Maniaco-Dépression/Trouble Bipolaire
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- eva73
- Messages : 48
- Enregistré le : jeudi 12 novembre 2009 21:21
Maniaco-Dépression/Trouble Bipolaire
Merci beaucoup d'avoir répondu à ma question même si ca vient de me plombé le moral !
- JardinZen
- Messages : 67
- Enregistré le : mardi 20 octobre 2009 0:08
Maniaco-Dépression/Trouble Bipolaire
Bonjour,
Et bien c'est ce qu'on croyait depuis fort longtemps. Mais l'éminent Professeur et Psychiatre le Dr Christian GAY a reconnu que dans les cas les moins graves, si l'on parvenait à une stabilisation pendant 2 / 3 ans alors l'on peut arrêter le traitement !
Cela ne concerne pas tout le monde... mais ça donne une dose d'espoir, sait t'on jamais ???
Et ne te plombe pas le moral à cause de cela... tu ne l'aurais pas su ça n'aurait rien changé... soigne toi puis tu verras comment tu évolues !
Bon courage !
Et bien c'est ce qu'on croyait depuis fort longtemps. Mais l'éminent Professeur et Psychiatre le Dr Christian GAY a reconnu que dans les cas les moins graves, si l'on parvenait à une stabilisation pendant 2 / 3 ans alors l'on peut arrêter le traitement !
Cela ne concerne pas tout le monde... mais ça donne une dose d'espoir, sait t'on jamais ???
Et ne te plombe pas le moral à cause de cela... tu ne l'aurais pas su ça n'aurait rien changé... soigne toi puis tu verras comment tu évolues !
Bon courage !
- eva73
- Messages : 48
- Enregistré le : jeudi 12 novembre 2009 21:21
Maniaco-Dépression/Trouble Bipolaire
Merci beaucoup jardin zen de me redonner un peu d'espoir ......
- JardinZen
- Messages : 67
- Enregistré le : mardi 20 octobre 2009 0:08
Maniaco-Dépression/Trouble Bipolaire
Eva,
N'oublie pas que les médicaments ne sont qu'un piliers vers la stabilisation (ou la guérison pour certains), ils nécessitent AU MOINS UNE THÉRAPIE en parallèle (que certains psychiatres tels que le mien font, ainsi tu es remboursée par la sécu) :
- TTC (thérapie cognitive comportementale)
- psychoéducation
- rythmes psycho-sociaux (+corporel ? en fait je ne sais plus le terme exact !),
- pleine conscience
- etc...
A titre personnel je te déconseille la psychanalyse pour les troubles bipolaires ! (Elle n'a jamais fait ses preuves pour ces troubles en particulier !)
Et si tu peux faire plusieurs thérapies, tu additionnes tes chances d'aller mieux !
Bon courage !
N'oublie pas que les médicaments ne sont qu'un piliers vers la stabilisation (ou la guérison pour certains), ils nécessitent AU MOINS UNE THÉRAPIE en parallèle (que certains psychiatres tels que le mien font, ainsi tu es remboursée par la sécu) :
- TTC (thérapie cognitive comportementale)
- psychoéducation
- rythmes psycho-sociaux (+corporel ? en fait je ne sais plus le terme exact !),
- pleine conscience
- etc...
A titre personnel je te déconseille la psychanalyse pour les troubles bipolaires ! (Elle n'a jamais fait ses preuves pour ces troubles en particulier !)
Et si tu peux faire plusieurs thérapies, tu additionnes tes chances d'aller mieux !
Bon courage !
- evidence
- Messages : 93
- Enregistré le : mardi 18 août 2009 7:09
Maniaco-Dépression/Trouble Bipolaire
Les troubles bipolaires affectent gravement l'entourage des malades. Les variations d'humeur désorientent totalement les proches qui, souvent, n'y voient pas les symptômes d'une maladie récurrente mais seulement des accès dépressifs, dus à des évènements de la vie quotidienne, entrecoupés de phases d'énergie excessive qui donnent lieu à un débordement d'activités (phases hypomaniaques ou maniaques). L'aspect souvent agressif des phases hypomaniaques et les conséquences familiales, sociales et professionnelles des comportements excessifs sont difficiles à gérer.
Tout comme les malades, il vous faut accepter le diagnostic de maladie psychiatrique chronique et faire table rase de vos éventuels préjugés en ce domaine. Certes les agissements de votre proche ne vont que rarement jusqu'au délire (décrochage total de la réalité, absence de logique) et il peut argumenter son comportement avec une certaine logique.
Cependant vous voyez bien que ses réactions sont totalement disproportionnées par rapport aux événements qu'il invoque et qu'il "n'est pas dans son état normal". Le jugement est altéré mais la réalité reste perçue.
Cette maladie se caractérise par un aspect cyclique (de quelques mois à quelques heures) ce qui nécessite une observation sur une longue période pour repérer les alternances de paroxysmes tantôt en plus (phase maniaque) tantôt en moins (phase dépressive).
Ces troubles de l'humeur sont liés à des variations du taux de certaines molécules biochimiques dans le cerveau (noradrénaline, sérotonine, dopamine....). Il est difficile de croire que le fait d'être triste ou plein d'entrain peut être déclenché uniquement par des perturbations internes du cerveau comme des crises convulsives ou des hallucinations.
La maladie est connue des médecins depuis l'antiquité et individualisée et décrite depuis plus d'un siècle (psychose maniaco-dépressive). De multiples travaux scientifiques lui ont été consacrés mais elle reste mal connue du grand public.
Si un spécialiste a posé le diagnostic de troubles bipolaires chez un de vos proches, il peut être difficile pour lui de vous l'annoncer, surtout si vous avez habituellement une attitude de méfiance vis à vis de la psychiatrie et que vous assimilez maladie mentale et folie. Vous devez donc le mettre en confiance en vous montrant ouvert et compréhensif en ce domaine.
Tout comme les malades, il vous faut accepter le diagnostic de maladie psychiatrique chronique et faire table rase de vos éventuels préjugés en ce domaine. Certes les agissements de votre proche ne vont que rarement jusqu'au délire (décrochage total de la réalité, absence de logique) et il peut argumenter son comportement avec une certaine logique.
Cependant vous voyez bien que ses réactions sont totalement disproportionnées par rapport aux événements qu'il invoque et qu'il "n'est pas dans son état normal". Le jugement est altéré mais la réalité reste perçue.
Cette maladie se caractérise par un aspect cyclique (de quelques mois à quelques heures) ce qui nécessite une observation sur une longue période pour repérer les alternances de paroxysmes tantôt en plus (phase maniaque) tantôt en moins (phase dépressive).
Ces troubles de l'humeur sont liés à des variations du taux de certaines molécules biochimiques dans le cerveau (noradrénaline, sérotonine, dopamine....). Il est difficile de croire que le fait d'être triste ou plein d'entrain peut être déclenché uniquement par des perturbations internes du cerveau comme des crises convulsives ou des hallucinations.
La maladie est connue des médecins depuis l'antiquité et individualisée et décrite depuis plus d'un siècle (psychose maniaco-dépressive). De multiples travaux scientifiques lui ont été consacrés mais elle reste mal connue du grand public.
Si un spécialiste a posé le diagnostic de troubles bipolaires chez un de vos proches, il peut être difficile pour lui de vous l'annoncer, surtout si vous avez habituellement une attitude de méfiance vis à vis de la psychiatrie et que vous assimilez maladie mentale et folie. Vous devez donc le mettre en confiance en vous montrant ouvert et compréhensif en ce domaine.
-
- Messages : 2
- Enregistré le : vendredi 03 septembre 2010 11:42
Maniaco-Dépression/Trouble Bipolaire
Bonjour à tous,
C'est la première fois que je découvre le forum, et je suis content de voir que je ne suis pas le seul à ètre bipolaire,
ça me fais le plus grand bien, depuis le temps que je cherchais des gens comme moi...
Je prend du téralithe 400 (2 comprimés et demie par jour) depuis 2003 (et oui déjà 7 ans et pour longtemps encore...)
le lithium m'a sauvé la vie, je ne prend que ça et j'ai trouvé un équilibre...J'ai mème songé à l'arrèter, mais on m'a fortement décon
seillé, j'en ai tellement souffert sans ce traitement ( avant j'ai eu anti dépresseur, c'était pas bien du tout...)
J'aimerai beaucoup discuté sur cette maladie pas suffisament connue de leur utilisateur.
A bientot j'espère...
PACO
C'est la première fois que je découvre le forum, et je suis content de voir que je ne suis pas le seul à ètre bipolaire,
ça me fais le plus grand bien, depuis le temps que je cherchais des gens comme moi...
Je prend du téralithe 400 (2 comprimés et demie par jour) depuis 2003 (et oui déjà 7 ans et pour longtemps encore...)
le lithium m'a sauvé la vie, je ne prend que ça et j'ai trouvé un équilibre...J'ai mème songé à l'arrèter, mais on m'a fortement décon
seillé, j'en ai tellement souffert sans ce traitement ( avant j'ai eu anti dépresseur, c'était pas bien du tout...)
