Une seconde chance. Changer ma vie entière.

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Salonique
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Enregistré le : mardi 21 août 2007 15:27
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Une seconde chance. Changer ma vie entière.

Message par Salonique »

Voici une "nouvelle" que j'ai écrite il y a quelques mois. Si seulement cela pouvait être possible!!!




UNE SECONDE CHANCE



Vendredi 18 mai 2007

M’extirpant difficilement des vapeurs éthyliques de cette nuit, la sonnerie d’un réveil me vrille les tympans et résonne dans ma tête comme le bruit d’un marteau piqueur ! Encore à moitié endormie, j’essaye de remettre mes idées en place. J’ouvre difficilement un œil, me demandant où je suis. Cette pièce sombre, sentant les relents de vomi m’est totalement étrangère ! Cette maudite sonnerie ne s’arrêtera-t-elle donc jamais ?? !
Un grognement sourd monte soudain à côté de moi. Une voix grave et inconnue murmure : -« oh M.... ç’est mon gsm ! »
Surprise, je me retourne vivement. J’aperçois un homme, nu, qui se lève et se dirige vers une veste brune, de mauvaise qualité, posée sur une chaise miteuse.
- « Allo? Oui ma chérie, j’ai été retenu à une réunion improvisée. Je rentre dès que je peux. Je t’aime aussi mon amour. A tantôt mon cœur. Embrasse le petit pour moi »
Une nausée subite me monte à la gorge - peut-être due à l’alcool ingurgité hier ou à cette conversation téléphonique mielleuse et hypocrite.
A cet instant précis, l’homme se tourne vers moi et me dit - « Ben dis donc ma belle, qu’est ce qu’on s’est éclaté cette nuit. On remet ça quand tu veux ! ». Incapable de parler, j’acquiesce bêtement en lui souriant. J’ai envie de vomir, ma tête tourne. Un sentiment de dégoût m’envahit. Je chuchote -« Quelle heure est-il ? Où sommes nous ? »
-« Ben, tu ne te souviens pas ? On est à l’hôtel des voyageurs ! Tu sais, près de l’usine de papier. »
- « Ah ! Oui, je vois ! » lui réponds-je sans conviction, tout en essayant d’apercevoir l’heure sur la montre noyée dans les poils de son bras gauche. Il me semble lire 23h45.
-« Bon, faut que j’y aille, ma femme m’attend. Je t’ai laissé mon numéro sur la table de nuit. N’hésite pas à me rappeler, t’es trop bonne ! A bientôt ma poule ».
Sans prendre la peine de lui répondre, j’enfouis ma tête dans l’oreiller et me dit que c’est un cauchemar. Je vais me réveiller, chez moi, à l’abri dans mon petit appartement. Un claquement de porte efface mes dernières illusions. Je me retrouve seule, sale et encore un peu ivre dans cette minable chambre d’hôtel de passe.

Samedi 19 mai 2007

9 heures. Je suis enfin chez moi. Malgré ma gueule de bois, le souvenir de cette soirée de débauche s’est malheureusement éclairci. Dans l’espoir d’effacer pour quelques heures au moins ma solitude et de voir un peu de monde, je suis entrée dans un bar à cocktails. J’en ai siroté quelques uns !! La suite est tellement banale qu’elle tient en quelques pauvres lignes : il m’offre un verre, me ramène à l’hôtel et …
Son nom ne m’est pas revenu ! Je ne m’en plains pas. Je ressens une gêne familière et lointaine, comme si j’avais déjà vécu ce genre de situation. Je suis une adulte, je fais ce que je veux de mon corps non ? Il n’y a pas de honte à avoir (même si ce style d’aventures n’est guère reluisante et valorisante pour l’ego). A présent que ma mémoire s’est réveillée je n’attends plus qu’une chose… qu’elle se rendorme !!
Après avoir avalé 2 ou 3 Perdolan je décide de savourer un bain parfumé à l’eucalyptus. Tout en flottant délicieusement dans cette eau parsemée de légers petits nuages de mousse je me demande ce que je vais faire de ce jour de congé. Un bon livre dans mon jardin pour profiter des doux rayons du premier soleil ? Une bonne marche dans la forêt ? Essayer d’achever cette aquarelle commencée il y a déjà 3 semaines ?
Que de possibilités pour me détendre et me sentir bien ! Je me décide finalement pour la lecture. Je m’installe donc confortablement dans mon hamac. A peine ai-je commencé mon roman à l’eau de rose qu’une légère somnolence me pousse à fermer les yeux.


