Dépression de ma femme, mort de notre vie de famille...
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- sergio
- Messages : 24
- Enregistré le : dimanche 20 mars 2011 22:15
Dépression de ma femme, mort de notre vie de famille...
Bonsoir à tous,
Wow ... Macbook ça fait mal de te lire. Cette altercation violente (des gifles ... comme tu dis c'est allé trop loin, il faut absolument que tu arrives à maîtriser a minima le côté émotionnel des choses), quelle histoire. Je comprends que tu n'aies pas supporté qu'elle t'ignore, c'est très difficile à supporter surtout quand on a partagé tant de complicité, mais de là à en venir aux mains ... Je suis vraiment très triste pour toi que les choses évoluent dans ce sens. Tu as raison de trouver un psy pour te suivre, à te lire on comprend que tu es particulièrement désespéré et il vaut mieux confier cela à un "regard extérieur" qui - je l'espère - saura t'aider à surmonter cette situation très difficile.
Dépression, pourquoi existes-tu ? Nous serions tous tellement mieux sans toi. Tu fais tant de ravages là ou tu passes.
Si la dépression pouvait mesurer l'horreur de sa nature, elle mourrait et disparaîtrait à tout jamais.
Je passe tant de temps sur les forums, je vois tant d'hommes et de femmes touchés par ce fléau, directement ou indirectement parce que leur mari ou leur femme en sont malades.
Je lis des histoires qui se sont bien terminées, les ex-malades ont l'air si reconnaissants après coup envers leur entourage, mais c'est tellement dur pour tout le monde.
Mais je lis aussi tant d'histoires de couples qui ont implosé, de familles qui ont volé en éclat à cause de cette saloperie. Dépression : je te hais !
Cela paraît si improbable lorsque je lis ces histoires de couples qui se disent plus soudés que jamais, tant j'ai l'impression que la dépression de ma femme crée et laisse des traces qui ne sont pas prêtes de s'effacer.
Mes propos de mon dernier post l'ont sans aucun doute trahi : je suis à nouveau dans une phase de doute et d'incompréhension, et j'ai de nouveau des réactions inappropriées (mais nous sommes loin, très loin, d'en venir aux mains, dans le meilleur des cas ce sera pour une caresse). Mercredi dernier je devais passer un examen en hôpital nécessitant une anesthésie générale, et ma femme m'a demandé comment je voulais qu'on s'arrange (horaires etc ...) pour qu'elle m'accompagne et vienne me rechercher à l'hôpital. De toute évidence j'aurais du lui donner des directives claires sur le sujet (on partira à telle heure et tu pourras venir me chercher à telle heure, c'est gentil et je te remercie), au lieu de cela je lui ai dit que je ne voulais pas qu'elle s'occupe de ça, que je me débrouillerais seul. D'après un de nos amis, elle n'a pas apprécié ... comme d'habitude je me regarde dans la glace pour comprendre quelle est la vérité : en fait, elle sort beaucoup et toujours sans moi depuis plusieurs mois, je pense que j'ai à nouveau voulu la punir pour cela en faisant passer le message "Si tu peux prendre du bon temps avec tes potes sans moi, il n'y a pas de raison que nous partagions cet évènement, qui en plus n'a rien de plaisant". Connerie : pour une fois qu'elle se montrait dans de bonnes dispositions pour "partager" quelque chose avec moi, j'aurais simplement du accepter cela et jouer mon rôle de bon mari qui fait tout pour que sa femme aille mieux, ce qui l'aurait sans doute aidé à se sentir valorisée. Mais encore une fois, je ne suis qu'un (pauvre abruti d') homme.
Ces derniers jours le résumé de mes réflexions sur cette situation était le suivant :
- La dépression est un déficit de vie et d'envie, causé d'une part par des traumatismes passés ou un cumul de problèmes (burnout), d'autre part par un déséquilibre chimique dans le cerveau (sinon à quoi serviraient les AD, qui sont comme tout le monde s'accorde à le dire des "béquilles chimiques").
- Pour compenser ce déficit et guérir, il faut "générer" de la vie : d'où les sorties à répétition, il faut de l'animation, du rire, de la musique, de la conversation, tout le temps. La vie, c'est le bruit. Peu importe qu'il soit généré par la musique à fond pendant le ménage, une soirée en boîte, une bouffe avec plein de potes ou tout le monde parle fort de préférence, ... pourvu qu'il y ait de la vie.
- Le combat contre la maladie exige une certaine énergie qui parfois peut être de la rage, et l'extériorisation de cette énergie passe par une certaine agressivité envers ceux qui peuvent (ou sont supposé pouvoir) la supporter le mieux : les proches, et en particulier le conjoint qui est nécessairement en première ligne et donc le souffre-douleur idéal.
- Charge au conjoint de s'armer pour supporter ce qui lui tombe sur le coin de la figure, le dépressif est dans sa bulle et ne se rend probablement pas compte à quel point il peut faire mal. Charge au conjoint se protéger et de protéger le reste de la famille (les enfants notamment, car là aussi le dépressif ne se rend pas compte des dégâts qu'il peut faire).
- Après, ce n'est plus qu'une question de patience et de temps. Si chacun tient et joue son rôle jusqu'au bout, ça peut bien se finir.
Mais voilà, nous sommes humains et chaque jour apporte son lot de nouveaux doutes et de nouveaux efforts à fournir. Je vois parfois ça comme un jeu vidéo (que je pratique par ailleurs très peu), on galère à un certain niveau pendant des jours, puis d'un coup on passe au niveau suivant : c'est satisfaisant mais cela apporte aussi de nouvelles épreuves, plus difficiles encore, et ainsi de suite jusqu'à ce qu'on ait passé tous les niveaux et terminé le jeu. J'ai donc récemment changé de niveau, mais je mesure maintenant que je n'ai pas encore gagné le jeu et qu'il faut continuer à se battre, toujours contre les mêmes démons. Et jouer son rôle à malgré tout, au quotidien, quelque chose d'épuisant : d'où la nécessité pour le conjoint de pouvoir récupérer ou évacuer aussi de temps en temps, ce qui mène parfois à des réactions inappropriées et des conflits qu'il faut pourtant éviter à tout prix. Quelle boucle infernale ! Et pourtant, je ne voudrais pas être à la place de ma femme dans cette boucle, de toute façon c'est une boucle dans laquelle il n'y a pas de bonne place.
Rien n'est jamais fini tant que le jeu n'est pas terminé. Continuons à nous battre, avec nos armes, nos forces, et nos faiblesses.
Dans quelques semaines, ce sera mon anniversaire. je ne suis pas certain de vouloir passer cette journée dans cette atmosphère glauque dans laquelle baigne notre couple depuis le changement de comportement de ma femme envers moi en janvier dernier. Je cherche des vols sur New York ou Barcelone, je préfère passer quelques jours là bas pour le week-end de l'ascension que de devoir supporter sa distance, ou pire encore de la voir sortir je ne sais où le soir de mon anniversaire.
Mais aurais-je assez de force pour partir ? Non pas pour moi, mais pourrais-je juste surmonter l'idée que ma femme voie cette "évasion" de quelques jours comme un abandon ?
Si quelqu'un peut m'éclairer la dessus, je suis preneur ... je ne veux pas qu'elle me reproche de l'abandonner, mais j'ai aussi besoin de changer d'air et d'horizon pendant quelques jours.
Aujourd'hui, j'ai tenté un truc (ben oui, moi aussi je dois expérimenter et prendre des risques) : nous étions assis dans le jardin pendant quelques minutes, ce qui à suffit comme à l'accoutumée pour qu'elle m'attaque sur je ne sais d'ailleurs plus quel sujet. J'ai répondu : "je ne me sens pas disposé à parler de ça maintenant ... tu sais, ça fait des mois que tu ne m'as pas dit quelque chose de gentil, et je sais qu'il n'y a pas à chercher bien loin pour me trouver quelque chose de gentil à me dire. Alors dis moi quelque chose de gentil, après on parlera de ce que tu veux". Cela lui a littéralement cloué le bec, elle à juste répété avec un air vague "Quelque chose de gentil ..." puis elle s'est levé pour me dire qu'elle allait se changer pour sa soirée. Rien de gentil, mais plus rien de méchant non plus. J'ai besoin d'une trêve, et je l'ai pour le coup obtenue. On verra la suite demain.
Je reviendrais bientôt, prendre de vos nouvelles.
Macbook, prends soin de toi. Mélina, comment vas-tu ?
A bientôt.
"I am upon the hill and not six feet under, so this is gonna be a good day".
Wow ... Macbook ça fait mal de te lire. Cette altercation violente (des gifles ... comme tu dis c'est allé trop loin, il faut absolument que tu arrives à maîtriser a minima le côté émotionnel des choses), quelle histoire. Je comprends que tu n'aies pas supporté qu'elle t'ignore, c'est très difficile à supporter surtout quand on a partagé tant de complicité, mais de là à en venir aux mains ... Je suis vraiment très triste pour toi que les choses évoluent dans ce sens. Tu as raison de trouver un psy pour te suivre, à te lire on comprend que tu es particulièrement désespéré et il vaut mieux confier cela à un "regard extérieur" qui - je l'espère - saura t'aider à surmonter cette situation très difficile.
Dépression, pourquoi existes-tu ? Nous serions tous tellement mieux sans toi. Tu fais tant de ravages là ou tu passes.
Si la dépression pouvait mesurer l'horreur de sa nature, elle mourrait et disparaîtrait à tout jamais.
Je passe tant de temps sur les forums, je vois tant d'hommes et de femmes touchés par ce fléau, directement ou indirectement parce que leur mari ou leur femme en sont malades.
Je lis des histoires qui se sont bien terminées, les ex-malades ont l'air si reconnaissants après coup envers leur entourage, mais c'est tellement dur pour tout le monde.
Mais je lis aussi tant d'histoires de couples qui ont implosé, de familles qui ont volé en éclat à cause de cette saloperie. Dépression : je te hais !
Cela paraît si improbable lorsque je lis ces histoires de couples qui se disent plus soudés que jamais, tant j'ai l'impression que la dépression de ma femme crée et laisse des traces qui ne sont pas prêtes de s'effacer.
Mes propos de mon dernier post l'ont sans aucun doute trahi : je suis à nouveau dans une phase de doute et d'incompréhension, et j'ai de nouveau des réactions inappropriées (mais nous sommes loin, très loin, d'en venir aux mains, dans le meilleur des cas ce sera pour une caresse). Mercredi dernier je devais passer un examen en hôpital nécessitant une anesthésie générale, et ma femme m'a demandé comment je voulais qu'on s'arrange (horaires etc ...) pour qu'elle m'accompagne et vienne me rechercher à l'hôpital. De toute évidence j'aurais du lui donner des directives claires sur le sujet (on partira à telle heure et tu pourras venir me chercher à telle heure, c'est gentil et je te remercie), au lieu de cela je lui ai dit que je ne voulais pas qu'elle s'occupe de ça, que je me débrouillerais seul. D'après un de nos amis, elle n'a pas apprécié ... comme d'habitude je me regarde dans la glace pour comprendre quelle est la vérité : en fait, elle sort beaucoup et toujours sans moi depuis plusieurs mois, je pense que j'ai à nouveau voulu la punir pour cela en faisant passer le message "Si tu peux prendre du bon temps avec tes potes sans moi, il n'y a pas de raison que nous partagions cet évènement, qui en plus n'a rien de plaisant". Connerie : pour une fois qu'elle se montrait dans de bonnes dispositions pour "partager" quelque chose avec moi, j'aurais simplement du accepter cela et jouer mon rôle de bon mari qui fait tout pour que sa femme aille mieux, ce qui l'aurait sans doute aidé à se sentir valorisée. Mais encore une fois, je ne suis qu'un (pauvre abruti d') homme.
Ces derniers jours le résumé de mes réflexions sur cette situation était le suivant :
- La dépression est un déficit de vie et d'envie, causé d'une part par des traumatismes passés ou un cumul de problèmes (burnout), d'autre part par un déséquilibre chimique dans le cerveau (sinon à quoi serviraient les AD, qui sont comme tout le monde s'accorde à le dire des "béquilles chimiques").
- Pour compenser ce déficit et guérir, il faut "générer" de la vie : d'où les sorties à répétition, il faut de l'animation, du rire, de la musique, de la conversation, tout le temps. La vie, c'est le bruit. Peu importe qu'il soit généré par la musique à fond pendant le ménage, une soirée en boîte, une bouffe avec plein de potes ou tout le monde parle fort de préférence, ... pourvu qu'il y ait de la vie.
- Le combat contre la maladie exige une certaine énergie qui parfois peut être de la rage, et l'extériorisation de cette énergie passe par une certaine agressivité envers ceux qui peuvent (ou sont supposé pouvoir) la supporter le mieux : les proches, et en particulier le conjoint qui est nécessairement en première ligne et donc le souffre-douleur idéal.
- Charge au conjoint de s'armer pour supporter ce qui lui tombe sur le coin de la figure, le dépressif est dans sa bulle et ne se rend probablement pas compte à quel point il peut faire mal. Charge au conjoint se protéger et de protéger le reste de la famille (les enfants notamment, car là aussi le dépressif ne se rend pas compte des dégâts qu'il peut faire).
- Après, ce n'est plus qu'une question de patience et de temps. Si chacun tient et joue son rôle jusqu'au bout, ça peut bien se finir.
Mais voilà, nous sommes humains et chaque jour apporte son lot de nouveaux doutes et de nouveaux efforts à fournir. Je vois parfois ça comme un jeu vidéo (que je pratique par ailleurs très peu), on galère à un certain niveau pendant des jours, puis d'un coup on passe au niveau suivant : c'est satisfaisant mais cela apporte aussi de nouvelles épreuves, plus difficiles encore, et ainsi de suite jusqu'à ce qu'on ait passé tous les niveaux et terminé le jeu. J'ai donc récemment changé de niveau, mais je mesure maintenant que je n'ai pas encore gagné le jeu et qu'il faut continuer à se battre, toujours contre les mêmes démons. Et jouer son rôle à malgré tout, au quotidien, quelque chose d'épuisant : d'où la nécessité pour le conjoint de pouvoir récupérer ou évacuer aussi de temps en temps, ce qui mène parfois à des réactions inappropriées et des conflits qu'il faut pourtant éviter à tout prix. Quelle boucle infernale ! Et pourtant, je ne voudrais pas être à la place de ma femme dans cette boucle, de toute façon c'est une boucle dans laquelle il n'y a pas de bonne place.
Rien n'est jamais fini tant que le jeu n'est pas terminé. Continuons à nous battre, avec nos armes, nos forces, et nos faiblesses.
Dans quelques semaines, ce sera mon anniversaire. je ne suis pas certain de vouloir passer cette journée dans cette atmosphère glauque dans laquelle baigne notre couple depuis le changement de comportement de ma femme envers moi en janvier dernier. Je cherche des vols sur New York ou Barcelone, je préfère passer quelques jours là bas pour le week-end de l'ascension que de devoir supporter sa distance, ou pire encore de la voir sortir je ne sais où le soir de mon anniversaire.
Mais aurais-je assez de force pour partir ? Non pas pour moi, mais pourrais-je juste surmonter l'idée que ma femme voie cette "évasion" de quelques jours comme un abandon ?
Si quelqu'un peut m'éclairer la dessus, je suis preneur ... je ne veux pas qu'elle me reproche de l'abandonner, mais j'ai aussi besoin de changer d'air et d'horizon pendant quelques jours.
Aujourd'hui, j'ai tenté un truc (ben oui, moi aussi je dois expérimenter et prendre des risques) : nous étions assis dans le jardin pendant quelques minutes, ce qui à suffit comme à l'accoutumée pour qu'elle m'attaque sur je ne sais d'ailleurs plus quel sujet. J'ai répondu : "je ne me sens pas disposé à parler de ça maintenant ... tu sais, ça fait des mois que tu ne m'as pas dit quelque chose de gentil, et je sais qu'il n'y a pas à chercher bien loin pour me trouver quelque chose de gentil à me dire. Alors dis moi quelque chose de gentil, après on parlera de ce que tu veux". Cela lui a littéralement cloué le bec, elle à juste répété avec un air vague "Quelque chose de gentil ..." puis elle s'est levé pour me dire qu'elle allait se changer pour sa soirée. Rien de gentil, mais plus rien de méchant non plus. J'ai besoin d'une trêve, et je l'ai pour le coup obtenue. On verra la suite demain.
Je reviendrais bientôt, prendre de vos nouvelles.
Macbook, prends soin de toi. Mélina, comment vas-tu ?
A bientôt.
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Dépression de ma femme, mort de notre vie de famille...
Sergio,
je retrouve beaucoup de ce que je pense de la vie, du couple, de la dépression, dans ce que tu dis. Tu as une extrême lucidité.
Quant à ta question...pour moi, tu devrais suivre ton envie de partir, ce n'est pas forcement un abandon, au contraire. De toute façon, si elle le voit ainsi, ne pas partir n'aurait pas changé la donne à mon humble avis.
Je n'ai pas tout suivi de ton parcours, mais merci pour ce message qui me fait penser que les hommes (aussi ) sont capables d'aller de cette façon au fond des choses.
Courage et bon voyage j'espère
Macbook, bon courage à toi aussi, ton cheminement n'est vraiment pas facile...
je retrouve beaucoup de ce que je pense de la vie, du couple, de la dépression, dans ce que tu dis. Tu as une extrême lucidité.
Quant à ta question...pour moi, tu devrais suivre ton envie de partir, ce n'est pas forcement un abandon, au contraire. De toute façon, si elle le voit ainsi, ne pas partir n'aurait pas changé la donne à mon humble avis.
Je n'ai pas tout suivi de ton parcours, mais merci pour ce message qui me fait penser que les hommes (aussi ) sont capables d'aller de cette façon au fond des choses.
Courage et bon voyage j'espère
Macbook, bon courage à toi aussi, ton cheminement n'est vraiment pas facile...
- sergio
- Messages : 24
- Enregistré le : dimanche 20 mars 2011 22:15
Dépression de ma femme, mort de notre vie de famille...
Bonsoir Diana,
Il est déjà très tard et je suis attendu de bonne heure demain matin, je vais donc être très bref ce soir, mais je voudrais, avant de revenir ici plus longuement d'ici quelques jours, te "dire" ceci : ton post contient en à peine 5 lignes plus de gentillesse et de positif à mon égard que je n'en ai reçu de ma femme depuis le début de cette année, et cela fait vraiment chaud au coeur pour "continuer le combat" ... Alors tout simplement merci
Je veux également ajouter que j'ai pris le temps de lire une partie de ton parcours : j'admire ton courage et ta combativité. Chapeau !
Je réfléchis encore pour mon voyage, pour de multiples raisons ... mais pour l'instant il faut que je dorme.
Macbook, Melina, vous tous sur ce forum : j'espère que vous allez bien.
A très bientôt,
"I am upon the hill and not six feet under, so this is gonna be a good day".
Il est déjà très tard et je suis attendu de bonne heure demain matin, je vais donc être très bref ce soir, mais je voudrais, avant de revenir ici plus longuement d'ici quelques jours, te "dire" ceci : ton post contient en à peine 5 lignes plus de gentillesse et de positif à mon égard que je n'en ai reçu de ma femme depuis le début de cette année, et cela fait vraiment chaud au coeur pour "continuer le combat" ... Alors tout simplement merci
Je veux également ajouter que j'ai pris le temps de lire une partie de ton parcours : j'admire ton courage et ta combativité. Chapeau !
Je réfléchis encore pour mon voyage, pour de multiples raisons ... mais pour l'instant il faut que je dorme.