J'aimerai beaucoup discuté sur cette maladie pas suffisament connue de leur utilisateur.
A bientot j'espère...
PACO
- Pierre92
- Messages : 8
- Enregistré le : samedi 02 octobre 2010 12:14
Maniaco-Dépression/Trouble Bipolaire
Bonjour, moi aussi je suis considéré comme bipolaire, ou cyclothymique.
J'alterne des phases dépréssives, très longues, et très dures, avec des phases de calme... Je ne connais pas trop la manie, je suis plutôt du genre dépressif
Mon traitement actuel est constitué de téralithe 400 LP. Et puis c'est tout, toutes les autres molécules testées n'ont fait qu'empirer mon état dépréssif . Dont le Lamicatal et la Dépakine... Je n'aime pas trop les anticonvulsifs . Le lithium qui n'a d'ailleurs que peu d'effet sur mes phases basses grrr
Mon problème est purement chimique, il faut juste trouver le bon médicament !
J'alterne des phases dépréssives, très longues, et très dures, avec des phases de calme... Je ne connais pas trop la manie, je suis plutôt du genre dépressif
Mon traitement actuel est constitué de téralithe 400 LP. Et puis c'est tout, toutes les autres molécules testées n'ont fait qu'empirer mon état dépréssif . Dont le Lamicatal et la Dépakine... Je n'aime pas trop les anticonvulsifs . Le lithium qui n'a d'ailleurs que peu d'effet sur mes phases basses grrr
Mon problème est purement chimique, il faut juste trouver le bon médicament !
Maniaco-Dépression/Trouble Bipolaire
Je copie/colle ici un portrait que j'ai lu avant-hier dans libération, il s'agit d'une personne souffrant selon toute vraisemblance de bi-polarité
Bipolaire de rien
portrait Jean Albou. Cette figure de l’art contemporain, aujourd’hui ruinée et sous curatelle, révèle une vie de maniaco-dépressif.
Quoique voûtée et un peu lente, sa silhouette est élégante. Ses façons sont au diapason, courtoisie, affabilité, verbe châtié qui coule d’une voix douce. Un modèle d’urbanité, Jean Albou, en phase avec le chic hôtel parisien où il a donné rendez-vous. Jusqu’en 2008, Albou était de fait un notable. Gestionnaire de fortune, conseiller pour des collectionneurs, membre du comité de développement de la maison de ventes Artcurial. «Une figure du milieu de l’art contemporain, confirme Francis Briest, commissaire-priseur et président d’Artcurial. Quelqu’un de connu et reconnu, dont la notoriété s’était construite sur vingt ans.» Fils d’un numismate, Albou était un passionné d’art avéré depuis une douce enfance au Maroc où il collectionnait les billets de loterie reproduisant des chefs-d’œuvre. Il était aussi remarquablement adaptable : arrivé en France en 1967, dans le sillage d’un père qui se reconvertira dans la banque, le prof de philo des débuts s’est mué en un claquement de doigts en marchand de biens puis en gestionnaire de fortune, bientôt conseiller d’un grand collectionneur américain. Son amitié avec César lui vaudra, à la mort du maître ès compressions, d’être chargé par la famille du dossier de dation à l’état. Arty success story.
Aujourd’hui, deux ans et demi plus tard, Jean Albou, 57 ans, divorcé, trois enfants, vit chez ses parents, 87 et 83 ans, qui ont pour lui recyclé la salle à manger de leur appartement de Neuilly-sur-Seine en studio. Une curatelle renforcée l’oblige à «être assisté dans tous les actes de la vie civile». Interdit de carte bancaire et de chéquier, doit demander chaque semaine son «argent de poche» à son père. Il est de toute façon ruiné, aux prises avec diverses procédures judiciaires. En jeu, plusieurs millions d’euros. Sa vie sociale est «quasi nulle», une main suffit à compter ses amis qui le sont restés. «J’en ai des virtuels, sur Facebook, 450… Je suis devenu très ordinateur.» Le mois dernier, il n’est pas allé, «évidemment», à la Fiac. Il s’interdit la rue de Seine et l’avenue Matignon, biotopes des galeristes parisiens. Comment ça ? Pourquoi pareil crash, qui fait dire à sa meilleure amie depuis trente ans, la productrice de cinéma (Haut et Court) Caroline Benjo, «Jean est un rescapé qui porte les traces de sa descente aux enfers» ?
En janvier 2008, les ventes de ses propres collections d’art (principalement des œuvres de Nouveaux Réalistes, notamment Klein, Arman, Tinguely, Christo…) et de photos, ont fait un four. Mais ce revers n’a fait qu’accentuer une ruine déjà effective, dit Albou. Une ruine liée à un naufrage intérieur, résumable en trois lettres : PMD. Pour psychose maniaco-dépressive, aka «trouble bipolaire». Une pathologie marquée par l’alternance de périodes d’exaltation et de profonde dépression, qu’entrecoupent des «intervalles libres» pendant lesquels le sujet présente un profil «normal», stable.
Dans son cas, la PMDa été diagnostiquée en 1998, après des années de hauts-bas, de vaines consultations. Mais Albou était allergique au lithium de rigueur, puis oublieux du Depakote prescrit en remplacement. Montagnes russes. Jusqu’à cette mégacrise maniaque, fin 2007, qui se solde par… 15 millions d’euros cramés en deux mois. Sur l’ardoise, l’achat d’un terrain à Saint-Tropez où il entendait créer un musée rival de la fondation Maeght, la préemption de tombereaux d’œuvres, des voyages avec sa passion du moment, 6 000 euros de loyer mensuel, deux montres pour 70 000 euros, un déjeuner à 30 000, une Porsche Cayenne, des fringues, l’embauche d’un garde du corps… A ses banquiers affolés, le flambeur flamboyant opposait des ventes à venir.
Les droits du livre qu’il vient de publier ont été achetés pour une adaptation au cinéma. Tu m’étonnes! A mi-chemin entre Kerviel (brassage de millions, fuite en avant) et Garouste (art et folie), un grand 8 sur fond de spéculation dans l’art contemporain. Un régal, en vérité. Comme le note Caroline Benjo : «Ironie de l’histoire, du fait de sa maladie, Jean a eu une vie plus exaltante que la plupart des gens.» Précisément : et si tout ça était fiction ? Et si Albou, qui a pris des cours de théâtre, jouait au fou pour échapper à la justice ? L’hypothèse du leurre, qui surferait sur une «bipolarité» très en vogue, fait bondir Benjo. Albou, lui, ne cille pas : «Je sais que certains doutent et de fait je plaide l’insanité mentale. Mais c’est la vérité, j’étais fou, quand bien même ça a échappé à 90% des gens.» Stupéfiant aveuglement général. «Vous savez, tempère Francis Briest, le collectionneur est un être particulier, comme l’explique très bien le psychanalyste Gérard Wajcman. Un être fait d’obsessions, d’addictions, de passions, de fétichismes. Alors oui, Jean a été à un moment très dispendieux, il a dérapé, mais les grands collectionneurs qui commettent des dérapages ne sont pas rares dans l’art contemporain, par excellence le monde de l’essai.» Caroline Benjo : «Même pour moi qui faisais partie des gens qui savaient, ça n’était pas évident. D’autant quedans ces moments-là, son système de valeurs était complètement renversé : je perdais Jean. Il était beaucoup plus accessible dans la dépression.» Le psychiatre Jean-Paul Mialet, qui préface le livre : «Jean Albou constitue un exemple intéressant d’une maladie assez répandue qu’on a tendance à ignorer ou à minimiser. Et s’il est escroc, ce que je ne crois pas, il est de toute façon bipolaire.»
Alors, des expertises ont attesté la PMD. Les parties adverses les contestent. «On va voir», dit Albou, sans aigreur. Il souligne au contraire sa chance d’avoir des parents et une sœur à la «solidarité indéfectible». Ses deux premiers enfants, 22 et 20 ans, commerciale dans l’habillement et étudiant en école de commerce, sont aussi «incroyablement compréhensifs». Le troisième, né d’amours ultérieures, a 6 ans.
Grâce au lithium, que son corps a fini par accepter, Albou se dit à présent «équilibré, et c’est ce qui m’importe. Mais je suis sur mes gardes, le moindre dépassement émotionnel m’inquiète». Et après ? Francis Briest ne le voit pas en paria: «Après tout, Jean n’a causé que des bobos financiers et nous avons tous la faculté d’oublier rapidement.» Albou n’a pas cette magnanimité à son propre égard, exsude honte et repentance. «Je ne suis pas contre le fait de dépenser de l’argent mais à ce point-là, quelle indécence… Et quel désastre pour mon entourage.» Comme encore sidéré par qui il a pu être, il est évasif sur l’avenir, s’en remet à Sophocle : «Le temps qui veille à tout a donné la solution malgré toi.»
