Je me saborde, je n'arrive pas à dire la vérité au psy...

[Douce]

Bonjour bonjour !

Alors déjà je suis nouvelle, ravie d'avoir trouvé ce forum et je vais y aller par petits bouts pour me présenter...
J'aurais dû commencer par la rubrique présentation mais j'ai pas le courage tout de suite
J'ai besoin de confier vite ce qui me pèse tellement, de vous demander conseil...
Je vois un psychiatre depuis à peu près deux mois (c'est le second que je vois, mais c'est un autre sujet), et en fait ça n'avance pas...mais tout est de ma faute
Car je ne suis pas entièrement sincère. Bon il y a les choses que je ne lui dis pas (comme tout le monde), mais le problème c'est surtout ce que je devrai lui dire et que je cache/dissimule/ "mens" et du coup maintenant le piège se retourne contre moi et j'ai peur de lui, je n'ose pas lui dire la vérité. Je ne comprend pas pourquoi je dissimule même avec le psy... Pourtant il est compétent, il m'impressionne pas mal mais j'ai confiance (enfin sans doute que non puisque je lui mens...)
J'essaye de vous donner des exemples pour que vous puissiez vous faire une idée de mon sac de noeuds
Il me demande mettons si j'ai mangé ou dormi correctement depuis la dernière fois, si j'ai pu étudier : je réponds "ça va..." et en fait il faudrait qu'il devine "non, pas du tout !"
Au début bien sûr je disais tous les dégâts, mais maintenant je cache...Pourquoi ? parce que j'ai trop honte de certaines choses, honte de moi en général même face au psy, parce que je n'ose pas lui dire que je n'ai fait aucun progrès sur les points qu'il m'a demandé de travailler... et puis, je ne sais pas !
Et même il m'est arrivé d'arrêter mon traitement (bon ça fait pas longtemps que j'ai commencé les AD) sans le lui dire, puis de le reprendre parce que je me sentais rechuter...
Alors je fausse tout en mentant en fait...puis je m'en veux...
Il m'a donné les AD pour que je sois en état de réviser et passer les exams...Je ne suis pas allée à mes exams : C'est une catastrophe, je n'arrête pas de me saborder !
Et maintenant je me retrouve coincée dans mes "mensonges"...Je lui avais dit que je révisais, alors maintenant comment vais-je avouer demain que je ne suis pas allée aux exams ??!
Faut dire que si j'avais pris mon médoc régulièrement, j'aurais peut-être pu y aller !! Pourquoi est-ce que je fuis tout ou bien me saborde ?
C'est affreux mon truc, c'est comme si on me tend une bouée de sauvetage...et moi je la crève !! Je me déteste! Et c'est loin d'être la première fois que je fais ça, c'est un comportement qui revient depuis le début de ma dépression
Pourtant je veux m'en sortir, et vivre !

Voilà tout est sorti , du moins ce qui pouvait sortir pour le moment...Je ferais moins long ensuite, promis ...
Si vous pouvez me conseiller ou me rassurer un peu merci beaucoup...

[Archaos]

Bonjour Douce

et bien il faut vraiment que tu lui dises tout sinon tu risques de ne pas avancer très vite dans ta thérapie
Je pense que de toute façon il doit bien se rendre compte de tout cela

si il y a vraiment une personne avec qui il ne faut pas avoir honte, c'est avec son psy

Il est habitué tu sais et au final tu vois tu vois ça te "retombe dessus" car tu culpabilises.

alors dis lui vraiment les choses et tu verras qu'après tu les accepteras, tu seras plus légère. Tu "rougiras" un peu sur le moment c'est tout

[lapilule]

Bonjour douce.
Rassures toi, ton comportement n'a rien d'anormal.
On est tous différents: certains arrivent à parler librement et de tout avec leur psy, et d'autres, comme toi, n'y arrivent pas.
Cela fait sans doute partie de ton mal être qui t'a amené à consulter.
Mais tu sais, comme le dit Archaos, ton psy, il en voit et en entend, d'autres mensonges et omissions !
Je sais que ce n'est pas facile, mais pourquoi n'essaies tu pas simplement de lui dire que tu n'arrives pas à te confier et que tu préfères cacher ou mentir sur la réalité de ta vie et de ce que tu ressens ?
En plus, si ça ne fait que deux mois que tu le vois, c'est normal que tu ne sois pas encore très à l'aise avec lui, ça nous fait tous çela !
Allez, courage !
Cordialement.

