Dépression de ma femme, mort de notre vie de famille...

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Macbook
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Enregistré le : lundi 27 décembre 2010 14:42

Dépression de ma femme, mort de notre vie de famille...

Message par Macbook »

Coucou toutes les deux,

@esperance: j'aime bien ton pseudo :o) Effectivement il semble qu'il y ait mille moyens de soigner, chaque psychiatre a l'air de fonctionner différemment. Je me suis parfois demandé aussi si ma femme disait bien tout à son psychiatre, mais comme il semble y avoir une grande confiance entre eux je ne peux que supposer que oui. Je reconnais ma femme dans l'idée de ton mari de profiter de la vie, elle a aussi eu ce déclic. Elle pense comme lui qu'elle ne m'aime plus, et elle a envie de vivre quelque chose de nouveau et différent oui. Elle m'a souvent dit ces derniers mois "non la vie avec toi je connais, je fais ça depuis 15 ans, ce n'est plus ce que je veux". Ce à quoi j'ai toujours répondu que rien n'était figé et que même en restant ensemble on pouvait changer de mode de fonctionnement. Mais ça ne lui suffit pas. Je ne sais pas ce qui va se passer dans sa tête quand elle vivra seule, particulièrement à l'approche de l'hiver quand les jours deviennent courts, qu'il fait sombre, elle a toujours été sensible à ça. Aimera-t-elle cette vie ? Mon fils de 6 ans m'a dit hier soir que sa maman lui aurait dit dans la voiture "ne pas acheter d'appartement mais en louer un parce que comme ça elle pourrait revenir". Mais a-t-il bien compris ce que sa maman lui a dit ? Elle ne m'a jamais parlé de se laisser un retour possible, elle dit être sûre d'elle à 100%. De mon côté j'ai bien l'intention une fois qu'elle sera partie d'essayer de tirer un trait sur cette histoire et de passer à autre chose. Mais y arriverai-je ? Merci pour la tendresse et les câlins virtuels, c'est toujours ça de pris :o)

@Mélina: je commence à te connaître, tu as toujours peur que je te trouve trop sévère, ou vaniteuse, mais tu sais bien que ça ne marche pas avec moi ;o) Continue de me répondre, et lâche-toi !
"Une transformation majeure de sa personne", c'est effectivement exactement ce qui s'est passé. Mais pourquoi donc ? Est-ce si naturel, ou provoqué par quelque chose d'extérieur, c'est ça que j'aurais aimé savoir et que je ne saurai sans doute jamais. Tu dis qu'il est probable que ma femme m'aime, j'aimerais en être aussi certain que toi. Ca fait des mois maintenant qu'elle me répète en boucle qu'elle ne m'aime plus, est-ce pour s'en convaincre elle-même ? Pas vraiment sûr... Je ne l'empêche plus de partir non, je n'essaie plus de la convaincre de rester, c'est pourquoi je ne comprends pas cette agressivité. Mais en attendant elle n'a toujours pas trouvé d'appartement. Elle m'a dit hier soir qu'elle se donnait 15 jours et qu'elle se décidait, il faut croire qu'elle en a trouvé plusieurs qui lui plaisent déjà. Comme je l'ai écrit en réponse à esperance, on verra seulement plus tard si cette vie la satisfait...
Pour le reste tu m'as bien compris je crois oui. Mais peut-être suis-je coupable d'autant de naïveté, à notre époque, d'avoir cru que notre couple était invincible et que nous allions forcément toujours vivre ensemble. Je crois surtout que j'avais compris que comme tout le monde nous aurions des problèmes, mais que nous réussirions à les vaincre parce que nous avons toujours parlé très facilement de nos problèmes l'un avec l'autre. Mais une fois ses problèmes arrivés, ma femme ne voulait plus me parler de ses problèmes et ça a certainement été fatal. Ou peut-être n'ai-je pas toujours su assez l'entendre, longtemps persuadé que j'étais qu'elle était "malade" et que ça n'avait rien à voir avec moi, je ne sais pas...
Je suis toujours ravi de parler ici oui, et je reviendrai encore et encore.

Bisous aussi à toutes les deux.
sidonie
Messages : 2
Enregistré le : vendredi 27 mai 2011 16:11

Dépression de ma femme, mort de notre vie de famille...

Message par sidonie »

Bonjour,

Je me permet de participer à votre discussion car votre récit et vos échanges m'ont touchée. En fait ils me rappelle aussi ce qui m'arrive depuis 3-4 ans environ. Je suis mariée depuis une vingtaine d'années, deux enfants. J'avais une carrière chaotique, informaticienne j'ai voulu changer, donner plus de sens au travail, j'ai enchaîné des formations et je n'ai pas beaucoup retravaillé. Je ne m'en suis pas rendue compte, mais ça m'a miné. Mon mari est charmant, attentionné, prêt à me laisser faire, trop peut-être. Enfin bon, j'ai peut-être tort, mais je trouve des similitude dans nos situations. Moi je sais que j'ai des reproches à me faire.

Bon à un moment où j'ai cumulé des difficultés et sombrait dans une vraie dépression, ma généraliste m'a donné des médicaments, anti-dépresseur et Lexomil. Sur le moment ça m'a aidé à aller mieux. J'ai retrouver du travail ensuite. Puis j'ai commencé à devenir trop confiante en moi, puis à perdre le sens des réalités. J'avais un sentiment de toute puissante délirant qui s'est installé. J'ai envisagé le divorce, mon mari me paraissant "trop petit" pour moi! Alors que c'est lui qui a toujours continué à faire "bouillir la marmite", même si ça lui en coûtait et que c'était dur aussi pour lui le travail.

La chute a été très douloureuse. Mon CDD s'est terminé, plutôt mal car je devenais aussi insupportable au travail. je me suis retrouvé sans emploi, en ayant dit tout autour de moi que j'allais divorcer, sans raison sérieuse de le faire, mes sentiments profonds pour mon mari n'avaient pas changés et je n'étais amoureuse de personne. Si je creuse un peu j'avais envie d'un mari un peu plus "prestigieux" mais en réalité je n'étais pas à la hauteur et je n'avais rien pour l'attirer. Passé la phase d'exaltation (où me sentant mieux, j'avais arrêté mes médicaments), je me suis retrouvé en dépression peut-être pire qu'avant.

D'où retraitement, re-travail, re-bien et on recommence. Sentiment de bien-être puis de tout maîtriser. Fin de CDD, re déprime. Cette fois je me méfie, je vais voir un psy au CMP qui au bout de quelques séances ne me trouve pas relever d'une pathologie bien marquée (je ne suis pas assez un cas pour son service, c'est vrai, demander le divorce tout d'un coup, sans raison, normal) me recommande une thérapie. Mais plus de finance et un peu assez de ressasser une histoire aussi triste.

Je ne sais pas comment mais à un moment je mets en cause les médicaments et de penser qu'ils ont un effet retard, c'est à dire plusieurs semaines après l'arrêt, il se passe encore des choses en moi. J'avais nettement l'impression de ne plus me conduire comme d'habitude c'est assez étrange, d'être soi-même à peu près mais pas complétement.

Je ne sais pas si mon histoire peut t'aider, je le souhaite. Mais pour le divorce, sache que nous sommes toujours ensemble avec mon mari mais je culpabilise toujours de lui avoir fait vivre ça, ça a été terrible, ni surtout à mes enfants qui eux n'ont rien compris et qui ont été déstabilisés. J'ai renoué avec mon mari mais quelque chose est cassé avec eux.

Aujourd'hui, je suis à nouveau en recherche d'emploi, et c'est le deuxième aspect que je voulais évoquer, à la longue changer d'orientation a été une vaste foutaise dans mon cas. C'est surement aussi que je m'y suis mal prise et je peux maintenant pointer quelques erreurs. Mais aujourd'hui avec le nouveau calcul des retraite et les difficultés de recrutement, j'ai tendance à dire qu'il faut se méfier. "Un tiens vaut mieux que deux tu l'auras." C'est simplet. Mais pour faire un bon professionnel, et votre femme est peut-être aussi exigeante envers elle-même, il faut plusieurs années, avant de maîtriser et d'être à l'aise, en plus du temps de formation. Est-ce que cela en vaut la chandelle? Et puis on repart en bas de l'échelle, c'est dur d'être stagiaire sous la responsabilité de gens plus jeunes que soit.

Je te souhaite beaucoup de courage. Aussi que ta femme comme moi retombe sur terre et que les choses s'arrangent.
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esperance
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Enregistré le : jeudi 19 mai 2011 14:52

Dépression de ma femme, mort de notre vie de famille...

Message par esperance »

je me suis posée les mêmes questions que toi à une époque, aimera t-il cette vie loin , lui aussi a tendance à déprimer les soirées d'hiver, aujourd'hui je sais qu'il était très malheureux. Tu sais si nous avions habités ensemble, je l'aurais laissé tout seul dans un appart mais s'il était revenu je ne sais pas si je l'aurais repris...
Je reconnais cette agressivité chez ta femme mais mon mari est quelqu'un de très calme et cela se manifestait différemment, il ne parlait plus, ou s'il parlait c'était pour dire des choses qui m'ont blessées, lorsqu'il parle méchamment, c'est parce qu'il est mal et souvent cela ne m'est pas destiné, dans ces moments là je ne le reconnais plus. Il m'a dit hier qu'il regrettait d'avoir accepter ce boulot, ce déménagement mais ce qui est fait est fait! il veut que je revienne et à présent c'est moi qui hésite. Pourquoi ? parce que je l'aime encore bien sur. Alors qu'a une époque j'acceptais en pleurant tout ce qu'il me faisait endurer, à présent je m'y refuse et je lui dis ce que je pense et il a peur....Il sait que je peux le quitter et le comble c'est que pour qu'il aille mieux il me dit que je dois rester. Donc soit je le quitte et il déprime, soit je reste et je ne suis pas certaine qu'il ne déprimera pas non plus. Ce qui est sur c'est qu'il m'a dit à nouveau qu'il m'aimait lorsqu'il a senti que je n'étais plus à ses pieds....C'est clair que mon mari a progressé et le tour de ta femme viendra très vite je l'espère. Une chose m'inquiète tout de même, je sais qu'il n'est pas bien depuis longtemps, c'est un éternel insatisfait coté boulot (un peu comme sidonie) et même si cette crise s'est déclenchée avec ce nouveau travail et ce déracinement, nous ne connaissons pas vraiment l'origine de ce mal être...
Moi aussi j'ai cru que notre couple était invincible , que nous allions finir cette vie ensemble, j'ai aussi culpabilisé de ne rien avoir vu venir (alors que comme toi j'étais toujours là pour l'écouter et l'aider) , mais je sais à présent que je ne pouvais rien faire parce même lui ne savait pas qu'il allait mal à ce point. Je te donne un exemple: crois tu qu'il m'aurait laissé démissionner de mon boulot que j'avais depuis 20 ans, s'il avait pensé ne plus m'aimer et ne plus vouloir finir sa vie avec moi? Le jour ou j'ai pris cette décision je lui ai dit "le seul risque c'est que tu ne veuille plus de moi" en riant!!!
alors non! ne te sens pas coupable !
Ta femme est dans le doute, sinon, à mon avis elle serait déja partie, elle ne se poserait pas autant de question quand au type d'appart qu'elle veut. Je pense qu'ils ont un énorme travail à faire sur eux même, sidonie me le confirmera peut être, et nous, en tant que conjoint nous sommes très mal placé pour leur donner des réponses.
En lisant sidonie , je me dis juste que je ne voudrais pas être à leur place...