Redevenir prof de philo : voilà une possibilité que l’ex-«fou» n’exclut pas. Caroline Benjo, que Jean Albou a beaucoup conseillée adolescente («C’est grâce à Jean que j’ai fait des études littéraires, grâce à Jean que j’ai intégré Normale Sup»), le dit excellent pédagogue, passionné et patient. On la croit. On ajoutera que le déchu en connaît un rayon, en interrogations existentielles.
Bipolaire de rien
portrait Jean Albou. Cette figure de l’art contemporain, aujourd’hui ruinée et sous curatelle, révèle une vie de maniaco-dépressif.
Quoique voûtée et un peu lente, sa silhouette est élégante. Ses façons sont au diapason, courtoisie, affabilité, verbe châtié qui coule d’une voix douce. Un modèle d’urbanité, Jean Albou, en phase avec le chic hôtel parisien où il a donné rendez-vous. Jusqu’en 2008, Albou était de fait un notable. Gestionnaire de fortune, conseiller pour des collectionneurs, membre du comité de développement de la maison de ventes Artcurial. «Une figure du milieu de l’art contemporain, confirme Francis Briest, commissaire-priseur et président d’Artcurial. Quelqu’un de connu et reconnu, dont la notoriété s’était construite sur vingt ans.» Fils d’un numismate, Albou était un passionné d’art avéré depuis une douce enfance au Maroc où il collectionnait les billets de loterie reproduisant des chefs-d’œuvre. Il était aussi remarquablement adaptable : arrivé en France en 1967, dans le sillage d’un père qui se reconvertira dans la banque, le prof de philo des débuts s’est mué en un claquement de doigts en marchand de biens puis en gestionnaire de fortune, bientôt conseiller d’un grand collectionneur américain. Son amitié avec César lui vaudra, à la mort du maître ès compressions, d’être chargé par la famille du dossier de dation à l’état. Arty success story.
Aujourd’hui, deux ans et demi plus tard, Jean Albou, 57 ans, divorcé, trois enfants, vit chez ses parents, 87 et 83 ans, qui ont pour lui recyclé la salle à manger de leur appartement de Neuilly-sur-Seine en studio. Une curatelle renforcée l’oblige à «être assisté dans tous les actes de la vie civile». Interdit de carte bancaire et de chéquier, doit demander chaque semaine son «argent de poche» à son père. Il est de toute façon ruiné, aux prises avec diverses procédures judiciaires. En jeu, plusieurs millions d’euros. Sa vie sociale est «quasi nulle», une main suffit à compter ses amis qui le sont restés. «J’en ai des virtuels, sur Facebook, 450… Je suis devenu très ordinateur.» Le mois dernier, il n’est pas allé, «évidemment», à la Fiac. Il s’interdit la rue de Seine et l’avenue Matignon, biotopes des galeristes parisiens. Comment ça ? Pourquoi pareil crash, qui fait dire à sa meilleure amie depuis trente ans, la productrice de cinéma (Haut et Court) Caroline Benjo, «Jean est un rescapé qui porte les traces de sa descente aux enfers» ?
En janvier 2008, les ventes de ses propres collections d’art (principalement des œuvres de Nouveaux Réalistes, notamment Klein, Arman, Tinguely, Christo…) et de photos, ont fait un four. Mais ce revers n’a fait qu’accentuer une ruine déjà effective, dit Albou. Une ruine liée à un naufrage intérieur, résumable en trois lettres : PMD. Pour psychose maniaco-dépressive, aka «trouble bipolaire». Une pathologie marquée par l’alternance de périodes d’exaltation et de profonde dépression, qu’entrecoupent des «intervalles libres» pendant lesquels le sujet présente un profil «normal», stable.
Dans son cas, la PMDa été diagnostiquée en 1998, après des années de hauts-bas, de vaines consultations. Mais Albou était allergique au lithium de rigueur, puis oublieux du Depakote prescrit en remplacement. Montagnes russes. Jusqu’à cette mégacrise maniaque, fin 2007, qui se solde par… 15 millions d’euros cramés en deux mois. Sur l’ardoise, l’achat d’un terrain à Saint-Tropez où il entendait créer un musée rival de la fondation Maeght, la préemption de tombereaux d’œuvres, des voyages avec sa passion du moment, 6 000 euros de loyer mensuel, deux montres pour 70 000 euros, un déjeuner à 30 000, une Porsche Cayenne, des fringues, l’embauche d’un garde du corps… A ses banquiers affolés, le flambeur flamboyant opposait des ventes à venir.
Les droits du livre qu’il vient de publier ont été achetés pour une adaptation au cinéma. Tu m’étonnes! A mi-chemin entre Kerviel (brassage de millions, fuite en avant) et Garouste (art et folie), un grand 8 sur fond de spéculation dans l’art contemporain. Un régal, en vérité. Comme le note Caroline Benjo : «Ironie de l’histoire, du fait de sa maladie, Jean a eu une vie plus exaltante que la plupart des gens.» Précisément : et si tout ça était fiction ? Et si Albou, qui a pris des cours de théâtre, jouait au fou pour échapper à la justice ? L’hypothèse du leurre, qui surferait sur une «bipolarité» très en vogue, fait bondir Benjo. Albou, lui, ne cille pas : «Je sais que certains doutent et de fait je plaide l’insanité mentale. Mais c’est la vérité, j’étais fou, quand bien même ça a échappé à 90% des gens.» Stupéfiant aveuglement général. «Vous savez, tempère Francis Briest, le collectionneur est un être particulier, comme l’explique très bien le psychanalyste Gérard Wajcman. Un être fait d’obsessions, d’addictions, de passions, de fétichismes. Alors oui, Jean a été à un moment très dispendieux, il a dérapé, mais les grands collectionneurs qui commettent des dérapages ne sont pas rares dans l’art contemporain, par excellence le monde de l’essai.» Caroline Benjo : «Même pour moi qui faisais partie des gens qui savaient, ça n’était pas évident. D’autant quedans ces moments-là, son système de valeurs était complètement renversé : je perdais Jean. Il était beaucoup plus accessible dans la dépression.» Le psychiatre Jean-Paul Mialet, qui préface le livre : «Jean Albou constitue un exemple intéressant d’une maladie assez répandue qu’on a tendance à ignorer ou à minimiser. Et s’il est escroc, ce que je ne crois pas, il est de toute façon bipolaire.»
Alors, des expertises ont attesté la PMD. Les parties adverses les contestent. «On va voir», dit Albou, sans aigreur. Il souligne au contraire sa chance d’avoir des parents et une sœur à la «solidarité indéfectible». Ses deux premiers enfants, 22 et 20 ans, commerciale dans l’habillement et étudiant en école de commerce, sont aussi «incroyablement compréhensifs». Le troisième, né d’amours ultérieures, a 6 ans.
Grâce au lithium, que son corps a fini par accepter, Albou se dit à présent «équilibré, et c’est ce qui m’importe. Mais je suis sur mes gardes, le moindre dépassement émotionnel m’inquiète». Et après ? Francis Briest ne le voit pas en paria: «Après tout, Jean n’a causé que des bobos financiers et nous avons tous la faculté d’oublier rapidement.» Albou n’a pas cette magnanimité à son propre égard, exsude honte et repentance. «Je ne suis pas contre le fait de dépenser de l’argent mais à ce point-là, quelle indécence… Et quel désastre pour mon entourage.» Comme encore sidéré par qui il a pu être, il est évasif sur l’avenir, s’en remet à Sophocle : «Le temps qui veille à tout a donné la solution malgré toi.»
Redevenir prof de philo : voilà une possibilité que l’ex-«fou» n’exclut pas. Caroline Benjo, que Jean Albou a beaucoup conseillée adolescente («C’est grâce à Jean que j’ai fait des études littéraires, grâce à Jean que j’ai intégré Normale Sup»), le dit excellent pédagogue, passionné et patient. On la croit. On ajoutera que le déchu en connaît un rayon, en interrogations existentielles.
- Archaos
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- Messages : 17779
- Enregistré le : mardi 06 juin 2006 21:20
Maniaco-Dépression/Trouble Bipolaire
Merci Cardinale, très intéressant 

-
- Messages : 5
- Enregistré le : dimanche 07 août 2011 14:18
Maniaco-Dépression/Trouble Bipolaire
Bonjour,
C'est mon premier message sur ce forum.
Je n'ai pas encore réussi à lire tout ce qui s'est dit sur le trouble bipolaire, j'ai énormément de mal à me concentrer pour lire. D'ailleurs cela fait 5 ou 6 ans que je n'ai pas lu un vrai livre, alors qu'avant... bref.
Depuis cette période j'alterne les périodes où je suis vraiment mal, en dépression selon les différents psy que j'ai pu voir. et de manière plus brève tout de même, les périodes où j'ai de l'énergie à revendre, tellement que je ne sais pas quoi en faire. je me met des projets en tête, je dépense aussi du coup, des trucs qui servent à rien, et que je dois revendre ensuite. et tout çà s'éteint aussi mystérieusement que c'est venu, pour redescendre toujours plus bas.
