Dépression de ma femme, mort de notre vie de famille...
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- Mélina
- Messages : 545
- Enregistré le : mardi 01 février 2011 21:08
Dépression de ma femme, mort de notre vie de famille...
Mac book,
Toujours délicat de donner son avis sur ce type de courrier... Des projections personnelles s'en mêlent inéluctablement... Et on ne sait jamais ce que la personne qui vous le soumet attends réellement de cet avis qu'elle demande.
Voici donc, à chaud, ma réaction. Sans que je prenne de recul sur celle-ci.
J'ai bien vu que dans cette lettre tu as tenté au maximum de mettre tout dans la balance, de comprendre son point de vue, d'exprimer le tien, de prendre ses ressentis en compte et d'exprimer les tiens, et dans l'ensemble je trouve que tu y parviens.
Je crois que si tu lui donnes cette lettre telle quelle, elle peut provoquer beaucoup de choses et vous permettre d'avancer.
Plusieurs choses me sont cependant venues à l'esprit en la lisant.
J'exagère, mais le "je" est très peu présent dans ton discours. Tu rationnalise, argumente beaucoup, mais c'est très froid tout ça. Je pense que cette froideur provient également d'une colère et d'une douleur de ta part. Pourquoi ne pas les écrire, cette colère et cette douleur, explicitement?
De la même façon, tu exprimes très peu ton amour à son égard. Quand on reste auprès de quelqu'un, c'est par amour, pour l'amour qu'il nous donne, pas pour le confort matériel ou moral qu'il propose.
De la même façon, tu utilises beaucoup le mode de la vérité générale quand tu parles de ta femme. Par exemple, pour dire que vous n'avez jamais eu de problèmes de couple. Tu pensais que vous n'en aviez pas, il semble pourtant, même si c'est récent, qu'elle n'a pas le même point de vue. Il s'agit de ton ressenti, pas d'une vérité générale.
Ce que je veux dire au travers de tout ça, c'est qu'à mes yeux, tu ne peux porter et exprimer que ton ressenti, que tes désirs, que tes besoins.
Un peu plus loin, encore, tu décris ce qu'il adviendrait si elle prenait telle ou telle décision, tu ne peux pas lui prédire à l'avance ce qu'il va se passer si elle prend par exemple la décision d'une séparation.
Tu as le droit de dire que cela te ferait souffrir, tu as le droit de dire que tu penses que ce serait une mauvaise décision, tu as le droit de dire que tu ne penses pas qu'elle sera capable de la porter, de la vivre avec toutes ses conséquences, tu as le droit de dire que si elle prend une telle décision, tu penses qu'elle va commettre une erreur.
Tu as le droit de le dire mais pas sous la forme d'une prédiction, pas sous la forme d'une vérité générale.
Je sais bien que c'est une forme rhétorique et qu'elle donne davantage de force au point de vue que l'on défend, mais sous cette forme-là, tu lui retires sa capacité d'action, son libre-arbitre et tu caches tes désirs et tes besoins derrière une démonstration, qui, pour autant qu'elle soit clairvoyante, n'en est pas moins réductrice quant à ton ressenti et quant aux siens.
Ton "il serait prudent" résonne de la même façon à mes oreilles. Tu penses qu'il serait prudent, ce n'est pas la même chose. Et puis "prudent" pour qui? Par rapport à quoi?
Ca me fait un peu penser à la façon dont certains parents parlent à leurs adolescents. Ils ont beau souvent avoir raison, ils ne disent pas: "j'ai peur, j'ai mal", mais sermonnent leurs ados au lieu de leur dire qu'ils les aiment ou qu'ils ne sont pas d'accord. Et la communication ne se rétablit pas. Elle ne se rétablit pas parce que le parent se positionne en tant que "sachant" en tant que "détenteur d'un savoir", alors qu'il est en train d'exprimer une peur, une peur que ressent l'ado, et qu'il vit mal, parce qu'on lui cache, et parce qu'il ressent qu'on ne lui fait pas confiance.
En gros, l'adulte cherche à garder le contrôle, au moment où l'adolescent justement voudrait qu'il le contrôle un peu moins. Ce n'est qu'une question de forme, je sais, mais la forme a son importance, parce qu'elle véhicule toujours des implicites.
Je sais que cette rationalisation vient d'un sincère désir de ta part de trouver des solutions, de régler vos problèmes, d'éclaircir la situation et de préserver votre relation. Mais à mes yeux, la rationalisation masque un peu trop ce désir justement.
Si je mets l'accent là-dessus, c'est parce que je pense, par rapport à ce que tu nous as raconté d'elle, qu'il est possible, qu'elle te renvoie ces choses dans la figure. En tant que femme, si j'avais dû recevoir une telle lettre, ce sont en tout cas les points sur lesquels, entre autres, j'aurais réagi.
Enfin, tu dis au début de ta lettre que tu l'as écrite pour exprimer ton ressenti. Mais qu'attends-tu du fait d'avoir exprimer ce ressenti? Quelle est ton intention au-delà d'exprimer un ressenti? Qu'attends-tu d'elle après qu'elle aura lu cette lettre? Peut-être rien, peut-être s'agit-il juste d'exprimer ce ressenti, parce qu'il y a un trop-plein. Tu ne le dis pas clairement. Et je pense que ce serait une bonne chose de dire précisément ce que tu attends d'elle, de vous deux, après avoir accompli cette démarche.
Je ne me relis pas. J'espère que mes remarques te seront utiles (ne serait-ce que pour avoir la certitude, a contrario, que c'est exactement de cette façon-là que tu voulais lui exprimer ton ressenti!).
Toujours délicat de donner son avis sur ce type de courrier... Des projections personnelles s'en mêlent inéluctablement... Et on ne sait jamais ce que la personne qui vous le soumet attends réellement de cet avis qu'elle demande.
Voici donc, à chaud, ma réaction. Sans que je prenne de recul sur celle-ci.
J'ai bien vu que dans cette lettre tu as tenté au maximum de mettre tout dans la balance, de comprendre son point de vue, d'exprimer le tien, de prendre ses ressentis en compte et d'exprimer les tiens, et dans l'ensemble je trouve que tu y parviens.
Je crois que si tu lui donnes cette lettre telle quelle, elle peut provoquer beaucoup de choses et vous permettre d'avancer.
Plusieurs choses me sont cependant venues à l'esprit en la lisant.
J'exagère, mais le "je" est très peu présent dans ton discours. Tu rationnalise, argumente beaucoup, mais c'est très froid tout ça. Je pense que cette froideur provient également d'une colère et d'une douleur de ta part. Pourquoi ne pas les écrire, cette colère et cette douleur, explicitement?
De la même façon, tu exprimes très peu ton amour à son égard. Quand on reste auprès de quelqu'un, c'est par amour, pour l'amour qu'il nous donne, pas pour le confort matériel ou moral qu'il propose.
De la même façon, tu utilises beaucoup le mode de la vérité générale quand tu parles de ta femme. Par exemple, pour dire que vous n'avez jamais eu de problèmes de couple. Tu pensais que vous n'en aviez pas, il semble pourtant, même si c'est récent, qu'elle n'a pas le même point de vue. Il s'agit de ton ressenti, pas d'une vérité générale.
Ce que je veux dire au travers de tout ça, c'est qu'à mes yeux, tu ne peux porter et exprimer que ton ressenti, que tes désirs, que tes besoins.
Un peu plus loin, encore, tu décris ce qu'il adviendrait si elle prenait telle ou telle décision, tu ne peux pas lui prédire à l'avance ce qu'il va se passer si elle prend par exemple la décision d'une séparation.
Tu as le droit de dire que cela te ferait souffrir, tu as le droit de dire que tu penses que ce serait une mauvaise décision, tu as le droit de dire que tu ne penses pas qu'elle sera capable de la porter, de la vivre avec toutes ses conséquences, tu as le droit de dire que si elle prend une telle décision, tu penses qu'elle va commettre une erreur.
Tu as le droit de le dire mais pas sous la forme d'une prédiction, pas sous la forme d'une vérité générale.
Je sais bien que c'est une forme rhétorique et qu'elle donne davantage de force au point de vue que l'on défend, mais sous cette forme-là, tu lui retires sa capacité d'action, son libre-arbitre et tu caches tes désirs et tes besoins derrière une démonstration, qui, pour autant qu'elle soit clairvoyante, n'en est pas moins réductrice quant à ton ressenti et quant aux siens.
Ton "il serait prudent" résonne de la même façon à mes oreilles. Tu penses qu'il serait prudent, ce n'est pas la même chose. Et puis "prudent" pour qui? Par rapport à quoi?
Ca me fait un peu penser à la façon dont certains parents parlent à leurs adolescents. Ils ont beau souvent avoir raison, ils ne disent pas: "j'ai peur, j'ai mal", mais sermonnent leurs ados au lieu de leur dire qu'ils les aiment ou qu'ils ne sont pas d'accord. Et la communication ne se rétablit pas. Elle ne se rétablit pas parce que le parent se positionne en tant que "sachant" en tant que "détenteur d'un savoir", alors qu'il est en train d'exprimer une peur, une peur que ressent l'ado, et qu'il vit mal, parce qu'on lui cache, et parce qu'il ressent qu'on ne lui fait pas confiance.
En gros, l'adulte cherche à garder le contrôle, au moment où l'adolescent justement voudrait qu'il le contrôle un peu moins. Ce n'est qu'une question de forme, je sais, mais la forme a son importance, parce qu'elle véhicule toujours des implicites.
Je sais que cette rationalisation vient d'un sincère désir de ta part de trouver des solutions, de régler vos problèmes, d'éclaircir la situation et de préserver votre relation. Mais à mes yeux, la rationalisation masque un peu trop ce désir justement.
Si je mets l'accent là-dessus, c'est parce que je pense, par rapport à ce que tu nous as raconté d'elle, qu'il est possible, qu'elle te renvoie ces choses dans la figure. En tant que femme, si j'avais dû recevoir une telle lettre, ce sont en tout cas les points sur lesquels, entre autres, j'aurais réagi.
Enfin, tu dis au début de ta lettre que tu l'as écrite pour exprimer ton ressenti. Mais qu'attends-tu du fait d'avoir exprimer ce ressenti? Quelle est ton intention au-delà d'exprimer un ressenti? Qu'attends-tu d'elle après qu'elle aura lu cette lettre? Peut-être rien, peut-être s'agit-il juste d'exprimer ce ressenti, parce qu'il y a un trop-plein. Tu ne le dis pas clairement. Et je pense que ce serait une bonne chose de dire précisément ce que tu attends d'elle, de vous deux, après avoir accompli cette démarche.
Je ne me relis pas. J'espère que mes remarques te seront utiles (ne serait-ce que pour avoir la certitude, a contrario, que c'est exactement de cette façon-là que tu voulais lui exprimer ton ressenti!).
- elvira
- Messages : 59
- Enregistré le : lundi 07 juin 2010 22:53
Dépression de ma femme, mort de notre vie de famille...
Bonsoir MacBook,
J'ai lu très attentivement la lettre que tu souhaites faire lire à ta femme (et l'épreuve que tu traverse auparavant). Il est évident que l'amour que tu lui portes transparaît clairement et magnifiquement. C'est difficile de te dire ce que l'on en pense, tellement cela est intime. Mais si je peux me permettre de donner un avis, tu mentionnes au début que tu as essayé de poser les choses de manière réfléchie. Cela n'engage bien sûr que moi, et je ne peux pas me mettre dans la tête de ton épouse et connaître la façon dont elle percevra tout ce que tu lui dis, mais je trouve que, peut-être, les choses sont posées de façon trop... réfléchie. D'autant que c'est peut-être ce dont a besoin ta femme. Donc, cela m'embête un peu de te dire ça parce que je sais que tu cherches des solutions pour épauler la femme que tu aimes. Et que je ne sais pas de quel droit, je peux te dire ça... Bon, je vais quand même me lancer, et pardonne-moi d'avance, si tu penses que je me trompe (ce qui peut vraiment être le cas !!!), mais peut-être que cet aspect réfléchi, apporte une sorte de "distance". Je ne dis pas que je te sens distant dans ta lettre, ce n'est pas ce que je pense. Je vois bien que tu lui dis que tu l'aimes, et que tu lui dis que tu es là pour elle, pour l'aider. Mais je te trouve trop posé, trop raisonnable... J'espère de tout coeur ne pas être blessante. Parce que je sais bien que depuis quelques mois, tu dois encore plus qu'auparavant avoir une position d'adulte (pour tes enfants et pour ta femme). Tu sais, moi aussi, je ne sais plus comment faire pour aider l'homme que j'aime, qui est dépressif. Et qui me quitte très régulièrement du jour au lendemain quand ça ne va pas. Je lui ai beaucoup écrit. Et sans doute, d'ailleurs que moi, je n'ai pas toujours su trouver les bons mots. Donc tu vois, ce n'est pas un jugement que je t'apporte là, ni des conseils (surtout pas). Je te donne juste mon ressenti et cela n'a rien d'objectif. Lis les autres avis qui viendront derrière le mien et celui posté juste avant. Et cela pourra t'aider. En tous les cas, je trouve que l'idée de la lettre est très très bien. On ne se connaît pas mais j'espère de tout coeur que les choses vont s'arranger pour toi et ta femme.
Elvira
--edit--
Je n'avais pas vu le message de Mélina avant le mien. Je viens de le lire et je partage complètement son point de vue.
J'ai lu très attentivement la lettre que tu souhaites faire lire à ta femme (et l'épreuve que tu traverse auparavant). Il est évident que l'amour que tu lui portes transparaît clairement et magnifiquement. C'est difficile de te dire ce que l'on en pense, tellement cela est intime. Mais si je peux me permettre de donner un avis, tu mentionnes au début que tu as essayé de poser les choses de manière réfléchie. Cela n'engage bien sûr que moi, et je ne peux pas me mettre dans la tête de ton épouse et connaître la façon dont elle percevra tout ce que tu lui dis, mais je trouve que, peut-être, les choses sont posées de façon trop... réfléchie. D'autant que c'est peut-être ce dont a besoin ta femme. Donc, cela m'embête un peu de te dire ça parce que je sais que tu cherches des solutions pour épauler la femme que tu aimes. Et que je ne sais pas de quel droit, je peux te dire ça... Bon, je vais quand même me lancer, et pardonne-moi d'avance, si tu penses que je me trompe (ce qui peut vraiment être le cas !!!), mais peut-être que cet aspect réfléchi, apporte une sorte de "distance". Je ne dis pas que je te sens distant dans ta lettre, ce n'est pas ce que je pense. Je vois bien que tu lui dis que tu l'aimes, et que tu lui dis que tu es là pour elle, pour l'aider. Mais je te trouve trop posé, trop raisonnable... J'espère de tout coeur ne pas être blessante. Parce que je sais bien que depuis quelques mois, tu dois encore plus qu'auparavant avoir une position d'adulte (pour tes enfants et pour ta femme). Tu sais, moi aussi, je ne sais plus comment faire pour aider l'homme que j'aime, qui est dépressif. Et qui me quitte très régulièrement du jour au lendemain quand ça ne va pas. Je lui ai beaucoup écrit. Et sans doute, d'ailleurs que moi, je n'ai pas toujours su trouver les bons mots. Donc tu vois, ce n'est pas un jugement que je t'apporte là, ni des conseils (surtout pas). Je te donne juste mon ressenti et cela n'a rien d'objectif. Lis les autres avis qui viendront derrière le mien et celui posté juste avant. Et cela pourra t'aider. En tous les cas, je trouve que l'idée de la lettre est très très bien. On ne se connaît pas mais j'espère de tout coeur que les choses vont s'arranger pour toi et ta femme.
Elvira
--edit--
Je n'avais pas vu le message de Mélina avant le mien. Je viens de le lire et je partage complètement son point de vue.
- Macbook
- Messages : 67
- Enregistré le : lundi 27 décembre 2010 14:42
Dépression de ma femme, mort de notre vie de famille...
Coucou les filles (il n'y a que des filles qui me suivent je crois ;o))
Merci pour vos commentaires. Je n'ai pas encore donné la lettre, je ne sais pas encore si je le ferai, sans doute pas dans cette version de toute façon.
@Lilirose: merci pour les compliments.
@Mélina: toujours autant de choses à dire, merci ! Concernant le "je", je ne voulais pas me mettre en avant mais parler d'elle, je ne veux pas non plus parler de ma douleur, elle n'est qu'une suite de la sienne et en résolvant la sienne on résoudra la mienne. Je ne lui exprime pas plus mes sentiments parce qu'elle ne supporte pas de m'entendre dire que je l'aime. Ca la gêne, elle tourne la tête, ça l'embête de ne pas pouvoir me répondre la même chose, enfin c'est ce qu'elle me dit. Donc je ne lui exprime pas mes sentiments directement, mais je pense que ça se sent assez.
Concernant le mode de vérité générale, là tu as sans doute raison. Et il faut absolument que je change ça si je lui donne ce courrier, elle n'aimerait pas ça du tout. Il faut que j'écrive que c'est mon point de vue oui. Je crois que tu pointes là un de mes gros défauts, je suis peut-être trop sûr de moi parfois et j'ai tendance à croire que j'ai toujours raison...
Je ne cherche pas de réaction particulière à ce courrier, je voudrais juste comme je l'ai écrit que les choses soient dites clairement et calmement. Ce que j'attends d'elle est clair et c'est aussi écrit: qu'elle soit moins désagréable, arrête de parler de partir sans arrêt, et continue sa thérapie en croyant en des jours meilleurs.
@Elvira: ben oui je suis l'amoureux transi du forum moi ;o) Oui j'ai essayé de ne pas être trop dans l'émotion, les conversations que nous avons en sont toujours remplies et là j'ai essayé d'être plus "froid". Comme je l'ai écrit à Mélina ci-dessus, elle ne supporte pas dès que je lui montre mes sentiments trop clairement, je l'ai donc évité.
Une dernière chose: stop aux excuses Elvira ;o) ! Tu as tous les droits de m'écrire ce que tu veux ! Continue surtout !
Concernant le weekend qui s'achève, il a été moyen. Des amis sont venus nous présenter leur nouvelle-née hier après-midi, une petite amour qui a trois semaines. Ma femme l'a eue dans les bras tout l'après-midi et a retrouvé le sourire béat qu'elle a toujours avec un bébé dans les bras. Ca fait plaisir
Mais elle a quand même passé sa journée à m'éviter et à éviter mon regard. Le soir je lui ai fait la surprise de lui faire une fondue savoyarde. On n'en avait (bizarrement) pas mangé pendant notre semaine au ski, elle adore ça et on n'en avait pas mangé depuis des années. Quand elle est arrivée dans la salle à manger tout était sur la table, elle ne s'y attendait pas du tout, et je crois que ça lui a fait très plaisir. Repas sympa, elle souriait, à parler de choses légères, puis nous avons regardé un film tous les deux. Au moment de se coucher elle a recommencé à être distante, m'a quand même remercié pour la soirée mais a fait la grimace au moment de m'embrasser et s'est tournée dans son coin du lit comme d'habitude. Bon j'interprète peut-être trop...
Aujourd'hui dimanche nous étions invités à manger chez des amis, elle n'était vraiment pas bien du tout. Elle a mangé comme quatre (c'est le cas depuis quelques mois, elle qui était si mince rentre maintenant très difficilement dans ses vêtements) et bu tout ce qui lui passait sous la main, mais elle n'a parlé presque à personne et n'a eu aucune patience avec les enfants. Elle a été fermée toute la journée et elle l'est toujours à l'heure où j'écris. Une copine m'a fait remarquer qu'elle n'avait pas l'air bien du tout.
Une dernière chose pour aujourd'hui. Sa petite soeur était ce week-end à Londres avec son copain. J'ai tâté le terrain pour savoir si ça lui plairait de faire la même chose à l'occasion. En fait je réfléchis depuis un moment à faire garder les enfants pendant 3 ou 4 jours et à organiser un petit voyage à Rome ou Barcelone. Je pensais faire ça en juin, quand il y a du soleil, et au moment du 15e anniversaire de notre rencontre. La simple allusion que j'ai faite à un weekend à deux a dissipé mes doutes: elle n'a aucune envie de passer un weekend avec moi, elle ne se sent pas proche de moi et ça ne l'intéresse pas. Ma belle idée est donc morte-née, ça fait vraiment de la peine quand même. Je ne sais pas pourquoi je m'accroche parfois...