--edit--

"En lisant sidonie , je me dis juste que je ne voudrais pas être à leur place..."
je me relis et je ne peux m'empêcher de rajouter que je ne voudrais pas être à ma place non plus! lol!! je voudrais être nul part!!!!! :intero:
je t'embrasse
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Macbook
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Enregistré le : lundi 27 décembre 2010 14:42

Dépression de ma femme, mort de notre vie de famille...

Message par Macbook »

Salut tout le monde,

Il semble sidonie que tu regrettes bien d'avoir quitté ton métier d'origine. Pour ma femme je ne crois pas que ce soit une erreur. Elle n'a vraiment plus aucun intérêt pour son métier. Mais c'est vrai qu'elle ne regarde pas du tout l'aspect financier. En fait elle n'a jamais manqué de rien et elle ne se rend pas toujours compte de ces choses-là. Pas moyen de lui faire comprendre que l'on travaille avant tout pour vivre, et que la notion de plaisir arrive après. Sans doute faudra-t-il qu'elle y fasse plus attention à l'avenir. Mais les lois de notre pays étant ce qu'elles sont, au moment du divorce et comme je gagne beaucoup plus qu'elle elle peut me demander une prestation compensatoire énorme et elle l'obtiendra sans peine. On ne s'occupe pas en justice de savoir qui part, qui couche avec qui, qui a fait des efforts, qui n'en a pas fait. La seule chose qui est regardée est la différence de salaire, et là je risque gros. Je devrai sans doute vendre ma maison, et d'après les calculs de l'avocat lui donner de quoi acheter un appartement alors que je n'aurai plus rien.
L'aspect confiance en elle va être important aussi, elle n'en a jamais eu et si elle essuie des échecs elle risque de tomber bas.
Par contre tu dis que tes sentiments profonds pour ton mari n'avaient pas changé, chez nous c'est l'inverse. Elle ne m'aime plus du tout dit-elle. Il y a quelques mois elle me parlait de tendresse pour moi, elle m'a dit plusieurs fois ces derniers jours qu'en ce moment j'étais le père de ses enfants et c'est tout. Elle n'a absolument plus aucune sympathie pour moi, je suis devenu pire que quelconque à ses yeux. Et je n'en ai même pas la raison, je me bats depuis des mois pour la rendre heureuse pourtant...

esperance je crois que tu as raison, je ne pouvais rien faire non plus elle ignorait elle-même son problème. Pour l'avenir nous verrons bien si cette nouvelle vie lui convient, mais même si ce n'est pas le cas je ne crois pas qu'elle reviendra à la maison, c'est allé trop loin je pense, elle a cassé tant de choses entre nous. Elle n'hésite pas pour son appart, jusqu'à hier elle ne trouvait pas ce qui lui convenait. Mais elle m'a annoncé hier avoir trouvé, elle est en train de réunir les papiers nécessaires et elle va le prendre. Elle n'a plus de doute du tout, elle est absolument sure d'elle. Il y a parfois de la haine dans ses yeux quand elle me regarde parfois, elle me voit vraiment comme une des raisons de sa dépression et de sa tentative de suicide. Et pourtant j'ai tant fait pour elle ces derniers temps...

Elle me répète en boucle en ce moment qu'elle sait me faire du mal, et aux enfants aussi, mais qu'elle en a marre d'être gentille et qu'elle veut être "elle-même". Ne peut-on pas faire les deux ? Les enfants vont mal, se confient beaucoup à moi. Ils se sentent négligés par leur maman, et sa seule réponse est qu'ils seront heureux quand maman sera heureuse. Je ne crois malheureusement pas que ça suffira...

Effectivement je ne voudrais pas être à leur place non plus, mais c'est vrai que la nôtre n'a rien d'enviable :sad: Être nulle part j'y pense aussi souvent, il m'arrive d'avoir des idées très noires, particulièrement le matin au réveil.
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Mélina
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Enregistré le : mardi 01 février 2011 21:08

Dépression de ma femme, mort de notre vie de famille...

Message par Mélina »

Macbook,

Je suis désolée de lire dans quel état tu te trouves aujourd'hui. Je ne vais pas te dire que ça va passer, que ça ira mieux etc. Parce que la blessure que tu vis aujourd'hui est une blessure profonde, qui entraîne de nombreuses souffrances, et celles-ci sont violentes. Ce type de souffrance met du temps avant de mourir et elle génère de nombreuses remises en question.

Tu t'es fortement investi, depuis de nombreuses années, et cette relation était le coeur de ton existence.
Aujourd'hui, c'est toute ton existence qui d'une certaine façon est remise en cause. Dans ces moments-là souvent nous ne parvenons pas à donner de sens à notre existence, et mêlée à la souffrance, cette absence de sens nous conduit à désirer, fantasmer que tout s'arrête là.

Aussi violent que ce soit, si ta femme est véritablement décidée à partir, je pense que c'est une "bonne" chose qu'elle le fasse relativement vite. Cette situation entre-deux ne peut vous être que préjudiciable. Elle, sans doute, parce que son agressivité à ton égard ne se dissoudra qu'une fois qu'elle se sentira autonome. Toi, parce qu'elle n'est pas encore partie physiquement, mais affectivement, elle te semble déjà loin. Cette situation est éminemment difficile à supporter.

Tu ne pouvais pas savoir que sa remise en question personnelle allait jusqu'à la remise en question de ses sentiments à ton égard. L'aimant, tu ne pouvais que penser que, malgré les remises en question, vous franchiriez ensembles les différentes phases de vos existences respectives. A mes yeux, ce n'est pas de la naïveté. Ta femme a priori faisait une dépression qui n'avait rien à voir avec toi, avec votre couple et tu as naturellement cherché à la soutenir, à l'aider. Tu es juste resté cohérent avec tes désirs, tes projets initiaux avec elle. Et quand bien même ces désirs et ces croyances que tu avais par rapport à votre relation et son avenir auraient quelque peu brouillé ta vision des choses et quand bien même ils t'auraient conduit à ne pas apprécier de façon juste la situation, je ne crois pas que l'on puisse se reprocher d'avoir des désirs et des croyances par rapport à son propre couple. Ou alors on n'est plus des êtres humaines, et on n'a plus aucune raison de former un couple avec quelqu'un.
Et je crois, malheureusement, étant donné la situation, quelque ait été ton comportement, il n'aurait pas trouvé grâce à ses yeux.

Quant aux transformations, je crois que chaque être humain les vit, mais chacun de façon différente. Parfois, ça peut prendre la forme d'un déménagement d'une famille, ou un changement de boulot, ou de poste. Parfois, c'est matériellement invisible, c'est juste la façon de vivre qui change, après une période de remise en question. Avec cette statistiques, froides, et sur laquelle je me garderai de toute tentative d'explication, interprétation ou jugement: pour les personnes mariées, ces transformations se soldent une fois sur trois sur un divorce.

Quant au divorce et à la liquidation du régime matrimonial, vous avez déjà "choisi" une façon de procéder, ou bien vous êtes-vous juste renseigné chacun de votre côté?

D'après ce que je sais, si vous êtes mariés sous le régime de la communauté, peut-être, effectivement, tu seras obligé de vendre ta maison, puisqu'elle doit alors pouvoir en récupérer la moitié de sa valeur. Si tu en es le seul propriétaire, alors, ce sera pris en compte pour évaluer vos trains de vie respectifs, et donc, si elle en fait la demande, la prestation compensatoire.
Mais si, vous êtes mariés sous le régime de la communauté, elle aura déjà la moitié de la valeur de la maison à prendre en compte dans ses revenus et biens propres. (Et si elle fait une demande de prestation compensatoire, il me semble qu'elle ne peut pas faire valoir le fait qu'elle va cesser son boulot et gagner moins que ce qu'elle gagne aujourd'hui pour fonder sa demande de prestation compensatoire, car cette différence de revenus n'est pas liée à votre mariage).
Enfin, en tout cas, une chose est sûre, les juges ne regardent pas que la disparité de salaires, même si c'est un élément important.

De façon générale, j'ai cru comprendre que les juges ont tendance à aller vers un aplanissement des conflits et à tenter de faire preuve du maximum d'équité dans la répartition des biens, que ce soit pour celui qui gagne le plus, ou pour celui qui gagne le moins.
Il reste que sans doute aujourd'hui rien que l'idée de devoir renoncer peut-être à ces biens qui étaient jusque-là la matérialisation de votre famille, de votre relation doit te glacer.