Je revois un psychiatre depuis un mois. il m'a parlé de régulateur d'humeur. Un ami m'a parlé de cette période d'énergie débordante (un peu agressive parfois aussi j'avoue que ça peut dégénérer) qui me faisait quand même du bien et du coup je n'y prêtais même pas attention, trop contente de me sentir enfin vivante... de ce fait je me dis qu'il faudrait que je sache vraiment ce que j'ai.
J'ai deux enfants et je vis seule. En ce moment, j'ai des idées morbides. L'expérience me pousse à ne plus prendre d'alcool ou anxiolytiques pour éviter d'empirer la situation, mais à chaque fois j'ai l'impression que c'est pire, et je n'ai personne pour m'épauler.
Si jamais je suis bipolaire, je me dis que même si c'est un traitement à vie, au moins il y a un espoir de me sentir mieux, plus équilibrée.
Je ne suis peut être pas au bon endroit dans le forum, mais j'aimerais savoir si le meilleur moyen est de demander directement au psychiatre qui me suit depuis un mois ou s'il faut voir à un endroit plus "spécialisé" dans le domaine ? (je dis peut être n'importe quoi... je ne sais pas comment ça se passe).
Merci d'avance
dartagnan
C'est mon premier message sur ce forum.
Je n'ai pas encore réussi à lire tout ce qui s'est dit sur le trouble bipolaire, j'ai énormément de mal à me concentrer pour lire. D'ailleurs cela fait 5 ou 6 ans que je n'ai pas lu un vrai livre, alors qu'avant... bref.
Depuis cette période j'alterne les périodes où je suis vraiment mal, en dépression selon les différents psy que j'ai pu voir. et de manière plus brève tout de même, les périodes où j'ai de l'énergie à revendre, tellement que je ne sais pas quoi en faire. je me met des projets en tête, je dépense aussi du coup, des trucs qui servent à rien, et que je dois revendre ensuite. et tout çà s'éteint aussi mystérieusement que c'est venu, pour redescendre toujours plus bas.
Je revois un psychiatre depuis un mois. il m'a parlé de régulateur d'humeur. Un ami m'a parlé de cette période d'énergie débordante (un peu agressive parfois aussi j'avoue que ça peut dégénérer) qui me faisait quand même du bien et du coup je n'y prêtais même pas attention, trop contente de me sentir enfin vivante... de ce fait je me dis qu'il faudrait que je sache vraiment ce que j'ai.
J'ai deux enfants et je vis seule. En ce moment, j'ai des idées morbides. L'expérience me pousse à ne plus prendre d'alcool ou anxiolytiques pour éviter d'empirer la situation, mais à chaque fois j'ai l'impression que c'est pire, et je n'ai personne pour m'épauler.
Si jamais je suis bipolaire, je me dis que même si c'est un traitement à vie, au moins il y a un espoir de me sentir mieux, plus équilibrée.
Je ne suis peut être pas au bon endroit dans le forum, mais j'aimerais savoir si le meilleur moyen est de demander directement au psychiatre qui me suit depuis un mois ou s'il faut voir à un endroit plus "spécialisé" dans le domaine ? (je dis peut être n'importe quoi... je ne sais pas comment ça se passe).
Merci d'avance
dartagnan
- Archaos
- Fondateur/Administrateur
- Messages : 17779
- Enregistré le : mardi 06 juin 2006 21:20
Maniaco-Dépression/Trouble Bipolaire
Bonsoir ch.dartagnan,
Tu peux par ailleurs aller consulter dans des hôpitaux tel Saint Anne à Paris ou tu trouveras des équipes et structures très habituées à gérer ces troubles
oui tout à faitSi jamais je suis bipolaire, je me dis que même si c'est un traitement à vie, au moins il y a un espoir de me sentir mieux, plus équilibrée.
Tu peux lui demander sans aucun souci et il est à même de te suivre et prescrire un traitement.j'aimerais savoir si le meilleur moyen est de demander directement au psychiatre qui me suit depuis un mois ou s'il faut voir à un endroit plus "spécialisé" dans le domaine ?
Tu peux par ailleurs aller consulter dans des hôpitaux tel Saint Anne à Paris ou tu trouveras des équipes et structures très habituées à gérer ces troubles
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- Messages : 5
- Enregistré le : dimanche 07 août 2011 14:18
Maniaco-Dépression/Trouble Bipolaire
Merci pour cette réponse. Je vois le psy la semaine prochaine, ça me semble long... je pense compte tenu du fait qu'il m'a parlé de régulateur de l'humeur qu'il doit être sensibilisé sur le sujet et qu'il saura m'aider.
par contre il n'a pas l'air de faire les prescriptions pour dissocier de la psychothérapie elle même (pour les arrêts maladie et les traitements, il fait un courrier à mon médecin traitant). et le problème c'est que le médecin traitant n'est pas du tout pour ce genre de traitement... donc je verrai avec lui.
par contre il n'a pas l'air de faire les prescriptions pour dissocier de la psychothérapie elle même (pour les arrêts maladie et les traitements, il fait un courrier à mon médecin traitant). et le problème c'est que le médecin traitant n'est pas du tout pour ce genre de traitement... donc je verrai avec lui.
- Archaos
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Maniaco-Dépression/Trouble Bipolaire
C'est souvent le cas car sinon les séances de psychothérapies se résument à des discussions sur les ajustements de traitements (j'ai connu cela à une période).ch.dartagnan a écrit :par contre il n'a pas l'air de faire les prescriptions pour dissocier de la psychothérapie elle même (pour les arrêts maladie et les traitements, il fait un courrier à mon médecin traitant).
L'idéal est alors d'avoir un psy prescripteur...
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Maniaco-Dépression/Trouble Bipolaire
oui c'est ce que j'ai compris du coup, mais ça me paraît compliqué tout ça, il faut que les médecins communiquent bien je suppose... s'il faut faire le relai
je vais voir déjà ce qu'il dit de tout ça... c'est mardi prochain
merci et bonne nuit
je vais voir déjà ce qu'il dit de tout ça... c'est mardi prochain
merci et bonne nuit
- katesurf59
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Maniaco-Dépression/Trouble Bipolaire
"Actualité : Trouble bipolaire : quand l’humeur dicte sa loi
3 octobre 2011
Autrefois évoqué sous le nom de « psychose maniacodépressive » ou de « maladie maniacodépressive », le trouble bipolaire est une maladie fréquente. Les Américains considèrent que 3% de leur population est concernée. En France les estimations sont du même ordre, ce qui représente près de 1,5 million de patients vivant un dérèglement de l’humeur. Peu médiatisé, encore stigmatisé comme de nombreuses pathologies psychiatriques, le trouble bipolaire est une maladie à la fois handicapante et récidivante. Sa prise en charge comme sa reconnaissance, font encore défaut.
« Le trouble bipolaire est un trouble de l’humeur, une pathologie de l’hyperréactivité émotionnelle, dans un sens ou dans l’autre », explique le Dr Jean-Albert Meynard, chef de service de psychiatrie au Centre hospitalier de la Rochelle. Les malades alternent des phases dépressives et maniaques. Le patient alors est « euphorique, avec une exaltation émotionnelle. Un sentiment de toute puissance ». Les spécialistes distinguent deux types principaux de troubles bipolaires :
Le trouble bipolaire de type I est le plus emblématique. Il se caractérise par un ou plusieurs épisodes maniaques ou mixtes, accompagnés d’épisodes dépressifs majeurs ;
Le trouble bipolaire de type II pour sa part, correspond à l’association d’au moins un épisode dépressif majeur et d’un épisode d’hypomanie, une forme atténuée de la manie. « Ce type de trouble bipolaire est tout aussi invalidant que le premier », explique le Dr Meynard.
Plusieurs facteurs peuvent expliquer la survenue d’un trouble bipolaire. Son mécanisme précis nous échappe, mais les psychiatres disposent de solides éléments de preuves pour affirmer que certains facteurs génétiques jouent un rôle important.
« Le problème de la bipolarité, c’est sa reconnaissance », souligne Jean-Albert Meynard. « En France, il faut entre 5 et 10 ans pour faire le diagnostic ». Ce retard prive le patient des traitements qui pourraient l’aider. Il l’expose à toutes les conséquences de détresse sociale liées à la maladie. « Quand nous posons le diagnostic, le malade est déjà dans la spirale d’une maladie chronique et récidivante ». Voilà qui explique également, pourquoi le trouble bipolaire est encore si mal reconnu.
Qu’est-ce que la manie ? Lorsqu’il se trouve en phase maniaque, le patient paraît anormalement et continuellement exalté, irritable ou euphorique. Cet état peut se prolonger des semaines. Pourtant, tous les sujets en état maniaque ne sont pas forcément heureux ni euphoriques. Ils peuvent au contraire être irritables, colériques, agressifs… avec un sentiment de toute puissance !