Merci pour vos commentaires. Je n'ai pas encore donné la lettre, je ne sais pas encore si je le ferai, sans doute pas dans cette version de toute façon.
@Lilirose: merci pour les compliments.
@Mélina: toujours autant de choses à dire, merci ! Concernant le "je", je ne voulais pas me mettre en avant mais parler d'elle, je ne veux pas non plus parler de ma douleur, elle n'est qu'une suite de la sienne et en résolvant la sienne on résoudra la mienne. Je ne lui exprime pas plus mes sentiments parce qu'elle ne supporte pas de m'entendre dire que je l'aime. Ca la gêne, elle tourne la tête, ça l'embête de ne pas pouvoir me répondre la même chose, enfin c'est ce qu'elle me dit. Donc je ne lui exprime pas mes sentiments directement, mais je pense que ça se sent assez.
Concernant le mode de vérité générale, là tu as sans doute raison. Et il faut absolument que je change ça si je lui donne ce courrier, elle n'aimerait pas ça du tout. Il faut que j'écrive que c'est mon point de vue oui. Je crois que tu pointes là un de mes gros défauts, je suis peut-être trop sûr de moi parfois et j'ai tendance à croire que j'ai toujours raison...
Je ne cherche pas de réaction particulière à ce courrier, je voudrais juste comme je l'ai écrit que les choses soient dites clairement et calmement. Ce que j'attends d'elle est clair et c'est aussi écrit: qu'elle soit moins désagréable, arrête de parler de partir sans arrêt, et continue sa thérapie en croyant en des jours meilleurs.
@Elvira: ben oui je suis l'amoureux transi du forum moi ;o) Oui j'ai essayé de ne pas être trop dans l'émotion, les conversations que nous avons en sont toujours remplies et là j'ai essayé d'être plus "froid". Comme je l'ai écrit à Mélina ci-dessus, elle ne supporte pas dès que je lui montre mes sentiments trop clairement, je l'ai donc évité.
Une dernière chose: stop aux excuses Elvira ;o) ! Tu as tous les droits de m'écrire ce que tu veux ! Continue surtout !
Concernant le weekend qui s'achève, il a été moyen. Des amis sont venus nous présenter leur nouvelle-née hier après-midi, une petite amour qui a trois semaines. Ma femme l'a eue dans les bras tout l'après-midi et a retrouvé le sourire béat qu'elle a toujours avec un bébé dans les bras. Ca fait plaisir

Aujourd'hui dimanche nous étions invités à manger chez des amis, elle n'était vraiment pas bien du tout. Elle a mangé comme quatre (c'est le cas depuis quelques mois, elle qui était si mince rentre maintenant très difficilement dans ses vêtements) et bu tout ce qui lui passait sous la main, mais elle n'a parlé presque à personne et n'a eu aucune patience avec les enfants. Elle a été fermée toute la journée et elle l'est toujours à l'heure où j'écris. Une copine m'a fait remarquer qu'elle n'avait pas l'air bien du tout.
Une dernière chose pour aujourd'hui. Sa petite soeur était ce week-end à Londres avec son copain. J'ai tâté le terrain pour savoir si ça lui plairait de faire la même chose à l'occasion. En fait je réfléchis depuis un moment à faire garder les enfants pendant 3 ou 4 jours et à organiser un petit voyage à Rome ou Barcelone. Je pensais faire ça en juin, quand il y a du soleil, et au moment du 15e anniversaire de notre rencontre. La simple allusion que j'ai faite à un weekend à deux a dissipé mes doutes: elle n'a aucune envie de passer un weekend avec moi, elle ne se sent pas proche de moi et ça ne l'intéresse pas. Ma belle idée est donc morte-née, ça fait vraiment de la peine quand même. Je ne sais pas pourquoi je m'accroche parfois...
- elvira
- Messages : 59
- Enregistré le : lundi 07 juin 2010 22:53
Dépression de ma femme, mort de notre vie de famille...
MacBook,
Tu dis que ta femme n'aime pas quand tu lui dis ou montre trop clairement que tu l'aimes. Mais là, c'est une lettre qu'elle lira seule et qu'elle pourra relire. Je crois au pouvoir de l'écrit et de la lecture. Là, le coeur parle et s'ecoute sans masque...
Tu dis que ta femme n'aime pas quand tu lui dis ou montre trop clairement que tu l'aimes. Mais là, c'est une lettre qu'elle lira seule et qu'elle pourra relire. Je crois au pouvoir de l'écrit et de la lecture. Là, le coeur parle et s'ecoute sans masque...
- Mélina
- Messages : 545
- Enregistré le : mardi 01 février 2011 21:08
Dépression de ma femme, mort de notre vie de famille...
Mac Book,
C'est vrai que je n'avais pensé qu'à un seul côté des choses: quand ça va mal dans un couple, il est important de rappeler ce qui unit au départ chaque personne, l'amour qu'ils éprouvent l'un pour l'autre. Et je pensais que le dire davantage tendrait à abaisser les défenses de ta femme, à la rappeler à ses propres sentiments. Dans ma remarque, je n'avais pas pris en comte ses rejets à ton égard. Tu restes seul juge pour savoir si l'expression de tes sentiments amoureux seraient contre-productifs.
Normal que tu aies été déçu par sa réaction après ce que tu lui avais préparé. Souvent le sentiment amoureux est émoussé par ce que l'on ressent comme une absence d'attentions de l'autre. Tu as fait preuve d'une belle attention à son égard. Mais le problème selon elle semble ailleurs, voire plus profond.
Je suis triste à vrai dire de ce que tu nous décris: une absence a priori de désir de sa part de raviver le sentiment amoureux que vous avez partagé. Je ne veux pas te blesser, mais elle semble ne rester auprès de toi aujourd'hui que par confort (qu'il soit affectif, moral et/ou matériel).
Et, très sincèrement, en l'état actuel des choses et en me basant sur ce que tu décris, il me semble que résoudre sa douleur aujourd'hui n'entraînera pas automatiquement la résolution de la tienne. Il se peut qu'aller vers un bien-être pour elle se fasse aussi en dépit de ton bonheur. Mais les relations évoluent constamment, et je sais qu'on ne peut jamais en la matière présumer de rien.
Tu écris "si je lui donne cette lettre". Je pense que ce serait une bonne chose que tu lui donnes. Dans la mesure où beaucoup de choses tournent autour d'elle et de ses besoins dans votre organisation quotidienne, d'après ce que tu nous a raconté, il est bon que tes besoins (en l'occurrence clarifier les choses) aient aussi un peu voix au chapitre. Et puis ça peut faire avancer les choses entre vous.
Encore une fois, je te souhaite beaucoup de courage.
C'est vrai que je n'avais pensé qu'à un seul côté des choses: quand ça va mal dans un couple, il est important de rappeler ce qui unit au départ chaque personne, l'amour qu'ils éprouvent l'un pour l'autre. Et je pensais que le dire davantage tendrait à abaisser les défenses de ta femme, à la rappeler à ses propres sentiments. Dans ma remarque, je n'avais pas pris en comte ses rejets à ton égard. Tu restes seul juge pour savoir si l'expression de tes sentiments amoureux seraient contre-productifs.
Normal que tu aies été déçu par sa réaction après ce que tu lui avais préparé. Souvent le sentiment amoureux est émoussé par ce que l'on ressent comme une absence d'attentions de l'autre. Tu as fait preuve d'une belle attention à son égard. Mais le problème selon elle semble ailleurs, voire plus profond.
Je suis triste à vrai dire de ce que tu nous décris: une absence a priori de désir de sa part de raviver le sentiment amoureux que vous avez partagé. Je ne veux pas te blesser, mais elle semble ne rester auprès de toi aujourd'hui que par confort (qu'il soit affectif, moral et/ou matériel).
Et, très sincèrement, en l'état actuel des choses et en me basant sur ce que tu décris, il me semble que résoudre sa douleur aujourd'hui n'entraînera pas automatiquement la résolution de la tienne. Il se peut qu'aller vers un bien-être pour elle se fasse aussi en dépit de ton bonheur. Mais les relations évoluent constamment, et je sais qu'on ne peut jamais en la matière présumer de rien.
Tu écris "si je lui donne cette lettre". Je pense que ce serait une bonne chose que tu lui donnes. Dans la mesure où beaucoup de choses tournent autour d'elle et de ses besoins dans votre organisation quotidienne, d'après ce que tu nous a raconté, il est bon que tes besoins (en l'occurrence clarifier les choses) aient aussi un peu voix au chapitre. Et puis ça peut faire avancer les choses entre vous.
Encore une fois, je te souhaite beaucoup de courage.
- Macbook
- Messages : 67
- Enregistré le : lundi 27 décembre 2010 14:42
Dépression de ma femme, mort de notre vie de famille...
Oui Mélina j'ai aussi cette impression, c'est notre confort qui la fait rester ici. Et les scrupules par rapport aux enfants aussi. Et enfin elle n'a jamais su se décider, pour les choses légères comme les plus importantes, donc forcément sur une décision pareille elle ne sait pas quoi choisir.
Comme je l'ai déjà écrit, si j'étais sûr qu'elle soit heureuse en partant je pense que ça serait dur mais je me ferais une raison. Ca peut paraître prétentieux mais je n'y crois pas du tout. Un jour forcément elle réalisera qu'elle a tout cassé, c'est si beau ce qu'on a construit. Et de plus j'avoue que j'aurais peur de lui laisser les enfants. Je ne sais pas si je l'ai déjà écrit, mercredi dernier (elle ne travaille pas le mercredi, moi si) elle a laissé la petite (2 ans) toute seule au rez-de-chaussez de la maison parce qu'elle était partie à l'étage se teindre les cheveux. La petite l'a rejointe en haut en prenant l'escalier, ce qui est hyper dangereux pour elle, elle grimpe à quatre pattes et aurait pu glisser. Cet escalier est fait de telle manière qu'on ne peut pas y mettre de barrière. D'habitude on a toujours un oeil sur elle et elle ne monte pas si on est avec elle donc ce n'est pas un problème, mais là tout d'un coup il semble que ça ait été super important de se teindre les cheveux tout de suite, ça ne pouvait pas attendre. Le soir quand je suis rentré, mon fils de 6 ans avait la joue toute rouge. Il est un peu turbulent donc j'ai pensé qu'il s'était fait mal et je n'y ai pas fait attention. Le lendemain soir, en l'absence de sa maman, il est venu me voir en pleurant toutes les larmes de son corps. Il m'a expliqué que maman l'avait giflée parce qu'il avait été méchant et avait fait une grosse bêtise. J'ai parlé avec lui pendant un moment, il se sentait super coupable le pauvre petit bonhomme, tout ça parce qu'il avait lâché (de rage apparemment) une manette de jeu vidéo. Bon je peux comprendre que parfois un gamin peut énerver et je ne suis pas un papa parfait non plus, je ne la blâme pas complètement, mais apparemment elle n'y est pas allée de main morte et le pauvre petit n'était vraiment pas bien. Il me demande tous les jours quand sa maman va divorcer et qu'elle va partir de la maison
( J'en ai parlé avec elle le lendemain, je crois que ça l'a embêté. Mais bien sûr elle reste fière et prétend qu'elle a raison.
Aujourd'hui je ne travaillais pas (exceptionnellement). Je l'ai suppliée de prendre un jour de congé pour qu'on fasse les magasins et qu'on aille manger ensemble. Elle a fini par accepter de prendre l'après-midi, en me disant qu'elle ne savait pas pourquoi elle le faisait. Nous sommes allés manger au restaurant, au début c'était un peu tendu puis elle s'est détendue (elle a pas mal bu d'alcool comme souvent en ce moment) et le masque est tombé. Elle devient alors plus agréable, un peu comme samedi soir avec la fondue. Elle adore manger, dans ces moments-là généralement elle se détend. Nous avons passé deux heures très agréables. En sortant ça allait encore, puis nous nous sommes promenés un peu, elle a acheté des accessoires de mode (colliers, chapeaux, ...) et elle devenue de plus en plus froide. Elle a mise son chapeau bas sur les yeux, a pris une démarche provocante, et elle ne m'a plus adressé la parole. Elle avait remis son masque.
Ce matin je lui avais donné la lettre, après avoir modifié le passage concernant mon avis sur ce que donnerait un départ, suivant les conseils de Mélina (merci encore). Elle m'a juste répondu qu'elle ne comprenait pas pourquoi je lui écrivais tout ça, et qu'elle était désolée si je souffrais que ce n'était pas son but. Elle a ajouté qu'elle espérait aussi qu'on allait s'en sortir rapidement, mais qu'elle doutait que ce soit ensemble. Pour elle c'est trop tard, et elle ne veut rien essayer. Mais elle ne quitte pas la maison !
Ce soir elle est à son cours de danse, elle revient dans 3/4 d'heure on verra bien dans quel état elle sera. Bonne soirée à tous.
Comme je l'ai déjà écrit, si j'étais sûr qu'elle soit heureuse en partant je pense que ça serait dur mais je me ferais une raison. Ca peut paraître prétentieux mais je n'y crois pas du tout. Un jour forcément elle réalisera qu'elle a tout cassé, c'est si beau ce qu'on a construit. Et de plus j'avoue que j'aurais peur de lui laisser les enfants. Je ne sais pas si je l'ai déjà écrit, mercredi dernier (elle ne travaille pas le mercredi, moi si) elle a laissé la petite (2 ans) toute seule au rez-de-chaussez de la maison parce qu'elle était partie à l'étage se teindre les cheveux. La petite l'a rejointe en haut en prenant l'escalier, ce qui est hyper dangereux pour elle, elle grimpe à quatre pattes et aurait pu glisser. Cet escalier est fait de telle manière qu'on ne peut pas y mettre de barrière. D'habitude on a toujours un oeil sur elle et elle ne monte pas si on est avec elle donc ce n'est pas un problème, mais là tout d'un coup il semble que ça ait été super important de se teindre les cheveux tout de suite, ça ne pouvait pas attendre. Le soir quand je suis rentré, mon fils de 6 ans avait la joue toute rouge. Il est un peu turbulent donc j'ai pensé qu'il s'était fait mal et je n'y ai pas fait attention. Le lendemain soir, en l'absence de sa maman, il est venu me voir en pleurant toutes les larmes de son corps. Il m'a expliqué que maman l'avait giflée parce qu'il avait été méchant et avait fait une grosse bêtise. J'ai parlé avec lui pendant un moment, il se sentait super coupable le pauvre petit bonhomme, tout ça parce qu'il avait lâché (de rage apparemment) une manette de jeu vidéo. Bon je peux comprendre que parfois un gamin peut énerver et je ne suis pas un papa parfait non plus, je ne la blâme pas complètement, mais apparemment elle n'y est pas allée de main morte et le pauvre petit n'était vraiment pas bien. Il me demande tous les jours quand sa maman va divorcer et qu'elle va partir de la maison

Aujourd'hui je ne travaillais pas (exceptionnellement). Je l'ai suppliée de prendre un jour de congé pour qu'on fasse les magasins et qu'on aille manger ensemble. Elle a fini par accepter de prendre l'après-midi, en me disant qu'elle ne savait pas pourquoi elle le faisait. Nous sommes allés manger au restaurant, au début c'était un peu tendu puis elle s'est détendue (elle a pas mal bu d'alcool comme souvent en ce moment) et le masque est tombé. Elle devient alors plus agréable, un peu comme samedi soir avec la fondue. Elle adore manger, dans ces moments-là généralement elle se détend. Nous avons passé deux heures très agréables. En sortant ça allait encore, puis nous nous sommes promenés un peu, elle a acheté des accessoires de mode (colliers, chapeaux, ...) et elle devenue de plus en plus froide. Elle a mise son chapeau bas sur les yeux, a pris une démarche provocante, et elle ne m'a plus adressé la parole. Elle avait remis son masque.
Ce matin je lui avais donné la lettre, après avoir modifié le passage concernant mon avis sur ce que donnerait un départ, suivant les conseils de Mélina (merci encore). Elle m'a juste répondu qu'elle ne comprenait pas pourquoi je lui écrivais tout ça, et qu'elle était désolée si je souffrais que ce n'était pas son but. Elle a ajouté qu'elle espérait aussi qu'on allait s'en sortir rapidement, mais qu'elle doutait que ce soit ensemble. Pour elle c'est trop tard, et elle ne veut rien essayer. Mais elle ne quitte pas la maison !
Ce soir elle est à son cours de danse, elle revient dans 3/4 d'heure on verra bien dans quel état elle sera. Bonne soirée à tous.
- Mélina
- Messages : 545
- Enregistré le : mardi 01 février 2011 21:08
Dépression de ma femme, mort de notre vie de famille...
Macbook,
Première réaction, je ne suis pas mère et peut-être je juge sans savoir. Mes parents n'étaient pas forcément les rois de la psychologie enfantine, et j'ai reçu quelques gifles. Je peux te dire cependant deux choses: elles étaient vexantes, ces gifles, mais pas douloureuses. Punir un enfant et le frapper, ce n'est pas la même chose. D'après ce que tu décris, ton fils l'a davantage ressenti comme une agression que comme une punition. Et là moi je dis qu'il y a problème. De la même façon qu'il y a problème si ta gamine de 2 ans est laissée sans surveillance alors qu'elle a accès à l'escalier.
Je suis désolée qu'elle ait ainsi réagi à la lecture de ta lettre. Pour l'instant, à ton désir de clarifier les choses, elle oppose, d'une certaine façon, une fin de non recevoir. Mais il y a aussi le premier temps de réaction à cette lettre à laisser passer. Et peut-être sera-t-elle davantage disposée par la suite à revenir dessus. C'est une possibilité.
Une autre possibilité: elle te dit connaître l'issue, mais vous laisse tous les deux "patauger" dans ce marasme relationnel, en attendant quoi?...
Ce que je lis en filigrane de ton récit, c'est que ta femme a déjà fait un choix. Mais qu'elle a choisi une certaine forme de passivité quant à une prise de décision concrète. Elle te provoque, sait qu'elle te blesse, peut-être sans en avoir entièrement conscience, ou sans en voir les implications, conséquences concrètes (sans doute parce qu'elle les craint), tout cela pour peut-être te pousser à bout, et que ce soit toi qui prennes la décision qu'elle ne veut ou ne peut pas prendre.
Tu ne dis pas ce que tu as ressenti lorsqu'elle t'a fait sa réponse à ta lettre. J'ai quant à moi lu de la colère dans ta réaction. Je me trompe?
Je suis d'accord avec toi sur le fait que si ta femme part, elle risque de traverser des moments très difficiles. Lors d'une séparation, même quand on pense que la séparation pourra être bénéfique, et à plus forte raison lorsqu'on vit et a vécu une relation comme la vôtre, la période d'adaptation à un quotidien séparés peut être extrêmement violente. Et ce d'autant plus, semble-t-il, que ta femme ne s'est jamais assumée de façon individuelle. Elle aurait donc tout à découvrir. Et c'est le genre de découverte qui se fait rarement dans la légèreté et le bonheur. Ce qui n'augure cependant pas de l'issue de cette période.
Que tu considères qu'une séparation soit un gâchis monumental par rapport à ce que vous avez vécu est une chose. Que tu considères qu'il existe une troisième voie entre préserver votre couple et qu'elle garde son sentiment de ne jamais s'être émancipée, d'un côté, et briser votre couple afin qu'elle puisse s'émanciper, de l'autre, est également légitime et fondé. Et ça peut tout à fait se produire ainsi.
Mais il n'y a pas de vérité en matière de relations, il n'y a que des choix fondés sur des ressentis. Ou bien est-ce à dire que tu considères qu'en dehors de votre couple, sans toi, ta femme est incapable de vivre?