Tu as tout à fait raison, Macbook, on peut tout à fait être gentil et être soi-même. Seulement ta femme semble ne pas encore le savoir. Pas assez de confiance en elle-même peut-être encore pour assumer posément ses désirs ou ses projets, sans mentir ni être agressive. Pas assez de confiance pour ne pas être sur la défensive. Et puis peut-être aussi un désir chez elle de te te faire "payer" les choix qu'elle a fait précédemment avec lesquels elle ne se sent plus en accord aujourd'hui.
La souffrance que vivent tes enfants ne s'effacera pas comme ça, le jour où elle sera heureuse. ils seront sans doute soulagés, mais ce type de blessure reste, et cicatrise difficilement. Dans la plupart des cas, les enfants devenus plus grands demandent des explications ou expriment une souffrance tue des années après. Elle aura sans doute des explications à avoir avec eux.
Il reste que je suis d'accord avec le principe selon lequel une personne qui n'est pas heureuse fait souffrir sa famille, qu'elle le veuille ou non et qu'elle a davantage de chances de rendre les autres heureux lorsqu'elle est heureuse.
Cependant certains accessions au bonheur se font en rompant des liens, en faisant souffrir les proches. Enfant de divorcés, autant mes parents nous ont fait souffrir lorsqu'ils ont divorcés et ils ont été d'un égoïsme noir, autant je suis heureuse qu'ils aient fini par le faire, et je suis heureuse aujourd'hui de la vie qu'ils mènent chacun de leur côté. Mais tout ça ne s'est pas passé sans que nous ayons quelques comptes à leur demander sur leurs comportements durant cette période de divorce une fois que nous avions grandi, mes soeurs et moi.

Ceci dit, être heureux, ça ne suffit pas en soi. Il faut aussi que ce bonheur s'accorde un minimum avec les attentes des enfants.

Bon, j'vais p'têt' m'arrêter moi...

Il me reste à te souhaiter de la patience, beaucoup de patience, et tout autant de courage, pour endurer tout ça, et ne pas désespérer de l'avenir. Je t'embrasse.
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esperance
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Message par esperance »

quelques lignes avant de reprendre la route .
je suis désolé pour ce qui se passe , je sais que c'est très difficile. Je dirais comme ma conseillère conjugale , est ce que cette personne te rend heureux, est ce qu'elle t'apporte ce que tu veux, est tu bien avec elle ????? ce qui est difficile je pense c'est de prendre une décision. Par expérience , je peux te dire que lorsque ça n'allait pas fort entre nous, j'étais soulagée d'être seule toute la semaine, je m'habituais, même s'il y avait un manque énorme.
Mon histoire est différente puisque mon mari veut que je reste mais je me demande toujours si je fais le bon choix, si au fond de lui il a vraiment tiré un trait sur cette histoire, sait-il vraiment ce qu'il veut? je vais vivre dans ce doute pendant longtemps je pense parce que je n'arrive pas à savoir (et lui non plus je pense) si c'est vraiment de l'amour ou de la dépendance .
J'ai déja envisagé dans ma tête de vivre sans lui et je sais que ce sera très dur au début mais que j'y arriverais parce que je veux pas vivre avec quelqu'un qui ne m'aime pas assez. nous sommes encore jeune et pouvons encore revivre...
Quand aux enfants, si je reste ou si je parts, ils seront marqués à vie par cela.
Je pense aussi qu'il est temps que je retrouve ma fierté parce que j'ai tellement donné que j'ai l'impression de ne plus en avoir beaucoup et je n'ai pas mérité d'être traité comme ça et toi non plus!!!!!
c'est vrai que souvent j'ai aussi des idées noires, mais je me dis que cela ne résoudra pas les problèmes et que cela ne le refera pas redevenir comme avant.
je t embrasse, bon courage.
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Macbook
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Message par Macbook »

Salut tout le monde,

@esperance: est-ce qu'elle m'apporte ce que je veux, suis-je bien avec elle... Bien sûr que non, dans les deux cas, mais elle l'a tellement fait que c'est difficile de croire qu'elle ne le fera plus, et pourtant il faudra bien. Mais peut-être as-tu raison, je serai moins tendu en rentrant le soir, j'aurai moins l'appréhension de voir quelqu'un qui n'a aucune envie de me voir, et même s'il y aura un grand vide il y aura sans doute aussi un soulagement. J'ai la même impression que toi concernant ma fierté, j'ai tellement fait et elle si peu que j'ai hâte de relever la tête, j'en ai trop fait je crois ça fait longtemps que je ne m'occupe plus de moi. Mais la priorité des prochains temps ne sera pas moi mais les enfants.

@Mélina: encore une fois tu écris beaucoup de vérités. Je connais aussi ces statistiques, depuis longtemps, mais comme je suis d'un naturel optimiste et nous étions tellement proches (beaucoup plus proches que beaucoup de couples autour de nous, j'en suis persuadé) que je nous voyais forcément faire partie de ceux qui durent. Concernant le divorce, j'ai réussi à la convaincre d'y renoncer jusqu'en fin d'année, histoire de se donner le temps d'y réfléchir. Sans doute la part de moi qui espère qu'elle va revenir, il va falloir que je la fasse taire celle-là sinon je vais souffrir encore plus. Concernant la maison, elle n'est pas complètement payée donc je lui devrai la moitié de ce qui a déjà été payé et c'est bien normal. Ça ce serait jouable en empruntant la somme qui ne sera pas si énorme je pense. Pour le reste, il semble d'après l'avocat que j'ai vu que seule la différence de revenu est importante et alors je devrais lui verser une prestation compensatoire de plusieurs milliers d'euros. Il serait alors difficile de garder la maison. Nous verrons... Elle m'a laissé entendre plusieurs fois qu'elle ne cherchait pas à me mettre sur la paille, et sans doute aurait-elle de la peine de m'obliger à vendre une maison dans laquelle les enfants se plaisent beaucoup. Mais bon, au final c'est peut-être moi qui désirerai la vendre cette maison. Ce n'est que matériel bien sûr mais si en plus de perdre ma femme et la moitié de mes enfants je perds la maison, ça fait vraiment trop.

Les nouvelles maintenant. Les choses se sont accélérées la semaine dernière. Elle a trouvé un appartement et a signé immédiatement le bail. Elle a décidé dans la foulée, sans me demander mon avis, de déménager le weekend des 18 et 19 juin. J'aurais aimé être impliqué dans le choix de la date, je suis concerné parce qu'il faut que je parte avec les gamins quand elle déménage. Mais non ! Quand elle me l'a annoncé je lui ai dit que c'était le weekend de la fête des pères et que je trouvais ça malvenu, mais elle m'a dit qu'elle s'en fichait. Après plusieurs engueulades, où je lui ai dit qu'elle pourrait au minimum attendre la fin de l'année scolaire pour perturber les enfants au minimum (impossible selon elle, elle ne tient plus) elle m'a finalement dit qu'elle allait changer la date mais pas la reculer: l'avancer ! Elle déménage donc samedi 11. C'est de la folie, elle a une semaine pour acheter une voiture (nous n'en avions qu'une et c'est moi qui la garde), préparer son déménagement, trouver des gens pour l'aider à déménager, aller bosser, avancer sur son bilan de compétences, prendre les hormones et aller chez l’anesthésiste et la gynéco pour son don d'ovocyte prévu la semaine prochaine. Tout ça pour gagner 2 ou 3 semaines, je ne comprends pas.

Je lui ai dit que je ne l'aiderais en rien, j'ai suffisamment fait et j'en ai marre de ses manières de faire. Comme c'est dur de voir sa maison envahie de cartons, de voir sa femme qu'on aime tant préparer ses valises et son déménagement. J'ai beau me faire à l'idée depuis des mois, je ne peux pas voir ça et je suis allé me réfugier chez ma mère depuis vendredi. Du coup elle a en plus à s'occuper des enfants, mais tant pis pour elle si on avait pu discuter de la date on aurait pu s'organiser en "douceur" mais comme elle veut tout décider seule... J'ai eu les petits au téléphone hier, ils commencent à voir ce que c'est d'habiter avec maman seule comme je ne suis pas là, et la semaine prochaine ils seront avec papa seul. Les pauvres pleuraient. J'irai les voir un soir dans la semaine un soir après le travail, mais je crains de revoir la maison qui se vide... J'irai les chercher vendredi soir, et nous partirons en weekend dans la famille jusqu'à lundi soir, où nous rentrerons dans notre maison vidée de tant de choses, et encore pleine de tellement de souvenirs heureux. Nous y avons emménagé en février 2009, c'est encore tout récent, mais nous y avons eu beaucoup de bonheur, c'était chez nous, cette maison était à notre image et tellement adaptée à la vie à cinq.

Et dans tout ça la seule explication à laquelle j'ai droit de sa part est "je ne t'aime plus". Est-ce si terrible de vivre avec quelqu'un dont on n'est plus amoureux ? Je ne réalise pas. Est-ce que cela veut dire départ automatique et rapide ? L'amour peut revenir non ? Pourquoi pas dans ce cas-là suivre une thérapie de couple en entier (et pas juste deux séances) et essayer de se retrouver ? Le thérapeute familial que nous avons vu (malheureusement seulement deux fois) nous avait dit que c'était tout à fait normal de rencontrer des phases comme ça dans un couple, surtout après ce qu'elle a traversé (dépression puis TS) et qu'il fallait surtout attendre et ne pas précipiter les choses. Mais là la réponse est toujours "je n'ai pas envie". Et là je ne comprends pas... Quand elle répond ça j'ai l'impression que ce n'est pas de moi qu'elle n'est plus amoureuse, mais de la vie de couple en général. Je ne sais pas si je l'ai déjà écrit: elle m'a dit la semaine dernière qu'il n'y avait pas d'autre homme dans sa vie, que l'"autre" c'était elle et qu'elle voulait maintenant s'occuper d'elle à fond.

Ce matin j'ai reçu des emails de deux copains. Elle leur a demandé de l'aider à déménager, ils ont l'intention de le faire mais ils avaient peur que je le prenne mal, comme s'ils prenaient parti. Pas de problème bien sûr, ils aident une amie rien de plus. J'ai trouvé gentil et très correct qu'ils m'en parlent, mais je ne veux pas que nos amis aient à choisir entre nous, ils peuvent je crois essayer d'être les amis des deux. Même si au final je pense que les gens finissent toujours par aller d'un côté ou de l'autre. Son père m'a envoyé un mail me disant qu'elle lui avait demandé de l'aide mais qu'il ne l'aiderait pas parce qu'il ne souhaitait pas être complice d'un départ qu'il ne cautionne pas.