Le plus souvent, l’épisode maniaque se manifeste par des troubles du sommeil extrêmement lourds. Certains malades en arrivent à ne pas dormir pendant des nuits d’affilée. Le maniaque parle beaucoup, vite et change rapidement de sujet. Dans le même temps, il perd facilement le fil de sa pensée et se montre particulièrement distrait.
En phase maniaque, il va prendre des risques inconsidérés, sans mesurer les dangers auxquels il s’expose : comportement sexuel à risque, prise excessive de toxiques, dépenses inconsidérées… « Les conséquences d’un épisode maniaque peuvent être gravissimes. Le patient perd tout sens moral et même éthique », explique le Dr Jean-Albert Meynard. « Il pourra par exemple, faire une cour assidue ou harceler des femmes, sans nuance. D’autres vont dépenser des sommes folles, en achetant un bateau de luxe, une voiture de course... »
Enfin une phase maniaque peut mener à des troubles psychotiques. Le patient va délirer, perdre le contact avec la réalité, se trouver victime d’hallucinations, très souvent auditives.
Qu’est-ce que la dépression dans le trouble bipolaire ? Pour être considérés comme des signes de dépression, les symptômes doivent durer au moins deux semaines, et se manifester pratiquement tous les jours. Apathie, souffrance morale, idées suicidaires, troubles du sommeil et de l’alimentation, dévalorisation… Ce type d’épisode dépressif peut se manifester de nombreuses façons. La plupart des patients perdent la notion de plaisir, se sentent comme abattus, mangent peu ou au contraire se reportent sur des aliments gras et sucrés. La dépression entraîne souvent des perturbations du sommeil.
Elle s’accompagne d’une anxiété intense, de l’impossibilité d’accomplir les tâches du quotidien, qu’elles soient personnelles ou professionnelles. Tout ceci se traduit par un manque de confiance en soi, un sentiment de culpabilité, avec un profond ressenti de dévalorisation. Au plus fort de l’épisode dépressif, les pensées suicidaires sont à leur extrême. « Entre 15% et 20% des bipolaires font une ou plusieurs tentatives de suicide », précise ainsi le Dr Meynard.
Des comorbidités extrêmes. L’un des troubles associés les plus fréquents est l’abus de drogues ou d’alcool. Pendant leurs épisodes maniaques, certains pourront boire avec excès, ou expérimenter de nouvelles drogues. Ce comportement s’explique par l’impulsivité qui caractérise ces phases, et par le sentiment de liberté totale qui habite alors les malades. Parfois, ces derniers prennent des toxiques en période dépressive pour soulager leurs symptômes. « Etre bipolaire, cela implique une mortalité supérieure. Ce sont des gens qui meurent 9 ans plus tôt en moyenne que la population générale. Et ils décèdent de leurs comorbidités : les addictions, les prises de risque sexuel, le suicide et des comorbidités physiques comme les maladies cardiovasculaires ou les cancers ».
Celles-ci retentissent violemment sur l’entourage. « La moitié des familles de bipolaires sont en souffrance, 50% à 80% sont séparés ou divorcés. Il n‘est pas rare qu’une famille où l’un des parents est bipolaire perde tous ses amis » Au niveau professionnel, le sujet entretient le plus souvent des rapports conflictuels avec ses collègues.
Une prise en charge multidimensionnelle. La prise en charge repose sur l’association de différentes approches :
L’utilisation de médicaments est bien sûr impérative. Elle fait souvent appel à l’association de plusieurs traitements. « Nous disposons de médicaments dits thymorégulateurs, d’antipsychotiques, d’antidépresseurs et d’anxiolytiques », explique ainsi le Dr Meynard. « Et pour chaque patient, nous mettons en place une stratégie thérapeutique individualisée » ;
Mais le trouble bipolaire nécessite également la mise en place de traitements psychosociaux. Ces derniers comprennent la psychoéducation, la psychothérapie, le recours à des groupes de soutien et de réadaptation.
« Les formes de psychothérapie les plus adaptées sont la thérapie cognitivo-comportementale et la thérapie interpersonnelle avec l’aménagement des rythmes sociaux. Elles fonctionnent très bien ». Ces formes de psychothérapie seraient efficaces pour prévenir les crises. Elles reposent sur l’identification puis la modification du mode de pensée, la qualité des émotions pour améliorer l’humeur des patients. « Les groupes de patients qui s’expriment sur leur maladie se révèlent également efficaces. La clef de la réussite, c’est d’informer au maximum nos malades. Mieux ils connaissent et comprennent leur maladie, plus ils seront convaincus de prendre leurs traitements, de suivre une psychothérapie. Résultat, ils vivront mieux avec leur maladie. »
La prise en charge psychologique repose sur des stratégies nombreuses et variées. Toutes visent à réduire le risque de rechute. « Est-ce que les traitements à terme, peuvent guérir la maladie ? Non, mais nous pouvons la stabiliser, l’édulcorer, parvenir à l’empêcher d’évoluer vers des formes graves. Pour cela, il est capital de diagnostiquer le plus précocement possible, car l’évolution sans traitement est gravissime, avec le risque de suicide et de développement des comportements à risque. Nous savons que les patients traités peuvent avoir une excellente qualité de vie, jusqu’à un âge avancé. »
Source : Guide le trouble bipolaire, Centre de Toxicomanie et de Santé mentale de Toronto"
3 octobre 2011
Autrefois évoqué sous le nom de « psychose maniacodépressive » ou de « maladie maniacodépressive », le trouble bipolaire est une maladie fréquente. Les Américains considèrent que 3% de leur population est concernée. En France les estimations sont du même ordre, ce qui représente près de 1,5 million de patients vivant un dérèglement de l’humeur. Peu médiatisé, encore stigmatisé comme de nombreuses pathologies psychiatriques, le trouble bipolaire est une maladie à la fois handicapante et récidivante. Sa prise en charge comme sa reconnaissance, font encore défaut.
« Le trouble bipolaire est un trouble de l’humeur, une pathologie de l’hyperréactivité émotionnelle, dans un sens ou dans l’autre », explique le Dr Jean-Albert Meynard, chef de service de psychiatrie au Centre hospitalier de la Rochelle. Les malades alternent des phases dépressives et maniaques. Le patient alors est « euphorique, avec une exaltation émotionnelle. Un sentiment de toute puissance ». Les spécialistes distinguent deux types principaux de troubles bipolaires :
Le trouble bipolaire de type I est le plus emblématique. Il se caractérise par un ou plusieurs épisodes maniaques ou mixtes, accompagnés d’épisodes dépressifs majeurs ;
Le trouble bipolaire de type II pour sa part, correspond à l’association d’au moins un épisode dépressif majeur et d’un épisode d’hypomanie, une forme atténuée de la manie. « Ce type de trouble bipolaire est tout aussi invalidant que le premier », explique le Dr Meynard.
Plusieurs facteurs peuvent expliquer la survenue d’un trouble bipolaire. Son mécanisme précis nous échappe, mais les psychiatres disposent de solides éléments de preuves pour affirmer que certains facteurs génétiques jouent un rôle important.
« Le problème de la bipolarité, c’est sa reconnaissance », souligne Jean-Albert Meynard. « En France, il faut entre 5 et 10 ans pour faire le diagnostic ». Ce retard prive le patient des traitements qui pourraient l’aider. Il l’expose à toutes les conséquences de détresse sociale liées à la maladie. « Quand nous posons le diagnostic, le malade est déjà dans la spirale d’une maladie chronique et récidivante ». Voilà qui explique également, pourquoi le trouble bipolaire est encore si mal reconnu.
Qu’est-ce que la manie ? Lorsqu’il se trouve en phase maniaque, le patient paraît anormalement et continuellement exalté, irritable ou euphorique. Cet état peut se prolonger des semaines. Pourtant, tous les sujets en état maniaque ne sont pas forcément heureux ni euphoriques. Ils peuvent au contraire être irritables, colériques, agressifs… avec un sentiment de toute puissance !
Le plus souvent, l’épisode maniaque se manifeste par des troubles du sommeil extrêmement lourds. Certains malades en arrivent à ne pas dormir pendant des nuits d’affilée. Le maniaque parle beaucoup, vite et change rapidement de sujet. Dans le même temps, il perd facilement le fil de sa pensée et se montre particulièrement distrait.
En phase maniaque, il va prendre des risques inconsidérés, sans mesurer les dangers auxquels il s’expose : comportement sexuel à risque, prise excessive de toxiques, dépenses inconsidérées… « Les conséquences d’un épisode maniaque peuvent être gravissimes. Le patient perd tout sens moral et même éthique », explique le Dr Jean-Albert Meynard. « Il pourra par exemple, faire une cour assidue ou harceler des femmes, sans nuance. D’autres vont dépenser des sommes folles, en achetant un bateau de luxe, une voiture de course... »
Enfin une phase maniaque peut mener à des troubles psychotiques. Le patient va délirer, perdre le contact avec la réalité, se trouver victime d’hallucinations, très souvent auditives.
