J'ai laissé passer un peu de temps depuis ma sortie de cure, il y a 15 jours précisement, afin de pouvoir poser ceci un peu plus à froid que dans le moment euphorique de la sortie.
Je souhaitais temoigner de cette experience unique, intérieure et epoustouflante.
Boire.... Beaucoup de monde le fait plus ou moins excessivement, de manièrer festive ou seul. Certains se savent en difficulté vis à vis du produit mais le cache, d'autres se le cache et plusieurs ne peuvent plus rien cacher.
J'ai décidé au mois d'Aout d'entreprendre une démarche de soins après 8 années d'alcoolisation quotidienne, souvent solitaire, et très souvent massive.
Je suis passé par l'ANPAA (Association Nationale de Prévention en Alcoologie et Addictologie.) dont voici le lien.
http://www.anpaa.asso.fr/
On trouve dans cette association des alcoologues, des psychologue et des groupes de parole. Les financements venant des conseils généraux des départements où ils résident, font que TOUTES les consultations sont gratuites et il ne faut pas attendre 2 mois pour voir quelqu'un. Au début, j'avais 4 rendez vous par semaine tellement je n'allais pas bien.
Cette association m'a aiguillée vers une centre de cure à Illiers Combray: le CALME http://www.calme.fr/
La démarche thérapeutique de ces centres est fortement inspirée de méthodes canadiennes qui ont fait leur preuve 15 ans avant les centres français. Alors que les cures dites de "dégout" et les seuls sevrage de 10 en hopital arrivent péniblement à 25% de résultats, le CALME avoisine 80%
Après le sevrage en suivi médicalisé de la première semaine, nous avons droit à des scéances divisées en 3 parties distinctes qui au final se rejoignent parfaitement dans la démarche.
Des infos en alcoologie
Des exercices de maîtrise psycho somatiques
12 scéances de psychothérapie de groupe de 2h à 2h30 chacune.
J'étais evidemment parti de mon plein gré et plus déterminé que jamais.
Et là ... Je dis chapeau! Les infos expliquant les effets anxiolytiques du produit, les mécanismes de dépendance, les pièges de rechutes, la chimie du cerveau sont à même de faire deculpabiliser tout alcoolique honteux de son statut.
La psycho a pour but de mettre en lien les evenements du passé et le parcours vis à vis de l'alcool afin que chacun comprenne le pourquoi du dérapage à un moment donné dans la gestion raisonnée de l'alcool.
Et les exercices de maîtrise psychosomatiques permette à tout moment de canaliser une angoisse qui nous aurait auparavant ammené direct à la bouteille.
Je suis sorti du centre en ayant compris pourquoi je n'ai pas su gérer à un moment donnée ma consomation. En ayant balisé des situations où les warnings s'allumeront à l'avenir et où la vigilence devra être de rigueur.
Mais le mieux, c'est que j'en suis sorti avec la sensation d'avoir retrouvé une liberté que j'avais perdue. La liberté de maitriser les aléas de la vie en vrai sans avoir à me saouler pour, au final, juste différer les problèmes.
Je n'ai absolument pas envie de boire parce qu'on m'a donné des armes la bas pour affronter la vie.
Je finirai en disant à ceux qui liront ce message et qui ont un problème d'alcool 2 choses:
On m'aurait dit ceci il y a 6 mois je ne l'aurai jamais cru: tout est possible
N'hésitez pas à me poser des questions si vous en avez.