Voilà où nous en sommes, samedi elle part de la maison et j'ai du mal à réaliser ce que ça veut dire. Il va falloir que je rachète tout ce qu'elle emporte, ça va m'occuper un moment et me changer les idées. Qu'est-ce que la maison va sembler vide sans elle et les enfants... Et j'ai tellement peur de la solitude...

Et toi Sergio, plus de nouvelles depuis un moment. Comment s'est passé ton voyage dans la big apple ? Est-ce que ça t'a permis de réfléchir ? Comment as-tu été accueilli à ton retour ?

A bientôt, et comme c'est devenu une agréable tradition depuis quelques posts je vous embrasse tous.
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esperance
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Enregistré le : jeudi 19 mai 2011 14:52

Dépression de ma femme, mort de notre vie de famille...

Message par esperance »

Bonjour,
que de tristesse dans ton message...En te lisant je me suis dis que j'étais bien bête de me poser autant de question. Il veut que l'on reforme une famille et c'est moi qui hésite maintenant, comme si tout ce que j'ai enduré m'avait éloigné. Aujourd'hui je peux avoir ce que je veux depuis des mois et j'ai peur de l'avenir. Je ne pense pas que l'on puisse reconstruire quelque chose si l'un des deux n'aime plus l'autre, cela peut fonctionner un moment mais après...
Lorsque j'étais seule, je repensais à tout le mal qu'il m'a fait, à toutes ces choses sans aucun sens qu'il m'a dit et cela me mettais en colère. Je me demandais alors pourquoi j'étais encore là à l'attendre ! s'il n'était pas revenu tous les week end , je suis sure que je me serais éloigné de plus en plus. Cela te fera du bien ,je pense , de souffler un peu...
Il faut que tu pense à tes enfants bien sur mais pense à toi surtout, tes enfants iront mieux si tu va mieux...
je t'embrasse,
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Mélina
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Dépression de ma femme, mort de notre vie de famille...

Message par Mélina »

Bonjour Macbook,

Je n'ai pas beaucoup de temps pour t'écrire, mais je voulais te dire tout mon soutien, et te souhaiter beaucoup de courage pour cette fin de semaine, ce week-end, et les jours suivants. Je sais à quel point ces moments où la séparation devient des actes, où les objets qui ont fait la vie commune disparaissent, où l'autre s'en va, sont douloureux, difficiles à vivre et angoissants. Il n'y a malheureusement pas de recettes pour qu'ils soient un peu plus supportables. Je pense bien à toi. Je t'embrasse.
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Mélina
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Dépression de ma femme, mort de notre vie de famille...

Message par Mélina »

Bonjour Macbook,

Me voilà avec un peu plus de temps pour t'écrire. Et quand bien même ce ne sont que des mots, j'espère que cela pourra t'aider à te sentir un peu moins seul face à ce que tu traverses. D'ailleurs, j'espère que tu pourras également bénéficier du soutien de tes proches pendant tes premiers jours seuls dans ta maison. Même si dans ces moments-là, on a aussi souvent besoin de solitude et de retranchement pour "digérer".

Concernant la maison et la prestation compensatoire, il me semble que la valeur de la maison est prise en compte pour l'évaluation de la prestation compensatoire.
Quant à la maison elle-même, au-delà de l'aspect purement économique et matériel, selon moi, c'est à double tranchant: d'un côté, c'est un repère pour les enfants, de l'autre, c'est aussi un lieu qui te ramènera à ce que vous avez vécu ensembles, et la conserver peut être douloureux. Mais peut-être ce type de considérations n'est pas encore à l'ordre du jour, il y a d'abord le présent à affronter.

Que tu n'aies pas douté de la force de votre amour, que tu n'aies pas douté du fait que vous alliez finir votre vie ensemble est tout à fait légitime, et en soi, cela n'a rien d'irréaliste. Sans ce type de sentiments, rien ne serait possible en termes de vie de couple et de vie de famille. Et puis, tu ne pouvais pas deviner ce "revirement" qu'a fait ta femme. Tu vivais avec cette foi en votre amour, tu la ressentais. Elle était réelle, c'est donc tout naturellement que tu n'as pas songé que votre couple pourrait connaître un terme.

Quant au fait de continuer à vivre avec quelqu'un dont on n'est plus amoureux, je pense personnellement que oui, c'est terrible, et c'est terrible pour tout le monde. Mais à mon avis, tu écris davantage cela parce que tu as du mal à envisager que ta femme peut-être ne t'aime plus, que ce n'est peut-être pas seulement un "moment à passer". Je t'écris cela sans savoir ce qu'il en est réellement de ses sentiments. Il reste qu'aujourd'hui elle te prend de court et fait des choix qui disent qu'elle n'a pas envie d'essayer de surmonter avec toi cette épreuve, et contre cela, tu ne peux rien.

Je ne peux que te souhaiter encore une fois beaucoup de courage et de patience face à ce présent si difficile à vivre. Tiens-nous au courant. Je t'embrasse.


Sergio: je me joins à Macbook pour demander de tes nouvelles. J'espère que ton éloignement t'a fait du bien, tout au moins que cela ne t'a pas engendré de souffrances supplémentaires. Je t'embrasse.
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Macbook
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Dépression de ma femme, mort de notre vie de famille...

Message par Macbook »

Coucou tout le monde,

Eh oui esperance, beaucoup de tristesse et l'impression d'avoir perdu après avoir combattu pendant si longtemps. Je ne te trouve pas bête de te poser autant de questions, quand on a souffert autant que cela a été le cas pour toi on n'a pas envie de revivre la même chose et on hésite, c'est normal. Je me dis souvent que si ma femme veut revenir dans 6 mois ou un an c'est peut-être moi qui lui dirai non par peur de souffrir à nouveau.

Mélina tu frappes encore juste, le soutien des proches va être capital. Et de côté-là j'ai beaucoup de chance comme je l'ai déjà dit. Je ne rentrerai pas seul dans la maison vide lundi soir, les enfants et ma maman seront avec moi. Et de temps en temps un peu de solitude fera du bien aussi, il faudra trouver la juste balance.

On verra pour la prestation compensatoire. Concernant la maison c'est exactement ça, la garder signifie garder ma femme devant les yeux pendant longtemps encore, la vendre signifierait passer définitivement à autre chose. Je verrai, il est encore trop tôt pour décider de ça.

Sur la question de savoir si on peut continuer de vivre avec quelqu'un dont on n'est plus amoureux, je ne parle pas de faire ça définitivement mais simplement le temps d'essayer de faire en sorte que l'amour soit à nouveau là. Elle n'a rien voulu essayer pour nous rapprocher, je l'admets mal, je n'aime pas abandonner avant d'avoir tenté tout ce qui est possible, dans tous les domaines. Le fait qu'elle ne m'aime plus je l'ai intégré, elle me l'a assez dit et montré, mais est-ce définitif, là est pour moi la question.

De plus, si on doit partir dès que l'on s'aperçoit que l'on est plus amoureux, il me semble que c'est alors impossible de vivre très longtemps avec quelqu'un. Peut-on vraiment être amoureux pendant 30 ans, 40 ans ? Le fait d'avoir des enfants est pour moi un engagement à rester avec la maman des enfants, sauf si ça devient impossible mais ne pas offrir aux enfants de vivre avec papa et maman sous le même toit parce qu'"on n'est plus amoureux" me parait une raison un peu légère quand même. Les sentiments changent, il faut bien l'accepter non ? Et les valeurs de confiance, de respect, la tendresse qui reste ne sont-ils pas suffisants pour ne pas envisager de partir tout de suite ? Bon ces valeurs-là elle les a bien attaquées ces derniers mois, mais elle sait qu'elle peut me faire confiance pour tout par exemple.

Encore une chose Mélina: j'ai relu 2-3 fois les derniers jours ce qui était je crois ta première intervention sur ce post, au milieu de la page 2 à peu près. Tu me parlais de besoin d'émancipation, de changement intérieur. Ça avait été pour moi assez difficile à lire mais je t'avais tout de suite répondu que c'était certainement vrai. Je le crois encore plus aujourd'hui. Elle a dit à son père (qui me l'a répété) il y a quelques jours qu'elle me quittait pour ne plus être "sous contrôle". Mais ce que je ne comprends pas c'est qu'elle n'ait pas remarqué qu'elle a fait absolument tout ce qu'elle a voulu ces derniers mois, sans jamais que je pose de question, sans jamais me demander mon avis. N'a-t-elle pas voulu voir que moi aussi j'avais changé ?

Merci pour vos messages en attendant, bises à vous deux.
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esperance
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Dépression de ma femme, mort de notre vie de famille...

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Bonjour macbook,

et voila en ce qui me concerne je crois que les dès sont jetés. ma grande fille a eu la confirmation qu'elle était acceptée dans la faculté ou elle s'était inscrite en vu du déménagement. Je ne veux pas voir mes enfants éparpillés dans tous les coins du pays donc je pars en espérant qu'il a raison lorsqu'il dit que lorsque l'on sera là il ira mieux.
Il n'est pas allé voir son docteur cette semaine comme prévu, je ne sais pas si c'est une bonne chose, je vais essayé de l'envoyer en voir un autre. Ma priorité, trouver un boulot afin d'être rassurée pour la suite.
J'espère de tout coeur que cette séparation signifie que tu vas souffler un peu ; si j'ai bien compris elle ne veut pas garder les enfants avec elle, pour une maman je trouve que c'est une chose terrible de faire cela. Je t'avais peut être dis que ma conseillère conjugale m'avait dit que mon mari était en pleine crise existentielle, mon psy m'a dit que c'était peut être même une crise d'adolescence. cette conseillère a ajouté que cela pouvait durer très longtemps (peut être même 3 ou 4 ans) c'est pour cette raison que je n'ai pas voulu rester avec lui dans cette nouvelle maison (j'y ai vécu 2 mois).
As tu envisagé qu'elle puisse rester dans cet état d'esprit si longtemps?
Finalement , je pense que c'est une chance que mon mari ai pû vivre seul pendant plus d'un an, ta femme elle ne sait pas encore ce que c'est...
C'est vrai que l'on ne peut pas rester amoureux toute notre vie de la même personne et de la même manière. Mais il faut que les deux l'acceptent. C'est justement un point sur lequel j'ai beaucoup de doute. Mon mari m'a dit avoir eu des sentiments pour cette fille, était- ce de l'amour, de la passion? je préfère ne pas savoir mais j'ai beaucoup de mal a penser qu'il sera heureux avec moi , sachant qu'il ne ressent plus avec moi ce qu'il a ressenti avec elle. Pourtant comme cette fille m'a dit , c'est moi qu'il a choisi...
J'espère que ces prochains jours ne vont pas être trop dur..
je t'embrasse
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Mélina
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Message par Mélina »

Bonjour Macbook, bonjour espérance,

Macbook, je suis contente de lire que tu ne seras pas seul pour affronter ce moment. C'est déjà ça.