Qu’est-ce que la dépression dans le trouble bipolaire ? Pour être considérés comme des signes de dépression, les symptômes doivent durer au moins deux semaines, et se manifester pratiquement tous les jours. Apathie, souffrance morale, idées suicidaires, troubles du sommeil et de l’alimentation, dévalorisation… Ce type d’épisode dépressif peut se manifester de nombreuses façons. La plupart des patients perdent la notion de plaisir, se sentent comme abattus, mangent peu ou au contraire se reportent sur des aliments gras et sucrés. La dépression entraîne souvent des perturbations du sommeil.
Elle s’accompagne d’une anxiété intense, de l’impossibilité d’accomplir les tâches du quotidien, qu’elles soient personnelles ou professionnelles. Tout ceci se traduit par un manque de confiance en soi, un sentiment de culpabilité, avec un profond ressenti de dévalorisation. Au plus fort de l’épisode dépressif, les pensées suicidaires sont à leur extrême. « Entre 15% et 20% des bipolaires font une ou plusieurs tentatives de suicide », précise ainsi le Dr Meynard.
Des comorbidités extrêmes. L’un des troubles associés les plus fréquents est l’abus de drogues ou d’alcool. Pendant leurs épisodes maniaques, certains pourront boire avec excès, ou expérimenter de nouvelles drogues. Ce comportement s’explique par l’impulsivité qui caractérise ces phases, et par le sentiment de liberté totale qui habite alors les malades. Parfois, ces derniers prennent des toxiques en période dépressive pour soulager leurs symptômes. « Etre bipolaire, cela implique une mortalité supérieure. Ce sont des gens qui meurent 9 ans plus tôt en moyenne que la population générale. Et ils décèdent de leurs comorbidités : les addictions, les prises de risque sexuel, le suicide et des comorbidités physiques comme les maladies cardiovasculaires ou les cancers ».
Celles-ci retentissent violemment sur l’entourage. « La moitié des familles de bipolaires sont en souffrance, 50% à 80% sont séparés ou divorcés. Il n‘est pas rare qu’une famille où l’un des parents est bipolaire perde tous ses amis » Au niveau professionnel, le sujet entretient le plus souvent des rapports conflictuels avec ses collègues.
Une prise en charge multidimensionnelle. La prise en charge repose sur l’association de différentes approches :
L’utilisation de médicaments est bien sûr impérative. Elle fait souvent appel à l’association de plusieurs traitements. « Nous disposons de médicaments dits thymorégulateurs, d’antipsychotiques, d’antidépresseurs et d’anxiolytiques », explique ainsi le Dr Meynard. « Et pour chaque patient, nous mettons en place une stratégie thérapeutique individualisée » ;
Mais le trouble bipolaire nécessite également la mise en place de traitements psychosociaux. Ces derniers comprennent la psychoéducation, la psychothérapie, le recours à des groupes de soutien et de réadaptation.
« Les formes de psychothérapie les plus adaptées sont la thérapie cognitivo-comportementale et la thérapie interpersonnelle avec l’aménagement des rythmes sociaux. Elles fonctionnent très bien ». Ces formes de psychothérapie seraient efficaces pour prévenir les crises. Elles reposent sur l’identification puis la modification du mode de pensée, la qualité des émotions pour améliorer l’humeur des patients. « Les groupes de patients qui s’expriment sur leur maladie se révèlent également efficaces. La clef de la réussite, c’est d’informer au maximum nos malades. Mieux ils connaissent et comprennent leur maladie, plus ils seront convaincus de prendre leurs traitements, de suivre une psychothérapie. Résultat, ils vivront mieux avec leur maladie. »
La prise en charge psychologique repose sur des stratégies nombreuses et variées. Toutes visent à réduire le risque de rechute. « Est-ce que les traitements à terme, peuvent guérir la maladie ? Non, mais nous pouvons la stabiliser, l’édulcorer, parvenir à l’empêcher d’évoluer vers des formes graves. Pour cela, il est capital de diagnostiquer le plus précocement possible, car l’évolution sans traitement est gravissime, avec le risque de suicide et de développement des comportements à risque. Nous savons que les patients traités peuvent avoir une excellente qualité de vie, jusqu’à un âge avancé. »
Source : Guide le trouble bipolaire, Centre de Toxicomanie et de Santé mentale de Toronto"
- katesurf59
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article de presse sur le Trouble Bipolaire
Article de presse !
Personnalités bipolaires : traiter au cas par cas
[25 octobre 2011 - 10h19]
Caractérisée par une alternance d’épisodes dépressifs et maniaques, la maladie bipolaire est difficile à diagnostiquer. « Il y a un retard souvent important. Il peut parfois s’écouler 8 à 10 ans avant que la maladie ne soit identifiée. Or ce retard provoquera naturellement, une prise en charge plus tardive », explique Thierry Bougerol, responsable du Pôle psychiatrie et neurologie du CHU de Grenoble.
Par ailleurs, le traitement doit s’adapter aux différentes formes que la maladie peut revêtir, et au caractère propre de chaque malade. « La prise en charge proposée à un patient donné ne correspondra pas forcément à ses besoins personnels. Dans ce cas, il risque d’arrêter de lui-même ses traitements et cela d’autant plus s’il ne constate aucune amélioration ».
L’efficacité du traitement ainsi que sa prise quotidienne (ce que l’on appelle l’observance) sont des facteurs-clé de réussite, dans une pathologie ou les taux de rémission restent relativement faibles. En effet, seulement 58% des patients se trouvent en rémission après 24 mois de traitement. D’autres présentent des réponses limitées aux médicaments existants. Ce qui explique pourquoi il est parfois difficile d’obtenir l’adhésion des patients. D’ailleurs de manière générale, seuls 50% des patients prennent leurs traitement tous les jours.
« Lorsqu’un patient se trouve en échec thérapeutique, la fréquence des rechutes, avec alternance de dépressions et d’épisodes maniaques ou hypomaniaques, peut avoir tendance à augmenter. Les rechutes vont se rapprocher, et seront plus sévères ». Le patient alors, sera d’autant plus exposé à des comportements à risque. « Les conséquences de ces épisodes plus sévères seront elles aussi plus graves, avec notamment le risque suicidaire. Mais pas seulement.
En phase maniaque, le patient va se mettre en danger par des actes irréfléchis. Il va dépenser sans compter, prendre de manière excessive des toxiques. Et la répétition de ces épisodes va entraîner des problèmes conjugaux avec un risque de divorce, une désinsertion familiale mais aussi professionnelle
». L’échec thérapeutique retentit donc à la fois sur le comportement du malade, mais également sur ses proches.
http://www.destinationsante.com/Personn ... r-cas.html
Personnalités bipolaires : traiter au cas par cas
[25 octobre 2011 - 10h19]
Caractérisée par une alternance d’épisodes dépressifs et maniaques, la maladie bipolaire est difficile à diagnostiquer. « Il y a un retard souvent important. Il peut parfois s’écouler 8 à 10 ans avant que la maladie ne soit identifiée. Or ce retard provoquera naturellement, une prise en charge plus tardive », explique Thierry Bougerol, responsable du Pôle psychiatrie et neurologie du CHU de Grenoble.
Par ailleurs, le traitement doit s’adapter aux différentes formes que la maladie peut revêtir, et au caractère propre de chaque malade. « La prise en charge proposée à un patient donné ne correspondra pas forcément à ses besoins personnels. Dans ce cas, il risque d’arrêter de lui-même ses traitements et cela d’autant plus s’il ne constate aucune amélioration ».
L’efficacité du traitement ainsi que sa prise quotidienne (ce que l’on appelle l’observance) sont des facteurs-clé de réussite, dans une pathologie ou les taux de rémission restent relativement faibles. En effet, seulement 58% des patients se trouvent en rémission après 24 mois de traitement. D’autres présentent des réponses limitées aux médicaments existants. Ce qui explique pourquoi il est parfois difficile d’obtenir l’adhésion des patients. D’ailleurs de manière générale, seuls 50% des patients prennent leurs traitement tous les jours.
« Lorsqu’un patient se trouve en échec thérapeutique, la fréquence des rechutes, avec alternance de dépressions et d’épisodes maniaques ou hypomaniaques, peut avoir tendance à augmenter. Les rechutes vont se rapprocher, et seront plus sévères ». Le patient alors, sera d’autant plus exposé à des comportements à risque. « Les conséquences de ces épisodes plus sévères seront elles aussi plus graves, avec notamment le risque suicidaire. Mais pas seulement.
En phase maniaque, le patient va se mettre en danger par des actes irréfléchis. Il va dépenser sans compter, prendre de manière excessive des toxiques. Et la répétition de ces épisodes va entraîner des problèmes conjugaux avec un risque de divorce, une désinsertion familiale mais aussi professionnelle
». L’échec thérapeutique retentit donc à la fois sur le comportement du malade, mais également sur ses proches.
http://www.destinationsante.com/Personn ... r-cas.html
- Archaos
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article de presse sur le Trouble Bipolaire
Ce n'est pas beaucoup ...je ne sais pas ce qu'il en est exactement pour la dépression "classique" ?katesurf59 a écrit :D’ailleurs de manière générale, seuls 50% des patients prennent leurs traitement tous les jours.