Macbook, Melina, vous tous sur ce forum : j'espère que vous allez bien.
A très bientôt,
"I am upon the hill and not six feet under, so this is gonna be a good day".
Dépression de ma femme, mort de notre vie de famille...
Bonsoir, Sergio,
on aura le temps de parler sans doute plus longuement par la suite, merci de m'avoir lue, d'avoir lu mon parcours.
Il n'y a pas de quoi me remercier (même si je le comprends) pour mes mots, j'ai été étonnée de lire un homme aussi posé et avec tant de raisonnements comme je dois dire j'ai l'impression d'en lire peu à mes 39 ans.... Si tous les hommes avaient la capacité de comprendre autant, les couples tiendraient sans doute mieux!
Tu es constructif, tu oses parler, tu comprends quelque part la part féminine de ta femme et son mal être, tout en ne supportant pas (et ce n'est franchement pas facile à supporter) certains de ses problèmes. Je pense que quand une personne, homme ou femme, perd ses repères, que ce soit pour une dépression ou autre, elle ne voit plus qu'avec un filtre, elle est incapable d'aimer véritablement, elle n'en voit même plus l'intérêt, ce qu'on lui apporte ou l'intérêt de donner. Elle finit certes par nous décevoir et c'est dur de se dire que ce n'est pas volontaire, qu'elle ne voit pas cet intérêt, qu'elle ne le peut pas....d'autant plus si c'est la femme de ta vie. J'ai vécu les deux côtés, j'ai été en dépression, j'ai fait endurer tout cela et je l'endure aujourd'hui en quelque sorte dans l'autre rôle, celle qui peut aimer quelqu'un qui a des problèmes (je dirais même que ça ne m'est pas arrivé une seule fois, d'ailleurs). Les deux rôles sont durs. Une personne en dépression ne peut pas aimer, quoi qu'on lui dise. Mais elle le pourra un jour. Le fait qu'elle puisse à nouveau d'ailleurs est signe de guérison.
Que tu partes (même quelques jours) est pour moi important. Dur à faire, je ne sais pas si je sais le faire moi même. Je l'ai fait, mais hors d'un couple, dans des relations moins importantes. C'est important pour soi, pour ne pas renier ce qu'on investit, pour ne pas "subir" cette incapacité du dépressif si on ne le veut pas. C'est important pour l'autre, pour qu'il sache vraiment tout étant en dépression quelle place, quelle importance a la personne qui n'est pas en dépression. Parfois le dépressif se cherche et reviendra, parfois pas. Il faut l'assumer. Mais si tu ne te donnes pas cette importance, tu perds à long terme tout cet investissement face à toi même, tu peux finir pour moi par ne plus t'estimer suffisamment. Partir peut aider l'autre à se trouver, c'est aussi un geste d'amour parfois.
Maintenant, tout dépend de ce qu'on trouve dans le couple en question. On peut accepter l'inacceptable, si on y trouve son intérêt. Même dépressive, l'autre personne "nous donne" quelque chose, à l'autre de voir si c'est encore suffisant. Je te comprends et ce que je peux dire en te lisant, c'est que tu fais de ton mieux et même mieux que la plupart des hommes. Maintenant, je ne sais pas si partir te fera du bien, si c'est ce que tu veux vraiment, en tout cas, ne t'oublie pas dans l'histoire, tu en vaux la peine à ce que je lis.
Plein de courage
on aura le temps de parler sans doute plus longuement par la suite, merci de m'avoir lue, d'avoir lu mon parcours.
Il n'y a pas de quoi me remercier (même si je le comprends) pour mes mots, j'ai été étonnée de lire un homme aussi posé et avec tant de raisonnements comme je dois dire j'ai l'impression d'en lire peu à mes 39 ans.... Si tous les hommes avaient la capacité de comprendre autant, les couples tiendraient sans doute mieux!
Tu es constructif, tu oses parler, tu comprends quelque part la part féminine de ta femme et son mal être, tout en ne supportant pas (et ce n'est franchement pas facile à supporter) certains de ses problèmes. Je pense que quand une personne, homme ou femme, perd ses repères, que ce soit pour une dépression ou autre, elle ne voit plus qu'avec un filtre, elle est incapable d'aimer véritablement, elle n'en voit même plus l'intérêt, ce qu'on lui apporte ou l'intérêt de donner. Elle finit certes par nous décevoir et c'est dur de se dire que ce n'est pas volontaire, qu'elle ne voit pas cet intérêt, qu'elle ne le peut pas....d'autant plus si c'est la femme de ta vie. J'ai vécu les deux côtés, j'ai été en dépression, j'ai fait endurer tout cela et je l'endure aujourd'hui en quelque sorte dans l'autre rôle, celle qui peut aimer quelqu'un qui a des problèmes (je dirais même que ça ne m'est pas arrivé une seule fois, d'ailleurs). Les deux rôles sont durs. Une personne en dépression ne peut pas aimer, quoi qu'on lui dise. Mais elle le pourra un jour. Le fait qu'elle puisse à nouveau d'ailleurs est signe de guérison.
Que tu partes (même quelques jours) est pour moi important. Dur à faire, je ne sais pas si je sais le faire moi même. Je l'ai fait, mais hors d'un couple, dans des relations moins importantes. C'est important pour soi, pour ne pas renier ce qu'on investit, pour ne pas "subir" cette incapacité du dépressif si on ne le veut pas. C'est important pour l'autre, pour qu'il sache vraiment tout étant en dépression quelle place, quelle importance a la personne qui n'est pas en dépression. Parfois le dépressif se cherche et reviendra, parfois pas. Il faut l'assumer. Mais si tu ne te donnes pas cette importance, tu perds à long terme tout cet investissement face à toi même, tu peux finir pour moi par ne plus t'estimer suffisamment. Partir peut aider l'autre à se trouver, c'est aussi un geste d'amour parfois.
Maintenant, tout dépend de ce qu'on trouve dans le couple en question. On peut accepter l'inacceptable, si on y trouve son intérêt. Même dépressive, l'autre personne "nous donne" quelque chose, à l'autre de voir si c'est encore suffisant. Je te comprends et ce que je peux dire en te lisant, c'est que tu fais de ton mieux et même mieux que la plupart des hommes. Maintenant, je ne sais pas si partir te fera du bien, si c'est ce que tu veux vraiment, en tout cas, ne t'oublie pas dans l'histoire, tu en vaux la peine à ce que je lis.
Plein de courage
- sergio
- Messages : 24
- Enregistré le : dimanche 20 mars 2011 22:15
Dépression de ma femme, mort de notre vie de famille...
Bonjour Diana et merci encore,
C'est de réponses et réactions comme les tiennes que nous (conjoints d'une personne dépressive) devons continuer à apprendre pour devenir meilleurs face au fléau, par exemple : si j'avais bien compris les motivations possibles de l'hostilité d'une personne dépressive vis à vis de ses proches, si j'avais bien compris le fait que la personne dépressive voit le monde à travers un "prisme déformant" (ce fameux filtre auquel tu fais référence) qui fait tout voir en "moche et sans intérêt", je n'avais pas vraiment perçu l'incapacité du dépressif à aimer, à donner et recevoir. Ce n'était pas jusqu'alors véritablement remonté à la surface de mon cerveau.
Et je réalise depuis à quel point ce que tu écris est vrai, à mes dépens d'ailleurs. Le "programme" de ma femme reste dans la lignée des derniers mois : sorties & dîners à répétition, jeudi, vendredi et enfin samedi dernier (mais là c'était à la maison, dîner avec un couple d'amis). Dimanche après-midi, ballade sur sa toute nouvelle moto pour passer l'après-midi chez une amie d'enfance. Dimanche soir, j'ai voulu voir, tester où elle en est, en expliquant que je ne pensais pas qu'il soit bon que nous restions dans cette situation, que nous risquions de nous y enliser et bla bla bla ...
Et le retour de bâton à été radical, puisqu'elle m'a très vite annoncé que de toutes façon elle ne supporte plus ma "gueule de con", ni ma présence. Qu'elle trouve insupportable ma façon de rester accroché par terre à sa cheville comme un boulet, que je ne fais rien pour que les choses s'arrangent, que je cherche vraiment à lui donner une overdose.
Wow, moi qui avait obtenu quelques jours plus tôt une trêve en "exigeant" un mot gentil de sa part, j'ai eu droit à une triple dose d'agressivité en compensation.
Hier soir, elle est rentrée d'un dîner chez une de ses amis au moment ou je mettais au lit. J'allais lui envoyer, comme à l'habitude, un bref sms pour dire "je vais me coucher, bonne fin de soirée", mais du coup je me suis relevé pour lui dire "justement j'allais me coucher, j'espère que ta soirée à été bonne, bonne nuit". Quelques minutes plus tard, elle à débarqué dans la chambre pour me dire "à partir de demain soir, j'irais dormir dans la chambre à l'étage, puisque tu n'es pas capable de bouger c'est moi qui vais le faire, de toutes façons je rentrerais tard (elle va à un concert ce soir) comme ça tu pourras dormir sans que je te réveille et je pourrais allumer la lumière si ça me chante".
Je sais, je n'aurais probablement pas du réagir et laisser passer cette nouvelle averse ... mais la gratuité totale de cette nouvelle agression m'a (froidement) mise hors de moi. En me relevant, je lui ai expliqué que "Ok, je comprends, ma présence même t'emmerde, tu ne peux vraiment plus me voir en peinture, ça ne sert à rien que je reste pour me faire humilier". Encore quelques échanges glacés pendant que je finissais de m'habiller et de rassembler ma trousse de toilette et j'étais parti pour mon bureau ou j'ai passé la nuit. Difficile en effet de s'accrocher à l'idée qu'elle ne contrôle pas le mal qu'elle me fait, qu'elle n'a pas la main sur son hostilité.
Je vois bien qu'elle est incapable d'aimer, de donner, de recevoir. Je refuse simplement de l'accepter, cela me paraît tellement ... incompréhensible et inacceptable. Je mérite d'être aimé et aussi d'être respecté, je n'ai rien fait qui justifie autant de mépris. Son premier mari était un coureur de jupons invétéré, il ne s'est jamais occupé de son fils. Son second mari à commencé à boire en même temps qu'il s'est arrêté de travailler et n'a jamais rien changé depuis, lui non plus ne s'est jamais occupé de son fils. Quant à moi, elle m'a dit avant hier soir "Oh, tu m'as fais voyager, c'est vrai, tu as été présent toutes ces années, c'est vrai, mais est-ce que tu m'as fait planer ? ...". Sans trop savoir ce que ça veut dire, j'ai répondu "oh que oui, quand tu ne verra plus le monde aussi noir tu t'en souviendras mais pour l'instant tu es malade et tu ne broies que du noir". En fait je suppose que ça ne veut rien dire du tout, qu'il ne s'agit que d'une autre de ses "excuses" pour justifier nos conflits, et son attitude incohérente. Mais je suis bien trop Monsieur tout le monde à ses yeux pour le moment (trop raisonnable, pas assez "bad boy", pas assez fun, pas assez ... bruyant (la vie, c'est le bruit) pour la faire vibrer, planer, pour qu'elle ressente de la vie).
Peut-être qu'il ne faut pas dire/rappeler à un malade qu'il est malade ?
Peut-être que ça le fait souffrir, et ce serait une terrible erreur de ma part vis à vis de ma femme puisque, de toute évidence, je voudrais l'aider à guérir, et non l'enfoncer malgré moi dans son mal-être ?
La aussi je suis preneur d'idées, de conseils.
Oui, la personne dépressive est terriblement décevante, cruelle, gratuitement méchante, je suppose qu'il faut l'accepter ou s'en aller. Cette nuit, j'ai fait le choix du "break". Je serais chez moi ce soir pour passer la soirée avec mon fils, je vais d'ailleurs en profiter pour lui expliquer tranquillement la situation, mais je vais faire le nécessaire pour laisser à ma femme l'espace dont elle à vraiment besoin pour calmer le jeu et l'aider à se reconstruire. Disparaître quelques jours de la circulation. Mes parents sont en voyage jusqu'à la fin du mois, je vais probablement me poser chez eux pendant ce temps. Et - cela te fera plaisir Diana - je serais à New York les premiers jours de juin ... et oui j'ai fini par me décider hier soir (avant que ma femme ne rentre, donc avant l'incident d'hier soir). Tu as raison, il ne faut pas s'oublier et se protéger, c'est seulement en me préservant que je pourrais - si cela est possible - être utile à ma femme et l'aider.
C'est si difficile, non seulement d'aimer l'autre sans retour, mais surtout de devoir taire, étouffer cet amour pour ne pas étouffer l'autre.
A très bientôt Diana.
Macbook, je m'inquiète de ton silence, qui ne laisse malheureusement rien présager de bon. Donnes nous quelques nouvelles.
Mélina, comment vas-tu ?
Je reviendrais bientôt, prendre de vos nouvelles à tous.
"I am upon the hill and not six feet under, so this is gonna be a good day".
"Get lucky or die trying".
C'est de réponses et réactions comme les tiennes que nous (conjoints d'une personne dépressive) devons continuer à apprendre pour devenir meilleurs face au fléau, par exemple : si j'avais bien compris les motivations possibles de l'hostilité d'une personne dépressive vis à vis de ses proches, si j'avais bien compris le fait que la personne dépressive voit le monde à travers un "prisme déformant" (ce fameux filtre auquel tu fais référence) qui fait tout voir en "moche et sans intérêt", je n'avais pas vraiment perçu l'incapacité du dépressif à aimer, à donner et recevoir. Ce n'était pas jusqu'alors véritablement remonté à la surface de mon cerveau.
Et je réalise depuis à quel point ce que tu écris est vrai, à mes dépens d'ailleurs. Le "programme" de ma femme reste dans la lignée des derniers mois : sorties & dîners à répétition, jeudi, vendredi et enfin samedi dernier (mais là c'était à la maison, dîner avec un couple d'amis). Dimanche après-midi, ballade sur sa toute nouvelle moto pour passer l'après-midi chez une amie d'enfance. Dimanche soir, j'ai voulu voir, tester où elle en est, en expliquant que je ne pensais pas qu'il soit bon que nous restions dans cette situation, que nous risquions de nous y enliser et bla bla bla ...
Et le retour de bâton à été radical, puisqu'elle m'a très vite annoncé que de toutes façon elle ne supporte plus ma "gueule de con", ni ma présence. Qu'elle trouve insupportable ma façon de rester accroché par terre à sa cheville comme un boulet, que je ne fais rien pour que les choses s'arrangent, que je cherche vraiment à lui donner une overdose.
Wow, moi qui avait obtenu quelques jours plus tôt une trêve en "exigeant" un mot gentil de sa part, j'ai eu droit à une triple dose d'agressivité en compensation.
Hier soir, elle est rentrée d'un dîner chez une de ses amis au moment ou je mettais au lit. J'allais lui envoyer, comme à l'habitude, un bref sms pour dire "je vais me coucher, bonne fin de soirée", mais du coup je me suis relevé pour lui dire "justement j'allais me coucher, j'espère que ta soirée à été bonne, bonne nuit". Quelques minutes plus tard, elle à débarqué dans la chambre pour me dire "à partir de demain soir, j'irais dormir dans la chambre à l'étage, puisque tu n'es pas capable de bouger c'est moi qui vais le faire, de toutes façons je rentrerais tard (elle va à un concert ce soir) comme ça tu pourras dormir sans que je te réveille et je pourrais allumer la lumière si ça me chante".
Je sais, je n'aurais probablement pas du réagir et laisser passer cette nouvelle averse ... mais la gratuité totale de cette nouvelle agression m'a (froidement) mise hors de moi. En me relevant, je lui ai expliqué que "Ok, je comprends, ma présence même t'emmerde, tu ne peux vraiment plus me voir en peinture, ça ne sert à rien que je reste pour me faire humilier". Encore quelques échanges glacés pendant que je finissais de m'habiller et de rassembler ma trousse de toilette et j'étais parti pour mon bureau ou j'ai passé la nuit. Difficile en effet de s'accrocher à l'idée qu'elle ne contrôle pas le mal qu'elle me fait, qu'elle n'a pas la main sur son hostilité.
Je vois bien qu'elle est incapable d'aimer, de donner, de recevoir. Je refuse simplement de l'accepter, cela me paraît tellement ... incompréhensible et inacceptable. Je mérite d'être aimé et aussi d'être respecté, je n'ai rien fait qui justifie autant de mépris. Son premier mari était un coureur de jupons invétéré, il ne s'est jamais occupé de son fils. Son second mari à commencé à boire en même temps qu'il s'est arrêté de travailler et n'a jamais rien changé depuis, lui non plus ne s'est jamais occupé de son fils. Quant à moi, elle m'a dit avant hier soir "Oh, tu m'as fais voyager, c'est vrai, tu as été présent toutes ces années, c'est vrai, mais est-ce que tu m'as fait planer ? ...". Sans trop savoir ce que ça veut dire, j'ai répondu "oh que oui, quand tu ne verra plus le monde aussi noir tu t'en souviendras mais pour l'instant tu es malade et tu ne broies que du noir". En fait je suppose que ça ne veut rien dire du tout, qu'il ne s'agit que d'une autre de ses "excuses" pour justifier nos conflits, et son attitude incohérente. Mais je suis bien trop Monsieur tout le monde à ses yeux pour le moment (trop raisonnable, pas assez "bad boy", pas assez fun, pas assez ... bruyant (la vie, c'est le bruit) pour la faire vibrer, planer, pour qu'elle ressente de la vie).
Peut-être qu'il ne faut pas dire/rappeler à un malade qu'il est malade ?
Peut-être que ça le fait souffrir, et ce serait une terrible erreur de ma part vis à vis de ma femme puisque, de toute évidence, je voudrais l'aider à guérir, et non l'enfoncer malgré moi dans son mal-être ?
La aussi je suis preneur d'idées, de conseils.
Oui, la personne dépressive est terriblement décevante, cruelle, gratuitement méchante, je suppose qu'il faut l'accepter ou s'en aller. Cette nuit, j'ai fait le choix du "break". Je serais chez moi ce soir pour passer la soirée avec mon fils, je vais d'ailleurs en profiter pour lui expliquer tranquillement la situation, mais je vais faire le nécessaire pour laisser à ma femme l'espace dont elle à vraiment besoin pour calmer le jeu et l'aider à se reconstruire. Disparaître quelques jours de la circulation. Mes parents sont en voyage jusqu'à la fin du mois, je vais probablement me poser chez eux pendant ce temps. Et - cela te fera plaisir Diana - je serais à New York les premiers jours de juin ... et oui j'ai fini par me décider hier soir (avant que ma femme ne rentre, donc avant l'incident d'hier soir). Tu as raison, il ne faut pas s'oublier et se protéger, c'est seulement en me préservant que je pourrais - si cela est possible - être utile à ma femme et l'aider.
C'est si difficile, non seulement d'aimer l'autre sans retour, mais surtout de devoir taire, étouffer cet amour pour ne pas étouffer l'autre.
A très bientôt Diana.
Macbook, je m'inquiète de ton silence, qui ne laisse malheureusement rien présager de bon. Donnes nous quelques nouvelles.
Mélina, comment vas-tu ?
Je reviendrais bientôt, prendre de vos nouvelles à tous.
"I am upon the hill and not six feet under, so this is gonna be a good day".
"Get lucky or die trying".
Dépression de ma femme, mort de notre vie de famille...
Bonsoir Sergio,
C'est vrai que la situation que tu décris serait difficile à comprendre....si je n'avais pas déjà connu cela dans mon couple dans le passé.