Samedi 19 mai 1983

Je me réveille, un peu groggy. Je vérifie l’heure pour savoir combien de temps mon petit somme a duré et là : surprise… Je suis couchée dans l’herbe, mon hamac a disparu, ainsi que ma montre et mon livre ! Interloquée je regarde autour de moi. Je ne reconnais pas mon jardin. Quoi que cet endroit me semble familier je n’arrive pas à me situer. - «Oh non, pas encore ! » Je n’ai pourtant rien bu cette fois-ci.
Des voix d’enfants se rapprochent et j’entends - « ON T’A TROUVE !! Ce n’est pas vraiment une bonne cachette Corine ! C’est à toi de compter maintenant. » Je ne comprends pas tout de suite que ces enfants s’adressent à moi ! Je me relève prête à leur dire qu’ils sont dans une propriété privée quand… l’un d’eux me touche brusquement l’épaule en me disant - « Ben quoi, alors tu t’es endormie ou quoi ? Dépêche-toi d’aller près de l’arbre pour qu’on continue à jouer à cache cache ! » Je me rends compte avec aberration que cet enfant est plus grand que moi. Il me rappelle quelqu’un. Ce n’est pas possible ! Je rêve !
- « Antoine, qu’est-ce qu’elle a ta sœur ? Elle est pas marrante. »
- « J’sais pas, elle fait la conne comme d’hab ! Allez, tant pis c’est moi qui compte, on n’a qu’à jouer sans elle. »
Eberluée, je vois mon frère et nos voisins courir au loin en riant. Je suis devenue folle ce n’est pas la réalité : je suis dans le jardin de mes parents et à voir mes petites jambes fluettes qui dépassent de cette jupette rouge et mes sandalettes de même couleur j’ai à nouveau 8 ans !
Je n’y comprends rien. J’ai bien le souvenir de ma vie d’adulte pourtant et je me retrouve coincée dans ce petit corps de fillette ! Que se passe-t-il donc ? Il est hors de question de revivre toutes ces années de galères. Repasser par l’adolescence, par les études, par les chagrins d’amour etc… non c’est inimaginable ! Je vais me réveiller dans mon lit, dans mon appart ; ce n’est qu’un rêve un peu bizarre et très réaliste.


Dimanche 20 mai 1983

Je me réveille et vois des petites jambes fluettes dépasser d’une robe de nuit, j’ai toujours 8 ans ! Je n’arrive pas à y croire, je suis toujours là ! La journée d’hier s’est passée comme si j’étais perdue dans le brouillard. Après le jeu, mon frère et moi sommes rentrés. Nous avons soupé et j’ai cru devenir folle en entendant à nouveau mon père dire : «-Corine, ne mets donc pas tes coudes sur la table. Je te répète qu’on ne parle pas en mangeant ! Antoine, on ne boit qu’après le repas tu le sais bien. Corine, termine tes légumes sinon tu les auras demain matin sur ton assiette !... » Après le souper j’ai dit bonne nuit et je suis allée me coucher dans mon petit lit, bordée par maman. J’espérais qu’au matin je serai revenue dans ma vie adulte mais non. C’est incroyable. Que vais-je donc pouvoir faire ? Si je raconte ça à mes parents ils vont me prendre pour une folle !! Ils ne me croiront jamais. Quoique si je peux leur montrer que je sais lire, compter, rouler en voiture,… il y a une petite chance. Pas le temps de leur parler, Antoine m’emmène avec lui, en râlant, jouer à cache cache chez un de ses copains qui habite à 3 maisons de chez nous. Soudain, des sueurs froides me coulent dans le dos. Des flashs violents me reviennent et me paralysent. On va jouer chez Jean-Marie ! C’est là que tout a commencé. Les « jeux » de mains, les rapprochements dans le noir, la honte et … le secret. Prise de panique, je m’évanouis.