Merci pour l'article Kate
- katesurf59
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Maniaco-Dépression/Trouble Bipolaire
De rien Archoas !
La je passe par une deuxieme serie medicale ou je recois l actu !
Voici un Article de presse !
En France, face aux trois constats alarmant concernant la prise en charge des troubles bipolaires, retard au diagnostic, faible coordination des divers acteurs du soin et faible adéquation entre les recommandations et la pratique courante, nous avons créé, sous lʼégide de la fondation FondaMental, un réseau national de centres experts troubles bipolaires. Il sʼagit de structures de soins spécialisées, mises au service des professionnels de la santé pour une aide au dépistage, au diagnostic, et à la prise en charge des patients atteints de troubles bipolaires(1).
Les troubles bipolaires (TB) ont été classés parmi les dix pathologies les plus invalidantes selon l’organisation mondiale de la santé(2) et restent associés à un taux important de suicide (11-19 %)(3).
Trois constats alarmants à lʼorigine de la création des centres experts troubles bipolaires
Malheureusement, bien que très fréquents, les TB sont mal diagnostiqués avec un retard au diagnostic de 8 à 10 ans en moyenne. Ce retard conduit souvent à une évolution chronique de la maladie ainsi qu’au développement de troubles associés (psychiatriques et somatiques), qui occasionnent des taux élevés d’invalidité, de chômage etune sur-mortalité(4).
De plus, la fragmentation des soins et l’articulation fragile entre les somaticiens et les psychiatres, compliquent la prise en charge des pathologies somatiques chez les patients atteints de TB. D’autre part, même lorsque le diagnostic est posé, les traitements prescrits en pratique courante sont en faible adéquation avec les recommandations internationales ayant pour ambition de constituer des guides de bonnes pratiques à l’usage des médecins(5).
Ces recommandations issues de la médecine basée sur la preuve ont leurs propres limites, cependant les patients dont la prise en charge est guidée par ces recommandations ont un meilleur pronostic que des patients traités hors de ce cadre(6). Un obstacle majeur tient à la difficulté d’appropriation de ces recommandations par les cliniciens. Au-delà de ces recommandations qui proposent des algorithmes généraux, l’essor de la pharmacologie et des thérapies psychosociales enrichit et complexifie la prise en charge des patients atteints de TB.
Ainsi, la question du transfert des connaissances et des compétences s’impose comme un enjeu central et plaide en faveur d’une évolution de l’organisation des soins, telle qu’elle fut à l’oeuvre dans le cas de pathologies somatiques comme les cancers. En effet, la mise en place de services spécialisés de recours (niveau 3) a été déterminante dans le traitement des cancers pour lesquels on observe aujourd’hui 50 % de guérisons. La création d’unités spécialisées, mêlant soins et recherche a permis un bond en avant dans la prise en charge des malades, grâce à une meilleure adéquation avec les recommandations internationales d’une part et à un transfert rapide des avancées scientifiques au bénéfice des patients d’autre part. Concernant les troubles de l’humeur, une étude menée en Angleterre sur le rôle des services tertiaires (spécialisés) a démontré leur grande utilité(7).
Face à des situations complexes, d’échecs des traitements et de désespoir pour les patients, ces services de pointe offrent une expertise portant sur la proposition de nouvelles stratégies thérapeutiques, voire la rectification du diagnostic. Bauer et al. ont étudié l’impact d’un système de soins tertiaires sur le pronostic des troubles bipolaires et ont montré que les bénéfices pour les patients sont de trois ordres : réduction des troubles, amélioration du fonctionnement social des patients et amélioration de leur qualité de vie physique et mentale
Les centres experts troubles bipolaires FondaMental : des services de recours associant soins et recherche
Par la mise en place de centres experts dédiés à des pathologies spécifiques, la fondation FondaMental propose un système de recours, s’appuyant sur des équipes hospitalières et de recherche spécialisées par pathologies mentales. La fondation FondaMental a porté prioritairement ses efforts sur les trois maladies psychiatriques considérées comme les plus invalidantes ou les plus fréquentes : les troubles bipolaires, la schizophrénie et l’autisme de haut niveau (ou syndrome d’Asperger).
La labellisation des centres experts FondaMental et leur mise en oeuvre n’auraient pas été possibles sans le soutien financier du ministère de l’Enseignement Supérieur et de la Recherche et du ministère de la Santé. Grâce à la dotation financière initiale, le ministère de l’Enseignement Supérieur et de la Recherche a permis de développer l’infrastructure nécessaire pour un travail en réseau. Le ministère de la Santé, soucieux d’optimiser l’organisation etl’efficacité des soins, a choisi, à titre expérimental, de financer le fonctionnement des huit premiers centres experts dédiés aux troubles bipolaires
Il existe aujourd’hui neuf centres experts (1) dédiés aux troubles bipolaires. Leurs objectifs :
Promouvoir une approche de soins par pathologie en proposant une expertise spécialisée ; favoriser le dépistage et la prévention ; diminuer le retard diagnostique et améliorer la prise en charge ; développer la recherche clinique (amélioration de la prise en charge) et la recherche étiologique (compréhension des mécanismes de la maladie) ; construire une véritable plateforme de soins et de recherche pour
faire bénéficier plus rapidement les patients des avancées de la recherche; aider au transfert des connaissances et des compétences vers les praticiens. Hébergés au sein de services hospitaliers, les centres experts sont spécialisés dans l’évaluation, le diagnostic et l’aide à la prise en charge d’une pathologie psychiatrique spécifique. Ils réunissent des équipes pluridisciplinaires qui utilisent les mêmes standards
d’évaluation par pathologie.
Ils proposent en pratique : des consultations spécialisées pour avis diagnostique et thérapeutique à la demande de professionnels de la santé ; l’accès à un bilan exhaustif et systématisé réalisé en deux jours en hôpital de jour par différents professionnels de la santé mentale
(psychologue, psychiatre, neuropsychologue, infirmier, assistante sociale…) pour des patients adressés par un médecin en dehors de périodes de crise. Suite à ce bilan, un compte-rendu détaillé est adressé au médecin référent, présentant les résultats du bilan et proposant un projet de soins personnalisé (transfert des connaissances), avec des consultations de suivi afin d’évaluer l’impact de la stratégie de soins proposée ; des soins innovants, ayant démontré leur efficacité mais peu diffusés en pratique courante(psychoéducation, ateliers de gestion du stress, remédiation cognitive, etc.) ; la mise en place de dossiers médicaux informatisés alimentant une base de données anonymisée et partagée pour enrichir les travauxde recherche clinique, épidémiologique, médico-économique…
Enfin, à travers leurs liens privilégiés avec les praticiens, les centres experts sont des acteurs de premier plan de la diffusion des recommandations de bonnes pratiques et ils développent des stratégies de partage d’expertise (exemple : les comptes-rendus détaillés remis au médecin référent). Au-delà de leur mission de support aux soins existants, les centres experts s’avèrent de parfaits observatoires de l’évolution des maladies et de l’impact des stratégies globales de diagnostic, de dépistage et de prise en charge
Résultats attendus
Il paraît légitime d’offrir aussi aux patients présentant des troubles psychiatriques des services de soins tertiaires spécialisés compte tenu de l’apport de ces structures pour des pathologies somatiques complexes.
À court et moyen termes, les résultats attendus sont les suivants : un accès plus rapide aux structures de soins spécialisées ; un dépistage plus précoce des sujets à risque ; une réduction de la période entre le premier épisode de la maladie, le diagnostic et la mise en place d’un traitement tel que défini dans les conférences de consensus ; un dépistage et une prévention des comorbidités somatiques et psychiatriques; une amélioration des pratiques médicales et une mise en adéquation avec les recommandations qui s’effectuera par le partage d’expertise au travers de cas concrets ; une définition de stratégies thérapeutiques plus adaptées aux caractéristiques des patients, dans le cadre du développement d’une stratégie de médecine personnalisée ; une diffusion de nouvelles stratégies thérapeutiques (à titre d’exemple, s’appuyant sur le réseau des centres experts, la fondation FondaMental, a permis de développer un programme et une formation destinés à promouvoir la psycho-éducation pour les patients atteints de troubles bipolaires).
À plus long terme, ces structures alliant soins et recherche permettront une meilleure compréhension des causes de la pathologie et donc le développement possible de nouvelles stratégies thérapeutiques.
Le Pr Chantal Henry et le Dr Bruno Etain déclarent n’avoir aucun conflit d’intérêts avec les données publiées dans cet article.
Le Pr Marion Leboyer n’a pas transmis de déclaration de conflit d’intérêts.
La je passe par une deuxieme serie medicale ou je recois l actu !
Voici un Article de presse !