Vous soulevez tous deux une question qui me semble fondamentale: comment gérer, s'adapter à l'évolution des sentiments dans un couple?
Car l'état amoureux pur, effectivement, ne dure pas.
Tout dépend à la fois des croyances et des valeurs de chacun, tout dépend aussi des personnalités, des besoins fondamentaux de chacun.
Je comprends tout à fait ton point de vue Macbook, et je dois dire que je le partage. Les phases de différenciation vis à vis de l'autre, de distanciation, sont inéluctables dans un couple. A mes yeux, elles sont mêmes nécessaires, pour que le couple puisse évoluer en prenant en compte les évolutions de chacun. Et les moments de remise en question dans un couple ne signifient pas en soi qu'il faille automatiquement remettre en question le couple lui-même.
Je fais personnellement partie de ces gens qui pensent que la richesse et la complexité des liens créés avec une personne avec laquelle on a un projet de vie est fondamentale, qu'elle mérite qu'on prenne le temps de faire la part des choses entre ce qu'on ne fait pas parce que le couple ne le permet pas, et ce qu'on ne fait pas parce que l'on est prisonnier de ses propres limitations intérieures.
Quand je parlais de "ne plus être amoureux" je ne faisais pas référence à l'état amoureux initial, mais aux sentiments d'attachement, à la sensation de richesse et de force que chacun de nous vit dans une relation de couple, au-delà de cet état amoureux premier. C'est en tout cas personnellement comme cela que je le vis.

Macbook, il semble que ta femme considère que la "limitation" dans laquelle elle se sent prisonnière est de ton fait. Elle semble t'en tenir responsable, elle semble penser que tu es le principal acteur de cette "limitation". Pourtant, elle a tout autant participé que toi à mettre en place une relation dans laquelle elle se sent à l'étroit aujourd'hui. Ce qu'elle rejette à mes yeux en te rejetant, c'est d'abord cette partie d'elle-même qui a contribué à mettre en place votre relation telle qu'elle était. A cet égard, elle ne semble pas avoir fait la part des choses.
Car, ce "contrôle" dont elle parle, elle en est tout autant responsable que toi.

Tu dis qu'elle n'a pas vu les changements que tu as adoptés, elle n'a pas vu que tu t'adaptais à ses demandes. Peut-être parce qu'elle a une telle représentation de toi qu'elle ne s'imagine pas que tu puisses t'adapter, donc, quand tu le fais, elle ne le voit pas.
Ou bien elle l'a vu, mais pour elle cela n'a pas été suffisant. Car il arrive malheureusement parfois aussi que les personnes sont passées à côté d'elles-mêmes pendant si longtemps, que les changements intérieurs qu'ils vivent les conduisent à rejeter tout ce qui a fait leur vie jusque-là. Le premier temps est un temps de rejet total de l'autre.
Il y a une part d'injustice là-dedans, c'est certain. Parce que l'un des deux membres du couple fait preuve de patience, d'endurance, d'ouverture, tandis que l'autre n'est pas prêt à faire ces "efforts". L'un respecte l'engagement et l'autre pas. L'un se retrouve à souffrir parce que l'autre a vécu sans avoir conscience de ses propres désirs ou de ses propres priorités.

La plupart du temps, une balance, un rééquilibrage se fait plus tard quant à la responsabilité de chacun. Sans que l'on puisse préjuger des choix concrets, que ce "rééquilibrage" finit par provoquer. D'ailleurs, je suis assez d'accord avec espérance sur l'impossibilité de se rendre compte de ce que c'est que de vivre seul tant qu'on ne l'a pas vécu. Parfois, cela conduit aussi à voir et ressentir les choses autrement.
D'où ta question, Macbook, qui me semble naturelle et juste: est-ce que cette absence d'amour et ce rejet sont définitifs? Rien ne permet de le savoir aujourd'hui.

En attendant, c'est aussi une histoire de choix, tout comme tu le vis, espérance, aujourd'hui. De quelle patience est-on prêt à faire preuve? quelle souffrance est-on prêt à endurer pour donner une chance à un couple? Et, surtout, pour quel couple?

Je vous souhaite en tout cas beaucoup de courage à tous les deux. Je vous embrasse.

PS: Je viens de relire ce que j'avais écrit... "hé bé! j'y suis pas allée avec le dos de la cuillère..."
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esperance
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Dépression de ma femme, mort de notre vie de famille...

Message par esperance »

je trouve Mélina que ce que tu dis est plein de bon sens comme d'habitude...
Il est certain que dans un couple l'on ne peux vivre que pour soi, il est nécessaire de faire des concessions chacun de son cotè surtout lorsque l'on a pas les mêmes passions, les mêmes goûts. Je suis une personne qui adore m'amuser, lorsque je sortais , j'étais souvent l'une des dernières sur la piste de danse et lui pendant ce temps... il dormait dans la voiture, fatigué de sa semaine (tout comme moi d'ailleurs). Aujourd'hui il se dit qu'il veut profiter de la vie et s'amuser ...
Je n'arrive pas à croire que l'on puisse changer comme cela. Pourquoi ne s'est-il pas amusé lorsque nous sortions ensemble et qu'il en avait l'occasion?
Macbook j'ai fait comme toi, j'ai changé pour m'adapter et je pense qu'il le sait mais qu'il aurait préféré que je lui dise "je n'ai pas envie de profiter de la vie, j'aime bien la mienne" ainsi il aurait eu une excuse pour ne plus culpabiliser, ne plus se dire qu'il avait raison de s'amuser tout seul derrière mon dos!
Tout ceci pour dire que si nous nous séparons un jour, ce ne sera pas parce qu'il a changé mais parce qu'il ne m'aime plus.
je suis du même avis que mélina qui dit qu' aujourd'hui rien ne nous permets de savoir si ta femme t'aime encore ou pas .
En ce qui concerne mon mari, je lui ai donné tellement l'occasion de me quitter et il est toujours là , alors peut être que ce que j'appelle de la dépendance c'est ce lien qui nous unit depuis 20 ans , la tendresse et le besoin qui reste après si longtemps de vie commune.
Mélina , je suis très patiente de nature , quand à souffrir je crois que j'ai eu ma dose et j'ai peur que cela n'ai raison de notre couple. ..Quand à savoir quel couple je veux, je n'ai pas envie de celui ou je danse seule pendant qu'il dort, alors s'il veut vraiment profiter de la vie , je suis partante c'est sur, reste à savoir s'il veut en profiter avec moi!!!
on en reparlera dans quelques mois...
Je vous embrasse
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Mélina
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Message par Mélina »

Macbook, Sergio,

Pas de nouvelles pour l'instant, sachez en tout cas que je pense bien à vous. J'espère que vos proches sont à vos côtés pour vous soutenir. Je vous embrasse.
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sergio
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Dépression de ma femme, mort de notre vie de famille...

Message par sergio »

Bonsoir Macbook, Melina, Diana, Espérance, vous tous sur ce forum (j’espère que ceux que j’ai pas nommé ne m’en voudront pas)

Désolé Macbook de n’avoir pas donné de nouvelles depuis un moment, après mon dernier post je me suis jeté à corps perdu dans mon travail, ne m’interrompant que pour passer du temps avec mon fils. Pour répondre à ta question à son propos, je crois qu’il restait cool tant qu’il me voyait cool à la maison, d’ailleurs cela me faisait probablement autant de bien qu’à lui de le voir tous les jours. Pendant que je n’étais plus à la maison, il s’est récemment ouvert un peu à ma Mère dont il est extrêmement proche. Il à exprimé une forme de lassitude par rapport à la situation de ses parents (« J’en ai marre de voir Maman traîter tout le monde de con, surtout Papa, et Papa il parle trop de la dépression de Maman). C’est vrai que ces derniers temps j’ai passé du temps à lui expliquer ce qui se passe chez sa mère, et comment je le vis. Mais je comprends aussi qu’à 13 ans on à envie de penser à autre chose, je ne vais plus lui en parler pendant quelques temps.

Semaine chargée donc, avant mon départ à New York, ou j’ai passé l’essentiel de mon séjour à marcher du matin au soir, profitant ainsi d’une météo exceptionnelle (coup de bol). J’ai reconstitué mes marches sur google maps, d’après mes estimations j’ai fait une moyenne de 20 km de marche par jour. Jeudi j’ai tellement ressenti le besoin de me vider la tête que j’ai sillonné Manhattan pendant 11 heures, j’en avais des ampoules aux pieds, mal aux jambes et aux lombaires, je n’en pouvais plus mais j’avais la tête vide. J’ai dîné dans un petit restaurant Italien (j’ai eu une pensée pour toi Diana) ou j’ai tenté de négocier une table en terrasse en faisant valoir que c’était mon anniversaire. Je n’ai pas eu la table, qu’ils gardaient pour les petits couples heureux qui avaient réservé, mais au dessert le serveur m’a planté une bougie dans mon Tiramisu. Autour de moi quelques New-Yorkais sympas ont eu pitié de moi et m’ont envoyé un « happy birthday to you ». J’ai tout de même pris le temps le dernier soir d’aller voir la comédie musicale sur la Famille Addams, sur Broadway : super, d’autant que je ne suis pas à la base un grand fan de comédies musicales.