Je pense de toute façon que ce n'est pas de la prétention de ta part. Je pense surtout que tu as toujours considéré les choses entre vous d'une certaine façon, en fonction de la façon dont votre relation s'est mise en place et a évolué. Aujourd'hui c'est toute cette vision des choses qui est remise en cause. A tort ou à raison, peu importe. Il y a sans doute d'ailleurs un peu des deux.
Voilà, je t'ai donné mon point de vue. Je n'oublie pas que ce que tu traverse est difficile et blessant et je te souhaite encore une fois beaucoup de courage.
Première réaction, je ne suis pas mère et peut-être je juge sans savoir. Mes parents n'étaient pas forcément les rois de la psychologie enfantine, et j'ai reçu quelques gifles. Je peux te dire cependant deux choses: elles étaient vexantes, ces gifles, mais pas douloureuses. Punir un enfant et le frapper, ce n'est pas la même chose. D'après ce que tu décris, ton fils l'a davantage ressenti comme une agression que comme une punition. Et là moi je dis qu'il y a problème. De la même façon qu'il y a problème si ta gamine de 2 ans est laissée sans surveillance alors qu'elle a accès à l'escalier.
Je suis désolée qu'elle ait ainsi réagi à la lecture de ta lettre. Pour l'instant, à ton désir de clarifier les choses, elle oppose, d'une certaine façon, une fin de non recevoir. Mais il y a aussi le premier temps de réaction à cette lettre à laisser passer. Et peut-être sera-t-elle davantage disposée par la suite à revenir dessus. C'est une possibilité.
Une autre possibilité: elle te dit connaître l'issue, mais vous laisse tous les deux "patauger" dans ce marasme relationnel, en attendant quoi?...
Ce que je lis en filigrane de ton récit, c'est que ta femme a déjà fait un choix. Mais qu'elle a choisi une certaine forme de passivité quant à une prise de décision concrète. Elle te provoque, sait qu'elle te blesse, peut-être sans en avoir entièrement conscience, ou sans en voir les implications, conséquences concrètes (sans doute parce qu'elle les craint), tout cela pour peut-être te pousser à bout, et que ce soit toi qui prennes la décision qu'elle ne veut ou ne peut pas prendre.
Tu ne dis pas ce que tu as ressenti lorsqu'elle t'a fait sa réponse à ta lettre. J'ai quant à moi lu de la colère dans ta réaction. Je me trompe?
Je suis d'accord avec toi sur le fait que si ta femme part, elle risque de traverser des moments très difficiles. Lors d'une séparation, même quand on pense que la séparation pourra être bénéfique, et à plus forte raison lorsqu'on vit et a vécu une relation comme la vôtre, la période d'adaptation à un quotidien séparés peut être extrêmement violente. Et ce d'autant plus, semble-t-il, que ta femme ne s'est jamais assumée de façon individuelle. Elle aurait donc tout à découvrir. Et c'est le genre de découverte qui se fait rarement dans la légèreté et le bonheur. Ce qui n'augure cependant pas de l'issue de cette période.
Que tu considères qu'une séparation soit un gâchis monumental par rapport à ce que vous avez vécu est une chose. Que tu considères qu'il existe une troisième voie entre préserver votre couple et qu'elle garde son sentiment de ne jamais s'être émancipée, d'un côté, et briser votre couple afin qu'elle puisse s'émanciper, de l'autre, est également légitime et fondé. Et ça peut tout à fait se produire ainsi.
Mais il n'y a pas de vérité en matière de relations, il n'y a que des choix fondés sur des ressentis. Ou bien est-ce à dire que tu considères qu'en dehors de votre couple, sans toi, ta femme est incapable de vivre?
Je pense de toute façon que ce n'est pas de la prétention de ta part. Je pense surtout que tu as toujours considéré les choses entre vous d'une certaine façon, en fonction de la façon dont votre relation s'est mise en place et a évolué. Aujourd'hui c'est toute cette vision des choses qui est remise en cause. A tort ou à raison, peu importe. Il y a sans doute d'ailleurs un peu des deux.
Voilà, je t'ai donné mon point de vue. Je n'oublie pas que ce que tu traverse est difficile et blessant et je te souhaite encore une fois beaucoup de courage.
- Macbook
- Messages : 67
- Enregistré le : lundi 27 décembre 2010 14:42
Dépression de ma femme, mort de notre vie de famille...
Coucou Mélina,
Oui des gifles peuvent être vexantes, j'en ai pris aussi quand j'étais plus jeune. Mais là il avait la joue bien rouge le soir, et surtout quand il est venu me voir plus de 24h après le petit bonhomme était vraiment malheureux. Il pleurait toutes les larmes de son corps mais pas parce qu'il était vexé, 24h après on n'est plus vexé. Il ressent les problèmes de sa maman, je lui ai expliqué que sa maman était fatiguée et voyait un docteur, que ça allait aller mieux, mais ça n'aide pas forcément au quotidien. Concernant la petite c'est grave aussi. Je pense qu'elle a compris, je vais observer comment ça se passe dans les prochains jours, j'espère qu'elle va être plus attentive aux enfants.
A propos de la lettre je n'avais pas d'attente particulière. Elle évacue tout ce qui vient de moi donc ça aussi forcément. Je ne crois pas avoir été en colère non. Mais effectivement elle la relira, enfin je l'espère, et peut-être pourra-elle avoir de l'effet...
Je ne suis pas sûr qu'elle ait fait un choix. Elle tend vers le choix de partir, ça l'attire, mais choisir comme je l'ai déjà écrit elle ne sait pas faire. Qu'elle attende inconsciemment que je le fasse c'est possible oui, mais ça je ne veux pas, c'est à elle à assumer.
Concernant le fait qu'elle soit heureuse après être partie, évidemment qu'elle peut vivre sans moi ce serait insultant de dire le contraire. Mais je la connais quand même bien (même si je ne la reconnais plus ces derniers temps) et je ne crois simplement pas qu'elle serait heureuse seule, avec tout ce que ça implique. Elle a besoin de temps seule maintenant, mais elle n'a jamais vraiment aimé être seule et à moyen et long terme ce serait dur je pense. Bon elle peut toujours trouver quelqu'un d'autre OK, mais les enfants par exemple lui manqueraient sans doute beaucoup au moment où je les aurai. Partir en vacances sans moi serait difficile aussi. Et financièrement si elle suit sa formation elle ne touchera pas grand chose, peut-être serai-je obligé de payer une prestation compensatoire mais de toute façon elle perdrait en niveau de vie. Et enfin, et surtout, je crois qu'elle a besoin de moi encore par moments, elle a beau me rejeter elle sait qu'elle peut avoir confiance en moi et que je suis toujours là. Qu'elle ne me dise pas que ça ne compte pas dans la balance...
Cette troisième voie j'y crois oui, comme avant visiblement ce n'est plus possible et j'ai tout fait depuis quelques mois pour qu'elle puisse avoir des activités à elle, des décisions à prendre seule, de l'indépendance, ... Mais si ça ne suffit encore pas je ne sais pas quoi faire de plus... Je crois que j'ai bien accepté que ça ne serait plus comme avant, et si c'est le prix à payer pour qu'elle soit épanouie je vais vers ça très volontiers. Mais faut pas abuser non plus, je ne suis pas son serviteur.
Merci une fois de plus pour ta réponse Mélina, à bientôt.
Oui des gifles peuvent être vexantes, j'en ai pris aussi quand j'étais plus jeune. Mais là il avait la joue bien rouge le soir, et surtout quand il est venu me voir plus de 24h après le petit bonhomme était vraiment malheureux. Il pleurait toutes les larmes de son corps mais pas parce qu'il était vexé, 24h après on n'est plus vexé. Il ressent les problèmes de sa maman, je lui ai expliqué que sa maman était fatiguée et voyait un docteur, que ça allait aller mieux, mais ça n'aide pas forcément au quotidien. Concernant la petite c'est grave aussi. Je pense qu'elle a compris, je vais observer comment ça se passe dans les prochains jours, j'espère qu'elle va être plus attentive aux enfants.
A propos de la lettre je n'avais pas d'attente particulière. Elle évacue tout ce qui vient de moi donc ça aussi forcément. Je ne crois pas avoir été en colère non. Mais effectivement elle la relira, enfin je l'espère, et peut-être pourra-elle avoir de l'effet...
Je ne suis pas sûr qu'elle ait fait un choix. Elle tend vers le choix de partir, ça l'attire, mais choisir comme je l'ai déjà écrit elle ne sait pas faire. Qu'elle attende inconsciemment que je le fasse c'est possible oui, mais ça je ne veux pas, c'est à elle à assumer.
Concernant le fait qu'elle soit heureuse après être partie, évidemment qu'elle peut vivre sans moi ce serait insultant de dire le contraire. Mais je la connais quand même bien (même si je ne la reconnais plus ces derniers temps) et je ne crois simplement pas qu'elle serait heureuse seule, avec tout ce que ça implique. Elle a besoin de temps seule maintenant, mais elle n'a jamais vraiment aimé être seule et à moyen et long terme ce serait dur je pense. Bon elle peut toujours trouver quelqu'un d'autre OK, mais les enfants par exemple lui manqueraient sans doute beaucoup au moment où je les aurai. Partir en vacances sans moi serait difficile aussi. Et financièrement si elle suit sa formation elle ne touchera pas grand chose, peut-être serai-je obligé de payer une prestation compensatoire mais de toute façon elle perdrait en niveau de vie. Et enfin, et surtout, je crois qu'elle a besoin de moi encore par moments, elle a beau me rejeter elle sait qu'elle peut avoir confiance en moi et que je suis toujours là. Qu'elle ne me dise pas que ça ne compte pas dans la balance...
Cette troisième voie j'y crois oui, comme avant visiblement ce n'est plus possible et j'ai tout fait depuis quelques mois pour qu'elle puisse avoir des activités à elle, des décisions à prendre seule, de l'indépendance, ... Mais si ça ne suffit encore pas je ne sais pas quoi faire de plus... Je crois que j'ai bien accepté que ça ne serait plus comme avant, et si c'est le prix à payer pour qu'elle soit épanouie je vais vers ça très volontiers. Mais faut pas abuser non plus, je ne suis pas son serviteur.
Merci une fois de plus pour ta réponse Mélina, à bientôt.
- Mélina
- Messages : 545
- Enregistré le : mardi 01 février 2011 21:08
Dépression de ma femme, mort de notre vie de famille...
Bonjour Macbook,
Quant à ton implication dans les arrangements nécessaires pour que ta femme aille mieux et ton adaptation à la situation, je crois en effet que tu peux difficilement faire mieux ou plus, comme tu le dis il y a une limite à ce qu'on peut faire pour l'autre. Le reste est entre ses mains, ce qu'elle en fait ou pas.
C'est sans doute une histoire de patience aussi: voir comment les choses tournent. Et souvent elles prennent du temps avant de se mettre en place.
Difficile aussi sans doute pour ton "grand" qui doit être tiraillé entre son amour pour sa maman et ses blessures (affectives surtout j'entends) liées au comportement actuel de ta femme.
Ne me reste qu'à te souhaiter encore du courage, en espérant que ta lettre, ou autre chose, finisse par "ouvrir une porte" (la troisième voie) dans votre relation.
Quant à ton implication dans les arrangements nécessaires pour que ta femme aille mieux et ton adaptation à la situation, je crois en effet que tu peux difficilement faire mieux ou plus, comme tu le dis il y a une limite à ce qu'on peut faire pour l'autre. Le reste est entre ses mains, ce qu'elle en fait ou pas.
C'est sans doute une histoire de patience aussi: voir comment les choses tournent. Et souvent elles prennent du temps avant de se mettre en place.
Difficile aussi sans doute pour ton "grand" qui doit être tiraillé entre son amour pour sa maman et ses blessures (affectives surtout j'entends) liées au comportement actuel de ta femme.
Ne me reste qu'à te souhaiter encore du courage, en espérant que ta lettre, ou autre chose, finisse par "ouvrir une porte" (la troisième voie) dans votre relation.
- sergio
- Messages : 24
- Enregistré le : dimanche 20 mars 2011 22:15
Dépression de ma femme, mort de notre vie de famille...
Bonsoir Macbook,
Je suis un petit nouveau sur ce forum, je ne sais pas si je serais un grand contributeur mais je voulais commencer par dire que je suis absolument "scotché" par les similitudes de ton histoire avec ce que je traverse en ce moment. Je suis comme toi profondément amoureux de ma femme, qui est dépressive, "officiellement" (c'est à dire à compter du jour ou je l'ai poussée et accompagné chez notre médecin traitant pour mettre un nom sur ce mal être) depuis bientôt un an mais dans les faits et avec le recul je pense pouvoir affirmer que cela dure depuis 3 ans.
Lorsque l'un de nos proches et/ou amis me demande comment elle va, je réponds "des petits hauts et des grands bas", c'est la formule la plus courte que mon esprit de synthèse (je suis comme toi dans l'informatique, j'ai une petite société de services avec un associé et 5 collaborateurs qui me donne un confort matériel non négligeable) à trouvé pour décrire les variations d'humeurs, la distance et l'agressivité dont elle fait preuve à mon égard depuis plusieurs mois déjà. Et pour ce qui est d'un bisou pour dire bonjour ou bonsoir, je n'y pense même plus, d'ailleurs cela fait bientôt 6 mois qu'elle ne veut plus que je la touche, depuis une semaine elle ne veut plus que je dorme dans le même lit qu'elle (je vois d'ailleurs cela comme un nouveau stade dans les humiliations qu'elle me fait subir et, pour le coup, je préfère dormir sur le canapé-lit de mon bureau plutôt que d'accepter de dormir dans la chambre d'amis dans ma propre maison, ce qu'elle prend d'ailleurs curieusement plutôt mal).
Je comprends parfaitement ce que tu ressens quand tu dis que cela te mine, j'ai traversé entre mi-janvier et mi-février dernier une période très difficile ou j'ai bien cru que j'étais moi-même en train de plonger. Il faut dire que j'ai passé tellement de temps sur les forums parlant de dépression que j'ai du finir par entrer dans la peau du personnage, un peu à la façon d'un acteur.
En fait j'étais tellement désespérément à la recherche du "truc" qui pourrait l'aider, tellement à la recherche d'une solution, qu'il m'a fallu beaucoup de temps pour comprendre que comme toi j'étais comme l'épicentre du problème, comme si j'étais LE responsable de sa dépression et de sa récente rechute, dans la mesure ou je n'incarne pour elle plus qu'une alliance au doigt qui l'ancre dans une vie à laquelle elle ferait tout pour échapper.
Comme toi, j'ai vu et je vois encore ma femme sortir 3 à 5 fois par semaine. Comme toi, il m'est "interdit" de poser des questions, qui sont systématiquement vues comme des tentatives malsaines d'espionnage et d'intrusion abusives dans la bulle de sa reconstruction. Comme toi, je vois ma femme, que j'aime tant, détruire chaque jour un peu plus la complicité que nous avions, pour laisser entendre presque chaque jour que je ne comprends toujours rien et que je vais bientôt m'appeler son ex-mari. Comme toi, je vois depuis des mois chacune de mes initiatives ou propositions pour faire quelque chose ensemble buter sur le même "non" récurrent, avant qu'elle ne décide de faire précisément ce que je lui ai proposé avec une amie quelques jours plus tard. Comme toi, je constate qu'elle n'est pas particulièrement attirée par les autres hommes, comme toi j'ai eu des engueulades avec ma femme, que j'ai à chaque fois regrettées dans les minutes suivantes, en me reprochant de n'avoir pas su rester cool en "montrant l'exemple". J'ai aussi écrit des lettres (pour être précis, des mails) à ma femme, seul moyen en ces temps troubles de pouvoir développer une idée sans être interrompu de façon agressive. J'ai aussi vu dans la maladie de ma femme de grandes similitudes avec une crise d'adolescence.
Quelque part, en lisant ton histoire, j'ai l'impression de lire la mienne.
Alors je vais écrire ceci, et j'espère que mon "optimisme" sera au moins un tout petit peu contagieux :
Je connais des couples qui se sont mariés parce que c'était plus intéressant sur le plan fiscal, d'autres pour qu'ils portent tous les 2 le même nom que leurs enfants, d'autres qui l'ont fait pour faire une grande fête, d'autres par "respect des conventions" ... a mon sens, que des mauvaises raisons : j'ai toujours dit à ma femme que je ne l'ai demandé en mariage que pour une seule raison : l'amour, c'est à dire non seulement l'attirance physique, mais la complicité, la compréhension mutuelle innée (celle que l'on à parfois sans même se parler), l'envie de soutenir l'autre en toute circonstance, l'envie de donner son temps, sa vie, ses nuits, le besoin de voir son sourire, son regard, sa main tendue ...
Et lorsque, comme toi, il m'arrive de me demander pourquoi je m'accroche encore, je ne cherche pas loin et je me pose la question de savoir si toutes les raisons qui ont fait que j'ai voulu monter mon projet de vie avec ma femme plutôt que n'importe quelle autre sur cette planète sont encore vraies et intactes.
Et, à chaque fois, la réponse est oui (ça contraste avec le non récurrent que j'évoquais plus haut
)
Alors, si comme je le crois, pour toi aussi la réponse est oui, que tout ce qui t'as amené à vouloir passer ta vie avec ta femme et aucune autre, fonder une famille et un foyer, si tout cela est encore intact au plus profond de toi, alors continue simplement de t'accrocher.
Et alors, un beau matin, je suppose que ta femme se réveillera en paix avec elle-même, et ta patience et ton implication seront récompensés à jamais.
"I am upon the hill and not six feet under, so this is gonna' be a good day."
Je suis un petit nouveau sur ce forum, je ne sais pas si je serais un grand contributeur mais je voulais commencer par dire que je suis absolument "scotché" par les similitudes de ton histoire avec ce que je traverse en ce moment. Je suis comme toi profondément amoureux de ma femme, qui est dépressive, "officiellement" (c'est à dire à compter du jour ou je l'ai poussée et accompagné chez notre médecin traitant pour mettre un nom sur ce mal être) depuis bientôt un an mais dans les faits et avec le recul je pense pouvoir affirmer que cela dure depuis 3 ans.
Lorsque l'un de nos proches et/ou amis me demande comment elle va, je réponds "des petits hauts et des grands bas", c'est la formule la plus courte que mon esprit de synthèse (je suis comme toi dans l'informatique, j'ai une petite société de services avec un associé et 5 collaborateurs qui me donne un confort matériel non négligeable) à trouvé pour décrire les variations d'humeurs, la distance et l'agressivité dont elle fait preuve à mon égard depuis plusieurs mois déjà. Et pour ce qui est d'un bisou pour dire bonjour ou bonsoir, je n'y pense même plus, d'ailleurs cela fait bientôt 6 mois qu'elle ne veut plus que je la touche, depuis une semaine elle ne veut plus que je dorme dans le même lit qu'elle (je vois d'ailleurs cela comme un nouveau stade dans les humiliations qu'elle me fait subir et, pour le coup, je préfère dormir sur le canapé-lit de mon bureau plutôt que d'accepter de dormir dans la chambre d'amis dans ma propre maison, ce qu'elle prend d'ailleurs curieusement plutôt mal).
Je comprends parfaitement ce que tu ressens quand tu dis que cela te mine, j'ai traversé entre mi-janvier et mi-février dernier une période très difficile ou j'ai bien cru que j'étais moi-même en train de plonger. Il faut dire que j'ai passé tellement de temps sur les forums parlant de dépression que j'ai du finir par entrer dans la peau du personnage, un peu à la façon d'un acteur.
En fait j'étais tellement désespérément à la recherche du "truc" qui pourrait l'aider, tellement à la recherche d'une solution, qu'il m'a fallu beaucoup de temps pour comprendre que comme toi j'étais comme l'épicentre du problème, comme si j'étais LE responsable de sa dépression et de sa récente rechute, dans la mesure ou je n'incarne pour elle plus qu'une alliance au doigt qui l'ancre dans une vie à laquelle elle ferait tout pour échapper.