Dimanche 20 mai 2007

Je me réveille en sursaut dans mon hamac! Affolée, je jette de rapides coups d’œil autour de moi : tout me semble normal. Je regarde ma montre. Je remarque que mon somme n’a duré que 10 minutes à peine. Ouf, j’ai donc bel et bien imaginé toute cette histoire. Soulagée, je commence à rire d’abord timidement puis à gorge déployée. Quelle idiote je suis, comme si je m’étais réellement retrouvée 24 ans en arrière !! Mon rire s’étrangle soudain et s’interrompt net : … à mes pieds de jolies sandalettes rouges me narguent.
Ma première réaction est de vouloir me débarrasser de ces maudites chaussures. Elles me font douter de mon état mental. Après quelques minutes de réflexion et quelques exercices de respiration, je me raisonne : j’ai dû oublier que j’avais acheté cette paire de sandales pour me promener à l’aise dans le jardin. C’est la seule explication logique.


Lundi 21 mai 2007

Après ce week-end fort en émotions, la routine de mon travail, pour une fois, me semble magique et apaisante. Tout en encodant les titres des nouveaux ouvrages arrivés ce matin même, je me surprends à repenser à ce « voyage » dans le passé. Et si … Et si c’était possible … ?
Ma collègue me sort de mes rêveries en me demandant - « on va s’encanailler à la cantine ou on sort pour dîner ? »
Il est déjà midi, le temps s’est écoulé à une vitesse folle sans que je ne le voie passer. Décidément j’ai des problèmes de structuration temporelle ces temps-ci.
Je me lève et lui répond joyeusement : - « Comme tu préfères Isa, je te suis ! Aujourd’hui c’est toi qui décide ».
- « Va pour la cantine alors, il y a du poulet curry au menu ! »
La journée se termine sans surprise ou événements extraordinaires. Je me sens d’humeur guillerette. Je m’allonge dans le divan et m’apprête à ouvrir ce fameux bouquin que je n’ai pu encore lire.

Lundi 21 mai 1983

-« MAMAN !!!! Corine a ses pieds sur le fauteuil, je vais le dire à papa et elle sera punie.»
-« Arrêtez un peu de vous disputer tous les deux, j’en ai assez de vos chamailleries continuelles. »

C’était trop beau ! Me revoici en enfer !! Encore cette vision de petites jambes fluettes dépassant d’une jupette bleue, j’ai à nouveau 8 ans! Cette fois-ci, au moins, l’effet de surprise est moins déstabilisant. Bon, réfléchissons calmement, comment me suis-je sortie de là la fois précédente ? Pas facile de s’évanouir sur commande !! Un choc peut-être ? Me jeter la tête la première contre le mur ? Oui, cela devrait pouvoir fonctionner ! Mes pensées sont interrompues brusquement par la voix de ma mère -« Dépêchez-vous de monter dans la voiture, on y va ! »
Je me risque à demander où on va mais pas de réponse ! Je suis coincée derrière le siège du conducteur. Je me retiens, comme je peux, de tousser pour ne pas énerver mon père durant sa conduite. L’odeur écoeurante des fumées mélangées de Bastos et de Belga me donne la nausée et un mal de tête terrible. Et pour ne rien arranger, mon frère m’embête sans arrêt ; j’avais oublié à quel point il pouvait être pénible ! Enfin, j’ai l’impression qu’on arrive. Oui, je reconnais les environs… Je comprends soudain à qui nous allons rendre visite.

-« Tonton Bernard, Tantine Germaine, comme je suis contente de vous voir !»
Mon oncle paternel me serre dans ses bras et m’embrasse. La sensation de malaise et de peur qu’on découvre mon secret me frappe en plein visage. Ce sentiment horrible, contrairement à celui que m’inspirait les méchancetés de mon frère, lui je ne l’avais pas oublié !! C’est extrêmement bizarre de revivre ces moments en tant qu’adulte même si je suis dans un corps d’enfant ! Mon cœur tremble mais mon esprit qui lui a mûri de ses expériences, se rebelle. Je ne suis plus une enfant, je n’ai plus peur de lui ! Ces deux émotions, si différentes, tournoient et se battent entre-elles. Laquelle va prendre le dessus, je ne le sais pas encore.
Le souper se passe assez bien, la soupe de ma tante reste quand même la meilleure que je n’ai jamais mangée de ma vie (d’enfant et d’adulte).
Après la vaisselle, mon oncle me regarde et me dis -«tu viens dans mon labo photo, j’ai de nouvelles choses à te montrer ! Tu aimes bien venir en bas avec moi hein ?! » Mon esprit tourne à toute vitesse. Il ne sait pas que sous mes dehors de petite fille, je suis une femme qui ne tremble plus devant lui ! L’occasion est trop belle : je lui dis -« Non, merci Tonton. Je préfère rester ici dans le salon, avec maman, je n’ai pas envie. » J’aperçois alors sur son visage une expression fugitive de frustration mêlée de surprise. -« Ooh, ça me ferait tellement plaisir pourtant ma petite Corine. Tu sais que j’aime bien te raconter mes petits secrets… de photographe. » me répond-t-il d’un ton mielleux. La soumission qu’il avait si bien réussi à m’inculquer me pousse presque à accepter. Je sens mes jambes se déplier... Mais le temps de la terreur est fini. Je persiste -« Non, vraiment Oncle Bernard je n’ai pas envie de voir … ton labo. Je pense même que je ne descendrai plus jamais avec toi dans cet endroit petit et désagréable. »
Là, je m’aperçois que tout le monde me regarde et a l’air choqué de ma réponse. C’est vrai que personne ne m’a souvent entendu refuser l’attention de quelqu’un. Je remarque que mes parents ne me reconnaissent pas et qu’ils pensent que je suis un peu impolie. Je me dois de leur expliquer, non ? Je veux me lever pour leur dire mais je n’en ai pas le temps, une main énorme s’abat sur ma joue et … je m’évanouis…encore.

