Coucou toi...
Ce n'est jamais facile de vivre seul(e), quel que soit l'âge qu'on a.
C'est encore plus difficile quand on a un vécu comme le tien.
Il n'y a rien de plus frustrant et douloureux que de se voir replonger alors qu'on se croyait guéri.
Mais il ne faut pas se laisser glisser encore plus bas en se disant d'un ton fataliste que de toute façon, on ne s'en sortira jamais, qu'on est nul, que notre vie ne vaut rien.
Oui, tu as recommencé à aller mal.
Prends le comme un signe : non, tu n'es pas guérie.
Il vaut mieux le savoir maintenant, pour travailler dessus, même si c'est fatiguant, même si ça décourage. C'est mieux que si ça te tombait dessus dans dix ans, quand tu auras peut-être une famille, des enfants.
Compenser le vide par de la nourriture, je pourrais t'en parler, mais ça ne t'avancerait à rien.
Il n'y a rien de pire que de rentrer chez soi et de refermer la porte sur sa solitude.
Quand tu sens que ça ne va pas au travail, et que tu vas probablement passer la soirée à déprimer, ne pourrais-tu pas envisager de te confier à un(e) de tes collègues ? Ou proposer une sortie ?
Je sais qu'il n'est pas facile d'avouer ses faiblesses dans un monde d'adultes, où chacun fait sa vie sans se soucier des autres, qui sont supposés aller bien eux aussi, mais je ne crois pas que les adultes soient tous fondamentalement insensibles à la douleur des autres, loin de là.
La preuve sur ce forum.
Je sais que c'est très, très dur à faire, mais essaie quand même de te forcer à sortir quand ça ne va pas. Va à la bibliothèque, au cinéma, au café, dans les magasins, dans les parcs publics, va où tu veux mais ne referme pas cette porte. Refuse le tête à tête avec Madame Tristesse, sa conversation n'est pas intéressante.
Tu peux aussi appeler des gens au téléphone, pour t'occuper l'esprit ou demander de l'aide, qu'il s'agisse de tes parents ou d'amis.
Ou venir sur ce forum.
L'essentiel est de t'occuper les mains et l'esprit, pour ne pas reporter toute ta tristesse sur la nourriture.
Vois-tu un psy pour parler de tes problèmes ?
C'est important, si tu veux aller mieux.
Tu n'as pas à avoir honte de tes TCA, mais tu dois au contraire chercher de l'aide.
Il faut aussi apprendre à relativiser.
Certes, tu prends du poids, certes, tu dépenses de l'argent pour toute cette nourriture, mais ce n'est pas la fin de tout.
Souvent, et d'autant plus quand on sort d'une période d'anorexie, on panique en voyant qu'on prend du poids, on a peur de perdre totalement le contrôle et de continuer à enfler, enfler.
Hé ! C'est précisément en se focalisant là-dessus qu'on augmente le risque !
J'ai appris à vivre avec mes TCA, et même si ils me pourrissent toujours la vie, les allers-retours niveau poids sont de moins en moins fréquents, et leur amplitude diminue aussi.
Pourvu que ça continue comme ça...
Y a pas de raison, hein !
Il faut que tu voies cette nouvelle vie loin de tes parents comme un signe d'autonomie et de liberté, parce qu'au fond, c'est de ça qu'il s'agit. Tu as eu le courage de le faire, c'est bien qu'à un moment donné, tu en avais la force.
Il s'agit juste de retrouver et de préserver cette force, même si tu ne pourras pas supprimer totalement les sales périodes, du moins pas tout de suite.
J'espère que tu trouveras une aide plus efficace auprès de ton médecin ou de certaines personnes du forum, mais je te soutiens de tout mon coeur.
Gros bisous, et courage !
Je reste là si tu veux en parler.
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Le problème, c'est qu'avec mon coloc et même si il est super sympa, je me sens aussi seule que dans mon ancien 10m carré. C'est la phase dépressive je suppose. Je n'arrive malheureusement pas à profiter de sa présence, au contraire, j'ai envie de le fuir et de m'isoler. 