Comme toi, j'ai vu et je vois encore ma femme sortir 3 à 5 fois par semaine. Comme toi, il m'est "interdit" de poser des questions, qui sont systématiquement vues comme des tentatives malsaines d'espionnage et d'intrusion abusives dans la bulle de sa reconstruction. Comme toi, je vois ma femme, que j'aime tant, détruire chaque jour un peu plus la complicité que nous avions, pour laisser entendre presque chaque jour que je ne comprends toujours rien et que je vais bientôt m'appeler son ex-mari. Comme toi, je vois depuis des mois chacune de mes initiatives ou propositions pour faire quelque chose ensemble buter sur le même "non" récurrent, avant qu'elle ne décide de faire précisément ce que je lui ai proposé avec une amie quelques jours plus tard. Comme toi, je constate qu'elle n'est pas particulièrement attirée par les autres hommes, comme toi j'ai eu des engueulades avec ma femme, que j'ai à chaque fois regrettées dans les minutes suivantes, en me reprochant de n'avoir pas su rester cool en "montrant l'exemple". J'ai aussi écrit des lettres (pour être précis, des mails) à ma femme, seul moyen en ces temps troubles de pouvoir développer une idée sans être interrompu de façon agressive. J'ai aussi vu dans la maladie de ma femme de grandes similitudes avec une crise d'adolescence.
Quelque part, en lisant ton histoire, j'ai l'impression de lire la mienne.
Alors je vais écrire ceci, et j'espère que mon "optimisme" sera au moins un tout petit peu contagieux :
Je connais des couples qui se sont mariés parce que c'était plus intéressant sur le plan fiscal, d'autres pour qu'ils portent tous les 2 le même nom que leurs enfants, d'autres qui l'ont fait pour faire une grande fête, d'autres par "respect des conventions" ... a mon sens, que des mauvaises raisons : j'ai toujours dit à ma femme que je ne l'ai demandé en mariage que pour une seule raison : l'amour, c'est à dire non seulement l'attirance physique, mais la complicité, la compréhension mutuelle innée (celle que l'on à parfois sans même se parler), l'envie de soutenir l'autre en toute circonstance, l'envie de donner son temps, sa vie, ses nuits, le besoin de voir son sourire, son regard, sa main tendue ...
Et lorsque, comme toi, il m'arrive de me demander pourquoi je m'accroche encore, je ne cherche pas loin et je me pose la question de savoir si toutes les raisons qui ont fait que j'ai voulu monter mon projet de vie avec ma femme plutôt que n'importe quelle autre sur cette planète sont encore vraies et intactes.
Et, à chaque fois, la réponse est oui (ça contraste avec le non récurrent que j'évoquais plus haut

Alors, si comme je le crois, pour toi aussi la réponse est oui, que tout ce qui t'as amené à vouloir passer ta vie avec ta femme et aucune autre, fonder une famille et un foyer, si tout cela est encore intact au plus profond de toi, alors continue simplement de t'accrocher.
Et alors, un beau matin, je suppose que ta femme se réveillera en paix avec elle-même, et ta patience et ton implication seront récompensés à jamais.
"I am upon the hill and not six feet under, so this is gonna' be a good day."
- Macbook
- Messages : 67
- Enregistré le : lundi 27 décembre 2010 14:42
Dépression de ma femme, mort de notre vie de famille...
Salut Sergio, et merci pour ton témoignage.
Ça fait un moment que je n'étais pas venu ici, 2 ou 3 semaines je crois. Les choses progressent chez nous, pas dans le sens que j'espère mais ça progresse. Ma femme a commencé à chercher un appartement, bien sûr de façon la plus secrète possible et en en disant le moins possible. "C'est sa vie" dit-elle sans arrêt, mais je me sens concerné quand même, d'autant plus que les enfants sont appelés à la suivre (une semaine sur deux, c'est ce qu'elle aimerait). Elle ne veut plus non plus que l'on dorme ensemble, je peux à peine l'embrasser, ... Le weekend dernier son père était chez nous et il a essayé de la raisonner mais sans succès.
Retour à ton message Sergio. Oui effectivement il semble que nous soyons dans la même galère ! C'est absolument incompréhensible. J'aurais quelques questions à te poser si tu veux bien:
- ta femme voit-elle un psy ? Prend-elle des antidépresseurs ? Comme tu l'as sans doute lu dans mon témoignage, la mienne n'en prend plus et son psy pense qu'elle se pose "simplement" des questions, qu'elle n'est pas en dépression. Et c'est vrai que même si elle est très mal dans sa peau elle n'a pas l'attitude d'une personne dépressive, rit souvent (pas avec moi), a envie de sortir, de faire la fête, boire beaucoup d'alcool, ...
- as-tu déjà rencontré un spécialiste qui ait pu t'expliquer ce qui se passait chez ta femme ?
- fait-elle des démarches pour se séparer de toi (comme la mienne qui cherche un appartement) ?
- te reproche-t-elle des choses en particulier ? Ma femme ne me reproche rien de concret, elle n'a juste plus envie de vivre avec moi.
- te dit-elle qu'elle ne t'aime plus ? La mienne me le dit sans arrêt et c'est censé tout expliquer depuis le début (tentative de suicide comprise)
- avez-vous des enfants ? Souffrent-ils de la situation ?
Je suis assez d'accord avec le mot "humiliation" que tu as employé, j'ai la même impression mais sans être sur qu'elle le fasse exprès pour ça. En tout cas elle dit que non, qu'elle ne fait simplement que ce dont elle a envie. Sa dernière invention hier: me supprimer de ses contacts Facebook. Absolument pas important, et complètement puéril, mais ça m'a fait de la peine quand même. Elle prétexte que sinon je "contrôle" trop sa vie. Je lui avais fait la remarque en début de semaine que son statut "Demain mardi, chouette je vais voir mon psy" allait susciter plein de questions (posées ou tues) dans son entourage (alors qu'elle ne veut jamais parler de ses problèmes et qu'elle les cache au maximum), elle n'a pas supporté.
Je ne suis pas sûr d'être aussi optimiste que toi sur la fin de ton message. Bien sûr j'ai épousé ma femme pour les mêmes raisons que toi, et bien sûr ces raisons là sont encore là. Mais si seulement un des deux aime l'autre tout s'effondre...
A bientôt
Ça fait un moment que je n'étais pas venu ici, 2 ou 3 semaines je crois. Les choses progressent chez nous, pas dans le sens que j'espère mais ça progresse. Ma femme a commencé à chercher un appartement, bien sûr de façon la plus secrète possible et en en disant le moins possible. "C'est sa vie" dit-elle sans arrêt, mais je me sens concerné quand même, d'autant plus que les enfants sont appelés à la suivre (une semaine sur deux, c'est ce qu'elle aimerait). Elle ne veut plus non plus que l'on dorme ensemble, je peux à peine l'embrasser, ... Le weekend dernier son père était chez nous et il a essayé de la raisonner mais sans succès.
Retour à ton message Sergio. Oui effectivement il semble que nous soyons dans la même galère ! C'est absolument incompréhensible. J'aurais quelques questions à te poser si tu veux bien:
- ta femme voit-elle un psy ? Prend-elle des antidépresseurs ? Comme tu l'as sans doute lu dans mon témoignage, la mienne n'en prend plus et son psy pense qu'elle se pose "simplement" des questions, qu'elle n'est pas en dépression. Et c'est vrai que même si elle est très mal dans sa peau elle n'a pas l'attitude d'une personne dépressive, rit souvent (pas avec moi), a envie de sortir, de faire la fête, boire beaucoup d'alcool, ...
- as-tu déjà rencontré un spécialiste qui ait pu t'expliquer ce qui se passait chez ta femme ?
- fait-elle des démarches pour se séparer de toi (comme la mienne qui cherche un appartement) ?
- te reproche-t-elle des choses en particulier ? Ma femme ne me reproche rien de concret, elle n'a juste plus envie de vivre avec moi.
- te dit-elle qu'elle ne t'aime plus ? La mienne me le dit sans arrêt et c'est censé tout expliquer depuis le début (tentative de suicide comprise)
- avez-vous des enfants ? Souffrent-ils de la situation ?
Je suis assez d'accord avec le mot "humiliation" que tu as employé, j'ai la même impression mais sans être sur qu'elle le fasse exprès pour ça. En tout cas elle dit que non, qu'elle ne fait simplement que ce dont elle a envie. Sa dernière invention hier: me supprimer de ses contacts Facebook. Absolument pas important, et complètement puéril, mais ça m'a fait de la peine quand même. Elle prétexte que sinon je "contrôle" trop sa vie. Je lui avais fait la remarque en début de semaine que son statut "Demain mardi, chouette je vais voir mon psy" allait susciter plein de questions (posées ou tues) dans son entourage (alors qu'elle ne veut jamais parler de ses problèmes et qu'elle les cache au maximum), elle n'a pas supporté.
Je ne suis pas sûr d'être aussi optimiste que toi sur la fin de ton message. Bien sûr j'ai épousé ma femme pour les mêmes raisons que toi, et bien sûr ces raisons là sont encore là. Mais si seulement un des deux aime l'autre tout s'effondre...
A bientôt
- sergio
- Messages : 24
- Enregistré le : dimanche 20 mars 2011 22:15
Dépression de ma femme, mort de notre vie de famille...
Bonsoir Macbook,
Merci à toi pour ton retour, je suis désolé pour toi que les choses avancent dans le "mauvais" sens.
Pour répondre à tes questions :
- Oui ma femme voit un psy, en fait de mémoire en mai dernier je l'ai poussé à voir et je l'ai accompagné chez notre médecin traitant pour qu'elle voir quelqu'un et notre généraliste lui a prescrit des antidépresseurs et recommandé une psychothérapeute (pas un psychiatre) qu'elle a vu pendant quelques temps, mais le courant n'est pas passé, la psy était trop passive selon ma femme (il y a eu des séances ou la psy attendait en silence que ma femme parle, et ma femme passait la séance à pleurer). Après il y a eu toute la période d'été pendant laquelle nous avons beaucoup voyagé : New York, Londres, les Emirats, le Sud de la France. A ce propos, New York en particulier, je ne sais pas pourquoi, a eu un effet antidépresseur très puissant, j'ai retrouvé petit à petit ma femme et la vie qu'il y a en elle. Elle n'a recommencé à voir un psychiatre qu'en Janvier, quand elle allait vraiment très mal tous les matins. Je voyais ça logiquement d'un bon oeil, après quelques séances elle m'a expliqué que parfois elle se sentait comme une cocotte minute, prête à exploser, et elle m'a dit : "J'en ai parlé au psy, il m'a dit que c'est normal ... je lui ai dit 'oui mais dans ces cas là c'est Monsieur qui prend' et il m'a répondu que c'est normal aussi". J'ai juste dit à ma femme que Ok, je comprenais, après tout tant que c'est moi qui prend c'est que c'est moi qui suit en première ligne.
- Elle a cessé de prendre ses antidépresseurs pendant le mois de mars, par peur de devenir dépendante, mais ça je ne suis pas censé le savoir. La semaine dernière son psy lui a fait savoir qu'elle est en rechute, et comme cette "nouvelle" à fait suite à une altercation que nous avons eu le week-end précédent, elle me soutient qu'elle commençait à aller mieux et me tient pour l'unique responsable de sa rechute, ce qui l'a amené à me chasser de notre lit, pour me faire "réfléchir à mes conneries".
- En tout état de cause, j'ai cru moi même avoir plongé pendant quelques temps en début d'année, ce qui n'a rien arrangé, et j'ai fini par voir moi même un psy pendant tout le mois de mars, mais j'ai stoppé parce que j'ai le sentiment de tourner en rond sur les mêmes sujets. J'ai fini par conclure que je ne suis pas moi-même en dépression : déprimé, oui (on le serait à moins), dépressif, non. En attendant mon psy m'a expliqué que l'agressivité de ma femme pouvait très bien être une évolution de son état dépressif, qu'elle soit passé d'un état de déprime profonde (envie de rien, désir de mourir, ...) à ce que les psys appellent une dépression hostile : dans ce cas l'hostilité est directement dirigée contre les personnes les plus proches, et pour le coup nous sommes toi et moi encore en 1ere ligne. C'est vrai que c'est injuste, mais oui elle rie beaucoup avec les autres aussi. Ce n'est pas pour autant qu'elle n'est plus dépressive, elle a bien programmé un rdv par semaine jusqu'à fin juin et son psy lui a bien signifié la semaine dernière qu'elle est en rechute.
- Ma femme n'a pas, à ma connaissance, entrepris de démarche pour se séparer de moi.
- Mais oui, elle me reproche des choses, en particulier du fait que nous travaillons ensemble depuis 15 ans (quand je l'ai rencontré c'était une cliente puis nous nous sommes "rapprochés". Lorsqu'elle a déclaré sa grossesse à son employeur d'alors, les choses se sont envenimées au sujet de sa rémunération pendant son congé maternité - elle était commerciale et le conflit portait sur la part variable de son revenu - et elle à fini par quitter son employeur. A la suite de quoi je l'ai poussé à faire la même chose pour elle et à monter sa boite). Nos récentes altercations ont porté sur une initiative de ma part d'accorder une facilité de paiement à l'un de nos clients, ce qui était bien évidemment une erreur tactique de ma part en cette période, puisque cette initiative, pourtant bénigne, à été immédiatement interprétée comme un abus et un manque total de respect pour son autorité sur sa boîte. Il y a 12 jours, elle a remis ce sujet sur la table, en me rappelant tout ce qu'elle faisait pour moi dans ma société, notamment pour la gestion administrative. J'ai commis ma seconde grosse erreur tactique en lui expliquant que "puisqu'il en est ainsi, ok ta boîte c'est ta boîte et la mienne c'est la mienne, et je suis tout aussi capable de gérer proprement ma boîte que toi et bla bla bla ..." : autant lui dire "ce que tu fais c'est bien , mais je peux m'en passer et me débrouiller seul", autrement dit "je n'ai pas besoin de toi". Je sais, c'est très con et je me suis mal exprimé, surtout dans ces circonstances. Elle l'a évidemment très mal pris parce qu'elle s'est sentie dévalorisée et m'en veut tout simplement à mort pour ça depuis bientôt 2 semaines, car elle estime que je l'ai traîné dans la boue. J'ai beau lui dire que je suis désolé, que je me suis mal exprimé et que jamais je n'ai voulu lui faire de mal, ce qui est vrai, elle est pour le moment braquée sur cette déception, me demande comment j'ai pu lui faire ça, et me reproche d'être à l'origine de sa rechute.
Au passage, ne m'en veux pas de te dire que ta bénigne remarque sur son statu Facebook était aussi une erreur tactique. Toute remarque négative sur l'un de ses choix ne fait que contribuer à son sentiment de dévalorisation, et ne fera que l'enfoncer dans plus d'hostilité à ton égard. je ne dis pas qu'il faut ne rien dire en permanence, mais qu'il faut essayer de trouver les "niches" positives, et il n'est pas forcément nécessaire de parler pour ça. Par exemple, demain matin j'ai pas mal de choses à faire en dehors de la maison (mairie, poste, répet' de guitare ...) mais je vais passer avant à la boulangerie pour déposer les croissants pour le petit déj'. Je ne vais pas le prendre avec elle, elle me trouve bien trop lourd pour ça, mais je vais faire quelque chose qui peut rendre sa journée plus agréable, sans qu'elle me voie pour autant : présent et absent à la fois.
Mon vocabulaire à peut être l'air de manquer de sentiment ou de passion, mais je me rends bien compte qu'avec une personne dépressive il s'agit véritablement au quotidien d'élaborer et d'adapter une véritable stratégie de communication. C'est très difficile car il faut se montrer présent et absent à la fois, proche mais pas intrusif, vivre normalement dans une situation qui ne l'est pas, garder le moral dans une situation triste à pleurer : il faut une sacrée dose de patience et de jeu de jambes, mais c'est le seul moyen (en complément d'un échange avec les autres) que je voie pour faire face à ce fléau qu'est la dépression dans un foyer.
Bien sur elle à d'autres choses à me reprocher, mais il s'agit de choses plus "logistiques" et sur lesquelles j'ajuste au mieux possible et peu à peu le tir car ses remarques ou reproches ne sont pas infondés (il s'agit de m'impliquer plus dans les tâches ménagères etc ...)
- Pour autant, lorsqu'elle m'a dit que ce que j'ai fait est impardonnable, je lui ai demandé "Tu veux dire quoi : que tu ne m'aimes plus, que c'est fini et que tu veux divorcer ?". Après une hésitation, elle me répond "Je ne sais pas ...". A ce jour, et bien qu'elle me fasse souffrir chaque jour par petites humiliations répétées, elle ne m'a jamais dit clairement "Je ne t'aime plus" ou "je ne veux plus de toi". Il n'en est pas moins vrai qu'elle ne veut plus de moi dans son lit, même s'il ne s'y est rien passé depuis des mois. Et elle ne veut plus rien faire avec moi.
- Nous avons 3 enfants, les 2 premiers ne sont pas de moi - elle à eu 3 enfants de 3 maris différents, je suis le n°3 - et les 2 grands ont déjà quitté la maison. Notre "petit dernier" va sur ses 13 ans, je l'admire beaucoup car il garde la tête très froide par rapport à cette situation. Ce soir, dans la continuité de ma décision d'essayer de vivre au mieux ma vie pendant que ma femme se reconstruit, j'ai proposé à tout le monde un restau. Mon fils à aussitôt voté pour un mexicain et ma femme à juste répondu qu'elle ne viendrait pas parce qu'elle n'avait pas faim. Je suis sorti manger avec mon fils et nous avons passé une bonne soirée, je multiplie d'ailleurs les moments avec lui, la semaine dernière nous avons fait une soirée guitare (je joue depuis longtemps et lui à commencé les cours l'an dernier). Une bonne relation Père-Fils, c'est bon, notamment pour le moral. Par ailleurs ses résultats scolaires sont excellents, ce qui est très rassurant et prouve qu'il ne s'est pas laissé déborder par la situation à la maison.
Je ne sais trop quoi te dire ... le problème est que le jugement d'une personne dépressive est altéré, rien de ce qui se passe en ce moment ne peut être considéré comme quelque chose de "raisonnable", ce mot est d'ailleurs tout ce à quoi ta femme veut vraisemblablement échapper. Le temps passe et je dois y aller, je reviendrais prendre de tes nouvelles, en attendant prend soin de toi, et de tes enfants.
A bientôt.
"I am upon the hill and not six feet under, so this is gonna' be a good day."
Merci à toi pour ton retour, je suis désolé pour toi que les choses avancent dans le "mauvais" sens.
Pour répondre à tes questions :
- Oui ma femme voit un psy, en fait de mémoire en mai dernier je l'ai poussé à voir et je l'ai accompagné chez notre médecin traitant pour qu'elle voir quelqu'un et notre généraliste lui a prescrit des antidépresseurs et recommandé une psychothérapeute (pas un psychiatre) qu'elle a vu pendant quelques temps, mais le courant n'est pas passé, la psy était trop passive selon ma femme (il y a eu des séances ou la psy attendait en silence que ma femme parle, et ma femme passait la séance à pleurer). Après il y a eu toute la période d'été pendant laquelle nous avons beaucoup voyagé : New York, Londres, les Emirats, le Sud de la France. A ce propos, New York en particulier, je ne sais pas pourquoi, a eu un effet antidépresseur très puissant, j'ai retrouvé petit à petit ma femme et la vie qu'il y a en elle. Elle n'a recommencé à voir un psychiatre qu'en Janvier, quand elle allait vraiment très mal tous les matins. Je voyais ça logiquement d'un bon oeil, après quelques séances elle m'a expliqué que parfois elle se sentait comme une cocotte minute, prête à exploser, et elle m'a dit : "J'en ai parlé au psy, il m'a dit que c'est normal ... je lui ai dit 'oui mais dans ces cas là c'est Monsieur qui prend' et il m'a répondu que c'est normal aussi". J'ai juste dit à ma femme que Ok, je comprenais, après tout tant que c'est moi qui prend c'est que c'est moi qui suit en première ligne.