Mardi 22 mai 2007

Je me réveille cette fois-ci à mon époque mais curieusement de petites choses ont changé. C’est bien ma chambre mais elle me semble plus grande. Je me lève, avance de quelques pas, bute sur mon roman mais cette impression persiste : toutes les pièces ont l’air plus spacieuses.
Vu l’heure je n’ai pas le temps d’éclaircir ce mystère, je suis presque en retard à la bibliothèque ! Mon chef ne sera pas content si je n’arrive pas à l’heure. Je l’entends déjà : « L’encodage de livres ne peut pas attendre, vous ne prenez vraiment rien au sérieux mademoiselle Durant ! Je ne vous donne qu’un avertissement mais n’abusez pas de mon indulgence ». Oui, merci monsieur vous êtes trop bon. Tu parles, vieux con, pour ce que je m’en tape de tes avertissements !! Qu’est-ce qu’on peut en rire avec Isa !
La journée se déroule comme d’habitude, lentement. J’attends avec impatience de rentre chez moi. Je crois avoir compris comment passer d’un « monde temporel» à l’autre. Il me tarde de vérifier ma théorie. Enfin, il est l’heure. Je me précipite dans ma voiture. Je fonce à l’appart. Je monte dans ma chambre. Je cherche mon livre. Evidemment pas moyen de mettre la main dessus. Ah, le voilà, il a glissé en dessous du lit, ce matin, quand j’ai shooté dedans. Pas de précipitation. Je dois réfléchir posément et arriver à tirer parti de cet extraordinaire phénomène paranormal. Avec un peu de jugeotte et de chance, je pourrais peut-être changer certains événements de mon passé. Où alors, je suis devenue complètement folle et comme rien n’est réel je ne peux faire aucun dégât. Le tout est de savoir à quel moment je vais réapparaître là-bas. Tant pis essayons; « qui ne tente rien, n’a rien » comme dirait ma mère. Je m’installe confortablement dans mon fauteuil ; j’ouvre délicatement le livre...