Des sorties à répétition de son côté, toi qui la laisses te faire mal en te disant que c'est sa dépression qui parle.
Il y a des questions que je me pose. Pourquoi reste-t-elle si elle pense tout ça de toi? Et pourquoi te chercher si durement si elle n'en veux plus de toi (normalement, je comprendrais qu'elle sorte et qu'elle s'éclate, pas qu'elle te cherche)? Pourquoi t'en veut-elle, aussi déformée soit-elle sa façon de voir? Et pourquoi toi, tu restes? Tu l'aimes, elle te "pourrit" la vie. On pourrait parler d'amour inconditionné et de courage, d'accord, mais quelle issue imagines-tu?
Ce sont des questions abruptes, sans doute mal posées, il n'y a vraiment aucun jugement de ma part, ne crois pas le contraire, je ne suis vraiment personne pour en tirer quoi que ce soit, j'ai été capable de pire que ça en termes de couple. Je me dis juste que ce type de questions aident peut-être à comprendre, au delà du simple constat "elle est malade, donc...".
En admettant même qu'elle soit malade (et elle l'est sans doute), que cherche-t-elle par là? Et que cherches-tu en la laissant parler?
Je ne sais pas pourquoi on se met parfois en situation d'autodestruction réciproque parfois quand on est deux. Je n'ai toujours pas compris ce qui nous pousse à rester.
Ma dépression a été très différente de celle de ta femme et mon couple très différent à l'époque aussi, donc je ne peux pas vraiment t'aider à comprendre. Ce que je peux dire, c'est qu'en situation d'extrême souffrance, on peut peut-être en vouloir à l'autre de ne pas nous en sortir d'un coup de baguette magique. Ce qui pour une femme équivaut peut-être à dire d'un coup de passion démesurée, la même qu'on n'arrive plus à trouver. Ne t'en veut-elle pas tout simplement de ne pas être son "sauveur"? Quand j'étais malade, j'aurais aimé qu'on m'en sorte. J'en voulais à chaque baisse de tonus de l'autre, parce que je ne supportais pas ça, je voulais qu'on m'aide à remonter la pente, peut-être à me retrouver. Ce n'est biensûr pas arrivé, et j'en suis sortie seule. En entendant par seule que l'attitude désirée n'est pas venue, que j'ai repris mon travail et que je suis allée me chercher cet élan. Ce n'est qu'après que j'ai pu considérer l'amour ou le couple autrement.
A te lire comme, ça, on dirait qu'elle te provoque, non? Comme si tu pouvais la sortir de là, comme si tu pouvais lui donner je ne sais quoi. Mais la question est que chacun est à mon avis responsable de son bonheur, car il serait très difficile de déterminer celui de l'autre, surtout dans ce cas où finalement vous parlez très peu.
Je n'ai pas de conseil à donner. Mais je me dis que ton seul devoir, dans cette situation si compliquée (toutes ne le sont pas ainsi ça dépend), est de penser à toi. Elle te blesse? Tu as le droit de le lui dire, de refuser. Ce n'est pas parce qu'elle est malade qu'elle a le droit de t'écrouler sous les reproches et sous son cynisme.
Ce n'est pas parce que tu l'aimes que tu te dois de rester. Est-ce que vraiment aimer de manière inconditionné signifie de tout accepter? Je commence par me dire que peut-être (et je ne suis pas championne dans la chose, tout simplement je me le dis déjà) qu'un geste d'amour est aussi celui de prendre soin de soi et de quitter l'autre si ça, ça peut l'aider à se retrouver. Quel amour au final peux-tu lui donner en recevant autant de reproches et à ces conditions? Pourquoi, réellement restes-tu?
On dirait que toi, tu endures et qu'elle, elle va de plus en plus loin, comme en cherchant où se trouve ta limite. Mais la limite pourrait la surprendre. C'est mon impression, une impression sans doute pas complètement juste, comme je te l'ai dit, ma dépression a été très différente.
Du coup, sans me prononcer sur la suite que vous allez vivre, ne serait-ce pas plus simple, quand les choses vont si loin et se brouillent autant, de prendre une distance? Après, c'est clair, il faut y être prêt. Et me concernant, c'est sans doute mon incapacité de rester seule qui a dû jouer dans des situations de ce type. Comme je te l'ai dit, je ne suis pas championne dans ces situations. Mais une chose je peux dire, par ma propre expérience, aucun des couples où je me suis trouvée à ne pas partir a tenu. Aucun ne s'est résolu miraculeusement, une fois arrivés à ce stade. Parfois, même dans la dépression (qui devient familiale), il faut un choc. Après, tout reste à voir.
Je pense que ton voyage à New York te fera du bien. Je me demande ce qui en serait si toi, tu commençais à sortir tout autant. Je me demande ce qui nous lie finalement à des relations si destructives et si vraiment finalement il s'agit d'amour, si vraiment on est convaincu que ça va s'arranger.
En tout cas, tu cherches à comprendre, tu te questionnes et tu te mets en question. C'est déjà énorme je trouve
C'est vrai que la situation que tu décris serait difficile à comprendre....si je n'avais pas déjà connu cela dans mon couple dans le passé.
Des sorties à répétition de son côté, toi qui la laisses te faire mal en te disant que c'est sa dépression qui parle.
Il y a des questions que je me pose. Pourquoi reste-t-elle si elle pense tout ça de toi? Et pourquoi te chercher si durement si elle n'en veux plus de toi (normalement, je comprendrais qu'elle sorte et qu'elle s'éclate, pas qu'elle te cherche)? Pourquoi t'en veut-elle, aussi déformée soit-elle sa façon de voir? Et pourquoi toi, tu restes? Tu l'aimes, elle te "pourrit" la vie. On pourrait parler d'amour inconditionné et de courage, d'accord, mais quelle issue imagines-tu?
Ce sont des questions abruptes, sans doute mal posées, il n'y a vraiment aucun jugement de ma part, ne crois pas le contraire, je ne suis vraiment personne pour en tirer quoi que ce soit, j'ai été capable de pire que ça en termes de couple. Je me dis juste que ce type de questions aident peut-être à comprendre, au delà du simple constat "elle est malade, donc...".
En admettant même qu'elle soit malade (et elle l'est sans doute), que cherche-t-elle par là? Et que cherches-tu en la laissant parler?
Je ne sais pas pourquoi on se met parfois en situation d'autodestruction réciproque parfois quand on est deux. Je n'ai toujours pas compris ce qui nous pousse à rester.
Ma dépression a été très différente de celle de ta femme et mon couple très différent à l'époque aussi, donc je ne peux pas vraiment t'aider à comprendre. Ce que je peux dire, c'est qu'en situation d'extrême souffrance, on peut peut-être en vouloir à l'autre de ne pas nous en sortir d'un coup de baguette magique. Ce qui pour une femme équivaut peut-être à dire d'un coup de passion démesurée, la même qu'on n'arrive plus à trouver. Ne t'en veut-elle pas tout simplement de ne pas être son "sauveur"? Quand j'étais malade, j'aurais aimé qu'on m'en sorte. J'en voulais à chaque baisse de tonus de l'autre, parce que je ne supportais pas ça, je voulais qu'on m'aide à remonter la pente, peut-être à me retrouver. Ce n'est biensûr pas arrivé, et j'en suis sortie seule. En entendant par seule que l'attitude désirée n'est pas venue, que j'ai repris mon travail et que je suis allée me chercher cet élan. Ce n'est qu'après que j'ai pu considérer l'amour ou le couple autrement.
A te lire comme, ça, on dirait qu'elle te provoque, non? Comme si tu pouvais la sortir de là, comme si tu pouvais lui donner je ne sais quoi. Mais la question est que chacun est à mon avis responsable de son bonheur, car il serait très difficile de déterminer celui de l'autre, surtout dans ce cas où finalement vous parlez très peu.
Je n'ai pas de conseil à donner. Mais je me dis que ton seul devoir, dans cette situation si compliquée (toutes ne le sont pas ainsi ça dépend), est de penser à toi. Elle te blesse? Tu as le droit de le lui dire, de refuser. Ce n'est pas parce qu'elle est malade qu'elle a le droit de t'écrouler sous les reproches et sous son cynisme.
Ce n'est pas parce que tu l'aimes que tu te dois de rester. Est-ce que vraiment aimer de manière inconditionné signifie de tout accepter? Je commence par me dire que peut-être (et je ne suis pas championne dans la chose, tout simplement je me le dis déjà) qu'un geste d'amour est aussi celui de prendre soin de soi et de quitter l'autre si ça, ça peut l'aider à se retrouver. Quel amour au final peux-tu lui donner en recevant autant de reproches et à ces conditions? Pourquoi, réellement restes-tu?
On dirait que toi, tu endures et qu'elle, elle va de plus en plus loin, comme en cherchant où se trouve ta limite. Mais la limite pourrait la surprendre. C'est mon impression, une impression sans doute pas complètement juste, comme je te l'ai dit, ma dépression a été très différente.
Du coup, sans me prononcer sur la suite que vous allez vivre, ne serait-ce pas plus simple, quand les choses vont si loin et se brouillent autant, de prendre une distance? Après, c'est clair, il faut y être prêt. Et me concernant, c'est sans doute mon incapacité de rester seule qui a dû jouer dans des situations de ce type. Comme je te l'ai dit, je ne suis pas championne dans ces situations. Mais une chose je peux dire, par ma propre expérience, aucun des couples où je me suis trouvée à ne pas partir a tenu. Aucun ne s'est résolu miraculeusement, une fois arrivés à ce stade. Parfois, même dans la dépression (qui devient familiale), il faut un choc. Après, tout reste à voir.
Je pense que ton voyage à New York te fera du bien. Je me demande ce qui en serait si toi, tu commençais à sortir tout autant. Je me demande ce qui nous lie finalement à des relations si destructives et si vraiment finalement il s'agit d'amour, si vraiment on est convaincu que ça va s'arranger.
En tout cas, tu cherches à comprendre, tu te questionnes et tu te mets en question. C'est déjà énorme je trouve
- Macbook
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- Enregistré le : lundi 27 décembre 2010 14:42
Dépression de ma femme, mort de notre vie de famille...
Salut tout le monde,
Oui ça fait un moment que je n'ai pas posté. Désolé de t'avoir inquiété Sergio.
Que dire sur ces dernières semaines... Elle est en pleine recherche d'appartement, persuadée qu'elle est que son salut passe par un départ de la maison. Elle va passer de 180 m2 tout neufs et très bien situés par rapport à son travail et à l'école des enfants, avec femme de ménage, climatisation (l'été arrive), cuisine intégrée magnifique et pratique, jardin, grande terrasse, mari qui s'occupe de tout,... à un appartement de 70-80 m2 pas terrible (vu son budget) où les enfants n'auront pas une chambre chacun. Mais elle trouve ça génial parce qu'elle ne me verra plus. Ça fait un moment qu'elle dit qu'elle ne supporte plus la maison en elle-même non plus, c'est fou quand même elle l'adorait quand on y a emménagé il y a deux ans. On l'avait dessinée à deux cette maison, tout choisi ensemble, et le résultat lui plaisait beaucoup... Elle voit tout en noir je n'ai pas d'autre explication.
Sergio j'aime bien ce que tu as écrit dans ton avant-dernier post à propos de "dire quelque chose de gentil". Je ressens ça aussi, un simple mot gentil de sa part me ferait tellement de bien, mais ça n'arrive jamais. Je lui rends des services sans arrêt, je fais beaucoup de chose pour elle que je ne serais pas obligé de faire, si seulement elle pouvait juste me dire "je vois bien que tu es là, merci". Ça ferait chaud au coeur, mais ça n'arrive jamais. Quand ta femme parle d'overdose je comprends aussi ce que tu ressens, ma femme m'a dit il y a des mois qu'on se voyait trop (on ne se voyait pas tant que ça), ces derniers temps elle trouve que je l'étouffe alors qu'on se croise à peine (quand elle sort le soir je vais toujours me coucher avant qu'elle rentre - parfois à 21h30 - afin qu'elle ne voit pas ma tête de "pauvre co...." en rentrant comme elle m'a dit plusieurs fois).
Diana je te remercie pour tes explication de la même manière que l'a fait Sergio. C'est si compliqué à comprendre tout ça... Je regrette tellement que le psy de ma femme ne lui explique pas des choses comme ça, ne lui dise pas que son état l'empêche d'aimer et de se sentir aimée, et qu'elle ne doit pas tout plaquer à cause de ça puisque ça va passer un jour, elle ne sera pas comme ça toute sa vie.
Ou alors comme je me le demande depuis longtemps et comme Sergio l'avait évoqué dans son premier message, je suis véritablement l'épicentre de ses problèmes, et une fois que j'aurai disparu de sa vie elle ira mieux comme par enchantement. Pour elle c'est ce qui se passe, et elle dit que je ne veux pas le voir. Es-tu vraiment sûr Sergio que ta femme est dépression ? Te demandes-tu parfois si ce n'est pas de vivre avec toi qui la rend comme ça ? Moi je me pose sans arrêt la question je dois dire, et ne pas avoir de réponse m'angoisse. Tu te demandes si tu dois dire à te femme qu'elle est malade, mais l'est-elle vraiment ? La mienne est persuadée de ne pas l'être, et pense que sa tentative de suicide fin novembre l'a guérie de sa dépression. Pour elle, elle s'en est sortie, et comme son psy ne lui donne jamais de diagnostic... Les deux seuls trucs qui clochent selon elle sont son boulot et moi, donc elle s'en occupe en changeant de voie professionnelle et en essayant de me dégager de sa vie.
Je ne sais plus si j'ai écrit qu'elle avait été admise à l'écrit du concours d'infirmière qu'elle a passé. Elle passe l'oral dans une dizaine de jours. Si elle est acceptée elle ira certainement faire cette formation pendant 3 ans. Elle sortira à 18h le soir, les semaines où elle aura les enfants elle doit les prendre à 18h15 ce qui est quasi-impossible avec la circulation. Elle devra ensuite les laver, leur faire à manger, les coucher puis étudier le soir. Bien sûr elle ne compte pas arrêter les 2 séances de danse par semaine le soir, elle veut prendre une nounou (pauvres gamins, une semaine sur deux chez maman et ils ne la verront que 5 jours sur cette semaine-là). Il faudra qu'elle fasse les courses, le ménage, tout ça seule. Il y aura des stages en hôpital, parfois le weekend ou la nuit, comment va-t-elle s'organiser ? Ce serait déjà très difficile pour une personne "en forme", mais pour elle c'est absolument impossible. Mais pas grave, elle se dit qu'elle va y arriver et que ça vaudra toujours mieux que la vie qu'elle a actuellement. Je n'y comprends vraiment rien, comment peut-on vouloir d'une vie pareille quand on a tout ce qu'elle a ... Pourquoi personne ne réussit-il à lui faire comprendre que le problème est dans sa tête et pas dans le concret de sa vie.
Dans 15 jours elle va faire un don d'ovocyte, c'est un truc qu'elle voulait faire depuis longtemps et ça y est ils l'ont appelée. Elle a besoin de se sentir utile et ça lui apportera sans doute ce sentiment. J'espère que ça la rendra de bonne humeur, nous verrons bien...
Je suis allé voir un psy lundi, pour moi. Entretien très rapide (1/2 heure) où j'ai posé le problème, nous avons planifié des séances pour les deux prochains mois. On verra ce que ça donnera. Il est aussi pédopsychiatre, je lui ai parlé de nos enfants (2, 6 et 8 ans) et de l'influence d'un divorce et d'une garde alternée à cet âge-là. Il m'a répondu qu'on divorçait beaucoup trop et beaucoup trop tôt de nos jours, que les couples devraient plus essayer de s'en sortir et de donner le meilleur à leurs enfants. Il voit tous les mercredis des enfants dont le divorce des parents a changé l'existence, de bons élèves qui se retrouvent en échec scolaire,... J'en ai parlé à ma femme, l'ai suppliée de rester à la maison le temps d'aller mieux, que l'avenir des enfants était en jeu (le moyen rentre au CP en septembre). Mais elle m'a encore une fois dit devoir partir pour survivre et ne pas vouloir se sacrifier même pas pour les enfants. C'est incompréhensible... Nous passerons nos vacances d'été séparés, elle 3 semaines avec les enfants, moi 2 semaines avec les enfants un peu plus tard. J'espère que ça lui permettra de réfléchir.
A bientôt sur le forum.
Oui ça fait un moment que je n'ai pas posté. Désolé de t'avoir inquiété Sergio.
Que dire sur ces dernières semaines... Elle est en pleine recherche d'appartement, persuadée qu'elle est que son salut passe par un départ de la maison. Elle va passer de 180 m2 tout neufs et très bien situés par rapport à son travail et à l'école des enfants, avec femme de ménage, climatisation (l'été arrive), cuisine intégrée magnifique et pratique, jardin, grande terrasse, mari qui s'occupe de tout,... à un appartement de 70-80 m2 pas terrible (vu son budget) où les enfants n'auront pas une chambre chacun. Mais elle trouve ça génial parce qu'elle ne me verra plus. Ça fait un moment qu'elle dit qu'elle ne supporte plus la maison en elle-même non plus, c'est fou quand même elle l'adorait quand on y a emménagé il y a deux ans. On l'avait dessinée à deux cette maison, tout choisi ensemble, et le résultat lui plaisait beaucoup... Elle voit tout en noir je n'ai pas d'autre explication.
Sergio j'aime bien ce que tu as écrit dans ton avant-dernier post à propos de "dire quelque chose de gentil". Je ressens ça aussi, un simple mot gentil de sa part me ferait tellement de bien, mais ça n'arrive jamais. Je lui rends des services sans arrêt, je fais beaucoup de chose pour elle que je ne serais pas obligé de faire, si seulement elle pouvait juste me dire "je vois bien que tu es là, merci". Ça ferait chaud au coeur, mais ça n'arrive jamais. Quand ta femme parle d'overdose je comprends aussi ce que tu ressens, ma femme m'a dit il y a des mois qu'on se voyait trop (on ne se voyait pas tant que ça), ces derniers temps elle trouve que je l'étouffe alors qu'on se croise à peine (quand elle sort le soir je vais toujours me coucher avant qu'elle rentre - parfois à 21h30 - afin qu'elle ne voit pas ma tête de "pauvre co...." en rentrant comme elle m'a dit plusieurs fois).
Diana je te remercie pour tes explication de la même manière que l'a fait Sergio. C'est si compliqué à comprendre tout ça... Je regrette tellement que le psy de ma femme ne lui explique pas des choses comme ça, ne lui dise pas que son état l'empêche d'aimer et de se sentir aimée, et qu'elle ne doit pas tout plaquer à cause de ça puisque ça va passer un jour, elle ne sera pas comme ça toute sa vie.
Ou alors comme je me le demande depuis longtemps et comme Sergio l'avait évoqué dans son premier message, je suis véritablement l'épicentre de ses problèmes, et une fois que j'aurai disparu de sa vie elle ira mieux comme par enchantement. Pour elle c'est ce qui se passe, et elle dit que je ne veux pas le voir. Es-tu vraiment sûr Sergio que ta femme est dépression ? Te demandes-tu parfois si ce n'est pas de vivre avec toi qui la rend comme ça ? Moi je me pose sans arrêt la question je dois dire, et ne pas avoir de réponse m'angoisse. Tu te demandes si tu dois dire à te femme qu'elle est malade, mais l'est-elle vraiment ? La mienne est persuadée de ne pas l'être, et pense que sa tentative de suicide fin novembre l'a guérie de sa dépression. Pour elle, elle s'en est sortie, et comme son psy ne lui donne jamais de diagnostic... Les deux seuls trucs qui clochent selon elle sont son boulot et moi, donc elle s'en occupe en changeant de voie professionnelle et en essayant de me dégager de sa vie.