- Elle a cessé de prendre ses antidépresseurs pendant le mois de mars, par peur de devenir dépendante, mais ça je ne suis pas censé le savoir. La semaine dernière son psy lui a fait savoir qu'elle est en rechute, et comme cette "nouvelle" à fait suite à une altercation que nous avons eu le week-end précédent, elle me soutient qu'elle commençait à aller mieux et me tient pour l'unique responsable de sa rechute, ce qui l'a amené à me chasser de notre lit, pour me faire "réfléchir à mes conneries".
- En tout état de cause, j'ai cru moi même avoir plongé pendant quelques temps en début d'année, ce qui n'a rien arrangé, et j'ai fini par voir moi même un psy pendant tout le mois de mars, mais j'ai stoppé parce que j'ai le sentiment de tourner en rond sur les mêmes sujets. J'ai fini par conclure que je ne suis pas moi-même en dépression : déprimé, oui (on le serait à moins), dépressif, non. En attendant mon psy m'a expliqué que l'agressivité de ma femme pouvait très bien être une évolution de son état dépressif, qu'elle soit passé d'un état de déprime profonde (envie de rien, désir de mourir, ...) à ce que les psys appellent une dépression hostile : dans ce cas l'hostilité est directement dirigée contre les personnes les plus proches, et pour le coup nous sommes toi et moi encore en 1ere ligne. C'est vrai que c'est injuste, mais oui elle rie beaucoup avec les autres aussi. Ce n'est pas pour autant qu'elle n'est plus dépressive, elle a bien programmé un rdv par semaine jusqu'à fin juin et son psy lui a bien signifié la semaine dernière qu'elle est en rechute.
- Ma femme n'a pas, à ma connaissance, entrepris de démarche pour se séparer de moi.
- Mais oui, elle me reproche des choses, en particulier du fait que nous travaillons ensemble depuis 15 ans (quand je l'ai rencontré c'était une cliente puis nous nous sommes "rapprochés". Lorsqu'elle a déclaré sa grossesse à son employeur d'alors, les choses se sont envenimées au sujet de sa rémunération pendant son congé maternité - elle était commerciale et le conflit portait sur la part variable de son revenu - et elle à fini par quitter son employeur. A la suite de quoi je l'ai poussé à faire la même chose pour elle et à monter sa boite). Nos récentes altercations ont porté sur une initiative de ma part d'accorder une facilité de paiement à l'un de nos clients, ce qui était bien évidemment une erreur tactique de ma part en cette période, puisque cette initiative, pourtant bénigne, à été immédiatement interprétée comme un abus et un manque total de respect pour son autorité sur sa boîte. Il y a 12 jours, elle a remis ce sujet sur la table, en me rappelant tout ce qu'elle faisait pour moi dans ma société, notamment pour la gestion administrative. J'ai commis ma seconde grosse erreur tactique en lui expliquant que "puisqu'il en est ainsi, ok ta boîte c'est ta boîte et la mienne c'est la mienne, et je suis tout aussi capable de gérer proprement ma boîte que toi et bla bla bla ..." : autant lui dire "ce que tu fais c'est bien , mais je peux m'en passer et me débrouiller seul", autrement dit "je n'ai pas besoin de toi". Je sais, c'est très con et je me suis mal exprimé, surtout dans ces circonstances. Elle l'a évidemment très mal pris parce qu'elle s'est sentie dévalorisée et m'en veut tout simplement à mort pour ça depuis bientôt 2 semaines, car elle estime que je l'ai traîné dans la boue. J'ai beau lui dire que je suis désolé, que je me suis mal exprimé et que jamais je n'ai voulu lui faire de mal, ce qui est vrai, elle est pour le moment braquée sur cette déception, me demande comment j'ai pu lui faire ça, et me reproche d'être à l'origine de sa rechute.
Au passage, ne m'en veux pas de te dire que ta bénigne remarque sur son statu Facebook était aussi une erreur tactique. Toute remarque négative sur l'un de ses choix ne fait que contribuer à son sentiment de dévalorisation, et ne fera que l'enfoncer dans plus d'hostilité à ton égard. je ne dis pas qu'il faut ne rien dire en permanence, mais qu'il faut essayer de trouver les "niches" positives, et il n'est pas forcément nécessaire de parler pour ça. Par exemple, demain matin j'ai pas mal de choses à faire en dehors de la maison (mairie, poste, répet' de guitare ...) mais je vais passer avant à la boulangerie pour déposer les croissants pour le petit déj'. Je ne vais pas le prendre avec elle, elle me trouve bien trop lourd pour ça, mais je vais faire quelque chose qui peut rendre sa journée plus agréable, sans qu'elle me voie pour autant : présent et absent à la fois.
Mon vocabulaire à peut être l'air de manquer de sentiment ou de passion, mais je me rends bien compte qu'avec une personne dépressive il s'agit véritablement au quotidien d'élaborer et d'adapter une véritable stratégie de communication. C'est très difficile car il faut se montrer présent et absent à la fois, proche mais pas intrusif, vivre normalement dans une situation qui ne l'est pas, garder le moral dans une situation triste à pleurer : il faut une sacrée dose de patience et de jeu de jambes, mais c'est le seul moyen (en complément d'un échange avec les autres) que je voie pour faire face à ce fléau qu'est la dépression dans un foyer.
Bien sur elle à d'autres choses à me reprocher, mais il s'agit de choses plus "logistiques" et sur lesquelles j'ajuste au mieux possible et peu à peu le tir car ses remarques ou reproches ne sont pas infondés (il s'agit de m'impliquer plus dans les tâches ménagères etc ...)
- Pour autant, lorsqu'elle m'a dit que ce que j'ai fait est impardonnable, je lui ai demandé "Tu veux dire quoi : que tu ne m'aimes plus, que c'est fini et que tu veux divorcer ?". Après une hésitation, elle me répond "Je ne sais pas ...". A ce jour, et bien qu'elle me fasse souffrir chaque jour par petites humiliations répétées, elle ne m'a jamais dit clairement "Je ne t'aime plus" ou "je ne veux plus de toi". Il n'en est pas moins vrai qu'elle ne veut plus de moi dans son lit, même s'il ne s'y est rien passé depuis des mois. Et elle ne veut plus rien faire avec moi.
- Nous avons 3 enfants, les 2 premiers ne sont pas de moi - elle à eu 3 enfants de 3 maris différents, je suis le n°3 - et les 2 grands ont déjà quitté la maison. Notre "petit dernier" va sur ses 13 ans, je l'admire beaucoup car il garde la tête très froide par rapport à cette situation. Ce soir, dans la continuité de ma décision d'essayer de vivre au mieux ma vie pendant que ma femme se reconstruit, j'ai proposé à tout le monde un restau. Mon fils à aussitôt voté pour un mexicain et ma femme à juste répondu qu'elle ne viendrait pas parce qu'elle n'avait pas faim. Je suis sorti manger avec mon fils et nous avons passé une bonne soirée, je multiplie d'ailleurs les moments avec lui, la semaine dernière nous avons fait une soirée guitare (je joue depuis longtemps et lui à commencé les cours l'an dernier). Une bonne relation Père-Fils, c'est bon, notamment pour le moral. Par ailleurs ses résultats scolaires sont excellents, ce qui est très rassurant et prouve qu'il ne s'est pas laissé déborder par la situation à la maison.
Je ne sais trop quoi te dire ... le problème est que le jugement d'une personne dépressive est altéré, rien de ce qui se passe en ce moment ne peut être considéré comme quelque chose de "raisonnable", ce mot est d'ailleurs tout ce à quoi ta femme veut vraisemblablement échapper. Le temps passe et je dois y aller, je reviendrais prendre de tes nouvelles, en attendant prend soin de toi, et de tes enfants.
A bientôt.
"I am upon the hill and not six feet under, so this is gonna' be a good day."
- Macbook
- Messages : 67
- Enregistré le : lundi 27 décembre 2010 14:42
Dépression de ma femme, mort de notre vie de famille...
Salut Sergio, et merci pour ta réponse.
J'ai l'impression que nos deux cas ont beaucoup de choses en commun. La grosse différence je crois, c'est que chez toi ta femme est dépressive et déclarée comme telle. Tu vois dans plusieurs de mes posts je me suis demandé si ma femme était dépressive ou pas, ce n'est pas qu'une question de vocabulaire et ça a son importance je trouve. Si ma femme est dépressive, c'est une maladie et ça se soigne, au moins il y a un espoir une fois qu'elle sera guérie. Chez toi les choses sont claires, elle est malade, chez moi son psy dit "non elle n'est pas malade, elle réfléchit", ce n'est pas du tout la même chose, et ça ferme tout espoir de "guérison" puisqu'il n'y a pas de maladie. A partir de là ma femme est persuadée d'être en forme dans sa tête (bien que malheureuse) et cherche non pas à guérir mais à changer ce qui ne va pas dans sa vie et qui la rend malheureuse. En l’occurrence le boulot et moi.
Je suis surpris de voir que tu as accès au diagnostic de son psy (c'est elle qui t'en parle je suppose). Chez nous je ne sais rien de ce qui se passe chez le psy (elle ne me dit quasiment rien) mais ce que je sais c'est qu'il ne lui établit jamais de diagnostic. Quand elle lui a demandé (à ma demande je dois dire) ce qu'elle avait, il lui a répondu "qu'est-ce que ça peut vous apporter de mettre un nom sur la situation ?". J'ai l'impression aux vues de ce que je sais que le psy l'écoute mais ça s'arrête là. Et ça a l'air de lui réussir, elle adore son psy et se réjouit régulièrement d'y aller (elle y va ce midi). Et elle a l'impression d'avancer puisqu'elle s'approche de plus en plus de la décision de quitter la maison.
Concernant Facebook tu as raison j'aurais du me taire. C'est tellement difficile de savoir comment se conduire, et on a nos sentiments et humeurs nous aussi... Encore une fois si j'étais sûr que ma femme était malade j'aurais plus de courage, mais il semble que sa maladie ce soit moi. L'"épicentre du problème" comme tu l'as écrit dans ton premier post. Si vraiment c'est ça il faut que je disparaisse de sa vie pour qu'elle aille mieux, quel programme...
Tu as raison concernant ton fils, profite bien avec lui. J'aurai mes deux garçons seuls lundi et mardi prochain, on va essayer de s'amuser entre hommes et ça va faire du bien. Mais j'avoue avoir encore du mal à entreprendre des choses sans elle, j'aime bien quand elle est là. Même si les derniers temps c'est souvent sinistre quand elle est là... Mes garçons aussi vont bien à l'école et les maîtresses sont contentes d'eux, ça rassure oui.
Tu as raison sur le mot "raisonnable", elle fait tout pour échapper à ça. Et je dois incarner la raison quelque part je pense, ainsi que plein d'autres choses qu'elle veut fuir. J'ai souvent cette impression d'ailleurs qu'elle ne me voit pas comme je suis mais comme l'incarnation de choses qu'elle ne veut plus dans sa vie (raisonnable, réfléchi, prévoyant, ...)
A bientôt
J'ai l'impression que nos deux cas ont beaucoup de choses en commun. La grosse différence je crois, c'est que chez toi ta femme est dépressive et déclarée comme telle. Tu vois dans plusieurs de mes posts je me suis demandé si ma femme était dépressive ou pas, ce n'est pas qu'une question de vocabulaire et ça a son importance je trouve. Si ma femme est dépressive, c'est une maladie et ça se soigne, au moins il y a un espoir une fois qu'elle sera guérie. Chez toi les choses sont claires, elle est malade, chez moi son psy dit "non elle n'est pas malade, elle réfléchit", ce n'est pas du tout la même chose, et ça ferme tout espoir de "guérison" puisqu'il n'y a pas de maladie. A partir de là ma femme est persuadée d'être en forme dans sa tête (bien que malheureuse) et cherche non pas à guérir mais à changer ce qui ne va pas dans sa vie et qui la rend malheureuse. En l’occurrence le boulot et moi.
Je suis surpris de voir que tu as accès au diagnostic de son psy (c'est elle qui t'en parle je suppose). Chez nous je ne sais rien de ce qui se passe chez le psy (elle ne me dit quasiment rien) mais ce que je sais c'est qu'il ne lui établit jamais de diagnostic. Quand elle lui a demandé (à ma demande je dois dire) ce qu'elle avait, il lui a répondu "qu'est-ce que ça peut vous apporter de mettre un nom sur la situation ?". J'ai l'impression aux vues de ce que je sais que le psy l'écoute mais ça s'arrête là. Et ça a l'air de lui réussir, elle adore son psy et se réjouit régulièrement d'y aller (elle y va ce midi). Et elle a l'impression d'avancer puisqu'elle s'approche de plus en plus de la décision de quitter la maison.
Concernant Facebook tu as raison j'aurais du me taire. C'est tellement difficile de savoir comment se conduire, et on a nos sentiments et humeurs nous aussi... Encore une fois si j'étais sûr que ma femme était malade j'aurais plus de courage, mais il semble que sa maladie ce soit moi. L'"épicentre du problème" comme tu l'as écrit dans ton premier post. Si vraiment c'est ça il faut que je disparaisse de sa vie pour qu'elle aille mieux, quel programme...
Tu as raison concernant ton fils, profite bien avec lui. J'aurai mes deux garçons seuls lundi et mardi prochain, on va essayer de s'amuser entre hommes et ça va faire du bien. Mais j'avoue avoir encore du mal à entreprendre des choses sans elle, j'aime bien quand elle est là. Même si les derniers temps c'est souvent sinistre quand elle est là... Mes garçons aussi vont bien à l'école et les maîtresses sont contentes d'eux, ça rassure oui.
Tu as raison sur le mot "raisonnable", elle fait tout pour échapper à ça. Et je dois incarner la raison quelque part je pense, ainsi que plein d'autres choses qu'elle veut fuir. J'ai souvent cette impression d'ailleurs qu'elle ne me voit pas comme je suis mais comme l'incarnation de choses qu'elle ne veut plus dans sa vie (raisonnable, réfléchi, prévoyant, ...)
A bientôt
- sergio
- Messages : 24
- Enregistré le : dimanche 20 mars 2011 22:15
Dépression de ma femme, mort de notre vie de famille...
Bonjour MacBook,
Pour moi il y a quelque chose qui cloche entre le fait que ta Femme prenne des antidépresseurs et celui que son psy la désigne comme n'étant pas dépressive. Je n'ai pas oublié dans tes récits les comportements erratiques du type "je t'aime moi non plus", les sorties répétées en alternance avec les crises d'angoisse, la tentative de suicide ... vu de ma fenêtre, ta Femme présente tous les signes d'une dépression profonde et j'avoue que, bien que n'étant absolument pas un spécialiste, je m'interroge sur le psy. J'ai connu dans ma carrière de bons et de mauvais ingénieurs, de bons et de mauvais commerciaux, de bons et de mauvais formateurs, pourtant tous avaient les diplômes qui vont avec leur fonction.
Je pense que dans la vie c'est pareil : il y a des bonnes et des mauvaises cremeries (boulangeries, boucheries, restaurants, ...) et donc aussi des bons psys et des moins bons. J'ai stoppé celui que j'ai vu parce que je n'avais pas la relance que j'attendais dans le débat, pas assez de contrepoids face à mon point de vue.
Le psy de ma Femme pourrait tout autant dire qu'elle n'est pas malade et qu'elle ne fait que réfléchir. Mais elle est bien sous traitement, alors peu importe que le psy édulcore le nom de la situtation, pour moi ta Femme est bel et bien malade.
Cela ne les empêchera peut-être pas, ni l'une ni l'autre, de quitter leur mari et de tuer leur vie de famille si elles pensent que c'est ce qu'il faut faire pour se reconstruire, ça pour l'instant personne ne peut le dire. Mais en tout état de cause, je crois qu'il faut appeler une dépression par son nom.
Il reste que 15 ans de vie commune ça fait déjà un sacré bout de chemin et qu'il est prévisible dans un contexte dépressif que ta Femme s'interroge sur ses choix et se demande si sa vie ne serait pas mieux autrement, puisque celle qu'elle à choisi jusqu'alors l'a menée dans sa dépression. Ce type de réflexion est pour moi logique dans ce genre de situation : vous vous êtes rencontrés, vous avez fondé une famille, vous vous êtes investi dans vos métiers, acheté une belle maison, élevé les enfants et, j'imagine que à un moment donné, on arrive au point ou il n'y a plus rien devant et ou les frustrations et traumatismes du passé peuvent plus facilement refaire surface. Que ta femme cherche à changer ce qui ne v pas dans sa vie fait à mon sens précisément partie de son processus de guérison et/ou reconstruction, et cela ne veut pas nécessairement dire qu'il faut tout jeter à la poubelle. Tu dois aussi garder à l'esprit qu'il y a peut-être dans les propos de ta Femme une part de provocation, elle a peut être aussi besoin de se rassurer sur ta capacité à l'accompagner dans son épreuve. C'est là que notre "mission" est la plus difficile : montrer que l'on est parfaitement capable de l'accompagner dans sa tourmente, sans se tourmenter nous-mêmes et en maintenant la cohésion dans la famille.
Aujourd'hui je vois la défiance de ma Femme à mon égard un peu comme une suite logique de sa dépression : après avoir créé et consacré tout notre temps à notre famille, notre maison, nos 2 sociétés, nos vacances au bout du monde, nos emmerdes avec les garçons et certains clients, l'usure s'installe et on a besoin d'un second souffle, d'élaborer de nouveaux projets. Cela ne change rien à ses traumatismes passés mais l'oblige incontournablement à se poser des questions sur ses choix de vie passés et, à un moment donné, à rejeter sur moi le poids de tout son mal-être. Elle m'a d'ailleurs dit l'autre soir (exceptionnel, elle a bien voulu dîner avec moi) que dans cette situation j'étais celui qui était au beau milieu et que je n'avais pas de bol. Elle est en train de changer, peu importe au final qu'il s'agisse d'une dépression ou non, et je dois évidemment changer moi aussi, puisque si nous restons ce que nous avons été nous irons dans le mur.
Je pense c'est pareil pour vous : Il vous faut vous renouveler, trouver un nouveau souffle pour vous retrouver. Ta Femme aussi veut que les choses changent, si tu résistes pour les garder telles qu'elles sont j'imagine que ça ne pourra pas marcher. Ta femme saura tôt ou tard (du moins je l'espère) ce qu'elle veut vraiment faire du reste de sa vie. C'est à ce moment seulement que vous pourrez évaluer si vos chemins ne font qu'un ou si il faut envisager le pire. Mais au fond, ce n'est peut-être pas si mal de se remettre en question pour élaborer, je l'espère, de nouveaux projets en commun. Je vais forcer le trait, mais bien entendu si son souhait était de partir sillonner les mers tandis que le tien serait d'élever des chèvres dans le Larzac, il serait inutile de chercher à préserver l'essentiel puisqu'il serait déjà perdu. Pour ce qui me concerne, je sais que nos désirs ne sont pas si éloignés que cela.
Je ne sais évidemment pas ce qui anime ta Femme aujourd'hui, mais il est évident que tout comme moi tu es devenu celui par qui elle se décharge de tout son mal être, que ses raisons soient fondées ou non. Et pour l'instant mon retour d'expérience est que plus je reste "cool" et agréable sans en faire trop et sans montrer mon inquiétude, plus elle entre-ouvre la porte. Ces derniers jours elle m'a reparlé spontanément de ses échanges avec le psy, m'a demandé de revenir dans notre lit ... elle est partie quelques jours voir sa famille et quelques amis, mais elle m'a embrassé avant son départ et c'est bien elle qui appelle 2 fois par jour. Nos longues discussions semblent porter, même "subliminalement", leurs fruits. Encore une fois, ce sont le dialogue, l'écoute et le sourire qui sont les plus efficaces. Pourvu que ça dure.
Je reviendrais prendre de tes nouvelles. D'ici là profites bien de tes gamins, ils grandissent trop vite.