Même de l’autre côté de l’Atlantique, je n’ai rien perdu de vos échanges. Macbook, la tournure que prend ton histoire est à pleurer. Cela me fait de la peine autant pour toi que pour tes enfants. Je ressens bien ce que tu vis, d’une façon différente dans la mesure ou c’est moi qui ai quitté, à contrecœur, la maison. Cette solitude que tu vis dans ta maison, je la vis actuellement à l’hôtel (j’ai pour le coup une bonne dose de fierté mal placée qui fait que je n’ai pas pu me résoudre à m’incruster chez mes parents pendant qu’ils sont chez eux). Je me joins à Mélina pour te dire tout mon soutien, j’imagine que tu ressens une grande solitude mais comme tu l’écris récemment ici tu n’es pas seul et cela fait du bien. Tu écrivais il y a quelques temps que si cela était possible tu irais bien boire une bière un de ces jours : je suis bien d’accord, nous aurions sans aucun doute plein de choses à nous dire. Dans le respect le plus strict des règles de ce forum, je ne peux qu’ajouter qu’Internet n’est qu’un vaste espace ou il est facile de trouver quelqu’un qui laisse suffisamment de traces.

J’allais à NY pour me vider la tête à 6000 Km de mon désespérant quotidien et prendre le temps de réfléchir, ce que j’ai fait mais sans résultat particulier. En d’autres termes, rien de nouveau sous le soleil dans mes réflexions. Je pensais que ma femme, qui avait largement initié notre break, ne m’appellerait dans le meilleur des cas que pour mon anniversaire, mais comme lors de son dernier voyage, elle m’a bien appelé tous les jours, parfois même 2 fois par jour, et à chaque fois nous en avions pour au moins une demi-heure. Puis, comme la dernière fois, elle a affiché une froide hostilité à mon retour. Je crois qu’en fait nous sommes à un stade ou c’est à ma femme de faire quelques progrès, de montrer quelque chose de nouveau, de mon côté je ne vois plus trop ce que je peux faire. Pour l’instant je ne vois ma femme qu’au bureau, ou j’essaie simplement de canaliser au mieux mon attitude pour rester patient. J’essaie de démultiplier mes interventions en clientèle. Ce voyage à NY à incontestablement du bon, même si j’y ai alterné les moments de soulagement et de quiétude avec ceux de profond désespoir.

Macbook, tu me demandais il y a quelques temps comment j’avais accès à l’information relative au diagnostic du psy de ma femme. La réponse est simple : par ma femme. Elle ne me raconte pas le déroulement de ses séances, et je ne pose aucune questions, mais avant notre break, quand je la voyais encore tous les jours, je pouvais provoquer des discussions et collecter de l’information par petites « provocations » : par exemple, il suffisait que je dise quelque chose comme « oui enfin il faut replacer ça dans la contexte de ta maladie … » pour qu’elle me coupe en disant « je ne plus en dépression, je suis en queue de dépression … » ; comme les mots « dépression » ou « maladie » semblent nécessairement faire peur à la personne dépressive, le simple fait de les prononcer déclenche un déni suffisant pour collecter de l’information en retour. J’admets qu’il y a dans ma démarche quelque chose de pernicieux (on ne rappelle pas constamment à un malade du cancer qu’il à un cancer, il a de toute évidence besoin d’entendre autre chose), mais la dépression elle-même est un ennemi pernicieux auquel il faut parfois opposer ses propres armes.

Mélina, Mélina … tout comme Diana, ce que tu apportes par ton soutien, tes propos, et surtout ta vision « de l’intérieur » qui nous (pauvres conjoints désemparés) explique les choses est incomparable et je voudrais te remercier pour ta clairvoyance et ton soutien.

Le break avec ma femme a pris une tournure inattendue. La semaine dernière, après mon retour de NY, ma femme m’a « pourri » plusieurs fois, et à deux reprises de façon assez virulente (« Je n’ai pas besoin de quelqu’un comme toi à la maison, dans cette maison il y a besoin d’un homme, toi tu n’as pas de c…., tu n’as rien » etc …). Le vendredi j’ai fait passer à deux amis proches le message qu’ils devaient faire quelque chose pour la « calmer » car j’en étais arrivé au point de ne plus supporter de me laisser pousser en permanence dans les orties sans pouvoir répondre, et que j’allais sûrement prendre une décision grave si rien ne changeait très rapidement. En résumé « oui je l’aime toujours mais ce n’est pas suffisant, il faut qu’elle m’aime aussi et, à défaut, qu’elle me montre le respect auquel j’ai droit, mais j’ai fini de me laisser insulter »). Les deux sont allés déjeuner le jour même avec ma femme, qui a, pendant les 4 jours suivants, changé de ton, même si elle est restée glaciale. J’étais en déplacement dans l’Ouest cette semaine. Mardi soir au téléphone elle n’a pas pu s’empêcher de recommencer à me pourrir, et je l’ai interrompue sèchement : « STOP, je ne suis pas le chien de la maison, je suis un être humain et de plus je suis ton mari. Alors tu changes de ton stp et tu me parles normalement ou bien je raccroche. Mais la façon du tu me parles maintenant me fait mal, et je ne veux plus supporter cela ». Elle m’a répondu que je n’avais qu’à raccrocher pour voir, ce que j’ai fait. Le lendemain, elle m’annonçait au téléphone que je pouvais revenir à la maison, mais que nous ne dormirions pas dans le même lit. « Je ne veux pas dormir avec toi en ce moment » à t’elle dit. Je n’ai pas jeté de l’huile sur le feu, mais actuellement ça tombe plutôt bien, je n’ai pas (plus) spécialement envie de dormir avec elle, je crois que nous avons du chemin à parcourir et, quand à elle, quelques progrès à faire, avant de repartager la même chambre. Nous avons à mon sens plongé suffisamment profond, si elle veut continuer a descendre, ce sera sans moi. Plus bas, je n'aurais pas assez d'oxygène pour remonter. Alors pour l'instant je vais l'attendre là ou je suis, là ou je vois encore la surface.

En attendant je revois mon fils chaque jour, ce qui fait énormément de bien, c’est d’ailleurs la raison principale pour laquelle je suis simplement revenu sans poser de vraie question sur les raisons qui ont motivé son « autorisation de retour » (je mets des guillemets car, ne l’oublions pas, je suis tout autant qu’elle propriétaire de cette maison dans laquelle elle n’a pas voulu que je vive pendant près d’un mois. Elle ne réalise pas vraiment que si je suis parti, c’est que j’ai accepté de jouer le jeu du break pour voir quel bien – ou mal – cela pourrait nous faire).

Je crois que j’ai été bien bavard … je dois y aller mais, comme d’habitude, je veux encore tous vous remercier pour votre soutien et vous exprimer le mien en retour. Espérance, j’ai beaucoup aimé ce que tu as écrit dans ton dernier post (« Quand à savoir quel couple je veux, je n'ai pas envie de celui ou je danse seule pendant qu'il dort … ») et j’ai un peu le même ressenti en ce moment.

Macbook, je pense que ta femme à maintenant quitté ta maison depuis une semaine. Comment te sens-tu ? J’espère que tu as le soutien que tu mérites. En tout cas tiens nous au courant.

Je reviendrais très bientôt … je vous embrasse à mon tour.
"I am upon the hill and not six feet under, so this is gonna' be a good day."
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Mélina
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Message par Mélina »

Bonjour Sergio,

Contente d'avoir de tes nouvelles, même si elles ne sont pas à proprement parler réjouissantes. Je vois en tout cas que tu as décidé de ne pas te "laisser marcher sur les pieds", et je pense que c'est une attitude salutaire. Sincèrement, je me pose la question de l'efficacité d'un "break", lorsqu'on s'entretient chaque jour avec la personne avec laquelle on est sensé faire ce "break". Le point positif à mes yeux est qu'à l'issue de ce séjour, tu as décidé de ne pas la laisser dépasser certaines limites à ton égard.
Quel que soit le mal-être de nos proches, et quelles que soient les relations que nous entretenons avec eux, il est selon moi important pour chaque individu de savoir conserver certaines limites. Pour ne pas plonger soi-même dans le mal-être.
Ta femme semble ne pas prendre tout à fait la mesure de sa propre responsabilité dans l'état de vos relations. A mes yeux, prendre le risque de soutenir l'autre, de l'accompagner, de se mettre en retrait lorsqu'il vit une période de bouleversement intérieur demande bien plus de courage que de prendre la tangente dès qu'une relation se détériore pour une raison X ou Y. Même si c'est d'abord et avant tout une question d'amour, de croyance et de foi en celui-ci.

Je ne saurais que saluer la constance, l'ouverture, la générosité et l'endurance dont Macbook, Espérance et toi faites preuve au sein de votre couple. Aujourd'hui tu es face à cette nécessité, fondamentale: donner, oui, mais recevoir aussi. Mais il est injuste, sans compter que c'est aussi le signe d'une certaine confusion, de te reprocher d'avoir voulu donner à ta femme.

Contente également de lire que tout cela n'a pas détérioré tes relations avec ton fils, même si celui-ci a sans doute besoin de sortir de cette pesante situation.

Enfin, cela va peut-être te paraître un peu déplacé, mais j'ai trouvé très touchante l'évocation de tes déambulations.

Je te remercie enfin pour ton compliment, Sergio (Ah... si je pouvais avoir ce type de clairvoyance pour moi-même...)

Il ne me reste qu'à souhaiter à chacun d'entre vous encore plein de courage pour ces temps difficiles. je vous embrasse.
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Macbook
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Message par Macbook »

Coucou tout le monde,

Ca fait un moment que je n'ai pas posté, mais tout comme Sergio j'ai suivi tous les messages qui ont été postés. Je vais essayer de répondre dans l'ordre de vos interventions.