Je ne sais plus si j'ai écrit qu'elle avait été admise à l'écrit du concours d'infirmière qu'elle a passé. Elle passe l'oral dans une dizaine de jours. Si elle est acceptée elle ira certainement faire cette formation pendant 3 ans. Elle sortira à 18h le soir, les semaines où elle aura les enfants elle doit les prendre à 18h15 ce qui est quasi-impossible avec la circulation. Elle devra ensuite les laver, leur faire à manger, les coucher puis étudier le soir. Bien sûr elle ne compte pas arrêter les 2 séances de danse par semaine le soir, elle veut prendre une nounou (pauvres gamins, une semaine sur deux chez maman et ils ne la verront que 5 jours sur cette semaine-là). Il faudra qu'elle fasse les courses, le ménage, tout ça seule. Il y aura des stages en hôpital, parfois le weekend ou la nuit, comment va-t-elle s'organiser ? Ce serait déjà très difficile pour une personne "en forme", mais pour elle c'est absolument impossible. Mais pas grave, elle se dit qu'elle va y arriver et que ça vaudra toujours mieux que la vie qu'elle a actuellement. Je n'y comprends vraiment rien, comment peut-on vouloir d'une vie pareille quand on a tout ce qu'elle a ... Pourquoi personne ne réussit-il à lui faire comprendre que le problème est dans sa tête et pas dans le concret de sa vie.
Dans 15 jours elle va faire un don d'ovocyte, c'est un truc qu'elle voulait faire depuis longtemps et ça y est ils l'ont appelée. Elle a besoin de se sentir utile et ça lui apportera sans doute ce sentiment. J'espère que ça la rendra de bonne humeur, nous verrons bien...
Je suis allé voir un psy lundi, pour moi. Entretien très rapide (1/2 heure) où j'ai posé le problème, nous avons planifié des séances pour les deux prochains mois. On verra ce que ça donnera. Il est aussi pédopsychiatre, je lui ai parlé de nos enfants (2, 6 et 8 ans) et de l'influence d'un divorce et d'une garde alternée à cet âge-là. Il m'a répondu qu'on divorçait beaucoup trop et beaucoup trop tôt de nos jours, que les couples devraient plus essayer de s'en sortir et de donner le meilleur à leurs enfants. Il voit tous les mercredis des enfants dont le divorce des parents a changé l'existence, de bons élèves qui se retrouvent en échec scolaire,... J'en ai parlé à ma femme, l'ai suppliée de rester à la maison le temps d'aller mieux, que l'avenir des enfants était en jeu (le moyen rentre au CP en septembre). Mais elle m'a encore une fois dit devoir partir pour survivre et ne pas vouloir se sacrifier même pas pour les enfants. C'est incompréhensible... Nous passerons nos vacances d'été séparés, elle 3 semaines avec les enfants, moi 2 semaines avec les enfants un peu plus tard. J'espère que ça lui permettra de réfléchir.
A bientôt sur le forum.
Dépression de ma femme, mort de notre vie de famille...
Je comprends que ce soit dur, Macbook, de ton côté c'est une négation de tout investissement que tu y as mis....et ne pas recevoir de mot gentil, ce n'est pas simple.
Disons que peut-être c'est justement en partant qu'elle va réaliser un certain nombre de choses, elle en a sans doute besoin pour mieux se comprendre.
C'est pour cela que je me disais que laisser quelqu'un s'éloigner est un acte d'amour. Le "reprendre" en suite, si c'est le cas, c'est une toute autre histoire, c'est personnel.
Je crois qu'un dépressif ou ex-dépressif, a sans doute besoin de cette solitude à un moment, pour se reconstruire, pour réaliser l'importance de ce qu'il a, pour connaître ses limites....sans doute que ta femme verra finalement tout ce que tu dis après et seulement après y avoir renoncé?
Personnellement, et pour avoir été dépressive, je ne me bats plus contre un autre dépressif qui veut s'éloigner. Déjà parce que je n'ai pas le droit de le lui empêcher, et puis parce que quel qu'il soit mon amour, il n'est pas "obligé" d'en avoir besoin. Certes, dans le cas d'une famille avec des enfants, c'est plus dur, mais au final c'est pareil.
On est toujours deux à faire un problème, même lorsqu'il y a une dépression.
J'arrive de plus en plus à penser ainsi (pourtant j'ai toujours été quelqu'un qui vivais mal l'abandon) depuis que j'ai appris à cultiver mon amour dans mon for intérieur.
Mais ça ne s'apprend pas en un jour, c'est difficile. Et ça passe déjà par se respecter soi même, avant même de le demander à l'autre.
Disons que peut-être c'est justement en partant qu'elle va réaliser un certain nombre de choses, elle en a sans doute besoin pour mieux se comprendre.
C'est pour cela que je me disais que laisser quelqu'un s'éloigner est un acte d'amour. Le "reprendre" en suite, si c'est le cas, c'est une toute autre histoire, c'est personnel.
Je crois qu'un dépressif ou ex-dépressif, a sans doute besoin de cette solitude à un moment, pour se reconstruire, pour réaliser l'importance de ce qu'il a, pour connaître ses limites....sans doute que ta femme verra finalement tout ce que tu dis après et seulement après y avoir renoncé?
Personnellement, et pour avoir été dépressive, je ne me bats plus contre un autre dépressif qui veut s'éloigner. Déjà parce que je n'ai pas le droit de le lui empêcher, et puis parce que quel qu'il soit mon amour, il n'est pas "obligé" d'en avoir besoin. Certes, dans le cas d'une famille avec des enfants, c'est plus dur, mais au final c'est pareil.
On est toujours deux à faire un problème, même lorsqu'il y a une dépression.
J'arrive de plus en plus à penser ainsi (pourtant j'ai toujours été quelqu'un qui vivais mal l'abandon) depuis que j'ai appris à cultiver mon amour dans mon for intérieur.
Mais ça ne s'apprend pas en un jour, c'est difficile. Et ça passe déjà par se respecter soi même, avant même de le demander à l'autre.
- sergio
- Messages : 24
- Enregistré le : dimanche 20 mars 2011 22:15
Dépression de ma femme, mort de notre vie de famille...
Bonsoir,
C'est une bonne chose que tu aies donné des nouvelles Macbook, même si elles ne sont pas "bonnes" au sens ou tu l'entends (ou nous l'entendons). Bonne chose également que aies démarré les séances avec un psy, je crois que je vais peut-être bien y retourner.
Merci à toi Diana pour tes lucides interventions, tes questions sont justifiées (pourquoi ma femme reste t'elle malgré tout le mépris qu'elle a pour moi, pourquoi moi je reste malgré les humiliations, pourquoi m'en veut-elle autant ...). Sur le plan pratique, son hostilité envers moi à véritablement commencé en Janvier, elle m'avait prévenu qu'elle se sentait comme une cocotte minute, qu'elle en avait parlé à son psy en précisant que dans ces cas, c'est "Monsieur qui prend". Son psy lui a dit que c'est normal. Nous avions déjà eu une période de même genre l'an dernier mais fort heureusement cela s'était vite estompé, notamment parce que nous avions réussi à planifier notre semaine à New-York, qui avait eu un effet antidépresseur très fort.
J'ai commencé à poster ici le 8 avril dernier, dans les faits il y a eu des hauts et des bas, mais fondamentalement les choses n'ont pas changées. De mon côté je comprends seulement mieux la maladie de ma femme, qui de son côté va - parait-il - mieux ... selon son psy elle est en queue de dépression, autrement dit elle reprend gout à la vie et aux autres mais c'est encore loin d'être fini et les rechutes peuvent survenir à la moindre contrariété. Mais il reste son animosité envers moi, et pour le coup je commence effectivement à me demander ou est la frontière entre ma femme et la maladie lorsqu'elle me traite aussi durement. C'est pourquoi j'ai accepté notre break.
Mes parents étant absents jusqu'à la fin du mois, je me suis pour le moment installé chez eux. Le week-end prochain ma femme repart pour une semaine dans le sud, j'emménagerais de nouveau chez moi jusqu'à mon départ pour New-York. Dans l'intervalle il s'agit de protéger mon fils, que je suis comme le lait sur le feu. J'espère que cette séparation sera l'occasion pour ma femme de se retrouver et de nous redonner une chance, au-delà de sa maladie et des différents que cette situation à créés entre nous, peu importe qui en est responsable.
Tout détruire pour pouvoir (se) reconstruire.
S'assurer que le chantier est totalement rasé avant de démarrer sérieusement les travaux.
Jeter le bébé avec l'eau du bain pour réaliser à quel point il compte pour nous.
Dans le cas de Macbook, sa femme à fait le choix de partir. Dans mon cas, ma femme m'a demandé de partir, "pour faire un break" comme elle dit. Mais dans les deux cas, le "geste d'amour" est le même : il s'agit de laisser à l'autre le temps et surtout l'espace dont il a besoin pour se reconstruire. Et c'est pour moi, en particulier ce soir, une épreuve très difficile. Pourvu que ce soit profitable à notre famille, et à notre couple.
AAAAHHHHHHHHHHH. Je HAIS cette maladie !
Je voudrais faire un bon d'un an dans le temps, voir si nos souffrances auront disparues.
Ce soir, je suis seul dans le grand appartement de mes parents, ma femme est à la maison avec notre fils, à quelques 15 km d'ici.
Pour la première fois depuis longtemps, j'ai pleuré.
Ce soir, je ne suis pas un homme posé et réfléchi, seulement un homme brisé et très triste qui veut continuer à croire que le bout du tunnel existe.
Ca ira mieux demain.
A bientôt,
"I am upon the hill and not six feet under, so this is gonna be a good day".
"Get lucky or die trying".
C'est une bonne chose que tu aies donné des nouvelles Macbook, même si elles ne sont pas "bonnes" au sens ou tu l'entends (ou nous l'entendons). Bonne chose également que aies démarré les séances avec un psy, je crois que je vais peut-être bien y retourner.
Merci à toi Diana pour tes lucides interventions, tes questions sont justifiées (pourquoi ma femme reste t'elle malgré tout le mépris qu'elle a pour moi, pourquoi moi je reste malgré les humiliations, pourquoi m'en veut-elle autant ...). Sur le plan pratique, son hostilité envers moi à véritablement commencé en Janvier, elle m'avait prévenu qu'elle se sentait comme une cocotte minute, qu'elle en avait parlé à son psy en précisant que dans ces cas, c'est "Monsieur qui prend". Son psy lui a dit que c'est normal. Nous avions déjà eu une période de même genre l'an dernier mais fort heureusement cela s'était vite estompé, notamment parce que nous avions réussi à planifier notre semaine à New-York, qui avait eu un effet antidépresseur très fort.
J'ai commencé à poster ici le 8 avril dernier, dans les faits il y a eu des hauts et des bas, mais fondamentalement les choses n'ont pas changées. De mon côté je comprends seulement mieux la maladie de ma femme, qui de son côté va - parait-il - mieux ... selon son psy elle est en queue de dépression, autrement dit elle reprend gout à la vie et aux autres mais c'est encore loin d'être fini et les rechutes peuvent survenir à la moindre contrariété. Mais il reste son animosité envers moi, et pour le coup je commence effectivement à me demander ou est la frontière entre ma femme et la maladie lorsqu'elle me traite aussi durement. C'est pourquoi j'ai accepté notre break.
Mes parents étant absents jusqu'à la fin du mois, je me suis pour le moment installé chez eux. Le week-end prochain ma femme repart pour une semaine dans le sud, j'emménagerais de nouveau chez moi jusqu'à mon départ pour New-York. Dans l'intervalle il s'agit de protéger mon fils, que je suis comme le lait sur le feu. J'espère que cette séparation sera l'occasion pour ma femme de se retrouver et de nous redonner une chance, au-delà de sa maladie et des différents que cette situation à créés entre nous, peu importe qui en est responsable.
Tout détruire pour pouvoir (se) reconstruire.
S'assurer que le chantier est totalement rasé avant de démarrer sérieusement les travaux.
Jeter le bébé avec l'eau du bain pour réaliser à quel point il compte pour nous.
Dans le cas de Macbook, sa femme à fait le choix de partir. Dans mon cas, ma femme m'a demandé de partir, "pour faire un break" comme elle dit. Mais dans les deux cas, le "geste d'amour" est le même : il s'agit de laisser à l'autre le temps et surtout l'espace dont il a besoin pour se reconstruire. Et c'est pour moi, en particulier ce soir, une épreuve très difficile. Pourvu que ce soit profitable à notre famille, et à notre couple.
AAAAHHHHHHHHHHH. Je HAIS cette maladie !
Je voudrais faire un bon d'un an dans le temps, voir si nos souffrances auront disparues.
Ce soir, je suis seul dans le grand appartement de mes parents, ma femme est à la maison avec notre fils, à quelques 15 km d'ici.
Pour la première fois depuis longtemps, j'ai pleuré.
Ce soir, je ne suis pas un homme posé et réfléchi, seulement un homme brisé et très triste qui veut continuer à croire que le bout du tunnel existe.
Ca ira mieux demain.
A bientôt,
"I am upon the hill and not six feet under, so this is gonna be a good day".
"Get lucky or die trying".
- Macbook
- Messages : 67
- Enregistré le : lundi 27 décembre 2010 14:42
Dépression de ma femme, mort de notre vie de famille...
Salut Sergio, et les autres.
Oui je continuerai à donner des nouvelles, de toute façon. Si je l'ai moins fait ces derniers temps c'est que j'ai passé pas mal de temps à prévenir les amis et la famille de notre séparation, et j'ai eu ainsi mon compte de parole (qu'est-ce que ça fait du bien de parler, j'en ai tellement besoin, j'ai de la chance d'avoir autant d'amis/famille, je me le dis souvent en ce moment, et aucun ne me déçoit ils sont tous là). Les prévenir pour qu'ils le sachent bien sûr, mais aussi je crois pour me convaincre moi-même que c'est en train d'arriver et réussir à l'accepter un peu mieux. La réaction de tout le monde est la même: "Vous ? Vous vous séparez ? On n'aurait jamais cru ça possible, d'autres oui mais pas vous". Tout le monde nous voyait comme la famille idéale, moi compris. Certains qui ont vu ma femme au cours des derniers mois osent quand même "on avait remarqué qu'elle n'avait pas l'air bien, on l'a trouvée changée"... Changée, le mot est faible...
Chez nous il n'est pas question de "break", ma femme ne veut pas en entendre parler. Ce qu'elle veut c'est me dégager manu militari de sa vie, elle voudrait un divorce là tout de suite, et ne plus me revoir. Par contre elle a sans arrêt besoin de moi et me demande des choses tout le temps. Et elle me verrait bien continuer à lui rendre des services même une fois divorcés. Ce weekend elle était à Paris (500km de chez nous) pour un weekend avec une amie d'enfance qu'elle n'avait pas vue depuis des années. Elle est partie vendredi à midi, est rentrée hier soir à minuit, pendant que je passais le weekend avec les enfants. Un plaisir de passer le weekend avec les enfants, mais ils sont petits (2, 6 et 8 ans) et c'est du travail aussi. Elle s'est bien amusée, concert de Zazie à l'Olympia samedi soir, restos, papotages et compagnie j'imagine (elle ne me raconte rien c'est SA vie) pendant que j'ai fait des lessives, ai fait les courses, à manger, etc. Pas de problème, je le fais volontiers et elle a le droit de s'amuser, mais ce matin en me levant j'aurais aimé qu'elle me dise, sinon merci, au moins bonjour. Et bien non, rien, elle m'a royalement ignoré. Tout est toujours normal, je lui dois tout...
La prochaine étape comme je le disais c'est son appart, mais elle cherche toujours sans trouver. Comment réagit ton fils Sergio face à ce "break" où il a un jour papa un jour maman à la maison ? J'imagine qu'il comprend la situation. Mes enfants comprennent parfois, parfois moins... Ils parlent souvent de leur future chambre dans l'"appartement de maman", pour l'instant c'est celui de maman en aucun cas le leur, il va leur falloir du temps pour se l'approprier ils aiment beaucoup notre maison où ils ont chacun leur chambre qu'ils ont eux-même décorée. Dans l'appartement les garçons seront dans la même chambre, leur maman les a déjà prévenus. Ils n'ont pas réclamé leur maman du weekend, je crois que lorsqu'un de nous est absent la tension retombe et ils se sentent mieux. Quelque part ils souhaitent aussi à leur manière notre séparation.
Hier soir j'ai appelé un ami qui est assistant social. Il a souvent affaire à des psys dans son travail (il s'en méfie beaucoup et les trouve souvent très bizarres d'ailleurs). Je lui ai dit que ma femme voyait le sien une fois par semaine pour une séance d'une heure, il a trouvé que c'était anormal comme mode de fonctionnement (mon psy que j'ai vu la semaine dernière avait lui aussi trouvé ça bizarre, il m'a dit que généralement on faisait une à deux séances d'1/2 heure par semaine, mais qu'une heure d'un coup c'était trop long). Quand je lui ai dit que ma femme planifiait ses vacances en fonction de celles du psy, pour ne pas rater de séances, mon ami a aussi trouvé ça très anormal et même dangereux, de même que ses yeux qui brillent quand elle parle de lui. Le fait que sa psychothérapie soit une aide à gérer le quotidien, qu'il la rassure beaucoup et l'aide à gérer ses angoisses, mais qu'il ne cherche jamais dans son passé quel a été le déclencheur de tout ça l'a beaucoup surpris aussi. Incroyable aussi quand elle me dit "j'aime vraiment beaucoup le voir, je crois que j'en ai encore pour des années, enfin j'espère, j'ai vraiment besoin de lui, en tout cas il ne faut pas que ça s'arrête c'est trop important pour moi". Quand on voit un médecin on souhaite guérir et ne plus le voir non ? Et vous les habitués du forum, vous qui connaissez les psychothérapies, qu'en pensez-vous ?
Pauvre Sergio, moi aussi j'ai pleuré beaucoup il y a quelques semaines quand je me suis retrouvé seul chez moi pour la première fois, alors que pourtant il ne s'agissait que de vacances pour les 4 autres. C'est dur de se retrouver seul avec de tels problèmes lorsqu'on a tout pour être bien, qu'on a été si heureux, et que tout s'écroule de façon si injuste et brutale. Et comme toi je vis ça très mal en me disant que c'est sans doute un mal nécessaire, qu'il faut que je serre les dents, et que peut-être elle reviendra et nous serons à nouveau heureux. Mais n'est-ce pas trop tard ? Et ne devrions-nous pas tirer un trait sur ces personnes qui nous font tant de mal et passer à autre chose ? Certains amis m'encouragent à ça, mais pour le moment je ne le peux pas, c'est encore trop tôt.
C'est bien que ta femme aille vers une guérison, mais comment as-tu accès à ce genre d'information ? Son psy ne donne jamais aucun diagnostic à ma femme, elle y va pour discuter et en revient soulagée d'avoir discuté, c'est tout. Jamais elle n'y parle de diagnostic, traitement, guérison, tous ces mots médicaux. Il s'agit d'un mec avec qui elle va discuter, ça lui fait du bien, et c'est tout. Comme elle ne le paie pas (elle le voit au centre thérapeutique de jour de notre ville, je pense que le gars est payé directement pas la sécu), je pense que ça contribue au fait qu'elle n'ait pas l'impression de voir un médecin. Nous habitons sans doute loin l'un de l'autre Sergio, et l'anonymat du forum doit être garantie (même pas droit aux messages privés), mais si c'était possible j'irais bien boire une bière avec toi un soir je crois que nous aurions des choses à nous dire. Je me dis aussi souvent que j'aimerais savoir où nous en serons dans un an. Merci pour tes témoignages en tout cas ça fait du bien de savoir que l'on n'est pas seul.