Au passage, j'ai l'impression que depuis que j'ai mis mon grain de sel dans ce débat, les filles ne répondent plus ... dommage ! ou sont Melina et les autres ? vos commentaires et votre soutien sont tout à fait précieux,et il est inutile de dire que l'avis éclairé d'une femme l'est tout autant.
A bientôt.
"I am upon the hill and not six feet under, so this is gonna' be a good day."
Pour moi il y a quelque chose qui cloche entre le fait que ta Femme prenne des antidépresseurs et celui que son psy la désigne comme n'étant pas dépressive. Je n'ai pas oublié dans tes récits les comportements erratiques du type "je t'aime moi non plus", les sorties répétées en alternance avec les crises d'angoisse, la tentative de suicide ... vu de ma fenêtre, ta Femme présente tous les signes d'une dépression profonde et j'avoue que, bien que n'étant absolument pas un spécialiste, je m'interroge sur le psy. J'ai connu dans ma carrière de bons et de mauvais ingénieurs, de bons et de mauvais commerciaux, de bons et de mauvais formateurs, pourtant tous avaient les diplômes qui vont avec leur fonction.
Je pense que dans la vie c'est pareil : il y a des bonnes et des mauvaises cremeries (boulangeries, boucheries, restaurants, ...) et donc aussi des bons psys et des moins bons. J'ai stoppé celui que j'ai vu parce que je n'avais pas la relance que j'attendais dans le débat, pas assez de contrepoids face à mon point de vue.
Le psy de ma Femme pourrait tout autant dire qu'elle n'est pas malade et qu'elle ne fait que réfléchir. Mais elle est bien sous traitement, alors peu importe que le psy édulcore le nom de la situtation, pour moi ta Femme est bel et bien malade.
Cela ne les empêchera peut-être pas, ni l'une ni l'autre, de quitter leur mari et de tuer leur vie de famille si elles pensent que c'est ce qu'il faut faire pour se reconstruire, ça pour l'instant personne ne peut le dire. Mais en tout état de cause, je crois qu'il faut appeler une dépression par son nom.
Il reste que 15 ans de vie commune ça fait déjà un sacré bout de chemin et qu'il est prévisible dans un contexte dépressif que ta Femme s'interroge sur ses choix et se demande si sa vie ne serait pas mieux autrement, puisque celle qu'elle à choisi jusqu'alors l'a menée dans sa dépression. Ce type de réflexion est pour moi logique dans ce genre de situation : vous vous êtes rencontrés, vous avez fondé une famille, vous vous êtes investi dans vos métiers, acheté une belle maison, élevé les enfants et, j'imagine que à un moment donné, on arrive au point ou il n'y a plus rien devant et ou les frustrations et traumatismes du passé peuvent plus facilement refaire surface. Que ta femme cherche à changer ce qui ne v pas dans sa vie fait à mon sens précisément partie de son processus de guérison et/ou reconstruction, et cela ne veut pas nécessairement dire qu'il faut tout jeter à la poubelle. Tu dois aussi garder à l'esprit qu'il y a peut-être dans les propos de ta Femme une part de provocation, elle a peut être aussi besoin de se rassurer sur ta capacité à l'accompagner dans son épreuve. C'est là que notre "mission" est la plus difficile : montrer que l'on est parfaitement capable de l'accompagner dans sa tourmente, sans se tourmenter nous-mêmes et en maintenant la cohésion dans la famille.
Aujourd'hui je vois la défiance de ma Femme à mon égard un peu comme une suite logique de sa dépression : après avoir créé et consacré tout notre temps à notre famille, notre maison, nos 2 sociétés, nos vacances au bout du monde, nos emmerdes avec les garçons et certains clients, l'usure s'installe et on a besoin d'un second souffle, d'élaborer de nouveaux projets. Cela ne change rien à ses traumatismes passés mais l'oblige incontournablement à se poser des questions sur ses choix de vie passés et, à un moment donné, à rejeter sur moi le poids de tout son mal-être. Elle m'a d'ailleurs dit l'autre soir (exceptionnel, elle a bien voulu dîner avec moi) que dans cette situation j'étais celui qui était au beau milieu et que je n'avais pas de bol. Elle est en train de changer, peu importe au final qu'il s'agisse d'une dépression ou non, et je dois évidemment changer moi aussi, puisque si nous restons ce que nous avons été nous irons dans le mur.
Je pense c'est pareil pour vous : Il vous faut vous renouveler, trouver un nouveau souffle pour vous retrouver. Ta Femme aussi veut que les choses changent, si tu résistes pour les garder telles qu'elles sont j'imagine que ça ne pourra pas marcher. Ta femme saura tôt ou tard (du moins je l'espère) ce qu'elle veut vraiment faire du reste de sa vie. C'est à ce moment seulement que vous pourrez évaluer si vos chemins ne font qu'un ou si il faut envisager le pire. Mais au fond, ce n'est peut-être pas si mal de se remettre en question pour élaborer, je l'espère, de nouveaux projets en commun. Je vais forcer le trait, mais bien entendu si son souhait était de partir sillonner les mers tandis que le tien serait d'élever des chèvres dans le Larzac, il serait inutile de chercher à préserver l'essentiel puisqu'il serait déjà perdu. Pour ce qui me concerne, je sais que nos désirs ne sont pas si éloignés que cela.
Je ne sais évidemment pas ce qui anime ta Femme aujourd'hui, mais il est évident que tout comme moi tu es devenu celui par qui elle se décharge de tout son mal être, que ses raisons soient fondées ou non. Et pour l'instant mon retour d'expérience est que plus je reste "cool" et agréable sans en faire trop et sans montrer mon inquiétude, plus elle entre-ouvre la porte. Ces derniers jours elle m'a reparlé spontanément de ses échanges avec le psy, m'a demandé de revenir dans notre lit ... elle est partie quelques jours voir sa famille et quelques amis, mais elle m'a embrassé avant son départ et c'est bien elle qui appelle 2 fois par jour. Nos longues discussions semblent porter, même "subliminalement", leurs fruits. Encore une fois, ce sont le dialogue, l'écoute et le sourire qui sont les plus efficaces. Pourvu que ça dure.
Je reviendrais prendre de tes nouvelles. D'ici là profites bien de tes gamins, ils grandissent trop vite.
Au passage, j'ai l'impression que depuis que j'ai mis mon grain de sel dans ce débat, les filles ne répondent plus ... dommage ! ou sont Melina et les autres ? vos commentaires et votre soutien sont tout à fait précieux,et il est inutile de dire que l'avis éclairé d'une femme l'est tout autant.
A bientôt.
"I am upon the hill and not six feet under, so this is gonna' be a good day."
- Mélina
- Messages : 545
- Enregistré le : mardi 01 février 2011 21:08
Dépression de ma femme, mort de notre vie de famille...
Bonjour Macbook et Sergio,
Je suis quant à moi vos échanges et les lis avec intérêt. J'avoue de mon côté une fatigue passagère et des investissements personnels, je trouvais également que vos situations en miroir apportaient aujourd'hui une nouvelle façon d'approcher le problème très enrichissante. Et je ne pensais pas avoir grand chose de plus ou de différent à apporter, sans compter que ta relation avec ta femme semble être en train de changer, Macbook, et que peut-être il faut attendre aussi de voir comment les choses se mettent en place, si elles se mettent en place, ainsi que les ressentis et points de vue qu'elle font naître.
Quant au fait de nommer un moment difficile d'évolution intérieure dépression ou pas, tout dépend de chacun s'il a envie ou besoin de mettre un nom précis sur une situation, ce n'est pas forcément nécessaire pour tous.
J'ai parfois lu qu'un épisode dépressif était une pathologie de l'adaptation, cela résoudrait d'une certaine façon la contradiction apparente entre un psy qui dirait que c'est une dépression ou un autre qui dirait que ce n'en est pas une. (Ma "maladie" selon les psys change parfois de nom aussi: parfois c'est une dépression réactionnelle parfois c'est un stress post-traumatique. En gros, tout le monde est d'accord sur le traumatisme, mais pas sur la pathologie consécutive. Parce que, quand même, l'état de stress et l'état dépressif sont deux choses assez différentes... Au final, j'avoue que je m'en moque, qu'on l'appelle comme on veut, que l'on considère que c'est une maladie ou pas. Je vais chez des psys et ça m'aide à faire le tri, à aller mieux, à dissiper les souffrances, point barre. D'ailleurs, mes psys ne semblent pas non plus y attacher beaucoup d'importance, ils observent seulement si je vais mieux ou pas et dans quelles conditions.)
L'appeler dépression ou pas, ça ne change rien au fond du problème, même si je ne suis pas sans savoir que le fait de nommer peut aider à rassurer ou déculpabiliser, et c'est parfois nécessaire pour avancer. Mais l'important à mes yeux, c'est de comprendre et de prendre en compte que la personne que l'on aime vit des évolutions personnelles importantes et bouleversantes, et de savoir si on veut rester à ses côtés ou pas, à quelles conditions et dans quelles limites.
Quoiqu'il en soit, je vous souhaite beaucoup de courage à tous les deux.
Je suis quant à moi vos échanges et les lis avec intérêt. J'avoue de mon côté une fatigue passagère et des investissements personnels, je trouvais également que vos situations en miroir apportaient aujourd'hui une nouvelle façon d'approcher le problème très enrichissante. Et je ne pensais pas avoir grand chose de plus ou de différent à apporter, sans compter que ta relation avec ta femme semble être en train de changer, Macbook, et que peut-être il faut attendre aussi de voir comment les choses se mettent en place, si elles se mettent en place, ainsi que les ressentis et points de vue qu'elle font naître.
Quant au fait de nommer un moment difficile d'évolution intérieure dépression ou pas, tout dépend de chacun s'il a envie ou besoin de mettre un nom précis sur une situation, ce n'est pas forcément nécessaire pour tous.
J'ai parfois lu qu'un épisode dépressif était une pathologie de l'adaptation, cela résoudrait d'une certaine façon la contradiction apparente entre un psy qui dirait que c'est une dépression ou un autre qui dirait que ce n'en est pas une. (Ma "maladie" selon les psys change parfois de nom aussi: parfois c'est une dépression réactionnelle parfois c'est un stress post-traumatique. En gros, tout le monde est d'accord sur le traumatisme, mais pas sur la pathologie consécutive. Parce que, quand même, l'état de stress et l'état dépressif sont deux choses assez différentes... Au final, j'avoue que je m'en moque, qu'on l'appelle comme on veut, que l'on considère que c'est une maladie ou pas. Je vais chez des psys et ça m'aide à faire le tri, à aller mieux, à dissiper les souffrances, point barre. D'ailleurs, mes psys ne semblent pas non plus y attacher beaucoup d'importance, ils observent seulement si je vais mieux ou pas et dans quelles conditions.)
L'appeler dépression ou pas, ça ne change rien au fond du problème, même si je ne suis pas sans savoir que le fait de nommer peut aider à rassurer ou déculpabiliser, et c'est parfois nécessaire pour avancer. Mais l'important à mes yeux, c'est de comprendre et de prendre en compte que la personne que l'on aime vit des évolutions personnelles importantes et bouleversantes, et de savoir si on veut rester à ses côtés ou pas, à quelles conditions et dans quelles limites.
Quoiqu'il en soit, je vous souhaite beaucoup de courage à tous les deux.
- sergio
- Messages : 24
- Enregistré le : dimanche 20 mars 2011 22:15
Dépression de ma femme, mort de notre vie de famille...
Bonsoir Melina,
Tu as raison, l'important n'est pas spécialement le nom que l'on donne à la pathologie, mais bien d'admettre qu'il s'agit bel et bien d'une pathologie. Qu'elle porte le nom de dépression ou non n'est pas le plus important. Et je conviens aussi que au final le plus important n'est pas tant de déterminer les causes du mal être que de l'éradiquer. C'est bien pour cela, j'imagine, que tu vas voir un psy, parce que cela t'aide "à faire le tri, à aller mieux, à dissiper les souffrances". Même si l'identification e la source du mal est souvent le premier moyen d'en guérir. Ma femme à clairement accepté l'idée qu'elle est en dépression, elle réalise clairement qu'elle voit un psy chaque semaine, qu'elle est sous AD et somnifères etc ... Il s'agit donc bien d'une pathologie et il me semble important que tout le monde dans l'entourage soit bien au clair la dessus. Cela facilite aussi les choses pour ma femme, qui n'est plus regardée comme une bête de foire par nos amis, avec qui elle peut parler avec plus de détachement de ses problèmes. Dans le cas de Macbook ce n'est manifestement et malheureusement pas le cas car le psy entretien le flou sur la situation et je pense, mais cela n'engage que moi, que ce n'est ni clair ni juste.
Et je suis 100% d'accord avec toi sur le fait qu'il s'agit pour "nous" (en l'occurrence, Macbook ou moi) de comprendre que la femme de notre vie traverse des changements qui sont pour elle bouleversants. Nous devons nous adapter à ces changements en changeant aussi, ou bien laisser courir. Ma femme m'a suivi depuis 15 ans dans un tas de choses, aujourd'hui c'est à moi de restituer et de me montrer patient et disponible, de jouer pleinement mon rôle de mari. J'ai eu l'occasion de discuter de tout cela avec ma femme il y a quelques jours a peine et je lui ai clairement fait comprendre que, à ma façon, avec mes maladresses, mes humeurs aussi (après tout je ne suis qu'humain) et mes jours "sans", j'avais toujours été à ses côtés pour la soutenir dans ses problèmes et que je n'avais aucune raison de changer de cap : autrement dit elle pouvait compter sur moi pour l'accompagner sans restriction dans la traversée de son calvaire. Je crois qu'elle n'avait pas bien reçu ce message jusqu'alors et elle semble plus apaisée depuis, même si elle reste méfiante et distante. En tout état de cause, j'ai réussi à faire passer un message important, même si ce n'est que pour un temps.
J'ai lu ton "itinéraire d'enfant gâtée" et je comprends que ta séparation forcée à été un élément déclencheur "clé" dans ta propre dépression. Même si je n'aimais plus ma femme, ce qui n'est bien évidemment pas le cas (il y toujours des signes qui ne trompent pas, elle me manque toujours terriblement quand elle part quelques jours dans sa famille, j'ai toujours le coeur qui bat la chamade quand je vois son n° sur mon portable, et j'ai toujours eu cette émotion indescriptible et si particulière dans nos moments d'intimité) je ne pourrais pas lui faire subir un tel abandon. N'y vois aucune ingérance ni vantardise de ma part, mais je pense que je comprends ce que tu as pu ressentir. C'est si difficile de traverser cela seule. Alors, pour ce que cela vaut, sache que je suis de tout coeur avec toi et que c'est à moi de te souhaiter bon courage.
Merci pour ta contribution & a bientôt.
"I am upon the hill and not six feet under, so this is gonna' be a good day."
Tu as raison, l'important n'est pas spécialement le nom que l'on donne à la pathologie, mais bien d'admettre qu'il s'agit bel et bien d'une pathologie. Qu'elle porte le nom de dépression ou non n'est pas le plus important. Et je conviens aussi que au final le plus important n'est pas tant de déterminer les causes du mal être que de l'éradiquer. C'est bien pour cela, j'imagine, que tu vas voir un psy, parce que cela t'aide "à faire le tri, à aller mieux, à dissiper les souffrances". Même si l'identification e la source du mal est souvent le premier moyen d'en guérir. Ma femme à clairement accepté l'idée qu'elle est en dépression, elle réalise clairement qu'elle voit un psy chaque semaine, qu'elle est sous AD et somnifères etc ... Il s'agit donc bien d'une pathologie et il me semble important que tout le monde dans l'entourage soit bien au clair la dessus. Cela facilite aussi les choses pour ma femme, qui n'est plus regardée comme une bête de foire par nos amis, avec qui elle peut parler avec plus de détachement de ses problèmes. Dans le cas de Macbook ce n'est manifestement et malheureusement pas le cas car le psy entretien le flou sur la situation et je pense, mais cela n'engage que moi, que ce n'est ni clair ni juste.
Et je suis 100% d'accord avec toi sur le fait qu'il s'agit pour "nous" (en l'occurrence, Macbook ou moi) de comprendre que la femme de notre vie traverse des changements qui sont pour elle bouleversants. Nous devons nous adapter à ces changements en changeant aussi, ou bien laisser courir. Ma femme m'a suivi depuis 15 ans dans un tas de choses, aujourd'hui c'est à moi de restituer et de me montrer patient et disponible, de jouer pleinement mon rôle de mari. J'ai eu l'occasion de discuter de tout cela avec ma femme il y a quelques jours a peine et je lui ai clairement fait comprendre que, à ma façon, avec mes maladresses, mes humeurs aussi (après tout je ne suis qu'humain) et mes jours "sans", j'avais toujours été à ses côtés pour la soutenir dans ses problèmes et que je n'avais aucune raison de changer de cap : autrement dit elle pouvait compter sur moi pour l'accompagner sans restriction dans la traversée de son calvaire. Je crois qu'elle n'avait pas bien reçu ce message jusqu'alors et elle semble plus apaisée depuis, même si elle reste méfiante et distante. En tout état de cause, j'ai réussi à faire passer un message important, même si ce n'est que pour un temps.
J'ai lu ton "itinéraire d'enfant gâtée" et je comprends que ta séparation forcée à été un élément déclencheur "clé" dans ta propre dépression. Même si je n'aimais plus ma femme, ce qui n'est bien évidemment pas le cas (il y toujours des signes qui ne trompent pas, elle me manque toujours terriblement quand elle part quelques jours dans sa famille, j'ai toujours le coeur qui bat la chamade quand je vois son n° sur mon portable, et j'ai toujours eu cette émotion indescriptible et si particulière dans nos moments d'intimité) je ne pourrais pas lui faire subir un tel abandon. N'y vois aucune ingérance ni vantardise de ma part, mais je pense que je comprends ce que tu as pu ressentir. C'est si difficile de traverser cela seule. Alors, pour ce que cela vaut, sache que je suis de tout coeur avec toi et que c'est à moi de te souhaiter bon courage.
Merci pour ta contribution & a bientôt.
"I am upon the hill and not six feet under, so this is gonna' be a good day."
- Macbook
- Messages : 67
- Enregistré le : lundi 27 décembre 2010 14:42
Dépression de ma femme, mort de notre vie de famille...
Bonjour tout le monde, et merci pour vos messages.
Toujours cette question de savoir ce qu'elle a vraiment oui... Par contre Sergio tu as du mal lire elle ne prend plus d'antidépresseurs depuis sa tentative de suicide en novembre. Elle en prenait avant, et son psy d'alors m'avait confirmé au téléphone il y a quelques mois que pour lui elle était bien en dépression et même de façon sévère, mais son psy actuel ne lui fait rien prendre (même pas de somnifères ni d'anxiolytiques alors qu'elle a des problèmes pour dormir et qu'elle angoisse depuis des mois). Elle m'a déjà déclaré qu'elle pensait que sa tentative de suicide avait guéri sa dépression, elle pense ne plus être malade à l'heure actuelle. Elle pense qu'elle se pose des questions, et qu'elle est en train de trouver les réponses en changeant son travail et en me quittant.
Alors oui effectivement je me suis déjà très souvent posé des questions sur son psy. D'ailleurs il n'est pas psy il est médecin généraliste, mais il officie comme psy aux urgences de l'hôpital de notre ville (c'est là qu'elle l'a rencontré après sa TS) et au centre thérapeutique de jour (c'est là qu'elle le voit une fois par semaine), ainsi que dans un hôpital psychiatrique d'une ville voisine. Une chose est sûre c'est qu'il a complètement réussi à établir le contact avec elle, elle a parfaitement confiance en lui et est toujours ravie d'aller le voir, et ça la connaissant c'est énorme, ce n'est pas quelqu'un qui parle facilement de ses problèmes. J'ai déjà essayé de la convaincre d'en voir un autre pour avoir un autre diagnostic mais elle a toujours refusé, je n'essaie plus. Tu parles de relance dans la conversation, d'après le peu que j'en sais il ne la relance pas des masses et il lui donne raison quoi qu'elle dise. Elle m'a même dit cette semaine qu'elle pensait qu'il trouvait ça bien qu'elle veuille quitter la maison. Mais est-ce vraiment le cas je ne peux pas savoir... J'aimerais tellement avoir une conversation avec lui, je donnerais beaucoup pour une heure d'entretien, mais ça ne marche pas comme ça.