[Mélancolia]

Comme l'a dit lapilule, c'est tout à fait normal !
C'est ce qu'on appelle la résistance. Mais tu verras, avec le temps tu auras plus confiance en lui, et tu arriveras à te confier. ça viendra tout naturellement.
Il faut du temps. C'est normal, au bout de deux mois, tout ne peux pas être réglé.
Essaie peut-être de lui parler de tes difficultés à tout lui dire. Qui sait peut-être que ça ouvrira une nouvelle "porte", de nouveaux questionnements qui te permettront d'avancer.

Bon courage !!!

[Douce]

Merci de m'avoir rassurée, j'en avais besoin !
Bon alors on a pu "crever l'abcès" ce toutes ces omissions/mensonges à la dernière consultation... Vous avez vu juste, ce besoin de dissimuler pour "continuer à jouer les bons élèves" fait partie de mon mal-être, c'est tout à fait ça !
Il a même dit que cette fichue "résistance", particulièrement poussée chez moi, fait partie de la thérapie !
Ca a été très difficile de tout sortir quand même : j'ai commencé par vouloir fuir, éviter encore, ne plus y aller quoi

Puis une fois dans son cabinet j'étais vraiment très mal, envie de disparaître sous terre, peur de sa réaction Au fond j'ai un peu peur de mon psy impression d'avoir encore mon père en face, ou un prof., bref une figure d'autorité que je ne dois pas décevoir (c'est raté). Oui je crois que j'ai compris toute seule : je fais un transfert négatif !

Me voilà bien avancée ! Alors il a plutôt bien réagi même s'il semblait assez surpris...Maintenant j'espère que le léger malaise qui demeure de mon côté va se dissiper, pour qu'on reprenne sur de bonnes bases et qu'on travaille sur tout ça !

Je suis un peu perdue quand même : je sais qu'il faudrait que je m'accroche avec lui maintenant, mais d'un autre côté une petite voix me souffle de changer encore de thérapeute, "essayer" une psychologue peut-être ou le CMP...
Mais l'idée de changer juste au moment où ça devient délicat (parce qu'une fois mes mensonges écartés on entre justement dans "le vif du sujet"), ça rejoint encore mes attitudes d'évitement
Bref je sais plus où j'en suis, j'ai l'impression d'avoir eu des mauvaises expériences alors que je n'ai vu jusu'à présent que 2 psychiatres qu'on m'avait recommandés :

- La première pendant 4 mois : orientation freudienne, impression de parler face à un mur : je parle, elle écrit et c'est tout. J'arrivais à tout dire, ne rien dissimuler, mais il n'y avait pas de dialogue. Moi qui m'attendais à de la chaleur et de l'empathie elle m'a semblé vraiment "froide comme un iceberg". Ca devait déjà être un transfert négatif de ma part... J'ai persévéré un moment, pensant que cette fameuse "neutralité bienveillante" (mais je n'ai pas vraiment ressenti la bienveillance donc) était nécessaire.
Puis comme j'avais l'impression que cette extrême "froideur" me faisait plus de mal que de bien, j'ai fini par arrêter après 4 mois...

- le second, celui que je vois actuellement depuis 2 mois donc : tout le contraire de la précédente, orienté TCC, possibilité de dialogue...et pourtant il y a eu ce long problème de "résistance", pas complètement réglé, et transfert négatif encore, je me sens mal à l'aise.

C'est moi qui dois être bizarre avec les psys décidément... et maintenant je ne sais plus quoi faire : continuer avec mon psy actuel jusqu'à dépasser mon blocage, même si c'est dur, "parce que ça fait partie de la thérapie" ; ou changer pour essayer de trouver une avec laquelle je me sente enfin "bien", à qui j'arrive à parler en confiance...mais c'est sans doute une quête illusoire ?!

Bref, si mon monologue vous inspire encore des idées ou des conseils ils sont les bienvenus !!

[claudine]

Bonsoir douce,

Mon avis amical serait que tu continues avec le psy actuel maintenant que bien des barrières sont tombées, entre vous.

Tout recommencer avec un autre ne pourrait que te faire prendre du retard dans ta thérapie