...

A moins d'être des tueurs sadiques compulsifs on a toujours des points positifs ici, Formidable a un don naturel pour l'expression écrite et la réflexion ce'ts uen évidence, tu as sans doute aussi des choses biens VirginiaWoolf...

[VirginiaWoolf]

Je te remercie, Iodiz, de ton message.
Je suis d'accord avec toi...il n'en reste pas moins que j'ai de la difficulté à m'apprécier.
Certainement, oui, je dois avoir de qualités et je dois faire des choses bien...comme la vinaigrette, j'avoue (j'accepte les compliments à ce propos!)
Quant au don naturel de Formidable, je suis aussi d'accord avec toi.