A très bientôt.
Oui je continuerai à donner des nouvelles, de toute façon. Si je l'ai moins fait ces derniers temps c'est que j'ai passé pas mal de temps à prévenir les amis et la famille de notre séparation, et j'ai eu ainsi mon compte de parole (qu'est-ce que ça fait du bien de parler, j'en ai tellement besoin, j'ai de la chance d'avoir autant d'amis/famille, je me le dis souvent en ce moment, et aucun ne me déçoit ils sont tous là). Les prévenir pour qu'ils le sachent bien sûr, mais aussi je crois pour me convaincre moi-même que c'est en train d'arriver et réussir à l'accepter un peu mieux. La réaction de tout le monde est la même: "Vous ? Vous vous séparez ? On n'aurait jamais cru ça possible, d'autres oui mais pas vous". Tout le monde nous voyait comme la famille idéale, moi compris. Certains qui ont vu ma femme au cours des derniers mois osent quand même "on avait remarqué qu'elle n'avait pas l'air bien, on l'a trouvée changée"... Changée, le mot est faible...
Chez nous il n'est pas question de "break", ma femme ne veut pas en entendre parler. Ce qu'elle veut c'est me dégager manu militari de sa vie, elle voudrait un divorce là tout de suite, et ne plus me revoir. Par contre elle a sans arrêt besoin de moi et me demande des choses tout le temps. Et elle me verrait bien continuer à lui rendre des services même une fois divorcés. Ce weekend elle était à Paris (500km de chez nous) pour un weekend avec une amie d'enfance qu'elle n'avait pas vue depuis des années. Elle est partie vendredi à midi, est rentrée hier soir à minuit, pendant que je passais le weekend avec les enfants. Un plaisir de passer le weekend avec les enfants, mais ils sont petits (2, 6 et 8 ans) et c'est du travail aussi. Elle s'est bien amusée, concert de Zazie à l'Olympia samedi soir, restos, papotages et compagnie j'imagine (elle ne me raconte rien c'est SA vie) pendant que j'ai fait des lessives, ai fait les courses, à manger, etc. Pas de problème, je le fais volontiers et elle a le droit de s'amuser, mais ce matin en me levant j'aurais aimé qu'elle me dise, sinon merci, au moins bonjour. Et bien non, rien, elle m'a royalement ignoré. Tout est toujours normal, je lui dois tout...
La prochaine étape comme je le disais c'est son appart, mais elle cherche toujours sans trouver. Comment réagit ton fils Sergio face à ce "break" où il a un jour papa un jour maman à la maison ? J'imagine qu'il comprend la situation. Mes enfants comprennent parfois, parfois moins... Ils parlent souvent de leur future chambre dans l'"appartement de maman", pour l'instant c'est celui de maman en aucun cas le leur, il va leur falloir du temps pour se l'approprier ils aiment beaucoup notre maison où ils ont chacun leur chambre qu'ils ont eux-même décorée. Dans l'appartement les garçons seront dans la même chambre, leur maman les a déjà prévenus. Ils n'ont pas réclamé leur maman du weekend, je crois que lorsqu'un de nous est absent la tension retombe et ils se sentent mieux. Quelque part ils souhaitent aussi à leur manière notre séparation.
Hier soir j'ai appelé un ami qui est assistant social. Il a souvent affaire à des psys dans son travail (il s'en méfie beaucoup et les trouve souvent très bizarres d'ailleurs). Je lui ai dit que ma femme voyait le sien une fois par semaine pour une séance d'une heure, il a trouvé que c'était anormal comme mode de fonctionnement (mon psy que j'ai vu la semaine dernière avait lui aussi trouvé ça bizarre, il m'a dit que généralement on faisait une à deux séances d'1/2 heure par semaine, mais qu'une heure d'un coup c'était trop long). Quand je lui ai dit que ma femme planifiait ses vacances en fonction de celles du psy, pour ne pas rater de séances, mon ami a aussi trouvé ça très anormal et même dangereux, de même que ses yeux qui brillent quand elle parle de lui. Le fait que sa psychothérapie soit une aide à gérer le quotidien, qu'il la rassure beaucoup et l'aide à gérer ses angoisses, mais qu'il ne cherche jamais dans son passé quel a été le déclencheur de tout ça l'a beaucoup surpris aussi. Incroyable aussi quand elle me dit "j'aime vraiment beaucoup le voir, je crois que j'en ai encore pour des années, enfin j'espère, j'ai vraiment besoin de lui, en tout cas il ne faut pas que ça s'arrête c'est trop important pour moi". Quand on voit un médecin on souhaite guérir et ne plus le voir non ? Et vous les habitués du forum, vous qui connaissez les psychothérapies, qu'en pensez-vous ?
Pauvre Sergio, moi aussi j'ai pleuré beaucoup il y a quelques semaines quand je me suis retrouvé seul chez moi pour la première fois, alors que pourtant il ne s'agissait que de vacances pour les 4 autres. C'est dur de se retrouver seul avec de tels problèmes lorsqu'on a tout pour être bien, qu'on a été si heureux, et que tout s'écroule de façon si injuste et brutale. Et comme toi je vis ça très mal en me disant que c'est sans doute un mal nécessaire, qu'il faut que je serre les dents, et que peut-être elle reviendra et nous serons à nouveau heureux. Mais n'est-ce pas trop tard ? Et ne devrions-nous pas tirer un trait sur ces personnes qui nous font tant de mal et passer à autre chose ? Certains amis m'encouragent à ça, mais pour le moment je ne le peux pas, c'est encore trop tôt.
C'est bien que ta femme aille vers une guérison, mais comment as-tu accès à ce genre d'information ? Son psy ne donne jamais aucun diagnostic à ma femme, elle y va pour discuter et en revient soulagée d'avoir discuté, c'est tout. Jamais elle n'y parle de diagnostic, traitement, guérison, tous ces mots médicaux. Il s'agit d'un mec avec qui elle va discuter, ça lui fait du bien, et c'est tout. Comme elle ne le paie pas (elle le voit au centre thérapeutique de jour de notre ville, je pense que le gars est payé directement pas la sécu), je pense que ça contribue au fait qu'elle n'ait pas l'impression de voir un médecin. Nous habitons sans doute loin l'un de l'autre Sergio, et l'anonymat du forum doit être garantie (même pas droit aux messages privés), mais si c'était possible j'irais bien boire une bière avec toi un soir je crois que nous aurions des choses à nous dire. Je me dis aussi souvent que j'aimerais savoir où nous en serons dans un an. Merci pour tes témoignages en tout cas ça fait du bien de savoir que l'on n'est pas seul.
A très bientôt.
- esperance
- Messages : 50
- Enregistré le : jeudi 19 mai 2011 14:52
Dépression de ma femme, mort de notre vie de famille...
Bonjour,
nouvelle sur ce forum, ton histoire m'a touchée. Je sais ce que c'est de se battre pour essayer de sauver son mariage que l'on voit "mourir" jour après jour à cause de cette dépression. Chaque jour est un combat de plus en plus difficile et on le mène tout seul parce que l'autre , bien qu'il donne l'impression de vouloir le sauver parfois, n'y mets pas tout son coeur comme nous. Attendre des "je t'aime" , de la tendresse en vain, je sais ce que c'est.
Aujourd'hui je me sens "manipulée" par lui qui dès qu'il sent qu'il va me perdre, trouve les mots qu'il faut pour me retenir, avec des " je t'aime" qui ne sont pas spontanés et des "ne m'abandonne pas" qui me font sentir que je suis juste sa "bouée de sauvetage"...Ce matin la conseillère conjugale m'a demandé s'il me rendait heureuse, s'il m'apportait ce que j'attends d'un homme et la réponse est non, je m'accroche à cet espoir qui vient et qui repart lorsqu'il redevient distant et ne se préocupe que de lui.
Oui je fais tout pour nous sauver parce que je sais que cette dépression m'a pris mon mari, je ne le reconnais plus .Il avait envie de profiter de la vie, s'est mis à sortir avec des personnes de 15 ans de moins, cela l'a conduit à me tromper et je dois en plus vivre avec cela. Tu dois l'aimer énormément, tout comme moi mais un jour il faut se rendre à l'évidence, on ne peut éviter au bateau de couler seul, je pense que finalement je serais peut être plus heureuse sans lui.
nouvelle sur ce forum, ton histoire m'a touchée. Je sais ce que c'est de se battre pour essayer de sauver son mariage que l'on voit "mourir" jour après jour à cause de cette dépression. Chaque jour est un combat de plus en plus difficile et on le mène tout seul parce que l'autre , bien qu'il donne l'impression de vouloir le sauver parfois, n'y mets pas tout son coeur comme nous. Attendre des "je t'aime" , de la tendresse en vain, je sais ce que c'est.
Aujourd'hui je me sens "manipulée" par lui qui dès qu'il sent qu'il va me perdre, trouve les mots qu'il faut pour me retenir, avec des " je t'aime" qui ne sont pas spontanés et des "ne m'abandonne pas" qui me font sentir que je suis juste sa "bouée de sauvetage"...Ce matin la conseillère conjugale m'a demandé s'il me rendait heureuse, s'il m'apportait ce que j'attends d'un homme et la réponse est non, je m'accroche à cet espoir qui vient et qui repart lorsqu'il redevient distant et ne se préocupe que de lui.
Oui je fais tout pour nous sauver parce que je sais que cette dépression m'a pris mon mari, je ne le reconnais plus .Il avait envie de profiter de la vie, s'est mis à sortir avec des personnes de 15 ans de moins, cela l'a conduit à me tromper et je dois en plus vivre avec cela. Tu dois l'aimer énormément, tout comme moi mais un jour il faut se rendre à l'évidence, on ne peut éviter au bateau de couler seul, je pense que finalement je serais peut être plus heureuse sans lui.
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- Messages : 1
- Enregistré le : lundi 23 mai 2011 15:17
Dépression de ma femme, mort de notre vie de famille...
Bonjour,
me voici en train de lire votre message après quelques recherches sur la dépression. Je recherchai en particulier comment aider sa femme.
J'ai 29 ans, 2 enfants de 3 et 5 ans, un mari et je suis dépressive depuis l'age de 10 ans environ, des suites d'une enfance terrible et du suicide de mon père lorsque j'avais 8 ans. J'ai fais 3 TS entre 16 et 18 ans, sans gravité. On appelai alors ça des appels aux secours qui je pense en étaient, mais je souhaitais aussi réellement en finir.
Cela fait 9 ans que je suis avec mon homme et 1 an que nous sommes mariés. Je suis nounou et lui agriculteur, 2 adorables enfants, et je les aime tout les 3, plus que tout, malgré ça.
J'ai été touché par votre témoignage, car je retrouve sur plusieurs points notre situation. Vous étes un homme remarquablement gentil et patient.
Le mien l'est aussi, jamais je ne ne lui ai reproché quoi que ce soit, et jamais je n'ai tenté de mettre fin à mes jours depuis que nous sommes ensembles, car j'ai tout bétement la trouille de ne pas y arriver et qu'il me quitte par la suite (ce que je comprendrai bien évidement).
J'en suis aujourd'hui à ma 4éme terrapie depuis que nous nous connaissons, je ne trouve pas "chaussure à mon pied" et ce, depuis ma 1ére TS, aucun ne cherche vérritablement à me comprendre. Quant à mon homme, je ne pense pas qu'il soit conscient de la gravité de mon état et il est aussi désoeuvré face à ça.
Nous parlons peu, n'avons qu'en moyenne: 2 à 3 rapports/an, nous somme dans un cercle vissieu duquel nous ne sortirons pas. Je me deteste tellement sur absolument TOUT les points que chaque matin, je regrette d'ouvrir les yeux et que le soir je pris pour mourir dans mon sommeil. Je ne veux pas l'embeter avec mes histoires, je n'arrive pas à lui expliquer ce qu'il m'arrive. Je souhaite qu'il m'accompagne et qu'il m'épaule dans chaque situation mais j'ai bien conscience que ça ne doit pas etre facile. Nous avons tout pour etre heureux et je m'en veux de me plaindre alors qu'il y a des gens et des enfants qui crèvent de faim ou autres horreures de ce monde. Je me dit qu'il vaut mieux une maman ou une femme partie de son plein grès plutot qu'une personne au foyer qui fait règner une ambiance pesante et une facon de ne voir voir la vie qu'en noir. Ma mère a été et est comme ça et c'est terrible pour l'entourage, vous le décrivé tout aussi bien.
Que faire? Quoi dire? Je cherche de l'aide de partout discrètement... Ma belle famille ne sais pas que je fais de la dépression et juge toutes les personnes montrant quelconque signe de faiblesse, c'est aussi pour ça que je ne pipe pas mot, de peur que mon chéri me quitte.
me voici en train de lire votre message après quelques recherches sur la dépression. Je recherchai en particulier comment aider sa femme.
J'ai 29 ans, 2 enfants de 3 et 5 ans, un mari et je suis dépressive depuis l'age de 10 ans environ, des suites d'une enfance terrible et du suicide de mon père lorsque j'avais 8 ans. J'ai fais 3 TS entre 16 et 18 ans, sans gravité. On appelai alors ça des appels aux secours qui je pense en étaient, mais je souhaitais aussi réellement en finir.
Cela fait 9 ans que je suis avec mon homme et 1 an que nous sommes mariés. Je suis nounou et lui agriculteur, 2 adorables enfants, et je les aime tout les 3, plus que tout, malgré ça.
J'ai été touché par votre témoignage, car je retrouve sur plusieurs points notre situation. Vous étes un homme remarquablement gentil et patient.
Le mien l'est aussi, jamais je ne ne lui ai reproché quoi que ce soit, et jamais je n'ai tenté de mettre fin à mes jours depuis que nous sommes ensembles, car j'ai tout bétement la trouille de ne pas y arriver et qu'il me quitte par la suite (ce que je comprendrai bien évidement).
J'en suis aujourd'hui à ma 4éme terrapie depuis que nous nous connaissons, je ne trouve pas "chaussure à mon pied" et ce, depuis ma 1ére TS, aucun ne cherche vérritablement à me comprendre. Quant à mon homme, je ne pense pas qu'il soit conscient de la gravité de mon état et il est aussi désoeuvré face à ça.
Nous parlons peu, n'avons qu'en moyenne: 2 à 3 rapports/an, nous somme dans un cercle vissieu duquel nous ne sortirons pas. Je me deteste tellement sur absolument TOUT les points que chaque matin, je regrette d'ouvrir les yeux et que le soir je pris pour mourir dans mon sommeil. Je ne veux pas l'embeter avec mes histoires, je n'arrive pas à lui expliquer ce qu'il m'arrive. Je souhaite qu'il m'accompagne et qu'il m'épaule dans chaque situation mais j'ai bien conscience que ça ne doit pas etre facile. Nous avons tout pour etre heureux et je m'en veux de me plaindre alors qu'il y a des gens et des enfants qui crèvent de faim ou autres horreures de ce monde. Je me dit qu'il vaut mieux une maman ou une femme partie de son plein grès plutot qu'une personne au foyer qui fait règner une ambiance pesante et une facon de ne voir voir la vie qu'en noir. Ma mère a été et est comme ça et c'est terrible pour l'entourage, vous le décrivé tout aussi bien.
Que faire? Quoi dire? Je cherche de l'aide de partout discrètement... Ma belle famille ne sais pas que je fais de la dépression et juge toutes les personnes montrant quelconque signe de faiblesse, c'est aussi pour ça que je ne pipe pas mot, de peur que mon chéri me quitte.
- esperance
- Messages : 50
- Enregistré le : jeudi 19 mai 2011 14:52
Dépression de ma femme, mort de notre vie de famille...
A te lire, on sent que tu souffre énormément, Je ne connais pas beaucoup de chose concernant la dépression, je n'y ai jamais étè confronté auparavant. Je sais que mon mari ne supporte plus l'image qu'il a de lui même, il déteste ce qu'il est devenu , pense que tout le monde le juge et pourtant les personnes qui sont au courant (la famille proche)ne pense qu'a l'aider à aller mieux. Je me suis marié avec lui pour le meilleur et pour le pire et je sais que si notre situation avait étè "normale", je l'aurais soutenu, je ne l'aurais pas abandonné. Mais pour cela il ne faut pas s'oublier, continuer de vivre aussi pour soi , les jours ou ça ne va pas. Oui je pense que j'aurais pû être comme cela s'il ne m'avait pas trompé, parce que je l'aime énormément . Seulement il l'a fait et je ne pense pas avoir mérité de vivre cette situation, je suis trop faible psychologiquement pour supporter cela et je m'en veux pour ça.
- Macbook
- Messages : 67
- Enregistré le : lundi 27 décembre 2010 14:42
Dépression de ma femme, mort de notre vie de famille...
Salut tout le monde,
Voici les dernières nouvelles. J'ai acquis la quasi-certitude que ma femme est amoureuse de son psychiatre. Son regard quand elle parle de lui, le fait qu'elle veuille prendre ses vacances en même temps que lui pour ne pas rater de séances, qu'elle ne s'"imagine pas du tout ne plus le voir, elle a besoin de lui pour des années encore". Et maintenant son prénom qu'elle a répété plusieurs fois en dormant cette nuit (ça lui arrive souvent de parler la nuit, et ça n'est pas la première fois que ça la trahit). Apparemment très classique, "transfert" si j'ai bien compris le terme technique associé.
Je me pose maintenant une autre question. Comme je l'ai souvent écrit ici, ma femme veut me quitter parce qu'elle "ne m'aime plus", elle a commencé à parler de ça quelques semaines après sa tentative de suicide, qui correspond à sa rencontre avec ce psychiatre. Est-ce que cela peut avoir un rapport ? Lorsqu'on fait un transfert amoureux sur son psy, est-ce possible que cela puisse occulter les sentiments que l'on a pour son conjoint, ou même les faire complètement disparaître ? Je suis absolument certain qu'elle m'aimait encore avant la tentative de suicide, certains regards ou gestes ne trompent pas et j'en ai énormément en mémoire, puis elle a commencé à le voir et petit à petit elle a douté de plus en plus, elle m'en parlait souvent, jusqu'à ne plus avoir de doutes et me dire ne plus avoir de sentiments du tout pour moi. Dois-je lier les deux ou pas ? Qu'en pensez-vous ?
J'espère en tout cas que le psy s'en rend compte, et si c'est le cas qu'il réagira de manière appropriée et n'aura pas une aventure avec elle... Tout cela me secoue énormément, voir ma femme être amoureuse de quelqu'un d'autre c'est vraiment désagréable...
Bonne soirée à tous.
Voici les dernières nouvelles. J'ai acquis la quasi-certitude que ma femme est amoureuse de son psychiatre. Son regard quand elle parle de lui, le fait qu'elle veuille prendre ses vacances en même temps que lui pour ne pas rater de séances, qu'elle ne s'"imagine pas du tout ne plus le voir, elle a besoin de lui pour des années encore". Et maintenant son prénom qu'elle a répété plusieurs fois en dormant cette nuit (ça lui arrive souvent de parler la nuit, et ça n'est pas la première fois que ça la trahit). Apparemment très classique, "transfert" si j'ai bien compris le terme technique associé.