@espérance: c'est donc ta fille qui fait que tu vas te rapprocher de ton mari, j'aime bien l'image de l'enfant qui réunit les parents, bon c'est un peu naïf vue la situation je le reconnais... Bon courage pour cette nouvelle vie, tu verras vite si elle te convient je pense, tu as raison d'essayer à nouveau en tout cas. Ton mari a vécu une passion avec cette fille, mais il est probablement lui-même assez raisonnable pour voir que ça ne le menait à rien et comme cette fille te l'a dit c'est toi qu'il a choisie, c'est encourageant.
Ton mari dit vouloir s'amuser, ma femme dit pareil, mais je ne comprends pas en quoi toi et moi les empêchons de s'amuser. Je n'ai jamais aimé ce rôle de rabat-joie qu'elle me fait porter, je suis plutôt d'un naturel marrant et de bonne humeur moi, et je ne l'empêche en rien de sortir et de s'amuser.
Tu as raison de réfléchir au type de couple que tu veux en tout cas, rester pour rester n'a pas de sens, si vous ne partagez plus rien ça n'en vaut sans doute plus la peine, d'autant plus que tes enfants sont grands et qu'ils pourront sûrement mieux accepter une séparation.
Concernant ma femme, effectivement et même si elle a dit parfois timidement le contraire, elle ne veut pas les enfants tout le temps, elle se cherche du temps libre et a "besoin de penser à elle". Bon en un sens ça m'arrange, parce que je ne voudrais surtout pas ne les voir qu'un weekend sur deux, et une semaine sur deux c'est déjà trop peu. Mais comme toi je trouve ça assez terrible de la part d'une maman. Les enfants ont de l'importance dans sa nouvelle vie, mais pas autant qu'avant et elle se met très en avant. J'espère qu'ils ne le ressentiront pas trop mais mon fils de 8 ans m'a demandé cette semaine pourquoi maman parlait tout le temps de "nouvelle vie", je crois qu'il avait déjà peur de ne pas y avoir sa place.

@Mélina: grande question que celle du sentiment amoureux oui. Je crois effectivement qu'elle n'a pas accepté que ses sentiments pour moi aient pu changer, mais surtout elle n'a jamais voulu comprendre que ce qu'elle traversait, ce repli sur elle, ne pouvait que la faire s'éloigner de moi mais que ce n'était pas forcément définitif. Et à cela s'ajoute ce que tu avais écrit en page 2 (effectivement tu y étais allée carrément, mais c'est bien toi ça et c'est toujours ce que j'apprécie dans tes messages), elle a besoin de s'affirmer et de se détacher de celui qui lui apparait comme un obstacle à sa liberté. Je ne sais pas si cette absence d'amour est définitive, on verra, mais je ne crois pas beaucoup à des retrouvailles...tout en l'espérant tout de même de tout mon coeur, sentiment bizarre... Vous écrivez espérance et toi que rien ne permet de savoir si elle m'aime encore ou pas, j'en suis moins sûr quand je vois comment elle se comporte vis-à-vis de moi mais j'espère que vous avez raison. Je donnerais tout ce que j'ai pour qu'elle me dise à nouveau "je t'aime" un jour...

@Sergio: super content d'avoir de tes nouvelles, et merci pour le jeu de piste, je m'y prêterai à l'occasion ;o)
Tu es courageux d'être parti à New-York tout seul, je ne l'aurais pas fait, je dois admettre que je ne réussis rien à faire tout seul. Le fait d'être en couple depuis l'âge de 19 ans sans doute... Et même avec les enfants il va falloir que je me pousse pour sortir faire des truc avec eux. Et vivre à l'hôtel quelle horreur, je ne peux pas l'imaginer, au moins chez nous c'est elle qui a voulu une séparation et donc c'est elle qui est partie. C'est bizarre que ta femme continue à être si désagréable avec toi, si agressive, mais qu'elle ne veuille pas de séparation officielle. Est-ce un break pour elle, ou le début de quelque chose de définitif ? J'aurais aimé un break chez nous aussi mais elle ne parle que de divorce même si pour l'instant rien n'est officiellement lancé (voir un peu plus loin). C'est étrange aussi qu'elle t'appelle si souvent, comme quoi elle a encore besoin de toi, ici rien sinon un email tous les deux ou trois jours pour des questions d'organisation concernant les enfants. Tu as le désir de te protéger en gardant tes distances, sûrement une bonne idée, moi je n'ai jamais pu parvenir à être distant, et ça a sans doute joué contre moi.

J'en viens aux dernières nouvelles ne mon côté. J'ai passé le weekend de la Pentecôte chez des cousins avec les enfants, pendant qu'elle déménageait. J'ai appris après que 6 copains et collègues étaient venus l'aider, nous n'étions que 4 lors de l'emménagement il y a deux ans et avec bien plus de choses à déménager. Elle n'avait pas besoin de tout ce monde, mais elle se cherchait sans doute plus des amis prêts à la soutenir que des déménageurs. Son père m'a écrit avoir refusé de venir l'aider parce qu'il ne cautionnait pas ce qu'elle faisait. Elle s'est fâchée au téléphone avec lui, lui a expliqué qu'elle ne me supportait plus parce que je contrôlais trop sa vie. Bien sûr son père ne l'a pas crue, et quand bien même je l'aurais fait il sait bien que j'étais plein de bonne volonté et que j'aurais changé ce qui était nécessaire.
Nous avons passé un bon weekend, loin de tout ça, même si je ne pouvais pas trop m'empêcher d'y penser quand même. Le retour a été bien sûr plus difficile, la maison était un peu vide et pour les enfants ça a été bizarre de voir tous les jouets disparus chez maman. Elle ne leur avait pas demandé lesquels elle devait emporter, du coup ils n'étaient pas contents. Elle a emporté les meubles que nous avions convenus, mais bizarrement parmi toutes les choses à propos desquelles nous n'avions pas discuté elle n'a pas pris grand chose.
La semaine s'est passée à peu près correctement, je me suis beaucoup occupé des enfants, en plus du boulot, donc ça ne m'a pas donné trop le temps de réfléchir. Samedi (hier) elle est venue les prendre pour la journée, et me les a rapportés le soir pour qu'ils soient avec moi aujourd'hui pour la fête des pères. Ca m'a fait très bizarre de la voir, je n'ai pas aimé du tout, je me dis que ça m'aiderait beaucoup si je ne la voyais jamais plus. Mais avec les enfants c'est impossible, nous nous verrons toutes les semaines, ne serait-ce que cinq minutes. Les deux fois 5 minutes d'hier, pour prendre les gamins et pour les ramener, elle a été très désagréable, agressive encore une fois. Elle m'a dit qu'elle n'aurait pas d'eau chaude avant jeudi, elle n'a pas de machine à laver non plus avant la semaine prochaine. Mais pour autant elle ne veut quand même pas me laisser les gamins 3 ou 4 jours de plus ici pour qu'ils vivent dans des conditions décentes.
Aujourd'hui mes trois monstres étaient ici pour la fête des pères, j'avais aussi convié ma maman. Le barbecue prévu a été annulé par la pluie mais nous avons tout de même passé une bonne journée. Jusqu'au soir et le moment du départ des enfants, ça a été très difficile... Ils ont pleuré, moi aussi, leur maman s'impatientait... Ces moments sont très difficiles à gérer, il va falloir nous améliorer.
De plus, nous nous sommes pris le bec à propos d'une lettre que j'ai eue dans ma boîte aux lettres hier soir. L'avocat que j'étais allé consulter il y a 1 ou 2 mois (sans l'engager pour quoi que ce soit, je lui ai payé l'heure qu'il m'a accordée et c'est tout) m'a écrit que l'avocat de mon épouse l'avait contacté pour lui signaler qu'elle voulait divorcer à l'amiable et quitter le domicile. Je ne sais pas comment l'avocat de ma femme sait qui je suis allé voir, ces gens-là doivent se parler entre eux. Et surtout nous étions d'accord (il y a deux semaines) pour ne pas lancer de procédure avant 6 mois. Ca me permet à moi de faire mon deuil tranquillement, à elle de voir si sa nouvelle vie lui convient (mais elle est persuadée que oui et elle n'envisage pas de retour une seule seconde, enfin c'est ce qu'elle dit), et à nous deux de ne pas penser judiciaire nous avons suffisamment de choses à faire en ce moment, notamment par rapport aux petits. Quand je lui en ai parlé, elle m'a dit qu'elle s'était effectivement engagée à attendre six mois, mais qu'elle avait changé d'avis, qu'elle ferait ce qu'elle voulait, qu'elle était libre, et que de toute façon on ne pouvait pas compter sur elle et que c'était très bien comme ça. Elle m'a fait beaucoup de mal en me disant ça, elle le sait mais s'en fiche bien pas mal, elle avait encore les yeux très méchants et agressifs en me parlant. Je pense donc que la procédure va être lancée d'ici peu.
Sinon voilà ça y est, je suis tout seul dans mes 180 m2 prévus pour une famille de cinq personnes... Vivement demain que j'aille travailler, j'irai tôt et partirai tard, c'est le mieux. Mercredi je dois sortir avec des amis, jeudi aussi, et vendredi il y a un grand festival de heavy metal pas loin de chez moi (je l'ai déjà dit c'est mon dada ce truc-là), ça me changera les idées je m'en réjouis déjà.

Merci à tous pour vos messages en tout cas. Je vous embrasse et à très bientôt.
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Mélina
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Enregistré le : mardi 01 février 2011 21:08

Dépression de ma femme, mort de notre vie de famille...

Message par Mélina »

Bonsoir Macbook,

Je suis contente que tu donnes de tes nouvelles. J'avoue que je m'inquiétais un peu à ton sujet. Mais je vois que tu as passé ce week-end entouré.

Ton message a frappé fort en moi. Plongée immédiate 20 ans en arrière: la première fois que ma mère a déserté notre grande maison, la première fois qu'elle est venue nous chercher pour aller dans sa petite maison de ville. Il n'y avait pas de larmes dans les yeux de mes parents. De la gêne et de la colère. Nous étions plus grandes que tes enfants, mes soeurs et moi, nous détournions le regard et économisions nos mots pour ne pas que les sanglots éclatent, que la douleur ne perce.
Ce premier pic de douleur passé, les premiers jours, une sensation d'irréalité: notre grande maison si vide et silencieuse que nous avions presque peur de parler, notre grande maison que pour la première fois nous avions la sensation de porter seules sur nos épaules, et puis la sensation diffuse qu'un grand malheur nous avait frappé, mais l'incapacité à le dire, à le nommer, à le vivre. Et puis après, il y a eu la longue adaptation de chacun à cette situation. Chacun avec ses moyens.