Sinon je suis encore d'accord avec toi, se poser des questions ne doit pas forcément aboutir à tout jeter à la poubelle, et pourtant c'est ce qu'elle s'apprête à faire. Elle m'a dit vendredi qu'elle allait demander le divorce dans les semaines qui viennent, et je ne vois pas comment je pourrais la faire changer d'avis. Elle continue en parallèle ses démarches pour changer d'orientation professionnelle, celles-là j'espère qu'elles aboutiront. Elle ne cherche plus d'appartement, elle a vu un avocat qui lui a déconseillé de quitter le domicile avant de divorcer donc c'est la voie judiciaire qui est sa préférée pour le moment. Là aussi je ne comprends pas l'attitude du psy, il voit bien qu'elle n'est pas dans son état normal, et qu'il n'essaie pas de lui faire comprendre qu'elle devrait prendre son temps c'est incroyable ! J'ai parfois l'impression vu de loin qu'il cherche à l'accompagner vers la seule solution pour elle qui serait un divorce.
Concernant les capacités et la volonté de l'accompagner, d'accepter ses changements, de changer moi-même, je crois qu'elle a compris. J'ai complètement intégré que même si nous restions ensemble notre vie ne serait plus jamais la même, mais rien n'y fait. Le truc c'est qu'elle ne veut plus de vie de couple, ce n'est pas moi directement le problème. Elle veut faire ce qu'elle veut quand elle veut, et n'avoir aucune sollicitation d'un conjoint. Elle veut une vie rien qu'à elle, surtout pas de partage, et les solutions intermédiaires (séparation temporaire, appart à elle à côté pour quand elle veut être seule, ...) ne l'intéressent pas.
Je suis content de voir qu'il y a des signes positifs chez toi Sergio, je crois que tes efforts portent leurs fruits. J'aime bien ta façon de réfléchir, prendre du recul, et calculer ce que tu dis et fait, même si ça parait froid c'est une bonne approche je pense. Moi je n'ai jamais réussi à faire ça, pas la force, le côté émotionnel est trop fort. Et encore une fois, chez toi les choses sont claires c'est hyper dur mais elle est malade et un jour elle ne le sera plus. Chez nous elle est persuadée qu'elle est en état normal (elle m'a dit vendredi qu'elle se trouvait "structurée", elle est tout sauf structurée non ou c'est moi qui perds la boule ?) et j'avoue que j'ai des doutes moi-aussi parfois.
Elle vient de se lever de sa sieste à l'instant (on a reçu des amis et on s'est couchés tard hier soir), elle est toute calme et plutôt agréable, mais ça changera peut-être très vite. Je la regarde et je ne réussis toujours pas à me dire que dans quelques jours ou quelques semaines elle va déposer une demande de divorce. Je ne sais pas comment je vais tenir le coup à ce moment-là, j'ai l'impression que ma vie va s'arrêter...
A bientôt ici-même.
Toujours cette question de savoir ce qu'elle a vraiment oui... Par contre Sergio tu as du mal lire elle ne prend plus d'antidépresseurs depuis sa tentative de suicide en novembre. Elle en prenait avant, et son psy d'alors m'avait confirmé au téléphone il y a quelques mois que pour lui elle était bien en dépression et même de façon sévère, mais son psy actuel ne lui fait rien prendre (même pas de somnifères ni d'anxiolytiques alors qu'elle a des problèmes pour dormir et qu'elle angoisse depuis des mois). Elle m'a déjà déclaré qu'elle pensait que sa tentative de suicide avait guéri sa dépression, elle pense ne plus être malade à l'heure actuelle. Elle pense qu'elle se pose des questions, et qu'elle est en train de trouver les réponses en changeant son travail et en me quittant.
Alors oui effectivement je me suis déjà très souvent posé des questions sur son psy. D'ailleurs il n'est pas psy il est médecin généraliste, mais il officie comme psy aux urgences de l'hôpital de notre ville (c'est là qu'elle l'a rencontré après sa TS) et au centre thérapeutique de jour (c'est là qu'elle le voit une fois par semaine), ainsi que dans un hôpital psychiatrique d'une ville voisine. Une chose est sûre c'est qu'il a complètement réussi à établir le contact avec elle, elle a parfaitement confiance en lui et est toujours ravie d'aller le voir, et ça la connaissant c'est énorme, ce n'est pas quelqu'un qui parle facilement de ses problèmes. J'ai déjà essayé de la convaincre d'en voir un autre pour avoir un autre diagnostic mais elle a toujours refusé, je n'essaie plus. Tu parles de relance dans la conversation, d'après le peu que j'en sais il ne la relance pas des masses et il lui donne raison quoi qu'elle dise. Elle m'a même dit cette semaine qu'elle pensait qu'il trouvait ça bien qu'elle veuille quitter la maison. Mais est-ce vraiment le cas je ne peux pas savoir... J'aimerais tellement avoir une conversation avec lui, je donnerais beaucoup pour une heure d'entretien, mais ça ne marche pas comme ça.
Sinon je suis encore d'accord avec toi, se poser des questions ne doit pas forcément aboutir à tout jeter à la poubelle, et pourtant c'est ce qu'elle s'apprête à faire. Elle m'a dit vendredi qu'elle allait demander le divorce dans les semaines qui viennent, et je ne vois pas comment je pourrais la faire changer d'avis. Elle continue en parallèle ses démarches pour changer d'orientation professionnelle, celles-là j'espère qu'elles aboutiront. Elle ne cherche plus d'appartement, elle a vu un avocat qui lui a déconseillé de quitter le domicile avant de divorcer donc c'est la voie judiciaire qui est sa préférée pour le moment. Là aussi je ne comprends pas l'attitude du psy, il voit bien qu'elle n'est pas dans son état normal, et qu'il n'essaie pas de lui faire comprendre qu'elle devrait prendre son temps c'est incroyable ! J'ai parfois l'impression vu de loin qu'il cherche à l'accompagner vers la seule solution pour elle qui serait un divorce.
Concernant les capacités et la volonté de l'accompagner, d'accepter ses changements, de changer moi-même, je crois qu'elle a compris. J'ai complètement intégré que même si nous restions ensemble notre vie ne serait plus jamais la même, mais rien n'y fait. Le truc c'est qu'elle ne veut plus de vie de couple, ce n'est pas moi directement le problème. Elle veut faire ce qu'elle veut quand elle veut, et n'avoir aucune sollicitation d'un conjoint. Elle veut une vie rien qu'à elle, surtout pas de partage, et les solutions intermédiaires (séparation temporaire, appart à elle à côté pour quand elle veut être seule, ...) ne l'intéressent pas.
Je suis content de voir qu'il y a des signes positifs chez toi Sergio, je crois que tes efforts portent leurs fruits. J'aime bien ta façon de réfléchir, prendre du recul, et calculer ce que tu dis et fait, même si ça parait froid c'est une bonne approche je pense. Moi je n'ai jamais réussi à faire ça, pas la force, le côté émotionnel est trop fort. Et encore une fois, chez toi les choses sont claires c'est hyper dur mais elle est malade et un jour elle ne le sera plus. Chez nous elle est persuadée qu'elle est en état normal (elle m'a dit vendredi qu'elle se trouvait "structurée", elle est tout sauf structurée non ou c'est moi qui perds la boule ?) et j'avoue que j'ai des doutes moi-aussi parfois.
Elle vient de se lever de sa sieste à l'instant (on a reçu des amis et on s'est couchés tard hier soir), elle est toute calme et plutôt agréable, mais ça changera peut-être très vite. Je la regarde et je ne réussis toujours pas à me dire que dans quelques jours ou quelques semaines elle va déposer une demande de divorce. Je ne sais pas comment je vais tenir le coup à ce moment-là, j'ai l'impression que ma vie va s'arrêter...
A bientôt ici-même.
- Mélina
- Messages : 545
- Enregistré le : mardi 01 février 2011 21:08
Dépression de ma femme, mort de notre vie de famille...
Bonjour Macbook et Sergio,
Quelle tristesse de te lire, Macbook. Je comprends que tu puisses être effrayé à l'idée de ce qui se profile entre ta femme et toi.
Je comprends également que tu aies l'impression que son "psy-généraliste" lui donne raison et que cela te mette éventuellement en colère ou que tu ressentes cela comme injuste.
Quand bien même il n'est pas psy au sens strict, il semble cependant avoir une pratique certaine du suivi psy, et si tel est le cas, je ne pense pas qu'il lui donne raison comme tu dis. Même si toi tu en as l'impression et ta femme aussi. Un psy ne donne pas raison ou pas à un patient, il ne se prononce pas sur les choix des patients, il les aide à mettre au jour des ressentis, comprendre comment et pourquoi ils font certains choix ou pas. Dans la très grande majorité des cas, l'impression que le psy est d'accord ou pas avec un choix est une projection personnelle de la part du patient. Sauf bien entendu choix mettant en danger le patient, et sauf à ce que le psy déborde de ses prérogatives, en d'autres termes, qu'il soit incompétent, ce qui peut toujours être le cas concernant le psy de ta femme. A ce sujet, comme tu le dis, je crois malheureusement que tu ne sauras jamais le fin mot de l'histoire.
De la même façon, le psy n'est pas là pour lui dire qu'elle doit prendre son temps ou pas, quand bien même ce serait un conseil raisonnable. Je sais que certains le font, donnent leur avis quant à une prise de recul, mais je crois savoir qu'ils le font chez les personnes dont les capacités cognitives sont manifestement affectées, qui présentent une perception dangereusement faussée du monde et d'eux-mêmes, dont l'état les rend directement dangereux pour eux-mêmes.
Ceci dit, comme le dit Sergio, l'absence de clarté sur l'état de ta femme est effectivement quelque chose qui rend les choses plus difficiles. Avec une maladie avérée, le positionnement de chacun est plus facile, même si la situation reste difficile à supporter. Cela donne des repères à chacun quant à ses ressentis et quant aux décisions qu'il peut prendre par rapport à l'autre. Dans ton cas, Macbook, c'est vrai que tu n'as que la façon dont tu ressens les choses pour te guider. Et puis le diagnostic confère une légitimité "officielle", manifeste, aux ressentis et aux décisions de chacun, que ce soient ceux de la personne malade ou ceux de son compagnon, de sa compagne.
Que ta femme dise qu'elle n'est plus en dépression et qu'elle se sent "structurée" n'est pas illogique non plus: elle souffrait auparavant d'après ce que tu nous racontais de ne pas se sentir autonome, de la sensation de ne pas choisir pour elle. Aujourd'hui qu'elle semble avoir pris une décision, elle a par conséquent la sensation de maîtriser à nouveau son existence. D'ailleurs, à tout prendre, ça ne dépend même pas du sens de sa décision selon moi, mais juste du fait qu'elle a pris une décision la concernant.
Par ailleurs, le fait qu'elle ait pris un avocat ne présume pas de la façon dont un divorce éventuel se passerait. Ce que lui a conseillé son avocat est tout à fait commun et banal vis à vis d'un client qui dit vouloir entamer une procédure de divorce. C'est d'abord une façon de se "border" au niveau légal avant de connaître la tournure que prendrait l'éventuelle procédure.
Quant à toi, Sergio, je te remercie de ta sollicitude à mon égard, elle m'a sincèrement touchée. Ne t'inquiète pas, je ne l'ai prise ni pour de la vantardise, ni pour de l'ingérence. Et je suis d'accord avec toi sur le fait que même en l'absence de sentiment amoureux à l'égard d'une personne, il y a selon moi un respect minimal de la personne humaine qui ne devrait pas conduire à ce type de situation. Mais il existe malheureusement des personnes assez inconséquentes pour faire primer leur satisfaction à court terme sur ce respect de la personne humaine. Mais bon, c'est une autre histoire.
J'ai été également touchée par l'amour que tu portes à ta femme et, tout comme Macbook, je suis assez admirative de ta conduite à son égard. Même si je trouve que, pour le coup, Macbook, tu te dévalorise un peu: ta situation est de celles qui sont difficilement gérables, et je trouve que jusqu'ici tu semble avoir agi et vu les choses avec le maximum de sang-froid que cette situation te le permettait. Les fluctuations d'humeur de ta femme, conjuguées au flou quant à la présence d'une pathologie ou pas, rendent le quotidien sans aucun doute nerveusement épuisant. Comme le dit Sergio, nous sommes des humains, pas des machines.
Ton échange avec ta femme semble vous avoir apporté un apaisement, et amélioré la situation: j'en suis contente pour toi, Sergio.
J'espère en tout cas que votre week-end ne s'est pas trop mal terminé pour chacun d'entre vous. Je vous souhaite plein de courage.
Quelle tristesse de te lire, Macbook. Je comprends que tu puisses être effrayé à l'idée de ce qui se profile entre ta femme et toi.
Je comprends également que tu aies l'impression que son "psy-généraliste" lui donne raison et que cela te mette éventuellement en colère ou que tu ressentes cela comme injuste.
Quand bien même il n'est pas psy au sens strict, il semble cependant avoir une pratique certaine du suivi psy, et si tel est le cas, je ne pense pas qu'il lui donne raison comme tu dis. Même si toi tu en as l'impression et ta femme aussi. Un psy ne donne pas raison ou pas à un patient, il ne se prononce pas sur les choix des patients, il les aide à mettre au jour des ressentis, comprendre comment et pourquoi ils font certains choix ou pas. Dans la très grande majorité des cas, l'impression que le psy est d'accord ou pas avec un choix est une projection personnelle de la part du patient. Sauf bien entendu choix mettant en danger le patient, et sauf à ce que le psy déborde de ses prérogatives, en d'autres termes, qu'il soit incompétent, ce qui peut toujours être le cas concernant le psy de ta femme. A ce sujet, comme tu le dis, je crois malheureusement que tu ne sauras jamais le fin mot de l'histoire.
De la même façon, le psy n'est pas là pour lui dire qu'elle doit prendre son temps ou pas, quand bien même ce serait un conseil raisonnable. Je sais que certains le font, donnent leur avis quant à une prise de recul, mais je crois savoir qu'ils le font chez les personnes dont les capacités cognitives sont manifestement affectées, qui présentent une perception dangereusement faussée du monde et d'eux-mêmes, dont l'état les rend directement dangereux pour eux-mêmes.
Ceci dit, comme le dit Sergio, l'absence de clarté sur l'état de ta femme est effectivement quelque chose qui rend les choses plus difficiles. Avec une maladie avérée, le positionnement de chacun est plus facile, même si la situation reste difficile à supporter. Cela donne des repères à chacun quant à ses ressentis et quant aux décisions qu'il peut prendre par rapport à l'autre. Dans ton cas, Macbook, c'est vrai que tu n'as que la façon dont tu ressens les choses pour te guider. Et puis le diagnostic confère une légitimité "officielle", manifeste, aux ressentis et aux décisions de chacun, que ce soient ceux de la personne malade ou ceux de son compagnon, de sa compagne.
Que ta femme dise qu'elle n'est plus en dépression et qu'elle se sent "structurée" n'est pas illogique non plus: elle souffrait auparavant d'après ce que tu nous racontais de ne pas se sentir autonome, de la sensation de ne pas choisir pour elle. Aujourd'hui qu'elle semble avoir pris une décision, elle a par conséquent la sensation de maîtriser à nouveau son existence. D'ailleurs, à tout prendre, ça ne dépend même pas du sens de sa décision selon moi, mais juste du fait qu'elle a pris une décision la concernant.
Par ailleurs, le fait qu'elle ait pris un avocat ne présume pas de la façon dont un divorce éventuel se passerait. Ce que lui a conseillé son avocat est tout à fait commun et banal vis à vis d'un client qui dit vouloir entamer une procédure de divorce. C'est d'abord une façon de se "border" au niveau légal avant de connaître la tournure que prendrait l'éventuelle procédure.
Quant à toi, Sergio, je te remercie de ta sollicitude à mon égard, elle m'a sincèrement touchée. Ne t'inquiète pas, je ne l'ai prise ni pour de la vantardise, ni pour de l'ingérence. Et je suis d'accord avec toi sur le fait que même en l'absence de sentiment amoureux à l'égard d'une personne, il y a selon moi un respect minimal de la personne humaine qui ne devrait pas conduire à ce type de situation. Mais il existe malheureusement des personnes assez inconséquentes pour faire primer leur satisfaction à court terme sur ce respect de la personne humaine. Mais bon, c'est une autre histoire.
J'ai été également touchée par l'amour que tu portes à ta femme et, tout comme Macbook, je suis assez admirative de ta conduite à son égard. Même si je trouve que, pour le coup, Macbook, tu te dévalorise un peu: ta situation est de celles qui sont difficilement gérables, et je trouve que jusqu'ici tu semble avoir agi et vu les choses avec le maximum de sang-froid que cette situation te le permettait. Les fluctuations d'humeur de ta femme, conjuguées au flou quant à la présence d'une pathologie ou pas, rendent le quotidien sans aucun doute nerveusement épuisant. Comme le dit Sergio, nous sommes des humains, pas des machines.
Ton échange avec ta femme semble vous avoir apporté un apaisement, et amélioré la situation: j'en suis contente pour toi, Sergio.
J'espère en tout cas que votre week-end ne s'est pas trop mal terminé pour chacun d'entre vous. Je vous souhaite plein de courage.
- sergio
- Messages : 24
- Enregistré le : dimanche 20 mars 2011 22:15
Dépression de ma femme, mort de notre vie de famille...
Bonjour à tous,
Je constate que je ne suis pas seul à être resté absent pendant 10 jours, je te relis Macbook et je suis véritablement désolé pour toi. Peut-être que les choses ont évolué ? en tout cas tiens nous au courant. Je comprends que le côté émotionnel soit très (trop ?) fort, il est (ou du moins, jusqu'à peu, était) omniprésent chez moi. Mais je crois qu'il faut s'efforcer, voire se forcer à un certain détachement, pour ne pas couler soi-même d'abord et être capable de retrouver le sourire et le goût des autres. Vu de ma fenêtre c'est seulement dans cet état d'esprit que je pourrais vraiment être utile à ma femme.
Elle est rentrée la semaine dernière d'une semaine dans le sud ou elle à vu quelques amis et surtout pu renouer avec son Frère (après une embrouille de quelques mois). Aucune effusion affective à son retour, au contraire une distance affichée. Pas beaucoup de temps entre son retour et l'arrivée d'un couple d'amis anglais le jeudi pour le week-end de pâques, dont le dimanche coïncidait cette année avec notre anniversaire de mariage. Quelques bonnes soirées avec les garçons, le week-end se passe bien jusqu'au dimanche ou je lui ai offert un bijou pour l'anniversaire de mariage. Quelques jours plus tôt, dans ma voiture, mon iPod me passait une chanson de Mark Knopfler, "Golden Heart", ce qui m'avait bêtement inspiré pour lui choisir un pendentif en forme de coeur (mais bon, je me dis qu'un autre titre aurait pu faire bien plus de dégâts
). Ma femme à passé le lundi à m'ignorer totalement, notre amie Anglaise est venue me voir et, sans que je lui ai rien dit, elle m'a prise dans ses bras et dit qu'elle avait senti ce que je traverse, que elle et son mari m'apportaient tout leur soutien ... incroyable comme les femmes ont une sensibilité pour certaines choses. Ils savent que ma femme est malade, mais ils n'avaient pas jusqu'alors pu voir son agressivité et sa distance et mesurer que moi aussi, je souffre, même si je donne le change.
J'ai eu de nouveau une longue discussion avec ma femme hier soir, rien de bien changé sur le fond : "si tu veux savoir si je t'aime encore, si je veux continuer à vivre avec toi, si je veux finir ma vie avec toi, je ne sais pas ... quand je prendrais une décision je te tiendrais informé". Elle à ajouté "Tu sais tout ça, pourquoi tu m'as offert un coeur ? je ne peux pas porter un coeur venant de toi en ce moment, je ne le porterais pas, je veux que tu le ramènes là ou tu l'as pris".