Je me pose maintenant une autre question. Comme je l'ai souvent écrit ici, ma femme veut me quitter parce qu'elle "ne m'aime plus", elle a commencé à parler de ça quelques semaines après sa tentative de suicide, qui correspond à sa rencontre avec ce psychiatre. Est-ce que cela peut avoir un rapport ? Lorsqu'on fait un transfert amoureux sur son psy, est-ce possible que cela puisse occulter les sentiments que l'on a pour son conjoint, ou même les faire complètement disparaître ? Je suis absolument certain qu'elle m'aimait encore avant la tentative de suicide, certains regards ou gestes ne trompent pas et j'en ai énormément en mémoire, puis elle a commencé à le voir et petit à petit elle a douté de plus en plus, elle m'en parlait souvent, jusqu'à ne plus avoir de doutes et me dire ne plus avoir de sentiments du tout pour moi. Dois-je lier les deux ou pas ? Qu'en pensez-vous ?
J'espère en tout cas que le psy s'en rend compte, et si c'est le cas qu'il réagira de manière appropriée et n'aura pas une aventure avec elle... Tout cela me secoue énormément, voir ma femme être amoureuse de quelqu'un d'autre c'est vraiment désagréable...
Bonne soirée à tous.
- Mélina
- Messages : 545
- Enregistré le : mardi 01 février 2011 21:08
Dépression de ma femme, mort de notre vie de famille...
Bonsoir Macbook,
Je vois que les choses ont évolué et pas d'une façon qui puisse te rendre heureux. J'en suis bien désolée car je sais à quel point ce que tu traverses est difficile.
Tout ce que j'ai écrit là ne sont que des hypothèses, des réflexions qui me sont venues à la lecture de ton dernier message, elles sont aussi empreintes de mes convictions personnelles. Je ne suis pas psy, ni spécialiste de psy.
Quant à la question que tu poses sur la concomitance entre le début de ses rendez-vous chez le psy, je comprends que tu éprouves le besoin d'expliquer ce changement dans l'attitude de ta femme et ses sentiments, qui, selon ta perception, s'est fait de façon rapide et inattendue.
Malheureusement, ce n'est pas parce que tu n'as pas vu les signes d'un désamour de sa part qu'elle ne le ressentait pas auparavant, et ce n'est pas parce qu'elle-même n'en avait peut-être pas conscience qu'elle ne le ressentait pas.
Je ne dis pas que c'est ainsi que les choses se sont passées.
Je pense cependant que tu essaies de chercher une cause à ce désamour qu'elle affirme ressentir à ton égard, et peut-être pense-tu qu'en t'expliquant cette cause et en lui expliquant, à elle, elle reviendra à ses sentiments précédents. Mais ça ne marche pas comme ça, malheureusement. On ne déconstruit, on n'anéantit pas les sentiments d'autrui à notre égard en les expliquant.
On ne change pas les sentiments des personnes avec des explications, quand bien même ces sentiments ne seraient que volatiles et éphémères.
Il est possible qu'elle fasse un transfert. Si c'est le cas, c'est le métier de ce psy que de gérer le transfert. Dans les thérapies traditionnelles à l'occidentale, il n'y a pas de guérison sans transfert. C'est la clé finale de la thérapie. Mais si c'est le cas, cela se terminera par une réaction de rejet ou d'indifférence de ta femme à l'égard de ce psy, un besoin d'autonomie et une confiance en sa propre capacité à être autonome par rapport à lui.
Il est possible aussi que tout simplement, comme beaucoup de personnes qui désirent quitter leur conjoint mais ne l'ont pas encore fait, elle ait développé des sentiments à son égard, parce que la nature a horreur du vide, et la libido (ou les émotions, ou les désirs, appelle le comme tu veux) se débrouille toujours pour avoir un objet d'investissement, quand bien même ce ne serait que collectionner des porte-clés. J'explique cela de façon un peu froide, sans doute, je ne perds pas de vue qu'il s'agit de ta vie, de la personne que tu aimes, mais je pense que tu peux comprendre.
Il est également possible qu'ayant remarqué la concomitance entre ses séances chez le psy et son affirmation qu'elle ne t'aime plus, tu rendes ce psy responsable des choix de ta femme aujourd'hui, ou que tu sois tout simplement jaloux de celui-ci: autant de points de vue et de sentiments qui à mon avis te permettent d'appréhender de façon moins douloureuse le projet de séparation de ta femme, de ne pas le prendre de plein fouet, chose qui reste impossible d'emblée pour un être humain.
Je ne te jette pas la pierre et je ne te juge pas: j'ai tendance à essayer d'expliquer des comportements qui me blessent, c'est ma façon de garder une certaine maîtrise sur ce que je ressens, c'est aussi ma façon de garder espoir lorsqu'une situation m'est insupportable.
Car il est aussi possible que ce psy soit un professionnel compétent et que les séances aient aidé ta femme à prendre conscience d'elle-même, de ses désirs, de ses limitations, de ses projets, et que ce soit cela qui l'ait conduit à ce choix d'aujourd'hui. Cela ne voudrait pas alors dire qu'elle ne t'a pas aimé, mais qu'elle a changé, qu'elle prend acte de ce changement et qu'elle en tire les conséquences les plus opportunes à ses yeux par rapport à votre couple. Je ne dis pas qu'elle ait raison, ni tort d'ailleurs (parce qu'en amour, je ne crois pas qu'il y en ait un qui ait raison et l'autre tort, pour moi il n'y a que des comportements générateurs de bonheur ou de souffrance, pour autrui et pour soi), je dis juste que c'est sa façon de le faire.
Quant au fait qu'elle ait l'impression d'avoir besoin de lui "pour des années encore", c'est un phénomène assez classique lorsque les premiers temps de la thérapie se déroulent bien pour le patient: il prend conscience de toutes les blessures accumulées durant son existence (comme pour tous les êtres humains, d'ailleurs), mais comme il a commencé à les verbaliser, il a envie de les verbaliser toutes, de faire le tour de l'ensemble de ces blessures.
Aujourd'hui, elle semble être dans une phase de séparation, donc de défense, voire d'agression à ton égard. Ce qui ne signifie pas qu'elle soit amoureuse de son psy. Ce qui ne signifie pas non plus qu'elle ne ressent plus d'attachement à ton égard.
Il reste que les sentiments que l'on éprouve pour une personne n'occultent jamais ceux que l'on ressent pour une autre. S'ils sont co-existants, au pire, ils conduisent à l'indécision, l'inconstance ou ils s'entremêlent. Mais ils conduisent rarement à des décisions claires et tranchées comme cela semble être le cas pour ta femme aujourd'hui.
Par contre, ce qui peut occulter les sentiments de ta femme à ton égard, c'est son désir d'acquérir de l'autonomie par rapport à toi, de vivre une autre dimension de sa personnalité. Parce que sa sensation est qu'elle ne peut le faire que "contre toi", ou en "dépit de toi". A la limite, si ta femme est amoureuse de son psy, c'est en tant que mise en jeu, prolongation émotionnelle de ce désir d'autonomie. Et à la limite, si un sentiment occulte aujourd'hui son amour à ton égard, c'est son désir d'autonomie.
J'ai lu que tu avais été voir un psychothérapeute. Que ce soit un psy, ou tout autre personne pouvant te soutenir, je pense que c'est une très bonne idée. Ce que tu traverses est éminemment douloureux, et un soutien n'est jamais de trop dans ces cas-là.
Je comprends l'effroi qu'il peut y avoir à considérer tout ce que l'autre anéantit dans ses choix, de projets, d'affection, de sens à donner à une relation et je ne voudrais pas que mes propos te blessent. Je suis également persuadée que le fait de te poser toutes ces questions est à la fois inéluctable et nécessaire, aussi, ne t'en prive pas. Bien au contraire.
Je te souhaite plein de courage. Je t'embrasse.
Je vois que les choses ont évolué et pas d'une façon qui puisse te rendre heureux. J'en suis bien désolée car je sais à quel point ce que tu traverses est difficile.
Tout ce que j'ai écrit là ne sont que des hypothèses, des réflexions qui me sont venues à la lecture de ton dernier message, elles sont aussi empreintes de mes convictions personnelles. Je ne suis pas psy, ni spécialiste de psy.
Quant à la question que tu poses sur la concomitance entre le début de ses rendez-vous chez le psy, je comprends que tu éprouves le besoin d'expliquer ce changement dans l'attitude de ta femme et ses sentiments, qui, selon ta perception, s'est fait de façon rapide et inattendue.
Malheureusement, ce n'est pas parce que tu n'as pas vu les signes d'un désamour de sa part qu'elle ne le ressentait pas auparavant, et ce n'est pas parce qu'elle-même n'en avait peut-être pas conscience qu'elle ne le ressentait pas.
Je ne dis pas que c'est ainsi que les choses se sont passées.
Je pense cependant que tu essaies de chercher une cause à ce désamour qu'elle affirme ressentir à ton égard, et peut-être pense-tu qu'en t'expliquant cette cause et en lui expliquant, à elle, elle reviendra à ses sentiments précédents. Mais ça ne marche pas comme ça, malheureusement. On ne déconstruit, on n'anéantit pas les sentiments d'autrui à notre égard en les expliquant.
On ne change pas les sentiments des personnes avec des explications, quand bien même ces sentiments ne seraient que volatiles et éphémères.
Il est possible qu'elle fasse un transfert. Si c'est le cas, c'est le métier de ce psy que de gérer le transfert. Dans les thérapies traditionnelles à l'occidentale, il n'y a pas de guérison sans transfert. C'est la clé finale de la thérapie. Mais si c'est le cas, cela se terminera par une réaction de rejet ou d'indifférence de ta femme à l'égard de ce psy, un besoin d'autonomie et une confiance en sa propre capacité à être autonome par rapport à lui.
Il est possible aussi que tout simplement, comme beaucoup de personnes qui désirent quitter leur conjoint mais ne l'ont pas encore fait, elle ait développé des sentiments à son égard, parce que la nature a horreur du vide, et la libido (ou les émotions, ou les désirs, appelle le comme tu veux) se débrouille toujours pour avoir un objet d'investissement, quand bien même ce ne serait que collectionner des porte-clés. J'explique cela de façon un peu froide, sans doute, je ne perds pas de vue qu'il s'agit de ta vie, de la personne que tu aimes, mais je pense que tu peux comprendre.
Il est également possible qu'ayant remarqué la concomitance entre ses séances chez le psy et son affirmation qu'elle ne t'aime plus, tu rendes ce psy responsable des choix de ta femme aujourd'hui, ou que tu sois tout simplement jaloux de celui-ci: autant de points de vue et de sentiments qui à mon avis te permettent d'appréhender de façon moins douloureuse le projet de séparation de ta femme, de ne pas le prendre de plein fouet, chose qui reste impossible d'emblée pour un être humain.
Je ne te jette pas la pierre et je ne te juge pas: j'ai tendance à essayer d'expliquer des comportements qui me blessent, c'est ma façon de garder une certaine maîtrise sur ce que je ressens, c'est aussi ma façon de garder espoir lorsqu'une situation m'est insupportable.
Car il est aussi possible que ce psy soit un professionnel compétent et que les séances aient aidé ta femme à prendre conscience d'elle-même, de ses désirs, de ses limitations, de ses projets, et que ce soit cela qui l'ait conduit à ce choix d'aujourd'hui. Cela ne voudrait pas alors dire qu'elle ne t'a pas aimé, mais qu'elle a changé, qu'elle prend acte de ce changement et qu'elle en tire les conséquences les plus opportunes à ses yeux par rapport à votre couple. Je ne dis pas qu'elle ait raison, ni tort d'ailleurs (parce qu'en amour, je ne crois pas qu'il y en ait un qui ait raison et l'autre tort, pour moi il n'y a que des comportements générateurs de bonheur ou de souffrance, pour autrui et pour soi), je dis juste que c'est sa façon de le faire.
Quant au fait qu'elle ait l'impression d'avoir besoin de lui "pour des années encore", c'est un phénomène assez classique lorsque les premiers temps de la thérapie se déroulent bien pour le patient: il prend conscience de toutes les blessures accumulées durant son existence (comme pour tous les êtres humains, d'ailleurs), mais comme il a commencé à les verbaliser, il a envie de les verbaliser toutes, de faire le tour de l'ensemble de ces blessures.
Aujourd'hui, elle semble être dans une phase de séparation, donc de défense, voire d'agression à ton égard. Ce qui ne signifie pas qu'elle soit amoureuse de son psy. Ce qui ne signifie pas non plus qu'elle ne ressent plus d'attachement à ton égard.
Il reste que les sentiments que l'on éprouve pour une personne n'occultent jamais ceux que l'on ressent pour une autre. S'ils sont co-existants, au pire, ils conduisent à l'indécision, l'inconstance ou ils s'entremêlent. Mais ils conduisent rarement à des décisions claires et tranchées comme cela semble être le cas pour ta femme aujourd'hui.
Par contre, ce qui peut occulter les sentiments de ta femme à ton égard, c'est son désir d'acquérir de l'autonomie par rapport à toi, de vivre une autre dimension de sa personnalité. Parce que sa sensation est qu'elle ne peut le faire que "contre toi", ou en "dépit de toi". A la limite, si ta femme est amoureuse de son psy, c'est en tant que mise en jeu, prolongation émotionnelle de ce désir d'autonomie. Et à la limite, si un sentiment occulte aujourd'hui son amour à ton égard, c'est son désir d'autonomie.
J'ai lu que tu avais été voir un psychothérapeute. Que ce soit un psy, ou tout autre personne pouvant te soutenir, je pense que c'est une très bonne idée. Ce que tu traverses est éminemment douloureux, et un soutien n'est jamais de trop dans ces cas-là.
Je comprends l'effroi qu'il peut y avoir à considérer tout ce que l'autre anéantit dans ses choix, de projets, d'affection, de sens à donner à une relation et je ne voudrais pas que mes propos te blessent. Je suis également persuadée que le fait de te poser toutes ces questions est à la fois inéluctable et nécessaire, aussi, ne t'en prive pas. Bien au contraire.
Je te souhaite plein de courage. Je t'embrasse.
- Macbook
- Messages : 67
- Enregistré le : lundi 27 décembre 2010 14:42
Dépression de ma femme, mort de notre vie de famille...
Coucou Mélina,
Merci encore une fois d'avoir pris le temps d'écrire tout ça. Une fois de plus ne t'excuse pas d'être désolée, ce n'est pas la première fois que tu me "secoues" avec un de tes posts mais je ne suis pas là que pour entendre ce que j'ai envie d'entendre, tu as bien raison de m'écrire tout ça. Tu m'as dit un jour je crois te reconnaître dans les attitudes de ma femme, c'est sans doute pour ça que mes posts t'inspirent toujours autant.
Le point de départ de toutes mes pensées je crois est que je n'ai aucune confiance dans ce psy. Je ne peux pas l'expliquer, il y a peu de concret, mais plein de petites choses qui font que je ne le "sens pas" (le fait qu'il soit généraliste, qu'il la prenne en séances d'une heure - impossible de bosser comme ça d'après le psy que j'ai vu, selon lui c'est beaucoup trop long -, qu'elle n'ait jamais eu de médicaments alors qu'elle était parfois si angoissée et déprimée, qu'il a toujours dit qu'elle n'était pas malade alors que le psy précédent la voyait comme dépressive sévère, qu'il ne la contredit jamais - d'après ce qu'elle me dit - , qu'il ne la mette pas en garde que changer tout dans sa vie en même temps ça peut être beaucoup - encore une fois d'après elle-, ...). Mais peut-être y a-t-il de la jalousie oui, c'est possible, au moins d'avoir gagné la confiance de ma femme, que j'ai perdue (je ne sais pas pourquoi) alors que je l'ai eue pendant si longtemps.
Je suis absolument certain maintenant qu'elle est amoureuse de lui. Elle m'a dit hier que selon lui elle approchait de la fin de sa thérapie (ça correspond d'ailleurs bien à ce que tu m'écris, le transfert au moment de la fin de la thérapie), il a d'ailleurs proposé de ne plus la voir que tous les 15 jours. Il y a une semaine elle me disait en avoir pour des année, et maintenant il dit qu'elle approche de la fin et elle trouve ça bien. Mais pourquoi est-ce la fin selon lui ? Est-ce parce qu'il veut l'éloigner de lui en raison des sentiments qu'il aurait remarqués, ou simplement parce qu'il pense qu'elle n'aura bientôt plus besoin de lui ? J'espère qu'il ne va pas se laisser séduire (elle a beaucoup de charme ma future ex-femme - horrible d'écrire ce mot "ex"), ou qu'il ne propose pas une fin de thérapie afin qu'elle ne soit plus sa patiente et qu'ils puissent se voir en dehors d'un cadre médical.
Je dois dire qu'elle est bien plus en forme qu'il y a quelques mois. Elle se cherche moins, fini les tenues et le maquillage vulgaires (même si ça reste beaucoup plus voyant qu'il y a encore un an), elle s'occupe mieux des enfants (mais elle se fait passer avant eux quand même, et le revendique, elle pense que les enfants seront heureux parce que maman va être heureuse donc il faut qu'elle s'y emploie, que la séparation ne sera pas un si gros problème pour eux de toute façon), son bilan de compétences avance, et elle est en pleine recherche d'appartement ce qui pour elle est très positif (mais elle a beaucoup de mal à trouver quand même). En fait comme un ami commun me le faisait remarquer hier, elle est dans l'action. Elle "avance dans sa vie" comme elle dit donc elle va bien, mais que va-t-il se passer quand effectivement elle aura son appartement, les enfants seulement une semaine sur deux (ils sont si attachants ils vont forcément lui manquer, en tout cas pour moi ce sera très dur) et que le quotidien aura repris ses droits ? Et si elle a son concours d'infirmière et qu'elle choisit de faire les 3 ans d'études, pourra-t-elle tout conjuguer ? Le retour de bâton risque d'être terrible.
Comme tu dis elle est en phase de séparation: elle fait chambre à part, elle a enlevé son alliance, refuse que je m'approche d'elle à moins d'un mètre, etc. Et comme tu l'écris elle est extrêmement agressive. Ca je ne le comprends pas: j'ai admis son départ prochain, je n'essaie plus de la convaincre de rester, je lui rends service à chaque fois qu'elle me le demande, je ne lui mets pas de bâtons dans les roues, pourquoi a-t-elle besoin d'être aussi désagréable ? Demain c'est la fête des mères, je lui ai proposé de préparer un bon petit repas comme je le fais d'habitude et d'essayer de passer une bonne journée avec les enfants sans aborder les sujets qui fâchent. Elle m'a répondu qu'elle préférait que je ne sois pas là et passer la journée seule avec les petits. Du coup je partirai de la maison demain, les enfants sont très tristes de ça et moi aussi. Quand l'ainé a demandé pourquoi je ne serais pas là, elle a répondu que papa préférait ne pas être là, ce qui n'est pas du tout la vérité, et j'ai rétabli les choses devant les enfants c'est maman qui n'a pas voulu de papa pour la fête des mères. Elle a du mal à assumer ses décisions parfois quand même, d'ailleurs elle ne dit jamais qu'elle me quitte mais que nous nous séparons, je rétablis toujours les choses là-aussi.
