Vous êtes vous déjà retrouvé-e-s dans la situation de dire non à un psychologue ou à un médecin? Je m'explique...
Je suis allée consulter une psychanalyste vers le mois de février de cette année pour m'aider à me sortir de la dépression. Mais je suis tombée sur une femme qui n'avait pas du tout l'air d'être dans sa peau, elle était stressante, hyper anxieuse, elle avait parfois beaucoup de difficultés à s'exprimer... Lors de la 1ère session, je lui ai demandé ce qu'elle avait comme formation, et elle s'est tout de suite braquée, elle m'a répondu sèchement, du genre "Pour qui me prenez-vous? pour un charlatan?" pour finalement ne pas répondre à ma question. A l'époque, j'étais gênée de l'avoir gênée, je culpabilisais beaucoup pour tout, donc je me suis dit que je n'avais pas à poser de questions indiscrètes.
Puis je n'aimais pas ses méthodes de travail : elle n'en avait pas... Elle me laissait parler sans intervenir, puis tout d'un coup, elle portait un jugement lapidaire sur moi ou les gens dont je parlais, ça me déboussolait. Puis elle avait l'air plus indiscrète qu'autre chose. Elle avait l'air toute émoustillée quand j'abordais des sujets ayant trait à la sexualité. Enfin bref, comme mon père l'a dit, elle faisait plus "fouille-M...." qu'autre chose.
Mais elle me faisait de la peine... je n'avais pas envie d'arrêter le traitement, je me serais sentie coupable. Moi qui me sentais comme une moins que rien à l'époque, qui étais-je pour lui dire qu'elle ne me convenait pas?
Et puis je me sentais encore plus mal en sortant de chaque session qu'en y entrant. Mais je me rendais compte que je n'arrivais pas à lui dire que je voulais arrêter de la voir, même en le disant de façon polie et bien élevée. Je culpabilisais de ne pas avoir un bon "feeling". Puis je suis tombée très malade, j'ai dû aller à l'hosto pour cause de TS, et en ressortant de l'hôpital j'ai fait le point et j'ai téléphoné à ma psy, pour lui dire que j'arrêtais de la voir. Elle m'a dit "ok, mais avant je voudrais savoir telle et telle choses" et elle m'a posé plein de questions que j'ai jugées déplacés, à savoir comment vous avez fait une TS, dites-moi tout ça m'intéresse..."

Je suis bien contente d'avoir arrêté le traitement avec elle, j'ai trouvé depuis une psy qui est bien mieux.
Quant au médecin à qui j'aurais dû dire non... C'est justement le médecin qui m'a supervisé pendant mon hospitalisation. Il était sympa, m'a donné de bons conseils, notamment celui d'entamer une hypnothérapie pour me soigner... mais il avait un défaut : il n'arrêtait pas de me mater.

Ca peut paraitre idiot, mais je vous assure qu'après une tentative de suicide, vous avez pas forcément envie que votre médecin attitré vous lorgne les nénés du coin de l'oeil. Comment dire au médecin en charge : "Monsieur, pendant que je vous parle de suicide, vous pouvez m'écouter au lieu de vous comporter comme un GROS COCHON?!?"
Mais bien sûr, je n'ai pas osé me plaindre, lui dire : "Je vous prie Docteur de me regarder dans les yeux". Mais quand même j'ai fait un effort. Les derniers jours, j'ai carrément mis une veste boutonnée jusqu'au cou pour le recevoir dans ma chambre. (Il devait faire 28°C au moins) Il s'en est aperçu, et il a rigolé. La preuve qu'il avait compris le message
Maintenant, je me sens plus sûre de moi, et j'hésite moins à dire non, et ça inclut aussi dire non aux médecins et cie. Mais c'est pas facile, quand on est au fond du trou!