Mardi 22 mai 1983

OUI, ça marche. J’ouvre les yeux et je suis allongée sur mon petit lit. Mes petites jambes fluettes sont dans un pyjama, j’ai bien à nouveau 8 ans. Ma mère est à côté de moi. Elle me berce doucement. –« Ca va mieux ma poyette ? Tu nous as fait peur. Ton oncle n’avait pas à te gifler de cette façon. Mais pourquoi as-tu été si méchante avec lui, il avait seulement besoin d’un peu de compagnie. »
La rage s’empare de moi et je hurle soudain -« IL AVAIT JUSTE BESOIN DE COMPAGNIE ?! » Surprise, ma mère recule d’un bond et me demande de ma calmer. Alerté par mes cris mon père fait irruption dans ma chambre : « qu’est-ce que c’est tout ce raffut ? »
Ma mère et mon père me regardent tous les deux effarés. C’est le moment : courage, dis leur la vérité.
Je murmure -« Papa, maman », « Tonton n’a pas juste besoin de compagnie, ce qu’il veut c’est … me toucher et que je le touche aussi. »
Papa me dit alors : « Ben oui, il aime te faire des câlins, ce sont des gestes de tendresse. »
- « Non, papa je suis désolée mais ce ne sont pas des gestes de tendresse, il me force à le masturber, à l’embrasser sur la bouche avec la langue. Il se frotte contre moi et quand il a … fini, il s’essuie sur son mouchoir à carreaux. Il me touche les tétons, me les pince et glisse sa main entre mes jambes. Ce ne sont pas des gestes de tendresse !»
Mon langage d’adulte, je le remarque, choque mes parents qui ne peuvent pas se douter que je n’ai plus 8 ans à cet instant précis. Ils ne voient que mon physique de petite fille et non mon « âge psychique ».
-« Ce n’est pas possible ! Et pourquoi n’as-tu rien dit jusqu’à présent ? Qui t’as mis ces idées en tête : ta tante Bernadette, ta cousine Elsa ? » questionne mon père.
Ma mère, elle, ne dit rien. Je vois bien qu’elle est sonnée, sous le choc.
-« Personne papa, si je me suis tue si longtemps c’est parce que j’avais peur que Tonton vous raconte ce que j’ai fait avec Jean-Marie dans son garage. Je me sentais si honteuse, je ne voulais pas que vous soyez au courant ! J’ai eu le malheur de me confier à Tonton Bernard. Il m’a dit que vous ne m’aimeriez plus si je vous racontais que je me laissais toucher. Il m’a répété :- « il ne faut jamais dire à tes parents que tu caressais et embrassait Jean-Marie et ses copains ». Il m’a dit que c’était mal mais qu’avec lui c’était différent parce qu’il m’aimait. Naïvement je l’ai cru mais aujourd’hui je veux que cela cesse. Je me sens trop honteuse et sale quand je reviens de chez lui. »
Cette dernière tirade fait l’effet d’une bombe. Ma mère me prends dans ses bras en pleurant et me demande pardon de n’avoir rien vu. Elle me chuchote qu’elle m’aime et que rien ne pourra jamais changer ça. Mon père est décomposé, je remarque qu’il lutte entre son envie de me croire et son envie de tout nier. Mais ces mots d’adultes sont trop vrais, trop crus …pour être inventés ! Il me regarde fixement pendant quelques minutes et finis par me dire « je te crois ma chérie. Je t’aime. Tout ça est fini, il ne recommencera plus jamais crois moi. »
Un soulagement immense m’envahit, une chape de plomb éclate en mille morceaux et me libère enfin. Tremblant(e) de joie et d’émotions trop longtemps contenues, devinez quoi… Je m’évanouis.

Mercredi 23 mai 2007

De légers gazouillis d’oiseaux me tirent de mes songes et une sensation étrange m’envahit. Des images défilent dans ma tête et se superposent les unes aux autres comme si on avait enregistré un film sur un autre film sans l’avoir bien effacé. C’est incroyable, je me rends compte que ma vie entière est différente. Je ne suis plus bibliothécaire mais institutrice dans une école que j’adore. Je suis mariée, j’ai deux enfants et nous habitons une belle maison dans un petit village. Je suis heureuse, pleine de vie et le meilleur reste à venir… Puis, d’un seul coup, je vois mon livre qui « s’efface » et qui disparaît avec les dernières images de ma vie d’ « avant ».

-« Bonjour ma chérie, bien dormi ? Profite encore de notre lit quelques minutes je m’occupe du lever des jumeaux ! »


Fin
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claudine
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Enregistré le : mardi 05 décembre 2006 19:30

Message par claudine »

Salonique,

C'est magnifique, criant de vérité, bien écrit, captivant :up:

J'ai adoré :love1:
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Salonique
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Enregistré le : mardi 21 août 2007 15:27
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Message par Salonique »

Merci :oops: :oops:
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Archaos
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Enregistré le : mardi 06 juin 2006 21:20

Message par Archaos »

tu as du talent :priere:
Accueillez de temps en temps les nouveaux membres qui prennent la peine de se présenter dans le topic unique de présentation.
Une question ? La réponse se trouve probablement ici : Charte , FAQ, Guide du forum.
Pour un forum agréable à lire, ne faites pas de citations inutiles !
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Salonique
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Enregistré le : mardi 21 août 2007 15:27
Localisation : Arlon

Message par Salonique »

Merci :oops: :oops: :oops: :oops:
Je ne sais pas si c'est du talent c'est juste l'expression d'un songe que j'aimerais pouvoir réaliser!!
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