J'ai fait deux séances chez un psychiatre oui, pour plusieurs raisons. Avoir de l'aide pour moi bien sûr, mais aussi essayer de comprendre (à distance, et du coup ça ne marche pas très bien) ce qui s'est passé chez ma femme, enfin pour discuter avec lui de ce qu'il convient de faire avec les enfants (il est aussi pédopsychiatre). Pour le moment je ne sais pas quoi en penser, on "se renifle". Le gars n'hésite pas à me contredire et ça me plait, je veux quelqu'un qui me relance pas des "oui oui" sans arrêt. Mais nous n'en sommes qu'au début et je ne sais pas trop ce que je dois lui raconter ni vers quoi aller. Est-ce que je vais continuer à moyen terme ou pas je ne sais pas encore, on verra...
Un détail encore Mélina: c'est tout bête mais le "je t'embrasse" a la fin de ton message m'a fait très plaisir. Je crois que je suis en gros manque affectif, ça fait des mois qu'il n'y a plus les bisous, câlins, regards tendres, ... auxquels j'étais si habitué. Du coup je t'embrasse aussi
)
Merci encore une fois d'avoir pris le temps d'écrire tout ça. Une fois de plus ne t'excuse pas d'être désolée, ce n'est pas la première fois que tu me "secoues" avec un de tes posts mais je ne suis pas là que pour entendre ce que j'ai envie d'entendre, tu as bien raison de m'écrire tout ça. Tu m'as dit un jour je crois te reconnaître dans les attitudes de ma femme, c'est sans doute pour ça que mes posts t'inspirent toujours autant.
Le point de départ de toutes mes pensées je crois est que je n'ai aucune confiance dans ce psy. Je ne peux pas l'expliquer, il y a peu de concret, mais plein de petites choses qui font que je ne le "sens pas" (le fait qu'il soit généraliste, qu'il la prenne en séances d'une heure - impossible de bosser comme ça d'après le psy que j'ai vu, selon lui c'est beaucoup trop long -, qu'elle n'ait jamais eu de médicaments alors qu'elle était parfois si angoissée et déprimée, qu'il a toujours dit qu'elle n'était pas malade alors que le psy précédent la voyait comme dépressive sévère, qu'il ne la contredit jamais - d'après ce qu'elle me dit - , qu'il ne la mette pas en garde que changer tout dans sa vie en même temps ça peut être beaucoup - encore une fois d'après elle-, ...). Mais peut-être y a-t-il de la jalousie oui, c'est possible, au moins d'avoir gagné la confiance de ma femme, que j'ai perdue (je ne sais pas pourquoi) alors que je l'ai eue pendant si longtemps.
Je suis absolument certain maintenant qu'elle est amoureuse de lui. Elle m'a dit hier que selon lui elle approchait de la fin de sa thérapie (ça correspond d'ailleurs bien à ce que tu m'écris, le transfert au moment de la fin de la thérapie), il a d'ailleurs proposé de ne plus la voir que tous les 15 jours. Il y a une semaine elle me disait en avoir pour des année, et maintenant il dit qu'elle approche de la fin et elle trouve ça bien. Mais pourquoi est-ce la fin selon lui ? Est-ce parce qu'il veut l'éloigner de lui en raison des sentiments qu'il aurait remarqués, ou simplement parce qu'il pense qu'elle n'aura bientôt plus besoin de lui ? J'espère qu'il ne va pas se laisser séduire (elle a beaucoup de charme ma future ex-femme - horrible d'écrire ce mot "ex"), ou qu'il ne propose pas une fin de thérapie afin qu'elle ne soit plus sa patiente et qu'ils puissent se voir en dehors d'un cadre médical.
Je dois dire qu'elle est bien plus en forme qu'il y a quelques mois. Elle se cherche moins, fini les tenues et le maquillage vulgaires (même si ça reste beaucoup plus voyant qu'il y a encore un an), elle s'occupe mieux des enfants (mais elle se fait passer avant eux quand même, et le revendique, elle pense que les enfants seront heureux parce que maman va être heureuse donc il faut qu'elle s'y emploie, que la séparation ne sera pas un si gros problème pour eux de toute façon), son bilan de compétences avance, et elle est en pleine recherche d'appartement ce qui pour elle est très positif (mais elle a beaucoup de mal à trouver quand même). En fait comme un ami commun me le faisait remarquer hier, elle est dans l'action. Elle "avance dans sa vie" comme elle dit donc elle va bien, mais que va-t-il se passer quand effectivement elle aura son appartement, les enfants seulement une semaine sur deux (ils sont si attachants ils vont forcément lui manquer, en tout cas pour moi ce sera très dur) et que le quotidien aura repris ses droits ? Et si elle a son concours d'infirmière et qu'elle choisit de faire les 3 ans d'études, pourra-t-elle tout conjuguer ? Le retour de bâton risque d'être terrible.
Comme tu dis elle est en phase de séparation: elle fait chambre à part, elle a enlevé son alliance, refuse que je m'approche d'elle à moins d'un mètre, etc. Et comme tu l'écris elle est extrêmement agressive. Ca je ne le comprends pas: j'ai admis son départ prochain, je n'essaie plus de la convaincre de rester, je lui rends service à chaque fois qu'elle me le demande, je ne lui mets pas de bâtons dans les roues, pourquoi a-t-elle besoin d'être aussi désagréable ? Demain c'est la fête des mères, je lui ai proposé de préparer un bon petit repas comme je le fais d'habitude et d'essayer de passer une bonne journée avec les enfants sans aborder les sujets qui fâchent. Elle m'a répondu qu'elle préférait que je ne sois pas là et passer la journée seule avec les petits. Du coup je partirai de la maison demain, les enfants sont très tristes de ça et moi aussi. Quand l'ainé a demandé pourquoi je ne serais pas là, elle a répondu que papa préférait ne pas être là, ce qui n'est pas du tout la vérité, et j'ai rétabli les choses devant les enfants c'est maman qui n'a pas voulu de papa pour la fête des mères. Elle a du mal à assumer ses décisions parfois quand même, d'ailleurs elle ne dit jamais qu'elle me quitte mais que nous nous séparons, je rétablis toujours les choses là-aussi.
J'ai fait deux séances chez un psychiatre oui, pour plusieurs raisons. Avoir de l'aide pour moi bien sûr, mais aussi essayer de comprendre (à distance, et du coup ça ne marche pas très bien) ce qui s'est passé chez ma femme, enfin pour discuter avec lui de ce qu'il convient de faire avec les enfants (il est aussi pédopsychiatre). Pour le moment je ne sais pas quoi en penser, on "se renifle". Le gars n'hésite pas à me contredire et ça me plait, je veux quelqu'un qui me relance pas des "oui oui" sans arrêt. Mais nous n'en sommes qu'au début et je ne sais pas trop ce que je dois lui raconter ni vers quoi aller. Est-ce que je vais continuer à moyen terme ou pas je ne sais pas encore, on verra...
Un détail encore Mélina: c'est tout bête mais le "je t'embrasse" a la fin de ton message m'a fait très plaisir. Je crois que je suis en gros manque affectif, ça fait des mois qu'il n'y a plus les bisous, câlins, regards tendres, ... auxquels j'étais si habitué. Du coup je t'embrasse aussi

- Mélina
- Messages : 545
- Enregistré le : mardi 01 février 2011 21:08
Dépression de ma femme, mort de notre vie de famille...
Bonjour Macbook,
J'espère que cette journée n'a pas été trop difficile pour toi.
Très sincèrement, je trouve ta femme d'une inélégance rare à propos de cette fête des mères. A mes yeux d'ailleurs, c'est sans doute liée à son agressivité. Ce se passe souvent comme ça chez les personnes qui ne se sont jamais ou rarement affirmées: encore peu sûres d'elles, elles en rajoute contre les autres. Et plus elles se sentent vulnérables par rapport à une personne, plus elles sont agressives.
Ceci dit non seulement te mettre dehors de chez toi mais en plus mentir à vos enfants, ça, je t'avoue que je trouve que c'est un peu beaucoup. L'avantage au moins dans tout ça, c'est que les enfants n'auront pas eu à vivre la tension entre vous durant cette journée.
Effectivement, je me suis retrouvée dans certaines choses que tu racontais au début de tes messages quant à ta femme. Mais je tiens à préciser que je me suis alors retrouvée telle que j'étais à 20 ans. Depuis, j'ai pris un peu de bouteille...
Et je dirais que mon empathie va davantage à ta situation, dont je me sens plus proche, qu'à celle de ta femme.
Par rapport à son psy, tel que tu le décris en fait, j'ai l'impression qu'il s'agirait plutôt d'une thérapie d'accompagnement dans un moment de crise que d'un traitement au long cours, tel qu'on le mène avec une dépression. Là, il s'agirait plutôt d'une thérapie brève destinée à soutenir ta femme dans un passage difficile de son existence.
Quant à la durée des séances, je crois qu'il ne faut pas trop s'y fier. Certaines pratiques sont ancrées et considérées comme acquises, idéales, mais ce ne sont que des habitudes, d'ailleurs remises en cause par certains praticiens, et pas des moindres. Mais il y a en la matière plusieurs écoles et aucune vérité absolue et intangible. Je crois aussi que cela dépend des personnes.
En bonne matérialiste, j'aurais personnellement tendance à faire davantage confiance à un médecin qui a une compétence psy qu'à un psychologue. Le médecin, lui, connait le fonctionnement du corps humain, et les affections psychologiques, de quelque ordre qu'elles soient, restent des dysfonctionnements du cerveau.
Maintenant, j'entends et je comprends ta méfiance à l'égard de ce médecin. Et comment ne pas avoir des doutes dans la situation où tu te trouves par rapport à ta femme, sans compter que certains aspects de son comportement restent assez critiquables (je pense là au fait qu'elle n'assume pas le fait de te quitter et dissimule la vérité à cet égard)?
Sans compter qu'effectivement, il reste possible que ta femme ressente quelque chose pour cet homme. Il incarne sans doute beaucoup de choses pour elle. Et puis d'après ce que tu en as raconté, ta femme est quelqu'un qui aime à se placer sous une autorité masculine, ou qui s'est toujours considérée comme placée sous une autorité masculine. Dans le transfert, on remet en général en jeu les problématiques fondamentales de notre façon de nous mettre en relation avec les autres. Auquel cas effectivement, elle serait en train de faire un transfert. Mais tout ça ne sont que des suppositions, hypothèses, spéculations. Et si c'est le cas, si le médecin a un minimum de jugeote et de métier, il l'aura vue venir de loin. Car ces situations sont assez courantes.
Il reste également que ce que tu sais de ces séances ce n'est jamais que ce que t'en raconte ta femme. Et naturellement, même sans que cela soit délibéré, elle ne va pas te raconter des choses qui pourrait la rendre vulnérable à tes yeux, des choses qui pourraient remettre en question sa démarche d'aujourd'hui. Les thérapeutes auront beau dire tout ou n'importe quoi, ou se taire, les patients n'entendent jamais que ce qu'ils veulent entendre ou ne peuvent s'empêcher d'entendre, même dans le silence. Mais, crois-moi, quelqu'un qui fait une dépression ne fait pas de projets. Tout simplement parce qu'il en est incapable, il n'arrive même pas à penser au fait de faire des projets. Un dépressif ne s'affirme pas, au contraire, il est dans le retrait le plus total. A priori, ta femme est dans l'action.
La perte que tu vis aujourd'hui est difficile. Elle est d'autant plus difficile, que, n'étant pas dans la tête de ta femme, tu as du mal à voir ce qui a pu jouer dans ce revirement qu'elle a opéré depuis quelques mois. J'espère que tu ne t'en sens pas coupable et j'espère aussi que tu ne subis pas de façon trop violente le sentiment de trahison.
Dans ce genre de bouleversement, il n'y a a priori pas de vérité, pas de coupable non plus, et chacun de nous met du temps à donner du sens aux choses. Parce qu'il y a d'abord tout le flot des émotions à vivre et laisser passer.
Quant à ce qu'il va se passer par la suite, nul, malheureusement, ne peut en augurer. Je sais que le passage de la vie de couple à la vie seul est une adaptation douloureuse et lente, que, au-delà même des ressentis liés à la personne dont on se sépare, c'est un véritable apprentissage, avec d'autres repères et d'autres éléments de stabilité à mettre en place dans son existence. Même pour ceux qui ont désiré cette vie seuls.
Il se peut que ta femme n'en éprouve pas de difficultés particulières, il se peut que cela soit au-delà de ses moyens. J'ai envie de te dire que tu ne le sauras que le moment venu. Même si dans la situation où tu es tu ne peux sans doute pas t'empêcher d'essayer d'imaginer les différents scénarios qui pourraient se dessiner et d'imaginer comment tu réagirais alors.
Quant au soutien dont je te parlais, je ne faisais pas forcément référence à un soutien psy. Ca, ça dépend des personnes. Mais je sais en tout cas qu'une "tierce" personne peut être utile: les amis et les proches, aussi secourables et aimants soient-ils sont toujours plus ou moins prenantes, et puis ils ont leurs propres tabous en matière de relation, un bon psy n'en a pas. Enfin, ça, tu verras, au fur et à mesure.
Bon, j'en ai encore mis des tonnes. Tout ça pour te dire que je souhaite que cette journée n'aura pas été trop difficile, que tu en as profité pour faire des choses qui te fassent du bien. Contente également de t'avoir apporté un peu de réconfort, je sais à quel point on en a besoin dans ces moments. Je t'embrasse.
J'espère que cette journée n'a pas été trop difficile pour toi.
Très sincèrement, je trouve ta femme d'une inélégance rare à propos de cette fête des mères. A mes yeux d'ailleurs, c'est sans doute liée à son agressivité. Ce se passe souvent comme ça chez les personnes qui ne se sont jamais ou rarement affirmées: encore peu sûres d'elles, elles en rajoute contre les autres. Et plus elles se sentent vulnérables par rapport à une personne, plus elles sont agressives.
Ceci dit non seulement te mettre dehors de chez toi mais en plus mentir à vos enfants, ça, je t'avoue que je trouve que c'est un peu beaucoup. L'avantage au moins dans tout ça, c'est que les enfants n'auront pas eu à vivre la tension entre vous durant cette journée.
Effectivement, je me suis retrouvée dans certaines choses que tu racontais au début de tes messages quant à ta femme. Mais je tiens à préciser que je me suis alors retrouvée telle que j'étais à 20 ans. Depuis, j'ai pris un peu de bouteille...
Et je dirais que mon empathie va davantage à ta situation, dont je me sens plus proche, qu'à celle de ta femme.
Par rapport à son psy, tel que tu le décris en fait, j'ai l'impression qu'il s'agirait plutôt d'une thérapie d'accompagnement dans un moment de crise que d'un traitement au long cours, tel qu'on le mène avec une dépression. Là, il s'agirait plutôt d'une thérapie brève destinée à soutenir ta femme dans un passage difficile de son existence.
Quant à la durée des séances, je crois qu'il ne faut pas trop s'y fier. Certaines pratiques sont ancrées et considérées comme acquises, idéales, mais ce ne sont que des habitudes, d'ailleurs remises en cause par certains praticiens, et pas des moindres. Mais il y a en la matière plusieurs écoles et aucune vérité absolue et intangible. Je crois aussi que cela dépend des personnes.
En bonne matérialiste, j'aurais personnellement tendance à faire davantage confiance à un médecin qui a une compétence psy qu'à un psychologue. Le médecin, lui, connait le fonctionnement du corps humain, et les affections psychologiques, de quelque ordre qu'elles soient, restent des dysfonctionnements du cerveau.
Maintenant, j'entends et je comprends ta méfiance à l'égard de ce médecin. Et comment ne pas avoir des doutes dans la situation où tu te trouves par rapport à ta femme, sans compter que certains aspects de son comportement restent assez critiquables (je pense là au fait qu'elle n'assume pas le fait de te quitter et dissimule la vérité à cet égard)?
Sans compter qu'effectivement, il reste possible que ta femme ressente quelque chose pour cet homme. Il incarne sans doute beaucoup de choses pour elle. Et puis d'après ce que tu en as raconté, ta femme est quelqu'un qui aime à se placer sous une autorité masculine, ou qui s'est toujours considérée comme placée sous une autorité masculine. Dans le transfert, on remet en général en jeu les problématiques fondamentales de notre façon de nous mettre en relation avec les autres. Auquel cas effectivement, elle serait en train de faire un transfert. Mais tout ça ne sont que des suppositions, hypothèses, spéculations. Et si c'est le cas, si le médecin a un minimum de jugeote et de métier, il l'aura vue venir de loin. Car ces situations sont assez courantes.
Il reste également que ce que tu sais de ces séances ce n'est jamais que ce que t'en raconte ta femme. Et naturellement, même sans que cela soit délibéré, elle ne va pas te raconter des choses qui pourrait la rendre vulnérable à tes yeux, des choses qui pourraient remettre en question sa démarche d'aujourd'hui. Les thérapeutes auront beau dire tout ou n'importe quoi, ou se taire, les patients n'entendent jamais que ce qu'ils veulent entendre ou ne peuvent s'empêcher d'entendre, même dans le silence. Mais, crois-moi, quelqu'un qui fait une dépression ne fait pas de projets. Tout simplement parce qu'il en est incapable, il n'arrive même pas à penser au fait de faire des projets. Un dépressif ne s'affirme pas, au contraire, il est dans le retrait le plus total. A priori, ta femme est dans l'action.
La perte que tu vis aujourd'hui est difficile. Elle est d'autant plus difficile, que, n'étant pas dans la tête de ta femme, tu as du mal à voir ce qui a pu jouer dans ce revirement qu'elle a opéré depuis quelques mois. J'espère que tu ne t'en sens pas coupable et j'espère aussi que tu ne subis pas de façon trop violente le sentiment de trahison.
Dans ce genre de bouleversement, il n'y a a priori pas de vérité, pas de coupable non plus, et chacun de nous met du temps à donner du sens aux choses. Parce qu'il y a d'abord tout le flot des émotions à vivre et laisser passer.
Quant à ce qu'il va se passer par la suite, nul, malheureusement, ne peut en augurer. Je sais que le passage de la vie de couple à la vie seul est une adaptation douloureuse et lente, que, au-delà même des ressentis liés à la personne dont on se sépare, c'est un véritable apprentissage, avec d'autres repères et d'autres éléments de stabilité à mettre en place dans son existence. Même pour ceux qui ont désiré cette vie seuls.
Il se peut que ta femme n'en éprouve pas de difficultés particulières, il se peut que cela soit au-delà de ses moyens. J'ai envie de te dire que tu ne le sauras que le moment venu. Même si dans la situation où tu es tu ne peux sans doute pas t'empêcher d'essayer d'imaginer les différents scénarios qui pourraient se dessiner et d'imaginer comment tu réagirais alors.
Quant au soutien dont je te parlais, je ne faisais pas forcément référence à un soutien psy. Ca, ça dépend des personnes. Mais je sais en tout cas qu'une "tierce" personne peut être utile: les amis et les proches, aussi secourables et aimants soient-ils sont toujours plus ou moins prenantes, et puis ils ont leurs propres tabous en matière de relation, un bon psy n'en a pas. Enfin, ça, tu verras, au fur et à mesure.
Bon, j'en ai encore mis des tonnes. Tout ça pour te dire que je souhaite que cette journée n'aura pas été trop difficile, que tu en as profité pour faire des choses qui te fassent du bien. Contente également de t'avoir apporté un peu de réconfort, je sais à quel point on en a besoin dans ces moments. Je t'embrasse.
- Macbook
- Messages : 67
- Enregistré le : lundi 27 décembre 2010 14:42
Dépression de ma femme, mort de notre vie de famille...