Bien sur, tout cela est dur à entendre, et ne fait que m'enfoncer dans mes doutes et mes interrogations. Toujours pas de "je ne t'aime plus et je veux qu'on se sépare" mais pas non plus de "je t'aime, mais j'ai besoin de temps et d'espace alors donne moi ça pour me permettre de me reconstruire".
Mais au fond, qu'elle sache ou non si elle veut continuer sa route avec moi ne change rien : tant que mes propres choix ne changent pas, il faudra que je lui laisse tout le temps et l'espace dont elle à besoin.
J'ai seulement profité de la discussion pour expliquer que ses choix sont bien ses choix. Je comprends qu'une personne dépressive ait du mal à réfléchir, mais pour autant je ne crois pas, dans le cas de ta femme Macbook, ni dans le cas de ma femme, qu'il y ait absence de lucidité, et il me semble important qu'elle comprenne que aucun de ses choix passés ou futurs ne s'est fait ou ne se fera avec un pistolet sur la tempe : autrement dit, elle est seule responsable de ses choix d'adultes, passés ou futurs, pas toi. Tu n'es responsable que de tes propres décisions. Et vous devrez vivre tous les 2 avec ces choix, les siens et aussi les tiens.
Autrement dit, ta femme doit pouvoir prendre le contrôle de sa vie et de son autonomie si elle le souhaite, il faut juste qu'elle soit consciente que c'est son choix, et que de ton côté tu ne perdes pas le contrôle de ta vie et de tes choix.
C'est ce que j'ai dit à ma femme en substance hier soir : "Tes décisions seront ce qu'elles seront, mais ne m'en rend pas responsable. J'ai longtemps eu peur que tu décides de me quitter, mais je veux que tu saches qu'aujourd'hui je n'ai plus peur ... si c'est ce que tu décides, je ne pourrais pas t'en empêcher, ce n'est pas ce que je veux, mais ne me dis pas que c'est de ma faute".
J'ai un peu menti, je sais bien que l'aime encore comme un fou et que l'idée qu'elle me quitte me fait peur, mais je sais aussi que si je reste dans mon rôle d'amoureux transit je précipite notre perte.
Macbook, t'es tu déjà demandé pourquoi tu as si peur que ta femme te quitte ? c'est à cause des enfants ? de l'idée qu'elle voie d'autres hommes ? qu'elle refasse sa vie avec un autre homme, et que son corps ne sera plus le tien ? parce que tu as peur d'être seul ? parce que tu perds une forme de contrôle sur sa vie ?
Bien sûr pour ce qui me concerne, je souffre à cette idée par rapport à notre fils, mais quand je me regarde dans la glace, je sais aussi que je crève déjà de jalousie à l'idée de la savoir, ou même de l'imaginer, une de ces nuits au lit avec un autre que moi entre ses reins, qui toucherait ses hanches, ses courbes, ses seins, ses lèvres ... C'est une idée qui m'est insupportable (d'autant que là aussi elle l'aurait choisi (plutôt que moi)), parfois je me dis que le seul moyen de m'en défaire serait de la tromper, là maintenant. Libérer ma pensée de son corps que j'aime et qui m'obsède tant en "passant par un autre", tout aussi excitant. Peut-être alors que je n'aurais vraiment plus peur qu'elle me quitte. Mais je sais aussi que j'ai besoin d'aimer pour faire l'amour, alors j'imagine que cela n'arrivera pas.
Le cerveau et le corps : voilà les pires des prisons. Sans elles, pas de dépression, pas de jalousie, juste la vie, dans ce qu'elle à de plus simple, et de plus beau.
J'ai tant besoin qu'elle m'aime encore, cela me ferait repousser mes ailes. Pour l'instant je m'accroche de ce point de vue au retour d'une de ses amies : ma femme dit souvent "s'il n'est pas content il n'a qu'à aller voir ailleurs", et son amie lui a récemment demandé "imagine qu'il le fasse vraiment, tu fais quoi, tu en penses quoi ?" ... ma femme a parait-il répondu, après un silence, en regardant vaguement dans le vide : "Alors ça, ça m'emmerderait vraiment ...".
A bientôt.
"I am upon the hill and not six feet under, so this is gonna be a good day".
Je constate que je ne suis pas seul à être resté absent pendant 10 jours, je te relis Macbook et je suis véritablement désolé pour toi. Peut-être que les choses ont évolué ? en tout cas tiens nous au courant. Je comprends que le côté émotionnel soit très (trop ?) fort, il est (ou du moins, jusqu'à peu, était) omniprésent chez moi. Mais je crois qu'il faut s'efforcer, voire se forcer à un certain détachement, pour ne pas couler soi-même d'abord et être capable de retrouver le sourire et le goût des autres. Vu de ma fenêtre c'est seulement dans cet état d'esprit que je pourrais vraiment être utile à ma femme.
Elle est rentrée la semaine dernière d'une semaine dans le sud ou elle à vu quelques amis et surtout pu renouer avec son Frère (après une embrouille de quelques mois). Aucune effusion affective à son retour, au contraire une distance affichée. Pas beaucoup de temps entre son retour et l'arrivée d'un couple d'amis anglais le jeudi pour le week-end de pâques, dont le dimanche coïncidait cette année avec notre anniversaire de mariage. Quelques bonnes soirées avec les garçons, le week-end se passe bien jusqu'au dimanche ou je lui ai offert un bijou pour l'anniversaire de mariage. Quelques jours plus tôt, dans ma voiture, mon iPod me passait une chanson de Mark Knopfler, "Golden Heart", ce qui m'avait bêtement inspiré pour lui choisir un pendentif en forme de coeur (mais bon, je me dis qu'un autre titre aurait pu faire bien plus de dégâts

J'ai eu de nouveau une longue discussion avec ma femme hier soir, rien de bien changé sur le fond : "si tu veux savoir si je t'aime encore, si je veux continuer à vivre avec toi, si je veux finir ma vie avec toi, je ne sais pas ... quand je prendrais une décision je te tiendrais informé". Elle à ajouté "Tu sais tout ça, pourquoi tu m'as offert un coeur ? je ne peux pas porter un coeur venant de toi en ce moment, je ne le porterais pas, je veux que tu le ramènes là ou tu l'as pris".
Bien sur, tout cela est dur à entendre, et ne fait que m'enfoncer dans mes doutes et mes interrogations. Toujours pas de "je ne t'aime plus et je veux qu'on se sépare" mais pas non plus de "je t'aime, mais j'ai besoin de temps et d'espace alors donne moi ça pour me permettre de me reconstruire".
Mais au fond, qu'elle sache ou non si elle veut continuer sa route avec moi ne change rien : tant que mes propres choix ne changent pas, il faudra que je lui laisse tout le temps et l'espace dont elle à besoin.
J'ai seulement profité de la discussion pour expliquer que ses choix sont bien ses choix. Je comprends qu'une personne dépressive ait du mal à réfléchir, mais pour autant je ne crois pas, dans le cas de ta femme Macbook, ni dans le cas de ma femme, qu'il y ait absence de lucidité, et il me semble important qu'elle comprenne que aucun de ses choix passés ou futurs ne s'est fait ou ne se fera avec un pistolet sur la tempe : autrement dit, elle est seule responsable de ses choix d'adultes, passés ou futurs, pas toi. Tu n'es responsable que de tes propres décisions. Et vous devrez vivre tous les 2 avec ces choix, les siens et aussi les tiens.
Autrement dit, ta femme doit pouvoir prendre le contrôle de sa vie et de son autonomie si elle le souhaite, il faut juste qu'elle soit consciente que c'est son choix, et que de ton côté tu ne perdes pas le contrôle de ta vie et de tes choix.
C'est ce que j'ai dit à ma femme en substance hier soir : "Tes décisions seront ce qu'elles seront, mais ne m'en rend pas responsable. J'ai longtemps eu peur que tu décides de me quitter, mais je veux que tu saches qu'aujourd'hui je n'ai plus peur ... si c'est ce que tu décides, je ne pourrais pas t'en empêcher, ce n'est pas ce que je veux, mais ne me dis pas que c'est de ma faute".
J'ai un peu menti, je sais bien que l'aime encore comme un fou et que l'idée qu'elle me quitte me fait peur, mais je sais aussi que si je reste dans mon rôle d'amoureux transit je précipite notre perte.
Macbook, t'es tu déjà demandé pourquoi tu as si peur que ta femme te quitte ? c'est à cause des enfants ? de l'idée qu'elle voie d'autres hommes ? qu'elle refasse sa vie avec un autre homme, et que son corps ne sera plus le tien ? parce que tu as peur d'être seul ? parce que tu perds une forme de contrôle sur sa vie ?
Bien sûr pour ce qui me concerne, je souffre à cette idée par rapport à notre fils, mais quand je me regarde dans la glace, je sais aussi que je crève déjà de jalousie à l'idée de la savoir, ou même de l'imaginer, une de ces nuits au lit avec un autre que moi entre ses reins, qui toucherait ses hanches, ses courbes, ses seins, ses lèvres ... C'est une idée qui m'est insupportable (d'autant que là aussi elle l'aurait choisi (plutôt que moi)), parfois je me dis que le seul moyen de m'en défaire serait de la tromper, là maintenant. Libérer ma pensée de son corps que j'aime et qui m'obsède tant en "passant par un autre", tout aussi excitant. Peut-être alors que je n'aurais vraiment plus peur qu'elle me quitte. Mais je sais aussi que j'ai besoin d'aimer pour faire l'amour, alors j'imagine que cela n'arrivera pas.
Le cerveau et le corps : voilà les pires des prisons. Sans elles, pas de dépression, pas de jalousie, juste la vie, dans ce qu'elle à de plus simple, et de plus beau.
J'ai tant besoin qu'elle m'aime encore, cela me ferait repousser mes ailes. Pour l'instant je m'accroche de ce point de vue au retour d'une de ses amies : ma femme dit souvent "s'il n'est pas content il n'a qu'à aller voir ailleurs", et son amie lui a récemment demandé "imagine qu'il le fasse vraiment, tu fais quoi, tu en penses quoi ?" ... ma femme a parait-il répondu, après un silence, en regardant vaguement dans le vide : "Alors ça, ça m'emmerderait vraiment ...".
A bientôt.
"I am upon the hill and not six feet under, so this is gonna be a good day".
- Macbook
- Messages : 67
- Enregistré le : lundi 27 décembre 2010 14:42
Dépression de ma femme, mort de notre vie de famille...
Salut Sergio, et merci pour les nouvelles de ton côté. J'aime bien la fin de ton message, je comprends tout à fait que tu t'accroches à ça c'est très positif quand même. Je crois au contraire chez nous que me voir avec une femme l'aurait peut-être un peu secouée mais l'aurait aussi libérée, ça lui aurait sans doute fait plus de bien que de mal. Notre anniversaire de mariage est dans un mois, et dans un peu moins d'un mois ça fera exactement 15 ans que nous sommes ensemble. Je crois qu'aucun de nous n'osera aborder le sujet.
Tu as raison elle peut choisir mais doit tout assumer, j'ai déjà dit la même chose. Mais pour ma femme tout va se passer très bien, elle veut un divorce bisounours. Les enfants selon elle vont traverser ça sans trop de problème, tout va aller pour le mieux. Tu as raison de ne pas rester dans le rôle de l'amoureux transi, ça a sans doute été mon erreur.
Dans l'idée de la perdre il y a la perte de tous nos projets, la peur d'être seul (je suis avec elle depuis l'âge de 19 ans !), la peur de ne pas voir mes enfants tous les jours (à priori nous irions vers une garde alternée), la maison que nous avons construite ensemble (elle était très impliquée, beaucoup de choses ont été choisies par elle, la déco notamment, et comme c'est moi qui vais sans doute garder la maison ça va être dur de faire le vide en voyant tant de choses qui viennent d'elle sous mon nez), les enfants qui vont avoir (et commencent déjà à avoir) une peine immense, et bien sûr tout ce que tu décris là. Je ne crois pas qu'elle ait envie de quelqu'un d'autre pour le moment, elle a surtout besoin de solitude, mais un jour ça arrivera peut-être et tu décris très bien ce que je ressens moi-aussi. J'aime son corps bien sûr, ce matin j'ai jeté un oeil par la porte de la salle de bain en partant, elle était nue sous sa douche et tellement belle, ça fait mal de ne plus pouvoir la toucher, de me dire qu'elle n'est plus à moi. J'ai aussi pensé à trouver une maîtresse très vite, pour avoir l'impression d'exister et de ne pas faire que subir, mais j'en suis incapable pour le moment. Je ne suis même pas assez sûr de moi pour aller vers une femme en ce moment je pense...
De mon côté ça avance un peu. Nous avons passé un très bon weekend de Pâques (parc d'attractions avec les enfants, balade dans la montagne avec les enfants, bon repas et bonnes bouteilles), elle a plutôt été agréable la journée, et très désagréable le soir. Nous faisons maintenant chambre à part, je ne dors plus bien du tout. Nos garçons sont en vacances chez leur mamie cette semaine, et ma femme et la petite sont parties chez une amie deux jours mardi et mercredi. J'ai passé la nuit de mardi à mercredi seul à la maison, pour la première fois seul dans la grande maison. Beaucoup trop grande, beaucoup trop construite pour une famille, beaucoup trop calme, alors que j'y étais seul et que je vais l'être bientôt très souvent. Je dois garder cette maison pour que les enfants aient un point de repère pendant cette période difficile, et je suis le seul à pouvoir la payer (ma femme gagne beaucoup moins que moi). Mais émotionnellement ça va être très difficile, cette maison c'est le symbole de notre réussite et de notre bonheur, nous y avons investi beaucoup d'argent mais aussi tellement de temps à deux à la concevoir, à y travailler, à y faire des choix, c'était notre projet. Je n'ai pas dormi pendant cette nuit-là, et le lendemain matin j'étais extrêmement mal. Je suis retourné aux urgences de l'hôpital, j'ai rencontré un psy qui m'a donné du Xanax, ça a l'air de me faire de l'effet même si la possible dépendance me fait peur. Je suis décidé (pas trop tôt vous allez me dire) à suivre une psychothérapie pour surmonter tout ça, j'ai commencé à chercher un psychiatre mais pas facile d'en trouver un.
Quand ma femme est rentrée mercredi soir j'étais au fond du gouffre. Elle m'a ignoré, a été odieuse, je n'ai pas supporté, on en est arrivés à se mettre des gifles. C'est allé trop loin là, j'ai donc décidé de lui accorder dès maintenant le droit de partir (je vais faire une lettre disant que je l'autorise à quitter le domicile), elle s'est remise à chercher un appartement. J'espère qu'elle trouvera vite.
Hier soir tout était calme, elle a dormi dans un autre lit comme depuis un moment, elle avait l'air soulagée, apaisée que j'accepte son départ. Pour le moment pas de divorce officiel, on a dit qu'on verrait ça plus tard. Moi je ne sais pas comment je vais supporter tout ça, je vis au jour le jour, heure après heure je dois dire même, par moment ça va par moment ça va beaucoup moins bien... Je n'ai plus goût à grand chose. L'autre soir je suis allé à un concert de heavy metal avec un copain (c'est mon dada ce truc là, ça m'a toujours défoulé et permis d'évacuer mes soucis - Slayer et Megadeth pour ceux qui connaissent). D'habitude j'adore ben là je n'y était pas du tout, je pensais à elle...
A bientôt
Tu as raison elle peut choisir mais doit tout assumer, j'ai déjà dit la même chose. Mais pour ma femme tout va se passer très bien, elle veut un divorce bisounours. Les enfants selon elle vont traverser ça sans trop de problème, tout va aller pour le mieux. Tu as raison de ne pas rester dans le rôle de l'amoureux transi, ça a sans doute été mon erreur.
Dans l'idée de la perdre il y a la perte de tous nos projets, la peur d'être seul (je suis avec elle depuis l'âge de 19 ans !), la peur de ne pas voir mes enfants tous les jours (à priori nous irions vers une garde alternée), la maison que nous avons construite ensemble (elle était très impliquée, beaucoup de choses ont été choisies par elle, la déco notamment, et comme c'est moi qui vais sans doute garder la maison ça va être dur de faire le vide en voyant tant de choses qui viennent d'elle sous mon nez), les enfants qui vont avoir (et commencent déjà à avoir) une peine immense, et bien sûr tout ce que tu décris là. Je ne crois pas qu'elle ait envie de quelqu'un d'autre pour le moment, elle a surtout besoin de solitude, mais un jour ça arrivera peut-être et tu décris très bien ce que je ressens moi-aussi. J'aime son corps bien sûr, ce matin j'ai jeté un oeil par la porte de la salle de bain en partant, elle était nue sous sa douche et tellement belle, ça fait mal de ne plus pouvoir la toucher, de me dire qu'elle n'est plus à moi. J'ai aussi pensé à trouver une maîtresse très vite, pour avoir l'impression d'exister et de ne pas faire que subir, mais j'en suis incapable pour le moment. Je ne suis même pas assez sûr de moi pour aller vers une femme en ce moment je pense...
De mon côté ça avance un peu. Nous avons passé un très bon weekend de Pâques (parc d'attractions avec les enfants, balade dans la montagne avec les enfants, bon repas et bonnes bouteilles), elle a plutôt été agréable la journée, et très désagréable le soir. Nous faisons maintenant chambre à part, je ne dors plus bien du tout. Nos garçons sont en vacances chez leur mamie cette semaine, et ma femme et la petite sont parties chez une amie deux jours mardi et mercredi. J'ai passé la nuit de mardi à mercredi seul à la maison, pour la première fois seul dans la grande maison. Beaucoup trop grande, beaucoup trop construite pour une famille, beaucoup trop calme, alors que j'y étais seul et que je vais l'être bientôt très souvent. Je dois garder cette maison pour que les enfants aient un point de repère pendant cette période difficile, et je suis le seul à pouvoir la payer (ma femme gagne beaucoup moins que moi). Mais émotionnellement ça va être très difficile, cette maison c'est le symbole de notre réussite et de notre bonheur, nous y avons investi beaucoup d'argent mais aussi tellement de temps à deux à la concevoir, à y travailler, à y faire des choix, c'était notre projet. Je n'ai pas dormi pendant cette nuit-là, et le lendemain matin j'étais extrêmement mal. Je suis retourné aux urgences de l'hôpital, j'ai rencontré un psy qui m'a donné du Xanax, ça a l'air de me faire de l'effet même si la possible dépendance me fait peur. Je suis décidé (pas trop tôt vous allez me dire) à suivre une psychothérapie pour surmonter tout ça, j'ai commencé à chercher un psychiatre mais pas facile d'en trouver un.
Quand ma femme est rentrée mercredi soir j'étais au fond du gouffre. Elle m'a ignoré, a été odieuse, je n'ai pas supporté, on en est arrivés à se mettre des gifles. C'est allé trop loin là, j'ai donc décidé de lui accorder dès maintenant le droit de partir (je vais faire une lettre disant que je l'autorise à quitter le domicile), elle s'est remise à chercher un appartement. J'espère qu'elle trouvera vite.
Hier soir tout était calme, elle a dormi dans un autre lit comme depuis un moment, elle avait l'air soulagée, apaisée que j'accepte son départ. Pour le moment pas de divorce officiel, on a dit qu'on verrait ça plus tard. Moi je ne sais pas comment je vais supporter tout ça, je vis au jour le jour, heure après heure je dois dire même, par moment ça va par moment ça va beaucoup moins bien... Je n'ai plus goût à grand chose. L'autre soir je suis allé à un concert de heavy metal avec un copain (c'est mon dada ce truc là, ça m'a toujours défoulé et permis d'évacuer mes soucis - Slayer et Megadeth pour ceux qui connaissent). D'habitude j'adore ben là je n'y était pas du tout, je pensais à elle...
A bientôt
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