En France, face aux trois constats alarmant concernant la prise en charge des troubles bipolaires, retard au diagnostic, faible coordination des divers acteurs du soin et faible adéquation entre les recommandations et la pratique courante, nous avons créé, sous lʼégide de la fondation FondaMental, un réseau national de centres experts troubles bipolaires. Il sʼagit de structures de soins spécialisées, mises au service des professionnels de la santé pour une aide au dépistage, au diagnostic, et à la prise en charge des patients atteints de troubles bipolaires(1).
Les troubles bipolaires (TB) ont été classés parmi les dix pathologies les plus invalidantes selon l’organisation mondiale de la santé(2) et restent associés à un taux important de suicide (11-19 %)(3).
Trois constats alarmants à lʼorigine de la création des centres experts troubles bipolaires
Malheureusement, bien que très fréquents, les TB sont mal diagnostiqués avec un retard au diagnostic de 8 à 10 ans en moyenne. Ce retard conduit souvent à une évolution chronique de la maladie ainsi qu’au développement de troubles associés (psychiatriques et somatiques), qui occasionnent des taux élevés d’invalidité, de chômage etune sur-mortalité(4).
De plus, la fragmentation des soins et l’articulation fragile entre les somaticiens et les psychiatres, compliquent la prise en charge des pathologies somatiques chez les patients atteints de TB. D’autre part, même lorsque le diagnostic est posé, les traitements prescrits en pratique courante sont en faible adéquation avec les recommandations internationales ayant pour ambition de constituer des guides de bonnes pratiques à l’usage des médecins(5).
Ces recommandations issues de la médecine basée sur la preuve ont leurs propres limites, cependant les patients dont la prise en charge est guidée par ces recommandations ont un meilleur pronostic que des patients traités hors de ce cadre(6). Un obstacle majeur tient à la difficulté d’appropriation de ces recommandations par les cliniciens. Au-delà de ces recommandations qui proposent des algorithmes généraux, l’essor de la pharmacologie et des thérapies psychosociales enrichit et complexifie la prise en charge des patients atteints de TB.
Ainsi, la question du transfert des connaissances et des compétences s’impose comme un enjeu central et plaide en faveur d’une évolution de l’organisation des soins, telle qu’elle fut à l’oeuvre dans le cas de pathologies somatiques comme les cancers. En effet, la mise en place de services spécialisés de recours (niveau 3) a été déterminante dans le traitement des cancers pour lesquels on observe aujourd’hui 50 % de guérisons. La création d’unités spécialisées, mêlant soins et recherche a permis un bond en avant dans la prise en charge des malades, grâce à une meilleure adéquation avec les recommandations internationales d’une part et à un transfert rapide des avancées scientifiques au bénéfice des patients d’autre part. Concernant les troubles de l’humeur, une étude menée en Angleterre sur le rôle des services tertiaires (spécialisés) a démontré leur grande utilité(7).
Face à des situations complexes, d’échecs des traitements et de désespoir pour les patients, ces services de pointe offrent une expertise portant sur la proposition de nouvelles stratégies thérapeutiques, voire la rectification du diagnostic. Bauer et al. ont étudié l’impact d’un système de soins tertiaires sur le pronostic des troubles bipolaires et ont montré que les bénéfices pour les patients sont de trois ordres : réduction des troubles, amélioration du fonctionnement social des patients et amélioration de leur qualité de vie physique et mentale
Les centres experts troubles bipolaires FondaMental : des services de recours associant soins et recherche
Par la mise en place de centres experts dédiés à des pathologies spécifiques, la fondation FondaMental propose un système de recours, s’appuyant sur des équipes hospitalières et de recherche spécialisées par pathologies mentales. La fondation FondaMental a porté prioritairement ses efforts sur les trois maladies psychiatriques considérées comme les plus invalidantes ou les plus fréquentes : les troubles bipolaires, la schizophrénie et l’autisme de haut niveau (ou syndrome d’Asperger).
La labellisation des centres experts FondaMental et leur mise en oeuvre n’auraient pas été possibles sans le soutien financier du ministère de l’Enseignement Supérieur et de la Recherche et du ministère de la Santé. Grâce à la dotation financière initiale, le ministère de l’Enseignement Supérieur et de la Recherche a permis de développer l’infrastructure nécessaire pour un travail en réseau. Le ministère de la Santé, soucieux d’optimiser l’organisation etl’efficacité des soins, a choisi, à titre expérimental, de financer le fonctionnement des huit premiers centres experts dédiés aux troubles bipolaires
Il existe aujourd’hui neuf centres experts (1) dédiés aux troubles bipolaires. Leurs objectifs :
Promouvoir une approche de soins par pathologie en proposant une expertise spécialisée ; favoriser le dépistage et la prévention ; diminuer le retard diagnostique et améliorer la prise en charge ; développer la recherche clinique (amélioration de la prise en charge) et la recherche étiologique (compréhension des mécanismes de la maladie) ; construire une véritable plateforme de soins et de recherche pour
faire bénéficier plus rapidement les patients des avancées de la recherche; aider au transfert des connaissances et des compétences vers les praticiens. Hébergés au sein de services hospitaliers, les centres experts sont spécialisés dans l’évaluation, le diagnostic et l’aide à la prise en charge d’une pathologie psychiatrique spécifique. Ils réunissent des équipes pluridisciplinaires qui utilisent les mêmes standards
d’évaluation par pathologie.
Ils proposent en pratique : des consultations spécialisées pour avis diagnostique et thérapeutique à la demande de professionnels de la santé ; l’accès à un bilan exhaustif et systématisé réalisé en deux jours en hôpital de jour par différents professionnels de la santé mentale
(psychologue, psychiatre, neuropsychologue, infirmier, assistante sociale…) pour des patients adressés par un médecin en dehors de périodes de crise. Suite à ce bilan, un compte-rendu détaillé est adressé au médecin référent, présentant les résultats du bilan et proposant un projet de soins personnalisé (transfert des connaissances), avec des consultations de suivi afin d’évaluer l’impact de la stratégie de soins proposée ; des soins innovants, ayant démontré leur efficacité mais peu diffusés en pratique courante(psychoéducation, ateliers de gestion du stress, remédiation cognitive, etc.) ; la mise en place de dossiers médicaux informatisés alimentant une base de données anonymisée et partagée pour enrichir les travauxde recherche clinique, épidémiologique, médico-économique…
Enfin, à travers leurs liens privilégiés avec les praticiens, les centres experts sont des acteurs de premier plan de la diffusion des recommandations de bonnes pratiques et ils développent des stratégies de partage d’expertise (exemple : les comptes-rendus détaillés remis au médecin référent). Au-delà de leur mission de support aux soins existants, les centres experts s’avèrent de parfaits observatoires de l’évolution des maladies et de l’impact des stratégies globales de diagnostic, de dépistage et de prise en charge
Résultats attendus
Il paraît légitime d’offrir aussi aux patients présentant des troubles psychiatriques des services de soins tertiaires spécialisés compte tenu de l’apport de ces structures pour des pathologies somatiques complexes.
À court et moyen termes, les résultats attendus sont les suivants : un accès plus rapide aux structures de soins spécialisées ; un dépistage plus précoce des sujets à risque ; une réduction de la période entre le premier épisode de la maladie, le diagnostic et la mise en place d’un traitement tel que défini dans les conférences de consensus ; un dépistage et une prévention des comorbidités somatiques et psychiatriques; une amélioration des pratiques médicales et une mise en adéquation avec les recommandations qui s’effectuera par le partage d’expertise au travers de cas concrets ; une définition de stratégies thérapeutiques plus adaptées aux caractéristiques des patients, dans le cadre du développement d’une stratégie de médecine personnalisée ; une diffusion de nouvelles stratégies thérapeutiques (à titre d’exemple, s’appuyant sur le réseau des centres experts, la fondation FondaMental, a permis de développer un programme et une formation destinés à promouvoir la psycho-éducation pour les patients atteints de troubles bipolaires).
À plus long terme, ces structures alliant soins et recherche permettront une meilleure compréhension des causes de la pathologie et donc le développement possible de nouvelles stratégies thérapeutiques.
Le Pr Chantal Henry et le Dr Bruno Etain déclarent n’avoir aucun conflit d’intérêts avec les données publiées dans cet article.
Le Pr Marion Leboyer n’a pas transmis de déclaration de conflit d’intérêts.
Notes
(1) Neufs centres experts : Centre hospitalier Charles Perrens, Bordeaux (33) /Hôpital Lapeyronie, CHU Montpellier (34)/ CHU Sainte Marguerite, Marseille (13) / Hôpital Fernand Widal, Paris (75)/ Hôpital André Mignot, Le Chesnay (78)/ Hôpital A. Chenevier, Créteil (94)/ CHU de Nancy (54)/CHU Grenoble, Hôpital Sud (38)/ Centre hospitalier Princesse Grace, Monaco
- Archaos
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Maniaco-Dépression/Trouble Bipolaire
Merci Kate , la connaissance de ces centres experts des troubles bipolaires devraient aider un grand nombre de patients
- katesurf59
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Maniaco-Dépression/Trouble Bipolaire
de rien !
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