J'espère que vous parviendrez à protéger vos enfants du mieux possible des souffrances liées à votre séparation. Ce n'est pas facile. Sans compter qu'on ne peut protéger ses enfants de tout, notamment de la fin d'une vie de famille.

C'est sans aucun doute difficile de voir ses enfants pleurer, de pleurer devant ses enfants. Mais je pense aussi personnellement que c'est une bonne chose. Si la douleur est là, il faut qu'elle se dise, qu'elle passe, plutôt que de l'étouffer. D'une façon ou d'une autre. Il vaut mieux des larmes que du silence. Et puis voir que chacun de vous peut souffrir et a le droit de souffrir aidera sans aucun doute tes enfants à s'exprimer lorsqu'ils souffriront de quelque chose.

Je sais que tu t'occupes déjà beaucoup de tes enfants, mais il y a une chose dont je voudrais parler, même si ma situation d'enfant de parents divorcés a été différente parce que nous étions plus âgées.
Le divorce de nos parents nous a permis à mes soeurs et moi de changer nos rapports avec chacun de nos parents. Leur mésentente brouillait et entravait nos rapports avec chacun d'eux. Une fois les turbulences du divorce passées, nous avons appris à vivre des moments heureux avec chacun d'eux, et nos relations se sont enrichies.

J'ai encore fait un autre bon dans le temps lorsque tu parles du moment où tu l'as vue. Ce moment où l'on revoit l'autre qui n'est déjà plus tout à fait cet autre que l'on connait, à la fois si proche et si inatteignable, avec dans ses yeux un rejet et une agressivité dont on sait que ce n'est qu'une défense, mais qui semblent nous accuser alors que la seule erreur que l'on a commise finalement, c'est d'aimer.

Je ne veux pas te donner de faux espoirs, ni non plus te les ôter tous. De l'avenir, nul ne peut présager. Le temps d'aujourd'hui est celui de la séparation. L'esquiver par des espérances erronées ne t'aiderait pas à long terme. il me semble en tout cas raisonnable, vu le comportement de ta femme aujourd'hui, de ne pas tant chercher à espérer qu'à se protéger. Même si je sais qu'en amour, le raisonnable n'a pas vraiment sa place, et c'est parfois pour le meilleur. C'est un peu idiot et contradictoire ce que je dis là, mais bon, sur le plan des sentiments, l'être humain est très souvent contradictoire et cette contradiction qui nous les rend si difficiles à gérer. Car, en effet, comment ne pas espérer, alors que pourtant l'espérance devient à elle seule une souffrance?

Macbook, ce n'est pas toi, objectivement, qui empêche ta femme de faire quoi que ce soit. Ce sont ses projections à ton égard, sa vision d'elle-même lorsqu'elle est avec toi qui l'entrave. Ce sont les fruits de son vécu, dont tu n'es finalement que l'un des acteurs et pas le principal (puisque c'est elle la principale actrice de son vécu) même si tu subis aujourd'hui ses choix, ses décisions.

Qu'elle souffre par ailleurs de l'attitude de son père est tout à fait légitime. Même si le fait qu'elle t'en impute la responsabilité est sans doute une erreur d'appréciation de sa part. Car je suppose que son père ne t'attend pas pour faire ses propres choix. Il reste que je comprends qu'elle soit blessée que celui-ci ne la soutienne pas dans ses choix.

Quant à son choix d'entamer tout de suite une procédure de divorce, je comprends que cela te blesse. Non seulement, elle ne respecte pas l'accord que vous aviez, mais surtout, elle te signifie que pour elle la décision définitive est prise. Je n'ai envie de te dire qu'une seule chose: protège-toi. Je ne parle pas de choses matérielles. Là-dessus le consentement mutuel et l'accord sur le projet de liquidation du régime sont toujours préférés par les juges, et les avocats eux-mêmes ont semble-t-il tendance à aller dans ce sens. Quand je dis "protège-toi" c'est sur le plan moral et affectif. Il ne s'agit pas de gagner ou de perdre, il ne s'agit pas de savoir qui a raison, qui a tort. Il ne s'agit pas non plus de la rendre coupable de quoi que ce soit. En termes de ressentis et de choix de vie, nous sommes la plupart du temps responsable, mais il n'y a pas de coupable. Mais il y a à mes yeux un risque que tu te blesses davantage, car tu te situes sur le plan d'une relation amoureuse encore vivace pour toi, mais elle est déjà passée sur le plan légal. Nul ne connait l'évolution de ses ressentis par la suite. Mais la réconciliation ne semble pas à l'ordre du jour.
J'ai bien conscience que peut-être ces considérations judiciaires et l'idée de te protéger sont loin de tes pensées de ce soir. Mais il me semble important, vu la conduite assez imprévisible de ta femme, que quelqu'un te le dise, même si aujourd'hui ce n'est peut-être pas ta priorité, de te protéger.
Souvent ce n'est pas tant les questions matérielles en elles-mêmes que ce qu'elles mettent au jour, en jeu de la relation, des ressentis qui provoque de la souffrance et engendre des luttes intestines. (Il n'y a qu'à voir les déchirures lors des successions pour s'en rendre compte)

Je sais que tout cela est plus facile à dire qu'à faire, et dans ce type de situation, chacun ne fait finalement que comme il peut.

Je te souhaite beaucoup de courage et de la patience pour endurer ces premières nuits seul dans ta maison. Je sais à quel point cela peut être difficile. Et, comme tu le dis, dans un premier temps, une sorte de "fuite" est sans doute la moins mauvaise des solutions pour s'adapter à cette nouvelle situation. Voilà, ces mots, ne changeront sans doute pas grand-chose à la peine qui doit être la tienne ce soir, mais sache que je pense bien à toi. Je t'embrasse.
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Macbook
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Enregistré le : lundi 27 décembre 2010 14:42

Dépression de ma femme, mort de notre vie de famille...

Message par Macbook »

Coucou Mélina,

Désolé de t'avoir inquiétée... La semaine dernière a été bien occupée avec les enfants à la maison, et même du boulot je n'ai pas pris le temps de poster (ce que je fais sans trop de honte d'habitude ;o)).

J'imagine que tout ce que tu décris là doit être l'impression de mes enfants à l'heure actuelle. Je leur en parlerai quand je les aurai à nouveau la semaine prochaine, je leur demanderai de me décrire comment ils ont vécu ces moments. Ça risque de les marquer à jamais oui, j'aurais tellement voulu leur éviter tout ça... Concernant les pleurs, mon fils de 8 ans n'arrête pas de me dire que je ne dois pas me retenir de pleurer quand il sent que je suis triste, il est vraiment affreux ce petit bonhomme, il comprend tout de suite quand je ne suis pas bien et il est toujours là pour me réconforter. Je me demande lequel des deux a le plus besoin de l'autre...

Concernant la proximité avec les enfants après la séparation, il se peut que ça puisse faire du bien oui, j'avais déjà entendu ça. Nous verrons, ce serait un "effet de bord" très agréable en tout cas. Il va falloir que je m'organise de telle manière que les lessives, les courses, le rangement et le ménage soient faits pendant la semaine où je ne les ai pas, afin de pouvoir profiter d'eux quand ils sont à la maison. Tout cela va venir petit à petit.

Sur ce que ça m'a fait de la voir, je ne sais pas si cette agressivité est de la défense, peut-être, je suis bien embêté pour l’interpréter. J'ai remarqué qu'au téléphone ou par email elle était toujours beaucoup plus calme et agréable, ajoutant même parfois "bisous" à la fin de ses mails alors que lorsqu'on se voit on ne s'approche pas à moins de 2 mètres l'un de l'autre. Ces moments de rencontre sont vraiment extrêmement difficiles, je les crains plusieurs heures à l'avance, et je suis mal plusieurs heures ensuite.

Concernant le choix de procédure immédiate, ce qui me blesse c'est qu'elle ne tient jamais compte de mon avis. Je trouve qu'elle pourrait me quitter en essayant de faire en sorte que je souffre le moins possible, mais elle ne fait vraiment tout que pour elle et dans son intérêt à elle. Et je n'aime pas non plus qu'on revienne sur une parole donnée, ce qu'elle avait fait, question de valeurs. Me protéger oui, il faudrait, mais comment...

Je ne crois pour le moment plus à des retrouvailles, en tout cas pas à court ni moyen terme. Il y a eu une scène bizarre samedi, en prenant les enfants le matin j'ai voulu lui parler des enfants, des difficultés qu'ils rencontraient, que j'avais pas mal parlé avec eux, qu'ils pleuraient beaucoup, que maman leur manquait. Elle l'a mal pris, a cru que j'essayais de la culpabiliser, ce n'était pourtant pas le but. J'ai ajouté que notre jeune garçon de 6 ans ne parlait pas beaucoup, qu'il semblait souffrir mais qu'il ne s'ouvrait pas, et j'ai proposé de l'emmener voir un pédopsychiatre. Elle a réagi très violemment, me disant qu'elle n'était pas d'accord, qu'il n'en avait pas besoin, et surtout qu'il n'était pas question qu'on donne des antidépresseurs à son fils (je ne sais pas pourquoi elle a pensé à ça, je ne crois pas qu'on donne ces choses-là à un enfants de 6 ans de toute façon). Et là elle a ajouté "moi je m'en suis bien sortie sans antidépresseurs, comme quoi ces trucs-là ne servent à rien". J'ai été extrêmement surpris de voir qu'elle se croit tirée d'affaire, elle pense qu'elle n'a plus de problème, ce n'est pas du tout ce que je vois quand je la regarde pourtant... Mais effectivement elle n'a plus de médicaments depuis longtemps et elle ne voit plus de psychiatre depuis plusieurs semaines. Tout notre entourage pense qu'elle retombera bas dans quelques mois, quand elle sera installée chez elle, que tout sera en place, et qu'elle se retrouvera seule. Je le crois aussi mais j'espère que nous nous trompons, j'ai peur qu'elle refasse une tentative de suicide...

Merci pour ton message Mélina, encore une fois. Tu as raison je crois que le travail et les sorties vont constituer une fuite dans les prochains temps. Bon côté travail je n'ai pas le choix, j'ai convenu que je travaillerais moins la semaine où j'ai les enfants donc la semaine où ils ne sont pas là il faut que je compense.

Bonne semaine à tous, bises.
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