Coucou Mélina,
Si, journée difficile quand même. J'ai passé la journée seul avec ma maman, alors que d'habitude elle venait à la maison et l'on faisait la fête à ma maman et à ma femme. C'était vraiment bizarre, très désagréable. Quand je suis rentré le soir ma femme était ravie de sa journée, c'est chouette pour elle quand je ne suis pas là... J'ai manqué aux enfants par contre. Je lui ai dit à nouveau que je n'étais pas content de la façon dont ça c'était passé, elle me dit m'avoir donné son avis en me disant préférer que je ne sois pas là, mais que je n'étais pas obligé de le suivre. Donc pour elle c'est moi qui ai pris la décision. Drôle de façon de voir les choses je trouve... Mais je pense que tu as raison, elle commence seulement à s'affirmer et elle a besoin d'agressivité pour ça. Mais je ne vois pas pourquoi elle se sentirait vulnérable par rapport à moi, c'est elle qui me fait souffrir pas l'inverse.
Tu te retrouves comme tu étais à 20 ans, et elle en a 35. Mais elle se conduit comme une gamine depuis un moment oui c'est exactement ça. Merci de mieux te reconnaître dans ma situation maintenant, tu as grandi comme moi je l'ai fait. Elle a voulu une vie de grande avec enfants, mari et belle maison mais dans sa tête elle n'a pas assez évolué peut-être...
Tu as raison oui, c'est une thérapie d'accompagnement, d'après ce que j'en ai compris c'est exactement le terme qui convient. C'est très bien quand on voit le résultat maintenant, elle est mieux, mais n'est-elle pas passée à côté de profonds problèmes à force de ne faire que gérer le quotidien et de ne pas regarder derrière. Et est-ce que ça ne va pas lui retomber sur le bec un jour ou l'autre ? Tu sais son histoire de "je ne t'aime plus mais je ne me l'avoue pas à moi-même, je me voile la face, donc je finis par aller très mal et tenter de me suicider", je n'arrive pas à y croire. Et ce n'est pas ce que j'ai vu en elle au moment où les problèmes ont commencé ou quelques mois avant, j'en ai déjà parlé nous avons passé des vacances en Tunisie en avril 2010 qui ont été formidables et nous étions très unis et très proches. Elle a encore eu ensuite de vrais moments amoureux et de proximité avec moi, notamment avant la tentative de suicide. Certaines choses, les regards notamment, ne se simulent pas, j'ai du mal à le croire, et j'en ai beaucoup en mémoire.
Je suis persuadé qu'elle ressent des choses pour son psychiatre oui, sans aucun doute. Et elle a sans doute aussi besoin de se prouver qu'elle peut aimer, c'est un signe de bonne santé quand même. Elle ne s'est pas toujours placée sous l'autorité d'un homme, dans son enfance elle était sous l'autorité de sa mère toute puissante. Son père, pourtant haut gradé dans l'armée, n'a jamais eu d'autorité sur elle ni sur ses autres enfants. J'espère que le médecin saura réagir correctement...
Non je ne me sens plus coupable de quoi que ce soit, j'ai trop donné ces derniers mois pour avoir de la culpabilité. J'ai par contre des regrets sur mon comportement avant la tentative de suicide (en novembre): je n'avais rien compris à ce qui se passait en elle, et je lui demandais sans arrêt de revenir vers moi, de donner plus au couple, alors qu'elle avait besoin d'indépendance et de solitude pour pouvoir réfléchir. Que serait-il arrivé si j'avais compris à ce moment que je devais m'effacer ? On ne le saura jamais...
J'imagine mal la vie seul oui, je vis avec elle depuis nos 20 ans, je n'ai jamais douté le moins du monde que je vivrais toute ma vie avec elle, il n'y a que le temps qui puisse arranger les choses. Je suis entouré de beaucoup d'amis oui, j'ai beaucoup de chance, et ma famille comme sa famille à elle (son père et sa mère notamment) m'apportent aussi leur soutien. Ce qui se passera avec le psychiatre que j'ai commencé à voir je n'en sais rien, je ne suis pas encore convaincu que ça m'apporte quelque chose mais pourquoi pas...
A très bientôt ici-même Mélina, je t'embrasse moi-aussi.
Si, journée difficile quand même. J'ai passé la journée seul avec ma maman, alors que d'habitude elle venait à la maison et l'on faisait la fête à ma maman et à ma femme. C'était vraiment bizarre, très désagréable. Quand je suis rentré le soir ma femme était ravie de sa journée, c'est chouette pour elle quand je ne suis pas là... J'ai manqué aux enfants par contre. Je lui ai dit à nouveau que je n'étais pas content de la façon dont ça c'était passé, elle me dit m'avoir donné son avis en me disant préférer que je ne sois pas là, mais que je n'étais pas obligé de le suivre. Donc pour elle c'est moi qui ai pris la décision. Drôle de façon de voir les choses je trouve... Mais je pense que tu as raison, elle commence seulement à s'affirmer et elle a besoin d'agressivité pour ça. Mais je ne vois pas pourquoi elle se sentirait vulnérable par rapport à moi, c'est elle qui me fait souffrir pas l'inverse.
Tu te retrouves comme tu étais à 20 ans, et elle en a 35. Mais elle se conduit comme une gamine depuis un moment oui c'est exactement ça. Merci de mieux te reconnaître dans ma situation maintenant, tu as grandi comme moi je l'ai fait. Elle a voulu une vie de grande avec enfants, mari et belle maison mais dans sa tête elle n'a pas assez évolué peut-être...
Tu as raison oui, c'est une thérapie d'accompagnement, d'après ce que j'en ai compris c'est exactement le terme qui convient. C'est très bien quand on voit le résultat maintenant, elle est mieux, mais n'est-elle pas passée à côté de profonds problèmes à force de ne faire que gérer le quotidien et de ne pas regarder derrière. Et est-ce que ça ne va pas lui retomber sur le bec un jour ou l'autre ? Tu sais son histoire de "je ne t'aime plus mais je ne me l'avoue pas à moi-même, je me voile la face, donc je finis par aller très mal et tenter de me suicider", je n'arrive pas à y croire. Et ce n'est pas ce que j'ai vu en elle au moment où les problèmes ont commencé ou quelques mois avant, j'en ai déjà parlé nous avons passé des vacances en Tunisie en avril 2010 qui ont été formidables et nous étions très unis et très proches. Elle a encore eu ensuite de vrais moments amoureux et de proximité avec moi, notamment avant la tentative de suicide. Certaines choses, les regards notamment, ne se simulent pas, j'ai du mal à le croire, et j'en ai beaucoup en mémoire.
Je suis persuadé qu'elle ressent des choses pour son psychiatre oui, sans aucun doute. Et elle a sans doute aussi besoin de se prouver qu'elle peut aimer, c'est un signe de bonne santé quand même. Elle ne s'est pas toujours placée sous l'autorité d'un homme, dans son enfance elle était sous l'autorité de sa mère toute puissante. Son père, pourtant haut gradé dans l'armée, n'a jamais eu d'autorité sur elle ni sur ses autres enfants. J'espère que le médecin saura réagir correctement...
Non je ne me sens plus coupable de quoi que ce soit, j'ai trop donné ces derniers mois pour avoir de la culpabilité. J'ai par contre des regrets sur mon comportement avant la tentative de suicide (en novembre): je n'avais rien compris à ce qui se passait en elle, et je lui demandais sans arrêt de revenir vers moi, de donner plus au couple, alors qu'elle avait besoin d'indépendance et de solitude pour pouvoir réfléchir. Que serait-il arrivé si j'avais compris à ce moment que je devais m'effacer ? On ne le saura jamais...
J'imagine mal la vie seul oui, je vis avec elle depuis nos 20 ans, je n'ai jamais douté le moins du monde que je vivrais toute ma vie avec elle, il n'y a que le temps qui puisse arranger les choses. Je suis entouré de beaucoup d'amis oui, j'ai beaucoup de chance, et ma famille comme sa famille à elle (son père et sa mère notamment) m'apportent aussi leur soutien. Ce qui se passera avec le psychiatre que j'ai commencé à voir je n'en sais rien, je ne suis pas encore convaincu que ça m'apporte quelque chose mais pourquoi pas...
A très bientôt ici-même Mélina, je t'embrasse moi-aussi.
- esperance
- Messages : 50
- Enregistré le : jeudi 19 mai 2011 14:52
Dépression de ma femme, mort de notre vie de famille...
Bonjour macbook,
je voulais revenir sur ce psy. Mon mari est suivi pour dépression par un médecin acuponcteur, il est resté jusque 2h dans son cabinet, j'ai l'impression que mon mari aime bien se confier à lui, il ne s'est pas autant senti bien avec le psychiatre qu'il a vu précédemment. Par contre ce médecin est contre les antidépresseurs et le soigne à l'homéopathie (c'est bien ou pas je ne sais pas!!!) donc chaque spécialiste soigne différemment. Je rejoins le témoignage précédent qui dit qu'elle ne te rapporte pas tout ce qu'il lui dit et tu ne sais même pas ce qu'elle lui dit de son coté. Dernièrement j'ai étè surprise que ce médecin dise à mon mari que pour aller mieux il devait sortir, voir du monde alors que la cause de sa dépression est qu'il m'a trompé!!! Lorsque j'ai questionné mon mari, j'ai découvert qu'il ne l'avait pas dit au médecin...
Mon mari a eu comme un déclic, il a envie à 40 ans de profiter de la vie, alors qu'il n'est pas très sociable et qu'il ne voulait jamais sortir avant. Il a changé lui aussi, voit les choses différemment, a pensé aussi qu'il ne m'aimait plus ou qu'il voulait retrouver ces sensations de nouveautés. Ceci est encore très présent dans sa tête, mais il a vécu 1 an seul (pour raison professionnelle , qui nous sépare de 450 km ,nous ne nous voyons que le week end) .Je pense que cette expérience lui a montré qu'il n'était pas heureux tout seul et que malgré les contraintes de la vie de famille, il nous préférait .
j'ai essayé de le comprendre pendant longtemps et je n'y suis toujours pas parvenu, parce que même lui , je pense , ne comprend pas ce qu'il lui arrive. La dépression change la personne, elle cache ses émotions, se replie sur elle même et devient très égoiste. Malheureusement, nous sommes impuissants, nous voulons les secouer, leur donner des claques pour qu'ils se ressaisissent mais, rien à faire...
Je sais par contre , parce qu'il me l'a dit, que si il n'avait pas tenté ces expérience et bien qu'il regrette sincèrement son infidélité, il aurait toujours étè tenté, parce qu'il pensait que c'était ce qu'il voulait à l'époque. Il voulait gouter à ces choses pour savoir si il aimait en quelques sortes .
Tu ne peux rien faire pour changer ce qu'il y a dans la tête de ta femme, je la trouve très agressive et méchante et un jour elle s'en rendra compte toute seule, en attendant...
je sais ce que sait que d'être en manque de tendresse et de calins alors je t'embrasse aussi!
je voulais revenir sur ce psy. Mon mari est suivi pour dépression par un médecin acuponcteur, il est resté jusque 2h dans son cabinet, j'ai l'impression que mon mari aime bien se confier à lui, il ne s'est pas autant senti bien avec le psychiatre qu'il a vu précédemment. Par contre ce médecin est contre les antidépresseurs et le soigne à l'homéopathie (c'est bien ou pas je ne sais pas!!!) donc chaque spécialiste soigne différemment. Je rejoins le témoignage précédent qui dit qu'elle ne te rapporte pas tout ce qu'il lui dit et tu ne sais même pas ce qu'elle lui dit de son coté. Dernièrement j'ai étè surprise que ce médecin dise à mon mari que pour aller mieux il devait sortir, voir du monde alors que la cause de sa dépression est qu'il m'a trompé!!! Lorsque j'ai questionné mon mari, j'ai découvert qu'il ne l'avait pas dit au médecin...
Mon mari a eu comme un déclic, il a envie à 40 ans de profiter de la vie, alors qu'il n'est pas très sociable et qu'il ne voulait jamais sortir avant. Il a changé lui aussi, voit les choses différemment, a pensé aussi qu'il ne m'aimait plus ou qu'il voulait retrouver ces sensations de nouveautés. Ceci est encore très présent dans sa tête, mais il a vécu 1 an seul (pour raison professionnelle , qui nous sépare de 450 km ,nous ne nous voyons que le week end) .Je pense que cette expérience lui a montré qu'il n'était pas heureux tout seul et que malgré les contraintes de la vie de famille, il nous préférait .
j'ai essayé de le comprendre pendant longtemps et je n'y suis toujours pas parvenu, parce que même lui , je pense , ne comprend pas ce qu'il lui arrive. La dépression change la personne, elle cache ses émotions, se replie sur elle même et devient très égoiste. Malheureusement, nous sommes impuissants, nous voulons les secouer, leur donner des claques pour qu'ils se ressaisissent mais, rien à faire...
Je sais par contre , parce qu'il me l'a dit, que si il n'avait pas tenté ces expérience et bien qu'il regrette sincèrement son infidélité, il aurait toujours étè tenté, parce qu'il pensait que c'était ce qu'il voulait à l'époque. Il voulait gouter à ces choses pour savoir si il aimait en quelques sortes .
Tu ne peux rien faire pour changer ce qu'il y a dans la tête de ta femme, je la trouve très agressive et méchante et un jour elle s'en rendra compte toute seule, en attendant...
je sais ce que sait que d'être en manque de tendresse et de calins alors je t'embrasse aussi!
- Mélina
- Messages : 545
- Enregistré le : mardi 01 février 2011 21:08
Dépression de ma femme, mort de notre vie de famille...
bonjour Macbook,
Tu vas peut-être trouver que je suis une acharnée de la précision, (ce qui, au demeurant, est assez juste) mais je voulais préciser par rapport à ta femme que, bien que je ne sois personnellement pas d'accord avec sa façon de procéder, je serais bien en peine de lui jeter la pierre: je sais que chacun de nous peut, un jour ou l'autre, et quelle que soit la richesse de son vécu par ailleurs, faire face à une transformation majeure de sa personne, et, face à cela, chacun de nous est relativement démuni. Dans ces cas-là, chacun "improvise" comme il peut pour vivre ses transformations.
Nous sommes des êtres complexes, et autant nos émotions sur le moment peuvent être d'une force inouïe et nous "happer" entièrement, autant nos sentiments sont toujours ambivalents, voire ambigus, en tout cas emmêlés.
Comme je te le disais, il est bien sûr possible, et sans doute probable, que ta femme t'aime. On ne vit pas "impunément" avec quelqu'un, on ne fonde pas une famille avec quelqu'un sans que cela ait un retentissement profond dans nos sentiments à l'égard de cette personne. De la même façon que son amour pour toi peut être concomitant avec son désir d'autonomie à son égard. Et c'est peut-être cela d'ailleurs qui la rend si agressive: son attachement à toi (de quelque nature qu'il soit) la rendrait vulnérable à ton égard. Il se pourrait qu'elle s'en protège par l'agressivité dont elle fait preuve vis à vis de toi, quand bien même tu as accepté la situation et n'a pas l'intention de l'empêcher de partir si elle le désire. Et pour toi, cette agressivité en surajoute à la douleur de ce que tu traverses aujourd'hui.
Désamour à ton égard ou besoin d'un changement profond dans son existence, elle ne fera véritablement la part de ses motivations profondes qu'avec le recul, et pas avant. Un peu d'ailleurs selon moi de la même façon que le raconte Espérance quant à son mari: ce n'était pas tant une autre femme qu'il cherchait que de se savoir s'il avait envie de vivre autre chose. L'infidélité est très souvent d'abord une façon de mettre en jeu une autre version de soi.
Je comprends tes regrets vis à vis de la période précédant sa tentative de suicide. Lorsque l'autre dit ne plus nous aimer, on se demande toujours à quel moment on aurait pu faire plus, faire mieux. On se dit que peut-être cela aurait changé les choses. Et il faut du temps pour faire la part des choses entre ce que l'on aurait "dû" faire et ceux que l'on aurait pu réellement faire. Se pardonner à soi-même de ne pas s'être conduit autrement est toujours très difficile.
Je comprends également ton effroi à l'idée de ne plus partager ta vie avec elle. Lorsqu'on a vécu une telle relation avec quelqu'un, lorsqu'on a pensé qu'on finirait notre vie à ses côtés, la destruction de cette certitude est extrêmement violente et douloureuse.
La vanité des mes propos m'agace un peu, j'avoue. Je sais à quel point chacun de nous est seul face à ce type de vécu, et je sais à quel point ils sont douloureux. Enfin, l'important est que tu puisses en parler autant que tu en as besoin, ici comme ailleurs. Je t'embrasse.
Tu vas peut-être trouver que je suis une acharnée de la précision, (ce qui, au demeurant, est assez juste) mais je voulais préciser par rapport à ta femme que, bien que je ne sois personnellement pas d'accord avec sa façon de procéder, je serais bien en peine de lui jeter la pierre: je sais que chacun de nous peut, un jour ou l'autre, et quelle que soit la richesse de son vécu par ailleurs, faire face à une transformation majeure de sa personne, et, face à cela, chacun de nous est relativement démuni. Dans ces cas-là, chacun "improvise" comme il peut pour vivre ses transformations.
Nous sommes des êtres complexes, et autant nos émotions sur le moment peuvent être d'une force inouïe et nous "happer" entièrement, autant nos sentiments sont toujours ambivalents, voire ambigus, en tout cas emmêlés.
Comme je te le disais, il est bien sûr possible, et sans doute probable, que ta femme t'aime. On ne vit pas "impunément" avec quelqu'un, on ne fonde pas une famille avec quelqu'un sans que cela ait un retentissement profond dans nos sentiments à l'égard de cette personne. De la même façon que son amour pour toi peut être concomitant avec son désir d'autonomie à son égard. Et c'est peut-être cela d'ailleurs qui la rend si agressive: son attachement à toi (de quelque nature qu'il soit) la rendrait vulnérable à ton égard. Il se pourrait qu'elle s'en protège par l'agressivité dont elle fait preuve vis à vis de toi, quand bien même tu as accepté la situation et n'a pas l'intention de l'empêcher de partir si elle le désire. Et pour toi, cette agressivité en surajoute à la douleur de ce que tu traverses aujourd'hui.
Désamour à ton égard ou besoin d'un changement profond dans son existence, elle ne fera véritablement la part de ses motivations profondes qu'avec le recul, et pas avant. Un peu d'ailleurs selon moi de la même façon que le raconte Espérance quant à son mari: ce n'était pas tant une autre femme qu'il cherchait que de se savoir s'il avait envie de vivre autre chose. L'infidélité est très souvent d'abord une façon de mettre en jeu une autre version de soi.
Je comprends tes regrets vis à vis de la période précédant sa tentative de suicide. Lorsque l'autre dit ne plus nous aimer, on se demande toujours à quel moment on aurait pu faire plus, faire mieux. On se dit que peut-être cela aurait changé les choses. Et il faut du temps pour faire la part des choses entre ce que l'on aurait "dû" faire et ceux que l'on aurait pu réellement faire. Se pardonner à soi-même de ne pas s'être conduit autrement est toujours très difficile.
Je comprends également ton effroi à l'idée de ne plus partager ta vie avec elle. Lorsqu'on a vécu une telle relation avec quelqu'un, lorsqu'on a pensé qu'on finirait notre vie à ses côtés, la destruction de cette certitude est extrêmement violente et douloureuse.
La vanité des mes propos m'agace un peu, j'avoue. Je sais à quel point chacun de nous est seul face à ce type de vécu, et je sais à quel point ils sont douloureux. Enfin, l'important est que tu puisses en parler autant que tu en as besoin, ici comme ailleurs. Je t'embrasse.
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